BANGUI AFP / 24 avril 2013 13h53 - Les conducteurs de taxi et taxi-bus de Bangui ont mené mercredi un bref mouvement de grève pour protester contre l'insécurité et les exactions qui se poursuivent dans la capitale centrafricaine, a constaté l'AFP.
Lancé par le Syndicat des conducteurs de taxis et taxis-bus (STB), le mouvement a été très suivi dans la matinée à Bangui, où des centaines de personnes ont dû circuler à pied pour se rendre à leur travail.
La grève a été suspendue à la mi-journée, après l'engagement du gouvernement à mettre en oeuvre des mesures pour rétablir la sécurité dans la ville.
Le secrétaire général du STB, René Sokambi, s'est dit satisfait de ces engagements, et a appelé les taxis à reprendre le travail, dans un message diffusé à la radio nationale.
Tous les propriétaires des taxis et bus peuvent dès l'instant laisser leurs chauffeurs sortir pour transporter nos compatriotes et les amener dans les différents endroits de la place (Bangui), a déclaré M. Sokambi.
Les grévistes se disaient victimes notamment de braquages, d'enlèvements, et de dégâts matériels, dont ils accusent en particulier des combattants de l'ex-rébellion du Séléka.
Nous sommes excédés par les nombreuses exactions des éléments de la Séléka contre les conducteurs des taxis et bus. Nous demandons aux autorités de prendre leurs responsabilités et de procéder au cantonnement et au désarmement des hommes de la Séléka afin de nous laisser travailler en toute quiétude, avait expliqué plus tôt M. Sokambi.
Vendredi soir, un taxi a été braqué sur l'avenue de l'Indépendance, (...) un bébé a été tué et sa maman blessée. Les auteurs ont emporté les recettes. Samedi et dimanche, deux conducteurs de taxis ont été enlevés et leurs recettes emportées, a affirmé le syndicaliste.
D'autres incidents ont été rapportés un peu partout dans la capitale. Selon des conducteurs de taxis et des commerçants du PK5 (point kilométrique 5), mardi, un responsable militaire du Séléka a ordonné à ses hommes de casser les vitres arrière de tous les taxis en stationnement près du marché, après qu'un chauffeur ait frôlé son 4x4.
Des hommes du Séléka, armés jusqu'aux dents, ont ensuite fait irruption à la radio privée Ndéké Luka, où les chauffeurs de taxis s'étaient rassemblés pour relater leur mésaventure. Les ex-rebelles ont menacé de faire sauter la radio, et d'égorger certains de ses salariés si les propos des conducteurs des taxis étaient diffusés, ont affirmé des sources concordantes au sein du STB et de la radio.
La situation en Centrafrique s'est considérablement dégradée ces dernières semaines après la chute du régime du président François Bozizé, renversé le 24 mars par la rébellion Séléka.
Depuis, des accrochages se sont multipliés entre des hommes du Séléka et des habitants excédés par l'insécurité et les pillages, ainsi qu'avec des milices partisanes du président déchu.
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Journée sans taxis et bus à Bangui
Radio Ndéké Luka Mercredi, 24 Avril 2013 14:45
Difficile pour les usagers de taxis et bus de se déplacer ce matin à Bangui. Les chauffeurs de taxi et bus ont observé une grève ce 24 avril 2013 dans la capitale centrafricaine pour dénoncer les exactions de Séléka.
Dans sa déclaration sur les ondes de Radio Ndeke Luka, le secrétaire général du syndicat des taxis et bus, René Sokambi, explique que « L’arrêt de travail fait suite à un comportement indélicat hier d’ un colonel de Séléka qui s’est présenté à bord de sa 4x4 Land Cruiser Pajero au KM5, sous prétexte que les conducteurs de taxis lui ont barricadé le chemin, l’empêchant de passer. Il est descendu de son véhicule avec un pistolet automatique dans la main et de l’autre côté un ceinturon et il a commencé à casser les lunettes arrières des taxis».
La grève des conducteurs de taxi et bus a été à la fois une surprise ce matin pour la pluparts des usagers non informés de la situation. Plusieurs d’entre eux ont dit toute la peine qu’ils ont endurée pour se rendre là où ils voulaient.
« C’est difficile pour nous de nous rendre à nos lieux de travail à temps, on va travailler à quelle heure pour finir quand ? » se plaignent certains agents de l’Etat rencontrés ce matin en cours de route par Radio Ndeke Luka.
Par ailleurs, vers 11 heures, le secrétaire général du syndicat des taxis et bus est revenu à Radio Ndeke Luka pour lancer un appel pour la reprise du travail. Un appel qui intervient suite à la rencontre du syndicat avec le ministre d’Etat à la sécurité publique hier mardi 23 avril à Bangui, laquelle réunion s’est poursuivie jusqu’à ce matin.
Le Colonel Mahamat Saleh de la Séléka a affirmé, de la part du ministre de la sécurité, que les conducteurs de taxi et bus ont raison de se mettre en grève et les prie de reprendre le travail. Par ailleurs, le colonel Mahamat Saleh a rassuré les conducteurs de taxis et bus que la mesure prise par le ministre d’Etat chargé de la sécurité, celle qui leur donne le droit de ne plus laisser les éléments de Séléka monter avec une arme à la main à bord de leur véhicule, sera suivie et appliquée.
Il est à signaler que, depuis le coup de force du 24 mars dernier, les conducteurs de taxi et bus sont victimes presque tous les jours des exactions de certains éléments de la Séléka.
BANGUI : LES CONDUCTEURS DE TAXI ET BUS PROTESTENT CONTRE LES EXACTIONS DE LA SÉLÉKA
Bangui, 24 avril 2013 (RJDH) – Les conducteurs des taxis et bus ont suspendu les activités ce lundi 24 avril, pour protester contre les exactions perpétrées par des hommes de la Séléka à leur égard au quotidien. Ce mouvement de grève a handicapé le bon fonctionnement des activités dans la capitale centrafricaine.
Depuis la prise de pouvoir par la coalition Séléka, les conducteurs des taxis et bus disent avoir subi quotidiennement toutes sortes d’exactions de la part des hommes en arme.
« Nous avons décidé de garer nos véhicules aujourd’hui à cause des exactions que nous subissons chaque jour de la part des éléments de la Séléka. Il ne se passe pas un seul jour sans que l’un de nous puisse être agressé par ces rebelles. Nos recettes ont été pris par la force, nos vies sont en danger à chaque fois que nous sommes sur la route », a déclaré un conducteur de taxi, qui a requis l’anonymat.
Selon la même source « Ces hommes en arme nous maltraitent. Quand ils demandent des services, ils ne payent pas les tarifs normaux. Si le conducteur veut réclamer, ils le passent à tabac parfois, ils emportent souvent son véhicule », a témoigné un conducteur de taxi sous couvert de l’anonymat.
Pour mettre fin aux exactions, les responsables de cette coalition ont mis à la disposition de la population des numéros de téléphone, afin de les alerter en cas d’exactions commises par les rebelles de la Séléka. « Quand nous sommes victimes d’une agression et que nous appelons ces numéros, ils sont toujours injoignables », a jouté un autre conducteur.
Ces derniers ont fait savoir que la seule manière de se faire entendre c’est de cesser le travail, afin d’amener les leaders de la Séléka à trouver une solution à leur revendication. « Nous demandons au gouvernement de garantir notre sécurité. Sinon, nous allons cesser notre activité pour une durée indéterminée, si aucune mesure n’est prise », a-t-il conclu.
Cette grève a eu une répercussion négative sur la population. Plusieurs personnes, en majorité les agents de l’Etat se sont déplacés à pied, pour se rendre au travail.
« Vraiment la situation est très difficile. J’ai fait cinq kilomètres à pied pour me rendre au travail. Je me demande à quand est ce que tout cela va s’arrêter pour que la paix revienne définitivement dans le pays. Nous ne pouvons pas continuer à vivre de cette manière. Il faut que cela cesse », se plaint un agent de l’Etat.
Certaines personnes pensent que l’initiative des conducteurs de taxis et bus est la bonne. Parce que cela peut pousser les nouvelles autorités de Bangui à prendre des dispositions pour que la sécurité et la paix soient garanties dans le pays.
Marie-Paule Ndamo a fait savoir que la grève des conducteurs de taxis et bus est légitime, « je suis tout à fait d’accord avec les conducteurs de taxis et bus pour cette grève. Parce que cela peut amener les leaders de la Séléka, de prendre des mesures contre leurs éléments qui se croient être dans une République bananière ».
Le syndicat des conducteurs des taxis et bus a promis de reprendre le travail jeudi, après avoir reçu l’assurance des leaders de la Séléka, d’assurer leur sécurité.