RFI mardi 25 décembre 2012
En République centrafricaine, la trêve annoncée hier lundi par la coalition Séléka n'aura pas duré 24 heures. La rébellion est entrée ce mardi matin 25 décembre dans Kaga Bandoro, une importante ville à environ 300 kilomètres au nord de Bangui. Chaque camp s'accuse mutuellement d'avoir lancé l'attaque.
Comme après chaque accrochage, les liaisons téléphoniques ont été coupées à Kaga Bandoro. Difficile alors de vérifier qui a provoqué les hostilités. Selon les autorités, les Forces armées centrafricaines (FACA) ont gardé leurs positions et n'ont fait que se défendre. Le directeur général de la presse présidentielle accuse la coalition rebelle de défier les chefs d'Etat de la communauté d'Afrique centrale qui ont appelé à des négociations « sans délai » à Libreville.
Mais la rébellion, elle, affirme qu'une colonne FACA l'a attaquée sur la route entre Kaga Bandoro et Ndélé. D'après son porte-parole, l'alliance Séléka a intercepté et récupéré des véhicules militaires sans grande résistance. Selon plusieurs sources, la plupart des éléments FACA avaient d'ailleurs quitté la ville dès lundi soir. En fin de matinée, Kaga Bandoro était sous contrôle des rebelles, qui ont installé des barrages aux entrées de la ville.
« Au moment où on observe la trêve, [les FACA] progressent. Donc on ne peut pas rester les bras croisés ».
Colonel Christian Narkoyo Porte-parole de l'alliance Séléka
A peine annoncée, la trêve de Noël n'aura donc pas duré, même si chaque camp se dit prêt au dialogue. Mais à Bangui, le régime est sous tension. Le président François Bozizé a longuement réuni les responsables militaires pour faire le point sur la situation.