Mercredi, 11 Novembre 2009 21:39
| Cam New 24
Les « révélations » sur les
chefs d'Etat camerounais et congolais sèment la confusion entre les deux voisins de la CEMAC. Le président Paul Biya a reçu en audience vendredi
dernier au palais de l'Unité un émissaire du son homologue Denis Sassou Nguesso. Sur les ondes de la CRTV, l'on a appris que l'hôte du chef de
l'Etat était porteur d'un message du président congolais. Ce message, à en croire la radio télévision nationale camerounaise, était relatif à la « campagne de dénigrement du chef de l'Etat Paul Biya dans le magazine congolais + Le Choc + ». Enquête par Georges Alain Boyomo.
Selon
toute vraisemblance, Denis Sassou Nguesso a tenu à dégager sa responsabilité face aux« propos injurieux et
diffamatoires » contenus dans l'hebdomadaire congolais et partant exprimer ses regrets à Paul Biya. Nul ne peut pour autant jurer, en l'état actuel des choses que
l'incident est clos. Compte tenu de l'escalade verbale transpirant des deux publications, sources du « conflit ». En l'occurrence, les magazines « Afrique
Education » du camerounais Jean Paul Tedga et « Le Choc » du congolais Dominique Asie de Marseille.
Réagissant à des informations publiées dans Afrique Education, « Le
Choc », dans une édition spéciale de vingt pages dont treize consacrées au Cameroun, parue en septembre dernier, s'en prend vertement à Paul Biya. Sur la manchette du
journal, l'on lit : « Paul Biya le président le plus corrompu du monde avec Paul Tedga le plus
grand escroc des salons présidentiels africains ». La Une est assortie d'une photo du chef de l'Etat camerounais saluant Paul Tedga, le directeur de publication de
« Afrique Education ». L'éditorial ouvrant le dossier n'est pas moins corrosif : « biographie, qui est Paul Barthélemy Biya'a bi-Mvondo, empereur du Cameroun; Paul Biya, le dictateur le plus sanguinaire à la tête
du pays le plus corrompu du monde ; toute la vérité sur l'harcèlement médiatique de Paul Tedga contre le clan Sassou Nguesso ; la réélection de Denis Sassou Nguesso hante le sommeil de Paul Biya ; les frasques du couple présidentiel camerounais Paul Tedga, le plus grand malfrat de la presse
métropolitaine, roi de la cochonnerie; le tandem Biya-Tedga, un vrai danger pour le Cameroun, une vraie République
bananière ».
DÉMOCRATIE
PLURALISTE
En octobre 2009, Le Cameroun est
de nouveau... sous Le Choc. « Troublantes révélations sur le livre de la diaspora congolaise. 975 millions Fcfa : Biya a financé la sortie du livre de la diaspora congolaise contre Sassou
Nguesso », tel est le titre
qui barre la Une du journal brazzavillois, qui fait allusion à un livre édité chez L'Harmattan sous le titre : « Sassou Nguesso,
l'irrésistible ascension d'un pion de la Françafrique ». Le magazine
« Le Choc » met surtout en évidence le
rôle du président camerounais en rapport avec la publication de ce livre. Morceaux choisis : « C'est en mars 2007 qu'il [Paul Biya, Ndlr] dépêcha un de ses émissaires, agent évoluant à la présidence de la République camerounaise, rencontrer le journaliste camerounais Paul Tedga et lui présenter le projet de sortir un livre accablant sur le président Denis Sassou
Nguesso », écrit, Hauloury
Bengoubi,
qui fait de Paul Biya le commanditaire de ce livre.
« Le marché est conclu entre Tedga et les trois Congolais. Le compte rendu est fidèlement fait au président Paul Biya qui expédie la logistique : une faramineuse somme de neuf cent soixante quinze millions Fcfa (1.500.000 euros)
est alors débloquée. L'émissaire de Biya reprend l'avion pour Paris au mois de mai 2007. Il retrouve Jean-Paul Tedga et lui dépose la
mallette ». Dans un
droit de réponse adressé au magazine congolais le 26 octobre 2009, le directeur du Cabinet civil à la présidence de la République du Cameroun, Martin Belinga Eboutou indique que « Le Cameroun n'est pas une dictature, mais bien au contraire un Etat où prime la liberté d'expression et la démocratie pluraliste ». Belinga Eboutou revient également sur l'état des relations entre le
Cameroun et ses voisins de la CEMAC et la question du leadership en Afrique centrale.
SASSOU NGUESSO CHERCHE L’APAISEMENT.
Biya a-t-il financé un livre contre Sassou Nguesso
?
(Camer.be 12/11/2009)
Yaoundé et Brazzaville s’affrontent par médias interposés
Un journal congolais proche de Denis Sassou Nguesso accuse
Paul Biya d’être à l’origine d’une campagne visant à ternir l’honneur du président congolais. Selon le même journal, le président camerounais aurait financé la parution d’un
livre intitulé Sassou Nguesso, l’irrésistible ascension d’un pion de la Françafrique (L’Harmattan, 2009). La présidence camerounaise a apporté un démenti. Mais une crise couve
entre les deux pays.
L’affaire prend les allures d’une véritable crise diplomatique entre Yaoundé et
Brazzaville. Une guéguerre à laquelle Paul Biya, le président du Cameroun, et son homologue Denis Sassou Nguesso de la République du Congo se livreraient par
médias interposés. Dans ses livraisons de septembre et d’octobre, Le Choc, un mensuel brazzavillois proche de Denis Sassou Nguesso s’attaque directement à Paul
Biya, qu’il accuse d’avoir orchestré une campagne médiatique contre le président congolais.
Paul Biya a ainsi droit à sept articles chapeautés d’un éditorial,
dans l’édition de septembre. Des textes d’une rare violence. Où l’on voit le président camerounais associé pour la circonstance à Jean-Paul Tedga, le directeur de la publication
d’Afrique Education, un mensuel paraissant à Paris, traité de « chien enragé », de « catastrophe vivante », ou encore d’ « ordure ». Un «
déchaînement langagier d’une rare verdeur », souligne Joseph-Janvier Mvoto Obounou, directeur du développement des médias et de la Publicité au
ministère camerounais de la Communication, qui a signé dans la presse camerounaise une tribune pour défendre Paul Biya.
Paul Biya accusé d’avoir financé un livre hostile à Sassou
Nguesso
Dans son édition d’octobre, Le Choc en remet une couche : « Troublantes révélations sur le livre de la diaspora congolaise. 975 millions FCFA : Biya a financé la sortie du livre de la diaspora congolaise contre
Sassou Nguesso », lit-on à la Une du magazine. Une allusion à un livre à charge contre le président congolais, Sassou Nguesso, l’irrésistible ascension d’un pion de
la Françafrique, publié chez L’Harmattan par la Fédération des Congolais de la diaspora.
Pour Le Choc, c’est Yaoundé qui a déclenché le conflit. « Depuis trois ans, le Cameroun tape sur mon pays par le biais du journal Afrique
Education. C’est pour cela que nous avons réagi en publiant les dossiers spéciaux », explique à Afrik.com Asie Dominique de Marseille, le directeur de la
publication du Choc. Ses collègues et lui soutiennent ainsi que Paul Biya n’a de cesse de commanditer des articles dans le magazine Afrique Education pour dénigrer Sassou
Nguesso. « En 2009, sur 24 publications (…), il [le magazine NDLR] en a consacré 22 à insulter le chef de l’Etat congolais
» écrivent-ils. Selon eux, c’est sous l’inspiration de Paul Biya que Jean Paul Tedga a pu, dans son magazine, qualifier Denis Sassou
Nguesso de « tare pour la société congolaise », après avoir jugé honteuse son élection à la tête de l’Union africaine, et
pointé sa responsabilité dans l’affaire des disparus Beach.
A propos du financement du livre anti-Sassou Nguesso, ils écrivent
: « C’est en mars 2007 qu’il [Paul Biya, Ndlr] dépêcha un de ses émissaires, agent évoluant à la présidence de la République camerounaise,
rencontrer le journaliste camerounais Paul Tedga et lui présenter le projet de sortir un livre accablant sur le président Denis Sassou Nguesso ». Une rencontre qui sera suivie d’un
deuxième rendez-vous, au cours duquel l’envoyé du président camerounais aurait remis au journaliste une mallette contenant l’équivalent de 1500 000 euros pour éditer le
livre.
Conflit de leadership sous-régional
Pourquoi Paul Biya dépenserait-il autant pour décrédibiliser son
homologue congolais ? Parce qu’il souhaiterait prendre la place de leader de l’Afrique centrale laissée par feu Omar Bongo, estime Le Choc. Une position que lui disputerait Sassou
Nguesso. « Le président Denis Sassou Nguesso est un rassembleur. Autour de lui, on retrouve facilement Idriss Deby du Tchad, François
Bozizé de Centrafrique, Obiang Nguema de Guinée équatoriale. Cette entente fait manquer le sommeil à Paul Biya », selon le mensuel congolais.
Les rédacteurs du Choc rappellent ainsi que Paul Biya a été le seul
à ne pas voter pour Denis Sassou Nguesso lors de son élection à la présidence de l’Union africaine. Ils ajoutent que le président camerounais a snobé son homologue congolais par
deux fois. Il n’est pas venu à sa récente cérémonie d’investiture. Après avoir confirmé qu’il participerait aux festivités marquant le 49e anniversaire de l’indépendance de la République du
Congo, il a décidé en dernière minute de se faire représenter. La campagne médiatique contre Sassou Nguesso participe, selon les journalistes congolais, de cette même logique
d’adversité. Et pour ce faire, Paul Biya a trouvé en Paul Tedga la personne idéale. Celui-ci, expliquent-ils, nourrit depuis quelques années, une profonde
animosité personnelle contre le pouvoir de Brazzaville. Et d’évoquer une sombre affaire de contrat de publireportage portant sur plusieurs centaines de milliers d’euros que Brazzaville aurait
décidé d’annuler, après avoir honoré quelques échéances.
Idriss Deby médiateur ?
« La crise entre les deux capitales est bien réelle », indique un journaliste camerounais. Denis Sassou Nguesso
se serait ainsi plaint auprès de plusieurs présidents africains. C’est même pour tenter une médiation qu’Idriss Deby, le président tchadien, se serait rendu à Yaoundé fin octobre dernier.
Denis Sassou Nguesso aurait également dépêché Firmin Ayessa, son directeur de cabinet et ministre d’Etat à Yaoundé, pour remettre un pli fermé à Paul
Biya.
La réaction officielle de Yaoundé a pris la forme d’un droit de réponse écrit par Martin Belinga Eboutou, directeur du cabinet civil de la présidence. Dans la missive qu’il écrit
le 26 octobre, celui-ci regrette les manchettes et articles « désobligeants, irrévérencieux, mensongers » à l’égard de Paul Biya. Il indique que le président n’a pas financé de livre contre Sassou
Nguesso. « Il est extravagant de prétendre que le président Paul Biya l’a financé, au seul prétexte qu’un journaliste d’origine
camerounaise, vivant et travaillant à Paris, en a rendu compte ».
Les auteurs du livre nient tout lien avec le président
camerounais
Un avis partagé par Brice Nzamba, membre du collectif à l’origine
du brûlot. « Ils n’ont pas pu écrire cela sans l’aval de Sassou Nguesso. Le Président veut peut-être décrédibiliser notre livre. Mais tous ceux qui sont au courant de la genèse de
l’ouvrage savent que seule l’association française Survie nous a soutenus. Nous n’avons aucun lien avec le président camerounais », assure-t-il. De son côté, Jean Paul
Tedga affirme n’avoir fait que son travail de journaliste. A l’en croire, son magazine se vend bien en République du Congo, parce qu’il ouvre ses colonnes aux opposants de Sassou
Nguesso. Il n’y a donc pas eu de tentative de chantage, selon lui. « Ils [les journalistes du Choc Ndlr] parlent de contrats annulés.
Qu’ils montrent donc les documents portant ma signature ! S’ils les avaient, ils n’auraient pas hésité à les publier pour appuyer leurs écrits. Je suis une victime dans cette affaire. On m’a tout
simplement utilisé », estime Jean Paul Tedga.
Pourtant, Asie Dominique de Marseille, le patron du Choc, persiste
et signe. « Nous avons enquêté à Yaoundé et nous avons eu la confirmation que c’est Paul Biya qui a financé le livre. Je n’ai même pas reçu son
droit de réponse, alors que ses collaborateurs ont mon adresse. Après chacune de mes deux publications sur le Cameroun, j’ai envoyé quinze exemplaires du journal à la présidence de Yaoundé par
DHL. Et ils ont été reçus. Le directeur du cabinet de Paul Biya a tenté de me joindre par téléphone, mais c’est ma secrétaire qui l’a reçu parce que j’étais absent
».
Martin Belinga Eboutou lui a suggéré de présenter ses excuses à
Paul Biya, en lui rappelant que selon la coutume, celui-ci a qualité pour le maudire. De son côté, Jean Paul Tedga a décidé de consacrer le prochain numéro de
son magazine à l’affaire. « Congo Brazaville – Cameroun, la guerre n’aura pas lieu. Telle sera ma Une, avec la photo du président Sassou Nguesso
», indique-t-il. Brazzaville et Yaoundé apprécieront.
© Afrik.com : René Dassié
©
Copyright Camer.be
RELATION CAMEROUN - CONGO :
Mardi, 10 Novembre 2009 00:00 Par Edmond Kamguia K. La Nouvelle expression
Paul Biya a reçu jeudi dernier un émissaire du président congolais Denis Sassou Nguesso porteur d’un pli fermé dont le contenu vise à mettre fin à
la tension créée par des attaques du magazine congolais « Le Choc ».
Compte
tenu du contexte politique et diplomatique actuel et surtout de l’état des relations entre le Cameroun et le Congo, il n’était pas très compliqué de deviner l’objet du message que portait
l’émissaire. C’est la réaction de la République du Congo au sujet de tout ce qui a été dit ou a été écrit ces derniers mois concernant non seulement les présidents Paul Biya et
Denis Sassou Nguesso, mais aussi leurs pays respectifs.
La visite au Cameroun de Firmin Ayessa, ministre d’Etat,
directeur de cabinet et émissaire du chef de l’Etat congolais, survient quelques jours après le vigoureux droit de réponse que Martin Belinga Eboutou, directeur du cabinet civil
de la présidence de la République, a adressé à M. Asie Dominique Marseille, directeur général du magazine « Le Choc », basé à Brazzaville. Magazine qui s’est illustré au
mois de septembre dernier par un dossier spécial particulièrement injurieux à l’endroit du président Biya et du Cameroun.
Le journal congolais justifiait sa longue diatribe contre Paul
Biya par le fait qu’un journaliste d’origine camerounaise vivant et travaillant à Paris, en France et directeur de publication du journal Afrique Education aurait été financé par
Paul Biya pour dénigrer et salir, par de écrits insultants et des propos grossiers, l’image de Denis Sassou Nguesso sur la scène
internationale.
Dans le droit de réponse signé par le directeur du cabinet civil de la
présidence de la République, on a pu noter « le démenti le plus formel » de la Présidence de République à l’allégation du journal
« Le Choc » selon laquelle « le président Paul Biya a financé l’ouvrage d’un collectif de
Congolais de la diaspora intitulé « Sassou Nguesso, l’irrésistible ascension d’un pion de la Françafrique ». Mieux, Martin Belinga
Eboutou a tenu à dissocier le président Paul Biya et son entourage de manoeuvres de publications du directeur- fondateur de Afrique Education. M. Belinga
Eboutou a même clairement évoqué une « campagne abjecte de dénigrement, sans précédent dans les annales des relations fraternelles et
amicales entre le Cameroun et le Congo (…) campagne de dénigrement, aussi gratuite, haineuse que vaine à l’endroit du peuple camerounais et de son peuple ». C’était suffisant
pour que Brazzaville réagisse.
LE BAL DES
AMBITIONS
Denis Sassou Nguesso a donc dépêché à Yaoundé un de ces principaux collaborateurs. Pour transmettre à son « frère et ami » sa pensée sur ce qui se passe, sur ce que le journal
congolais « Le Choc » a écrit, son opinion par rapport à ce que les médias racontent sur sa prétendue quête du leadership dans la sous région et dans toute l’Afrique centrale. Sans
être dans le secret des dieux, il faut dire que les présidents Sassou Nguesso et Paul Biya se connaissent bien et ont entretenu jusqu’ici de très bonnes relations.
Cependant, le décès du président Omar Bongo Ondimba, qui était doyen des chefs d’Etat africains, interlocuteur privilégié de la France et champion des bons offices en Afrique
centrale, a laissé vacant un leadership que beaucoup d’observateurs voient échoir naturellement au Cameroun de Paul Biya. Rien n’est pourtant moins sûr.
Il se trouve que le chef de l’Etat congolais a des ambitions africaines.
L’ouvrage intitulé « Parler vrai pour l’Afrique » de Denis Sassou Nguesso est une profession de foi, un engagement à servir
le Congo et le continent. Une telle ambition, qui dépasse pratiquement le cadre sous régional, l’a amené à utiliser un discours de Nelson Mandela comme préface de son « ouvrage de promotion politique ». Ce qui a soulevé un tollé général. A commencer par l’indignation de la Fondation Nelson Mandela qui a dit
n’avoir jamais reçu un quelconque manuscrit, ni une demande d’autorisation à publier un texte signé de l’ancien président sud-africain.
A propos du « prétendu leadership
en Afrique centrale », dont parle Martin Belinga Eboutou dans son droit de réponse, la vraie question qu’il faut se poser est celle de savoir si le Cameroun va se
contenter d’être « toujours disponible et disposé à coopérer avec tous les Etats africains et notamment les Etats d’Afrique centrale, sans chercher à
jouer particulièrement un rôle » comme disait Paul Biya à Paris, pendant que Denis Sassou Nguesso renforce son lobbying en Afrique centrale, à l’Union
africaine où il semble plus écouté que Paul Biya et à l’Elysée où trône le président Nicolas Sarkozy, « grand maître
de la Françafrique » qui n’a jamais cru en la « rupture » qu’il avait annoncée ? Le Cameroun n’a-t-il donc aucune ambition sur les plans régional, africain et international
?
« HÂTEZ-VOUS DE LUI PRÉSENTER VOS EXCUSES »
Dans la conclusion du droit de
réponse, Martin Belinga Eboutou avait estimé
« qu’il s’agit là de fausses querelles » et affirmé que
« Le choc » a fait « le mauvais choix de vouloir brouiller deux peuples frères et amis ». Ainsi
que les présidents Paul Biya et
Denis Sassou Nguesso : « Des frères et des amis unis de solidarité géographique, historique et politique ». S’appuyant sur une sagesse africaine sur laquelle le magazine congolais avait la prétention de motiver et de justifier
sa « soif de vengeance », Martin Belinga Eboutou s’était efforcé de mettre les points sur les
« i » en rappelant qu’en Afrique, «
le frère du père (oncle) est tout
simplement le père ». Comme pour dire que Paul
Biya et Denis Sassou Nguesso
sont comme deux frères. Insulter le frère de son père, c’est comme insulter son propre
père.
D’où cette interpellation au
patron du journal congolais qui a publié « des articles désobligeants, irrévérencieux » à l’endroit du président Paul Biya : « Il a qualité pour vous maudire. Hâtez-vous de lui présenter vos
excuses », a véritablement conclu le directeur du cabinet civil de la présidence de la République. En
guise de conseil au directeur général du journal « Le Choc »qui s’est distingué négativement dans son « option » et sa « propension à l’insulte et l’invective, en insultant un Chef de
l’Etat ». Et si l’émissaire congolais était venu remplir une double mission ? C’est-à-dire non
seulement transmettre le message de Denis Sassou Nguesso à Paul Biya, mais aussi lui présenter les excuses du journal congolais « Le
Choc » ?