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9 novembre 2008 7 09 /11 /novembre /2008 22:21




ORRESEAU DES ORGANISATIONS NON GOUVERNEMENTALES

NDES DROITS DE L’HOMME

Email : réseauongdh_rca@yahoo.fr



DECLARATION DES ORGANISATIONS DE PROMOTION ET DE DEFENSE DES DROITS DE L’HOMME RELATIVE A LA PROMULGATION DE LA LOI SUR LE CONSEIL SUPERIEUR DE LA MAGISTRATURE MALGRE LA CENSURE DE LA COUR CONSTITUTIONNELLE.

 

 

Conformément aux dispositions légales, le Gouvernement Centrafricain a sollicité l’avis de la Cour Constitutionnelle sur la conformité à la Constitution de la loi modifiant et complétant certaines dispositions de la Loi organique N° 97.031 du 10 Mars 1997, portant organisation et fonctionnement du Conseil Supérieur de la Magistrature, adoptée par l’Assemblée Nationale le 5 septembre 2008 avant sa promulgation.

 

Le 2 Octobre 2008, la Cour Constitutionnelle a rendu une décision, déclarant non conformes à la Constitution du 27 décembre 2004, notamment toute la procédure d’élaboration du texte et 12 dispositions substantielles.

 

La décision de la Cour Constitutionnelle étant sans recours, le Gouvernement n’avait aucune autre alternative que de l’accepter. S’il tenait à cette loi, il devrait reprendre la copie mais en sollicitant l’avis préalable du Conseil Supérieur de la Magistrature et saisir à nouveau l’Assemblée Nationale.

 

En effet, l’ article 77 de la Constitution précise : 

 

« Les décisions de la Cour Constitutionnelle ne sont susceptibles d’aucun recours. Elles s’imposent aux pouvoirs publics, à toutes les autorités administratives et juridictionnelles et à toute  personne physique ou morale.

 

Tout texte déclaré inconstitutionnel est nul et de nul effet ; il ne peut être ni promulgué, ni appliqué ... »

 

Or, nonobstant la censure de la Cour Constitutionnelle et en violation délibérée et flagrante de l’article 77 de la Constitution, le Président de la République a cru devoir, le 17 Octobre 2008, promulguer la loi.

 

Cette loi promulguée porte les mentions « L’Assemblée Nationale a délibéré et adopté », « Après avis de la Cour Constitutionnelle », alors que la procédure a été déclarée irrégulière et certaines dispositions inconstitutionnelles.

 

De plus, le Gouvernement s’est permis de modifier les dispositions de la loi votée par l’Assemblée Nationale et d’y ajouter de nouvelles dispositions non-conformes au texte initial notamment l’article 8 sur la composition des membres du Conseil Supérieur de la Magistrature. Celle-ci passe de 12 à 14  membres dont 6 personnalités et 6 magistrats choisis par le Chef de l’Etat au lieu de 8 personnalités désignées par le Chef de l’Etat et 4 par le Président de l’Assemblée Nationale, écartant ainsi la possibilité de choix par le Président de l’Assemblée Nationale.

 

Il y a lieu de rappeler les dispositions de l’article 22 de la Constitution qui énoncent :

 

«  Le Président de la République incarne et symbolise l’unité nationale ; il veille au respect de la Constitution… ».

 

Par ailleurs, l’article 25 alinéa 4 précise que le Président de la République prête le serment ci-après devant la Cour Constitutionnelle :

 

« JE JURE DEVANT DIEU ET DEVANT LA NATION D’OBSERVER SCRUPULEUSEMENT LA CONSTITUTION… »

 

Cette violation  d’une exceptionnelle gravité par la plus haute Autorité du pays constitue aux termes de l’article 96 de la  Constitution du 27 décembre 2004 le crime de haute trahison.

 

Les Organisations de promotion et de défense des droits de l’Homme  craignent que de  tels procédés ne relèvent d’un simple dérapage ponctuel mais d’une volonté délibérée et méthodique  de saper les fondements même des Institutions de la République, de l’Etat de droit et de la démocratie.

 

Les Organisations de promotion et de défense des droits de l’homme :

 

- Dénoncent vigoureusement la promulgation de la loi sur le Conseil Supérieur de la Magistrature par le Président de la République, nonobstant la censure de la Cour Constitutionnelle;

 

- Condamnent le refus délibéré de respecter les décisions de justice par le Président de la République ;

 

- Constatent que ce comportement relève de la haute trahison pour violation du serment ;

 

- Notent que cette pratique engage clairement le pays dans la voie de la dictature ;

 

- Appellent les députés de la nation à exercer leur responsabilité face à ces graves violations et tous les démocrates de l’intérieur comme de l’extérieur du pays à se mobiliser pour la défense de la Constitution.

 

 

                                      Fait à Bangui le 5 Novembre 2008

 

 

ACAT-RCA, Bruno Hyacinthe GBIEGBA

 

AFJC, Lydie Euloge MBELLET KOUNDJA

 

LCDH, Nganatouwa GOUNGAYE WANFIYO

 

MDDH, Adolphe NGOUYOMBO

 

OCDH, Mathias Barthélemy MOROUBA

 

RONGDH, Marie Edith DOUZIMA LAWSON

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30 octobre 2008 4 30 /10 /octobre /2008 05:22






Diverses sources fiables ont informé la Conférence des Bâtonniers de France et d’Outre Mer des menaces proférées à l’encontre de Maître Nganatouwa GOUNGAYE WANFIYO, avocat au Barreau de Centrafrique et Président de la Ligue Centrafricaine des Droits de l’Homme (LCDH.), en juin dernier, et de sa rétention dans les locaux de la section de recherches et d’investigation (SRI.) d’où il est ressorti après 11h sans qu’aucune charge n’ait été retenue contre lui.

 

Les menaces de mort dont il a fait l’objet semblent liées aux activités de ce confrère en faveur des victimes auprès de la Cour Pénale Internationale (CPI.) et, en particulier, à la procédure qu’il a fait ouvrir devant cette juridiction contre Monsieur Jean-Pierre BEMBA, ancien Vice-Président du Congo.

 

La Conférence des Bâtonniers de France et d’Outre Mer entend rappeler que les Principes de base adoptés par les Nations Unies en septembre 1990 (règle n°16) font obligation aux autorités nationales de s’assurer que les avocats sont en mesure d’exercer leurs fonctions, à l’abri de toutes menaces, et de les protéger, si nécessaire (règle n°17).

 

La Conférence des Bâtonniers de France et d’Outre Mer estime donc qu’il appartient aux autorités centrafricaines de prendre les mesures nécessaires pour assurer la protection de Maître GOUNGAYE WANFIYO, et plus généralement des défenseurs des victimes devant la CPI., et de ceux qui oeuvrent pour la défense des droits de l’homme.

 

A Paris le 11 octobre 2008

 

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15 octobre 2008 3 15 /10 /octobre /2008 04:36





  RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE












(MISNA) 14/10/2008   14.50 - Les abus et les violences commis dans les zones de conflit (Nord) mais aussi dans le reste du pays "sont pour la plupart imputables aux forces de défense et de sécurité", soutient un rapport du Bureau de l'Onu en République Centrafricaine (Bonuca), selon lequel "les six premiers mois de l'année 2008 en République Centrafricaine ont été marqués par des violations du droit à la vie, à l'intégrité physique, à la liberté ainsi que du droit à un procès équitable, des mauvais traitements, cruels, dégradants et inhumains".

De plus, d'après le même document, des exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, ont été commises dans les zones de conflit par l'armée qui a recours à n'importe quel moyen pour enrayer les agissements des groupes rebelles. Le Bureau de l'Onu fait par ailleurs état d'incursions conduites par les rebelles ougandais de l'Armée de résistance du seigneur (Lra) dans le Sud-est du pays, notamment à proximité des villes d'Obo et de Bambouti.

Le rapport rappelle et souligne néanmoins les efforts déployés en faveur de la paix, en particulier la signature d'un accord en avril dernier entre le gouvernement et les membres de l'Armée populaire pour la restauration de la Démocratie (Aprd). La Commission de consolidation de la paix de l’Onu, qui supervise le processus de normalisation mis en œuvre et a invité la communauté internationale à intervenir pour instaurer un "indispensable" consensus politique interne, devrait se rendre en visite dans le pays à la fin du mois.

 

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12 octobre 2008 7 12 /10 /octobre /2008 23:02















New York, 10 octobre 2008 – La plupart des violations des droits de l'homme commises en République centrafricaine sont le fait des forces de défense et de sécurité, selon un rapport des Nations Unies publié vendredi.

« Les premiers six mois de l'année 2008 en République centrafricaine ont été marqués par des violations du droit à la vie, à l'intégrité physique, à la liberté ainsi que du droit à un procès équitable, des mauvais traitements, cruels, dégradants et inhumains », affirme un rapport publié vendredi par le Bureau des Nations Unies dans le pays (BONUCA).

Ces violations « sont pour la plupart imputables aux forces de défense et de sécurité (OPJ, policiers et gendarmes), essentiellement dans les chambres de sûreté et les maisons d'arrêt », souligne le document qui couvre notamment les faits intervenus à Bangui, la capitale, et dans les districts de Nana Mambéré, Mambéré Kadéi, l'Ouaka, l'Ouham, et l'Ouham Pendé.

« En effet, ces agents ne respectent pas l'interdiction de pratiquer la torture et autres peines ou traitements cruels inhumains et dégradants, ainsi que le droit à ne pas être soumis à une arrestation ou détention arbitraires », précise le rapport.

Par ailleurs, dans les zones en conflit, des exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires attribuées aux militaires lors des opérations de sécurisation après les incursions des groupes armés rebelles ont été signalées au BONUCA.

En outre, la présence de bandes armées et de coupeurs de route et parfois des forces gouvernementales a aggravé l'insécurité et les habitants pris en étau ont ainsi abandonné les villages pour se réfugier dans la brousse ou dans les pays limitrophes.

A cet égard, le Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires Philip Alton, a visité la République centrafricaine du 31 janvier au 7 février 2008, se rendant notamment dans les localités de l'Ouham où des exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires auraient été commises à partir de 2006, après les attaques de la ville de Paoua par les rebelles de l'APRD.

Le rapport évoque aussi des incursions dans la préfecture du Haut Mbomou, dans le sud-est de la RCA par des hommes armés décrits comme faisant partie du mouvement rebelle de l'Armée de résistance du Seigneur (Lord's Resistance Army, LRA), groupe armé connu pour ses activités sanguinaires dans le nord de l'Ouganda.

Le BONUCA s'était à ce sujet rendu dans les villes d'Obo et de Bambouti afin de vérifier les informations sur la présence ou le passage des éléments de la LRA et d'évaluer la situation humanitaire et des droits de l'homme.

Au plan politique, le rapport rappelle la signature d'un accord de paix le 9 avril à Libreville, entre le gouvernement et le représentant du groupe armé APRD (Armée Populaire pour la Restauration de la Démocratie), Jean Jacques Demafouth, ancien ministre de la défense du régime d'Ange Félix Patassé.


 

Ndlr Centrafrique-Presse : Voilà qui a le mérite de la clarté. Cette vérité à laquelle même le BONUCA se range à présent, mieux vaut tard que jamais, est assénée depuis belle lurette par Amnesty International, Human Rights Watch, et plusieurs ONG humanitaires qui travaillent dans ces zones martyres. Du temps du général Lamine Cissé transformé en conseiller de Bozizé et sur instigation de Kofi ANNAN, le BONUCA s’était complètement fermé les yeux et les oreilles sur ces violations de droits de l’homme. Les faits sont têtus. Bozizé ne peut donc ni échapper ni se soustraire à ses responsabilités dans les massacres des populations des régions du Nord, commis à grande échelle par sa garde et qui se poursuivent jusqu’à présent. Ses gesticulations et agitations actuelles traduisent son profond désarroi quant aux perspectives d’être arrêté par la Cour pénale internationale auprès de laquelle il vient de dépêcher son ministre de la justice et le procureur de la République de Bangui qui lui servent de conseillers juridiques.

 

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10 octobre 2008 5 10 /10 /octobre /2008 18:55




d. Violation du Droit international humanitaire

30.  Dans la préfecture de l’Ouham, des informations émanant des sources crédibles ont fait état d’attaques qui ont été menées par des militaires de l’armée tchadienne contre des villages situés le long de la frontière avec la RCA.  Au cours de ces attaques, des exactions ont été perpétrées contre la population civile et des biens à caractère civil détruits, dans le village de Sabo, Dokabi, Bele et Daga sur la route entre Markounda et Maitoukoulou, ainsi que Bedaya II et Bebingui, au nord de Paoua, à la mi-février 2008.  Ces incurcions sont assez fréquentes.

 

                                   e. Droit à la liberté de mouvement

·         liberté d’aller et venir

31.  La section des droits de l’homme a également reçu des informations relatives à la violation du droit à la liberté de mouvement attribuées aux  rebelles de l’APRD dans les zones où ils opèrent. Les éléments de l’APRD interdisent à certaines personnes, notamment les centrafricains d’emprunter certains tronçons routiers aux usagers.  En revanche,  les forces de défense et de sécurité quant à elles exigent à tous voyageurs de payer des « taxes »  au niveau des barrières illégales érigées sur les routes reliant certaines villes centrafricaines, limitant ainsi la liberté d’aller et venir.
                                  f. Droits des personnes déplacées internes (PDI)
32.  La présence des coupeurs de route et parfois celle des forces de défense et de sécurité  ont poussé les habitants de la préfecture de l’Ouham-pende a abandonné leur village (Betokomania III) pour se replier dans la brousse autour de Paoua et autres localités. Il en est de même des habitants de Béhili (au Nord-est de Bossangoa dans la préfecture de l’Ouham) qui se sont dirigés vers le Tchad voisin et à Kabo  qui a également accueillis d’anciens réfugiés centrafricains en provenance du Tchad.
33.  En effet, pendant le mois de février 2008, entre 3000 et 5000 anciens réfugiés sont retournés dans la ville de Moyenne Sido, 1146 autres anciens réfugiés se sont dirigés vers Kabo et 2200 autres se sont installés dans les villages situés entre Moyenne Sido et Kabo.  Ces anciens réfugiés avaient fui la RCA pendant les crises de 2002 et 2003 et vivaient dans le camp des réfugiés de Yaroungou.  Les personnes retournées à Moyenne Sido ont été installées sur des terrains que le maire a « saisis » à la population locale.  Ce qui pourrait être à court ou à moyen terme la source d’un conflit entre les personnes retournées et la population locale de Moyenne Sido. 

 

 

 

h.    Droit à un procès équitable

·         administration de la justice et garanties judiciaires

34.  Le principe fondamental de l’égalité de tous devant la loi, est régulièrement bafoué ou contourné par le personnel assermenté de façon systématique et permanente suite à la longueur des périodes de détention provisoire. Cette situation est d’autant plus choquante qu’elle concerne les étrangers et les femmes accusées de pratiques de sorcellerie et de charlatanisme, crime très discriminatoire prévu et puni par l’article 162 du code pénal.

 

35.  Des dysfonctionnements ont été constatés lors des visites effectuées dans les maisons d’arrêt de Bouar, de Bossangoa et de Bimbo (prison des femmes) et Ngaragba à Bangui concernant plusieurs prévenus en détention depuis des périodes allant de 6 mois à plus de deux ans. En effet, les personnes gardées à vue, restent en détention soit du fait de la lenteur des procédures judiciaire, soit par manque ou insuffisance de moyens matériel ou/et logistique pour mener dans les délais raisonnables les procédures d’enquêtes ou la tenue des audiences foraines. Les absences prolongées des magistrats du Parquet à Bouar particulièrement contribuent à allonger la durée de la détention. Pendant cette période, les détenus ignorent le sort qui leur est réservé. C’est le cas lorsqu’il s’agit des poursuites engagées pour le crime d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat dont les éléments constitutifs ne sont pas bien définis. Cette infraction reconnaît de larges pouvoirs aux officiers de police judiciaire qui en abusent aisément, et met le détenu dans un état de tension et d’angoisse extrême.

 

• Violences basées sur le genre

36.  La section des droits de l’homme de Bangui et les bureaux régionaux ont enregistré des cas de violences faites aux femmes et aux jeunes filles.  Elles se résument aux mutilations génitales à Bambari, aux viols à Bossangoa, aux coups et blessures volontaires domestiques et parfois à des homicides. Les plus graves ont été attribuées aux forces de sécurité affectées à la maison d’arrêt de Bouar, Bossangoa et Bangui (Bimbo). Les campagnes de sensibilisation de la Loi du 15 décembre 2006 relative aux violences faites aux femmes, menées par la section des droits de l’homme, n’ont pas pu renverser la courbe des violences.  Les magistrats et les auxiliaires de justice ne se sont pas encore appropriés ladite loi. A OBO, dans la préfecture de Haut-Mbomou, les femmes et les jeunes filles ont soutenues avoir été violées, violentées et enlevées lors du passage des groupes armés supposés être de la LRA.

 

V. Les actions du gouvernement en faveur de la promotion des droits de l’homme

37.  Les échanges avec les représentants des institutions étatiques qui oeuvrent pour la promotion et la protection des droits de se font dans un climat de collaboration parfaite. Ce qui facilite les interventions de la section et des bureaux auprès du Haut Commissariat des droits de l’homme et à la bonne gouvernance et du Parquet. Cette collaboration a permis de corriger certains comportements des auxiliaires de justice indélicats qui enfreignent les lois et règlements en vigueur.
38.  La Section des droits de l’homme note avec satisfaction, d’une part, que le Procureur Général près la Cour d’Appel de Bouar s’est engagé à mener des actions pour résoudre la question des détentions provisoires trop longues et d’autre part ; que le juge d’instruction du tribunal de grande instance de Bossangoa s’est dit conscient du problème qu’il s’est également engagé à le résoudre.
39.  Des actions ont été prises par le Gouvernement dans le sens de la promotion des droits de l’homme à savoir :
-         L’autorisation donnée au Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires de visiter la RCA a permis de lever le tabou sur cette délicate question ;   
-         La réouverture de Cour constitutionnelle après près de 6 mois de suspension; la mise en place du Comité chargé de la relecture des textes relatifs à l’installation de la future Commission nationale des droits de l’homme ;
-         Les  mesures prises par le Ministre des télécommunications pour l’installation d’une ligne de téléphone gratuite en faveur des victimes de violation des droits de l’homme ;
-         L’autorisation accordée par le Chef d’état major général des forces armées (FACA) au Cluster protection de dispenser des cours de formation en droit de l’homme et les sur les principes directeurs sur les personnes déplacées internes au profit des éléments des FACA.

VI.     Activités réalisées

 

- Education aux droits humains

40.  Pendant la période sous revue, la Section des droits de l’homme à Bangui et ses bureaux régionaux ont organisé de nombreuses activités d’éducation aux droits humains visant à instaurer la culture du respect des droits de l’homme en RCA au profit des élèves des collèges et lycées, des membres d’ONG et d’agents d’application des lois. 
- Appui aux institutions nationales et aux organisations de la société  civile
41.  La Section des droits de l’homme à Bangui et ses bureaux régionaux ont poursuivi leur collaboration avec les institutions nationales et les organisations de la société civile, par la mise en place du cadre de concertation avec les ONG de défense des droits de l’homme.  Cette collaboration s’est entre autre matérialisée lors de la célébration de la journée internationale de la femme, le 8 mars 2008, où un appui financier, matériel et technique a été fourni au Ministère des affaires sociales ; un atelier sur le renforcement des capacités des travailleurs sociaux dudit Ministère a également été organisé.

 

- Collaboration avec les institutions internationales et les agences des Nations Unies

42.  La période sous revue a vu le renforcement de la collaboration entre la Section des droits de l’homme et les agences et entités du Système des Nations Unies (UNHCR, UNICEF, PNUD, UNIFEM et ONUSIDA) à travers l’adoption des plans d’activités conjointes et /ou appui technique en éducation aux droits humains, à l’intention des forces de défense et de sécurité.  

VII.    Conclusions et recommandations

43.  Comme cela vient d’être décrit dans le présent rapport, la situation des droits de l’homme est préoccupante. Pour l’améliorer, des actions concrètes et urgentes doivent être prises par les autorités centrafricaines. 
44.  L’impunité reste l’élément majeur de la poursuite des exécutions extrajudiciaires et arbitraires dans le pays. Il est vivement conseillé à la République Centrafricaine de s’engager résolument dans une politique plus appuyée de lutte contre l’impunité. Cette politique devrait porter sur l’ouverture des enquêtes concernant toutes les allégations relatives aux violations des droits de l’homme en général et en particulier les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires. Des condamnations des auteurs doivent être effectives.
45.  La torture et les autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants perdurent parce que les responsables d’application des lois et les forces de défense et de sécurité les considèrent comme étant des moyens légitimes pour obtenir des aveux ou de répression contre les délinquants. Les autorités devraient également insister sur le respect strict des dispositions légales, des codes de conduite et  de procédures pénales dans l’accomplissement de leurs missions et leur responsabilité engagées en cas de manquement à leur devoir. 
46.  Quant aux arrestations et détentions arbitraires, elles ne pourront régresser que si les magistrats du ministère public exercent effectivement leur pouvoir de direction et de contrôle des officiers de police judiciaire.  En effet, seules des instructions fermes des Procureurs de la république en direction des officiers de police judiciaire pourront obliger ces derniers à se conformer aux dispositions du droit positif centrafricain d’une part et aux normes internationales ; et d’autre part, seuls des contrôles réguliers des unités de police et de gendarmerie pourraient permettre aux magistrats du ministère public de s’assurer que leurs instructions sont mises en pratique par les policiers et gendarmes.
2.     Les longues détentions provisoires, quant à elles, constituent un déni du droit de toute personne à être jugée dans un délai raisonnable. Enfin, elles posent des problèmes d’ordre public qui pourraient être surmontés par la prise de certaines mesures et par l’application d’une politique répressive différente favorisant les mesures de substitution.
3.     Par ailleurs, l’administration pénitentiaire fait face à des difficultés pour prendre en charge correctement les détenus compte tenu de l’insuffisance de crédit de fonctionnement.  Prononcer des mesures de placement en détention provisoire, fondées sur la stricte nécessité, allégerait les difficultés de l’administration pénitentiaire dans le domaine de la prise en charge alimentaire et médicale des détenus. Et il suffit pour cela, de prendre un décret d’application de l’ordonnance de 2003 instituant le travail d’intérêt général pour désengorger les prisons.
Au regard de ce qui précède, le BONUCA recommande :
Au Gouvernement centrafricain 
-         De prendre des mesures nécessaires pour assurer la sécurité des personnes et des biens dans le nord, le nord-ouest et le sud-est de la République Centrafricaine ;
Au Ministre de la défense et au Ministre de la justice :

-       d’ordonner l’ouverture d’enquêtes pour déterminer les circonstances exactes et d’identifier les auteurs des exécutions des personnes accusées d’être des coupeurs de route  et de les traduire devant les Cours et tribunaux ;

 

Au Ministre de la Justice Garde des Sceaux :

 

-       De prendre des mesures judiciaires et administratives pour lutter efficacement contre la torture et les autres peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants et d’améliorer les conditions de détention des personnes privées de liberté et de travail des magistrats ;

 

Au HCDH et au DPA :

 

-          Le HCDH et le DPA d’augmenter le budget de la section des droits de l’homme et ses capacités en moyens roulants supplémentaires, de renforcer les bureaux régionaux de la section des droits de l’homme du BONUCA, en les dotant des moyens de communications performants.

 

2. Au HCDH :

 

-          Le HCDH devrait appuyer la mise en œuvre des recommandations de la mission conjointe DPA/HCDH de mai 2007 pour mieux faire connaître les activités de promotion des droits de l’homme de la section au niveau national qu’international.

 

Fin

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10 octobre 2008 5 10 /10 /octobre /2008 18:50

UNITED NATIONS

United Nations Peace-Building Support

Office In the Central African Republic

NATIONS UNIES

Bureau de l’Organisation des Nations Unies en République Centrafricaine

 

 




BONUCA


OFFICE OF THE REPRESENTATIVE OF THE SECRETARY GENERAL

BUREAU DU REPRESENTANT DU SECRETAIRE GENERAL

 

SECTION DROITS DE L’HOMME

 

Rapport  public de Janvier à Avril 2008



I. Résumé exécutif

 

1.     Le présent rapport analyse l’évolution de la situation des droits de l’homme en République Centrafricaine (RCA), à Bangui et dans les préfectures couvertes par les bureaux régionaux de la section de droits de l’homme du BONUCA notamment, la Nana Mambéré, la Mambéré Kadéi, la Ouaka, l’Ouham, et l’Ouham Pendé pendant le premier semestre de l’année 2008. Cette période a été marquée par des violations du droit à la vie, à l’intégrité physique, à la liberté ainsi que du droit à un procès équitable, des mauvais traitements, cruels, dégradants et inhumains.
2.     Les violations des droits de l’homme relevées dans ce rapport sont pour la plupart imputées aux forces de défense et de sécurité (OPJ, policiers et gendarmes), essentiellement dans les chambres de sûreté et les Maisons d’arrêt. En effet, ces agents ne respectent pas l’interdiction de pratiquer la torture et autres peines ou traitements cruels inhumains et dégradants, de ne pas être soumis à une arrestation ou détention arbitraires.  
3.     Dans les zones en conflit, des exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires attribuées aux militaires lors des opérations de sécurisation après les incursions des groupes armés rebelles ont été signalées à la section.
4.     La présence des bandes armées et des coupeurs de route et parfois des forces gouvernementales a aggravé l’insécurité et les habitants pris en étau ont ainsi abandonné les villages pour se réfugier dans la brousse ou dans les pays limitrophes.

 

5.     Le Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires Philip Alton, a visité la République centrafricaine du 31 janvier au 7 février 2008.  Au cours de sa visite, il a rencontré les plus hautes autorités du pays à Bangui et dans les localités (Ouham) où des exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires auraient été commises à partir de 2006, après les attaques de la ville de Paoua par les rebelles de l’APRD.

 

6.     La préfecture du Haut Mbomou, au sud-est de la RCA a été ébranlée par les incursions des hommes armés décrits comme faisant partis du mouvement rebelle de la LRA. La mission de l’équipe pays des Nations Unies s’était rendue dans les villes d’Obo et de Bambouti afin d’abord de vérifier les informations sur la présence ou le passage des éléments de la LRA et ensuite d’évaluer, le cas échéant, la situation humanitaire et des droits de l’homme.

 

7.     Au plan politique, il est à  mentionné la signature de l’accord de paix le 9 avril à Libreville, entre le Gouvernement le représentant du groupe armé APRD (Armée Populaire pour la Restauration de la Démocratie), Monsieur Jean Jacques Demafouth, ancien Ministre de la défense du régime de Monsieur Ange Félix Patassé.

 

8.        Dans ce rapport, la Section des droits de l’homme adresse des recommandations à l’endroit des pouvoirs publics pour attirer leur attention et faire cesser les violations relevées dans le présent rapport.

 

II. Introduction

9.     Le présent rapport est conçu comme un instrument de plaidoyer et vise à atteindre un double objectif.  Le premier est d’établir, les violations les plus courantes et souvent banalisées des droits et libertés fondamentales des centrafricains. Ensuite de faire de ce rapport public un instrument de dialogue avec les pouvoirs publics, pour que des actions favorables à la promotion et à la protection de tous les droits de l’homme (civils, politiques, économiques, sociaux et culturels) soient prises. Par ce rapport, le BONUCA pourra désormais attirer régulièrement l’attention de l’opinion nationale et internationale sur la situation générale des droits de l’homme en RCA.

 

10.  Ce rapport se base sur des constats effectués à travers les activités de surveillance, sur des plaintes et des dénonciations faites par les victimes, les témoins des violations des droits de l’homme ainsi que les conclusions des enquêtes menées par la Section des droits de l’homme et ses différents bureaux régionaux.  Il examine également l’impact des activités multiformes développées par la Section des droits de l’homme.

 

III. Contexte politique et sécuritaire 

11.  Le contexte politique a été dominé par le démarrage des travaux du Comité préparatoire du dialogue politique inclusif, la remise du rapport final au Chef de l’Etat et la reddition de quelques combattants de l’APRD, mouvement opérant dans le nord ouest de la RCA.
12.  Il importe de signaler que, le processus du dialogue politique inclusif suscite beaucoup d’espoir particulièrement chez les populations des régions en conflit qui ont subi des exactions tant des rebelles que des militaires (FACA) et aussi les personnes déplacées internes. En effet, la tenue du dialogue politique inclusif va contribuer sans doute à l’apaisement du climat politique, au retour de la paix, à la réconciliation de tous les centrafricains et à l’amélioration de la situation des droits de l’homme.
13.  Le contexte social a été secoué par les grèves des fonctionnaires de l’enseignement public qui revendiquaient le paiement des arriérés de salaires. Ces mouvements de grève ont paralysé pendant plusieurs semaines le fonctionnement des écoles publiques. 
14.  La situation sécuritaire s’est considérablement dégradée dans la partie nord, nord-est et nord-ouest du pays, particulièrement dans les préfectures de l’Ouham et l’Ouham-pende. Les coupeurs de route ont redoublé d’ardeur en multipliant les attaques dans les localités de Bossoukpa, Ouham-bac, de Bouca (98 kilomètres à l’Est de Bossangoa), de Batangafo et Bocaranga (143 kilomètres de Bossangoa). Il ressort des informations portées à la connaissance du BONUCA que les coupeurs de route seraient des ressortissants tchadiens et/ou des peuhls qui torturent et exécutent froidement des usagers de la route, pillent les biens des habitants, prennent des otages, femmes, enfants (peulhs) contre le paiement des rançons. A cela, il faut ajouter, la présence sporadique des éléments des forces armées tchadiennes dans les localités de Markounda, Paoua et Kabo situées le long de la frontière avec le Tchad usant, semble t-il, de  leur droit de poursuite sur le territoire centrafricain.
15.  Dans la préfecture du Haut Mbomou, du 19 février au 10 mars 2008, plus de 150 personnes, dont 55 enfants, ont été enlevés par des hommes armés venus de l’Ouganda (dont le mode opératoire ressemble à celui du groupe rebelle de la LRA) qui leur ont fait subir des violences physiques. Plusieurs femmes rencontrées par la mission du système des Nations Unies ont déclaré avoir subi des violences sexuelles de la part des assaillants. Il ressort de cette mission, qu’environ 300 hommes armés avaient attaqué les villages de Bambouti, Gbassigbiri, Ligoua et Obo aux frontières avec la République Démocratique du Congo (RDC) et le Soudan. 
16.  Toutes ces forces en présence commettent des exactions en toute impunité, favorisées par l’absence des autorités administratives et judiciaires dans les localités en proie à la rébellion et le Haut Mbomou. La population civile vit aujourd'hui en grande insécurité du fait d'exactions graves commises par ces hommes en armes surtout ceux de la garde républicaine. Elle n’a trouvé son salut qu’en se réfugiant dans la brousse ou vers les pays limitrophes.

 

IV.       L’analyse de la Situation des droits de l’homme

 

17.  Au regard de ce qui précède, la situation des droits de l’Homme s’est considérablement détériorée au nord du pays et est relativement stable dans les autres parties. La situation des droits de l’homme s’est aussi aggravée du fait de l’impunité, un des facteurs qui contribue à encourager la pérennisation des violations des droits de l’homme dans le pays. Des poursuites sont rarement ordonnées contre les auteurs présumés de violations des droits de l’homme. Et lorsqu’une enquête est ouverte contre un agent d’application des lois, elle se termine la plupart du temps par un classement sans suite. Cette impunité témoigne donc de l’absence de volonté politique et/ou de l’état de droit.

 

a). Droit à la vie

-          Exécutions extrajudiciaires et arbitraires

 

18.  Les dispositions protégeant le droit de tout individu à la vie, ne sont pas garanties. Des témoignages et des informations relatives aux atteintes graves à la vie commises par certains éléments des forces de défense et de sécurité, contre des personnes soupçonnées d’être des coupeurs de route ou des complices, ont été porté à la connaissance des bureaux régionaux.

 

19.  Les forces de défense et de sécurité dont la mission est de protéger la population civile transgressent allègrement les lois de la guerre. Ainsi, lors des opérations menées contre les rebelles ou contre les coupeurs de route, elles ne font aucune différence entre ceux qui ont pris les armes et les populations civiles. Elles font très souvent recours à une force excessive, alors que, le recours à la force ne doit être utilisé qu’en cas d’extrême nécessité ou de légitime défense et être proportionnel aux exigences de la situation. En représailles, les militaires incendient les cases, exécutent les habitants accusés à tort ou à raison d’être de connivence avec les groupes rebelles ou de complicité avec les coupeurs de route. Ces exactions sont fréquentes pendant les opérations tendant à réprimer les troubles à l’ordre public, après le passage des bandes armées. Cependant, mettre un terme à cette criminalité est un combat légitime, mais rien n’autorise ceux qui sont chargés de rétablir l’ordre de recourir à ce type d’acte sans un jugement préalable de l’autorité judiciaire. C’est ainsi que le 19 mars 2008 vers 18 heures, des militaires du Centre d’instruction militaire et du service civique national (CIMSCN) de Bouar qui revenaient d’une mission de sécurisation sur l’axe Bouar-Garoua Boulaï, ont paradé en véhicule dans la ville de Bouar avec des têtes humaines sans corps présentées comme étant des têtes des coupeurs de route abattus.

 

20.  Ces exécutions sont courantes dans les préfectures de l’Ouham et l’Ouham-Pendé au Nord-ouest de la RCA. C’est aussi le cas de l’exécution le 15 et le 16 janvier 2008, de trois personnes prises pour des coupeurs de route, une des victimes, un boucher, aurait été tuée dans le village appelé « RCA » situé à mi- chemin entre Baoro et Carnot. Une autre victime, un commerçant et éleveur des bœufs à Baoro dans un village situé à 41 kilomètres de Bossemptélé (sur l’axe Bossemptélé – Baoro) a subi le même sort. 

 

b.    Droit à la sécurité et à l’intégrité physique

  • Tortures et traitements cruels, inhumains ou dégradants

 

1.     La Section des droits de l’homme a répertorié des cas de tortures, des traitements cruels, inhumains ou dégradants commis sans exception dans les centres de détention.   Les personnes privées de liberté ne sont pas traitées avec humanité dans tous les centres de détention qui sont très souvent vétustes, mal entretenus et surpeuplés. Les conditions d’enfermement ne respectent pas la dignité humaine. Les prévenus et les condamnés dorment à même le sol dans des cellules dépourvues de sanitaires sans accès aux soins de santé, à l’eau et à une alimentation suffisante.
21.  Il est régulièrement et fréquemment constaté, des cas de personnes placées en garde à vue présentant des indices assimilables à des traitements cruels, inhumains ou dégradants. L’impression qui se dégage lors des visites est que, prévenus et condamnés sont tous soumis au même régime, et constituent dans les provinces de la main-d’œuvre corvéable gratuite pour les autorités, tant préfectorales que judiciaires.

 

22.  A Bossangoa, le 27 mars 2008, le bureau des droits de l’homme a constaté qu’un homme détenu à la maison d’arrêt avait les deux pieds couverts de bandages et portait des blessures non encore cicatrisées autour des coudes et des poignets (ces blessures ressemblaient à des traces des cordes ayant servi à le ligoter). Le détenu  a déclaré  avoir été maintenu ligoté pendant les 4 premiers jours de sa détention dans la cellule disciplinaire de la maison d’arrêt de Bossangoa.  Plusieurs autres témoignages recueillis, ont confirmé que le détenu avait été torturé sur l’ordre des deux officiers, les Commandants de Compagnie et de brigade de la gendarmerie de Bossangoa, qui l’auraient soupçonné d’être un coupeur de route. Le même jour, le Procureur de la République près le tribunal de grande instance de Bossangoa a plutôt déclaré au bureau des droits de l’homme que le détenu avait été frappé par les habitants du village où il avait été arrêté et non par les éléments de la gendarmerie. 

 

23.  A Bouar, dans les commissariats et à la maison d’arrêt, les détenus dits « récalcitrants » sont enchaînés et cadenassés, privés de nourritures et d’eau pendant plusieurs jours. Le 12 mars 2008, au commissariat de police les personnes détenues étaient gardées dans une cellule sans ouverture ni toilette. Les détenus ont à leur disposition un pot d’aisance qui n’est vidé qu’un jour sur deux. De plus, certains d’entre eux ne s’étaient pas lavés depuis 14 jours et les malades n’avaient pas été autorisés à se rendre à l’hôpital.  À la maison d’arrêt, sept détenus étaient enchaînés.  Selon le Régisseur et les éléments de garde, il s’agissait des évadés récidivistes et indisciplinés.  Suite au plaidoyer de la Section des droits de l’homme, le Procureur Général près la Cour d’Appel de Bouar a ordonné la levée de ces chaînes des pieds des prisonniers avec interdiction de corvées extérieures pour éviter d’autres évasions. La situation est identique à Bangui, plus précisément dans la geôle de l’Office central de répression du banditisme (OCRB), où les détenus sont non seulement torturés mais réduits à l’état animal. 
24.  Il convient de mentionner au passage le recours aux traitements dégradants pour réprimer certains comportements. En effet, le 3 mars 2008 deux jeunes garçons âgés de 22 ans, parmi lesquels un lycéen, ont été frappés par un gendarme qui fait office d’aide de camp du préfet de l’Ouham,  sur ordre et en présence de ce dernier. Il leur était reproché d’avoir refusé d’aider l’employée de maison du préfet de l’Ouham de s’approvisionner en eau au puits du Lycée de Bossangoa. L’un des deux jeunes a été conduit au bureau du préfet (à bord du véhicule de fonction de l’autorité administrative) où il a encore reçu trois coups de ceinture militaire de la part de l’aide de camp du préfet, avec son approbation en guise de correction semble t-il pour leur attitude, jugée irrespectueuse par le Préfet de l’Ouham.
c.    Droit à la liberté de sa personne
             Arrestations et détentions arbitraires
25.  Les arrestations et détentions arbitraires, ont en général été constatées au sein des unités de police et de gendarmerie. Elles sont effectuées en violation flagrante des dispositions du code de procédure pénale parfois, à l’insu du Procureur de la république ou des Substituts. Les personnes interpellées sont rarement présentées devant le magistrat du ministère public dans les 48 heures suivant leur arrestation, conformément à l’article 35 du Code de procédure pénale centrafricain qui stipule que « Dans les lieux où réside le Magistrat du Ministère Public, si par nécessités de l’enquête, l’Officier de police judiciaire est amené à garder à sa disposition une ou plusieurs personnes soupçonnées d’avoir participé à l’infraction, il ne pourra le faire que pendant 48 heures ». Cette obligation se trouve consacrée par les instruments internationaux protégeant les droits de l’homme qui font obligation de traduire, dans les plus brefs délais devant un juge ou une autre autorité habilitée par la loi à exercer des fonctions judiciaires, tout individu arrêté ou détenu du chef d’une infraction pénale. Exceptionnellement, en vertu de la Loi 62.336 du 11 décembre 1962, relative à la procédure de crime flagrant, la garde à vue de 48 heures peut être prolongée à huit jours.
26.  Cependant, la Section des droits de l’homme constate de plus en plus que ce délai de rigueur de 48 heures est considéré comme étant facultatif et même, des personnes sont transférées à la maison d’arrêt par simple billet d’écrou d’un officier de police judiciaire qui n’en a pas légalement la compétence.
27.  Les commissariats et les brigades de gendarmeries ont été transformés en prison alors que la présence dans ces lieux ne doit pas dépasser le délai légal de 48 heures renouvelable une fois sur ordre du Procureur de la république.  Les « suspects » particulièrement les étrangers y séjournent pendant de longs mois justifiés par le retard de la procédure de l’enquête préliminaire et ce à l’insu des services de l’Immigration.
28.  Certaines personnes sont arrêtées alors qu’elles n’avaient visiblement commis aucune infraction.  Ainsi, en date du 12 janvier 2008, aux environs de 17 heures, un officier des Forces armées centrafricaines a interpellé et transféré à Bossangoa M. Tolngar Vincent, maire de Markounda, sans mandat d’amener du juge. Le 15 janvier 2008, l’officier a extrait M. Tolngar de la Gendarmerie de Bossangoa pour le conduire à la maison d’arrêt de Bossembélé.  L’officier aurait notamment reproché au maire d’avoir prévenu la population de Markounda et incité cette dernière à fuir la ville avant l’arrivée de la mission de la garde républicaine à Markounda (le 12 janvier 2008). Le maire de Markounda a été libéré le 7 février 2008.
29.  Il est également constant que, des officiers de gendarmerie et de police  arrêtent des personnes innocentes en lieu et place de leurs parents suspectés pour une infraction pour obliger ces derniers à se présenter.  Ainsi, dans la ville de Bouar, un homme arrêté en date du 9 janvier 2008 par un agent de police en lieu et place de sa copine soupçonnée de vol a été gardé en détention au Commissariat de police jusqu’au 17 janvier 2008 ; une femme a été arrêtée en date du 20 janvier 2008 et placée en détention à la Maison d’arrêt par le Chef du Détachement du bataillon provincial, de la garde républicaine chargé de la sécurité de l’établissement pénitentiaire parce que son mari s’était évadé et poursuivi pour « vol à mains armées » et « viol ».

 

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15 septembre 2008 1 15 /09 /septembre /2008 13:46






LES ORGANISATIONS DE PROMOTION ET DE DEFENSE DES DROITS DE L’HOMME CONDAMNENT FERMEMENT L’INTERPELLATION DU PRESIDENT DE LA LCDH PAR LA GARDE PRESIDENTIELLE ET SA SEQUESTRATION A LA SECTION DE RECHERCHES ET D’INVESTIGATIONS.

 

Le  mercredi 10 septembre 2008 à BANGUI, Me Nganatouwa GOUNGAYE WANFIYO, Président de la Ligue Centrafricaine des Droits de l’Homme qui sortait de son Cabinet, seul, à bord de son véhicule pour se rendre au Ministère des Finances, a emprunté la rue qui passe devant la pâtisserie Phénicia et qui débouche sur l’avenue de l’Indépendance en face de la Maison de la Presse.

 

Il voulait tourner sur sa droite en direction de la place de la République lorsqu’il a été surpris par  l’arrivée du cortège présidentiel. Il a stoppé net et a enclenché la marche arrière pour laisser passer le cortège sans  aucun incident.

 

Il voulait poursuivre sa route, lorsqu’il a été interpellé par deux agents de la Police Municipale.

 

A ce moment, deux éléments de la Garde Présidentielle surexcités dont l’un était en uniforme et l’autre en civil  mais qui n’étaient ni dans le cortège ni en service, ont traversé l’avenue de l’Indépendance pour se diriger vers lui  et lui  demander de partir avec eux vers une destination inconnue. Ils l’ont menacé, lui exigeant de leur remettre les clés de sa voiture, ce qu’il a refusé. Profitant  du tohu-bohu il a appelé Monsieur Léonard SONNY, son collaborateur au bureau.

 

Un véhicule de la Garde Présidentielle est arrivé sur les lieux avec plusieurs autres éléments de la Garde Présidentielle.

 

Après des tractations et à la demande des éléments de la Garde Présidentielle, c’est Monsieur Léonard SONNY qui a conduit le véhicule de Maître Nganatouwa GOUNGAYE WANFIYO dans lequel ont pris place trois d’entre eux.

 

A l’entrée du Palais de la Renaissance, un lieutenant qui sortait s’est mis à vociférer et à proférer des menaces disant que ce sont eux, c’est-à-dire les militaires « qui souffrent au front dans le nord tandis que les intellectuels pavanent et qu’on allait voir ce qu’il fera des droits de l’homme » ce, en présence de tous les Responsables des organisations centrafricaines des Droits de l’Homme qui, alertés, ont immédiatement rejoint le groupe.

 

Maître Nganatouwa GOUNGAYE WANFIYO a été conduit à la Section de Recherches et d’Investigations « SRI », où il a été maintenu jusqu’au soir, d’abord dans la cour et ensuite dans la geôle où il a apprêté ses affaires pour passer la nuit, après avoir été entendu par le Commandant de Brigade Adjoint sur procès-verbal qui a été communiqué au Procureur de la République pour instructions.

 

Il faut souligner que les faits se sont déroulés au grand jour devant de nombreux témoins dont aucun n’a été entendu.

 

Le Barreau informé, le Bâtonnier, Maître Symphorien BALEMBY avec de nombreux avocats ainsi que des responsables des organisations de promotion et de Défense des Droits de l’Homme à savoir Me MOROUBA, Me GBIEGBA, Me MAZANGUE, Me PANDA et Mr NGOUYOMBO, s’étaient rendus à la SRI pour constater cette arrestation.

 

Me Nganatouwa GOUNGAYE WANFIYO a été remis en liberté le soir du mercredi 10 septembre à 19 heures 47 mn par le Capitaine Papy Aimé  BOZIZE sur instructions du Procureur de la République, sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui et sans aucune explication.

 

Le Gouvernement qui, devant les interpellations diverses a indiqué dans un premier temps que le Président de la LCDH aurait « obstrué » le passage du cortège présidentiel, a changé de version et se contredit par un communiqué mensonger et grossier du Ministre de l’Intérieur chargé de la Sécurité Publique du 11 septembre 2008, dénaturant totalement les faits. En effet, le Ministre de  l’Intérieur chargé de la Sécurité Publique prétend que Me Nganatouwa GOUNGAYE WANFIYO n’aurait pas été arrêté par la Garde présidentielle mais ce serait un chauffeur du PNUD et que le Président de la LCDH serait volontairement monté dans le véhicule du PNUD pour se constituer en défenseur du chauffeur.

 

Bien entendu,  l’institution onusienne a fait procéder à des vérifications et aucun de ses chauffeurs n’a eu un incident ce jour et, d’ailleurs,  le Ministre de l’Intérieur, le Général Raymond NDOUGOU, ne donne ni le nom du chauffeur ni le numéro d’immatriculation du véhicule du PNUD. Pour ceux qui connaissent un peu la procédure judiciaire, la constitution d’avocat ne se fait pas dans un véhicule mais par écrit adressé à une juridiction à la demande du client!

 

L’on ne peut que s’étonner que ce soit le Ministre de l’Intérieur chargé de la Sécurité Publique  qui s’exprime en lieu et place des départements concernés.

 

Il n’est de secret pour personne que les militants des droits de l’homme sont assimilés par le pouvoir en place aux opposants,  en raison de leur dénonciation constantes des graves violations des Droits de l’Homme dans le pays, des violations de la Constitution, de la mal gouvernance.

 

Pour cela, ils ont fait l’objet à plusieurs reprises d’intimidations, d’injures, d’atteintes à leur liberté et de menaces de mort. L’arrestation de Me Nganatouwa GOUNGAYE WANFIYO, si elle était intervenue la nuit, on aurait craint pour sa vie.

 

En conséquence, les organisations de promotion et de défense des Droits de l’Homme :

 

- Condamnent fermement l’interpellation du Président de la LCDH et sa séquestration pendant près de 11 heures à la SRI ;

 

- Exigent de l’Etat centrafricain de se conformer à la résolution des Nations   Unies sur la protection des défenseurs des droits de l’Homme ;

 

-  Dénoncent énergiquement toutes les tentatives consistant à intimider ou à museler  les défenseurs des droits de l’homme ;

 

- Saluent la mobilisation générale et la solidarité indéfectible de tous les démocrates, de la Presse et des militants des Droits de l’Homme tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, ayant conduit à la libération de Me Nganatouwa GOUNGAYE WANFIYO.

 

- Invitent tous les démocrates et les personnes soucieuses du respect des Droits de l’Homme à rester mobilisés pour la défense des droits de l’homme en Centrafrique.

 

Fait à Bangui le 14 septembre  2008

 

Ont signé

 

ACAT-RCA, Bruno Hyacinthe GBIEGBA

 

AFJC,  Marie Blandine SONGUELEMA- YAKONDJI

 

LCDH, Nganatouwa GOUNGAYE Wanfiyo

 

MDDH, Adolphe NGOUYOMBO

 

OCDH, Mathias Barthélemy MOROUBA

 

RONGDH, Marie Edith DOUZIMA LAWSON

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11 septembre 2008 4 11 /09 /septembre /2008 22:48





LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 11.09.08 | 20h50  •  Mis à jour le 11.09.08 | 21h01


Pour la première fois, la justice française a traité des faits criminels imputés à un employé de l'ONU. Un ancien employé français de l'organisation internationale a été condamné, jeudi 11 septembre, à neuf ans de prison pour viols sur mineures lors de missions en Centrafrique et en République démocratique du Congo, entre 1998 et 2004. Le tribunal a en outre décidé une obligation de soins, à sa sortie de prison, pendant huit ans sous peine d'une prolongation de trois ans de sa détention. L'avocat général avait demandé douze ans de réclusion criminelle.

 

Didier Bourguet, 44 ans, qui fut à partir de 1994 mécanicien automobile pour l'organisation internationale dans plusieurs pays successifs, était accusé d'avoir fait une vingtaine de victimes, dont des adolescentes, en Centrafrique entre 1998 et 2001, et entre 2001 et 2004 au Congo. Poursuivi pour viols sur mineures, corruption de mineurs et détention d'images pornographiques, il encourait jusqu'à vingt ans de réclusion criminelle. Une victime présumée, âgée aujourd'hui de 16 ans, était présente à l'audience, ce qui est une autre "première" dans une affaire de ce type.

En 2004, les services d'investigation internes de l'ONU avaient écrit, dans un rapport, qu'ils étudiaient 72 dossiers de viols ou d'infractions sexuelles imputés à des civils et des militaires de la Mission des Nations unies au Congo, évoquant un "sentiment d'impunité". Pendant l'audience, Didier Bourguet s'est défendu en expliquant que les jeunes filles étaient consentantes. Il a admis être entré en contact avec ces jeunes filles par des intermédiaires, et les avoir payé de 10 à 20 dollars. L'enquête de police menée de France à partir de son incarcération, en octobre 2004, a permis la découverte, dans son ordinateur, de nombreuses photos et vidéos à caractère sexuel le mettant en scène avec de très jeunes filles, ainsi que des images pédo-pornographiques.

 

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10 septembre 2008 3 10 /09 /septembre /2008 21:27



Bangui, 10 sept 08 (C.A.P) - Le président de la Ligue centrafricaine des droits de l’homme Me Goungaye Nganatouwa qui avait été interpellé tôt ce matin à Bangui et conduit à la section recherche et investigation (SRI police politique de Bozizé) a été libéré à 19 h 30 heure locale et a pu regagner son domicile. Selon Me Morouba, il a été « libéré sans condition et sans explication» après avoir été auditionné au sujet d’une bizarre histoire d’entrave au cortège présidentiel.

L’arrestation de Me Goungaye a suscité un grand émoi au sein des démocrates tant centrafricains qu’étrangers à travers le monde.  Ils se sont mobilisés comme un seul homme pour la condamner et exiger sa libération immédiate et sans condition. Sa libération est bien la preuve que cette mobilisation a payé face au ballon d’essai que constituait son arrestation. La dictature de Bozizé a reculé devant la forte pression des démocrates et hommes épris de paix. On ne peut que se réjouir et se féliciter que les démocrates aient pu marquer une telle victoire sur le tyran Bozizé.  

 

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10 septembre 2008 3 10 /09 /septembre /2008 01:24






REUTERS | 09.09.2008 | 14:23

PARIS (Reuters) - Le premier procès en France d'un employé de l'Onu soupçonné de viols sur mineures lors de missions à l'étranger, en l'occurrence en Centrafrique et en République démocratique du Congo, s'est ouvert devant la cour d'assises de Paris.

Didier Bourguet, 44 ans, qui fut à partir de 1994 mécanicien automobile pour l'organisation internationale dans plusieurs pays successifs, est accusé d'avoir fait une vingtaine de victimes en République centrafricaine entre 1998 et 2001, et en 2001-2004 au Congo.

Poursuivi pour viols sur mineures, corruption de mineurs et détention d'images pornographiques, il encourt jusqu'à vingt ans de réclusion criminelle. Ce procès doit durer jusqu'à jeudi. Une victime présumée, âgée aujourd'hui de 16 ans, est présente à l'audience, ce qui est une autre "première" dans une affaire de ce type.

En 2004, les Services d'investigation internes de l'Onu (OIOS) avaient dit dans un rapport qu'ils étudiaient 72 dossiers de viols ou d'infractions sexuelles imputés à des civils et des militaires de la Monuc (Mission des Nations unies au Congo). Il était question de "sentiment d'impunité".

L'organisation internationale est confrontée à ces problèmes dans d'autres pays frappés par la misère et par la guerre où ses personnels sont implantés.

A l'ouverture de l'audience, Didier Bourguet a déclaré à la cour qu'il admettait avoir eu des relations sexuelles avec des jeunes filles mais qu'elles étaient consentantes. "Je reconnais les relations sexuelles et la pornographie mais pas les viols", a-t-il dit.

L'enquête de police menée de France à partir de son incarcération en octobre 2004 a permis la découverte dans son ordinateur de nombreuses photos et vidéos sexuelles le mettant en scène avec de très jeunes filles, ainsi que des images pédopornographiques.

Lors de ses interrogatoires de police, l'accusé a admis être entré en contact avec ces jeunes filles par des intermédiaires rémunérés. Il payait les jeunes filles 10 à 20 dollars.

Son avocat Claude Debossere-Leridi a dit à la presse qu'il entendait faire valoir qu'aucun état civil ni aucune expertise n'avait permis d'établir la minorité des jeunes filles. Il a aussi fait remarquer que trois seulement d'entre elles avaient pu être identifiées, les autres demeurant inconnues.


Thierry Lévêque, édité par Pascal Liétout

 

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