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28 décembre 2012 5 28 /12 /décembre /2012 02:25

 

 

 

Bangui arc de triomphe

 

 

Boz centrafrique

 

 

http://www.la-croix.com  27/12/12 - 19 H 51


Le président centrafricain François Bozizé a appelé hier la France et les États-Unis à l’aider à stopper la rébellion du Séléka qui menace Bangui.

 

Depuis le 10 décembre, la rébellion a conquis d’importantes villes du Nord et du Centre. Elle a appelé le pouvoir du président à déposer les armes.

 

Mercredi 26 décembre, à Bangui, des manifestants s’étaient attaqués à l’ambassade de France. Ils réclamaient une intervention de l’armée française pour défendre le pouvoir en place.

 

Enclavée au cœur de l’Afrique centrale, la République centrafricaine est l’un des pays les plus pauvres dumonde, malgré ses richesses potentielles, minières et agricoles, qui commencent à intéresser, surtout les Chinois. Ses cinq millions d’habitants ont subi le règne de l’empereur Jean-Bedel Bokassa de 1965 à 1979, marqué par ses frasques et ses exactions, dont le massacre d’écoliers en janvier 1979.

 

En 2003, le général François Bozizé a renversé Ange-Félix Patassé, élu dix ans plus tôt. Trois ans après, les rébellions de l’Armée populaire pour la restauration de la République et la démocratie (APRD) et de l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR) se sont emparées de plusieurs localités du Nord-Est, dont Birao, reprises avec l’aide de la France et de ses Mirage F1. En 2010, la rébellion de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP) est entrée dans Birao, reprise cette fois par l’armée tchadienne.


POUR LE « RESPECT » DES ACCORDS


Les trois rébellions ont conclu sous l’égide du Gabon un « accord de paix global », prévoyant la démobilisation, le désarmement et la réinsertion des combattants. Le 10 décembre dernier, la coalition rebelle du Séléka, composée de factions dissidentes, prend les armes pour réclamer« le respect »  de ces accords.


Les rebelles se sont rapidement emparés, dans le centre du pays, de la ville diamantifère de Bria, dans le sud, de la ville aurifère de Bambari et de Kaga Bandoro. Les effectifs et la puissance de feu de la rébellion ne sont pas connus. En face, l’armée régulière centrafricaine a opposé peu de résistance. Hier, François Bozizé a appelé à l’aide Américains et Français.


LA FRANCE PRISE À PARTI


À Bangui, le 26 décembre, plusieurs centaines de manifestants, proches du pouvoir, s’en sont pris à l’ambassade de France, reprochant à Paris son inaction. L’ambassadeur de France, Serge Mucetti, a déclaré que « le drapeau français a été descendu de son mât et emporté par des manifestants »,  qualifiant la manifestation de « particulièrement violente ». Air France a fait faire demi-tour à son vol hebdomadaire.


Contacté par La Croix ,  un Français installé de longue date à Bangui estimait que « ce n’est pas la chasse aux Français. Bien entendu, il ne faut pas les provoquer. Il vaut mieux se faire oublier. »  Ce Français venait de voir passer sous ses fenêtres de jeunes Centrafricains qui manifestaient contre « la France qui en veut à notre pétrole »


François Hollande a demandé au ministre de la défense « de prendre toutes les dispositions pour assurer la sécurité »  des 1 200 Français vivant en Centrafrique. Jean-Yves Le Drian a confirmé hier que la représentation diplomatique avait été « sécurisée »  par une trentaine de soldats français. 

 

UN APPEL AU « DIALOGUE »


Le président Hollande a souligné que la présence militaire française en Centrafrique n’était pas destinée à « protéger un régime »  contre l’avancée de la rébellion, mais les ressortissants et les intérêts français. Interrogé sur une possible intervention française au profit des personnes déplacées ou des réfugiés, le chef de l’État a souligné que la France ne pouvait « intervenir que s’il y a un mandat de l’ONU »,  relevant que « tel n’est pas le cas ». 

 

Selon le ministère de la défense, environ 250 militaires français sont actuellement basés sur l’aéroport de Bangui. Dans le cadre de la mission Boali, ils assurent un soutien technique et opérationnel à la Micopax (Mission for the Consolidation of Peace in Central African Republic), sous mandat de la Communauté économique des États d’Afrique centrale. Leur mission est d’assurer la « sécurité générale du pays »  et un « soutien à la reconstruction des forces armées »  centrafricaines.


Hier, le Quai d’Orsay appelait à régler la crise « par le dialogue ».  Les relations entre les deux pays sont régies par un « accord de partenariat de défense » signé en avril 2010. À la différence du pacte de 1960, il ne prévoit pas la possibilité pour l’armée française d’intervenir en cas de conflit intérieur dans ce pays. Le Tchad appelé en renfort. Les Nations unies et les États-Unis ont de leur côté annoncé le retrait « temporaire »  de République centrafricaine de tous leurs employés jugés non indispensables et de leurs familles.


 Les renforts tchadiens campent aux portes de Bangui à l’appel du président centrafricain. Le contingent de l’armée tchadienne, arrivé en renfort des militaires centrafricains, doit servir de « force d’interposition », selon N’Djamena. Il s’est positionné sur le dernier axe routier menant à Bangui. 


Les Tchadiens, rompus au combat et plus lourdement équipés, pourraient être le dernier rempart contre une victoire des rebelles. N’Djamena, allié historique de François Bozizé, avait déjà envoyé ses troupes en 2003 pour l’aider à prendre le pouvoir.


LA FORCE MULTINATIONALE ÉGALEMENT PRÉSENTE


De son côté, la force multinationale d’Afrique centrale (Fomac), qui compte plusieurs centaines de militaires en Centrafrique, a annoncé hier matin l’envoi de nouvelles troupes. « Bangui est sécurisée au maximum par les troupes »,  mais « d’autres troupes vont arriver pour renforcer cette mission de sécurisation de Bangui »,  a déclaré à la radio nationale le commandant de la Fomac, le général Jean-Félix Akaga. Il n’a toutefois donné aucun détail sur le nombre et la date d’arrivée de ces éventuels renforts.


Cette force multinationale, mise en place en 2008, avait pour mission d’aider à consolider la paix dans le pays miné par des années de guerres civiles et de nombreuses rébellions. Elle a compté jusqu’à 500 soldats en provenance du Gabon, de République démocratique du Congo, du Tchad et du Cameroun. Elle avait commencé à se retirer progressivement de la Centrafrique, qu’elle était censée quitter définitivement avant le 31 décembre 2013. 


Pierre Cochez

 

 

 

Centrafrique: la discrète présence de la firme EHC et de son président, le général Perez


http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr


EHC en Centrafrique, ce n'est pas un secret, surtout quand on connaît le parcours deson président, le général Jean-Pierre Perez. Mais de là à dire que la petite société joue un rôle occulte et détient les clés d'on ne sait quel manoeuvre politico-militaire...!


Jean-Pierre Perez: président d'EHC depuis juillet dernier, le général Perez est un ancien commandant des EFAO que les Affaires étrangères françaises ont recruté pour qu'il serve de conseiller militaire au président Bozizé. Résultat: un séjour de près de 4 ans à Bangui où JPP a tenté de remettre un peu d'ordre au sein des FACA.


 Après un passage chez Secopex, le voilà chez EHC où il manie le carnet d'adresses pour décrocher quelques affaires. Mais la concurrence est rude en Afrique et l'argent rare: Bangui reste le tremplin qui devrait propulser EHC vers d'autres pays d'Afrique où la société a proposé, aux gouvernements en place, ses services de conseil, encadrement, formation..

.

EHC: à Bangui, la société déploie actuellement un binome de conseillers. A droite Francis Fauchart ; à gauche un ancien officier de la Légion; à Paris (et pas à Bangui, en tout cas pas depuis quelques temps et pas avant quelques semaines), le général Perez. 


Le duo de Bangui tente de former des cadres, ceux dont les mutineries de 1996 et 1997 (et peut-être la paranoïa du régime) ont provoqué l'extinction et dont aurait bien besoin les forces armées de RCA pour barrer la route aux insurgés. Des insurgés dont beaucoup seraient des mercenaires/pillards soudanais recrutés pour susciter le chaos et faire tomber le régime de l'intérieur.

 

 

Centrafrique : "L'avancée de la rébellion est étonnante"


Le Monde.fr | 27.12.2012 à 20h14 • à 23h04 Propos recueillis par Hélène Sallon


Arrivé au pouvoir par la force en 2003, le président centrafricain François Bozizé voit son autorité contestée par la rébellion du Séléka ("alliance" en sango, la langue nationale), qui a pris les armes depuis le 10 décembre. Mardi, Kaga Bandoro a été le quatrième chef-lieu de préfecture du pays a être attaqué et occupé par la rébellion après Ndélé (nord), Bria (centre) et Bambari (centre-sud). Bangui est désormais menacée, bien que la rébellion ait assuré qu'il n'était pas dans son intention de conquérir la capitale. François Bozizé a appelé, jeudi 27 décembre, la France et les Etats-Unis à l'aider à stopper cette rébellion. Tout en refusant d'apporter un soutien militaire à Bangui, la France a appelé à un règlement de la crise par le dialogue.

 

 

Roland Marchal


 

Roland Marchal, spécialiste de l'Afrique subsaharienne au Centre d'études et de recherche internationales (CERI) de Sciences Po Paris, revient sur les enjeux de ce conflit.


Comment expliquer que le Séléka ait pris les armes contre le président François Bozizé ? Qui dirige ce mouvement et quelles sont ses chances de renverser le président ?


C'est une organisation dont on sait assez peu de choses. Elle est formée de groupes dissidents de deux mouvements qui contestent la mise en œuvre des accords de paix de Libreville passés en 2008 entre le pouvoir et les groupes rebelles : l'Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR) et la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP). Ils estiment que ces accords ne vont pas assez loin, que leurs revendications locales ne sont pas prises en compte, notamment sur la prise en charge des combattants. Le paradoxe est que ces mouvements sont commandés par des leaders qui avaient, à l'époque, rejeté ces accords.


Le chef qui fait la différence au sein de ce mouvement est Michel Djotodia, ancien diplomate et fondateur de l'UFDR, ainsi que son porte-parole Djouma Narkoyo et Eric Massi, le fils de Charles Massi, un ministre du président Bozizé ayant fait défection et tué. Ces personnes ne sont pas connues sur la scène politique centrafricaine. Ce sont des personnalités à la marge, qu'on imagine mal s'installer dans la capitale dont ils ne connaissent pas les élites. 


Le mouvement a très vite réussi à contrôler des villes dans le nord du pays car l'appareil d'Etat n'est pas présent, surtout dans l'est du pays. Par effet boule de neige, fort de ses victoires, le mouvement a été rallié par des groupes marginaux et cette partie de la garde présidentielle composée de Tchadiens postés dans la zone frontalière ayant longtemps vécu en Centrafrique. Ils avaient participé à la prise de pouvoir du président Bozizé mais ont été renvoyés fin 2011 face aux problèmes de défection.


Le Séléka est une alliance très hétéroclite et il est surprenant de voir qu'il dispose d'une bonne chaîne de commandement. Politiquement cependant, il ne pourra pas tenir longtemps car il est composé de groupes aux intérêts trop divergents, que ce soit l'argent, l'accès à des fonctions politiques, aux ressources du pays. C'est une des raisons pour lesquelles le Séléka n'est pas pressé d'aller aux négociations car il sait que son unité pourrait vite voler en éclats.


Comment expliquer cette rapide prise de pouvoir de la rébellion ? Disposent-ils d'un soutien interne ou externe ?


Que ces gens aient facilement pris le pouvoir sur leur propre base territoriale ou ethnique n'est pas étonnant. Ce qui est étonnant est de voir leur avancée dans le pays. Cette rébellion combat bien et ne se comporte pas comme avant, en procédant à des pillages ou en maltraitant la population. C'est un signe que cette rébellion est riche, que les combattants peuvent manger à leur faim et qu'il existe une discipline militaire relativement bonne. La question se pose alors de savoir d'où vient l'argent. Il ne vient pas des chefs de la rébellion.


Le suspect idéal est bien entendu le Tchad. Mais je suis assez dubitatif car certains incidents montrent que le président tchadien, Idriss Déby, hésite à intervenir. Il sait que si cette rébellion gagne Bangui, elle va se diviser. Cela donnera lieu à de nouveaux combats dans le Nord et ne permettront pas de sécuriser la région comme il le désire. Aurait-il passé un accord avec cette rébellion ? Cela n'est pas exclu, si l'on considère qu'il a fait libérer récemment des membres de la rébellion.


François Bozizé a pris le pouvoir avec l'aide d'Idriss Déby. Mais il s'est peu à peu autonomisé, s'est enrichi à la tête de l'Etat et a cessé de suivre ses conseils, notamment dès 2006 sur les politiques à mettre en œuvre pour régler les problèmes avec les groupes rebelles. Au printemps, les chefs d'Etat de la région lui avaient une nouvelle fois enjoint de régler ces problèmes en ouvrant un dialogue national et en donnant une plus grande place à l'opposition.


 

M. Déby est peut-être parvenu à la conclusion que le président Bozizé n'est pas capable de faire le travail et qu'il faut le changer. Cependant, soutenir une rébellion au Nord, plutôt musulman, et perçue à Bangui comme composée de Tchadiens, pourrait détériorer davantage les relations entre Centrafricains et Tchadiens et forcer M. Déby à intervenir en Centrafrique contre d'éventuels incidents. En outre, la nature ayant horreur du vide, il faudrait qu'il y ait une alternative crédible au président Bozizé. Or, cela ne semble pas être le cas avec le Séléka, ni au sein de l'opposition centrafricaine qui est très hétérogène, même si elle s'est réunifiée face à l'avancée de la rébellion. Le président tchadien est pris dans ces contradictions.


 

Comment expliquer la position de la France, ancienne puissance coloniale en Centrafrique, qui a dit qu'elle n'interviendrait pas malgré les appels en ce sens du président Bozizé et du président tchadien?


Les Français sont dans une position délicate face à l'appel du président tchadien. La France rétorque que c'est un problème centrafricain, interne, qui doit donc être réglé par la commission de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale ou l'Union africaine. Cette position est logique sauf qu'elle ne résout pas la crise dans laquelle la Centrafrique est aujourd'hui. 


 

Ces dernières années, la France a fait en Centrafrique du micromanagement à court terme. On a gagné dix petites batailles et finalement on a tout perdu car la Centrafrique a continué à s'enfoncer. C'est la même chose pour l'Union européenne qui n'exprime pas un grand intérêt à résoudre cette crise. Contrairement à des conflits comme le Mali, la Côte d'Ivoire ou la piraterie en Somalie, la France semble ne pas exprimer ici un grand intérêt à intervenir.


 

C'est toute l'histoire de la France en Centrafrique, colonisée un peu par erreur et à un moment d'épuisement, et dont on n'a jamais voulu faire quelque chose. Depuis les années quatre-vingt-dix, le pays est une épine dans le pied de la France car les entreprises françaises là-bas ne font pas beaucoup d'argent du fait du climat délétère pour les affaires. En outre, un glissement de la Centrafrique dans la guerre ne remettrait pas en cause les équilibres dans la région. Le seul danger est que le manque de contrôle de ce territoire grand comme la France par les autorités centrafricaines laisse une liberté totale à des opérateurs économiques et militaires, à l'instar des contrebandiers, pour se déplacer.


 

Propos recueillis par Hélène Sallon

 

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27 décembre 2012 4 27 /12 /décembre /2012 20:12

 

 

 

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27/12/2012  SlateAfrique


Les rebelles centrafricains du Séléka peuvent bien renverser le président François Bozizé, le pouvoir voisin de Yaoundé ne lèvera pas le petit doigt, estime, avec ironie, le dramaturge camerounais Eric Essono Tsimi.

 

Idriss Deby, le président tchadien, n'a pas été bien long à fourrer son nez (et ses armes) dans le micmac centrafricain.


Grand bien lui fasse! Pour sa part, il faut penser que, Paul Biya, le chef de l'Etat camerounais, n’aimerait pas qu’un jour, il lui soit fait ce qu’il n’a jamais fait à personne.


Alors, il pratique religieusement une politique de réserve (c’est-à-dire de silences), d’absence (donc de sommeil), et de neutralité (ou de chaise vide).


La preuve, avec la RDC, le Rwanda, le Malawi et le Togo, le Cameroun fait partie des cinq pays africains à n’avoir pas voté en faveur du statut d’observateur de la Palestine aux Nations unies.


Entre la crainte de représailles de l’Etat hébreu (auquel la rumeur prête une grande influence dans la sécurité présidentielle) et la nécessité de s’aligner sur la position de l’Union africaine, il fallut ne pas trancher, et l’abstention vint!


La peur panique de Biya


Paul Biya a deux phobies fondamentales: une tentative de coup d’Etat (parce qu’il n’a rien à céder de son pouvoir) et le dialogue (parce qu’il n’a rien à concéder de son autorité). Et pour prémunir son cher Cameroun d’une contamination et préserver la paix des cimetières qui y règne, il pratique la vertu internationale de ne pas se mêler des affaires de ses proches voisins.


Seulement, être un vertueux modéré, ça n’est pas tout, il faut protéger sa vertu des attaques de la tentation. Notamment la tentation d’un dialogue avec l’opposition. Vous savez, c’est avec des kalachnikovs que l’on obtient des dialogues en Afrique.


A moins d’un attentat suicide, à moins de situations surréalistes (comme c'est le cas au Mali) où l’on voit un président de la République assailli dans son palais et être battu comme un vulgaire pickpocket, de nos jours un coup d’Etat est techniquement malaisé dans la plupart des pays africains.


Les chances de succès de telles opérations sont infiniment faibles, depuis que des mercenaires et des Etats européens n’aiguillonnent plus les renversements de régime.


De là la mode des rebellions: on déstabilise, on avance, on décrédibilise dans la communauté internationale, et on vainc à l’usure…


Avec, éventuellement, comme ultimes recours, le soutien militaro-humanitaire de l’OTAN, l’appui logistique de la France (Alassane Ouattara lui est éternellement reconnaissant), une résolution (n’est-ce pas un rien prétentieux si l’on considère qu’elles ont rarement résolu quoique ce soit?) du conseil de sécurité.

 

Prévenir vaut mieux que guérir


L’instabilité a franchi depuis longtemps le seuil épidémique en Afrique centrale, alors au cas où la montée en puissance des rebelles du Séléka signifierait le revival des coups d’Etat, on a choisi, au Cameroun, de prévenir plutôt que de guérir.


Pour sa sécurité et celle du Cameroun, Paul Biya ne néglige pas de mobiliser des chars de guerre pour ses déplacements… On a pu le voir le 23 décembre 2012, lors de la finale de la coupe du Cameroun de football... On se serait cru à Damas ou…en Corse: les footballeurs, avant d’aller chercher leur médaille, étaient passés au détecteur des métaux.


J’admets que cela aurait été ridicule si les fouilles avaient eu lieu après, à moins qu’on eût voulu les dépouiller de leurs médailles.


Le mieux me semble-t-il, au lieu de chercher à savoir si c’était plus pertinent avant ou après, cela aurait été de s’abstenir (au nom de notre légendaire neutralité) de ces fouilles corporelles absolument ridicules dans un tel contexte.


Dans tous les cas, vaut mieux ça que de devenir un nouveau foyer d’instabilité. Dans le fond, l’obsession sécuritaire de Paul Biya n’a jamais été indissociable de la nécessité sécuritaire du Cameroun.


Et les Camerounais, au-delà des opinions divergentes qu’ils ont de leur chef, approuvent ce quadrillage de leur territoire. Aucune rébellion, aucune révolte, aucune révolution survenues en Afrique, ces quelques dernières années, n’ont abouti jusqu’à présent à améliorer la prospérité d’un peuple: Egypte, Côte d’Ivoire, RDC, Lybie, c’est partout le chaos.


Et s’il faut attendre que le temps apporte la preuve du contraire, à quoi donc servait de recourir à la force puisque le temps se charge lui-même d’éliminer méthodiquement les plus coriaces des dictateurs?

 

 

La Centrafrique, un butin de guerre


Le Cameroun ne bronchera, pas alors qu’une simple déclaration d’hostilité envers eux peut anéantir les rebelles du Séléka. Toutefois, que l’on ne s’y méprenne pas!

 

Une fois que les rebelles auront pris le pouvoir, le Cameroun ne lèvera pas plus le petit doigt si dans trois ans le fils du président François Bozizé rapplique avec une nouvelle milice de libération.

 

C’est comme ça, messieurs, il y a comme une entente cordiale, un pacte de sang, entre tous ceux qui, dans le pays de Bokassa (qui a dirigé la centrafrique de 1966 à 1979), peuvent disposer de matériel de guerre: ils peuvent se détester mais tous ne manquent jamais de confondre la RCA avec un butin de guerre...

 

On ne se mêle pas, en République du Cameroun, de la stupidité des autres, on parvient à gérer la nôtre et ça nous va.

 

L'ancien président centrafricain Ange-Felix Patassé est décédé, le 5 avril 2011, dans les bras des Camerounais, il ne se trouvera personne par ici pour verser une larme sur Bozizé. Mais s’il veut une porte de sortie, on saura veiller à son intégrité physique.

 

Eric Essono Tsimi

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27 décembre 2012 4 27 /12 /décembre /2012 20:09

 

 

 

Roland Marchal

 


MERCREDI 26 DÉCEMBRE 2012 / PAR ASSANATOU BALDÉ

 

Les rebelles du Sélaka ont sommé ce mercredi le pouvoir de déposer les armes. Après avoir pris les villes de Ndélé, Bria, et Bambari, ils ont mis la main mardi sur la ville stratégique de Kaga Bandoro. Le Sélaka, coalition de plusieurs groupes armés dans le pays, a repris les armes le 10 décembre, exigeant que les autorités à Bangui respectent les accords de paix signés entre 2007 et 2011. Ces accords prévoyaient notamment un programme de désarmement, de démobilisation et de réinsertion. Roland Marchal, chercheur au CNRS, spécialiste de la Centrafrique, analyse la situation. Interview.

 

La situation est tendue en Centrafrique. Pour le moment, les forces armées centrafricaines, sous équipées, n’arrivent pas à faire face à la rébellion. Le Tchad reste aussi timide face à la situation. Il a envoyé des éléments de son armée à bord d’une vingtaine de véhicules, positionnés en force d’interposition et non d’attaque. Cette passivité du Tchad, lui vaut d’être accusé par certains Centrafricains de responsable de la situation et de soutenir les rebelles. Les chefs d’Etats de la Communauté économique des états d’Afrique centrale (CEEAC) réunis vendredi en urgence à N’Djamena, au Tchad, avaient accepté de renégocier différents accords de paix avec les rebelles. A condition toutefois qu’ils se retirent des villes qui sont tombées entre leurs mains dans un délai n’excédant pas une semaine. Une requête rejetée par les rebelles qui refusent d’effectuer un retrait sans effectuer un accord préalable de cessez-le-feu.

 

Afrik.com : Qui sont les rebelles du Sélaka ? Que revendiquent-ils ? 


Roland Marchal :
 Cette coalition improbable regroupe plusieurs mouvements armés très différents qui sévissent dans le nord de la Centrafrique. L’essentiel de ce mouvement est musulman alors que la majorité du pays est chrétienne. Elle bénéficie des défaites successives de l’armée centrafricaine. Ce qui lui a permis d’intégrer peu à peu différents mouvements armés. Le Sélaka souhaiterait un changement de régime, entre autres le respect des accords de pais signés entre 2007 et 2011, concernant un programme de désarmement, de démobilisation et de réinsertion. Après avoir signé les accords de paix, les rebelles sont passés aux oubliettes. Mais ils ont décidé de reprendre les armes.

 

Afrik.com : Le pouvoir n’a donc pas respecté les accords de paix ? 


Roland Marchal :
 Le pouvoir il est vrai n’a pas été jusqu’au bout des accords de paix. Mais toutefois 30% des effectifs des rebelles en ont bénéficié. Il y a eu des réintégrations de certains membres de ces groupes armés. Certains responsables sont même devenus parlementaires. Il y a donc eu une certaine avancée du processus même s’il devait déjà être achevé quatre ans après la signature des accords. Mais ces accords ne sont pas l’unique revendication des rebelles. Je pense qu’ils s’en servent plus comme un prétexte pour expliquer leur reprise des armes. Ils souhaitent avant tout une plus grande présence de l’Etat dans le nord du pays. Ils réclament des biens publics, des investissements pour développer la région. Mais ce qui est préoccupant aujourd’hui, c’est qu’au sein de la coalition séléka, il y a des ralliés de l’armée centrafricaine. Ce qui constitue donc une joyeuse confusion.

 

Afrik.com : Que se passe-t-il au sein de l’armée centrafricaine ? Pourquoi n’arrive-t-elle pas à faire face à cette rébellion ? 


Roland Marchal :
 L’armée centrafricaine a des officiers bien formés. Le problème ne se situe pas à ce niveau. Selon une source proche du pouvoir, que j’ai rencontré la semaine dernière lorsque j’étais à Bangui, des officiers supérieurs ont été voir le fils du président Bozizé, ministre de la Défense, et lui ont demandé plus de moyens pour mener l’offensive contre les rebelles. Ce dernier est parti voir son père pour lui faire part des revendications des militaires. Et le président Bozizé lui a répondu : « si tu leur donnes tous les équipements qu’ils réclament, sois sûr que dans les quatre heures qui suivent, ils effectueront un coup d’Etat à mon encontre ». Une phrase qui explique tout. Bozizé a peur de sa propre armée. Il craint qu’elle mène coup d’Etat à son encontre. C’est pour cela qu’il refuse de lui donner plus de moyens pour la renforcer. C’est quelqu’un qui ne prend aucune décision. Il est trop attentiste alors que là il s’agit de sa survie.

 

Afrik.com : Que voulez-vous dire ? Son régime est-il menacé ? 


Roland Marchal :
 Oui son régime est menacé. Il ne fait aucun doute la-dessus. La situation est actuellement extrêmement tendue. Et le régime ne réagit pas. Le problème que vit actuellement le régime est double. D’une part, les officiers supérieurs sont démobilisés mais souhaitent qu’on leur donne plus d’indépendance. Car Bozizé filtre toute leurs décisions, qu’il supervise à la lettre. Les militaires ne peuvent en prendre aucune sans son aval. D’autre part, les soldats que les officiers supérieurs, envoient sur le terrain sont très jeunes. Ils ont très peu d’expérience et perdent beaucoup de bataille. Face à eux, ils ont des rebelles bien armé et formé, qui connaissent très bien le terrain. C’est une véritable boucherie à chaque fois ! La force des rebelles n’est pas impressionnante. Vous les mettez face à l’armée guinéenne, bien organisée, ou l’armée française, ils ne tiennent pas un quart d’heure ! Mais c’est à cause de la faiblesse de l’armée centrafricaine qu’ils sont en position de force actuellement. Tout cela parce que le pouvoir ne laisse pas fonctionner l’armée centrafricaine comme une vraie armée.

 

Afrik.com : Dans quel état se trouve aujourd’hui la Centrafrique depuis que Bozizé a été réélu en 2011 après avoir effectué un coup d’Etat en 2003 ?

 
Roland Marchal :
 C’est un pays de plus en plus pauvre depuis les élections de 2011. L’élite s’est enrichie alors que la population s’est appauvrie. Le gouvernement dit oui à tout ce que Bozizé fait et le parlement n’est pas représentatif des différents partis du pays. Le plus grave c’est qu’un quart du parlement est issue des proches du président. Il y a intégré ses maitresses, celles de ses fils, ses frères, ses oncles, ses cousins, bref toute sa famille y est représentée. Même l’ex-président Ange Félix Patassé, qui a ruiné l’économie du pays, n’a jamais fait cela. C’est pour cela que Denis Sassou Nguesso et Idriss Deby sont très critiques à l’encontre de Bozizé. Il ne faut pas oublier que le coup d’Etat contre Ange Félix Patassé, qui lui a permis de prendre le pouvoir en 2003, est avant tout un coup d’Etat régional. Il a été mené avec le soutien de Sassou Ngesso et Deby. Il y a eu en effet une espèce de convergence régionale pour se débarrasser de Patassé qui devenait trop encombrant. S’il ne prend pas garde, Bozizé pourrait être pris à son propre jeu. En effet, si ces homologues voisins estiment qu’il ne fait plus l’affaire pour diriger le pays, il pourrait également être renversé par un coup d’Etat régional.

 

Afrik.com : Pourtant Denis Sassou Ngesso et Deby ont-ils soutenu Bozizé à son arrivée au pouvoir. Qu’est-ce qui les gêne dans la façon dont il dirige le pays ? 


Roland Marchal :
 Sassou et Deby sont loin d’être exemplaires en matière de démocratie. Mais ils estiment qu’il y a toutefois des limites. Il y a des choses qu’on ne fait désormais plus même lorsqu’on est à la tête du pouvoir. Or ce message, Bozizé ne le comprend pas. Même Omar Bongo, qui était son ami, lui a dit un jour lors d’une discussion : « Tu dois comprendre quelque chose. Il faut savoir faire de la soupe pour ensuite pouvoir la partager avec tout le monde » Il le regardait d’un hébété sans rien comprendre. Pour lui, tant qu’il y a de l’argent, il faut se servir. Bongo n’avait cessé de dire que Bozizé ne ferait pas un bon dirigeant.

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27 décembre 2012 4 27 /12 /décembre /2012 15:40

 

 

 

 

 

Bozizé seul

  

 jeudi 27 décembre 2012 à 13H47

 

La France a condamné jeudi "la poursuite des hostilités en République centrafricaine de la part des mouvements rebelles", appelant à régler "par le dialogue" la crise en Centrafrique, sans répondre à l'appel de Bangui pour un soutien militaire contre les rebelles.

"La France condamne la poursuite des hostilités en RCA de la part des mouvements rebelles", a déclaré le porte-parole adjoint du ministère des Affaires étrangères, lors d'un point de presse.

La coalition rebelle du Séléka (Alliance en sango, la langue nationale) s'est emparée de villes stratégiques et menace Bangui. Le président centrafricain François Bozizé a appelé la France et les Etats-Unis à l'aider à stopper la rébellion.

"Les membres du Conseil de sécurité des Nations unies ont rappelé le 19 décembre que les groupes mettant en danger la stabilité du pays devront répondre de leurs agissements", a ajouté Vincent Floreani.

"La France soutient pleinement les décisions annoncées par les chefs d'Etat et de gouvernement d'Afrique centrale, réunis à Ndjaména le 21 décembre: la crise que connaît la RCA doit se régler par le dialogue", a-t-il souligné.

"La France appelle toutes les parties centrafricaines à s'engager de bonne foi dans les négociations qui s'ouvriront prochainement à Libreville", a indiqué Vincent Floreani, en référence aux négociations sous l'égide de la communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC) qui doivent réunir gouvernement centrafricain, mouvements rebelles et opposition démocratique.

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27 décembre 2012 4 27 /12 /décembre /2012 04:16

 

 

Bangui ville

 

 

RFI  mercredi 26 décembre 2012

 

Les rebelles de la Séléka ont pris mardi 25 décembre une nouvelle localité, Kaga Bandoro, située à 300 km de Bangui, au cours d’une nouvelle avancée fermement condamnée par l'Union africaine. Dans le même temps, l'ensemble des partis d'opposition du pays se sont réunis pour exhorter les deux parties à ouvrir le plus rapidement possible des négociations, ce que le gouvernement et les rebelles ont signalé être disposés à faire.


Avec notre correspondant à Bangui

 

Le ministre centrafricain des Affaires étrangères Antoine Gambi a supplié la communauté internationale d’user de son pouvoir à faire arrêter la progression des rebelles. Le gouvernement, qui s’est dit plus que jamais ouvert au dialogue, a réitéré son engagement à se rendre à Libreville vendredi.

 

Le ministre a affirmé que Bangui tient aussi à la déclaration des chefs d’Etat de la CEEAC (Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale) à Ndjamena. Mais en ce qui concerne le retrait des rebelles dans les villes conquises avant la rencontre de Libreville, Bangui ne semble plus partir sur cette base. « Face à la situation actuelle, il faut que le dialogue se tienne vite », a mentionné le ministre.

 

Les ambassadeurs présents ont donc convenu d’accompagner le gouvernement dans cette entreprise. Pour l’ambassadeur de France à Bangui, Serge Mucceti, l’unique solution pour sauver la situation actuelle reste le dialogue entre gouvernement et rébellion. « La France va faire de son mieux pour aider à ramener la paix en Centrafrique », a affirmé le diplomate français en réponse à la demande du gouvernement centrafricain pour une assistance française.


Pendant ce temps des jeunes venus des huit arrondissements de la capitale ont organisé des manifestations devant les ambassades des Etats-Unis et de la France à Bangui. A l’ambassade de France, la manifestation a été particulière. Le drapeau français a été descendu du mât. Les jeunes ont brulé des pneus devant l’enceinte de l’ambassade. Il y a eu aussi des jets de pierres. A 13 heures locales, la police et la gendarmerie tentaient de calmer les manifestants.


Face à ces actes de vandalisme, le ministre des Affaires étrangères, Antoine Gambi, a profité de la rencontre pour présenter des excuses à la France et aux Etats-Unis. Le ministre préfère parler d’actes isolés orchestrés par quelques jeunes malintentionnés.

 

 


 

Les rebelles veulent négocier

 

De son côté, le porte-parole de l'alliance Séléka dément que ses hommes aient l'intention de prendre Bangui. Il souhaite la tenue de pourparlers à Libreville le plus rapidement possible. Des contacts diplomatiques ont lieu en ce sens.

 

"Nous n'avons pas l'intention de rentrer dans Bangui".


Eric Massi    Porte-parole de la rébellion Séléka

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27 décembre 2012 4 27 /12 /décembre /2012 02:42

 

 

 

 

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BANGUI 26 déc (Reuters) - Un ministre du gouvernement centrafricain a demandé mercredi l'intervention des soldats français stationnés dans le pays pour contrer la progression des rebelles venus du Nord, à présent signalés à 75 kilomètres de la capitale Bangui.


Parallèlement, François Hollande a ordonné la sécurisation des ressortissants français et de l'ambassade de France à Bangui, en réponse à l'attaque du bâtiment par des manifestants progouvernementaux.

 

Mercredi matin, des centaines de manifestants progouvernementaux ont jeté des pierres contre la mission française et déchiré le drapeau tricolore, dénonçant la passivité de Paris.

 

Les rebelles regroupés au sein de l'alliance Séléka ont conquis plusieurs villes ces dernières semaines en progressant vers le sud, où se trouve Bangui.

 

Séléka regroupe des combattants qui affirment que François Bozizé, élu président à deux reprises depuis un coup d'Etat réalisé en 2003, n'a pas respecté les termes d'un accord de paix datant de 2007.

 

Sur les ondes de Radio France Internationale (RFI), le ministre centrafricain de l'Administration du territoire, Josué Binoua, a appelé la France à intervenir.

 

"Nous attendons de la République française un secours, nous demandons à la communauté internationale (...) et au président François Hollande de voler au secours du peuple centrafricain", a-t-il déclaré en réponse à la question de savoir ce que Bangui attendait des quelque 250 militaires français stationnés à l'aéroport de Bangui dans le cadre de la mission Boali.

 

AUX PORTES DE BANGUI

 

Les rebelles ont pris mardi la ville de Kaga Bandoro, dans le centre du pays à 330 km au nord de la capitale, malgré la présence de soldats tchadiens censés soutenir les forces armées gouvernementales (FACA).

 

D'après un responsable militaire et un travailleur humanitaire, ils étaient en fin d'après-midi autour de Damara, à 75 km au nord de la capitale, après avoir contourné Sibut, où quelque 150 soldats tchadiens s'étaient déployés pour bloquer leur progression vers le sud.

 

"C'est vrai, ils sont aux portes de Bangui", a déclaré un responsable du gouvernement sous le sceau de l'anonymat.

 

Le colonel Djouma Narkoyo, porte-parole de l'alliance Séléka, a assuré néanmoins que les combattants n'entreraient pas, pour le moment, dans Bangui.

 

"Nous appelons (l'armée) à déposer les armes alors que (le président François) Bozizé a perdu toute légitimité et ne contrôle pas le pays", a-t-il déclaré.

 

Un responsable des Nations unies a par ailleurs annoncé que le personnel non essentiel de l'Onu allait être évacué en raison de la détérioration de la sécurité.

 

Le vol hebdomadaire d'Air France qui avait décollé mercredi de Paris pour Bangui a rebroussé chemin, a-t-on appris auprès de la compagnie. Le prochain vol d'Air France pour Bangui est prévu le 2 janvier.

 

DÉTACHEMENT FRANÇAIS

 

L'ambassade de France à Bangui a été attaquée à coups de pierres dans la matinée de mercredi par une centaine de personnes, dont certaines ont pénétré dans le jardin et déchiré le drapeau français.

 

Certains manifestants accusaient la France de soutenir la rébellion, tandis que d'autres demandaient à Paris d'envoyer des troupes pour appuyer l'armée fidèle au président François Bozizé.

 

Un petit groupe de manifestants, principalement des jeunes gens proches du parti gouvernemental, s'est également rassemblé devant l'ambassade des Etats-Unis et a jeté des pierres sur des véhicules.

 

"Suite à la manifestation qui a pris pour cible ce matin, sans raison connue, l'ambassade de France à Bangui, le président de la République a demandé au ministre de la Défense de prendre toutes les dispositions pour assurer la sécurité de l'enceinte diplomatique et la protection de nos ressortissants en lien avec les autorités centrafricaines", a indiqué l'Elysée en début de soirée.

 

"Intervenant en renfort des gendarmes français protégeant l'ambassade de France, ces forces sont parvenues à sécuriser l'emprise de l'ambassade et à rétablir le calme", a indiqué le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

 

DIALOGUE POLITIQUE

 

Dans le cadre de la mission Boali, les quelque 250 militaires français basés à l'aéroport de Bangui assurent un soutien technique et opérationnel à la MICOPAX (Mission for the Consolidation of Peace in Central African Republic), sous mandat de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale, précise le ministère.

 

Le Quai d'Orsay estime à 1.200 le nombre de Français vivant en République centrafricaine, pour la plupart dans la capitale.

 

Le groupe nucléaire Areva est la principale entreprise d'exploitation minière du pays. Il exploite le gisement d'uranium de Bakouma, dans le sud.

 

Les soldats français conseillent l'armée en Centrafrique où Paris est intervenue par le passé pour faire ou défaire des gouvernements. Mais la France affiche aujourd'hui sa volonté d'éviter toute ingérence dans les affaires intérieures de ses anciennes colonies.

 

Interrogé sur la situation à Bangui, Vincent Floreani, porte-parole adjoint du Quai d'Orsay, a appelé au dialogue.

 

"Cette crise doit se régler par un dialogue politique. Nous soutenons que les pays de la région organisent un dialogue politique et nous soutenons ce processus", a-t-il déclaré.

 

A propos des manifestants qui s'en sont pris à l'ambassade, Vincent Floreani a déclaré que quelques-uns avaient "pénétré dans le jardin" en "sautant une barrière" et qu'ils avaient été "repoussés".

 

"Nous avons assisté à des scènes déplorables et inadmissibles sans la réaction des forces de l'ordre. C'est regrettable", a déclaré de son côté l'ambassadeur de France à Bangui Serge Mucceti.

 

Paul-Marin Ngoupana, avec David Lewis à Dakar et Leigh Thomas et Gérard Bon à Paris,; Julien Dury, Jean-Stéphane Brosse et Hélène Duvigneau pour le service français

(c) Reuters

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26 décembre 2012 3 26 /12 /décembre /2012 19:43
 
 
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Le Monde.fr avec AFP | 26.12.2012 à 15h50 • Mis à jour le 26.12.2012 à 18h43

Des centaines de manifestants protestaient mercredi devant l'ambassade de France à Bangui pour dénoncer la passivité de l'ancienne puissance coloniale face à l'avancée des rebelles dans le pays. Ici, des gardes présidentiels dans la capitale centrafricaine. | AFP/ISSOUF SANOGO

François Hollande a demandé, mercredi 26 décembre, au ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, "de prendre toutes les dispositions pour assurer la sécurité" de l'ambassade de France à Bangui ainsi que des ressortissants Français présents en Centrafrique. "Ces mesures ont été mises en œuvre dans les délais les plus courts et seront prolongées autant que nécessaire", a fait savoir l'Elysée, précisant que "le président de la République se tient régulièrement informé de la situation" dans le pays. Jean-Yves Le Drian a par ailleurs fait savoir que les lieux avaient été sécurisés par les soldats français et que le calme était rétabli.

Mercredi, l'ambassade de France a été prise pour cible par plusieurs centaines de personnes, proches du pouvoir, qui protestaient contre la passivité de l'ancienne puissance coloniale devant l'avancée des forces rebelles. Des vitres ont été cassées. La représentation d'Air France a également été prise pour cible. Le porte-parole de la compagnie a d'ailleurs annoncé que le vol hebdomadaire Paris-Bangui a fait demi-tour mercredi. "Nous sommes ici à l'ambassade de France, parce que c'est la France qui nous a colonisés. Mais la France a tendance à nous lâcher. On n'a plus besoin de la France, la France n'a qu'à prendre son ambassade et partir", a affirmé une manifestante. "La France n'a pas respecté la convention de défense entre elle et la République centrafricaine. Nous dénonçons cette attitude", a ajouté un étudiant participant au rassemblement.


Plus tôt dans la journée, les manifestants, membres d'associations proches du Kwa Na Kwa – le parti du président François Bozizé –, ont observé un sit-in devant l'ambassade des Etats-unis. Munis de sifflets et de branches de palmier, ils ont scandé en sango, la langue nationale : "i yé gui siriri" (nous voulons la paix, non à la guerre). L'ambassadeur de France à Bangui, Serge Mucetti, a dénoncé ces rassemblements, "particulièrement violents". "Cette situation est totalement inadmissible. Je demande au gouvernement de la République centrafricaine de faire respecter les accords internationaux en cette matière. Ceux qui ont agi de la sorte sont des ennemis de la République centrafricaine", a-t-il déclaré. L'ambassadeur a fait savoir que certains participants avaient descendu de son mat le drapeau français et l'avaient emporté avec eux.

PEU DE RÉSISTANCE DE L'ARMÉE RÉGULIÈRE

La coalition rebelle du Séléka s'est affichée mercredi en maître de la Centrafrique, affirmant qu'elle ne mènerait pas la "bataille de Bangui", la capitale, car le pouvoir a déja "perdu le contrôle du pays". Les renforts tchadiens qui campent sur leurs positions à l'entrée de Bangui semblent toujours être le dernier rempart contre une avancée rebelle vers la capitale.

La rébellion a par voie de communiqué demandé "à tous les fils et filles de Centrafrique, à tous les éléments de forces de défense et de sécurité encore fidèles au régime de François Bozizé (...) de déposer les armes immédiatement". Après plus de quinze jours d'opérations militaires et de conquêtes de ville, la rébellion, qui n'a pas rencontré de résistance lors de sa progression, a affirmé que "par mesure de sécurité et de protection des populations civiles, nous ne considérons plus nécessaire de mener la bataille de Bangui et d'y faire entrer nos troupes, car le général François Bozizé (...) a déjà perdu le contrôle du pays".

Les rebelles, qui ont pris les armes le 10 décembre pour réclamer "le respect" d'accords de paix conclus entre 2007 et 2011, se sont rapidement emparés de villes stratégiques, comme Bria, une ville diamantifère du centre, Bambari, ville aurifère du centre-sud, avant de prendre Kaga Bandoro dans le centre-nord, mardi, s'approchant dangereusement de Bangui par le nord et par l'est. Sous-équipée, démotivée et mal organisée, l'armée régulière n'a opposé que peu de résistance. Tout en affirmant vouloir négocier à Libreville, comme l'avaient demandé vendredi les chefs d'Etat d'Afrique centrale, la rébellion a continué à avancer, refusant de quitter les villes conquises sans accord de cessez-le-feu préalable, que le président centrafricain ne semble pas prêt à accorder.

LE TCHAD, ALLIÉ HISTORIQUE DE BOZIZÉ

Les effectifs et la puissance de feu de la rébellion demeurent une inconnue. Selon un enseignant de la ville occupée de Bambari, Eudes Azouaka, "le nombre de rebelles (à Bambari uniquement) se situe entre 300 et 400 hommes. Ils sont armés de lance-roquettes, de mortiers, de véhicules armés de mitrailleuses lourdes et de kalachnikov". Un contingent de l'armée tchadienne, arrivé la semaine dernière comme "force d'interposition" selon N'Djamena, est positionné sur le dernier axe routier menant à Bangui. Présents sur les deux derniers "verrous", Sibut et Damara, les soldats tchadiens sont rompus au combat et plus lourdement équipés.

Le Tchad, allié historique de François Bozizé, avait déjà envoyé ses troupe en 2003 pour l'aider à prendre le pouvoir, et à nouveau fin 2010 pour combattre des rébellions dans le Nord. Le Centrafrique, pays enclavé de 5 millions d'habitants, était engagé depuis 2007 dans un processus de paix après des années d'instabilité, de rébellions multiples, mutineries et putschs qui ont ravagé son tissu économique et l'ont empêchée de tirer profit de ses ressources naturelles. Fin 2011, Amnesty International avait dénoncé la faible capacité du pouvoir centrafricain à lutter contre les rébellions.

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26 décembre 2012 3 26 /12 /décembre /2012 19:37

 

 

 

 

Bozizé seul

 


BANGUI, 26 décembre (Reuters) - Les rebelles centrafricains ont progressé mercredi vers Bangui en contournant la dernière grande ville contrôlée par le gouvernement plus au nord, a-t-on appris de plusieurs sources.

 

D'après un responsable militaire et un travailleur humanitaire, les rebelles étaient en fin d'après-midi autour de Damara, à 75 km au nord de la capitale, après avoir contourné Sibut, où quelque 150 soldats tchadiens s'étaient déployés pour bloquer leur progression vers le sud.
"C'est vrai, ils sont aux portes de Bangui", a déclaré un responsable du gouvernement sous le sceau de l'anonymat.


(Paul-Marin Ngoupana et David Lewis; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)

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26 décembre 2012 3 26 /12 /décembre /2012 01:35

 

 

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 Michel AM NONDROKO DJOTODIA patron de l'UFDR

 


BANGUI (AFP) - 25.12.2012 22:48 - Par Christian Panika


La coalition rebelle du Séléka s'est emparée mardi d'une nouvelle ville, Kaga Bandoro, dans le centre-nord de la Centrafrique, sans rencontrer de résistance, s'approchant un peu plus de la capitale Bangui, a annoncé une source militaire.


Désormais présente à l'est et au nord de Bangui, la rébellion qui avait affirmé au début des hostilités, le 10 décembre, ne pas vouloir marcher sur la capitale, s'en approche désormais dangereusement, ne rencontrant que peu de résistance dans son avancée.

 

Bangui est située à la frontière du Congo Brazzaville et de la République démocratique du Congo.

 

Signe de crise, "le président centrafricain (François Bozizé) a longuement réuni les responsables militaires pour faire le point sur la situation", a indiqué mardi une source militaire dans la capitale centrafricaine.

 

A Kaga Bandoro, "les rebelles sont entrés" mardi "en véhicule et à moto, et ils se sont mis à tirer à l'arme lourde en direction des points stratégiques : base du détachement militaire, gendarmerie, poste des douanes, police", a déclaré une autre source militaire à Sibut, verrou stratégique sur la route de Bangui.

 

"Les éléments des Forces armées centrafricaines, selon la même source, ont opposé une brève résistance, puis se sont mis à battre en retraite en direction de Sibut (à 130 km de Kaga Bandoro et à une centaine de kilomètres de Bangui)".

 

Les axes routiers Kaga Bandoro - Bangui et Bambari (ville occupée par la rébellion Séléka depuis dimanche) - Bangui se rejoignent à Sibut.

 

"Population terrée chez elle"

 

"Une bonne partie de la population s'est terrée chez elle en entendant les détonations, et de nombreux habitants se sont mis à fuir en direction des villages voisins (...) voyant arriver ceux de Dékoa, (localité) voisine de Kaga Bandoro", a ajouté la source militaire.

 

Kaga Bandoro est le quatrième chef-lieu de préfecture du pays à être attaqué et occupé par la rébellion, après Ndélé (nord), Bria (centre), et Bambari (centre sud).

 

Face à la rébellion, l'armée régulière, sous-équipée, démotivée et mal organisée, a démontré sa faible capacité de riposte, en particulier au moment de la prise de Bambari en à peine quelques heures, qui était pourtant l'une de ses places-fortes.

 

Les soldats tchadiens, dont le nombre n'est pas précisé, arrivés en renfort au milieu de la semaine dernière en Centrafrique sont en revanche rompus au combat. L'armée tchadienne avait déjà aidé François Bozizé à prendre le pouvoir en 2003 et à combattre des rébellions dans le nord de la Centrafrique en 2010.

 

Mardi soir, une partie des troupes tchadiennes basées à Sibut s'est déplacée en direction de Kaga Bandoro selon une source militaire centrafricaine, qui a affirmé ne pas connaître la raison de ce déplacement.

 

Pourtant, dès le départ, celle-ci s'est présentée comme une "force d'interposition" et non d'attaque, et ne s'est pas opposée à la progression rapide de la rébellion.

 

Lundi, le Séléka a annoncé "l'arrêt de ses opérations" et demandé au président centrafricain un cessez-le-feu, seule condition posée par les rebelles à des négociations.

 

Dans le même temps, le gouvernement centrafricain s'était dit "disponible pour le dialogue à Libreville (prôné par les chefs d'Etat d'Afrique centrale vendredi, ndlr) dès que le retrait des rebelles des localités occupées sera effectif", sans évoquer l'idée d'un cessez-le-feu.

 

"Les rebelles, au lieu de se retirer, se sont emparés d'autres villes en violation flagrante de la décision des chefs d'Etat à Ndjaména, 24 heures seulement après le sommet", a déploré lundi le ministre de l'Administration du Territoire, Josué Binoua.

 

Le Séléka affirme avoir repris les armes pour réclamer l'application de différents accords de paix signés entre 2007 et 2011, qui prévoyaient notamment un programme de désarmement, de démobilisation et de réinsertion. Ces accords sont restés lettre morte depuis.

 

Vendredi, les chefs d'Etats d'Afrique centrale -dont François Bozizé- réunis à N'Djamena ont proposé des négociations "sans délai" à Libreville.

 

© 2012 AFP

 

 

 

NDLR : Sentant la fin prochaine de son pouvoir, Bozizé multiplie les réunions avec ses officiers généraux et officiers des FACA dont certaines sources lui prêtent l'intention de s'en servir comme bouclier humain dans le cas où SELEKA entrerait dans la capitale. Selon certaines informations, le général Antoine GAMBI, ministre des affaires étrangères, serait chargé d'annoncer ce mercredi que le funeste projet de modification constitutionnelle pour permettre à Bozizé de rester au pouvoir après 2016 ne serait plus à l'ordre du jour. Cette annonce serait destinée à couper l'herbe sous les pieds de l'opposition politique et des rebelles de SELEKA mais Bozizé semble oublier que tout cela est bien trop tard et prouve bien qu'il avait bel et bien initialement l'intention de tripatouiller la constitution.

Toujours selon nos informations, SELEKA n'aurait pas l'intention de porter la bataille dans la ville de Bangui comme le voudrait Bozizé qui a déjà lui, fait ramener ldans la capitale le peu d'armes lourdes qui restaient encore aux FACA en provinces à cet effet.   

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25 décembre 2012 2 25 /12 /décembre /2012 21:05

 

 

 

Carte RCA avancée rebelles


RFI  mardi 25 décembre 2012

 

En République centrafricaine, la trêve annoncée hier lundi par la coalition Séléka n'aura pas duré 24 heures. La rébellion est entrée ce mardi matin 25 décembre dans Kaga Bandoro, une importante ville à environ 300 kilomètres au nord de Bangui. Chaque camp s'accuse mutuellement d'avoir lancé l'attaque.


Comme après chaque accrochage, les liaisons téléphoniques ont été coupées à Kaga Bandoro. Difficile alors de vérifier qui a provoqué les hostilités. Selon les autorités, les Forces armées centrafricaines (FACA) ont gardé leurs positions et n'ont fait que se défendre. Le directeur général de la presse présidentielle accuse la coalition rebelle de défier les chefs d'Etat de la communauté d'Afrique centrale qui ont appelé à des négociations « sans délai » à Libreville.


Mais la rébellion, elle, affirme qu'une colonne FACA l'a attaquée sur la route entre Kaga Bandoro et Ndélé. D'après son porte-parole, l'alliance Séléka a intercepté et récupéré des véhicules militaires sans grande résistance. Selon plusieurs sources, la plupart des éléments FACA avaient d'ailleurs quitté la ville dès lundi soir. En fin de matinée, Kaga Bandoro était sous contrôle des rebelles, qui ont installé des barrages aux entrées de la ville.

 

 

« Au moment où on observe la trêve, [les FACA] progressent. Donc on ne peut pas rester les bras croisés ».


Colonel Christian Narkoyo  Porte-parole de l'alliance Séléka

 


A peine annoncée, la trêve de Noël n'aura donc pas duré, même si chaque camp se dit prêt au dialogue. Mais à Bangui, le régime est sous tension. Le président François Bozizé a longuement réuni les responsables militaires pour faire le point sur la situation.

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