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27 janvier 2011 4 27 /01 /janvier /2011 23:55

 

 

J-Ping.jpg

 

 

AFRICAN UNION

UNION AFRICAINE

UNIÃO AFRICANA

P.O. Box: 3243, Addis Ababa, Ethiopia, Tel.: (25111) 551 38 22 Fax: (25111) 551 93 21

Email: situationroom@africaunion.org

COMMUNIQUE DE PRESSE

 

L’Union africaine appelle les parties centrafricaines au respect du verdict des urnes

Addis Abéba, le 27 janvier 2011:

 

Le Président de la Commission de l’Union africaine (UA), Jean PING, suit avec attention la situation en République centrafricaine (RCA), au lendemain des élections groupées du 23 janvier 2011.

Le Président de la Commission voudrait souligner que l’organisation de ces élections est l’aboutissement d’un long processus qui s’inscrit dans le cadre de la consolidation de la paix, de l’approfondissement de la démocratie et du redressement économique et social de la RCA.

Le Président de la Commission relève que le peuple centrafricain n’a que trop souffert de l’instabilité et des violations des Droits de l’Homme. Sa participation massive et pacifique au scrutin du 23 janvier 2011 est une preuve supplémentaire de sa volonté de voir enfin une paix durable s’installer en Centrafrique.

Le Président de la Commission demande à tous les acteurs politiques centrafricains de mettre l’intérêt supérieur de la RCA audessus de toute autre considération et de sabstenir de toute action pouvant compromettre les acquis encore fragiles du processus de consolidation de la paix et de reconstruction postconflit dans leur pays.

Le Président de la Commission appelle les candidats aux élections présidentielles et législatives à faire preuve de retenue, à respecter le verdict des urnes et, en cas de contentieux électoral, à user exclusivement des voies légales prescrites par les textes en vigueur en RCA.

 

NDLR : Que craint l’UA ? Qu’a-t-elle fait pour permettre un bon déroulement d’élections transparentes et crédibles en Centrafrique ? Elle appelle maintenant au respect du verdict parce qu’elle sait pertinemment que les résultats que Bozizé se prépare à faire proclamer sont frauduleux et ne correspondent à rien. Ce sera le reflet des fraudes massives opérées par Bozizé et son KNK qui tiennent coûte que coûte à se cramponner au pouvoir et que l’opposition et l’écrasante majorité des Centrafricains qui en ont plus qu’assez de la dictature sanguinaire de Bozizé vont rejeter ce verdict. Qui viole massivement et impunément les droits de l’homme en Centrafrique si ce n’est Bozizé et ses nervis ? Il n’y aura pas de retenue qui tienne. Les voies légales de recours en Centrafrique sont acquises à Bozizé qui dispose d’une Cour constitutionnelle totalement à sa solde. Ce n'est pas l'UA qui empêchera le peuple centrafricain de d'affranchir du joug du régime d'oppression de Bozizé.   

 

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans Relations Internationales
27 janvier 2011 4 27 /01 /janvier /2011 23:07

 

 

logo mlpc

 

Justice – Liberté – Travail

 

FEDERATION EUROPE-AMERIQUES-ASIE-MOYEN ORIENT-OCEANIE

 


DIRECTION FEDERALE DE CAMPAGNE

 

 

 

COMMUNIQUE DE PRESSE

 

 

« APPEL A DE NOUVELLES ELECTIONS DIGNES ET CREDIBLES »

 

 

La Direction Fédérale de Campagne (DFC) Europe tient tout d’abord à remercier tous les compatriotes, en particulier les militantes, militants et sympathisants, qui se sont déplacés le  23 janvier 2011 pour remplir leur devoir civique et qui ont porté massivement leur choix sur le candidat Martin ZIGUELE et les candidats MLPC aux législatives. La DFC déplore néanmoins pour la circonscription « Europe » le faible taux de participation (à peine 41% à Paris), à ce scrutin qui comporte pourtant un enjeu majeur pour l'avenir du Centrafrique.

 

Dans sa déclaration du 18 janvier 2011, la DFC avait déjà pointé du doigt les stratégies et manœuvres mis en place par le candidat François BOZIZE et son parti KNK pour conserver coûte que coûte le pouvoir de l'État et avait attiré par la même occasion l’attention de la Communauté Internationale sur l’impréparation des élections, les multiples violations du Code Électoral et des différents accords signés par toutes les entités ayant pris part au Dialogue Politique Inclusif (DPI). Malheureusement l'histoire nous donne raison aujourd’hui. Le 23 janvier 2011 il n'y avait pas eu de vote mais un coup d'État électoral organisé par  le général-candidat François BOZIZE et son parti KNK. Ce n’est pas par hasard si presque tous les rapports des missions internationales d’observation de ces élections dressent les unes après les autres, une longue et impressionnante liste d’anomalies et de ce qu’elles qualifient pudiquement de « dysfonctionnements » mais qui sont en réalité, de graves manquements délibérés faisant partie du plan programmé de hold-up électoral de BOZIZE et son KNK.

Les résultats partiels qui proviennent de l'ensemble des circonscriptions électorales du pays aux différents états-majors des partis politiques de l’opposition placent le candidat François BOZIZE  systématiquement en tête avec un score digne d’un régime soviétique. Ceci même dans des régions habituellement favorables aux candidats leaders des partis politiques de l'opposition, régions dans lesquelles le candidat François BOZIZE n’a jamais obtenu plus de 2% des suffrages exprimés.

 

Devant une telle situation, il n’y a nul doute que cette mascarade a pour seul objectif de fausser honteusement le jeu démocratique et garantir ainsi l'élection de François BOZIZE dès le premier tour.

La collecte des données au sortir des bureaux de vote permet de relever les irrégularités et insuffisances suivantes :

-         listes électorales peu fiables ou inexistantes ;

-         intimidation par des autorités locales et des forces de sécurité dans les bureaux de vote ;

-         substitution d’urnes non homologuées ;

-         présidents de bureaux de vote et assesseurs désignés par les CEI locales récusés et tous remplacés par des militants de KNK ;

-         absence des procès-verbaux dans plusieurs bureaux de vote et centres de dépouillement ;

-         démarrage tardif des opérations de vote ;

-         non-maîtrise des règles et procédures par les membres des bureaux de vote ;

-         présence des représentants de l'Administration dans certains bureaux de vote ;

-         nombre bizarrement élevé de votes par dérogation.

 

Toutes ces graves irrégularités et insuffisances ont été confirmées par le rapport de la mission d’observation conduite par le Président Pierre BUYOYA, Représentant de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), ont conduit aux fraudes massives.

Par ailleurs il ressort du rapport de la Mission de l'Institut Electoral pour une Démocratie Durable en Afrique (EISA) que les irrégularités et insuffisances « posent de sérieux problèmes dans le sens de la transparence et de l’équité des chances accordées à toutes les parties prenantes » au scrutin.

 

Au regard de tout ce qui précède la DFC soutient la demande en annulation des élections groupées du 23 janvier 2011 exprimée par le Collectif des Forces du Changement (CFC). Elle invite les Centrafricaines et les Centrafricains ainsi que tous les Démocrates épris de paix à s’unir derrière le CFC afin d'obtenir de nouvelles élections dignes et crédibles. Elle appellera à des actions de grande envergure si ses revendications ne sont pas satisfaites et prend à témoin l’opinion nationale et internationale des lourdes conséquences dont seuls le général-candidat François BOZIZE et son nébuleux KNK se seront rendus coupables.

 

« TOUS UNIS, NOUS VAINCRONS »

 

 

                                                        Fait à Paris, le 27 janvier 2011

 

 

Pour la Direction Fédérale de Campagne Europe

Antoine Jérémie NAM-OUARA

 

                                                                                        Directeur Fédéral

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27 janvier 2011 4 27 /01 /janvier /2011 21:37

 

 

Sako.jpg

 

 

  

Par U. Roy Lama, leconfident.net - 26/01/2011

La préfecture de la Mambéré -Kadeï est l’une des régions qui soulève le plus de convoitise lors de ces élections

Bien avant l’ouverture de la campagne électorale, les autorités avaient mis tout en œuvre pour apaiser les tensions dans cette zone considérée comme la plus riche et la plus potentielle de la République Centrafricaine. Le président de la République, Chef de l’Etat avait tenu à recevoir les collecteurs de diamant de toute la République Centrafricaine, dont ceux de la Mambéré -Kadéï, après les incidents graves du 16 octobre 2008 où ces opérateurs du secteur du diamant avaient été dépouillés de leurs pierres, argents et objets précieux. Ensuite, le Chef de l’Etat s’est rendu personnellement afin de résoudre l’affaire dite de la Sœur Bénédicte, qui travaillait à la gestion de la pharmacie de l’hôpital universitaire de Berberati. Mutée à la maternité, la religieuse avait refusé de regagner son nouveau poste d’affectation et avait engagé un bras de fer avec les autorités préfectorales. Exaspérées, les autorités l’ont déclarée’’ persona non grata’’ dans la préfecture de la Mambéré -Kadeï. Malgré ce bannissement qui la frappait, la religieuse n’a pas voulu obtempérer aux injonctions. La situation allait au pourrissement quand le président François Bozizé est intervenu personnellement pour calmer la tension.

 Une armada venue de Bangui

Mais les véritables incidents, signes annonciateurs d’une ambiance électrique ont réellement commencé à Carnot. Dans cette circonscription, deux candidats de poids lourds, du parti présidentiel s’affrontent. Une candidate à la faveur du parti, se présente donc sous les couleurs de cette formation politique, alors que le second ayant les faveurs de la population a été incité par celle-ci à se présenter en indépendant et c’est ce qu’il a cru devoir faire. Mais la popularité du second candidat semblait faire ombrage à la candidate préférée du parti présidentiel. C’est là où les gestes d’intimidations ont commencé. L’aide de camp du candidat indépendant, régulièrement sollicité de la haute hiérarchie militaire a été arrêté par des éléments des Forces de Sécurité, portant des bérets verts est copieusement molesté, enfermé pendant trois jours, avant d’être déporté vers une destination inconnue. Dans cette circonscription de Carnot, les menaces de mort sont légion et les Chefs de Groupe, de quartier et de villages, font l’objet de pressions constantes pour obliger leurs administrés à voter pour la candidate favorite du parti présidentielle.

 

A Berberati où jusque-là, la campagne se déroulait dans une ambiance bon enfant, l’atmosphère s’est aussitôt crispée avec la présence dans la ville d’un candidat-ministre, candidat du parti présidentiel aux élections législatives dans la circonscription de Berberati. Le membre du gouvernement-candidat aux législatives a fait une démonstration de force en débarquant avec une véritable armada composée de militaires, agents de son département et autres supporters venus de Bangui munis de certificats d’inscription et de radiation afin de lui apporter leurs suffrages.

La population de Berberati est déconcertée par cette affluence qui risque de fausser fondamentalement les données réelles des élections dans la Mambéré – Kadeï et particulièrement dans la sous-préfecture de Berberati. En plus de cette armada qui a inondé la ville, les actes d’intimidation ne manquent pas sur les Chefs et les notables. Les militaires qui ne sont pas du tout discrets se pavanent en ville avec leurs armes, laissées à découvert pour dire aux habitants de la ville que si leur candidat n’est pas élu, il en sera autrement. De véritables étincelles dans l’air et la situation promet. À la dernière minute, selon des sources proches du dossier, à cette atmosphère tendue s’ajoutent, le 23 janvier 2011, les listes électorales erronées, la distribution désordonnée des cartes électorales par les autorités locales en vue de corriger les erreurs. Face à ce désordre organisé, les représentants des partis politiques de l’opposition ont rapidement contacté leurs leaders pour les situer sur les nombreuses irrégularités. Selon les indiscrétions d’une personnalité proche de l’opposition, un Huissier de Justice et un avocat ont été commis pour constater ces multiples irrégularité qui ont bloqué le déroulement du vote à Berbérati afin qu’une action soit intentée en Justice.

 

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27 janvier 2011 4 27 /01 /janvier /2011 19:39

 

 

Ndoutingai.jpg

 

 

Centrafrique : Le Lieutenant-Colonel Sylvain Ndoutingaï lance un appel au calme

Par Sébastien Lamba - 27/01/2011Journal de Bangui

Il est le Directeur National de la Campagne du Président sortant, François Bozizé

 

La direction nationale de campagne a rappelé aux uns et aux autres que la loi n° 09016 du 02 octobre portant code électoral de la République Centrafricaine a prévu des voies de recours en cas de contestation après la publication des résultats provisoires, sauf celles mentionnées dans les procès-verbaux des bureaux et centre de dépouillement. C’est pourquoi, le Lieutenant -Colonel Sylvain Ndoutingaï est monté au créneau et a lancé un vibrant appel aux militantes, militants ainsi qu’à tous les compatriotes épris de paix, à garder le calme et surtout à redoubler de vigilance durant cette période sensible afin de parer aux actions multiformes et éhontées que les fossoyeurs de la démocratie envisagent déjà ouvertement d’entreprendre des actions pour compromettre la progression évidente du peuple centrafricain vers le bien-être et le progrès, jeudi 27 janvier 2011.

 

Cette déclaration faite à Bangui la capitale centrafricaine intervient trois jours après le scrutin du 23 janvier dernier, alors que trois candidats sur cinq à la présidentielle exigent l’annulation de ces élections dont ils estiment que les résultats sont frauduleusement manipulés et ne reflètent nullement les suffrages des populations du fait de leur caractère non transparent et non libre. Dans ce climat, la direction nationale de campagne du président Bozizé exhorte tous les compatriotes à veiller au bon déroulement des opérations électorales. Elle prend à témoin l’opinion nationale et internationale face aux agitations des trois candidats dont la «mauvaise foi» semble évidente et qui veulent à tout prix «mettre à mal les acquis socio-économiques» de ces dernières années ainsi que les perspectives prometteuses du développement de notre cher et beau pays.

Les trois candidats à la présidentielle ont demandé à tous leurs militants, leurs sympathisants, l’ensemble de la population centrafricaine et les démocrates du monde entier à se mobiliser davantage et comme un seul homme pour faire échouer le «hold-up électoral» méticuleusement préparé et soigneusement exécuté par le Général François Bozizé et son parti KNK.

 

 

NDLR : C’est l’hommage du vice à la vertu. Ndoutingai et Bozizé, deux hors la loi  qui passent le plus clair de leur temps à fouler aux pieds le code électoral se souviennent brusquement de l’existence d’un code électoral en Centrafrique et de ses dispositions concernant les voies de recours possibles en cas de contestation des résultats électoraux dont ils savent bien qu’ils découlent de leurs multiples fraudes et des magouilles de Binguimalé. Comme ils savent également que le soutien et la complicité de la Cour constitutionnelle leur sont acquis, ils prennent les candidats de l’opposition pour des pigeons. Cette agitation de Ndoutingai juste avant l’annonce de leur hold-up montre qu’ils sont conscients du mécontentement que leur la proclamation de leur vol suscitera.   

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27 janvier 2011 4 27 /01 /janvier /2011 19:10

 

 

andre-mba-obame-

 

 

APA-Libreville (Gabon) 27-01-2011 - L’opposant gabonais André Mba Obame s’est réfugié au siège du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) à Libreville, après avoir prêté serment, lundi dernier, en qualité de président de la République gabonaise et formé un gouvernement parallèle, alors que sa télévision privée TV+ a été suspendue pour trois mois par le Conseil national de la communication (CNC).

Dans un communiqué rendu public mercredi soir, le CNC, organe de régulation de la communication au Gabon, justifie sa décision par « la diffusion en direct, le 25 janvier 2011, par la chaine de télévision privée TV+, de la cérémonie de prestation de serment de Monsieur André Mba Obame, en qualité de président de la République ».

« Le CNC considère que la diffusion en direct de cette cérémonie, plus d’un an après la prestation de serment de SE Ali Bongo Ondimba, est un acte de nature à porter atteinte à l’ordre public et viole les dispositions de la constitution et du code de la communication », souligne le communiqué signé du doyen d’âge du CNC, Faustin Onanga, en l’absence du président de l’institution, récemment nommé conseiller politique du chef de l’Etat.

Ancien ministre de l’intérieur sous le régime du défunt président Omar Bongo Ondimba, Mba Obame, « AMO », député du 1er siège du Haut Como, dans la province du Woleu-Ntem (nord), candidat malheureux à l’élection présidentielle anticipée du 30 août 2009, s’est autoproclamé président de la République lundi dernier.

Séance tenante, il a prêté serment sur la Constitution, un acte qualifié de « crime de haute trahison » par le gouvernement gabonais qui a également taxé « d’insurrectionnelle » son équipe gouvernementale.

Dans un communiqué lu par le ministre de l’intérieur et de la décentralisation Jean François Ndongou, le gouvernement gabonais a accusé M. Mba Obame d’avoir violé la Constitution tout comme celles et ceux qui ont accepté de faire partie de son gouvernement ainsi que celle et ceux qui les ont encouragés et soutenus.

Le communiqué a annoncé, outre la dissolution de l’Union nationale (UN), un parti d’opposition légalisé en février 2009, dont M. Mba Obame est le secrétaire exécutif, la traduction des intéressés devant les tribunaux compétents et la demande de la levée de l’immunité parlementaire de M. Mba Obame auprès de l’Assemblée nationale.

Candidat indépendant à l’élection présidentielle du 30 août 2009, « AMO », était arrivé en troisième position avec 25,33% des suffrages, derrière l’opposant Pierre Mamboundou, crédité 25,64% des voix, selon les résultats définitifs du scrutin proclamés par la Cour constitutionnelle, donnant la victoire au candidat du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), Ali Bongo Ondimba avec 41,79% des voix.

Un premier décompte donnait Ali Bongo vainqueur avec 41,73% des suffrages devant M. Mba Obame (25,88%) et M. Mamboundou (25,22%).

Michel de Bonnecorse, ancien conseiller Afrique du président français Jacques Chirac, a affirmé, dans un documentaire intitulé « Françafrique, 50 années sous le sceau du secret », réalisé par Patrick Benquet et diffusée le 9 décembre 2010 sur France 2, que les résultats de la présidentielle au Gabon avaient été inversés.

 « Nous, on a plein d’infos comme quoi Obame a eu 42% et Ali Bongo 37% et que c’était quasiment inversés », a-t-il dit, avant de revenir sur cette déclaration quelques jours plus tard.

 

 

GABON : COMMUNIQUE DE PRESSE DU MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES



M. Bruno Ben Moubamba
, le Ministre des Affaires Étrangères du Gouvernement légitime du Gabon


Le numéro deux du Gouvernement légitime d’André MBA OBAME et ministre des affaires étrangères, monsieur Bruno BEN MOUBAMBA demande au Président OBAMA et au Président Sarkozy de dénoncer publiquement le gouvernement illégitime d’Ali BONGO au titre de leur volonté commune affichée à faire prévaloir et défendre l’expression des peuples en Afrique.

De plus, le ministre Bruno BEN MOUBAMBA demande à la Cour Pénale Internationale d’être particulièrement vigilante sur les éventuelles répressions par le pouvoir gabonais illégal des milliers de gabonais actuellement postés devant le siège des Nations-Unis pour soutenir le gouvernement légitime.


Par Bruno BEN MOUBAMBA

 
Ministre des affaires étrangères et de la coopération

du gouvernement légitime du GABON

 

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27 janvier 2011 4 27 /01 /janvier /2011 18:29

 

 

vote à Mala

 

 

ELECTIONS PRESIDENTIELLES ET LEGISLATIVES DECLARATION PRELIMINAIRE

 

Bangui, le 25 Janvier 2011

 

I. La Mission Continentale de l'EISA en RCA

L'Institut Electoral pour une Démocratie Durable en Afrique, EISA en sigle, a le plaisir de publier la déclaration provisoire de sa Mission Continentale déployée en République Centrafricaine (RCA) pour observer le déroulement des élections présidentielles et législatives qui ont eu lieu le Dimanche 23 Janvier 2011. Il convient de signaler que la présente mission est la suite logique de deux missions précédentes qu'EISA avait déployées en RCA, à savoir une mission d’évaluation pré-électorale, du 06 au 12 mars 2010, suivie d’une autre mission qui a observé les opérations relatives à l’enrôlement des électeurs, du 23 Octobre au 20 Novembre 2010.

Conduite par Dr. Samuel Azu’u FONKAM, Président de ‘Elections Cameroon’ (ELECAM), la présente Mission est composée de 26 membres venant, pour l'essentiel, des Commissions Electorales et des Organisations de la Société Civile à travers le continent Africain, à savoir du Burundi, de la République Démocratique du Congo (RDC), du Cameroun, de la Côte d'Ivoire, du Gabon, de Madagascar, du Niger, du Nigeria, du Rwanda, du Sénégal, de la République Sud-Africaine, du Tchad et du Togo.

La Mission de l’EISA a fait l'évaluation des élections du 23 Janvier 2011 en RCA sur la base des normes et directives contenues dans la Déclaration de l'Union Africaine sur les principes régissant des élections démocratiques en Afrique et dans les Principes pour la Gestion, la Surveillance et l'Observation des Elections dans la région de la SADC (PEMMO), principes développés sous les auspices de l'EISA et du Forum des Commissions Electorales des pays de la SADC (ECF SADC).

Elle a ainsi le plaisir de présenter ses observations préliminaires et ses recommandations dans la présente déclaration. EISA produira et publiera dans les prochaines semaines un rapport final compréhensif qui détaillera toutes les observations et les conclusions des différentes missions sur le déroulement de toutes les opérations relatives auxdites élections. Le but ultime de ce rapport sera de fournir une analyse systématique et objective du processus électoral, ainsi que des recommandations appropriées pour consolider la paix et la gouvernance démocratique en République Centrafricaine.

Pour ce faire, EISA va continuer à suivre de près les autres étapes du processus électoral telles que la transmission, la compilation, ainsi que l’annonce des résultats officiels afin de procéder à une évaluation plus exhaustive de la phase postélectorale. La présente Mission comprend d’une part, des observateurs à court terme qui vont quitter le pays juste après le scrutin et les opérations de dépouillement des voix et affichage des résultats au niveau des centres et bureaux de vote et, d’autre part, une équipe d’observateurs à long-terme qui vont séjourner dans le pays jusqu’au 10 Février 2011 afin d’observer les opérations de transmission et de compilation des résultats, tant au niveau local que national. Ils ne quitteront la RCA qu’à l'issue de la publication officielle des résultats provisoires par les autorités compétentes, selon les prescriptions du Code Electoral.

La présente déclaration porte essentiellement sur la phase pré-électorale, le scrutin et le dépouillement des voix.

La Mission profite de cette opportunité qui lui est offerte pour exprimer sa profonde gratitude au peuple centrafricain, en général, et à la Commission Electorale Indépendante (CEI), en particulier, pour le chaleureux accueil et l'hospitalité réservés à ses membres. Les équipes de la Mission de l'EISA se réjouissent du fait qu'elles ont bénéficié d'un accès sans entrave ni obstruction aux autorités et acteurs impliqués dans le processus électoral, ainsi qu'aux centres et bureaux de vote ou de dépouillement.

EISA voudrait également remercier le National Democratic Institute for International Affairs (NDI) pour sa contribution financière qui a rendu possible le déploiement de ses différentes missions en République Centrafricaine.

II. Objectifs de la Mission de l’EISA

L'objectif général de la présente Mission est conforme à la vision de l’EISA qui consiste à promouvoir l’organisation des élections crédibles et la gouvernance démocratique en Afrique. Cette vision s’exécute à travers une mission organisationnelle tendant à promouvoir l’excellence dans la conduite des processus électoraux, la culture des droits de l’homme et le renforcement des institutions de gouvernance pour la consolidation de la démocratie sur le continent africain.

Pour cette Mission, il s’agit, pour ainsi dire, de :

· évaluer si les conditions nécessaires sont réunies pour l’organisation des élections qui permettraient au peuple centrafricain, dans son ensemble et sa diversité, d’exprimer librement sa volonté à travers les urnes ;

· évaluer et déterminer si ces élections sont conduites en conformité, d’une part, avec le cadre constitutionnel et légal en vigueur en RCA et, d’autre part, avec les standards internationaux et continentaux en matière d’organisation d’élections démocratiques ; et

· déterminer si les résultats ultimes du processus électoral reflètent les aspirations profondes et la volonté du peuple centrafricain.

III. Le déploiement de la Mission et l’observation du scrutin

Les observateurs se sont d’abord familiarisés avec les objectifs, les principes et la méthodologie de l’observation internationale des élections au cours des sessions d’orientation et d’information organisées les 19 et 20 Janvier 2011. Il était question pour les membres de la Mission de comprendre le rôle qu’ils étaient appelés à jouer dans le processus électoral, à la lumière de la Déclaration de principes pour l’observation internationale des élections de 2005 dont EISA est signataire. Il s’agissait également pour les membres de la Mission de rencontrer certains acteurs-clés pour faire le point sur le processus électoral et débattre des questions brûlantes relatives à l’état de préparatifs des scrutins du 23 Janvier 2011.

A l’issue de ces sessions EISA a déployé 10 équipes d’observateurs à travers le territoire national centrafricain à partir du 20 Janvier 2011 selon le plan suivant: trois équipes à Bangui et une équipe dans chacun des chefs-lieux et provinces suivants :

a) BAMBARI (Ouaka)

b) M'BAIKI (Lobaye)

c) BATANGAFO (Ouham)

d) SIBUT (Kemo)

e) KAGA BANDORO (Nana Gribizi)

f) BERBERATI (Mambéré Kadei)

g) NOLA (Sangha Mbaéré)

A leur arrivée dans leurs lieux de déploiement, les équipes de la Mission de l’EISA se sont attelées à rencontrer les différents acteurs impliqués dans le processus électoral aux niveaux provincial et local, notamment avec les démembrements de la CEI, les représentants de partis politiques et des candidats, ainsi que des organisations de la société civile. Les membres de la Mission ont également rencontré aussi bien les collectifs et plateformes des observateurs nationaux que les autres missions internationales d’observation électorale, notamment l’Observatoire National des Elections (O.N.E.), la Commission Episcopale Justice et Paix (CEJP), la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), l’Union africaine et l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF).

Cette période a été également utilisée par les observateurs de l’EISA pour se familiariser avec l’environnement local dans lequel les élections présidentielles et législatives allaient se tenir.

Enfin, ils ont mis à profit cette période pour observer les dernières phases de la campagne électorale et entreprendre la reconnaissance des centres et de bureaux de vote avant la tenue effective des scrutins présidentiels et législatifs.

Ces rencontres ont eu l’avantage de fournir aux membres de la Mission les différentes vues, analyses et positions des acteurs-clés sur la nature et la portée du processus électoral en RCA et l’atmosphère générale qui prévalait dans le pays à l’approche des échéances électorales.

Le jour du scrutin, à savoir le Dimanche 23 Janvier 2011, les équipes de la Mission de l'EISA ont visité au total 95 centres de vote et 143 bureaux de vote. Elles ont ensuite observé le dépouillement des voix dans certains quelques bureaux.

CONCLUSIONS PRÉLIMINAIRES DE LA MISSION

A la suite des échanges avec les différentes parties prenantes impliquées dans le processus électoral et basant son évaluation sur les observations recueillies par ses équipes déployées sur le terrain, la Mission d’observation électorale de l’EISA note avec satisfaction que les Elections Présidentielles et Législatives du 23 Janvier 2011 se sont déroulées dans un environnement politique caractérisé par un consensus relatif de la part de la majorité des candidats et des partis politiques d’aller aux élections dans de conditions minimales en termes d’organisation et de préparation.

Après analyse des observations faites par les différentes équipes déployées sur le terrain et se basant sur les normes et directives consignées dans le PEMMO, la Mission de l’EISA a dégagé les conclusions préliminaires suivantes :

1. Le contexte politique des élections de Janvier 2011

La Mission a relevé que les Elections Présidentielles et Législatives du 23 Janvier 2011 étaient l’aboutissement de tous les efforts consentis par le peuple centrafricain pour mettre fin à la période d’instabilité politique et de guerres fratricides qui avaient déstabilisé le pays d’une façon particulière pendant la dernière décennie.

La Mission reconnaît la portée du Dialogue Politique Inclusif (DPI), tenu du 08 au 20 décembre 2008 à Bangui et qui avait abouti à d’importantes recommandations, notamment la formation d'un gouvernement de large ouverture, la tenue des élections libres et transparentes, la mise en place d'un comité de suivi des accords signés et d'une commission vérité et réconciliation.

Il convient de rappeler que le DPI avait réuni, en présence des médiateurs étrangers, les pouvoirs publics, la majorité présidentielle, l'opposition politique, les mouvements politico-militaires et la société civile centrafricaine, qui constituaient ainsi les principales composantes de ces assises visant la réconciliation nationale et l’émergence d’une paix durable en RCA.

La Mission de l’EISA note, de ce fait, que les scrutins du 23 Janvier 2011 sont une réalisation importante de l’une des recommandations majeures du Dialogue Politique Inclusif et se sont déroulés dans le cadre d’un nouveau Code Electoral promulgué le 02 Octobre 2009.

2. Le cadre constitutionnel, institutionnel et légal

La Mission a noté que la RCA fait usage du système majoritaire en ce qui concerne l’élection du Président de la République. Dans ce système, une majorité absolue est requise pour être élu Président. Dans ce système généralement connu comme le système majoritaire à deux tours, si aucun des candidats ne réussit à obtenir 50%+1 des voix valablement exprimées, alors un deuxième tour est organisé pour les deux candidats ayant réuni le plus grand nombre de voix.

En ce qui concerne les membres de l’Assemblée Nationale, ils sont élus pour un mandat de cinq ans renouvelable, au suffrage universel direct et au scrutin secret à la majorité des suffrages exprimés. Est déclaré élu au premier tour, dans chaque circonscription électorale, le candidat ayant obtenu la majorité absolue des suffrages exprimés.

Au cas où aucun candidat n’est élu au premier tour, sont seuls autorisés à se présenter au second tour du scrutin, les candidats ayant obtenu le minimum requis de dix pour cent des suffrages exprimés. Toutefois, un candidat peut être proclamé élu au premier tour s’il a obtenu, à lui seul, le minimum requis de 10% des suffrages exprimés.

Au cas où au premier tour aucun des candidats n’atteint le seuil de 10% des suffrages exprimés, seuls les trois candidats arrivés en tête sont qualifiés pour se présenter au second tour. Dans ce cas-là, le candidat qui obtient la majorité simple est déclaré élu au second tour.

La Mission de l’EISA estime que le cadre constitutionnel et légal qui régit les élections du 23 Janvier 2011 est de nature à permettre au peuple centrafricain de choisir librement ses dirigeants. En effet, ce cadre prévoit, d’une façon claire et nette, le système électoral et le mode de scrutin appliqués pour chacune des élections.

Toutefois, certaines dispositions du cadre constitutionnel et légal n’ont pas été respectées et cela constitue l’une des faiblesses et des contradictions qui ont caractérisé le processus électoral en cours.

En effet, le Code Electoral specifie que la liste électorale doit être permanente et informatisée. Mais, en réalité, les listes électorales sur la base desquelles les scrutins du 23 Janvier 2011 se sont déroulés étaient manuscrites et ne constituent pas un socle sur lequel le processus d’inscription des électeurs pourrait se poursuivre. Nous reviendrons plus tard sur les différents problèmes que ces listes manuscrites peuvent avoir occasionnés.

3. L’administration électorale

La Commission Electorale Indépendante (CEI) a été instituée en vertu de l’Art. 9 du Code Electoral. La CEI est chargée, en relation avec le Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, de la préparation, de l’organisation, de la supervision des élections présidentielles, législatives, régionales et municipales ainsi que des consultations référendaires et d’en assurer la publication des résultats provisoires.

La CEI est dirigée, au niveau central, par une Coordination Nationale comprenant 31 membres. Le Dialogue Politique Inclusif avait exceptionnellement disposé que les membres de la Coordination Nationale devant conduire le processus électoral en cours devaient être désignés sur la base paritaire par les différentes composantes et entités représentées ayant pris part aux assises de Décembre 2008.

La Commission dispose de démembrements au niveau des sous-préfectures et arrondissements à travers le pays, et à l’étranger, là où la RCA a de représentations diplomatiques ou consulaires.

La Cour Constitutionnelle veille à la régularité des consultations électorales et tranche tout contentieux électoral. Selon l’Art. 73 de la Constitution de 2004, la Cour Constitutionnelle est la juridiction compétente en matière électorale. Elle statue non seulement sur le contentieux consécutif au processus électoral, mais elle proclame également les résultats définitifs des élections et des referendums.

Eu égard à l’administration électorale, la Mission a observé la politisation à outrance de l’organe de gestion des élections et la pléthore dans la composition de sa Coordination Nationale. Il est vrai que la taille et la composition de la Coordination actuelle étaient dues à l’impérieuse nécessité d’accommoder et de rassurer toutes les tendances politiques et sociales dans la perspective des échéances électorales de sortie de crise.

Mais, en pratique, cette situation a affecté le fonctionnement normal de la CEI et l’efficacité de ses actions.

4. Les listes électorales

Le Code Electoral centrafricain stipule que l’inscription sur les listes électorales est obligatoire. Ces listes doivent être permanentes et informatisées.

La plupart des acteurs que les membres de la Mission de l’EISA ont rencontrés ont admis que les opérations d’inscription des électeurs ont été conduites en contradiction avec les prescrits de la loi. En effet, évoquant des raisons techniques et surtout financières, la CEI a procédé à un recensement électoral sur la base manuelle qui a donné lieu à la production des listes électorales manuscrites. Les données ainsi recueillies à l’issue de ces opérations n’ont subi aucun traitement, de quelque nature que ce soit, dans le sens de s’assurer qu’aucun électeur ne s’est fait inscrire plus d’une fois sur une même liste ou sur plusieurs listes électorales, tel que prescrit par la loi.

De nos jours et dans plusieurs pays, il est considéré comme une bonne pratique d’afficher publiquement les listes électorales des semaines ou même des mois avant le jour du scrutin, afin de prendre en compte les réclamations et les objections éventuelles. Cette pratique fournit aux électeurs enrôlés l’occasion de vérifier que leurs données telles que reprises sur les listes électorales sont correctes et que dans le cas contraire, elles peuvent être modifiées ou corrigées. C’est également une pratique courante que des copies des listes électorales soient rendues disponibles aux partis politiques avant le jour du scrutin de sorte qu’ils puissent en vérifier l’exactitude et la fiabilité.

La Mission de l’EISA a noté qu’il n’y a eu ni affichage des listes électorales provisoires, ni un processus de réclamation ou d’objection approprié en rapport avec les listes électorales. Celles-ci n’ont été affichées dans les bureaux de vote que le jour même du scrutin, ou dans certains cas isolés, la veille du scrutin, malgré les assurances de la CEI de les rendre disponibles 72 heures avant le jour du scrutin.

La Mission a noté les plaintes persistantes, particulièrement des partis politiques et candidats de l’opposition, sur l’absence d’un procédé clair d’affichage des listes électorales et des réclamations ou objections qui a affecté négativement la crédibilité de ces listes.

La Mission relève que le Code Electoral est muet quant aux délais en termes d’affichage des listes électorales par rapport au jour du scrutin. Ce déficit est surement dû au fait que le Code Electoral exige la mise en place des listes permanentes et révisables annuellement à des périodes bien définies. Les conditions particulières de la confection des listes électorales qui ont servi de base aux Elections Présidentielles et Législatives du 23 Janvier 2011 ont fait que les opérations n’ont tenu compte d’aucun fichier qui a existé dans le passé, particulièrement les listes électorales de 2005 qui étaient déjà informatisées.

5. La campagne électorale

Le Titre VII du Code Electoral traite des dispositions relatives à la campagne électorale en RCA. Selon l’article 54, la campagne électorale commence 14 jours avant le jour du scrutin et se clôture à minuit le vendredi précédant le jour du scrutin.

La campagne électorale doit avoir lieu dans le cadre des règles et principes, généralement consignés dans un code de conduite, que tous les partis politiques et candidats conviennent de respecter. Le code de conduite établit souvent des sanctions punitives en vue de décourager toute infraction ou contravention.

À cet égard, la Mission de l’EISA a relevé qu’un code de conduite a été signé par presque tous les grands partis politiques et candidats ayant pris part au processus électoral. Ce code de conduite visait particulièrement à s’assurer que les partis et les candidats s’abstiennent de tout comportement, toute action ou tout discours à même d’affecter négativement le processus électoral.

La campagne électorale s’est généralement déroulée dans l’ordre, en dépit de quelques incidents mineurs ou des actes de violence qui ont été relevés. Pendant la première semaine, la campagne était plutôt timide pour la majorité des candidats de l’opposition à cause de ressources financières et matérielles très limitées à leur disposition.

Un trait général de la campagne était le déséquilibre évident entre les candidats de la majorité présidentielle et ceux de l’opposition. La couleur orange symbolisant le parti du Président en place était présente et dominante presque partout alors que les candidats et partis de l’opposition ont eu de la peine à se démarquer. Cette situation pose le problème du financement des partis politiques sur fonds publics et l’égalité des chances devant être offertes à tous les candidats dans une élection.

En général, la Mission a observé que :

· les partis politiques, les candidats et leurs militants ont eu le droit de se réunir et de circuler librement dans l’ensemble du pays, à part quelques cas relativement isolés dans les zones où la situation sécuritaire demeure encore une préoccupation à ce jour ;

· les candidats ont eu le temps nécessaire de battre campagne sur l’ensemble du territoire ;

· les candidats et leurs militants ont fait un effort dans le sens de respecter le code

de conduite et d’éviter l’usage des discours incitant à la haine ;

· les candidats aux élections ont eu un accès relativement équitable dans les médias publics, selon une répartition opérée par le Haut Conseil de la Communication.

(à suivre)

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27 janvier 2011 4 27 /01 /janvier /2011 18:26

 

 

file de vote à Bangui

 

6. Le jour du scrutin

La Mission de l’EISA note que les deux scrutins se sont déroulés sans incidents majeurs en ce qui concerne la sécurité et l’ordre public, en dépit des craintes basées sur la situation sécuritaire précaire qui prévalait dans certains endroits à travers le pays à la veille des élections et quelques incidents isolés relevés ça et là. D’une façon générale, les scrutins ont eu lieu dans une atmosphère ordonnée, où les électeurs ont été capables d’aller exprimer librement leurs choix.

La Mission de l’EISA a particulièrement noté l’engouement et la discipline manifestés dans l’ensemble par les électeurs le jour du scrutin, en dépit des insuffisances multiples relevées dans l’organisation matérielle du scrutin. Une caractéristique remarquable des scrutins du 23 Janvier 2011 en RCA, que la Mission souligne et salue, est la façon dont le peuple centrafricain s’était approprié le processus et s’est impliqué pour s’assurer que ces élections soient une réussite. Cette prédisposition a contribué à l’atmosphère généralement calme qui a prévalu pendant les scrutins.

La Mission s’est particulièrement penchée, le jour du scrutin, sur les points suivants :

a) L’ouverture des bureaux de vote et déroulement du scrutin

Le Code Electoral dispose que le scrutin est ouvert sans interruption de 06 heures à 16 heures. L’heure de la clôture peut être retardée en cas de retard dans le démarrage du scrutin.

Les équipes de la Mission de l’EISA ont relevé que l’affichage tardif des listes électorales a rejailli dans une certaine mesure sur le début même du scrutin. Dans tous les bureaux de vote visités, il a été constaté que les scrutins ont commencé avec un retard relatif allant de 45 minutes à 2 heures. A part les problèmes liés à l’affichage des listes électorales, le début tardif du scrutin était en général dû à l’arrivée du matériel électoral dans certains bureaux de vote le matin du jour du scrutin. Dans ce cas, les responsables se donnaient donc le temps de recevoir le matériel et de mettre en place le dispositif logistique et pour l’organisation du scrutin dans le bureau de vote en question.

La Mission de l’EISA a noté que les bureaux de vote visités étaient généralement bien disposés et bien organisés. Le flux des électeurs était bien géré malgré les problèmes liés à la nature et à la qualité des listes électorales manuscrites.

En dépit de l’insuffisance de campagnes d’éducation civique et électorale, les électeurs ont semblé en général connaître et maîtriser ce qu’ils étaient censés faire à l’intérieur des bureaux de vote. Les électeurs qui étaient hésitants au sujet de la procédure de vote, en raison du taux élevé d’analphabétisme dans le pays, recevaient l’assistance du personnel électoral, bien que cela ait fréquemment remis en cause le principe du vote secret.

Il y a lieu, cependant, de reconnaître que le processus a connu quelques failles et irrégularités relevées ça et là. Les cas les plus flagrants observés dans un certain nombre de bureaux de vote incluent, entres autres, la mesure exceptionnelle prise par la CEI autorisant les électeurs en possession d’une carte d’électeur mais dont les noms ne se trouveraient pas sur les listes électorales de voter et d’émarger sur des listes additives.

En pratique, cette mesure a été inégalement appliquée. Dans certains cas, les électeurs se trouvant dans cette situation étaient simplement renvoyés ou la possibilité de voter ne leur était pas accordée.

La Mission de l’EISA est d’avis qu’en l’absence des listes électorales d’une fiabilité établie, la mesure était susceptible de donner lieu à des abus dans le sens de vote multiple par une même personne et il serait difficile d’évaluer la portée et les effets d’un abus pareil à ce stade du processus électoral.

En ce qui concerne le contrôle de l’encre indélébile, la Mission a relevé qu’il n’y avait pas une vérification systématique. Les responsables des bureaux de vote se contentaient simplement d’examiner la carte d’électeur et les listes électorales.

Bien que des retards aient été enregistrés dans l’ouverture de certains bureaux de vote, la Mission a noté avec satisfaction:

· une forte participation des électeurs aux opérations de vote ;

· la forte présence des délégués des candidats dans les bureaux de vote ;

· un déploiement remarquable des forces de sécurité dans les centres de vote ;

· la présence des observateurs nationaux et internationaux.

Il a été noté que les urnes ont été laissées sans scellés dans quelques bureaux de vote en raison de la méconnaissance de leur utilisation par le personnel électoral. Néanmoins, de telles situations ont été sans conséquence sur l’intégrité des opérations de vote là où elles ont été observées.

b) Le matériel électoral

Le matériel destiné à l’élection doit être facilement compréhensible et adapté aux conditions des personnes analphabètes ou vulnérables. En l’absence de ce genre de matériel, une assistance conséquente devrait être fournie aux personnes qui le désirent afin de les rendre capables de voter.

La Mission a observé en général que :

· les bulletins de vote n’ont pas manqué dans les bureaux de vote visités malgré le nombre assez élevé des électeurs admis à voter sur la base des listes additives et du vote par dérogation ;

· le matériel électoral, notamment les procès-verbaux et l’encre indélébile, n’était pas toujours disponible et en quantité suffisante dès l'ouverture des bureaux de vote ;

· l’encre indélébile a été utilisée dans certains bureaux de vote, alors que dans d’autres on avait uniquement recours à un cachet estampillé «A voté» et apposé sur la carte d’électeur.

c) Le vote des militaires et des agents des forces de sécurité

La Mission a noté que le vote des militaires ainsi que l’ensemble des forces de l’ordre qui devait avoir lieu, selon le prescrit de la loi, 72 heures à l’avance dans les bureaux de vote avoisinant les casernes, n’a pu se tenir dans ce délai. Par conséquent, les militaires et les agents des forces de sécurité se sont acquittés de leur devoir civique comme les citoyens civils, mais en ordre de priorité.

La Mission n’a relevé aucun incident particulier à cet égard. Là où l’ordre de priorité n’était pas accordé aux militaires ou aux policiers, ces derniers sont restés calmes et n’ont pas fait recours à de mécanismes contraignants qui auraient dû conduire à de situations désagréables.

d) Le personnel électoral

Le personnel de la CEI et leurs superviseurs ont fait preuve de beaucoup de bonne volonté et interagissaient bien avec les électeurs, les témoins des partis et des candidats, les observateurs tant nationaux qu’internationaux. Cependant, on pouvait noter une insuffisante maitrise des procédures électorales de leur part. Outre l’absence ou la faible harmonisation des procédures d’un bureau de vote à un autre, il y a lieu de déplorer des hésitations voire des confusions observées ici ou là sur la procédure à suivre pour le dépouillement.

e) La fermeture des bureaux de vote

Dans la plupart des cas les bureaux de vote ont fermé au-delà de 16h00. Les dispositions étaient mises en place pour que les électeurs se trouvant dans la file d’attente à l’heure de la fermeture officielle puissent être autorisés à voter.

La Mission de l’EISA n’a relevé aucun incident majeur en ce qui concerne la fermeture des bureaux de vote. Les équipes de l’EISA ont généralement observé les procédures d’ouverture et de fermeture dans les mêmes bureaux de vote.

f) Le dépouillement des voix

La Mission de l’EISA a noté que le dépouillement des voix au niveau des bureaux de vote était conforme aux bonnes pratiques qui recommandent que le dépouillement ait lieu aux bureaux de vote même juste après la fin du scrutin.

Il a été relevé quelques problèmes lors de la validation des bulletins de vote dans certains cas, notamment dans les cas où les électeurs avaient utilisé une autre marque que le cachet prévu dans l’isoloir. Les observateurs de l’EISA ont relevé l’annulation de certains bulletins de vote alors que l’intention de l’électeur y était exprimée sans aucune ambigüité.

En dépit de quelques difficultés logistiques, notamment le manque d’éclairage adéquat dans un nombre important des bureaux de vote, où il n’y avait pas d’électricité et qu’on avait recouru à l’usage des bougies, le dépouillement a été généralement conduit d’une façon transparente, dans le même climat de sérénité et de transparence qui a prévalu lors du vote. Dès que les opérations de dépouillement étaient finies, les résultats étaient annoncés, mais systématiquement affichés au bureau de dépouillement.

g) Les témoins des partis politiques et les observateurs

L’Art. 67 du Code Electoral règlemente la présence des témoins de partis politiques et de candidats dans les bureaux de vote le jour du scrutin. Le travail des observateurs est régi par l’Art. 75 du Code Electoral qui autorise ceux-ci à assister aux opérations électorales.

La Mission a noté la présence positive des témoins des candidats et des partis dans les bureaux de vote visités. Dans la plupart des cas, les témoins représentaient les candidats à l’élection présidentielle ou les grands partis ou coalitions politiques les plus en vue.

Les témoins et les observateurs, tant nationaux et qu’internationaux, avaient la permission de participer et d’observer toutes les phases du processus électoral. Ils ont eu le libre accès à tous les bureaux de vote ou de dépouillement.

Les témoins des partis politiques ont généralement montré une bonne compréhension de leur rôle. Il y avait des moments, cependant, où ils ont été obligés d’aller au delà de leurs prérogatives, en assistant les agents de la CEI et les électeurs en cas de besoin. Cela a été les cas des électeurs ne sachant ni lire ni écrire et qui avaient besoin d’assistance.

Il a été également observé que les témoins des partis avaient tendance à quitter les bureaux de vote juste après le dépouillement des voix, sans attendre la signature des formulaires appropriés et l’affichage des résultats aux bureaux de vote.

Les équipes de la Mission de l’EISA ont rencontré d’autres groupes internationaux d’observation, notamment les missions déployées par l’Union Africaine, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs, ainsi que certains représentants des missions diplomatiques en poste à Bangui.

Parmi les grands groupes nationaux, la Mission voudrait particulièrement mentionner l’Observatoire National des Elections (O.N.E.), cette plate-forme appuyée par le NDI sur le plan national, EISA bénéficiant d’une subvention qui assure le volet ‘observation internationale’ dans le cadre du même projet.

La Mission a noté que la procédure établie par la CEI pour l’accréditation des observateurs était particulièrement effective et très ouverte. Elle a permis aux membres de toutes les missions d’observation d’avoir les documents requis et de se déplacer librement où ils voulaient à travers le pays et de rencontrer sans obstruction les acteurs clé du processus électoral en RCA.

RECOMMANDATIONS

Basé sur les observations et les conclusions de sa Mission d’observation, EISA recommande les mesures et mécanismes suivants en vue de l’amélioration des processus électoraux à venir, et comme une contribution aux réformes politiques et légales que la RCA pourrait entreprendre :

1. Mettre en place une structure permanente de gestion des élections, ou à la limite une administration permanente pour servir de mémoire de l’institution ;

2. Constituer un fichier électoral fiable qui répond aux normes internationales en la matière ;

3. Veiller au respect du cadre constitutionnel et légal par toutes les parties prenantes au processus électoral ;

4. Prendre en compte l’intégrité et le professionnalisme comme qualificatifs essentiels dans le choix des personnes devant siéger à la CEI pour s’assurer de son fonctionnement harmonieux et efficace ;

5. Améliorer la formation du personnel électoral, surtout les agents affectés dans les bureaux de vote et de dépouillement, et poursuivre les efforts en vue de la sensibilisation des électeurs ;

6. Veiller à une application stricte du Code Electoral, notamment en matière de vote par dérogation.

 

CONCLUSION

En guise de conclusion, la Mission note que la CEI, à travers ses dirigeants et son personnel, a fourni des efforts en vue de l'exécution des tâches qui lui ont été confiées pour relever les défis de l'organisation des élections en RCA, et applaudit le peuple centrafricain pour la détermination, le calme et la dignité dont il a fait montre dans l'exercice de son droit civique lors de ces élections qui sont si cruciales, non seulement pour la consolidation de la paix et de la démocratie, mais également pour l'avenir du pays.

Certes, après une campagne électorale sans incidents majeurs, les opérations de vote et de dépouillement se sont globalement déroulées dans le calme et l’ordre et cela a permis aux électrices et aux électeurs centrafricains d’exprimer librement leur choix politique. Toutefois, les insuffisances notées dans l’organisation matérielle des scrutins posent de sérieux problèmes dans le sens de la transparence et de l’équité des chances accordées à toutes les parties prenantes.

La Mission exhorte les uns et les autres à considérer les différentes recommandations suggérées dans le sens d’améliorer ou de reformer les processus électoraux à venir. EISA restera attentive à l’ensemble des opérations post-électorales, notamment l’annonce des résultats officiels par les autorités compétentes, la gestion d’un éventuel contentieux électoral et la perspective d’un deuxième tour pour les deux scrutins.

 

Pour toute information supplémentaire en rapport avec la Mission de l’EISA en RCA, prière de contacter le Secrétariat de la Mission établi à l’Hôtel Oubangui, Rez-de chaussée, ou Monsieur Dieudonné TSHIYOYO (Coordonnateur de la Mission) aux +236 7556 8867 ou +2711 381 6000 et courriel : tshiyoyo@eisa.org.za .

 

Dr Samuel Azu’u FONKAM

 

Président – Elections Cameroon (ELECAM) Chef de la Mission

 

EISA est une organisation régionale à but non lucratif fondée en juin 1996 à Johannesburg, en Afrique du Sud. L’organisation a la vision d’un continent africain où la gouvernance démocratique, les droits de l’homme et la participation des citoyens sont préservés dans un climat de paix. Sa mission consiste à promouvoir l’excellence dans la promotion des élections crédibles, la démocratie participative, la culture des droits de l’homme et le renforcement des institutions de la gouvernance pour la consolidation de la démocratie en Afrique.

L’Institut a son siège social à Johannesburg, et des bureaux nationaux à Antananarivo (Madagascar), à Bujumbura (Burundi), à Kinshasa (RDC), à Nairobi (Kenya), à N’Djamena (Tchad), et à Maputo (Mozambique).

 

EISA, 14 Park Road, Richmond 2092, Johannesburg, South Africa

 

Phone: +2711 381 6000 Fax: +2711 482 6163 Email: eisa@eisa.org.za Website: www.eisa.org.za

 

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27 janvier 2011 4 27 /01 /janvier /2011 16:03

 

 

Ziguélé

 

 

Kernews  Interview exclusive  jeudi 27 janvier 2011

 

Martin Ziguélé, ancien Premier ministre de la République Centrafricaine et candidat à l’élection présidentielle : « Si la Cour constitutionnelle ne dit pas le droit, nous allons faire appel à la population, pour que son suffrage soit respecté. »

La communauté internationale va-t-elle comprendre que l’Afrique se réveille ? En Tunisie, le peuple s’est révolté contre l’homme soutenu par la soi-disant communauté internationale, en Côte d’Ivoire, c’est l’inverse, le peuple se ressoude autour de l’homme que cette même communauté internationale ne veut pas adouber… L’Afrique se réveille, c’est la grande leçon d’histoire de ce siècle. En République Centrafricaine aussi, un autre événement vient de se produire : le premier tour de l’élection présidentielle s’est déroulé dans des conditions très contestées le 23 janvier dernier et tous les observateurs africains ont reconnu qu’il s’agissait d’un simulacre d’élection. Or, pour l’instant, la communauté internationale semble là aussi dépassée par les circonstances… Yannick Urrien s’est entretenu avec Martin Ziguélé, ancien Premier ministre de la République Centrafricaine, qui s’est porté candidat à la présidence de la République et qui demande l’annulation du premier tour de cette élection. Un entretien exclusif qui nous permet de découvrir un pays qui regorge de richesses naturelles.

Kernews : Vous avez été le Premier ministre du président Patassé jusqu’au coup d’État dont il a été victime. Ensuite, vous avez été candidat à la présidence de la République, mais vous n’avez pas pu aller jusqu’au bout. Depuis, vous avez beaucoup travaillé sur le développement économique de votre pays et les observateurs notent que vous êtes celui qui maîtrise le mieux les questions liées au développement. Vous avez été candidat à cette élection présidentielle, dont le premier tour du 23 janvier dernier a eu lieu dans des conditions très troubles. Est-ce le résumé de votre parcours ?

Martin Ziguélé : C’est bien cela, sauf que je dois préciser que j’étais candidat à l’élection présidentielle en 2005. Je suis arrivé au deuxième tour et c’est à l’issue du deuxième tour que j’ai été « battu », avec 36% en ma défaveur, par l’actuel président de la République. Ce qui s’est passé chez nous le 23 janvier dernier, lors du premier tour de scrutin, est un scandale. Je vous renvoie au rapport de l’Organisation internationale de la francophonie qui est présidée par l’ancien président sénégalais Abdou Diouf et qui vient de présenter son rapport concluant que le cœur de l’opération électorale, c’est-à-dire le fichier électoral, était non transparent et non fiable. Tout cela est à la base d’un scrutin qui est complètement faussé. C’est la raison pour laquelle le Collectif des forces du changement, dont je fais partie, a tenu à exprimer le rejet d’office du résultat de cette prétendue élection.

Nous pourrions parler d’une mascarade d’élection en République Centrafricaine, mais aussi de vous... Vous vous trouvez actuellement à Bangui où, selon certaines rumeurs, votre vie serait menacée…

Oui. Vous savez, lorsque l’on s’engage en politique pour effectuer un vrai changement qualitatif dans son pays, aujourd’hui en Afrique, on prend des risques physiques pour soi-même. C’est évident. Mais chacun d’entre nous aime son pays et, lorsque l’on aime son pays, on prend des risques. Je suis actuellement à Bangui, dans une situation sécuritaire assez délétère, mais je vais me battre pour mon peuple qui m’a tout donné.

On ne peut rien faire contre la volonté du peuple, c’est aussi l’enseignement des récents événements de Tunisie… Oui, personne ne peut rien faire contre la volonté du peuple et l’on ne peut pas tromper tout un peuple tout le temps. L’exemple tunisien est éloquent. Ce que nous voyons depuis quelques jours en Égypte confirme cela encore. Lorsque l’on veut tricher avec le peuple et la volonté populaire, c’est un combat perdu d’avance. C’est une question de temps, une question d’échéance, mais on arrivera toujours au changement. Notre pays n’a que 4 millions d’habitants et 622 000 km², c’est-à-dire une superficie plus grande que la France. Nous avons de la terre, nous avons de l’eau, nous n’avons pas un seul centimètre carré de désert, mais la population est au 172ème rang mondial, sur 183, dans l’indice de développement humain. Nous sommes l’un des pays les plus pauvres du monde, alors que nous avons un sous-sol avec des diamants, de l’or, de l’uranium… C’est un scandale ! Ce scandale s’explique par notre manque total de crédibilité aujourd’hui et c’est contre cela que nous nous battons.

C’est l’objet même de votre programme de redressement économique car votre pays a de grandes richesses…

Absolument. C’est le cœur de ma démarche politique.

Monsieur le Premier ministre, comment expliquez-vous le silence assourdissant de la communauté internationale face à ces fraudes en République Centrafricaine, alors qu’elle semble donner des leçons à des pays lorsque cela l’arrange ?

Nous ne nous expliquons pas ce silence de la communauté internationale parce que nous pensons que véritablement, ce qui se joue ici, c’est le sort de plusieurs millions d’habitants qui veulent s’en sortir. C’est pour cette raison que vous pouvez remarquer dans les dépêches de presse que la mobilisation de la population a été massive parce qu’elle croyait qu’en participant fortement au vote, elle allait provoquer l’alternance par les urnes. Au moment où je vous parle, la population est très frustrée et j’en appelle à toutes les nations démocratiques, particulièrement à la France, qui est quand même l’allié le plus ancien de notre pays, pour ne pas laisser sombrer une espérance collective parce que quelqu’un veut se maintenir illégalement et frauduleusement au pouvoir en manipulant et en dénaturant l’expression du suffrage populaire.

Vous avez évoqué la mission d’observation déployée par l’Organisation mondiale de la francophonie pour cette élection présidentielle, qui fait part de certains dysfonctionnements. J’ai lu le rapport et j’ai constaté qu’il ne s’agissait pas de dysfonctionnements mais de véritables fraudes, avec des distributions de cartes d’électeur et de bulletins de vote à l’entrée des bureaux, un nombre élevé de votes par dérogation… La lecture de ce rapport est stupéfiante !

Si l’objectif que chacun recherche est de faire refléter le suffrage populaire, ces élections doivent être annulées sans débat ! Le cœur du processus électoral, c’est d’abord la qualité, la transparence et la fiabilité du fichier électoral : cela n’a pas été le cas.

Il y a chez certains dirigeants africains et arabes, comme celui qui veut se maintenir en place en République Centrafricaine, une attitude qui consiste à traiter la population comme des moutons que l’on peut contrôler. Peut-être n’ont-ils pas compris que le monde a changé ?

Absolument ! Sous les latitudes dans lesquelles nous vivons ici, il y en a encore qui pensent que leur peuple n’est que du bétail, qu’ils peuvent l’encadrer, en faire ce qu’ils veulent, le tondre, le traire… Et puis, lorsqu’ils se seront enrichis, le peuple excédé se révoltera et ils pourront fuir avec leurs lingots d’or pour se planquer sous d’autres latitudes. C’est exactement cela !

L’économiste que vous êtes a beaucoup de projets pour développer la République Centrafricaine, qui regorge de richesses naturelles : concrètement, qu’allez-vous faire maintenant ?

Nous irons jusqu’au bout, notre détermination est totale. Nous allons faire jouer la légalité à fond, nous allons mener tous les recours possibles et imaginables. Si la Cour constitutionnelle ne dit pas le droit, parce qu’elle a le devoir de dire la justice au nom du peuple centrafricain, si elle ne dit pas le droit, nous allons faire appel à nos militants, c’est-à-dire à la population, pour que son suffrage soit respecté.

L’Afrique se réveille en ce début d’année 2011 : on l’a vu en Côte d’Ivoire, avec le peuple qui refuse de laisser la communauté internationale dicter son choix, en Tunisie, où le peuple a renversé son dictateur protégé par cette même communauté internationale et aujourd’hui chez vous, où le peuple va aussi se battre pour faire respecter son choix…

L’Afrique se réveille ! Ceux qui fonctionnent avec des logiques anciennes et qui pensent que nos peuples peuvent tout accepter aujourd’hui se trompent lourdement.

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27 janvier 2011 4 27 /01 /janvier /2011 15:50

 

 

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Centrafrique : la CEI, théâtre d’un incident « armé » ?

 

Par RFI jeudi 27 janvier 2011 Nicolas Champeaux

En Centrafrique, la Commission électorale indépendante (CEI) devrait publier les résultats des élections présidentielles et législatives le vendredi 28 janvier 2011. Pour l’heure, les procès-verbaux des provinces continuent d’être acheminés au siège de la CEI, à Bangui, qui a connu une visite impromptue d’un candidat. Aurélien Simplice Zingas, ministre de la Jeunesse et candidat indépendant aux législatives, est accusé d’avoir brandi une arme au siège de la Commission. Une accusation qu’il réfute, même s’il reconnaît avoir tancé son personnel.

Le chef de la sécurité de la CEI a été alerté dans l’après-midi du  lundi 24 janvier 2011. « Le ministre terrorisait mes collègues », raconte le lieutenant Mike Steve Yambete. Ce dernier a prié le ministre de quitter la CEI, qui est logée dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.

Le ministre a obtempéré pour revenir quelques minutes plus tard, affirme Yambete, avec un pistolet automatique. Le chef de la sécurité a tôt fait de le désarmer. « Je ne suis pas docteur je ne peux pas vous dire si le ministre était ivre » a indiqué à RFI, le lieutenant, qui est l’objet d’une plainte en diffamation. Car le ministre nie catégoriquement avoir menacé qui que ce soit avec une arme.

Aurélien Simplice Zingas reconnaît qu’il était très en colère quand il est arrivé à la CEI, car dit-il, trois urnes de sa circonscription avaient disparu dans la nature. Le lieutenant affirme avoir déposé le pistolet confisqué à la section recherche et investigation de la gendarmerie.

L’enquête interne de la Commission électorale n’a pas permis à ce stade de confirmer que le ministre avait brandi une arme. « Nous essayons de régler ce problème à l’amiable. Nous voulons une élection apaisée » à dit à RFI, Rigobert Wondo, le rapporteur de la CEI

 

NDLR : Après l’affaire Thierry Maléyombo dont on n’entend plus parler, encore un autre affaire de pistolet qui implique un ministre boziziste délinquant. Trop c’est trop. Comment peut-on vouloir régler cette grave affaire « à l’amiable » comme le suggère ce nullard de Vondo ! Cette scandaleuse impunité doit cesser.

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27 janvier 2011 4 27 /01 /janvier /2011 15:34

 

 

Binguis

 

 

Les Entités Opposition Démocratique,

Autres Partis et APRD,

Membres du Collectif des Forces du

Changement (CFC) à la

Commission Electorale Indépendante

(CEI)

 

A

Monsieur le Président de la

Commission Electorale Indépendante (CEI)

 

Objet : Démission collective des représentants

de l’opposition de la CEI

 

Monsieur le Président,

 

Nous, Mandataires de l’opposition à la Commission Electorale Indépendante (CEI) venons par la présente porter à votre connaissance notre démission collective pour les motifs suivants :

Depuis plusieurs mois, nous avons attiré l’attention de votre bureau sur les irrégularités enregistrées dans la gestion des affaires de la Commission Electorale Indépendante (CEI), tant sur le plan administratif que technique. Nous avions toujours pensé que vous finiriez par comprendre le sens hautement patriotique de notre démarche, laquelle s’est toujours voulu objective, pour garantir à la République centrafricaine une stabilité politique et institutionnelle pérenne, gage du devenir de la démocratie dans notre pays. C’est dans cette logique que nous avions inscrit la réussite des élections groupées du 23 janvier 2011.

Malheureusement, les obstacles qui auraient pu être évités ne l’ont pas été, faute de clairvoyance. Pour trouver des issues de sortie de crise, nous avions une fois de plus, usé du bon sens en vous saisissant par différentes correspondances enregistrées respectivement sous les n° 1786/SP et 0008/SP des 10 décembre 2010 et 04 janvier 2011. Toutes ces adresses sont demeurées lettres mortes.

Les errements ainsi accumulés ont conduit la CEI à se confronter aux innombrables difficultés qui ont émaillé le vote du 23 janvier 2011. On peut relever  entre autres difficultés :

1-      La disparition de plusieurs registres d’émargement

2-      L’exercice du droit de vote sur des registres de dérogation sur votre instruction en violation des dispositions de l’article 77 du code électoral

3-      L’augmentation anormale du nombre d’électeurs sur les registres d’émargement comparativement au nombre d’électeurs enregistrés sur les ventilations des bureaux de vote et centres de dépouillement

4-      L’absence cruelle d’un plan de rapatriement des urnes, bulletins de vote et procès-verbaux

5-      Le bourrage des urnes parallèles et le remplacement des procès-verbaux lors des opérations de rapatriement etc…

6-      Séquestration de Monsieur Gabriel Edouard KOYAMBOUNOU, Premier Vice-Président de la CEI et Coordinateur du 7ème arrondissement le jour même du scrutin par la garde présidentielle à l’école maternelle Sao, lequel n’a été tiré d’affaire que par les éléments de la MICOPAX ; sans aucune réaction de Monsieur Joseph BINGUIMALE  Président de la CEI

En raison de ces graves manquements, nous avons le regret de vous informer que nous ne saurons nous associer aux résultats tronqués publiés par la CEI dans les tous prochains jours.

En vous priant de recevoir notre démission collective.

Veuillez croire, Monsieur le Président, en l’expression de nos sentiments distingués

Bangui le 27 janvier 2011

ONT SIGNE :

-          KOYAMBOUNOU Jean Edouard Gabriel (MLPC)

-          HOTTO Blaise Fleury (RDC)

-          BOKOLI Antoine (CRPS)

-          BREMAIDOU Christophe (ASD)

-          TABISSI Baudin (ADP)

-          MBAIGOTO Lucien (APRD)

-          NGOUMA Venant (LONDO)

 

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