Bangui 11 juil 2013 (CAP) - La Secrétaire générale adjointe des Nations Unies aux affaires humanitaires et Coordinatrice des secours d’urgence, Valérie Amos, est arrivée en République centrafricaine (RCA) avec Kristalina Georgieva, Commissaire européenne chargée de la coopération internationale, de l'aide humanitaire et de la réaction aux crises où les deux diplomates séjourneront du 11 au 12 juillet
Cette mission conjointe de deux jours vise à faire le bilan de la crise humanitaire et de la réponse à apporter à la RCA. Madame Amos et Kristalina Georgieva, ont été reçues par le Président de la transition Michel Djotodia Am Nondroko avec qui elle ont discuté des possibilités de renforcement de l'appui à la réponse humanitaire et du soutien au relèvement axé sur la résilience avec les autorités centrafricaines et les autres partenaires humanitaires.
Elles ont aussi évoqué avec le chef de l’état centrafricain les questions liées à l’indispensable retour de la sécurité dans la capitale et le reste du pays ainsi que la question de l'accès humanitaire et de la protection des civils. Mme Kristalina Georgieva a annoncé le renforcement de l’aide de l’UE à la RCA qui passera maintenant de 8 à 20 millions d’euros. Le 12 juillet, Mesdames Amos et Georgieva se rendront à Kaga Bandoro dans la préfecture de la Nana-Gribizi (centre-nord) pour voir l'impact humanitaire de la crise et les efforts d’assistance en cours.
Le Président Michel Djotodia a offert à un dîner jeudi soir aux deux hautes personnalités des Nations Unies et de l’Union Européenne dans un grand palace de Bangui. C’est après leur retour de Kaga-Bandoro que les deux dames des l’ONU et l’UE seront reçues par le Premier Ministre Nicolas Tiangaye de retour d’Addis-Abeba où il avait pris part à la seconde réunion des pays du groupe de contact sur la RCA.
Depuis le 10 décembre 2012, le conflit en RCA a entraîné le déplacement interne de 206 000 personnes et près de 55 000 personnes ont fui vers les pays voisins. L'insécurité et le mauvais état des infrastructures empêchent les organisations humanitaires d’atteindre les communautés touchées par la crise et de leur apporter une assistance.
RCA: des diplomates en visite pour sensibiliser la communauté internationale au drame du pays
RFI vendredi 12 juillet 2013 à 05:16
La crise actuelle en République centrafricaine est l’une des moins médiatisées, alors que les spécialistes estiment que la quasi-totalité des 4,6 millions d’habitants est affectée, et que 1,6 millions de personnes, soit un tiers de la population, sont extrêmement vulnérables.
Depuis jeudi 11 juillet, une délégation de haut niveau de la Commission européenne et des Nations unies est dans le pays. C'est la visite diplomatique la plus importante depuis la prise la prise de pouvoir par les rebelles de la Seleka.
L’un des objectifs est de sensibiliser la communauté internationale au drame de la RCA, où les besoins en termes alimentaire et sanitaire sont gigantesques, et où des centaines de milliers de personnes sont déplacées, et toujours apeurées par les événements de ces derniers mois.
Depuis son indépendance, la RCA a connu de nombreuses crises politico-militaires, mais la population est unanime pour dire que celle-ci est la plus violente, de par son intensité, sa longueur, et ses conséquences humanitaires.
De passage à Bangui, la sous-secrétaire générale des Nations unies, Valérie Amos, constate pourtant que le pays n’est pas au centre de l’attention : « C’est vraiment une crise oubliée, et c’est fondamental que la communauté internationale se mobilise. Un énorme problème qui doit être réglé concerne la sécurité. Le premier sujet soulevé par les ambassadeurs et les ONG avec qui nous avons parlé est toujours la sécurité, la sécurité, la sécurité… »
Le désarmement des « éléments incontrôlés » a démarré début juillet, et semble porter ses fruits au moins dans la capitale. Mais le traumatisme est profond, et la situation humanitaire continue de se détériorer, selon Kristalina Georgieva, commissaire européenne chargée, entre autres, de la réaction aux crises. Alors qu’il n’existe qu’une seule route goudronnée dans tout le pays, elle pointe la situation logistique : « Le problème est de couvrir les besoins sur un territoire aussi vaste où, dans la majorité du pays, les conditions pour accéder aux gens sont très difficiles. C’est un pays plus grand que la France, mais avec un tiers de la population de Paris. »
L’Europe vient ainsi de gonfler son enveloppe humanitaire de 12 à 20 millions d’euros.
Alors que la saison des pluies démarre, que la dernière récolte a été pillée ou perdue à cause de l’abandon des champs, la situation alimentaire inquiète. Et au camp militaire abritant le président autoproclamé, même les rebelles de la Seleka se contentent désormais d’une boîte de thon pour deux.