Quand on quitte catastrophiquement le pouvoir comme François Bozizé, il est difficile d’avoir une terre d’accueil que l’on désire. Renversé par un coup d’Etat le 26 mars 2013, l’ex-président centrafricain est provisoirement réfugié au Cameroun.
Alors qu’il cherche une terre d’asile dans la sous-région, ses anciens homologues de l’Afrique centrale ont coupé les contacts avec lui.
Après sa chute, le président centrafricain, provisoirement réfugié au
Cameroun, cherche désespérément à joindre ses pairs de l’Afrique centrale pour l’accueillir, selon radio France internationale. Ces derniers ont assisté à sa chute, presque inactifs.
Pourtant, ils s’étaient impliqués dans la résolution de la crise, en organisant notamment des sommets qui ont abouti sur des accords de Libreville.
Mais apparemment, François Bozizé avait fini par agacer ses
homologues en ne voulant pas exécuter ces accords qui portaient sur un gouvernement de transition. C’est certainement pourquoi ils l’ont laissé tomber. Résigné, François Bozizé
se tourne vers le président béninois pour solliciter l’asile. Formellement, le Bénin n’a pas encore donné suite à sa demande puisque le président Boni Yayi était en Afrique du
Sud pour assister au sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud.
«Il est vrai que (M. Bozizé) a sollicité le Bénin comme pays
d'accueil », a déclaré à l'AFP Arifari Bako, le ministre béninois des Affaires étrangères le 28 mars dernier. M. Afrifari a tout de
même convenu que « c'est un sujet délicat » tout en refusant de donner plus de détails. Mais cette demande pourrait être acceptée. En effet, au
plus fort de la crise centrafricaine, le président béninois, Boni Yayi, s’était rendu en Centrafrique en sa qualité de président de l’Union africaine. Ce qui avait
rapproché les deux hommes.
D’ailleurs il y quelque temps, le président Boni Yayi révélait dans Jeune Afrique avoir conseillé le président centrafricain de laisser le pouvoir et de
suivre Dieu après son dernier mandat. «Je lui ai conseillé de rassurer ses compatriotes et la communauté internationale quant à son intention de ne pas modifier la Constitution pour
se représenter à la présidentielle », avait dit le président Boni Yayi dans un entrevue raccordée au magazine.
Il faut rappeler que François Bozizé est soupçonné par la
rébellion qui l’a finalement renversé, de vouloir s’accrocher au pouvoir après son dernier mandat. «Je lui ai dit (Bozizé) qu'en 2016 je serais heureux d'avoir un ami ancien chef
d'État prêt, comme moi, à prendre sa bible pour parcourir les contrées et prêcher l'Évangile», avait poursuivi le président béninois, en précisant que
Bozizé et lui sont tous les deux de l’Eglise évangélique. Mais pour Yayi Boni qui a déjà trop de problème dans son pays, recevoir actuellement
l’encombrant François Bozizé, serait trop de charge pour ses frêles épaules.
FREDERIC ATAYODI
Source: Le Senegalais
NDLR : Bozizé aurait dû tirer leçons de ce qu'il a infligé à Patassé.
Centrafrique : Que faut-il attendre du sommet de la Ceeac ?
http://quotidien.mutations-multimedia.com Mercredi 3 avril 2013 09:05
C’est ce jour que se tient à N’Djamena au Tchad, le sommet de la Communauté économique des États d'Afrique centrale alors que le nouveau gouvernement traverse quelques zones de turbulences.
Au plan politique, le nouveau gouvernement de Centrafrique a connu son premier accroc avec l’annonce de la coalition de l’opposition suspendant sa participation au gouvernement d’union nationale. Des représentants du parti du Premier ministre Tiangaye, mais aussi du Mouvement du Libération du peuple centrafricain (Mlpc), principal parti d’opposition, ont signé ce document, affirmant agir au nom de leurs formations. Cette déclaration a été aussitôt démentie par le Premier ministre Tiangaye, et plusieurs ténors de cette opposition. «Moi, président du parti de la Convention républicaine pour le progrès social, je ne suis pas au courant de la décision qui a été prise par ce collectif. Mon parti n’est pas concerné», a réagi M. Tiangaye. Au moins six des neuf ministres issus de l’opposition (sur les 34 que compte le gouvernement) ont confirmé leur participation au cabinet, toujours selon le Premier ministre cité par l’Afp.
Cette situation n’a cependant pas, remis en cause le déplacement des nouvelles autorités de Bangui à N’Djamena où se tient le troisième sommet dédié à cette crise, après celui de décembre dernier. Le Premier ministre devait se rendre dans l’après-midi à N’Djamena, chez le puissant voisin tchadien sans qui rien ne se fait en Centrafrique, pour le sommet mercredi de la Communauté Economique des Etats d’Afrique centrale (Ceeac). «Nous attendons que les chefs d’Etat de la Ceeac comprennent la situation extrêmement difficile dans laquelle se trouve le pays et aide la Rca à sortir de cette crise», a souligné Me Tiangaye. Le président Djotodia, dont le coup de force a été condamné par la communauté internationale, ne devrait finalement pas s’y rendre.
Le sommet pourrait permettre de trouver un cadre légal à la situation politique en Centrafrique où la Constitution est suspendue. «Il ne faudrait pas qu’on déshabille ou humilie M. Djotodia. Il ne faut pas oublier qu’il y a 3.000 Séléka en ville», rappelle une source proche du gouvernement. Ainsi donc, le sommet de la capitale tchadienne étudiera les possibilités de revenir à l'accord de Libreville. Signé le 11 janvier entre le clan du président centrafricain François Bozizé, les rebelles du Séléka et l'opposition, après une première offensive qui avait mené le Séléka aux portes de Bangui, cet accord prévoyait, entre autres, de former un gouvernement d’union nationale. Mais, déplore des proches de rébellion, «M. Bozizé a adjoint des ministres délégués à chaque ministre du Séléka, pour ainsi continuer à avoir la mainmise du pouvoir. Bozizé a, par ailleurs, continué les exactions contre les Rounga et les Goula, l’ethnie dont fait partie une partie de la rébellion».
Un accord que le nouvel homme fort de Centrafrique, Michel Djotodia a promis de respecter au cours d’une transition de trois ans en respectant les accords de Libreville. Il a par ailleurs détaillé ses objectifs et seront axés, a-t-il précisé, sur la restauration de la paix et de la sécurité, l’organisation des élections générales, la réorganisation des forces de défense et de sécurité et l’engagement des réformes économiques et sociales.