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3 mars 2008 1 03 /03 /mars /2008 17:27
Sarko-copie-1.jpg
 
Selon une enquête LH2 pour Libération, le chef de l’Etat ne recueille que 37 % d’opinions positives (Reuters).
 
L’image de Nicolas Sarkozy se dégrade. 74% des Français estiment qu’il «ne se contrôle pas assez», selon notre sondage LH2.
 
Nathalie Raulin Libérationlundi 3 mars 2008
 
Nicolas Sarkozy a commis l’impardonnable : propulsé à l’Elysée, il est resté lui-même. Impérieux certes. Mais impulsif et tapageur. Fascinés un temps par la folle énergie du candidat UMP, les Français redoutent aujourd’hui l’erreur de casting. Pour eux, Sarkozy, c’est trop de luxe (de yacht, de jet, de cadeaux égyptiens), trop de beautés (de Cécilia, de Carlita) et pas assez de calme.
 
«Trop direct». Selon une enquête LH2 pour Libération, la défiance vis-à-vis du chef de l’Etat a battu un nouveau record, Nicolas Sarkozy ne recueillant fin février que 37 % d’opinions positives, soit une dégradation de 4 points par rapport à début février et de 17 points par rapport à début janvier. A contrario, les opinions négatives culminent, elles, à 59 %. Ce discrédit est sensible dans toutes les catégories politiques et sociales - à l’exception du cercle étroit des sympathisants UMP - et son ampleur est sans précédent.
 
Au regard des résultats de l’enquête LH2, l’impopularité du chef de l’Etat tient d’abord à sa façon d’être : ce que les Français reprochent avant tout à Nicolas Sarkozy, c’est qu’il ne fait pas, ou du moins pas assez, Président.
 
Les scores sont sans appel. 74 % des personnes interrogées estiment ainsi que le chef de l’Etat «ne se contrôle pas assez», 66 % lui reprochant d’être «trop direct avec les gens». Le «casse toi, pauv’con» dont Nicolas Sarkozy a gratifié un visiteur du Salon de l’agriculture qui refusait de lui serrer la main a ébranlé jusqu’à ses partisans : 65 % des sympathisants de l’UMP regrettent son manque de sang-froid.
 
Les craintes que les dirigeants du parti présidentiel exprimaient en coulisses la semaine dernière se trouvent de facto validées : la repartie du Président a bel et bien fait des dégâts jusque dans l’électorat de droite. D’autant plus qu’elle a brisé net la contre-offensive lancée quelques jours plus tôt par le gouvernement sur le thème du «trop c’est trop», qui, s’appuyant sur l’affaire du SMS, campait Nicolas Sarkozy en victime innocente de l’acharnement de médias «charognards», selon l’expression de la secrétaire d’Etat aux Droits de l’homme, Rama Yade.
 
Exhibitionnisme. Outre l’absence de contrôle, l’opinion épingle avec la même vigueur l’exhibitionnisme de Sarkozy : 73 % des personnes interrogées considèrent aujourd’hui que le président de la République «affiche trop sa vie privée», contre 63 % début janvier. A l’évidence, les récents efforts de discrétion du couple présidentiel n’ont pas permis de redresser la barre : les Français gardent en travers de la gorge les rebondissements de la «love story» élyséenne, entre flirt égyptien coûteux, voyages officiels goujatement expédiés (en Inde), remariage express et apparitions médiatiques répétées de la nouvelle première dame.
Le directeur des études politiques de l’institut LH2, François Miquet-Marty, analyse : «Ces deux critiques [sur le calme et sur la vie privé, ndlr] font mouche parce qu’elles induisent, chacune sur son registre, l’idée d’une inadéquation entre l’homme et sa fonction.» Ainsi, plus de la moitié des Français (55 %) estiment que Nicolas Sarkozy ne «respecte pas suffisamment» la fonction présidentielle. Plus grave, pour 54 % d’entre eux, ce ne sont pas les choix ou la stratégie du chef de l’état qui sont en cause, mais bien sa «personnalité».
Cette disqualification de l’homme est d’autant plus sévère qu’elle se nourrit des désillusions populaires. Les Français doutent désormais de l’efficacité des politiques engagées sur deux thèmes clés, l’augmentation du pouvoir d’achat (71 %) et la réduction du chômage (60 %). Seul bon point : la lutte contre l’insécurité, toujours perçue comme efficace (53 %). En clair, les Français aimaient Sarko, mais place Beauvau.
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3 mars 2008 1 03 /03 /mars /2008 17:10
char-fran-ais.jpg


C’est vrai que cette toile d’accords de défense entre la France et 8 pays d'Afrique, d’accords de coopération militaire technique avec une trentaine de pays, ainsi que ce réseau de 8 bases avec leurs 9 000 hommes et matériels prépositionnés, les facilités qu’elles offrent en matière de refuge, de soutien logistique, ou d’accueil de renforts ; c’est vrai que c’est un dispositif unique ! De toutes les anciennes puissances coloniales, la France aura été la seule à ne pas « 
décrocher » du continent et à garder un savoir-faire militaire « africain » qui lui est parfois envié, parfois reproché.
 
L’annonce, par le président Sarkozy, depuis l’Afrique du Sud, d’une renégociation de ces accords et de ces implantations, est-ce une petite révolution ? Oui, si on s’étonne de ce que, près de 50 ans après les indépendances, ces textes « obsolètes », comme les qualifie le président français, « caducs » comme disent ceux qui voient bien qu’ils ne sont pas appliqués, ou alors à la tête du client ! Oui, si c’est une vraie remise à plat, accompagnée d’une redéfinition des accords, dans la transparence, devant les Parlements, français mais aussi les Assemblées des pays africains concernés. Mais ce le serait moins, « révolutionnaire », s’il n’y a pas cet examen global, voire un sérieux désengagement, un passage à l’heure de l’Union africaine et de l’Union européenne, nouveaux vecteurs de maintien de la paix.
 
En fait, les militaires et certains politiques français avaient anticipé cette « révision ». La prise de conscience remonte notamment au « traumatisme » du génocide rwandais. A la faveur d’un simple accord de coopération technique, des soldats français s’étaient retrouvés mêlés, à tort ou à raison, à un massacre collectif aux dimensions dantesques. Plus jamais ca !
Depuis, les effectifs des bases permanentes ont été divisés par deux. La doctrine du « soutien sans participation » s’est généralisée, la consigne étant d’éviter d’engager des troupes directement dans des combats ; et d’échapper à un tête-à-tête exclusif sur le terrain en recherchant systématiquement un mandat régional ou international.
 
A court terme, Licorne en Côte d’Ivoire, Epervier au Tchad, ou encore Boali en Centrafrique - qui ont le statut d’opérations non permanentes sont appelés à disparaître. Seules subsisteront quatre points d’appui, avec moins de 5 000 hommes : à l’ouest, Dakar-Sénégal, sans doute spécialisé dans le maritime ; en Afrique centrale, Libreville-Gabon, avec une vocation plus « aérienne » ; pour l’Afrique australe, la Réunion ; et, dans la Corne, Djibouti, maintenu (mais allégé, au profit de la nouvelle base française d’Abou Dhabi, dans le Golfe). A la tête de chacun, un général, chargé d’organiser la coopération à l’échelle régionale ; et du matériel prépositionné, en soutien aux bataillons de paix de l’Union africaine dans la perspective de ce qui s’appelle désormais « l’Euro-Recamp ».
 
Mais deux grandes questions : l’Union africaine, justement, a-t-elle les moyens de prendre en main sa propre sécurité ? Ses « brigades en attente », dans chaque région, seront-elles entraînées, équipées, mobiles, soutenues politiquement bref, crédibles et quand ? D’autre part, puisque Paris cherche très opportunément à échapper au bilatéralisme qui l’a parfois mené à des extrémités coupables, l’Europe sera-t-elle intéressée, suffisamment impliquée et motivée ? On ne peut pas le jurer, à voir la difficulté qu’il y a eu à monter l’actuelle opération Eufor-Tchad-RCA.
 
par Philippe  Leymarie RFI
 
[02/03/2008
 
Quel avenir pour les accords militaires franco-africains ? 


Agoravox


L’annonce du Président Sarkozy devant le parlement sud-africain le 28 février dernier de renégocier les accords militaires signés par la plupart des pays africains francophones aux lendemains de leur indépendance avec la France, est en adéquation avec l’opinion africaine bien éclairée qui a toujours réclamer la redéfinition voire la suppression de ces accords de coopération en matière de sécurité et de défense. Accords qui ont permis à la France d’être le gendarme des dirigeants africains.
Cette annonce intervient aux lendemains de l’intervention française au Tchad où le soutien de l’armée française aux forces du président Deby, lors d’une attaque des rebelles début février, a permis à ce dernier de se maintenir au pouvoir. Elle intervient également sept mois après le discours choquant tenu à Dakar par lequel Sarkozy avait dit que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire.
Mais pour autant, on doit rester sceptique. Car l’objectif de la politique de coopération militaire (outil de la politique étrangère d’un pays) française en Afrique a eu toujours pour objectif d’entretenir l’influence française sur le continent d’où le consensus en la matière sous toutes les Présidences (de droite comme de gauche) de la Vème République. 
Les différents accords militaires


Les accords militaires signés entre la France et la plupart des pays africains francophones sont sous deux formes : les accords de défense et les accords d’assistance militaire technique.
Les accords d’assistance militaire conclus avec vingt-six pays africains permettent à la France d’intervenir dans trois domaines :
  • l’assistance militaire technique ;
  • la formation des cadres militaires africains en Afrique et en France ;
  • l’aide en matériel.
Quant aux accords de défense, signés avec neuf Etats (Sénégal, Cote d’Ivoire, Djibouti, Gabon...) qui avaient fait l’objet du scénario 4 du Livre blanc de la défense de 1994, ils prévoient :
  • l’aide et l’assistance de la France en cas de troubles intérieures
  • le stationnement de plusieurs milliers de militaires français sur des bases ;
  • des interventions militaires.
Quel bilan pour ces accords ?


Au regard d’un simple bilan de cette coopération (ayant pour cadre juridique ces accords précités), on peut relever sa grande ambiguïté car elle n’a jamais été dans le sens de la démocratisation des pays africains. Pis, elle a servi les intérêts d’un certain nombre de chefs d’Etat protégés et soutenus par la France en dépit de leur politique désastreuse.
Sur le plan de l’aide à la formation des armées africaines, cette coopération a abouti à la constitution des armées monoethniques et tribalisées à la solde de ces chefs d’Etat. Elle a eu aussi pour dérive le développement d’une forme de mercenariat. En effet, les anciens coopérants militaires à la fin de leur mission préfèrent rester sur place pour continuer à remplir approximativement les mêmes taches à titre privé, notamment : formation des armées, formation à l’utilisation des armements, conseil pour les états-majors et le gouvernement.
La remise à plat des accords de défense implique aussi celle des accords d’assistance miliaire qui permettent à la France de continuer à former des militaires africains agissant comme des gardes prétoriennes ou des miliciens au lieu d’être de véritables forces républicaines et patriotiques travaillant pour des intérêts globaux de l’ensemble des populations.
La renégociation de nouveaux accords ne doit pas se faire sans qu’un bilan exhaustif ne soit fait des 50 ans de coopération militaire et de ces accords. 
Quid de la transparence ?


Le président Sarkozy a promis qu’une fois les nouveaux accords renégociés, ils seront publiés « dans la transparence ».
Cette transparence implique le contrôle du pouvoir législatif en ce qui concerne les opérations extérieures résultant des accords précités. La mission d’information sur l’amélioration du contrôle parlementaire des opérations extérieures (Opex) conduite par la commission de la défense de l’Assemblée Nationale avait fait la proposition de contrôler ces opérations mais ce dispositif n’a jamais été mis en place. Les députés n’ont pu se prononcer sur l’opération « Licorne » qui avait mobilisé des milliers de soldats français en Cote d’Ivoire. Pas plus que l’intervention française au Tchad pour soutenir Deby n’a pas fait l’objet de débat à l’Assemblée Nationale. Les députés se contentant de poser de temps en temps des questions écrites ou des questions d’actualités. Mais quelques minutes par semaine ne suffisent pas pour comprendre cette politique et encore moins pour la contrôler.
La mission d’information avait aussi recommandé la publication des accords de défense avec leurs clauses secrètes. Recommandation qui n’a toujours pas eu d’application. Toute renégociation implique la publication de ces précédents accords.
La transparence doit aussi porter sur les archives de l’Etat portant sur les vingtaines d’actions militaires directes de France en Afrique d’où la nécessité de déclasser ces dossiers pour être consultables par tout le monde.
Renégocier les accords militaires avec les pays africains revient aussi à reposer le problème de la conception générale de l’Afrique dans la stratégie de la France comme puissance et acteur des relations internationales au moment où les Etats-Unis cherchent à implanter une base militaire sur le continent.
Les forces armées et de sécurité en Afrique ont été à l’origine de beaucoup de crises et continuent d’être des menaces à la démocratisation de nos pays. La renégociation des accords militaires doit se faire dans une perspective de prévention de ces crises et la démocratisation effective de nos pays.
Cela permettra d’éviter des situations comme le renversement du président élu Mahmane Ousmane au Niger (qui avait voulu reformer l’armée nigérienne par une restructuration de la configuration du commandement), l’assassinat du président hutu élu démocratiquement Melchior Ndadaye au Burundi par des militaires tutsi, les répressions sanglantes post-électorales traditionnelles ...
La rupture tant attendue dans la politique africaine de la France va-t-elle se faire avec la renégociation des accords militaires ? Nous attendons les actes pour y croire.
Avec qui va-t-on renégocier ces accords ? Quelle sera la légitimité de nos dirigeants dans ces négociations ? Quel est le calendrier ? Autant de questions dont dépendra l’avenir des accords militaires de la France avec les pays africains. 
Komi TSAKADI, Lomé.
 
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1 mars 2008 6 01 /03 /mars /2008 20:35
Sarko.jpgRelations France-Afrique  une "rupture" annoncée mais loin d'être déjà "effective"

 Le Monde 1er mars 2008

 Au cours de sa visite officielle en Afrique du Sud, Nicolas Sarkozy a promis, jeudi 28 février, de réexaminer le "cadre" et les "objectifs" de la présence militaire de la France sur le continent africain, annonçant la renégociation de "tous les accords militaires de la France en Afrique". Olivier Thimonier, secrétaire général de l'association Survie, qui avait participé à la rédaction d'un Livre blanc pour une politique de la France en Afrique responsable et transparente (L'Harmattan, 2007), attend que ce discours se traduise dans les actes.

 

Comment interprétez-vous l'annonce faite, jeudi 28 février, par Nicolas Sarkozy d'une renégociation des accords militaires entre la France et les pays africains ?

 C'est un signe positif. Jusqu'à aujourd'hui, aucun chef de l'Etat n'avait osé remettre en cause des accords de coopération qui datent, pour certains, des indépendances. Le fait que le président propose d'associer le Parlement français aux grandes orientations de la politique de la France en Afrique est une bonne chose. Et, bien évidemment, nous sommes d'accord avec l'idée que la France n'a pas vocation à maintenir indéfiniment des forces armées sur le continent africain. Mais nous n'en sommes pour l'instant qu'à un discours ; il va falloir maintenant que le président français mette concrètement en application ces déclarations.

 On peut s'interroger sur le fait que les accords renégociés soient élaborés en réponse aux intérêts stratégiques de la France ainsi qu'à ceux des partenaires africains. Or, qui sont ces partenaires ? Pour la plupart, ce sont des régimes dictatoriaux, qui utilisent la force comme mode de gestion du pouvoir. Il nous semble pernicieux d'établir des accords de défense avec de tels régimes, sachant qu'il faudrait également que les pays africains débattent, au sein de leurs Parlements, de la signature de ces futurs accords.

Par ailleurs, je suis étonné qu'il ne soit pas question dans ce discours du détournement des ressources naturelles ou de la corruption par les régimes en question. Nicolas Sarkozy et Jean-Marie Bockel [secrétaire d'Etat chargé de la coopération et de la francophonie] avaient déjà pointé du doigt la question de la bonne gouvernance des pays africains, or le président n'y a fait aucune allusion dans son discours du Cap.

 

Peut-on s'attendre à un désengagement des troupes françaises en Afrique ?

 Je ne crois pas que cela soit la volonté du président français, même s'il semble vouloir faire évoluer la politique de la France en Afrique. Avec ce qui se passe au Tchad, on a une preuve que la France continue de s'impliquer militairement dans les conflits en Afrique. Ce conflit au Tchad est un conflit interne. La France dit qu'elle n'a pas voulu arrêter l'avancée des rebelles, mais, en fournissant des armes aux troupes du gouvernement, elle a quand même sauvé le président Idriss Déby. Donc, finalement, elle s'est ingérée dans ce conflit. Le discours prononcé par Nicolas Sarkozy au Cap semble en décalage avec l'attitude de la France au Tchad, notamment dans le contexte d'emprisonnement d'opposants par le régime. Nicolas Sarkozy demande l'instauration d'un dialogue inclusif et accuse les opposants de faire la politique de la chaise vide. C'est scandaleux. Les opposants tchadiens sont pourchassés, leurs responsables sont arrêtés, les membres de la société civile sont en fuite ou se cachent... Demander l'instauration d'un dialogue dans ce contexte-là, alors que la France a une part de responsabilité dans la situation, cela paraît osé de la part du président français.

Pendant sa campagne, Nicolas Sarkozy avait promis une rupture par rapport à la traditionnelle "politique africaine" de la France. Cette rupture vous semble-t-elle en marche ?

 Il y a eu quelques signes d'une nouvelle politique depuis l'arrivée de Nicolas Sarkozy à la présidence française, notamment sur le dossier de l'affaire Borrel, le juge français assassiné à Djibouti, ou en ce qui concerne la présence sur le sol français de présumés génocidaires, un dossier dans lequel la justice française semble prête à prendre ses responsabilités. Maintenant, il y a aussi plusieurs éléments qui montrent une continuité dans les relations franco-africaines, comme par exemple les relations entretenues avec des personnages comme le président Omar Bongo du Gabon et le président congolais, Denis Sassou Nguesso, ou encore la visite officielle de Mouammar Kadhafi à Paris en novembre dernier. Enfin, l'attitude de la France au Tchad montre que la rupture est loin d'être effective. La rupture ne se fera pas du jour au lendemain, mais par avancées progressives. Pour le moment, on n'en est qu'au stade du discours, il va falloir que des actes concrets soient engagés.

 Propos recueillis par Mathilde Gérard

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1 mars 2008 6 01 /03 /mars /2008 20:24
1084048711-herve-morin-annonce-400-evacuations-du-tchad-vers-le-gabon.jpg

Le ministre français de la Défense Hervé Morin a assuré que la France continuerait "bien entendu à avoir une implantation en Afrique", au lendemain de l'annonce par Nicolas Sarkozy d'une renégociation de tous les accords militaires français sur le continent.

"Nous continuerons bien entendu à avoir une implantation en Afrique", à "faire de la formation, à participer à l'organisation des forces", a déclaré M. Morin, interrogé par la radio France Inter sur l'avenir des bases françaises en Afrique.

"Ce que nous souhaitons, c'est que les Européens s'y impliquent plus", a ajouté le ministre.

Comme on lui demandait si l'annonce de M. Sarkozy signifiait la fin d'interventions françaises comme celles en Côte d'Ivoire et au Tchad, il a renvoyé à l'existence d'accords de défense et de coopération militaire qui ont "souvent été signés dans les années 60 au moment de la décolonisation", et "sont pour la plupart secrets".

Ces accords secrets ne visaient pas, selon lui, à maintenir en place des dirigeants mais "prévoient de façon automatique ou semi-automatique, des engagements des forces françaises dans telle ou telle condition", a-t-il dit.

Source : AFP

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29 février 2008 5 29 /02 /février /2008 14:49
2234FranceAfrique.gifLe 15 janvier 2008, par Cellule
 
Dans une interview au Monde daté du 16 janvier 2008, le secrétaire d’Etat français à la coopération affirme : "Je veux signer l’acte de décès de la "Françafrique"". Il prend date et attend des signes concrets du Président de la République. Qu’on permette à la cellule Françafrique de lui donner quelques idées...
 
Alors que des rumeurs circulent selon lesquelles la visite prévue de Sarkozy en Angola, fin février, pourrait être remise en question et symboliser une prise de distance de la France avec les dirigeants qui pillent l’Afrique, le ministre d’ouverture Jean-Marie Bockel veut forcer le destin.
 
Bien sûr, il a quelques mots accomodants envers le doyen Bongo, qui vient pourtant d’illustrer à nouveau son sens un peu trop aigu de la démocratie - en suspendant vingt associatons accusées (ô crime de lèse majesté) d’avoir tenu des propos "politiques". En même temps, difficile pour Bockel de contredire trop ouvertement le savoureux message délivré par notre devin président lors de sa conférence de presse à Libreville, le 27 juillet 2007 : « s’agissant du Gabon, je ne pense pas que ce soit le pays qui ait le plus à rougir du fonctionnement de la démocratie interne, par la pluralité de la presse, par la pluralité des forces politiques ».
Mais en affirmant "Je suis en dialogue avec le président de la République [pour assurer la] transparence sur l’utilisation des ressources en matières premières. Le moment est venu que je sois soutenu jusqu’au bout.", le ministre d’ouverture alsacien met clairement en garde Sarkozy contre sa bienveillance un peu trop systématique avec les dictatures. Bockel s’expose aux foudres de l’Elysée en posant un ultimatum à Sarkozy : "Le moment est venu d’(...)aller plus loin dans la démarche de rupture et mettre nos principes en actes. Le président sera en Afrique à la fin de février : c’est le bon moment."
* Saisir les avoirs et les biens mal acquis en France par les dictateurs africains (cf. pétition lancée à ce sujet par quelques assos)
* Publier les accords secrets de défense liant la France à certains Etats africains.
* Supprimer la cellule africaine de l’Elysée et soumettre la politique africaine au contrôle parlementaire. La mission d’information parlementaire peut-être un pas en avant, mais elle ne suffira pas.
Ajoutons que la France devrait aussi annuler les « dettes odieuses », celles que les populations remboursent alors que ce sont leurs dictateurs qui les ont contractées pour mieux détourner ou opprimer. L’annulation doit bénéficier à la population grâce à un contrôle citoyen des fonds.
 Sur ces quelques utiles rappels, la cellule Françafrique vous souhaite une bonne lecture de l’interview intégrale de Jean-Marie Bockel ci-dessous. 2008 commence sur les chapeaux de roue. La cellule ne lâchera pas le morceau.
 
L’interview complète :
Six mois après l’élection de Nicolas Sarkozy, il semble que rien n’ait changé dans les relations entre la France et l’Afrique, contrairement aux promesses de rupture faites pendant la campagne électorale. Le ministre d’ouverture que vous êtes accepte-t-il ce statu quo ?
C’est justement parce que je suis un ministre d’ouverture et que j’ai adhéré au discours de Nicolas Sarkozy sur l’Afrique que je souhaite que les choses changent. Or la rupture tarde à venir. Il y a encore trop de rentes de situation, trop d’intermédiaires sans utilité claire, trop de réseaux parallèles pour permettre un partenariat assaini, décomplexé, d’égal à égal. La "Françafrique" est moribonde. Je veux signer son acte de décès. Il ne s’agit pas de faire la morale, mais d’aider au développement. Or, à cause de défauts de gouvernance dans certains pays, notre politique de coopération, malgré de multiples réalisations, ne permet pas des progrès à la hauteur des efforts consentis.
 
Comment expliquez-vous ce manque d’efficacité ?
La mauvaise gouvernance, le gaspillage des fonds publics, l’incurie de certaines structures administratives ou politiques, la prédation de certains dirigeants, tout le monde connaît ces facteurs ou les imagine. Au total, sur 100 milliards de dollars annuels d’aide pour l’Afrique, 30 milliards s’évaporent. Certains pays ont d’importantes ressources pétrolières, mais leur population n’en bénéficie pas. Est-il légitime que notre aide soit attribuée à des pays qui gaspillent leurs propres ressources ? Il faut donc revoir les conditionnalités, évaluer l’efficience de notre aide.
 
A quels pays pensez-vous ?
Je ne suis pas là pour montrer du doigt tel ou tel chef d’Etat. Ce serait contre-productif. Mais il serait intéressant d’écouter non seulement les dirigeants, mais aussi les sociétés civiles dire ce qu’elles pensent de l’efficacité de notre aide.
 
Justement, le régime gabonais d’Omar Bongo vient de "suspendre" les organisations de la société civile qui critiquent l’opacité de sa gestion des revenus pétroliers...
Le président du Gabon est un ami de longue date de la France. Sur la liste des pays problématiques, je ne le placerais pas en tête. Mais, sous réserve de vérification, je regrette cette décision.
 
Que pensez-vous de la décision du parquet de Paris de stopper l’enquête sur les "biens mal acquis" par certains chefs d’Etat africains ?
Pour faire évoluer les choses, on peut provoquer le conflit. Ma méthode est différente, forte et pédagogique, non idéologique. Il s’agit de conditionner notre aide à une bonne gouvernance, faire comprendre à l’opinion et aux dirigeants que ce serait plus efficace. Dans les accords de partenariat, nous pouvons demander un engagement de transparence sur l’utilisation des ressources en matières premières, exiger qu’une partie de la rente pétrolière soit utilisée dans les projets que nous aidons. Encore faut-il qu’on se tienne à cette ligne. Je suis en dialogue avec le président de la République à ce propos. Le moment est venu que je sois soutenu jusqu’au bout.
 
Auriez-vous du mal à vous faire entendre ?
Le président a fixé un cadre au niveau du discours. Le moment est venu d’une piqûre de rappel pour aller plus loin dans la démarche de rupture et mettre nos principes en actes. Tuer les petites pratiques moribondes et renouveler notre manière de dialoguer avec les Africains. Le président sera en Afrique à la fin de février : c’est le bon moment.
 
L’un de vos prédécesseurs, Jean-Pierre Cot, ministre de la coopération, a dû démissionner, en 1982, après avoir cherché en vain à changer les relations entre la France et l’Afrique. Ne courez-vous pas le même risque ?
C’est un vieil ami. Il s’est vite isolé et n’a pas forcément fait la bonne analyse. Moi, je suis avant tout un pragmatique. Je sais gérer les gens, les budgets, les contradictions. Je sais qu’on ne décalquera pas du jour au lendemain notre morale en Afrique. Je sais aussi que l’Afrique est le continent de demain, et qu’il en va de l’intérêt de la France de mettre en oeuvre cette rupture. La jeunesse africaine l’attend.
 
Propos recueillis par Philippe Bernard - Le Monde, 16 janvier 2008
 
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29 février 2008 5 29 /02 /février /2008 13:28
 

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 N’DJAMENA, 28 fév 2008 (AFP) - Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner a affirmé jeudi soir à N’Djamena que l’annonce de la renégociation par la France de ses accords militaires en Afrique constituait un "revirement" et un "progrès".

 "On ne peut pas à la fois prétendre que l’on va changer les rapports avec les Etats africains, ce que l’on a appelé la Françafrique, et en même temps ne pas le faire", a déclaré M. Kouchner. "Le président Sarkozy le fait et rien n’est décidé avant une négociation qui va s’ouvrir avec chacun des Etats.

 C’est ce que j’ai compris du discours de Nicolas Sarkozy en Afrique du sud", a-t-il ajouté. M. Sarkozy a annoncé jeudi, au Cap en Afrique du sud, qu’il allait renégocier tous les accords militaires de la France en Afrique où quelque 9.000 soldats français sont déployés au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Gabon, au Tchad, en Centrafrique et à Djibouti. Des accords lient également la France au Togo et aux Comores. "C’est un revirement, c’est un changement, à mon avis un progrès (...).

 Au moment où née ou s’affirme une Union africaine - cela veut dire une personnalité africaine très importante- il est normal que l’on revoit ces accords qui témoignaient d’un autre temps", a-t-il dit. M. Kouchner est arrivé au Tchad mercredi soir avec le président Sarkozy, qui a fait une brève escale à N’Djamena en route pour l’Afrique du sud où il effectue une visite d’Etat jusqu’à vendredi.

 Le chef de l’Etat français, qui a rencontré le président Idriss Deby Itno, a notamment obtenu la constitution d’une commission d’enquête internationale sur les opposants disparus depuis début février après la tentative ratée de la rébellion tchadienne de le renverser.

 M. Sarkozy n’a eu en revanche aucune information sur leur sort. M. Kouchner s’est rendu, jeudi, dans l’est du Tchad pour évaluer le déploiement de la force européenne Eufor chargée de sécuriser dans cette région et dans le nord-est de la Centrafrique 450.000 réfugiés du Darfour ainsi que des déplacés tchadiens et centrafricains. A son retour en soirée, il a rencontré séparément à N’Djamena des personnalités de l’opposition et de la majorité soutenant M. Deby pour tenter de "renouer le dialogue".

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