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6 mars 2012 2 06 /03 /mars /2012 02:51

 

 

 

A Poussou

 

J’aurais eu un problème de conscience en ma double qualité d’observateur de la scène politique africaine, et de Centrafricain, si je ne réagissais pas aux injures commanditées par le président sortant de la commission de la CÉMAC (Communauté économique et monétaire des États membres d’Afrique centrale), Antoine Ntsimi,  et exécutées le 23 février dernier par son compatriote Éric Essomo Tsimi du magazine L’Autre Afrik, sous le titre évocateur : « Antoine Ntsimi accule au ridicule François Bozizé ».

Je devais réagir dès le lendemain de la publication de cet article mais suite à un certain nombre d’éléments d’information qu’un aîné m’a gentiment et fraternellement communiqué en toute confiance, j’avais cru nécessaire, sur ses conseils d’ailleurs, qu’il était préférable, de me faire violence et ainsi faire peu de cas de ces vexations assénées à la perle pour railler mon pays, la République Centrafricaine.

Cependant, l’absence de réactions des supposées autorités centrafricaines, notamment du sulfureux porte-parole du gouvernement Firmin Findiro, qualifié à Bangui de « porte-parole du Ciel et de la terre », pourtant d’ordinaire prompt à vitupérer les chefs de partis politiques du pays par ses déclarations aussi ridicules que risibles sur les antennes de Radio-Centrafrique, et les réactions « très centrafricaines » de certains compatriotes, m’ont ému jusqu’aux larmes et m’ont  déterminé à sortir de la réserve que je me suis imposée, volontairement, depuis quelque temps.

Car, si l’on devait s’en tenir qu’à ces réactions renvoyant dos-à-dos un petit fonctionnaire de la CÉMAC adepte des intrigues de rase campagne et celui qui fait office actuellement de président de la République Centrafricaine, donc de représentant légal des quatre millions d’âmes qui peuplent le pays,  la question de l’immobilisme des institutions sous régionales ne devrait plus se poser.

Elle ne se poserait plus simplement parce que le président centrafricain se couvrirait de ridicule en dénonçant, à juste titre d’ailleurs, le scandaleux comportement du patron de la commission de la CÉMAC qui se prend véritablement pour le septième chef d’État d’Afrique centrale et qui se comporte à Bangui comme en territoire conquis. À les en croire, le sens de l’Histoire serait donc de laisser Antoine Ntsimi s’amuser ainsi avec le destin collectif des peuples de la sous région.

Heureusement ou malheureusement, c’est selon, la réalité des fait est beaucoup plus complexe, pour ne pas dire plus compliquée.

En effet, si François Bozizé qui est président de la République ne s’inquiète pas du sabotage des projets structurants pour la sous région par ceux-là même qui sont censés en assurer la direction, qui d’autre aurait la légitimité de le faire ?

Pour une fois depuis neuf ans qu’il s’est emparé du pouvoir de l’État par la force des armes, François Bozizé aura eu, de mon point de vue,  une réaction digne d’un responsable politique, un vrai, en élevant une protestation énergique contre ce qu’il convient d’appeler « l’inconscience » du président d’une commission communautaire.

Du refus d’humiliation de la République Centrafricaine.

Plus sérieusement, afin que les choses soient claires dans les esprits, il convient de faire une remarque préalable pour préciser le fond de ma pensée. D’autant plus que je suis parfaitement  conscient de ce que le seul fait de prendre position non pas pour défendre un homme fût-il François Bozizé mais pour laver l’honneur bafoué de tout un peuple, me fera rapidement passer chez les esprits simples pour un « défenseur acharné » du régime qui conduit mon pays à vau-l’eau.

Or, je suis loin d’être un allié, et ce n’est pas demain que je serai un partisan de François Bozizé.

D’abord, parce qu’on pourrait bien me compter parmi les victimes du régime de Bangui, dont certains ministres se vantent encore aujourd’hui de m’avoir fait virer d’une chaine de télévision dans laquelle j’apprenais mon métier de journaliste.

Ensuite, j’ai subi dans ma chair, les affres de la barbarie et la sauvagerie de ce régime pour avoir été agressé,  physiquement, à Paris, par un individu qui semble-t-il avait les yeux et les oreilles des plus hautes autorités du pays.

Enfin, j’ai commis un livre en 2010 (Il neige sur Bangui) pour rappeler en substance que François Bozizé et son clan s’enlisent inexorablement dans leurs errements et qu’ils ne parviendront nullement à empêcher leur dégringolade.

Je n’accepte donc pas que mon pays à travers son président soit ainsi trainé dans la boue. Pour la simple et la bonne raison que  je suis profondément républicain et viscéralement attaché au respect des institutions.  Mais revenons-en à notre sujet.

Un type malhonnête dilapide les fonds de la CÉMAC.

Au vu de ce qui précède, je tenais, malgré tout, à parler de la République Centrafricaine dont je suis originaire pour l’instruction d’Antoine Ntsimi. Je tiens donc à défendre cette terre de nos pères qui m’a vu naître, m’a connu alors que j’étais enfant et a guidé mes premiers pas.

En fait, j’ai eu la nette impression en lisant son article qu’Antoine Ntsimi ignore tout de mon pays natal, cette malheureuse Centrafrique dont on a dit tant de mal ces dernières années à cause de l’irresponsabilité de certains de ses fils. D’autant plus qu’il ne viendrait pas à l’esprit de celui-ci de faire insulter ouvertement, publiquement et officiellement un autre chef de l’État.

Contrairement à ce que pense Ntsimi, ce pays a connu des personnalités aussi dignes que respectables :

Je pense à feu Abel Goumba, homme d’État, intellectuel et universitaire en ses grades et ès qualités de professeur agrégé de médecine et d’ancien recteur d’université.

Je pense à ma sœur  Marie-Noëlle Koyara, première femme ingénieure agronome de notre pays qui dirige avec brio une agence onusienne.

Je ne peux pas ne pas faire allusion à un autre professeur, Gaston Nguérékata, expert ès mathématiques,  qui enseigne les équations aux petits américains à l’université de Baltimore.

Je n’oublie pas tous les Centrafricains qui ont dirigé des institutions sous régionales spécialisées comme la Banque de développement des États de l’Afrique centrale et bien d’autres encore qui représentent valablement le drapeau centrafricain à l’étranger.

C’est dire que la médiocrité ambiante du régime actuel ne saurait réduire l’ensemble des Centrafricains à une bande de vauriens comme Ntsimi aime à le claironner à qui veut l’entendre.  

Ce qui me fait dire que ces injures commanditées par Ntsimi pour dénigrer la République Centrafricaine ne devraient pas être assimilés à celles qui sont habituellement proférées par certains individus en mal de publicité.  Ce ne sont pas des outrages banals, c’est le procès de tout un peuple orchestré par un petit fonctionnaire sous régional. C’est donc le procès de toute l’administration de la CÉMAC telle que la comprennent certains fonctionnaires de cette institution qui n’ont que du mépris pour cette terre qui les accueille et les nourrit quotidiennement.

Et je suis presque tenté de me féliciter que ce procès ait lieu grâce à Antoine Ntsimi, car il nous permet de poser devant l’opinion publique sous régionale le problème si douloureux de la corruption et du gaspillage des deniers de l’institution qu’est la CÉMAC.

Il nous permet de rappeler par exemple que depuis le mois d’avril 2011, Antoine Ntsimi, tout président de la commission de la CÉMAC qu’il soit, est en mission officielle dans son pays, le Cameroun. Cette mission est si bénéfique pour les projets sous régionaux et tellement si longue que la CÉMAC lui fait parvenir chaque mois  en sus de son salaire, pas moins de 60 millions de Francs CFA en guise de frais de mission et de différents frais d’hébergement, de location de voiture et d’avion alors qu’il est chez lui et qu’il utilise ses propres véhicules.

Il nous permet également de sous étonner des contres vérités et des mensonges d’Antoine Ntsimi qui a réussi à faire accroire des inepties à certains chef d’État de la sous région afin de justifier son absence de Bangui, et de se faire passer pour le sauveur de l’institution qui sombrerait, selon lui, dans le chaos si un Centrafricain venait à prendre sa tête à cause des supposés appels de fonds des autorités centrafricaines. Tout ça parce qu’il entend rempiler à la tête de l’institution malgré son bilan catastrophique.  

Il nous permet enfin et sans que cela ne soit exhaustif de dire à Antoine Ntsimi que s’il avait remis de l’argent au président centrafricain, à la veille du sommet de Bangui, pour solliciter son intervention auprès de ses pairs afin de conserver son poste alors que le Cameroun avait amené son successeur qui attendait dans un hôtel banguissois avant d’être présenté aux chefs d’État, c’était de son propre initiative et cela lui donne nullement le droit de dénigrer François Bozizé qui représente plus de quatre millions d’individus alors que lui ne représente même pas son quartier de Yaoundé.

La faillite annoncée d’une institution de développement.

Lorsque l’Afrique centrale se remettra un jour de la léthargie dans laquelle elle est engluée depuis au moins cinq ans, elle s’apercevra que le bilan d’Antoine Ntsimi à la tête de la CÉMAC est particulièrement dramatique.

Elle s’apercevra ensuite du trou abyssal creusé par cet incapable qui n’a eu de cesse de confondre les caisses de l’institution avec sa poche personnelle et qui n’a que faire, à cause de son incompétence caractérisée,  de l’intégration  sous régionale et du destin commun des peuples.

C’est en cela que les chef d’État ont l’obligation morale, sinon le devoir de s’intéresser davantage à ce qui se passe dans cette institution. Il y va de l’avenir commun de millions de gens. 

Adrien POUSSOU
Journaliste – Éditeur

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28 février 2012 2 28 /02 /février /2012 22:36

 

 

 

biya-9-DEC-2011.jpg

 

28 février 2012 Juliette Abandokwe

 

L'image d'une arrestation humiliante, des « troublant de l'ordre public » avec la tête baissée, soumis, une pancarte accusatrice autour du cou, alignés devant les objectifs pour montrer le pouvoir du pouvoir, avant de regagner une cellule nauséabonde et surpeuplée, et les séances pluriquotidiennes de torture. Un scénario à la Enoh Meyomesse, « bandit de grand chemin », et de tant d'autres camerounais. Voilà ce que la bidonnesque garde rapprochée de Paul Biya rêvait de faire samedi dernier 25 février aux 3 "malfrats" qui ont osé, pacifiquement et sans autorisation préalable, troubler la quiétude de leur auguste employeur-escroc devant les portes de sa résidence secondaire, le prestigieux Intercontinental de Genève. Neuf mois sur douze passé dans le moelleux confort de la cité du bout du lac, loin de la misère de plus en plus épouvantable qui règne dans le pays qu'il "gouverne".

 Malheureusement pourtant, l'autoproclamé président camerounais a commencé à agacer les autorités genevoises et helvétiques depuis un temps. Même si son coup d'Etat électoral d'octobre 2011 s'est passé dans le cautionnement général de l'Occident, le malaise est là. Le grondement sourd de la pression d'une populace en colère, mais tremblant devant la machine répressive qui fait la loi dans la république démocratique du Cameroun, même si considérée comme lointaine et superflue, ça n'augure rien de bon. La Suisse, qui aime la tranquillité dans ses affaires, commence à craindre pour son image qu'elle voudrait surtout éviter de voir liée à des dirigeants en perte de popularité. La noirceur de Biya devient trop voyante, au point où, au lieu de la centaine habituelle de "gardes-dormeurs" de notre ami au sourire faussement affable, la Suisse n'en autorise plus qu'une vingtaine à tout casser. Un président démocratiquement élu, et donc la conscience tranquille dans l'absolu, qui se déplace avec une escorte aussi importante, ça fait quand même désordre. 

 Or les vingt gardes survivants de la purge helvétique deviennent forcément nerveux et angoissés quand ils voient poindre les célèbres activistes du CODE au coin de la rue. L'agitation que les valets de Biya n'arrivent plus à contrôler, leur fait dire des villageoiseries ridiculisantes. Dommage pour ceux qui croyaient encore qu'ils étaient des gens bien mis et de bonne éducation. En fait, dans la panique c'est leur vrai nature qui se dévoile. La garde rapprochée de Paul Biya, ce n'est finalement qu'une poignée d'hommes, au service d'un autre, avec leurs phobies et leurs fantasmes, qui font de leur mieux avec ce qu'ils ont. Or en Suisse, ils n'ont strictement aucun droit particulier, et en tout cas pas le droit de vie ou de mort sur leurs concitoyens, aussi dérangeants soient-ils.

 Quant au CODE (Collectif des Organisations Démocratiques et Patriotiques de la Diaspora Camerounaise), on aime ou on n'aime pas. Problème de stratégie pour les uns, de mobile pour les autres. Mais finalement dans une lutte, chacun porte l'arme qu'il est capable de porter sur son épaule. Le CODE a au moins le mérite d'attirer l'attention d'une quantité croissante de monde sur le train de vie profondément indécent d'un certain genre de gouvernants, et de l'autoproclamé Paul Biya en particulier, qui perd de plus en plus de crédibilité malgré les sommes faramineuses dépensées pour enjoliver son image. Parer de mille feux ne suffit plus pour cacher le diabolisme d'un personnage de plus en plus ouvertement impopulaire. Un signe encourageant, aussi timide soit-il, du renforcement d'une certaine conscience publique. 

Soit dit en passant, l'autorisation de manifester n'est pas demandée, tout simplement parce qu'elle serait automatiquement refusée, pour le confort pacifique de clients dont la richesse est bien plus intéressante que le niveau d'intégrité. 

 C'est ainsi que, devant l'Intercontinental, la belle blonde du service d'accueil de l'hôtel et de ses clients d'une intégrité parfois très douteuse, en tailleur serré, se transforme en amazone coincée, courant dans tous les sens, ne sachant plus quel appareil photo arracher en premier. Peu préoccupée par une absence totale de dignité, on se demande si elle cherche juste à impressionner les pseudo-malabars d'un des meilleurs clients de son employeur, ou si suit scrupuleusement son cahier des charges. Aaaie!! si l'Intercontinental perdait le client Biya ! un vrai désastre économique pour l'entreprise suisse, et pour l'économie du canton. L'établissement scolaire huppé que fréquentent les enfants Biya pourraient aussi en pâtir, lui aussi coupable de recel. Bref, les enjeux de la présence de Biya à Genève ne sont pas insignifiants.

 Et pourtant, un impôt prélevé sur de l'argent public détourné, par un criminel économique de haute voltige, froidement déterminé à régner de façon illégale jusqu'à son dernier souffle, ça s'appelle en bon français du recel. Paul Biya lave en Suisse l'argent qu'il vole dans les caisses publiques camerounaises. Et la Suisse prélève très consciencieusement des impôts sur de l'argent blanchi sur le territoire suisse.

Le véritable problème est donc posé, et ne manquera pas d'être reposé de façon multiforme aux autorités suisses dorénavant. 

Pourtant ce n'est manifestement pas le problème de notre blonde suffragette et ses collègues, qui, payée à la fin de chaque mois avec de l'argent recelé, pense qu'elle fait fort en le défendant âprement dans la cour de l'illustre établissement, tout en se prenant pour une Rambo bimbo gesticulante. 

 Mais en fin de compte, on se demande vraiment pourquoi pourquoi les uns et les autres s'agite autant pour si peu: Trois gaillards que tous le monde connait depuis longtemps, armés jusqu'aux dents de 3 affiches et une boite en carton habillée du drapeau camerounais ? Vrrrraiment, mes frères, soyons sérieux ! C'est Conscience qui turlupine les mécréants ? Ou c'est la frustration de ne pas pouvoir "embarquer" et écraser au sol qui on veut comme au pays ? En plus, l'amende pour « manifestation sans autorisation », ce n'est même pas dans la poche des malabars qu'elle ira. Vraiment ! On a finalement appelé la police pour rien, comme d'habitude. Et on s'est encore ridiculisé aux yeux du peuple camerounais, dans les médias, sur internet, partout. C'est pas bon du tout pour l'image franchement. Même pas un peu. 

 Mais bon... tout a un prix, et surtout, tout a une fin !

 

 

 

Copies:

Hôtel Intercontinental

Police Genevoise

Département cantonal de la Sécurité, de la Police et de l'Environnement

Département cantonal de l'Economie

Département Fédéral des Affaires Etrangères

ONG Déclaration de Berne

Presse nationale suisse

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Centrafrique-Presse.com - dans Opinion
27 février 2012 1 27 /02 /février /2012 19:36

 

 

 

Ntsimi et Boz 

 

 

Il faudrait peut-être naturellement comme professionnel, donner raison au confrère camerounais Éric Essono Tsimi dans son article intitulé : Antoine Ntsimi accule au ridicule François Bozizé  paru dans Afrik.com et repris par centrafrique-presse.com le jeudi 23 février 2012 dans sa rubrique Lu pour vous. En fait, tout se passe comme si les coquilles qui profitent autour de Bozizé pour vivre un temps soit peu tout comme Bozizé lui-même, pensent que ce sont les mêmes communications qu’ils tiennent à Benzambé sous les applaudissements des pauvres paysans si ce n’est pas à la Radio Centrafrique qui peuvent passer sans commentaires sous d’autres cieux.

Le cas échéant est le fait que Bozizé est devenu, devant le pauvre Antoine Ntsimi, président de la Commission de la Communauté des Etats de l’Afrique Centrale (CEMAC), la risée dans le monde entier parmi ses paires d’Afrique Centrale lorsque qu’il va jusqu’à prendre position face à petit président d’une institution nourri et entretenu par les cotisations des Etats membres. Même si l’auteur de cet article prétend que la République Centrafricaine ne verse pas les siennes, mais cette institution est tout de même l’émanation des six Etats membres de la sous-région de l’Afrique Centrale. Malheureusement « le ridicule ne tue, mais il n’engraisse que son auteur » comme l’on dit couramment.

Ce que notre confrère camerounais ignore et il faut que l’on lui précise, est que Bozizé a reflété sur les ondes de « Vox Africa » la classe politique et d’intellectuels qui constitue son palais impérial de Bangui. On dirait qu’elle est dépassée de l’ampleur de sa mission au tour de Bozizé qui semble revendiquer sa présence ou son existence au milieu des Chefs de notre sous-région. Tout ce que l’on sait est que Bozizé n’est pas un bavard ; il brille dans un mutisme naturel en lui pour ne pas dire un silence, qui fait de lui un homme moins éloquent. Quel type de personnage Bozizé voudrait aujourd’hui imiter à son âge ? Ah ! S’il était resté naturel ! Nous sommes surpris que depuis un certain moment ses conseillers l’excitent à faire des sorties médiatiques encore plus sur les ondes et chaînes internationales afin de le rendre ridicule sur la scène internationale et se tourner tranquillement les pouces pour avoir bien joué leur jeu. Ceux-là même qui se livrent déjà en pâture médiatique dès qu’un micro leur est tendu. C’est peut-être à dessein qu’ils le poussent à divaguer afin de devenir un bouffon, clown populaire.

Tout se passe comme si c’est sur les ondes que Bozizé compte régler ses problèmes avec ses pairs présidents de la République. Je me pose la question de savoir si son entourage ne l’a jamais briefé sur l’importance des « huit clos » des assises des Chefs d’Etat de la Communauté des Etats de l’Afrique Centrale (CEMAC). Là où ils devraient traiter ce genre de question. D’ailleurs, Bozizé devrait laisser cette guerre de succession à certains centrafricains du même acabit qu’Antoine Ntsimi puisque la République Centrafricaine en regorge et notre pays a des dossiers qui urgent dans tous les sens. Aveuglé par le cancer de l’ethnie qui le ronge jusqu’aux os et pressé de placer ses proches qui l’aurait certainement poussé, il n’a pas pu maîtriser sa langue et s’est livré gratuitement comme sur un plat doré à l’opinion.

Par ailleurs, dans le fonds, Éric Essono Tsimi, peut-être « gombo » aidant, par imprudence a édifié l’opinion sur les difficultés liées au processus d’intégration de la sous-région. Il affiche un chauvinisme soutenu dans un espace où l’intégration devrait être le leitmotiv de tous discours. Son article prouve à suffisance que l’intégration sous-régionale aura toujours du plomb dans l’aile puisque l’opinion camerounaise applaudit les positions soutenues dans son article par un silence complice. Ce que Éric Essono Tsimi oublie est qu’aujourd’hui aucun problème national ne peut passer inaperçu des autres pays de la sous-région. Le concept d’intégration vient consacrer l’ingérence réciproque des Etats dans des affaires intérieures des Etats distincts les uns des autres. 

On dirait que c’est la mondialisation réduite au niveau sous-régional. Éric Essono Tsimi et Antoine Ntsimi affiche une haine publique au nom du Cameroun vis-à-vis du peuple centrafricain tout en oubliant qu’ils se situent dans un espace sous-régional pour tenir ces propos. Ces prises de positions confirment l’esprit patriotique qui guidait Antoine Ntsimi dans la gestion du patrimoine sous-régional comme un patrimoine camerounais et l’on se demanderait si c’est toujours avec ce penchant chauviniste qu’Antoine Ntsimi soutenu par ses journalistes prétend briguer encore un autre mandat. Il s’agit d’une institution et d’un espace inter Etat s’il vous plaît messieurs et mesdames les camerounais et camerounaises que j’appelle avec beaucoup de respect puisque nous constituons une famille sous-régionale et partageons une histoire et une terre commune à rehausser le débat que de le voir dans la personne de Bozizé et ses thuriféraires et politicards parvenus qui n’honore pas la Centrafrique et la CEMAC.

Éric Essono Tsimi et Antoine Ntsimi ont oublié que c’est au nom de l’intégration et non du Cameroun qu’ils se sont permis d’exprimer leur opinion. Il n’y a pas de tribu, d’ethnie dans le processus de l’intégration, de la mondialisation. Il faut, encore une fois, élever le niveau du débat. Qu’est-ce que l’ethnie d’Antoine Ntsimi vient chercher dans la sous-région. Il s’agit d’une question des Nations et non des tribus. C’est réduire la CEMAC à un club des ressortissants d’une tribu camerounaise ou je ne sais quoi encore. Nous n’allons pas enlever les frontières par la haine et le manque de solidarité entre les peuples. Malheureusement Éric Essono Tsimi et Antoine Ntsimi se sont rendus plus ridicules que Bozizé en voulant le tourner en dérision. Que diront-ils des autres Etats membres de la CEMAC entre autres le Gabon, la Centrafrique, la Guinée-Equatoriale et le Congo qui peut passer sans réaction? Éric Essono Tsimi confirme que le Cameroun profite de la CEMAC pour les fonctions et non dans un souci commun d’intégration sous-régionale à l’avantage de tous les Etats de la CEMAC. On attendrait un autre argument que celui d’une guerre de succession qui ne fait que divertir et nous ferait passer à côté de l’essentiel. Qu’Antoine Ntsimi cesse de plaisanter en salissant le Cameroun…   

 

Olivier Bantsimba     

 

 

 

 

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27 février 2012 1 27 /02 /février /2012 18:00

 

 

 

Boutet.JPG

 

 

Le 10 septembre 2011, le Docteur Général Pasteur Frère…François Bozizé Yangouvonda déclarait : «  Que celui qui prétend qu’il n’y a pas de démocratie en RCA soit écrasé par un véhicule dans la rue ».

 

Le 19 février 2012 aux environs de 19h00, un accident de la route s’est produit sur l’avenue Koudoukou avec le Général-Député, ancien Ministre de la Sécurité Jules Bernard Ouandé comme conducteur du véhicule en cause avec le décès d’un enfant de 8 ans. Au regard des informations recueillies et diffusées par certains  organes de presse, nous sommes là en face de : Défaut de maîtrise d’un véhicule automobile, conduite en état d’ébriété, non-assistance à personne en danger, délit de fuite et d’homicide involontaire.

 

Malgré ce cumul de délits, nous assistons à un mutisme inquiétant des autorités. Est-ce l’accomplissement de cette malédiction présidentielle rappelée quelques lignes plus haut ? L’on est en droit de s’interroger en ces termes puisque rien, absolument rien n’est entrepris pour que justice passe. Tel est l’objectif de la tribune en pièce jointe :  Il faut que justice passe.

 

AFFAIRE OUANDE : IL FAUT QUE JUSTICE PASSE !

 

Depuis que la République Centrafricaine est officiellement entrée en guerre contre Baba Laddé et sa bande je me suis interdit de commenter l’actualité. En effet, les FACA qui sont au front ne combattent pas au nom d’un clan mais au nom de la République et de tous les Centrafricains.  A ce titre, il fallait observer une trêve, désirant être en communion d’esprit avec la population civile des zones de combat et aussi avec  les soldats au  front.

L’actualité nous rattrape cependant. S’agissant de défendre les opprimés, les victimes de l’arbitraire et tous ceux qui souffrent en silence, il n’est d’autre voie que de  se faire leur voix.

Le 19 février 2012 un enfant est mort sur la voie publique en début de soirée à la hauteur du pont Sayé-Voir sur l’avenue Koudoukou. Un de trop.

Mes pensées vont aux siens auxquels je présente mes plus sincères condoléances. En ces douloureuses circonstances, qu’ils daignent m’accepter parmi les leurs. Avec eux et ensemble, je partage la douleur de la perte d’un jeune innocent dont l’avenir, nonobstant la situation dramatique du pays, était porteur d’espoir.

L’auteur des faits : un général.

Jules Bernard Ouandé, Général et ancien ministre, député. Au lieu de stopper son véhicule immédiatement après le choc, il effectue une manœuvre meurtrière sans avoir localisé le frêle corps gisant. Au lieu de porter assistance à la victime, ce dernier  rentre chez lui tranquille comme Baptiste.

Défaut de maîtrise d’un véhicule automobile, conduite en état d’ébriété, non-assistance à personne en danger, délit de fuite et d’homicide involontaire. Tout semble indiquer que ce cumul d’infractions n’aurait même pas donné lieu à un simple maintien dans les locaux de la police afin de dégriser ce général que l’on aurait aimé voir s’illustrer sur le front de Kaga-Bandoro harcelant Baba-Ladé et sa horde d’égorgeurs ou sur le front du Sud/Est à la recherche du génocidaire Joseph Kony.

Le lendemain, au lieu de respecter le deuil de la famille éplorée, il se répand dans la presse brandissant son forfait comme un trophée. C’est la faute à la chaussée car « Si c’était sur le goudron, le véhicule s’arrêterait sur place. » (1)

Ce n’est donc pas au conducteur de prendre en considération l’état de la chaussée, c’est à la chaussée de tenir compte du conducteur !  Et c’est celui-là qui est chargé, es qualité de député, de faire la loi !

Mon Général, soyez homme : assumez vos responsabilités !

Vous aviez perdu le contrôle de votre véhicule ce qui est contraire aux dispositions du Code de la Route. Il y a plus.

Les témoins ont observé, un « …Général député était dans un état d'ébriété avancé… » (2)  « ...député imbibé d'alcool » (3).

Mon Général, en des pareilles circonstances, dès qu’il se produit un accident de la circulation, on se soumet à un examen sanguin afin de déterminer la quantité d’alcool contenue dans le sang au moment des faits.

Au regard de vos états de service, général ancien ministre de la sécurité, député de la nation, c’est spontanément que vous auriez fait procéder à ce type d’examen !

Au lieu de cela, vous invoquez un témoignage. Est-ce une mesure scientifiquement fiable ? Le Docteur Général Pasteur Frère…François Bozizé Yangouvonda serait-il devenu un éthylomètre ? Mais quel manque de respect envers celui qui est censé représenter la République et ses institutions ?

Les rois de France et d’Angleterre soignaient, disait-on des écrouelles par apposition des mains ; Boganda  lui, traversait  l’Oubangui à pied disait-on. C’était d’hier. Aujourd’hui, vous faites du président de la république un éthylomètre vivant ! Il fallait oser.

Croyez-vous un seul instant que François Bozize Yangouvonda viendra soutenir le contraire de ce qui a été observé par bien plus d’une personne ?

Mon Général, vous ne manquez pas de souffle !

Il y a eu un accident, je n’en disconviens pas mon Général. C’est le premier choc celui qui a vu "...le petit corps est propulsé en l'air ..." (4). Mais quand vous avez  « … mis le véhicule en marche en arrière … » (5)  vous avez agi volontairement. Il n’y a plus d’accident. Vous avez agi sciemment.

Mon Général, vous avez la parole pour la suite :

« J'ai voulu descendre pour le prendre et le conduire à l'hôpital. Entre
temps, une foule hostile s'est dirigée vers moi. Face à ce danger certains
témoins m'ont conseillé de démarrer et de vite partir. Chose que j'ai faite
 ». (6)

Vous n’êtes pas descendu de votre carrosse ; vous ne prétendez pas avoir esquissé un mouvement pour descendre. Vous en aviez l’intention. On vous croit sur parole ? Vous avez au le temps d’être conseillé. Admettons qu’il ait eu conseil. Cela a duré combien de temps ? Assez en tout état de cause pour porter le corps dans le véhicule avec l’aide de votre aide de camp qui est plus rapide de la détente que du cœur.

A propos à quelle vitesse rouliez-vous ? A quelle distance étaient ces deux enfants qui avaient commencé à traverser la route ?

Il est manifeste que  la voiture est un attribut de votre pouvoir, un pouvoir quasi-divin puisque le piéton, même déjà engagé sur la chaussée doit vous céder le passage. Ainsi, « une voiture plein phares [leur] fonçaient droit dessus… » (7)  pour le grand malheur que l’on sait.

La police a-t-elle « investiguer » ? Rien ne l’indique ; ni la presse, ni les parents qui, dans le désarroi  déclarent : « Nous n’avons que nos yeux pour pleurer, et ne savons à quel saint nous vouer » (8)

 

A en croire le mutisme des autorités en place, le sort de cette affaire est entendu. S’agirait-il de la réalisation de la malédiction du 10 septembre 2011 de notre désormais Docteur Général Pasteur Frère…selon laquelle «  Que celui qui prétend qu’il n’y a pas de démocratie en RCA soit écrasé par un véhicule dans la rue » ?

Non conjurons le sort. Il faut que justice passe. Cette famille éprouvée doit accéder à la justice par le biais de l’aide judiciaire. L’immunité parlementaire de ce député doit être levée dans les meilleurs délais. Les poursuites doivent être engagées sans délais. Il faut juger OUANDE.  De manière sereine et en toute indépendance. Et ce sera justice.

Clément DE BOUTET-MBAMBA  

Notes :

1, 2, 5, 6,8 : Revue d’actualité par Radio Ndeke Luka 20 et 22 février 2012.

2, 3, 4,7 : In Le Citoyen n°3805 du 22 février 2012

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27 février 2012 1 27 /02 /février /2012 01:29

 

 

 

Bozizé fait du sport

 

Surpris par le silence assourdissant des griots patentés habituels de Bozizé et du KNK, nous nous voyons obligés de réagir en tant que Centrafricains épris de dignité et d’honneur par rapport aux propos tenus dans le journal en ligne camerounais «Afrik.com » par Éric Essono Tsimi.

Est-il besoin de rappeler que Bozizé a transformé Radio Centrafrique en « radio KNK » en en faisant sa propriété exclusive comme en atteste l’émission « yé so é lingbi ti inga », véritable tribune animée par une poignée de griots à la solde du pouvoir qui se répandent en insultes et se livrent à du dénigrement systématique des citoyens, surtout de l’opposition qui osent exprimer le moindre avis qui déplait ou qui est contraire à ceux des dignitaires du régime. Cette station censée être nationale ne représente pas tout la radio du peuple centrafricain.

Nos voisins Camerounais sont peut-être satisfaits de l’action de leurs gouvernants, ce qui se traduit par la stabilité dans les changements depuis 30 ans. Mais en Centrafrique nous subissons des gouvernants qui ne sont que l’image d’eux-mêmes et qui donnent une piètre image du pays. C’est pour cela que les Centrafricains se sont toujours organisés pour se débarrasser de leurs dictateurs.

Nous adhérons à son analyse selon laquelle les carences d’un dirigeant centrafricain en voie de perdition ne doivent pas conduire à mépriser tout un peuple. C’est pourquoi nous plaidons pour une cohésion plus forte des peuples centrafricains et camerounais.

En effet il n’est pas du ressort d’un président de la République de tenir des propos aussi indignes que ceux qu’a tenus le général François Bozizé sur la chaine de TV « Vox Africa ».

En tant que Centrafricains, nous regrettons les positions tendancieuses du régime de Bangui à l’encontre d’une institution sous-régionale dont la gouvernance est régie par des traités ratifiés par l’Etat centrafricain.

Fait à Paris, le 26 février 2012.

Par Jean-Pierre MARA et Jérémie NAM-OUARA

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18 février 2012 6 18 /02 /février /2012 01:12

 

 

 

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Après moi, c’est encore moi ou alors ce sera mon fils, sinon le chaos.

Tel est en filigrane l’état d’esprit mesquin et condamnable qui anime ces « indispensables » despérados, présidents de la république d’un nouveau genre qui veulent nous gouverner ad vitam æternam malgré tout. Ils ont décidé que nous ne serions plus dans une République démocratique  et laïque mais dans une sorte d’Etat « abâtardi » aux normes inclassables, à mi-chemin entre un Etat religieux pour certains, une monarchie héréditaire qu’ils voudraient constitutionnelle et un gros village dans lequel ils géreraient les services publics  à l’ancienne, en bon père de clan ou plutôt de famille. Cette forme d’Etat indéfinissable, inventée par les « indispensables « présidents  desperados africains s’est déjà installée ou en instance de l’être par imitation dans les pays d’Afrique situés au sud du Sahara, notamment et majoritairement dans les anciennes colonies Française. Pourquoi seulement sur ces terres-ci et pas ailleurs ?  L’actualité de ces derniers jours nous en donne la parfaite et  palpitante illustration. Le Sénégal dont on pensait qu’il était aguerri du jeu de l’alternance démocratique  nous rejoue la même partition inaudible et inacceptable de « j’y suis, j’y reste ou alors ce sera mon fils sinon le chaos».

La déception est à la hauteur des attentes suscitées pour celui que le peuple africain tout entier s’attendait à le classer après son mandat dans le cercle très fermé des « grands dirigeants du continent ». Au lieu de cela, son entêtement à vouloir retoucher la constitution pour se représenter a écorné à jamais son image. Elle est désormais associée pour des milliers d’africain à une liste non exhaustive de pays africain dont les présidents fantoches essaient par tous les moyens de fouler aux pieds les préceptes de la démocratie. Toute la sagesse et les acquis de la démocratie Sénégalaise en matière d’alternance politique, initiés par Léopold Sédar Senghor puis  Abdou Diouf  sont mis au rebus. Hélas ! L’alternance démocratique vient de marquer  le pas au Sénégal et une fois de plus dans une Afrique qui n’en avait pas besoins. Ce, au moment où le Nord de notre continent par le printemps Arabe vient  de donner l’exemple à tous les peuples opprimés en quête de liberté et de démocratie.

Par ailleurs, on assiste à l’émergence du Mouvement des indignés qui est parti de l’Espagne pour finalement  se répandre dans toute l’Europe et en Amérique. Un Mouvement dont l’objectif est de lutter contre la précarité, conséquence de la crise économique et de la crise financière de ces dernières années. Au plus fort de ces manifestations, le Mouvement a pu lancer des appels dans 719 villes de 71 pays à travers le monde. C’est dire combien nous assistons au réveil des peuples qui n’acceptent plus d’êtres opprimés ou de subir seuls les conséquences désastreuses des différentes crises  dont ils sont en rien responsables.

C’est pourquoi, la jeunesse africaine doit se lever comme un seul homme au-delà de toute considération partisane et opérer une rupture radicale avec le système et ses « indispensables » desperados aux pratiques désuets. Eux, ce sont bien sûr ces Présidents de la République qui ont lamentablement échoués et qui veulent demeurés au pouvoir au-delà du délai légal du mandat fixé par la constitution,  Ces chefs de parti politique qui ne se remettent jamais en question malgré des échecs à répétition et qui ne jure que par et pour eux-mêmes. A tous ceux-là, qu’ils soient devenus grabataires et très âgés, en fin de vie ou bien en fin de mandat, cela n’a aucune importance. Ils ont décidé que les règles définies par les constituants ne les concernaient en aucune manière et qu’elles étaient éternellement interchangeables voir extensibles à volonté. A force de bafouer régulièrement, impunément la constitution, ils se sont placés ipso facto en marge de la loi par conséquent de toute légalité au risque de semer le trouble et le désordre. Pour la conservation de leur  pouvoir décrié de toute part, ils sont prêts à s’engager sans arrêts, désespérément  dans des réformes improvisées et impopulaires, toujours prompts à utiliser l’armée républicaine pour mâter de simples revendications citoyennes. En collaborant ou en pactisant avec des forces étrangères, ils mettent à mal la souveraineté nationale. Ainsi donc, l’Etat est menacé dans son existence même du fait que l’idée de continuité qui sous tend sa raison d’être s’estompe brutalement laissant percevoir des fissures dans le socle d’une Nation déjà fragile et presque inexistante.

La jeunesse africaine doit unanimement arrêter cette hémorragie en leur signifiant un « Non » catégorique, ce, au nom de la modernité, au nom de l’Afrique qui avance, au nom des 80 % de la population africaine qui est âgé de moins de quarante ans. La démocratie naissante a besoin de se revigorer avec du neuf. Elle a besoin de se régénérer par une nouvelle classe politique et de nouvelles institutions appropriées.

 

Franck SARAGBA

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17 février 2012 5 17 /02 /février /2012 01:25

 

 

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LETTRE OUVERTE

AUX FEMMES CHRETIENNES CATHOLIQUES DE CENTRAFRIQUE

L’Association des Conférences Episcopales des Régions de l‘Afrique Centrale (ACERAC) lors de sa session tenue à MALABO (Guinée Equatoriale) en juillet 2002, sur le thème de « la place de la femme dans la société et dans l’église » a mis un accent particulier sur la question du développement de la femme :

-          Encouragement des initiatives individuelles et collectives pour un plus grand engagement en faveur de la condition féminine, dans tous les domaines : sociaux, économiques, politiques, culturels.

-          Encouragement des femmes à avoir confiance en elles-mêmes, afin qu’elles participent sans peur à l’édification de l’Eglise et à la construction de la société.

 

Aussi des résolutions ont été prises entre autres :

-          Engagement dans la lutte contre le poids de certaines traditions,

-          Mise en place des structures permanentes de formation et d’accompagnement

-          Insertion des femmes dans les lieux de réflexion, de consultation et de dialogue  

 

2002-2012, Femmes Chrétiennes catholiques de Centrafrique, dix (10) ans après la déclaration de MALABO, nous avons sombré dans le néant. MALABO nous a donné des orientations de travail qui étaient au fait la réflexion que les femmes chrétiennes catholique de Centrafrique avec nos Evêques avions porté à la table de l’ACERAC qui l’a validée.

 

L’Eglise notre mère s’est souciée de notre place en son sein et dans la société. Voilà que nous, nous avons choisi la bataille pour le « leadership ». La question de « subvention », de « voyage » et de « véhicule » nous a détourné du réel c'est-à-dire « être lumière et actrice de changement social dans l’église et dans la société ».  En faisant cela, le cercle de nos défis s’est élargi

.

En se souciant de nous, l’Eglise notre mère, connait nos potentialités ; Elle sait qu’avec nous : « un monde autrement est possible ». Nous avons failli. Devrions-nous continuer à nous lamenter sur notre sort, entrain de voir dans l’autre les raisons de notre chute ?

 

Non ! FEMME DEBOUT, AFFIRME-TOI !

 

Affirmes-toi parce que le défi qui se présente devant toi  est immense. Oublies tes querelles et regardes  autour de toi. Tu es obligée de réfléchir sur l’orientation à donner à ta lutte. Tu es obligée de te mouvoir pour un changement réel dans la société centrafricaine.

 

L’une des « Résolutions de MALABO » était la question de la scolarisation des filles. Quant bien même cette question reste d’actualité, elle dépasse ce cadre et s’inscrit dans un processus global qui prend aussi en compte les garçons. Les jeunes (filles et garçons) qui n’ont pas suivi un cursus normal et qui sont les oubliés du système éducatif formel sont devant toi. Ce défi, nous ouvre plusieurs pistes de réflexions et solutions que nous pouvons par la grâce de Dieu et la force qu’il a donnée aux femmes de changer notre société.

 

La décennie 2002-2012 qui, était pour nous une décennie de la femme au sein de notre église n’a pas donné le fruit escompté. Cela ne doit pas être pour nous une défaite à vie, car le Christ nous a montré le bon exemple. Tombé sous la croix, il s’est relevé et a porté cette croix. Fort de cette expérience avec le Christ ; revenant vers les pères de notre église et sollicitant leur adhésion à une nouvelle décennie « 2013-2023 : l’Eglise Catholique de Centrafrique, Partenaire de Développement » Conformément à la recommandation de Libreville au chapitre 3 point 17, 18 et 19: 

-          Multiplier les structures de qualité pour la formation scolaire et universitaire, avec une orientation positive en faveur des filles ;

-          Renforcer l’autonomisation et les capacités des femmes dans les activités génératrices de revenus ;

-          Lutter contre le VIH/SIDA par la sensibilisation, l’information, l’accompagnement, en vue de renverser la tendance actuelle de séroprévalence.

 

Pourquoi «l’Eglise Catholique de Centrafrique, Partenaire de Développement ?»

 

Nous restons sur la question de la scolarisation. Nous savons tous que le système éducatif de notre pays à laisser beaucoup de nos compatriotes sur le parterre. L’Etat Centrafricain depuis les indépendances s’est engagé dans la formation des cadres supérieurs que l’on trouve partout et même sans emploi.

 Aujourd’hui avec le système LMD (Licence, Master, Doctorat), l’écart entre les hauts cadres et les agents d’exécution est grand avec une absence de cadres intermédiaires. On constate aussi dans les métiers du quotidien, l’apprentissage se fait sur le tas. Cette réalité hypothèque le développement de notre société et de notre église.

 

C’est pourquoi, Femmes Chrétiennes Catholiques, nous devrions nous ressaisir, nous unir pour relever le défi de la formation professionnelle technique à tous les niveaux. La formation en entreprenariat est un défi pour ton bien être et celui de toute la société. Nous ne pouvons être debout que si nos compatriotes sont formés à partir de leur capacité. Qu’ils créent de l’emploi pour eux et pour ceux qui peuvent être avec eux.

 

Avec le soutien des Evêques :

 

Femmes Chrétiennes Catholiques, nous devions être unies afin de solliciter les « Pères de notre Eglise » à négocier avec l’Etat la restitution à l’Eglise de ses infrastructures scolaires.

Faisons de la formation en entreprenariat notre combat pour le développement et l’épanouissement de notre jeunesse en quête de repère.

 

Que la Vierge Marie visiteuse d’Elisabeth, nous visite au sein de cette nouvelle année et de la nouvelle décennie par son humilité qu’elle nous garde de tout débordement comportemental.

 

FEMME DEBOUT,  AFFIRME-TOI !

 

Mme Valérie Blandine TANGA

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14 février 2012 2 14 /02 /février /2012 04:27

 

 

 

Godfroy Djanayang Gondjé

 

La Constitution écrit généralement avec une majuscule est un texte qui fixe l'organisation et le fonctionnement d'un organisme, généralement d'un État.

La Constitution d'un État a valeur de loi. Elle est à la fois l'acte politique et la loi fondamentale qui unit et régit de manière organisée et hiérarchisée l’ensemble des rapports entre gouvernants et gouvernés au sein de cet État, en tant qu'unité d'espace géographique et humain. La Constitution garantit les droits et les libertés de la communauté humaine concernée. En ce sens elle vise aussi à limiter le pouvoir des élus et autres représentants du peuple.

Si la fiction juridique veut que la Constitution fonde et encadre juridiquement l'État, il est entendu que l'histoire politique la précède et peut lui conférer à la fois sa légitimité circonstanciée et la permanence de son autorité. Cette histoire politique est alors réintroduite dans le droit en étant qualifiée de « pouvoir constituant primaire » le pouvoir souverain qui établit une nouvelle Constitution.

 S’il faut  prendre l’exemple de l’histoire Française qui est certainement le modèle de la plus part de  nos Constitutions Africaines, sans doute que  l’infraction de haute trahison qui est  notamment  la violation de la Constitution par le Président de la République reste punissable devant la Haute Cour de Justice  en application  des dispositions de la Constitution Française.

En revanche, sur le fondement des lois constitutionnelles de la IIIe République que Philippe Pétain fut traduit devant la Haute Cour de Justice à partir du 23 juillet 1945. Pétain est alors accusé d'atteinte à la sûreté de l'État et, bien sûr, de haute trahison.

Celle-ci était présidée par Paul Mongibeaux, premier président de la Cour de cassation, assisté de Donat-Guigue, président de la chambre criminelle de la Cour de cassation, et de Picard, premier président de la Cour d'appel de Paris. 24 jurés parlementaires étaient présents, composés essentiellement de députés n'ayant pas voté les pleins pouvoirs au maréchal Pétain, ou s'étant abstenus.

En l'espèce, on peut douter du caractère nécessaire d'une Haute Cour de Justice, eu égard à la gravité manifeste des faits qui lui ont été reprochés : une Cour d'assises de droit commun aurait suffi. De plus, c'était en quelque sorte donner à Pétain la qualité de président de la République. Pétain y fut condamné à mort, mais le général de Gaulle commua cette peine en prison à perpétuité. La mise en évidence d’un tel exemple cité ci-haut  dans mon diagnostic dans le cas du coup d’Etat Constitutionnel au Sénégal peut certainement conduire l’examen de cette fatalité constitutionnelle à bon port.

Après 52 ans, de bataille de la construction des valeurs démocratiques voici un Juriste Hautement qualifié à la personne Monsieur ABOUDOULAYE WADE le Président sortant Sénégalais enfin de mandat constitutionnel vient de démontrer devant le monde entier que « le pouvoir du peuple est une arme légère » tandis que  « son  coup d’Etat  constitutionnel est une arme à destruction massive ».

Certainement que le contient de l’Afrique Subsaharienne n’est pas à son premier coup d’Etat Constitutionnel mais en règle générale la démonstration de force n’a pas les mêmes capacités de frappe. L’arme légère du peuple finit par mettre hors d’état de nuire l’arme à destruction massive des tributaires du pouvoir public. Sans doute  que le vent du printemps arabe est une jurisprudence de confirmation et même bibliquement parlant, l’histoire de DAVID et GOLIATH étant aussi une source d’inspiration.

Devant une telle attitude dictatoriale, je me permets de m’interroger si Monsieur ABOUDOULAYE WADE ne mérite pas un jugement devant une Cour rriminelle sénégalaise  pour motif de haute trahison de l’Etat?

Voici que quelques mois seulement après l’assassinat du Libyen Kadhafi à qui WADE demandait de remettre le pouvoir au peuple libyen car celui-ci était un dictateur, curieusement le même demandeur WADE devient lui aussi en quelques fraction de temps l’ennemi de son peuple, lui qui semblait défendre hier la cause du peuple libyen. Malgré  les différentes interventions internationales notamment celle des USA via la conférence de presse organisée par l’ambassadeur Américain au Sénégal demandant à  Monsieur WADE de laisser la place à la génération future, Mr Wade, 85 ans, s’accroche au pouvoir

Mais comment faire pour mettre terme au coup d’Etat constitutionnel de Monsieur WADE  au Sénégal ?

-Le retrait de toutes les candidatures aux élections sans exception  sera la première pierre de construction ;

-La révision de la décision de la Cour Constitutionnelle sera la condition de participation des autres candidats dans la course présidentielle ;

-L’amplification du Mouvement 23 sans dérapage politicien remettra la pendule à l’heure.

«Sans le pouvoir  du peuple le pouvoir de l’Etat est un pouvoir mortel ».

 

Godfroy- Luther GONDJE- DJANAYANG.

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13 février 2012 1 13 /02 /février /2012 01:34

 

 

 

A Poussou

 

Après des débats plus ou moins tendus, l'Assemblée nationale française a adopté mercredi 8 février, à l'initiative du gouvernement, l'instauration progressive d'ici 2018 d'un quota de 40% de femmes parmi les hauts fonctionnaires nommés chaque année.

Cette mesure a été adoptée à la quasi-unanimité de la vingtaine de députés présents, gauche et droite confondues, à l’exception du député UMP Hervé Mariton, qui a voté contre. Actuellement, les femmes, qui constituent 60% des effectifs de la Fonction publique en France, ne représentent que 10% des hauts fonctionnaires.

Qu’en est-il de la République Centrafricaine ?

D’Alindao à Bangui, de Bambari à Paoua, Batangafo, Bangassou, Zemio, point n’est besoin de forcer l’évidence en disant que la République Centrafricaine est confrontée au désespoir d’une partie de sa population, des femmes et des jeunes pour la majorité : chômages de masse, débouchés dévalorisants si ce n’est inexistants, inflation,  pouvoir d’achat illusoire.

S’agissant de la précarité des Centrafricaines, les racines du problème sont connues et ne sont guère nouvelles. Pourtant, nul ne doute que les pouvoirs successifs que le pays a connus n’ont rien fait pour résoudre la question. À l’exception de l’une d’entre elles qui fut pour la première fois en Afrique,  Premier ministre, avec sa bonne maitrise du Sango cette langue nationale, ciment de l’unité qui lui a permis de faire ses preuves là ou certains de ses successeurs ont échoué, elles sont peu nombreuses, les Centrafricaines haut cadres, chef de département ministériel régalien, députés de la nation, etc.

Même si toutefois, il ya eu ça et là, reconnaissons-le, des tentatives de récupération politicienne de certaines femmes, avec des nominations alimentaires, d’aucuns diront cosmétiques, à des responsabilités subalternes, sans aucune marge de manœuvre. Ce qui nous place en queue de peloton des pays ou la thèse de « l’homme qu’il faut à la place qu’il faut » reste encore un rêve, surtout pour la gente féminine.

Nous ne disposons d’ailleurs pas de statistiques fiables sur le nombre exact de femmes qui sont dans la fonction publique centrafricaine. Sans présumer des résultats d’un recensement que les autorités pourraient initier afin de connaître le nombre de femmes fonctionnaires, nous pouvons dire que la balance pencherait en défaveur des femmes. 

D’autant plus que de nombreuses femmes dans notre pays sont victimes du poids d’une certaine culture, qui n’est d’ailleurs pas que spécifique à la société centrafricaine, les déconsidérant. Sans faire de la sociologie de bazar, il convient de reconnaître que dans bon nombre de familles en Afrique et ailleurs, les jeunes filles n’ont pas les mêmes droits que leurs frères. Nombreuses sont celles qui n’ont même pas eu la chance de s’instruire parce que faites, dit-on de rester à la maison pour s’occuper des tâches ménagères.

L’auteur de ces lignes se souvient encore comme si c’était hier, des échanges vifs et répétés que son géniteur avait avec son grand père.  Alors que le premier s’est résolu à ne faire aucune différence entre ses enfants, les inscrivant tous à l’école, le second n’y voyait aucun intérêt, accusant son fils d’entretenir le chômage en envoyant ses filles à l’école. Pour lui, le chômage est le fait de femmes.  Car, soutenait-il, à l’époque où les femmes n’avaient pas le droit de travailler, le phénomène du chômage était méconnu, ou plus exactement, n’existait pas.

À cette pesanteur culturelle, il convient d’ajouter le comportement inadmissible de certaines femmes, partisanes du peu d’effort. Elles sont très nombreuses à avoir cédé à la tentation de la facilité,  privilégiant  les promotions canapés comme on dit souvent vulgairement, ou préférant le vieux métier du monde. Beaucoup de nos sœurs ont préféré la « série c », c’est-à-dire, la couture, la coiffure et le chômage, comme dit la chanson du groupe ivoirien. Mais en dehors de celles-là, on en trouve de capables et de valeureuses qui font notre fierté.

 

Une présidente pour sauver la République Centrafricaine ?         

Avouons-le d’entrée de jeu : en cinquante ans d’indépendance avec les mâles, nous n’avons connu qu’irresponsabilité, errements, guerres, détournements de deniers publics et crises en tout genre. Même si nous n’idéalisons en rien les femmes, nous pensons qu’elles auraient la conscience nécessaire pour diriger un pays comme le nôtre. D’autant plus que quelques-unes ont fait leurs preuves aussi bien sur le plan local qu’international, notamment à la CPI (Cour pénale internationale) au HCR (Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés), ou encore au FAO (Fonds alimentaire mondial) où des Centrafricaines assument efficacement leurs charges.

Ces perles recherchées pourraient bien rééditer l’exploit d’Ellen Johnson Sirleaf (la présidente libérienne), avec ce que ce nom a désormais de prestigieux et de respectable, qui a réussi à pacifier son pays. Même si cette proposition peut choquer ou heurter la susceptibilité de certains hommes, nous pensons que s’agissant de notre pays, nous autres mâles avons lamentablement échoué et qu’il serait temps de tenter l’expérience des femmes. Une présidente serait peut-être le remède aux nombreux maux qui gangrènent la société centrafricaine.  

Une présidente de la République n’aurait pas pu appeler à la rescousse les rebelles congolais du MLC (Mouvement de libération du Congo) de Jean-Pierre Bemba avec les conséquences dramatiques que l’on sait.

Une présidente de la République pourrait difficilement considérer la constitution comme un simple chiffon de papier dont elle viole les dispositions quotidiennement en maintenant en détention des citoyens qui bénéficient d’une ordonnance de libération ou encore en étant himsef, trésorier payeur national et président du conseil d’administration des sociétés paraétatiques, encore moins menacer de nous dépecer tous (le fameux doroko à la koue). 

Une présidente de la République aurait eu pitié des enfants de Berberati qui meurent de faim ne sachant à quel saint se vouer lorsqu’ils ne s’offrent pas carrément à la mort afin d’avoir le repos éternel.

Une présidente de la République enfin n’aurait pas installé une Assemblée familiale, oh pardon… nationale,  avec des maitresses et des belles filles dont l’ignorance le dispute avec la bêtise. 

Cependant, aucune d’entre nos sœurs et nos épouses ne devait ignorer que c’est par la lutte, une lutte de tous les jours, une lutte ardente et idéaliste, une lutte dans laquelle elles ne doivent ménager ni leurs forces, ni leurs privations, ni leurs souffrances, ni leurs sang, qu’elles parviendront à s’éclore et à occuper dignement la place qui leur revient.

 

Adrien POUSSOU.

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27 janvier 2012 5 27 /01 /janvier /2012 17:35

 

 

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Ayant tenté pendant 18 mois une expérience de réinsertion au pays natal, j’ai choisi la sincérité plutôt la langue de bois  pour partager avec mes compatriotes centrafricaétindjiins  où qu’ils soient, mon constat personnel afin qu’ensemble nous prenions conscience de nos propres échecs et prendre en main le destin de notre peuple.

Né à la veille des indépendances africaines, je peux me permettre d’avouer  que dans ma jeunesse,

je n’ai pas vécu les conditions d’existence  des milliers de Centrafricaines et centrafricains aujourd’hui, pris dans l’engrenage de la misère et de la désespérance.

La République Centrafricaine s’est vraiment laissée entrainer depuis des décennies dans une logique d’autodestruction dans tous les domaines. La division qui s’est glissée dans le tissu social national exige une mobilisation de tous les fils et filles du pays pour sortir de cette situation.

La diaspora centrafricaine quoi qu’on dise, qui est désormais incontournable doit se montrer plus responsable  et plus active pour constituer une force avec laquelle le pays peut compter afin de renaître de ses cendres.

Le constat de l’état de notre pays  est révélateur des crises à répétition. Nous Centrafricains, n’arrivons pas à nous accrocher du train de développement. Est-ce notre culture qui est incompatible avec le développement  ou notre incapacité à nous adapter au changement ?

En effet, le vrai problème de notre pays est probablement d’ordre économique. Certes, il n’est pas ici question de méconnaître le rôle principal de la politique  qui constitue l’organe de direction du pays mais, l’économie reste inéluctablement la machine  de guerre contre le sous développement.

Or, les centrafricains n’ont pas le contrôle  de leur économie qui a toujours été  l’apanage des étrangers.

La République Centrafricaine  est un pays où l’Etat constitue le plus grand employeur. Et un pays où l’Etat est le plus grand employeur ne peut que cultiver la misère. En Centrafrique, il y a peu d’entreprises centrafricaines qui créent la richesse. Les quelques initiatives économiques sont étouffées par les tracasseries de toutes sortes. Il n’y a sur le terrain  aucun impact de politique sociale souvent décriée à coup de discours politique à la radio nationale et dans les séminaires à répétition.

Cependant , tout près de chez nous , le Cameroun par exemple , s’octroie  et d’ailleurs à raison , le leadership économique  sous-régional  parce que , dans ce pays le secteur privé est non seulement important mais aussi , les capitaux nationaux ne sont pas négligeables .Des Camerounais de souche , avec des capitaux  nationaux contrôlent très bien les rouages de l’économie de leur pays(banques, le commerce ,les prestations de service, les PME/PMI ,les BTP etc.…).Cette situation constitue une base  solide pour un meilleur partenariat avec l’extérieur.

La fameuse phrase de l’ex Président Américain Bill Clinton prononcé à Nairobi lors de sa visite  d’Etat au Kenya  en 1999(Trade not Aid) est une philosophie  qui tend aujourd’hui à devenir universelle. Mais elle ne peut être appliquée en République Centrafricaine que si les partenaires locaux sont eux même crédibles.

L’idée de continuer à jouer le rôle de vache à lait pour les pays du Sud ne semble plus trouver d’enthousiasme dans l’esprit des pays du Nord qui sont eux même confrontés à la crise financière.

Lorsqu’une personne physique ou morale va vers une institution financière quelconque pour négocier le financement d’un projet, le sérieux et le crédit de cette personne ne transparaissent qu’à travers ce qu’il met déjà dans le panier avant la recherche dudit financement.

Le Centrafricain en tant que personne physique ou personne morale  ne peut être considéré comme un partenaire crédible  parce qu’il va toujours vers ses partenaires les mains vides .Il n’est assimilé ni plus ni moins qu’à un mendiant. C’est d’ailleurs la cause réelle de nos problèmes au niveau national. Nous devrons désormais nous investir pour corriger cette faiblesse en nous impliquant concrètement dans le système économique de notre pays.

L’union fait la force dit-on. Ce que je n’ai pas réussi à faire tout seul, à plusieurs, nous devrons pouvoir y parvenir.

Certainement, bien de gens parmi nous ont déjà essuyé la triste expérience des entreprises  de transport comme nous avons l’habitude de faire. Envoyer  au pays un ou deux véhicules d’occasion pour être exploité comme taxi  ou mini bus sous la responsabilité d’un parent quelconque  est une entreprise vouée d’office à l’échec. Cette situation est due à notre mentalité et de nos tares  en matière d’application  des règles élémentaires du commerce .Mais si plusieurs individus réunissent leurs efforts  pour faire la même chose, en y mettant la méthode et la forme  c’est-à-dire :

un statut, un plan comptable, un petit conseil d’administration, cette entreprise  à de meilleures chances de tenir la route. C’est pour cette raison que nous devrons commencer à repenser notre manière de pratiquer le commerce .Un vieux dicton stipule que : « ce sont les ruisseaux qui font les rivières  et, celles-ci les fleuves à leurs tours », le peu que chacun de nous  mettra dans le panier, peut constituer la cagnotte qui sera notre trésor qui peut nous permettre de mieux ficeler  des projets qui serviront de base de discussion avec d’éventuels partenaires.

Les pays riches disent pouvoir aider les pays pauvres à sortir de la misère, du moins c’est ce qu’ils annoncent publiquement .Mais d’autre part, ils se méfient des filières gouvernementales qui les ont souvent déçu par la manière avec laquelle les fonds mis à leur s dispositions ont été dilapidés.

 Pour contourner le problème, ils ont encouragé les ONG de leurs pays à aller œuvrer dans les pays du sud avec les résultats que nous connaissons bien  et qui ne sont pas toujours ceux escomptés. Confrontés aujourd’hui aux épineux problèmes du chômage  et de l’émigration, ils sont plus que jamais déterminés à trouver des solutions fiables, c'est-à-dire celles qui puissent fixer les populations dans leurs propres pays .Ils attendent sûrement des initiatives nationales  avec des suggestions matures pour les déterminer à agir. Une organisation comme celle que beaucoup souhaitent de leurs vœux, peut être un répondant idéale et un partenaire potentiel pour peu que nous puissions initier des projets bancables .Des projets ambitieux comme certains qui sont inscrits dans le chapitre investissements générateurs de richesses qui sont susceptibles de créer de l’emploi au niveau local, peut trouver une oreille attentive.

Alors Chers compatriotes de la Diaspora et ceux restés au pays, levons –nous et réapprenons à construire entre nous une culture de confiance  pour que la rencontre sur le terrain du progrès soit sereine et féconde .Le développement est compromis dans une société où il n’est pas possible de communiquer librement. Qu’on se jette à l’eau, nous n’allons pas forcement nous noyer car il s’agit d’une espérance collective.           

                                                                                  Jean-Pierre BETINDJI

                                                                       Théologien-Philosophe- Agriculteur

                                         e.mail :betindji@gmail.com

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