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19 juin 2008 4 19 /06 /juin /2008 01:21


(Walfadjiri 18/06/2008)

 

Les bases françaises pré-positionnées en Afrique ne vont pas être démantelées. Elles vont être réorganisées en les adaptant avec les organisations sous-régionales. C’est le principal enseignement que l’on peut tirer du Livre Blanc sur la Défense et la Sécurité nationale de la France, rendu public hier par le président Nicolas Sarkozy dans un discours de 13 pages.

(Correspondant) - Le Livre Blanc sur la défense et la sécurité nationale de la France ne va pas créer une révolution dans les rapports militaires entre la France et certains pays africains où ses forces armées sont pré-positionnées. En effet, la commission chargée de rédiger le Livre blanc en question dont le contenu a été rendu public hier, n’entrevoit pas le démantèlement des bases françaises africaines. Elle préconise plutôt une réorganisation, d’ailleurs plusieurs fois défendue par les plus hautes autorités françaises. En conséquence, les interventions tant critiquées ne vont pas non plus cesser, même si elles se feront beaucoup plus dans le cadre européen.


Tout de même, la France se réserve le droit d’intervenir solitairement si ses intérêts stratégiques vitaux sont en jeu. Alors ‘la France entretiendra en permanence la capacité d’action extérieure nécessaire à la défense de ses intérêts de sécurité et à ses responsabilités’, écrit la commission. Pour ces experts, ‘la France devra pouvoir concentrer ses capacités sur l’axe allant des approches occidentales du territoire jusqu’à la Méditerranée, au Golfe et à l’océan indien, tout en conservant une capacité d’action sur la façade occidentale de l’Afrique, dans la bande sahélienne, ainsi qu’outre-mer’. Et cette face atlantique passe par Dakar, Gabon et Djibouti puisque la base militaire française en Côte d’Ivoire est appelée à disparaître. D’ailleurs, le Livre Blanc parle dans ce sens quand il dit que ‘ce choix comporte par ailleurs une réduction de notre dispositif pré-positionné par rapport à la situation actuelle et son évolution vers des capacités de coopération adaptées conformément aux objectifs décrits ci-dessus dans la fonction stratégique prévention’.

 
En ce qui concerne l’Afrique au sud du Sahara, l’organisation de la présence militaire de la France va calquer sur les organisations sous-régionales. C’est dans ce cadre que l’Union africaine, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), la Communauté de développement d’Afrique australe (Sadec), la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (Ceeac) et l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad) pour l’Afrique orientale vont devenir des partenaires à part entière de la France. Si les autorités françaises tiennent tant à leur présence militaire, c’est qu’elles considèrent que ‘la France et l’Europe ne peuvent se désintéresser du continent qui leur est le plus proche’. Il ne s’agit pas simplement de proximité, mais également à ses nombreux ‘atouts’, son ‘potentiel humain et économique considérable’. D’ailleurs les experts, qui ont rédigé le Livre Blanc, projettent sérieusement qu’à ‘long terme, ces capacités pourraient lui permettre de figurer parmi les acteurs de premier plan de la croissance économique et de la sécurité mondiales’.


‘Néanmoins, font remarquer les auteurs, la poursuite de l’essor démographique, la faiblesse des structures étatiques et la mauvaise gouvernance risquent de freiner encore longtemps le développement et une répartition équitable de ses gains’. Ce qui peut compromettre ‘la sécurité en Afrique’ à cause ‘des conditions de vie liées à l’urbanisation croissante, à l’absence de structures sanitaires appropriées, à la raréfaction des ressources alimentaires locales’. Sans compter ‘le réchauffement climatique (qui) aggrave cette situation’.
Ce sont toutes ces raisons qui font que ‘la France et l’Europe doivent contribuer à la lutte contre la dégradation de ces conditions, afin de juguler les mouvements migratoires poussés par la détresse économique et sociale’ dont l’une des conséquences sera l’accentuation des migrations vers l’Europe.


Au-delà des partenariats sous-régionaux : On pense à contenir l’’invasion’ asiatique
D’autres raisons sont indiquées pour maintenir des forces pré-positionnées en Afrique afin de mieux aider le continent qui ‘aspire à disposer de ses propres capacités de règlement des différends, de prévention des crises et de maintien de la paix’. Et la commission chargée de la rédaction du Livre Blanc est convaincue que ‘la France et l’Europe ont un intérêt majeur à contribuer à l’établissement de ces moyens. A cette fin, elles doivent continuer d’accompagner les efforts de l’Union africaine, des organisations régionales et des pays africains eux-mêmes’. Surtout que ‘Les problèmes de l’Afrique ont des incidences directes sur nos intérêts : immigration clandestine, radicalisation religieuse en terrain musulman et développement de sectes fondamentalistes en terrain chrétien, implantation des groupes terroristes se réclamant d’Al-Qaida, apparition de nouvelles routes de la drogue, trafics d’armes illicites, réseaux de prolifération, blanchiment d’argent et risques sanitaires. La bande sahélienne, de l’Atlantique à la Somalie, apparaît comme le lieu géométrique de ces menaces imbriquées et, à ce titre, appelle une vigilance et un investissement spécifiques dans la durée’, lit-on dans le Livre Blanc sur la Défense et la Sécurité nationale.

 
Les experts indiquent que ce tableau noir de l’Afrique cache un autre plus reluisant comme ‘ses richesses vitales pour l’économie mondiale ; sa jeunesse (qui) est une chance ; de nouvelles générations, qu’il faut encourager, accèdent aux responsabilités économiques et politiques’.Ce qui explique ‘l’expansion et l’influence croissantes des pays du Moyen-Orient et de l’Asie en Afrique, attirés par les ressources et le potentiel africains’.


Moustapha BARRY


Wal.sn 18/06/08

© Copyright Walfadjiri

 

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17 juin 2008 2 17 /06 /juin /2008 05:47

 

L’armée française ne déprime pas du tout. Non, non, non. Elle aime toujours l’Afrique et s’y balader. Et en tire de son action un bilan « globalement positif », comme en atteste le débat qui a eu lieu lundi 9 juin à l’IHEDN, à Paris.

 

Le lundi à l’institut des hautes études de la défense nationale (IHEDN), installé dans la cossue école militaire de Paris, ce n’est jamais ravioli. Tous les premiers lundis du mois, c’est débat. Avec ce 9 juin, un thème fort distrayant : « La France en Afrique : présence, coopérations, opérations ». Comprendre l’armée française, on est entre képis et gens polis. Avec un discours bien rôdé. Au général Labaye, tout frais patron de l’institut, le soin de dérider un peu l’assistance. Retransmis en visio-conférence (et en direct) vers la Réunion, la conférence ne semble pas y avoir attiré les foules. Un écran montre un amphi vide, et six clampins regroupés au premier rang. Rire de la salle. « Vos questions seront sans doute nombreuses », glisse le général. Re-rires. Au général Beth, directeur de la coopération militaire et de défense (rattaché au Quai d’Orsay) le soin de les endormir, « en utilisant le moins possible la langue de bois ». Mais diffuser les vapeurs de Morphée a ses petits désagréments. On s’oublie vite. Et l’on dresse un bilan guère reluisant de la situation.

 

En pérorant sur la grande demande de formations émanant des gouvernements africains, l’ami haut gradé relève les différentes carences du secteur. Au Darfour par exemple, où l’Eufor et la France a le plus grand mal « à recruter les 6 000 gendarmes nécessaires ». Ou les différents ratés, toujours au Darfour que rencontrent les missions françaises « faute de sous-officiers africains bien formés ». Bref ça grince. Mais les Africains y mettent du leur. Huit projets d’école sont dans les tuyaux : deux au Gabon, indéfectible compagnon, une au Congo Brazzaville, en Éthiopie, à Madagascar et au Cameroun. Autre désagrément de l’assoupissement, le réveil, toujours difficile. Aux questions multiples de l’Assemblée, l’étoilé Beth a servi des réponses donnant au bilan français des contours encore plus pâteux. Et une vision politique fort éclairante.

 

« À l’africaine »

 

La Côte d’Ivoire, qui attend un scrutin depuis l’an 2005. « Les élections sont attendues d’ici à fin de l’année. Si Dieu veut. Mais l’on mise plutôt sur 2009 ». Le bidasse défend pourtant son naturel optimiste, et le prouve. En saluant la transition « démocratique du pouvoir au Togo en 2005, et ce grâce au grand rôle joué par l’armée ». Une vision originale des choses. Pour rappel, de 1967 à sa mort en février, Gnassingbé Eyadéma, grand ami du président Chirac, règne sans partage. Et c’est son fiston, Faure, qui lui succède, après des élections brillamment remportées, des urnes volées, et une centaine de cadavres. Quant à l’armée, chapeautée par Kpatcha Gnassingbe, fils du défunt président et frère du nouveau, elle a très bien encadré la succession, il s’entend. « Enfin, concède le général, cela s’est passé à l’africaine ». Merci pour eux.

 

Et pour finir un petit mot sur l’instable Centrafrique, où loge toujours l’armée française officiellement, et à l’occasion les commandos d’opérations spéciales (COS). « Avant on devait y intervenir tous les six mois, depuis 2002, nous n’y sommes pas intervenus ». Ce n’est pas beau de mentir. Comme l’a largement relayé la presse française, dont Bakchich, en décembre 2006, aviations et commando ont largement aidé le président général Bozizé à reprendre la ville de Birao aux mains des rebelles.

« La Centrafrique reste un élément de désolation permanent », conclut tout de même le général pas si Beth. Mensonge avoué à demi-pardonné, soldat.

 

Mardi 17 juin par Xavier Monnier Bakchich

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16 juin 2008 1 16 /06 /juin /2008 04:29

 

LEMONDE.FR avec AFP | 15.06.08 | 19h38

 

Alors que les rebelles tchadiens ont repris ces derniers jours leur offensive vers la capitale, N'Djamena, Bernard Kouchner a très nettement pris ses distances avec ce conflit, dimanche 16 juin à Abidjan."Il n'y a pas de position de la France à entretenir. C'est un général irlandais qui commande l'Eufor (la force européenne chargée de protéger les réfugiés), avec dix-sept nations", dont la France, a répondu le chef de la diplomatie française à la question d'un journaliste sur la position de Paris dans la crise tchadienne. "La France n'est pas intervenue et n'interviendra plus", a-t-il ajouté lors de cette conférence de presse marquant la fin de sa visite en Côte d'Ivoire.


Or Paris avait fourni un appui décisif - sans toutefois intervenir directement - en février au président Idriss Deby, encerclé dans son palais à N'Djamena lors d'une offensive rebelle. Les soldats français présents au Tchad depuis 1986 dans le cadre de l'opération Epervier n'avaient pas alors utilisés leurs avions et hélicoptères, mais avaient sanctuarisé et défendu l'aéroport, permettant ainsi aux forces gouvernementales tchadiennes de pilonner les rebelles et d'être ravitaillées.

 

Bernard Kouchner a par ailleurs démenti la progression des rebelles vers la capitale tchadienne, citant "les forces de l'Eufor (...) qui ont démenti cela". Les rebelles du Tchad, qui ont lancé mercredi depuis le Soudan une offensive dans l'est, ont occupé quelques heures samedi la ville de Goz Beida, à 75 km à l'intérieur des terres. Dimanche à la mi-journée, ils ont annoncé avoir pris le contrôle de la localité d'Am-Dam, certes plus à l'ouest, mais distante de 600 km de N'Djamena, leur objectif. Leurs annonces d'une forte progression avaient été qualifiées vendredi de "campagne d'intoxication dénuée de tout fondement" par le gouvernement. Vendredi également, les rebelles avaient demandé à la France de cesser ses missions aériennes de "renseignement" menées dans le cadre de l'opération Epervier, et menacé de prendre ses avions "pour cible".

 

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13 juin 2008 5 13 /06 /juin /2008 21:23

 

LEMONDE.FR avec AFP | 13.06.08 | 20h50  •  Mis à jour le 13.06.08 | 20h50

 

Les rebelles du Tchad, qui ont déclenché mercredi une offensive dans l'est du pays, ont demandé, vendredi 13 juin à la France, de cesser ses missions de "renseignement", sous peine de prendre ses avions pour cible. Ali Gueddei, le porte-parole de l'Alliance nationale, qui s'oppose au régime du président Idriss Déby, a déclaré que "les forces armées de l'opposition" étaient favorables à la mission de l'Eufor de protection des populations civiles, mais que "la France a dénaturé la mission de l'Eufor (...) par son comportement" dans le cadre de la mission Epervier.

 

La France menait des opérations de reconnaissance pour vérifier les affirmations des rebelles, qui déclarent avoir largement pénétré dans le pays et rouler vers N'Djamena. Les autorités démentent et dénoncent une "campagne d'intoxication dénuée de tout fondement". En février, lors de la précédente offensive des rebelles sur la capitale tchadienne, la France avait été accusée d'ingérence, soupçonnée d'avoir soutenue l'armée tchadienne.

 

La France est présente au Tchad depuis 1986 dans le cadre de l'opération Epervier, avec des moyens terrestres et aériens. Elle fournit le gros des troupes de l'Eufor, force européenne déployée dans l'est du Tchad et le nord-est de la Centrafrique pour protéger les réfugiés du Darfour voisin, ainsi que les populations tchadiennes et centrafricaines déplacées, soit au total 450 000 personnes.


La nouvelle rébellion au Tchad place l’Eufor sur le qui-vive

 

L'Eufor, la force de sécurité européenne stationnée dans l'est du Tchad, est sur le qui-vive au lendemain de l'annonce par la guérilla du lancement dans cette région d'une nouvelle offensive contre le régime décadent du président Idriss Déby.

 

vendredi 13 juin 2008, Reuters à 17:59 - Chargée de protéger tout à la fois les civils tchadiens déplacés par le débordement du conflit au Darfour, les réfugiés ayant fui la province soudanaise en guerre et les organisations humanitaires qui en prennent soin, l'Eufor a multiplié vendredi ses patrouilles autour des camps abritant les populations dont elle a la responsabilité.

 

De leur côté, les travailleurs humanitaires ont restreint leurs déplacements sur le terrain par précaution. A Goz-Beïda, ou est basé le contingent irlandais de l'Eufor, l'ONG Oxfam dit avoir suspendu tout déplacement "parce que la situation en matière de sécurité n'est pas claire".

 

Certains vols humanitaires prévus vendredi vers Goz-Beïda ont en outre été annulés après l'annonce par les rebelles de l'Alliance nationale du déclenchement de leur offensive dans cette même région du Ouaddaï, ou ils affirment avoir abattu un hélicoptère de l'armée tchadienne et en avoir endommagé un autre.

 

L'armée tchadienne a seulement admis qu'un de ses appareils de fabrication russe Mi-24 avait dû faire un atterrissage forcé à la suite de problèmes techniques durant un vol d'entraînement, mais un officier irlandais de l'Eufor a confirmé à Reuters qu'un appareil avait été abattu et un autre endommagé par des tirs au sol.

 

Le gouvernement tchadien a présenté comme pure propagande les déclarations de l'Alliance nationale affirmant que quatre colonnes armées rebelles avaient progressé en profondeur en vue d'atteindre N'Djamena, mais il a fait état de "mercenaires à la solde du Soudan" ayant franchi la frontière tchadienne mercredi.

 

SURVOLS D'AVIONS FRANÇAIS ?

 

En février dernier, les rebelles avaient réussi à atteindre N'Djamena et à assiéger le président tchadien dans son palais avant de battre en retraite lorsque la France, qui dispose de troupes et d'avions au Tchad, lui avait témoigné son ferme soutien. Les affrontements avaient fait des centaines de morts.

 

Les rebelles ont adjuré la France, qui dispose aussi sur place de moyens de renseignement et de logistique, de ne pas intervenir cette fois pour soutenir Déby et l'ont exhortée à agir en médiateur pour favoriser une table ronde entre toutes les factions armées et civiles du pays.

La France n'a pas confirmé la nouvelle offensive rebelle. Jeudi, l'Alliance nationale avait fait état de survols "d'intimidation et de provocation" répétés de ses positions par des avions de combat français. Paris n'a pas réagi à cette accusation.

 

Abderaman Koulamallah, porte-parole de l'Alliance, a affirmé à Reuters qu'elle était prête à suspendre son offensive si la France et l'Union européenne contraignaient Déby au dialogue: "Si la France et l'Union européenne s'impliquent pour garantir un accord, nous sommes prêts à ne pas faire la guerre."

 

On s'attendait généralement à une nouvelle offensive rebelle contre Déby - lui-même parvenu au pouvoir par la force en 1990 - depuis l'attaque de Khartoum par des rebelles darfouris le mois dernier. Le Soudan et le Tchad, qui ont signé en mars à Dakar un éphémère accord de non agression, s'accusent chacun d'entretenir l'insurrection sur le territoire de l'autre.

 

Version française Marc Delteil

 

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9 juin 2008 1 09 /06 /juin /2008 15:42

 

Propos recueillis à Abéché par Thierry Oberlé Le Figaro


09/06/2008 |

.

Chef des opérations au Tchad, le général français Jean-Philippe Ganascia tire un premier bilan de son action à la tête des troupes européennes.

 

Déployés à la frontière du Darfour avec l'appui des Nations unies pour venir en aide aux réfugiés et aux déplacés, les militaires de l'Eufor font la police aux confins du Tchad, du Soudan et de la Centrafrique.

 

LE FIGARO. Comment comptez-vous combattre l'insécurité qui se développe dans l'est tchadien ?


Général Jean-Philippe GANASCIA. Nous ne pouvons installer un bodyguard derrière chaque humanitaire. Notre devoir de sécurisation est collectif et non pas individuel et concerne avant tout les réfugiés et les populations déplacées. Nous allons cependant adapter notre dispositif pour intégrer les ONG qui en font la demande dans nos convois. Nous allons aussi ouvrir un parapluie sécuritaire pour stabiliser les zones à risques. Mais nous ne pouvons pas nous substituer au gouvernement tchadien et nous n'avons pas vocation à désarmer les habitants d'un pays aux coutumes guerrières.

 

Quels enseignements tirez-vous au cinquième mois de votre installation au Tchad ?


Il y a un décalage entre ce qui a contribué à la conception des forces qui sont déployées ici et la réalité. Le contexte a énormément changé. Il n'y a plus de grands rezzous (attaques) contre les villages, ni de groupes venus de l'est pour aller à l'ouest. La situation est calme en dépit de l'instabilité. Le plus difficile est de cerner une menace avant tout liée au banditisme. Nous devons réadapter au quotidien nos modes d'action pour contrecarrer les coupeurs de route tout en restant dans le cadre qui nous a été fixé.

 

N'y a-t-il pas un risque de confusion entre action militaire et humanitaire ?


L'Eufor n'est pas venue avec un budget consacré à l'action humanitaire. Trois pays qui participent à la force ont en revanche l'intention de prendre des initiatives locales en passant par le filtre de l'état-major de l'Eufor et en harmonie avec les ONG. L'Eufor ne rentrera pas dans un monde qui n'est pas le sien. C'est une force qui mène des actions militaires dans un cadre humanitaire.

 

Quelle sera votre attitude en cas de conflit ouvert entre le Soudan et le Tchad ?

 
S'il y a la guerre, le mandat de l'Eufor s'arrête, mais je ne crois pas à cette hypothèse.

 

Quel est l'avenir de l'Eufor ?


Nous sommes une force transitoire au mandat d'un an voté par les Nations unies. Une évaluation va être effectuée à mi-parcours en septembre durant la présidence française de l'UE. Des pistes sont déjà à l'étude. Il n'y aura pas d'Eufor 2, mais sans doute un autre mandat avec une autre force.

 

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5 juin 2008 4 05 /06 /juin /2008 00:57

 

De notre envoyé spécial à Abéché, Thierry Oberlé Le Figaro 04/06/2008 | Mise à jour : 23:11 |

 

Déployée depuis le mois de mars dans l'est du Tchad pour protéger les réfugiés du Darfour, l'Eufor patrouille maintenant à la frontière soudanaise.

 

On le remarque à peine sous la tente climatisée. Seuls ses pieds et l'une de ses mains enserrés dans des pansements dépassent de son drap. Ibrahim Mustapha, 9 ans, lutte contre la mort sur un lit de l'hôpital italien de l'Eufor à Abéché. Un éclat de métal voyage dans son thorax près des poumons. L'enfant tchadien a ramassé une roquette au bord d'une route près de Goz Beïda, dans une zone où circulent les pick-up surchargés d'hommes et d'armes des forces loyalistes et rebelles. L'engin a explosé.

 

Ibrahim crache du sang. Son frère aîné vient lui rendre visite avant de signer une décharge autorisant les médecins militaires à l'opérer si une intervention de la dernière chance devenait possible. Fataliste, il aurait préféré confier le sort du gamin «entre les mains de Dieu». Ici, dans cette nature hostile, la mort est acceptée avec résignation. À son départ, la souffrance d'Ibrahim se mue en rage. Il arrache ses bandages, mord les infirmiers militaires, hurle jusqu'à épuisement. Dans son village proche de la frontière soudanaise, les voisins lui ont raconté avant son évacuation qu'il avait été victime d'une bombe posée volontairement par les soldats blancs pour tuer les enfants.

 

Sans état d'âme

 

L'hôpital est installé temporairement à proximité de la piste de l'aéroport d'où décollent les hélicoptères tchadiens en quête de cibles rebelles. Il donne sur le camp français de l'opération «Épervier» qui abrite aussi dans des Algecos le poste provisoire de commandement de l'Eufor. L'armada européenne s'est greffée sans état d'âme sur le dispositif français mis en place en 1986 pour contrecarrer les poussées libyennes. Les deux forces aux missions distinctes se rendent des services et échangent des renseignements sans se livrer à un mélange des genres, assurent leurs chefs respectifs. C'est que la mission européenne a tout à construire. Il faut aménager dans l'urgence des sites avec des milliers de tonnes de ciment, forer des puits, poser un réseau de dix kilomètres de fibres optiques. Être prêt à affronter la saison des pluies qui débute dans quelques jours avec son lot d'inondations et de pistes embourbées.

 

La crainte d'une escalade

 

À Abéché, le «star camp» la base logistique française de l'Eufor a émergé de la rocaille un peu à la périphérie de la ville. À l'heure de la sieste, la température peut monter à 46° degrés sous abri, il n'y a pas de filet antichaleur et les toilettes fonctionnent mal. À deux pas de là, des soldats finlandais chargés de protéger les lieux disposent, en vertu de règles d'engagement spécifiques aux pays scandinaves, de tout le confort. Tout comme les Autrichiens des forces spéciales dont le quartier général est dissimulé derrière des palissades en plein centre-ville.

 

L'Eufor a déployé en trois mois deux tiers de ses effectifs, soit 2 400 hommes sur un total de 3 700. Une présence qui inquiète plus qu'elle ne rassure la population d'Abéché convaincue d'assister à une escalade militaire. «Les habitants sont effrayés par la présence des soldats blancs au marché. Ils craignent une escalade», assure un père jésuite de la mission catholique qui assiste depuis plusieurs années à la montée des troubles dans la région.

 

Les colonnes de l'Eufor ont effectué 1 380 kilomètres de pistes pour relier N'Djamena à Abéché. Elles transportaient du matériel lourd arrivé d'Europe via le port de Douala au Cameroun. Celle du colonel Frédéric Garnier a mis dix jours pour atteindre Farchana, sa destination finale. Trois bataillons se partagent le terrain des sables de la région désertique de Bahaï au nord jusqu'aux confins de la République centrafricaine au sud. Leur mission ? Stabiliser l'est du Tchad, autrement dit un territoire de la taille de près de la moitié de la France. Les patrouilles doivent protéger les réfugiés et les populations de déplacés et assurer la libre circulation dans la zone. Un défi à réaliser dans un contexte plutôt mouvant. L'Eufor n'a pu prévenir le meurtre de Pascal Marlinge, un Français de l'ONG Save the children tué le 1er mai au cours du vol de son véhicule, ni contribuer à l'arrestation de son assassin.

 

Lancée pour répondre à l'émotion suscitée par la crise du Darfour, l'Eufor a été en partie créée pour répondre aux attaques des Janjawids, les cavaliers arabes soudanais. Il s'agissait de protéger les réfugiés du Darfour et les populations tchadiennes contre un ennemi extérieur. Mais les incursions, les affrontements ethniques qui ont poussé près de 200 000 Tchadiens à abandonner leurs maisons ont cessé faute de villages tchadiens à piller. Aujourd'hui, c'est le banditisme qui entretient d'abord les périls.

 

Fragilisés par la déstabilisation générale de la zone, les représentants du pouvoir central ne sanctionnent pas les coupeurs de route pourtant connus des habitants. À l'impunité s'ajoute l'atomisation. Le janjawid est devenu un terme générique qui désigne tout individu armé circulant à cheval. Il peut être arabe, soudanais, tchadien, lié à une rébellion ou aux forces de l'ordre, simple brigand ou cavalier de l'Apocalypse. Pour l'Eufor, il représente une menace volatile. «On fait la police. Ce n'est pas une mission à laquelle on s'attendait au départ. On a un peu l'impression d'avoir un marteau et une enclume pour tuer une mouche», résume le colonel Frédéric Garnier qui dirige le bataillon de Farchana composé de marsouins.

 

«Cadeau, cadeau»

 

La radio grésille dans sa voiture lancée sur une piste proche de la frontière soudanaise. «Trois janjawids repérés dans le secteur de Djebel Andadja. Allons tenter d'entrer en contact», indique une patrouille. Le groupe armé prend la fuite à l'approche des soldats français. «Notre rôle est dissuasif. Nous sommes là pour nous montrer», commente le colonel.

 

Sur la route, les enfants tchadiens saluent le passage de son convoi par des «O.K. ! O.K. !» ; les jeunes réfugiés du Darfour par des «Cadeau ! Cadeau !». Dans le village fantôme de Goz Merem errent quelques habitants en haillons. Le regroupement de huttes en paille a été déserté voilà deux ans à la suite de l'incursion meurtrière de cavaliers armés. Envoyé en éclaireur par leurs familles, un vieux couple est venu voir si un retour est possible. Il se dit rassuré par le passage des soldats européens. Le soir au bivouac, le colonel explique : «On ne va pas résoudre par un coup de baguette magique l'insécurité dans l'est du Tchad, mais si à notre départ on a contribué à inverser la tendance pour que les choses s'arrangent, on ne sera pas venus pour rien.»

 

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3 juin 2008 2 03 /06 /juin /2008 23:38

 

Les mois d'avril et mai ont vu une montée en puissance de l'opération européenne Eufor Tchad/RCA , avec l'arrivée, mi-avril, des premiers hélicoptères français. L'ensemble des hélicoptères sera à terme rassemblé au sein d'un bataillon multinational de l'Aviation légère, basé au camp des Etoiles d'Abéché, quartier général avancé de l'Eufor.

 

Le parc sera composé d'engins français et polonais et des discussions sont actuellement en cours avec la Russie pour une éventuelle participation d'un détachement d'hélicoptères russes. L'Eufor s'appuiera sur 11 hélicoptères de types Puma, Gazelle et MI 17, servis par environ 280 personnes, auxquels pourraient s'ajouter 4 hélicoptères russes MI 8 et 120 militaires russes. Cet apport en capacités aériennes est essentiel au bon déroulement des opérations, sur une zone d'action représentant plus de deux fois la superficie de la France.

 

Fin avril, sont arrivés les premiers éléments du bataillon logistique (BATLOG), également à Abéché au Camp des Etoiles. 200 soldats logisticiens, qui seront chargés de soutenir les militaires déployés dans la zone d'opérations de l'Eufor, dans l'est du pays le long de la frontière avec le Soudan.

 

Enfin, le Bataillon multinational Sud (BMN-S) de Goz Beida, armé par les Irlandais, terminera son déploiement mi-juin, et accueillera, à terme, environ 600 soldats. Le BMN-S est le deuxième bataillon multinational à être opérationnel, après la mise en place, en mars, du BMN-Centre de Forchana, armé essentiellement par les troupes de marine français.

Plus de 2700 hommes sont déjà sur le terrain, au Tchad et en RCA.

 

Cynthia Glock


Ministère de la Défense


http://gouvactu.adminet.fr/eufor-tchad-rca-possible-participation-d-helicopteres-russes-synd0018553.html

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3 juin 2008 2 03 /06 /juin /2008 23:34

Anthony Bouthelier président délégué du Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN)



 

LE MONDE | 03.06.08 | 13h38  •  Mis à jour le 03.06.08 | 13h38

 

Anthony Bouthelier, vous êtes président délégué du Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN) qui regroupe la plupart des chefs d'entreprises françaises présentes sur le continent. Vous venez de prendre position en faveur de la transparence des revenus des chefs d'Etat africains. Pourquoi ?

 

Tout entrepreneur gère des risques. Il a besoin d'une visibilité qui dépend de l'existence d'un Etat de droit. Or 400 milliards de dollars ont été détournés d'Afrique depuis trente ans selon l'ONU.

Les entreprises sont parmi les premières victimes de la corruption. Contrairement aux dirigeants d'Asie qui investissent dans leur pays l'argent dérobé, les présidents prédateurs africains envoient leur fortune à l'étranger. En montrant qu'ils n'ont pas confiance en leur propre pays, ils adressent un message très négatif aux investisseurs.


Les contribuables des pays riches n'acceptent plus de payer les frasques immobilières de potentats qui réclament en même temps des remises de dette. On ne peut plus attendre leur mort pour connaître leur fortune et la restituer à leur pays.

 

En quoi cela concerne-t-il les entreprises françaises établies en Afrique ?

 

Le fait que la France aide certains prédateurs africains la rend très impopulaire parmi les populations africaines. Cette impopularité risque de se retourner contre nos entreprises. Nous ne sommes pas complices des kleptocrates africains. Nos investissements se font à long terme, indépendamment du calendrier politique. La longévité de certains dirigeants n'est pas un facteur de stabilité comme on le prétend. Elle fabrique de la fragilité économique et de l'exaspération sociale.

 

Vos concurrents chinois ne s'embarrassent pas de telles précautions.

 

L'Afrique va moins mal sur le plan macro-économique et les Chinois sont les bienvenus pour soutenir cette croissance. La hausse des matières premières pourrait permettre à certains Etats africains de se payer un Etat de droit. Mais des chefs d'entreprise nous disent : "On n'y va pas car c'est trop pourri." Pour ces raisons, les Africains sont peut-être en train de rater le coche.

 

Le soutien français à certains dirigeants est souvent justifié par la défense des intérêts des entreprises françaises. Pourquoi le remettre en cause ?

 

La politique française en Afrique est parfois contre-productive pour les entreprises. L'essentiel des investissements français se fait aujourd'hui hors de l'Afrique francophone. Le soutien politique ne favorise pas nécessairement les affaires. Il nous aliène des populations dont nous avons besoin qu'elles nous acceptent. Quant à la politique d'aide publique au développement, elle a complètement échoué. Nous parviendrions à un meilleur résultat si nous pouvions nous concerter en amont avec l'Etat sur les choix d'investissements. Cela suppose une nouvelle répartition des rôles entre diplomates et entreprises.

 

Propos recueillis par Philippe Bernard

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20 mai 2008 2 20 /05 /mai /2008 21:40




 

20/05/08

 

Le 13 avril 2008, les premiers hélicoptères français de l'opération EUFOR Tchad / RCA sont arrivés à Douala (Cameroun). L'ensemble des hélicoptères sera rassemblé au sein d'un Bataillon multinational de l'Aviation Légère. Ce bataillon comprendra notamment 5 Puma et 4 Gazelle français. Il sera déployé au Camp des Etoiles à Abéché et comptera environ 400 militaires.

 

L'étendue de la zone de déploiement de l'EUFOR, un réseau routier impraticable pendant la saison des pluies, rendent nécessaire l'utilisation des moyens aériens.

 

Dans ce contexte, l'hélicoptère s'avère le moyen le plus adapté pour remplir des missions d'évacuation sanitaire et assurer un service de transport aérien durable au profit de la force garantissant ainsi sa liberté d'action.


Ministère de la Défense

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7 mai 2008 3 07 /05 /mai /2008 21:55



 

LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 07.05.08 | 20h52  •  Mis à jour le 07.05.08 | 20h52



Près de sept mois après leur dernière rencontre, Nicolas Sarkozy a reçu les 262 membres du groupe UMP de l'Assemblée nationale à l'Elysée, mercredi 7 mai, pour tenter de ramener le calme au sein de la majorité. Au menu de la réunion qui aura duré près de deux heures, selon plusieurs participants, des discussions sur plusieurs réformes gouvernementales, notamment celle sur les institutions, mais aussi des attaques en règle contre Jacques Chirac, accusé d'avoir "mal gouverné le pays", et contre plusieurs organes de presse.

 

"J'ai eu l'impression que c'était un discours de campagne électorale. Cela ressemblait plus à un rassemblement de militants qu'à un rassemblement d'élus avec le président", a résumé le député Jacques Le Guen. "Le président a la pêche, il est toujours en campagne", a renchéri son collègue Jacques Myard, alors que selon Jean-Pierre Grand, le chef de l'Etat a raillé son prédécesseur en lançant devant les parlementaires : "Moi, j'ai été élu dès la première fois".

 

"SON MESSAGE, C'ÉTAIT : 'JE NE SUIS PAS AIDÉ PAR LA PRESSE'"

 

Outre l'ancien président, la presse a été la cible du président de la République. "Il a fait une charge très importante contre la presse en disant que dans un pays où il n'y a plus d'opposition, la presse s'attribue la fonction d'opposition", a déclaré Marie-Anne Montchamp. "Son message, c'était en gros : 'je ne suis pas aidé par la presse'", a rapporté un autre participant, cité anonymement par l'AFP. Le président en voudrait à ceux qui n'ont pas assez relayé la condamnation de Ségolène Royal à verser des arriérés de salaires à d'ex-collaboratrices, notamment l'Agence France-Presse, Le Parisien et L'Express, mais aussi à Marianne, coupable d'avoir titré sur une photo du président, "Putain, 4 ans...", et le JDD.fr, qui aurait évité de publier un sondage plus positif que les autres après son intervention télévisée. 

 

"Quand on pense que notre porte-parole [Frédéric Lefebvre] fait un communiqué sur Royal qui n'est pas repris par l'AFP... Imaginez si j'avais eu un problème de droit social ! La gauche aurait demandé ma démission", a-t-il dit, selon un député présent. M. Lefebvre s'était plaint au PDG de l'AFP, Pierre Louette, après qu'un communiqué sur l'affaire, diffusé le 1er mai par ses services, n'avait pas été repris. Les syndicats de l'AFP ont dénoncé "les pressions exercées" pour "discréditer la rédaction", affirmant que le communiqué de M. Lefebvre "n'avait aucun intérêt éditorial".

 

Selon certains participants, Nicolas Sarkozy a même ironisé sur le fait que, malgré les "attaques" dont il fait l'objet, il "fait vendre". "Quand je suis sur les couvertures, ça fait vendre. On a fait soixante-seize bouquins sur moi", aurait-il notamment déclaré. Le premier secrétaire du PS, François Hollande, a dénoncé une attitude qui  "n'est pas digne, ni de la fonction qu'il occupe ni du respect que l'on doit au pluralisme de la presse". "Son problème, ce n'est pas la presse ou l'opposition, c'est lui-même et sa politique", a-t-il ajouté.

 

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