BANGUI, jeudi 20 janvier 2011 (Xinhuanet) - Le président du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC),
Martin Ziguélé, candidat à la présidentielle du 23 janvier 2011, a déclaré mercredi que lui et son parti n'accepteraient pas des résultats
« d'un scrutin faussé ».
« Nous n'accepterons pas des résultats des élections, si le scrutin se déroule mal. Si nos électeurs ne peuvent pas voter, si on se rend compte qu'il y a des gens qui votent plusieurs fois, le scrutin est faussé ! Et si le scrutin est faussé, n'attendez pas du MLPC et de moi-même que nous acceptions des résultats faussés », a-t-il déclaré.
Martin Ziguélé faisait allusions aux problèmes liés aux listes
électorales qui ne sont pas encore affichées par la faute selon lui de la Commission électorale indépendante (CEI).
« J'ai toujours dit que cette commission électorale nous amènera au mur, j'attends impatiemment d'être
démenti », a-t-il rappelé, dénonçant le retard dans l'exécution de certaines opérations électorales, surtout les listes électorales qui selon la CEI seront affichées deux jours
avant le scrutin.
« Et si par hasard beaucoup de
Centrafricains ne retrouvent pas leur nom sur les listes électorales, comment on fait ? ... Il n'a pas été prévu de délai de correction », s'est-il interrogé.
Pour limiter le cas de fraude, le MLPC a décidé d'être « extrêmement vigilant » et prendre des
dispositions pour avoir des représentants dans tous les bureaux de vote le jour du scrutin, ajoute-il.
« Partout où nos représentants nous diront que le scrutin n'a pas été transparent, nous en contesterons systématiquement le résultat. Et si le phénomène est majoritaire nous ne reconnaitrons pas ces résultats », a-t-il réitéré.
Le processus électoral en Centrafrique prend sa dernière ligne droite cette semaine. La campagne électorale prend fin
vendredi à minuit. Les élections auront lieu le dimanche 23 janvier.
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Principaux extraits des propos de Martin ZIGUELE en réponse aux questions de Christophe Boisbouvier de RFI :
« J’aurais des représentants dans tous les bureaux de vote et dans tout le pays…Si les élections sont transparentes, si les élections sont crédibles et que nous sommes battus à la régulière, naturellement nous accepterons notre signature du code de bonne conduite. Mais s’il s’avère qu’il ya des cartes parallèles qui circulent, si nos militants ne sont pas sur les listes, si les listes ne sont pas affichées parce qu’elles ont été tripatouillées, si le refus de publier les listes électorales est un piège qu’on tend à l’opposition pour ne publier que le jour du scrutin ou deux jours avant pour qu’on ne puisse pas les corriger, il est clair que je n’accepterai pas du tout les résultats de telles simulacres d’élections. Et je ne suis pas le seul, je vous assure »
« Nous avons fait un mémorandum que l'on a adressé au secrétaire général des Nations unies pour prendre date parce que les élections qui se préparent actuellement en Centrafrique se font pratiquement en dehors du cadre légal tracé par le code électoral. Nous avons cru devoir attirer l’attention de tous les partenaires au processus, notamment de ceux qui le financent. »
« Bozizé sera battu dès le premier tour. Je viens de boucler une tournée dans tout le sud-ouest et dans l’est du pays, il sera battu au premier tour. S’il est au deuxième tour, ce serait un miracle. Si les élections sont transparentes, nous gagnerons au premier tour. Sinon, nous serons en tête au premier tour et nous gagnerons à l’issue du deuxième tour. Il faut qu’il voyage dans le pays, il faut qu’il aille à l’intérieur du pays, il se rendra compte de son impopularité…Je reviens de l’intérieur du pays et je ne vois pas d’adversaire à la taille du MLPC. Je vous le dis en toute modestie. Le MLPC est en bonne posture pour gagner les élections dès le premier tour ».