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4 janvier 2013 5 04 /01 /janvier /2013 00:15

 

 

Am Nondroko Djotodia 

 
 

 

Écrit par E.K.K.   Jeudi, 03 Janvier 2013 16:46 http://www.lanouvelleexpression.info

 

Eric Massi Séléka


La Séléka, qui signifie «alliance» en langue sango est une coalition de factions rebelles dissidentes issues de plusieurs mouvements politico-militaires.


La Séléka regroupe des factions rebelles dissidentes de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (Cpjp) du général Noureddine Adam, de l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (Ufdr) de Michel Am Nondroko Djotodia qui est un ancien fonctionnaire du ministère du Plan et des Affaires étrangères, du Front démocratique du peuple centrafricain (Fdpc) du chef de guerre Martin Koumtamadji, plus connu sous son nom d’ Abdoulaye Miskine, de la Convention des patriotes du salut du Kodro (Cpsk, kodro signifie pays en sango ) de Mohamed-Moussa Dhaffane, et de l’Alliance pour la renaissance et la refondation (A2R) regroupant des officiers hostiles au régime Bozizé ont rejoint fin décembre 2012 la coalition Séléka.

 

Objectif commun : le départ de Bozizé

 

Le porte- parole et coordonnateur international de la coalition Séléka a pour nom Eric Neris Massi. Ce dernier est le fils du médecin militaire Charles Massi, plusieurs fois ministre, mort sous la torture en janvier 2010, quelques semaines après avoir été arrêté à la frontière avec le Tchad et livré aux autorités centrafricaines. Charles Massi était le chef de l’aile politique du Cpjp. Ces rebelles pour objectif commun la chute du président François Bozizé. C’est pourquoi ils exigent du gouvernement centrafricain le respect d’accords de paix signés entre 2007 et 2011; accords qui prévoyaient entre autres choses un programme de Désarmement, de Démobilisation et de Réinsertion (Ddr) jamais appliqué. Ils demandent également la tenue d’un dialogue sincère avec les autorités de Bangui qui brillent aussi par le non-respect des promesses tenues. Les rebelles ont repris les armes le 10 décembre 2012 et ont rapidement conquis plusieurs villes du pays. On retrouve dans l’Ufdr des hommes qui avaient aidé le général François Bozizé à renverser le président Ange-Félix Patassé en 2003.
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3 janvier 2013 4 03 /01 /janvier /2013 19:05

 

 

 

Bozyangou

 

 

Par AFP, publié le 03/01/2013 à 08:32, mis à jour à 17:50

 

BANGUI - Le président centrafricain François Bozizé se préparait jeudi à aller aux négociations de paix à Libreville mais celles-ci pourraient être compliquées par le caractère extrêmement hétéroclite de la rébellion, qui a suspendu sa progression vers Bangui.


Le Séléka a stoppé l'offensive qu'il avait lancée le 10 décembre dans l'attente des négociations, le gros de ses troupes étant toujours positionné à Sibut, à 160 km de Bangui. 


Le régime a commencé à fourbir ses arguments pour les pourparlers qui devraient s'ouvrir mardi prochain. Le ministre de l'Administration territoriale Josué Binoua a ainsi accusé la rébellion d'être majoritairement composée d'étrangers des guerres du Tchad, du Soudan et de Libye, et de prêcher un islam rigoriste. 


"La grande partie de la troupe (de la rébellion) est constituée très largement des Toro Boro, les rebelles soudanais du Darfour (...). Il y a les résidus des forces du (rebelle tchadien) Mahamat Nouri qui a été expulsé de Khartoum. Plus d'autres combattants de morphologie libyenne", a déclaré M. Binoua. 


Selon lui, "M. (Moussa Mohammed) Dhaffane et Nourredine (Younous Adim Birema), qui sont les deux principaux responsables de cette rébellion, ont étudié en Arabie Saoudite, au Qatar. Ils prônent le wahhabisme à qui veut l'entendre. Ils le prêchent".

 

Le wahhabisme est une doctrine rigoriste sunnite de l'islam d'origine saoudienne, voisine du salafisme. 


Le ministre s'est aussi interrogé sur les sources de financement des rebelles: "La rébellion Séléka met en exergue son arsenal militaire, lequel a un coût. Qui leur a donné l'argent' Qui finance'


Enfin, selon lui, les rebelles n'occupent pas "80% du territoire comme ils le disent" mais seulement "six des seize préfectures du pays, soit 37% du territoire", habité par 19% de la population. 


"Ce n'est pas suffisant pour demander le départ du président Bozizé", a affirmé M. Binoua.

 

Les rebelles, qui ont pris les armes pour réclamer le respect de plusieurs accords de paix signés entre le gouvernement et des rébellions et se sont facilement emparés de plusieurs villes du nord et du centre, demandent le départ de M. Bozizé. 


Ce dernier s'est déclaré prêt à un dialogue sans condition en vue de la formation d'un gouvernement d'union nationale. Des représentants du Séléka et de l'opposition ont accepté mercredi d'y assister. 


La tenue des pourparlers pourrait cependant être compliquée par le caractère extrêmement hétéroclite de la rébellion qui ne présente ni commandement militaire, ni direction politique unifiés, et où les rivalités personnelles n'ont pas tardé à éclater.

 

Le rôle du médiatique porte-parole Eric Massi est ainsi ouvertement contesté au sein du Séléka, où certains l'accusent de "rouler pour lui-même", selon les termes de François Nelson Ndjadder, coordonnateur et délégué en Europe de la Convention patriotique pour le salut du kodro (CPSK), une des composantes du mouvement.

 

La CPSK a déjà constitué sa propre délégation pour se rendre à Libreville, et d'autres mouvements, y compris de l'opposition politique, demandent aussi à être associés aux négociations, ont indiqué plusieurs sources à l'AFP. 


Ces derniers jours, les "porte-parole" ou "commandants" autoproclamés de la rébellion se sont multipliés, le plus souvent issus des rangs de l'opposition en exil. 


Jeudi soir, un Front républicain pour l'alternance et la paix (FRAP), une coalition d'opposants récemment créée à Paris, doit tenir une assemblée générale dans la capitale française, en présence de "hautes personnalités centrafricaines", selon son porte-parole Guy Simplice Kodégué. 


Au plan interne, la décision du président Bozizé de limoger son propre fils Jean-Francis du ministère de la Défense devrait lui permettre de reprendre la main en lançant un message de confiance aux militaires, selon une source sécuritaire. Jean-Francis a été "sanctionné pour sa nonchalance", a-t-on ajouté de même source. 


Pour le principal opposant, l'ancien Premier ministre Martin Ziguélé, le limogeage "est la moindre des choses" après la débandade des Forces Armées centrafricaines. 


Selon une source diplomatique, Paris estime que les négociations devraient être le plus ouvertes possible et réunir le gouvernement centrafricain, les oppositions armées ainsi que l'opposition légale démocratique, notamment M. Ziguélé et Jean-Jacques Demafouth, tous deux candidats malheureux à la dernière élection présidentielle de janvier 2011, remportée par François Bozizé.

 

 

NDLR : Personne n'est dupe de jeu de Bozizé. Tout le monde sait que son fils Francis n'était qu'une façade. Le vrai ministre de la défense était le père car aucune décision importante ne pouvait être prise par le fiston sans l'avis préalable du père. Aujourd'hui la présence militaire massive à Bangui et Damara des troupes françaises et des pays d'Afrique centrale a tiré Bozizé d'affaire pour le moment et ce dernier ne rêve plus que de se réorganiser pour lancer ses troupes de mercenaires qu'il a fait venir nombreux à Bangui aux trousses des rebelles de SELEKA afin de les déloger des villes qu'ils occupent.

 

Le débat sur la comptabilité des villes occupées par les rebelles et celles qui ne le sont pas encore pour justifier le maintien de Bozizé au pouvoir est quelque peu dérisoire. Bozizé on le sait, avait massivement triché aux dernières élections de janvier 2011 raison pour laquelle sa légitimité est très contestée et tout le monde lui demande de dissoudre aussi son gouvernement et l'assemblée nationale, tous issus de ces élections frauduleuses. C'est cela le vrai motif du départ de Bozizé que tout le monde réclame aujourd'hui, outre son incompétence criarde et sa mauvaise gouvernance légendaire.  

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3 janvier 2013 4 03 /01 /janvier /2013 00:04

 

 

Boz-gros-plan.JPG

 

Radio Ndéké Luka Mercredi, 02 Janvier 2013 13:55

 

«Ce qui est arrivé à la République Centrafricaine, c’est de la responsabilité des centrafricains. Cela s’est passé parce que les centrafricains ne sont pas unis et solidaires comme le veut  la devise de leur pays chère au président fondateur Barthélémy Boganda ». Déclaration faite le 31 décembre 2012, par le président de la République Centrafricaine François Bozizé à l’occasion du nouvel an.

 

Ce discours intervient au moment où le pays traverse une crise sécuritaire sans précédente. Une crise provoquée par la conquête de 10 villes du pays par les rebelles de la coalition de la Séléka. Une rébellion qui revendique l’application des accords de paix signés avec Bangui en 2007-2008 à Libreville au Gabon.

 

Dans son adresse, le président de la République a fait le bilan de ses réalisations de l’année écoulée notamment « les négociations entreprises avec les partenaires au développement tels que le Fonds Monétaire International, la Banque Mondiale et bien d’autres. Le financement des travaux de réhabilitation de l’usine hydroélectrique de Boali III par la Chine, sans oublier la mise en place des Conseils Spéciaux qui ont permis la bonne marche des  entreprises, sociétés et offices d’Etat. Il a affirmé que le pays s’est lancé dans l’exploitation de ses ressources minières. Pour illustration, il a évoqué la construction de la cimenterie dont les travaux du génie civil sont déjà achevés ».

 

D’après François Bozizé, avec le lancement des travaux d’exploitation du pétrole à Bouramata (nord), l’ « espoir était en train de renaître pour la nouvelle année. Malheureusement les diables du pays se sont réveillés et se sont levés pour mettre les populations dans une guerre fratricide ». Pour François Bozizé, «  le pays est à ce jour divisé en 2 parties. Une partie occupée par les Ndjadjawides et une autre par les centrafricains eux-mêmes ». Il a rappelé « qu’il a toujours attiré l’attention de l’armée sur la question de discipline, de son abnégation régalienne dans la mission de protection de la population. Il n’a jamais été entendu par ses frères d’armes. Conséquence : les populations souffrent et errent à ce jour dans la brousse par manque de leur protection par l’armée. Bozizé a reconnu que « n’eût été la présence des soldats tchadiens, la ville de Bangui serait réduite en cendres ». Pour cela, il a remercié l’armée de ce voisin et son homologue Idriss Déby Itno.

 

A propos des négociations avec la coalition des rebelles de la Séléka, François Bozizé s’est dit « prêt à se rendre à Libreville au Gabon. Une manière de passer en revue les accords signés en 2008 dans ce pays et les recommandations du Dialogue Politique Inclusif de la même année tenu à Bangui.  Bozizé pense que  les termes desdits accords et dialogue ont été exécutés. Il a cité en exemple,  le retour dans leur pays des exilés politiques,  la loi d’amnistie voire la nomination dans son gouvernement de certains leaders politiques de l’Opposition volontaires ».

 

S’agissant de la question du processus du Désarment Démobilisation (DDR), le Chef de l’Etat a indiqué qu’ « il y’a eu des avancées significatives malgré que le pays n’ait pas bénéficié des subventions conséquentes de la part de ses partenaires. Pour lui, on aurait dû démarrer ce processus en ce début de la saison sèche, malheureusement les regains d’hostilités ont tout bouleversé ».

 

Au sujet de la modification de la Constitution, François Bozizé  a réitéré qu’il « est démocrate et respecte cette Constitution qui  limite le mandat présidentiel à 2. Sur cette base, il ne sera pas candidat à la présidentielle de 2016. Il a apprécié à sa juste valeur l’avancée de la démocratie dans son pays avec une justice indépendante, une presse libre, pas de prisonniers politiques et les droits de l’Homme respectés. En priant ses adversaires politiques et ses détracteurs de le laisser finir son mandat qui court encore, l’homme du 15 mars a mentionné qu’il a toujours privilégié l’ouverture depuis qu’il est arrivé au pouvoir. Ce dernier a justifié son ouverture par l’intégration des leaders de tous bords dans son gouvernement ».

 

Pour Bozizé, s’il y’a des compétences dans le pays, il est prêt à leur confier des responsabilités. Sur cette question il affirmé avoir « demandé à Henri Pouzère, président de la plateforme « Sauvons la Centrafrique » de venir dans le gouvernement, mais ce dernier a refusé. Il en est de même pour Martin Ziguélé, président du Mouvement de libération du Peuple Centrafricain (MLPC). Le principal opposant du pays a été contacté pour le poste du Commissaire de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) en lieu et place de Jean-Serge Wafio. Une offre déclinée par Martin Ziguélé. De ce fait, le président de la République a souligné qu’il ne peut que travailler avec les volontaires ».

François Bozizé a conclu son adresse par le pardon adressé aux populations des zones occupées par les rebelles de la Séléka notamment la Haute Kotto la Ouaka, la Kémo (centre-est) la Nana Gribizi, le Bamingui Bangoran (nord).

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2 janvier 2013 3 02 /01 /janvier /2013 23:27

 

 

Bozizé Yangou

 

Francis Bozizé

 

 

Mercredi 02 janvier 2013, 22h06

 


Le président centrafricain François Bozizé a fait le ménage dans la haute hiérarchie militaire mercredi, limogeant son fils du ministère de la Défense pour reprendre lui-même en main l'armée, incapable de résister sur le terrain à l'avancée des rebelles qui exigent son départ du pouvoir.


La coalition rebelle du Séléka a conquis en trois semaines la majeure partie du pays, mais devant la détermination de la force africaine d'interposition à l'empêcher de marcher sur la capitale Bangui, elle a toutefois décidé mercredi de stopper sa progression et d'accepter des pourparlers de paix avec le gouvernement centrafricain. Ces négociations pourraient débuter le 8 janvier à Libreville, la capitale du Gabon.


Dans son discours de voeux du Nouvel An, le président Bozizé avait "regretté" le manque de discipline et l'échec des Forces armées centrafricaines devant la progression éclair de la rébellion.


Le service de presse de la présidence a annoncé mercredi soir que le propre fils du chef de l'Etat, "le ministre délégué à la Défense Jean-Francis Bozizé avait été relevé de ses fonctions" tout comme "le chef d'état-major" Guillaume Lapo. "Le chef de l'Etat prend en main le portefeuille (de la Défense)", et le général de Division Michel Bémakoussi est nommé directeur de cabinet de la Défense, est-il indiqué.


Actuellement colonel, Jean-Francis Bozizé devait être promu général prochainement. Discret mais bien présent en politique, certains le voyaient déjà prendre la suite de son père.


Du côté des rebelles, le porte-parole de la coalition du Séléka, Eric Massi, a confirmé "suspendre l'offensive en direction de Bangui". "Nous allons envoyer une délégation au Gabon en vue de participer aux pourparlers de paix", a-t-il ajouté.


"Normalement, ces négociations doivent avoir lieu le 8 janvier à Libreville. Il semblerait que la date du 8 janvier soit confirmée", a indiqué une source diplomatique.


C'est le président congolais Denis Sassou Nguesso qui dirigera ces pourparlers, selon la même source.

Le porte-parole du Séléka a rappelé que les rebelles exigeaient le départ du pouvoir de François Bozizé qui dirige le pays depuis 2003. "Le départ du président Bozizé reste toujours pour nous une exigence parce que nous mettons en doute sa sincérité", a-t-il déclaré.


François Bozizé s'est dit prêt à un dialogue sans condition en vue de la formation d'un gouvernement d'union nationale.


La ville de Damara désertée


Après avoir enlevé plusieurs villes du nord et du centre depuis le 10 décembre, la rébellion du Séléka campe à Sibut, à 160 kilomètres au nord de la capitale centrafricaine. Dans sa ligne de mire se trouve la ville de Damara, dernier verrou à 75 km de Bangui, où est positionnée la Force multinationale d'Afrique centrale (Fomac) qui s'est renforcée ces derniers jours.


Un contingent de 120 militaires camerounais est ainsi arrivé mercredi soir en République centrafricaine, a indiqué la Fomac.

La Force a clairement prévenu mercredi la rébellion que toute tentative de marcher sur Bangui serait considérée comme "une déclaration de guerre".


"Si les rebelles attaquent Damara, c'est une déclaration de guerre, cela veut dire qu'ils ont pris la résolution d'engager les 10 Etats d'Afrique centrale", a déclaré le général Jean-Félix Akaga, chef de la Force.

Ses effectifs, dont le gros des troupes est tchadien, devraient atteindre 760 hommes à la fin de la semaine, selon une source interne.


A ces effectifs s'ajoutent 600 soldats envoyés par la France, l'ancienne puissance coloniale, officiellement pour protéger et éventuellement évacuer ses ressortissants.


Le chef de l'Etat tchadien, Idriss Déby Itno, président en exercice de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale et allié du président Bozizé, qu'il a aidé à prendre le pouvoir en 2003, avait déjà prévenu lundi que Damara constituait "une ligne rouge à ne franchir par aucune des deux parties".


Damara, ville d'environ 40.000 habitants, a été presque entièrement désertée il y a six jours, à l'annonce de l'arrivée des rebelles, a constaté un journaliste de l'AFP. Les maisons sont presque toutes abandonnées, les habitants dorment à la belle étoile dans la brousse.


A Bangui, de nombreux "patriotes", répondant à l'appel de M. Bozizé, élèvent à la nuit tombée des barrages, censés prévenir toute incursion rebelle.

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2 janvier 2013 3 02 /01 /janvier /2013 23:15

 

 

Bozize-l-air-hagard.jpg

 

 Francis-Bozize.JPG

 

 

Par LEXPRESS.fr  le 02/01/2013 à 20:57

 

Alors que les rebelles ont pris le contrôle dans la majeure partie du pays, François Bozizé a renvoyé son fils Jean-Francis et reprend son portefeuille. 

 

Il a mis son fils à la porte. Le président centrafricain François Bozizé a limogé ce mercredi sa propre progéniture. Jean-Francis Bozizé était ministre délégué chargé de la Défense. Son père a repris lui-même ce portefeuille, a-t-on appris auprès du service de presse de la présidence. 


"Le ministre délégué à la Défense Jean-Francis Bozizé a été relevé de ses fonctions. Le chef d'état-major (Guillaume Lapo, ndlr) a également été relevé. Le chef de l'Etat prend en main le portefeuille (de la Défense)", a indiqué la presse présidentielle. Elle annonce également la nomination du général de division Michel Bémakoussi comme directeur de cabinet au ministère de la Défense. 


Dans son discours de voeux du Nouvel an, le président Bozizé avait "regretté" le manque de discipline et l'échec des Forces armées centrafricaines (Faca) devant la progression éclair de la rébellion du Séléka. 


"Nous avons toujours mis en garde l'armée quant à la défense de l'intégrité du territoire national. Mais quand une armée n'est pas disciplinée, si elle ne remplit pas convenablement sa mission, le pays est constamment en danger", avait dit le chef de l'Etat. 

 

Jean-Francis Bozizé devait être promu général prochainement

 

Jean-Francis Bozizé, ancien adjudant dans la Légion Etrangère, s'est illustré dans le maquis en dirigeant les troupes de François Bozizé contre les forces loyales au régime du président Ange-Félix Patassé, finalement renversé en 2003. C'est lui qui avait conduit l'entrée triomphale des "patriotes" dans Bangui. 


Actuellement colonel, Jean-Francis Bozizé devait être promu général prochainement. Discret mais bien présent en politique, certains le voyaient déjà prendre la suite de son père. 


Face à la progression éclair du Sélaka qui a pris le contrôle de la majeure partie du pays en seulement quelques semaines, les forces armées, sous équipées, mal formées et démotivées, n'ont pas fait le poids et même la ville de Bambari (centre sud) qui était l'une de leurs places fortes a été prise par la rébellion.

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2 janvier 2013 3 02 /01 /janvier /2013 22:58

 

 

convoi-FOMAC-an-Damara.jpg

Convoi FOMAC à Damara

 

 

DAMARA (AFP) - 02.01.2013 19:12 - Par Patrick FORT

 

Damara, "la ligne rouge" à 75 kilomètres au nord de Bangui que ne doit pas franchir la rébellion centrafricaine, ressemble à une ville fantôme, la plupart de ses habitants ayant fui en brousse par crainte des exactions des rebelles comme des soldats tchadiens censés les protéger.


Les 400 militaires venus du Tchad, ainsi que les 360 soldats gabonais, camerounais et congolais dont le déploiement est prévu prochainement dans la zone, doivent former un cordon d'interposition entre les rebelles et l'armée centrafricaine.


Mais "on a peur des soldats tchadiens comme des rebelles" centrafricains, affirme un vendeur de cigarettes de 26 ans, Anicet Dimanche. "Ils volent, ils mangent ce qui est à nous. Ils veulent des femmes".


"Ils m'ont volé deux cartouches", ajoute le jeune père promenant sur ses épaules son fils de 18 mois. Sa femme est restée en brousse.


La plupart des maisons - plutôt des cases au toit de tôle ou de paille et au sol en terre - sont vides. Parfois, un cadenas facile à briser barre la porte.


Officiellement peuplée de 38.000 habitants, Damara ressemble plutôt à un village. Elle a été abandonnée par ses habitants il y a six jours, au moment de l'annonce de l'arrivée des rebelles de la coalition du Séléka. Mais quelques-uns reviennent chaque jour en ville pour prendre des nouvelles.


"Si ça continue, la forêt va être jonchée de cadavres. On dort dehors, sans médicaments. Pour manger, on déterre des ignames", raconte un cultivateur d'une trentaine d'années, Philippe Pakati. "Nous vivons dehors comme nos ancêtres, comme des animaux. On est parti en ne prenant que de quoi dormir, des assiettes, une marmite et de quoi déterrer" les tubercules utilisées pour l'alimentation, explique-t-il.


L'homme accorde toutefois un peu de crédit aux soldats tchadiens: "Pour le moment, ils achètent les cabris et les poulets pour manger. Si on voit qu'ils nous respectent, on reviendra", dit-il.


Damara est le dernier verrou sur la route de la capitale Bangui pour les rebelles, qui ont conquis en trois semaines la majeure partie de la Centrafrique. Actuellement les rebelles sont à Sibut, un peu de 100 km plus au nord.

Le commandant de la force africaine d'interposition, le général Jean-Félix Akaga, les a averti mercredi que toute avancée vers Damara serait considérée comme "une déclaration de guerre".


De son côté, le général tchadien Abdoulaye Issaka Sawa se veut rassurant envers les Centrafricains: "Nous sommes là pour les sécuriser. Nous respectons les lois militaires et nous sommes de bons croyants (musulmans). On ne s'en prend jamais aux populations", assure-t-il à l'AFP, à Damara.


Ce qui ne convainc pas de nombreux habitants. "On a mis nos femmes à l'abri. Quand ils s'en iront, on ira les chercher", dit Auguste Monjou, pêcheur dans les eaux d'une rivière longeant la ville.


Au bord de la route, une femme porte un enfant dans le dos, un ballot sur la tête. Veuve depuis un an, elle vient de parcourir une dizaine de kilomètres à pied depuis son village voisin, accompagnée d'une vieille femme et de trois autres enfants âgés de 4 à 8 ans. Des gens lui ont dit avoir vu des rebelles. "J'ai eu peur. J'ai préféré partir. J'ai de la famille à Bangui", dit-elle.


Elle transporte "du linge, quelques affaires et un sac de manioc", espère bénéficier d'un transport en voiture sur la route sans avoir d'argent pour payer. En attendant, elle marche avec sa famille, sous une chaleur accablante.


Un collégien de Damarra, Saint-Emile Dengue Dengue, s'attend à ne pas aller à l'école durant plusieurs jours, parce que "la majorité des enseignants ont fui".


Augustine Yassipo, cultivatrice et mère de 12 enfants, est l'une des rares femmes visibles dans la ville. Elle vend des galettes de poisson à 100 francs CFA (15 centimes d'euros) et préfère ne pas s'approcher des Tchadiens: "S'ils les voient, ils prendront tout sans payer. Je vais essayer de les vendre aux FACA (forces armées centrafricaines). Eux, ils ne violent pas", assure-t-elle.


L'armée centrafricaine, défaite après chaque accrochage avec les rebelles, est présente à proximité.


"Plus ça se prolonge, plus nous avons peur. Cela fait six jours qu'on dort dehors par terre, sans rien. Nous, on veut la paix", ajoute Augustine. Avant le coucher du soleil, elle s'en ira rejoindre sa famille et passer une nouvelle nuit en brousse.


© 2013 AFP

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2 janvier 2013 3 02 /01 /janvier /2013 22:44

 

 

 

faca à Bangui

 

mercredi 02 janvier 2013


Par Ursula Soares  RFI


Des représentants de la rébellion de la Seleka et de l’opposition au président François Bozizé se sont dit prêts, ce mercredi 2 janvier, à participer à des pourparlers avec le gouvernement centrafricain, à Libreville au Gabon, pour une résolution pacifique du conflit. Les discussions pourraient commencer la semaine prochaine, sous l’égide du président congolais, Denis Sassou Nguesso. Les rebelles ont par ailleurs annoncé la suspension de leur offensive en direction de Bangui et campent, pour le moment, à Sibut, à 160 km de la capitale.


Les rebelles centrafricains, confrontés à la force multinationale d’Afrique centrale (FOMAC), basée à Damara, qui s’efforce de les empêcher de marcher sur Bangui, ont annoncé qu’ils stoppaient leur avancée vers la capitale et acceptaient des pourparlers de paix avec le gouvernement centrafricain.


Dans la perspective de ce dialogue qui doit s’ouvrir dans la capitale gabonaise, chaque camp prépare ses propositions. Et pour l’instant, elles sont très divergentes. Du côté de la coalition rebelle de la Seleka, on se dit favorable aux négociations mais on veut discuter du départ du président François Bozizé.


Joint par RFI, Eric Massi, porte-parole de la Seleka, fait part de la détermination de la rébellion.

 

Eric Massi    Porte-parole de la Seleka

 

« Nous proposons, aujourd’hui, de négocier le départ de François Bozizé ».

 

 

02/01/2013 par Ghislaine Dupont

 

Du côté de la présidence centrafricaine, il n’est pas question de négocier un quelconque départ du chef de l’Etat. François Bozizé s’est dit prêt, dimanche 30 décembre, à partager le pouvoir avec les rebelles et le principe de pourparlers de paix sans conditions.

Joint par RFI, Cyriaque Gonda, porte-parole de la majorité présidentielle, considère que le président Bozizé a déjà donné un gage en déclarant notamment qu’il ne se présentera pas aux prochaines élections.

 

Cyriaque Gonda   Porte-parole de la majorité présidentielle

 

« Pour nous, il est hors de question de parler du départ du président François Bozizé ».

 

 

02/01/2013 par Ghislaine Dupont

 

Du côté de l’opposition civile, celle-ci vient d’organiser une coordination de neuf partis et refuse, pour l’instant, de dévoiler sa position sur cette épineuse question qui porte sur le départ du président centrafricain.

 

Joint par RFI, Maître Nicolas Tiangaye, président de la Convention républicaine pour le progrès social et également coordinateur des neuf partis, affirme néanmoins qu’il n’y a pas de sujets tabous. « Concernant cette question d’ordre institutionnel, nous avons déjà une position arrêtée », a-t-il déclaré avant d’ajouter : « Nous pensons que lors des négociations de Libreville, il n’y aura pas de sujets tabous et à ce moment-là, nous aurons à rendre publiques nos positions. »


Pressions internationales


L’Union européenne se dit très préoccupée par la nouvelle crise qui secoue la Centrafrique. Catherine Ashton, Haute représentante de l’Union pour les Affaires étrangères, a demandé aux autorités et aux rebelles de résoudre le conflit qui les oppose, par le dialogue et la négociation.


Préoccupation également du côté de l’Afrique du Sud. Le président Jacob Zuma a dépêché sa ministre de la Défense, Nosiviwe Mapisa-Nqakula, durant 24 heures pour qu’elle puisse analyser la situation. Pretoria invite les rebelles à se retirer des villes qu’ils occupent et appelle aussi au dialogue pour une sortie de crise pacifique.


Joint par RFI, Clayson Monyela, porte-parole du ministère des Affaires étrangères sud-africain, rappelle que l’Afrique du Sud, en tant que membre de l’Union africaine, condamnera toute tentative de prendre le pouvoir par la force.

 

Clayson Monyela  Porte-parole du ministère des Affaires étrangères sud-africain

 

L'Afrique du Sud, l’Union africaine et les Nations unies soutiendront ce processus.

 

 

02/01/2013 par Nicolas Champeaux

 

L’ONU a, pour sa part, appelé ce mercredi, le gouvernement et les rebelles au dialogue et a proposé son aide pour organiser des négociations. Les Nations unies « continuent de suivre la situation avec une grande inquiétude (…) et invitent le gouvernement et les rebelles à se concentrer sur un dialogue susceptible d'éviter la violence et de mener à une solution pacifique », a déclaré le porte-parole de l'ONU Martin Nesirky.

 

Source : http://www.rfi.fr/afrique/20130102-rca-rebellion-prete-pourparlers-directs-le-gouvernement-seleka

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2 janvier 2013 3 02 /01 /janvier /2013 18:06

 

 

 

Bozizé dépassé

 

 

http://defense.blogs.lavoixdunord.fr   02/01/2013

 

" Nous avons décidé de suspendre l’offensive en direction de Bangui et nous allons envoyer une délégation au Gabon en vue de participer aux pourparlers de paix ", a déclaré ce mercredi Eric Neris Massi, le porte-parole de la coalition rebelle de la Séléka (alliance en sango, la langue nationale). Ces pourparlers pourraient avoir lieu le 8 janvier à Libreville au Gabon, sous l’égide du président congolais Denis Sassou Nguesso.

 

Il a réaffirmé ensuite l’exigence d’un " départ du président François Bozizé ". La veille encore, la rébellion centrafricaine disait s'apprêter à attaquer Damara, dernier verrou à 75 km au nord de Bangui. Elle est positionnée pour le moment à Sibut, à 160 km de la capitale.

 

En quelques semaines, les insurgés de la Séléka se sont imposés dans une large partie nord de la Centrafrique. Ils sont issus de mouvements dissidents des groupes signataires de l'accord de paix de Libreville en 2008. Difficile encore d'y retrouver tous ses petits égarés. La Séléka, présidée par Michel Djotodia, n'a été créée qu'en août. Elle réclame le départ du président François Bozizé, arrivé au pouvoir par la force en 2003.

 

L'armée centrafricaine n'a guère pesé lors de l'émergence de la rébellion. Le Tchad, allié de Bozizé, s'implique désormais pour empêcher la prise de Bangui et l'effondrement du pouvoir. Ce mercredi, le général Jean-Félix Akaga, commandant de la Force multinationale d'Afrique centrale (FOMAC) déployée en Centrafrique depuis 2008 pour consolider la paix, a averti sèchement l'adversaire : " Nous ne céderons pas Damara, que ce soit clair. Si les rebelles attaquent Damara, c'est une déclaration de guerre. Cela veut dire qu'ils ont pris la résolution d'engager les dix Etats d'Afrique centrale. Je ne pense pas sincèrement qu'ils en arriveront là." Plus caustique, le général gabonais Akaga ajoute : " ça m'étonnerait que les rebelles sachent combien ils sont, c'est un mélange de plusieurs tendances... "

 

Quatre cents militaires tchadiens sont à pied d'oeuvre. A tel point que le président François Bozizé a remercié le Tchad et son président Idriss Déby lundi soir : " Grâce à l'armée tchadienne, vous m'écoutez aujourd'hui à la radio et vous me regardez à la télévision. Sinon, on serait tous dans la brousse. "

 

La FOMAC demeure à Damara, face aux rebelles désormais. Le Congo a annoncé l'envoi de 120 soldats supplémentaires pour renforcer le contingent ; 120 Gabonais et 120 Camerounais sont également arrivés en renfort. Ce contingent se porterait ainsi à près de 800 hommes. Ce qui a peut-être fait réfléchir la Séléka...

 

Soutenu par la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC), le président François Bozizé est poussé à négocier : " Je suis prêt pour ce dialogue. J'attends que les chefs d'Etat fixent la date pour que nous puissions y aller de concert avec le Séléka pour trouver des pistes de sortie de la crise. " La rébellion, qui rejetait jusque-là cette proposition, semble donc évoluer depuis ce mercredi.

 

La France privilégie officiellement le dialogue mais après l'attaque de son ambassade, s'inquiète d'abord pour ses 1 200 ressortissants (dont 400 binationaux). En plus du détachement de 250 hommes du 8e RPIMA (régiment parachutiste d'infanterie de marine) de l'opération Boali stationné à Bangui, qui agit en soutien de la FOMAC, 150 parachutistes du 2e REP (régiment étranger parachutiste), puis 180 sont arrivés en provenance des Forces française du Gabon et la base opérationnelle de Libreville.

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2 janvier 2013 3 02 /01 /janvier /2013 17:47

 

 

 

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LE MONDE | 01.01.2013 à 17h15Par Christophe Châtelot

 

Si les rebelles du Séléka veulent s'emparer de Bangui et faire tomber le régime de François Bozizé, comme ils le prétendent à coups de communiqués, il faudra qu'ils livrent une autre bataille que celle de la communication. Depuis le début de leur offensive éclair, le 10 décembre 2012, il n'a fallu que quelques jours à cette coalition hétéroclite pour traverser le pays du nord au sud sans rencontrer beaucoup de résistance de la part d'une armée centrafricaine en débandade. Presqu'une promenade de santé de plus de 300 kilomètres, qui a mené ces combattants que l'on dit bien armés et disciplinés jusqu'à la ville de Sibut, à 160 kilomètres au nord de Bangui.

 

Il n'est pas sûr que les rebelles puissent aller beaucoup plus loin. Le président tchadien, Idriss Déby le leur a signifié, lundi 31 décembre 2012, en haussant le ton. "La Communauté économique des Etats d'Afrique centrale [CEEAC] a décidé de faire respecter la cessation des hostilités. A cet effet, la ville de Damara constitue la ligne rouge à ne franchir sous nul prétexte", écrit le chef de l'Etat tchadien dans un communiqué. Damara, c'est le dernier verrou militaire avant Bangui, distant de 75 km. C'est une ville où s'est regroupée une partie de l'armée centrafricaine, renforcée par des troupes de la Micopax (Mission de consolidation de la paix en Centrafrique) déployée par la CEEAC depuis 2008, au lendemain d'une autre de ces rébellions récurrentes dans le pays.

 

Les forces prêtes à défendre "la ligne rouge" ont aujourd'hui atteint une taille critique pour le Séléka. Il y a quelques jours, le Tchad, véritable parrain de Bangui, avait déjà envoyé des renforts en Centrafrique. Leur nombre est inconnu, mais la réputation combattante des soldats tchadiens n'est plus à faire. Lundi, 150 soldats congolais sont arrivés de Brazzaville. Quelque 120 Gabonais et autant de Camerounais étaient attendus mardi à Bangui. Ce qui portera à près de 800 le nombre de soldats de la Micopax déployés en Centrafrique, auxquels s'ajoute le contingent français basé à Bangui, porté de 250 éléments à 600 au cours des derniers jours.

 

"BOZIZÉ DOIT PARTIR, C'EST CLAIR"

 

Leur mission, a rappelé François Hollande, n'est pas de sauver le régime chancelant de François Bozizé, il est de protéger les ressortissants français vivant en Centrafrique. Mais il constitue une réelle force de dissuasion contre la rébellion si celle-ci, forte de 1 000 à 2 000 hommes selon certaines estimations, décidait de lancer la bataille de Bangui pour déloger le président.

 

Lundi, le Séléka continuait toutefois de se dire prêt à partir à l'assaut. "Bozizé doitpartir, c'est clair, on réclame son départ, qu'il quitte le pouvoir", déclarait à l'AFP l'un des porte-parole de la coalition rebelle du Séléka, Eric Massi, qui se disait prêt à "sécuriser Damara" avant de fondre sur Bangui.

 

Intoxication ? Il est difficile de dire si le Séléka dispose de la force de frappe nécessaire pour faire tomber Damara puis la capitale. A supposer que ce soit le cas, la rébellion est aujourd'hui soumise à une pression diplomatique croissante qui pourrait bien l'amener à s'asseoir à la table des négociations, comme le lui demandent expressément la CEEAC, la France – l'ancienne puissance coloniale – et les Etats-Unis.

 

Ce ne serait pas nécessairement un mauvais calcul. La coalition a déjà atteint l'un de ses objectifs : exposer au monde la faiblesse du régime de François Bozizé, régime clanique et corrompu auquel le Séléka reproche notamment d'être revenu sur l'accord global de paix signé en 2008 à Libreville, qui prévoyait une indemnisation pour les anciens rebelles qui décidaient de déposer leurs armes.

 

Le chef de l'Etat, lui-même arrivé au pouvoir en 2003 à la tête d'un mouvement armé, va d'ailleurs de reculade en reculade. Après avoir accusé le Séléka d'être une fabrication étrangère, il a fini par admettre son caractère centrafricain, jusqu'à proposer des négociations immédiates et sans condition, puis de l'inclure dans un gouvernement d'union nationale.

 

Ces propositions, qui ressemblent à une capitulation ou à une manoeuvre dilatoire, ont reçu un certain écho au sein du Séléka. "Cette coalition regroupe au moins trois anciens groupes de rebelles, le CPJP, l'UFDR et le CPSK, qui se sont autrefois combattus", rappelle Michel Lunven, auteur d'un livre relatant ses années passées comme ambassadeur de France en Centrafrique. "Actuellement, il y a des divisions au sein du Séléka. Certains veulent continuer le combat, mais le CPSK est prêt à déposer ses armes et à discuter", a confirmé à l'agence Reuters Nelson Ndjadder, un responsable du CPSK établi en France. Finalement, la bataille de Bangui n'aura peut-être pas lieu.

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2 janvier 2013 3 02 /01 /janvier /2013 15:14

 

 

 

Bangui ville

 

 

Nairobi/Bruxelles  |   2 janv. 2013  http://www.crisisgroup.org


En trois semaines, la rébellion de la « Seleka » a étendu son contrôle sur une grande partie du territoire centrafricain et est maintenant aux portes de la capitale, Bangui. Si un dialogue inclusif regroupant les dirigeants de la Seleka ainsi que le gouvernement et l’opposition centrafricaine n’a pas lieu cette semaine, Bangui pourrait très rapidement devenir le théâtre d’affrontements sanglants entre le pouvoir et les rebelles comme en 1996, 1997, 2001 et 2003 et provoquer de nombreuses victimes innocentes dans la population.


La rébellion qui s’est baptisée « la Seleka » (alliance en sango) est une coalition de différents mouvements armés qui viennent principalement du Nord Est du pays. Composée à la fois de factions dissidentes de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP) et de l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), cette alliance comprend également le Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC), ainsi que la Convention patriotique du Salut du Kodro (CPSK) et le mouvement nouvellement créé de l’Alliance pour la renaissance et la refondation. Malgré leurs origines diverses, ces groupes armés reprochent tous au président François Bozizé, qui est arrivé au pouvoir en 2003 à la suite d’un putsch, de ne pas avoir respecté les accords de paix de Birao en 2007 et de Libreville en 2008.


Le 10 décembre 2012, les rebelles ont lancé une offensive à partir du Nord Est du pays et ils se sont emparés tour à tour de la ville diamantifère de Bria et de Batangafo, Kabo, Ippy, Kaga Bandoro, Bambari et Sibut. Leur progression vers la capitale a été très rapide face à des forces armées centrafricaines dépassées numériquement et peu organisées. Sur la demande du président Bozizé, le gouvernement tchadien a envoyé des troupes qui sont aujourd’hui stationnées aux côtés des forces armées centrafricaines dans la localité de Damara, dernier verrou stratégique avant la capitale Bangui située à seulement 75 km.


Un sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale (CEEAC) s’est tenu à Ndjamena le 21 décembre et a défini une feuille de route pour sortir de la crise. Cette feuille de route prévoit un cessez-le-feu et l’ouverture sans délai et sans conditions de négociations à Libreville sous l’égide de la CEEAC. Par ailleurs, il a aussi été décidé d’envoyer des troupes supplémentaires pour renforcer la MICOPAX - la mission de maintien de la paix de la CEEAC stationnée depuis 2008 en Centrafrique - et en faire une force d’interposition. Le chef d’Etat béninois Thomas Boni Yayi,  président en exercice de l’Union Africaine (UA), s’est également rendu à Bangui, le 30 décembre, afin de s’entretenir avec le président Bozizé. Suite à cette entrevue, le président centrafricain a publiquement déclaré qu’il était prêt à des négociations sans délai, à mettre en place un gouvernement d’union nationale et il s’est engagé à ne pas se représenter lors des élections présidentielles de 2016.


La Centrafrique a connu des épisodes d’instabilité depuis son indépendance en 1960, y compris de nombreuses tentatives de coups d’Etat. Les mutineries de 1996 et 1997 ont fait plusieurs centaines de victimes à Bangui et, après le putsch raté de 2001, plus de trois cents personnes sont mortes dans la capitale et 50 000 personnes ont dû fuir Bangui. Entre octobre 2002 et mars 2003, les combats entre l’armée et les rebelles se sont aussi traduits par de nombreuses victimes dans la capitale et en province.  De telles violences pourraient se répéter si les rebelles tentent de prendre Bangui par la force car la ville est très militarisée et plusieurs quartiers sont acquis au parti au pouvoir.


La rébellion actuelle apparaît dans un contexte de graves difficultés économiques et de sous-développements aigus illustrés par le fait que 62 pour cent de la population vit en deçà du seuil de pauvreté. Pour éviter une nouvelle bataille de Bangui et des violences contre la population, les mesures suivantes doivent être rapidement mises en œuvre :


Un cessez-le-feu entre le gouvernement centrafricain et les rebelles qui devrait être surveillé par la MICOPAX.


La tenue dans les plus brefs délais d’un dialogue politique inclusif à Libreville sous l’égide de la CEEAC avec la majorité présidentielle, les dirigeants de la Seleka ainsi que ceux de l’opposition démocratique centrafricaine.


La garantie par la Seleka de respecter le droit international humanitaire et de faciliter l’accès des ONG aux zones conquises, notamment pour fournir de l’aide humanitaire et des soins médicaux. L’UA, la CEEAC et les Nations unies doivent indiquer aux dirigeants de la Seleka qu’ils seront tenus pour responsables des violations des droits de l’homme dans les zones sous leur contrôle.


Le renforcement de toute urgence de la MICOPAX pour lui permettre d’être une force d’interposition, tel qu’annoncé lors du sommet des ministres des Affaires Etrangères des Etats de la CEEAC à Libreville le 28 décembre 2012.


Le soutien de l’UA et de l’ONU aux efforts de médiation de la CEEAC.


Afin de rendre possible une sortie de crise pacifique et promouvoir une stabilité durable, les sujets suivants devraient impérativement être à l’agenda des pourparlers entre la majorité présidentielle, les dirigeants de la Seleka et de l’opposition démocratique :


La composition du gouvernement d’union nationale qui doit être équilibrée et représentative de toutes les tendances politiques du pays. A ce titre, il est important que ces différentes tendances soient toutes représentées pendant les négociations.


Des propositions pour redresser l’économie nationale en se basant notamment sur les recommandations du Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté pour la Centrafrique élaboré pour la période 2011-2015.


La relance de la réforme de l’armée qui a été ébauchée à plusieurs reprises mais n’a jamais été mise en œuvre.


Le calendrier et les modalités de mise en œuvre du programme de Désarmement Démobilisation et Réinsertion des ex-combattants, notamment au Nord Est de la Centrafrique.


La création d’une commission indépendante chargée d’enquêter sur les exactions commises par le régime contre les opposants.

 

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