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  • : informations générales sur la république centrafricaine et l'Afrique centrale
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10 décembre 2010 5 10 /12 /décembre /2010 01:25

 

 

Laurent-Gbagbo.jpg

 

 

Gbagbo aux Ivoiriens : «Tout va rentrer dans l’ordre»

Le Président de la République, Laurent Gbagbo, a saisi, mercredi, l’occasion de la visite que lui ont rendue les populations de la région du Sud-Comoé, pour rassurer les Ivoiriens face à la situation qui prévaut dans son pays. Le 2 décembre, le président de la Commission électorale indépendante, Youssouf Bakayoko, a proclamé Alassane Ouattara élu Président de la République à l’issue du second tour de la présidentielle du 28 novembre. Une proclamation en dehors du délai de trois jours que lui donne le texte électoral ivoirien pour le faire. En outre, le président de la Cei a fait cette déclaration au quartier général de campagne de Alassane Ouattara mais aussi Qg des Forces nouvelles depuis leur installation à Abidjan après l’accord de Linas Marcoussis. Une proclamation qu’il a faite seulement en présence des partisans du candidat du Rdr soutenu par le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). Sans aucun représentant de Laurent Gbagbo.

Alors que le même jour, quelques instants avant, le Conseil constitutionnel avait relevé que le délai accordé à la Cei pour proclamer les résultats provisoires de l’élection était expiré et s’était saisie de la question. Non sans prendre en compte les recours en annulations des résultats de plusieurs régions où il a dénoncé des fraudes massives et des violences perpétrées par les Forces armées des Forces nouvelles sur ses électeurs. Au bout du compte, Paul Yao N’Dré proclame Laurent Gbagbo vainqueur de la présidentielle. Et le 4 décembre, le candidat de La majorité présidentielle (Lmp) est investi en grande pompe Président de la République, au palais présidentiel. Ce que contestent Alassane Ouattara et le Rhdp conduit par l’ancien président Henri Konan Bédié.

«N’ayez pas peur. N’ayez pas peur. C’est notre pays. Il y a certes des secousses mais c’est notre rôle d’amener la pirogue à avoir des vents favorables et à naviguer sur des eaux calmes», a dit mercredi Laurent Gbagbo aux populations du Sud Comoé et par ricochet aux Ivoiriens. Il recevait les populations des départements d’Aboisso, Adiaké, Tiapoum et Grand-Bassam, conduites par le corps préfectoral, les élus, les rois, les chefs traditionnels et coutumiers et venues nombreuses le féliciter pour sa réélection et lui dire leur soutien. «Ne vous inquiétez pas, n’ayez pas peur. Reprenez votre travail normalement. Les Abidjanais ont repris le leur. Le temps, c’est l’autre nom de Dieu. Avec le temps, les écailles qui sont sur les yeux des gens tombent et ils voient clair. Avec le temps, les bouchons qui sont dans leurs oreilles s’enlèvent et ils entendent et ils comprennent. Sinon, ce qui arrive à la Côte d’Ivoire est quelque chose de ridicule. N’ayez pas peur. N’ayez pas peur. En tout cas, je suis ici (au Palais présidentiel. Ndlr), je suis tranquille. Et le temps fera son œuvre. Les explications feront aussi leur œuvre», a répété le Président Gbagbo.

«Hier (mardi 7 décembre. Ndlr), nous avons commencé à travailler avec le gouvernement. Aujourd’hui même (mercredi 8 décembre. Ndlr), certains ministères ont fait les passations de service. Tout va rentrer dans l’ordre», a rassuré le Chef de l’Etat. Aussi a-t-il appelé les Ivoiriens à reprendre le travail sans crainte. «On y va, on avance. N’ayez pas peur. En retournant dans les villages, dans les départements, dans les sous-préfectures, dites là-bas que Gbagbo dit de vous tranquilliser et que chacun aille faire son travail», a-t-il dit.

 Le Président de la République, qui recevait les populations d’une région pour la première fois depuis son investiture, a insisté sur la nécessité pour les Ivoiriens de respecter les règles et la loi de la République. «Je voudrais insister auprès de vous pour dire que dans un pays, il y a la pagaille quand on ne suit pas la loi… Dans la République, il y a des règles. Et celui qui ne les respecte pas se met en dehors de la société», a-t-il dit. Et d’ajouter : «Je voudrais inviter les Ivoiriens à apprendre les lois qui gouvernent la Côte d’Ivoire, à les connaître et à les respecter. Dans une République, on ne fait pas ce qu’on veut. On ne fait pas ce qu’on a envie de faire. On ne dit pas : «comme je suis fatigué et qu’il y a longtemps que je veux être Président, aujourd’hui, c’est mon tour».

Le Chef de l’Etat a par ailleurs indiqué que sa priorité est la lutte contre le chômage des jeunes. «Nous avons un seul adversaire maintenant, c’est le chômage des jeunes. Notre priorité, c’est la lutte contre le chômage. Notre priorité, ce n’est pas ce qui se passe ici ou là, dans tel coin ou dans tel autre coin. Mais notre priorité, c’est qu’il faut mettre nos jeunes au travail. Je m’y engage», a annoncé Laurent Gbagbo.


Kapolodjo, Koaci.com Abidjan

 

ADO s’isole, Gbagbo deal et jubile

Par DL | 08/12/2010 | 17:23:26 Source : Koaci.com

Au lendemain de la formation du gouvernement de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara a convoqué la presse pour tenter de convaincre les plus pessimistes quant à son avenir politique.

Toute la famille RHDP était réunie au golf hôtel de la rivera de Cocody, lieu de retranchement du camp Ouattara sous protection de l’ONU, pour soutenir celui qui avait porté les couleurs du rassemblement durant la campagne du second tour de l’élection présidentielle. L’ambiance n’était ni à la joie ni à la décontraction, une atmosphère pesante qui en dit long sur l’enthousiasme de ceux qui espèrent encore, ce que de plus en plus considèrent, comme un miracle.

L’appel lancé une nouvelle fois depuis l’annonce de sa défaite, par Alassane Ouattara à Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir, fort d'un soutien de la CEDEAO, fut bien sourd. Du déjà entendu qui avec les multiples prises de parole semblent au fur et à mesure fragiliser le personnage et la portée des revendications de sa victoire.

A cinq jours de l'annonce de la victoire de Gbagbo par le conseil constitutionnel, les soutiens paraissent de moins en moins francs et on évoque déjà, dans les couloirs du golf hôtel ce midi, une crainte de lâchage progressif des puissances, notamment américaines et françaises en raison de la protection de leurs intérêts, dans le pays, toujours à cette heure dans les mains du président Gbagbo. En effet, selon nos informations, en dehors de tout ce protocole politicien, se mène une bataille sans merci au niveau des lobbys agricoles et miniers. Les barons du FPI, exemptés temporairement de charges ministérielles seraient actuellement à la manœuvre avec une mission très claire obtenir par le chantage liés aux contrats d’exploitations des ressources un soutien voire une distance des puissances occidentales avec Alassane Ouattara. Déjà la Chine et la Russie, qui dans l’ombre soutiennent Laurent Gbagbo, sont à l’affût des futures opportunités. La menace de rupture des contrats existants, notamment français et américains sur le pétrole et le cacao, inquiètent au plus haut point les diplomates de ces pays présents en Côte d’Ivoire.

Laurent Gbagbo faisant fit d’ignorer la « République du Golf », continue en façade d’afficher la confiance et la sérénité. Tout sourire et toujours en campagne, après avoir satisfait les Atiés (ethnie Akan du sud-est), et l’Agneby (region qui l'a voté à plus de 85%), très présent dans l’armée et la police, avec la nomination de N’Gbo Aké, il recevait ce mercredi les populations du nzi Comoé au palais de la présidence.

À l’analyse, l’anticipation pré-électorale de Gbagbo pourrait avoir raison sur la réaction post-électorale de Ouattara malgré les menaces, tant de fois lancées depuis 2002 sans suite, de Soro et des rebelles sur un futur conflit militaire. Gbagbo qui apparaît désormais comme le défenseur de la souveraineté africaine face à l’impérialisme occidental a plus que jamais démontré que la politique est un art dans lequel il faut toujours devancer son ou ses adversaires.

Ce mercredi, la vie a bel et bien repris son cours en Côte d’Ivoire, les marchés sont remplis et la circulation dense, les Ivoiriens toujours privés de sms et de chaînes occidentales, sous couvre-feu, reprennent goût aux bouchons et aux odeurs des gaz d’échappement.

Laurent Despas, Koaci.com à Abidjan

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10 décembre 2010 5 10 /12 /décembre /2010 01:22

 

 

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Alpha Condé sacré le 21 décembre prochain

Le professeur Alpha Condé président de la République de Guinée a rencontré ce mercredi 8 décembre 2010 les leaders de l’alliance Arc-en-ciel. Une alliance qui l’a portée au pouvoir le 7 novembre dernier à l’issue du second tour de la première élection libre et ‘’transparente ‘’ de la Guinée indépendante. La rencontre a eu lieu au siège de son parti situé à Handallaye dans la commune de Ratoma, une banlieue de la capitale guinéenne, Conakry. La rencontre a porté essentiellement sur la première prise de contact entre le désormais numéro un de Guinée, l’ancien opposant historique le professeur Alpha Condé et ses alliés depuis son élection mais, aussi les informer des mesures qui seront prises juste avant et après son investiture.

D’entrée le professeur a commencé son intervention en fustigeant l’absence de plusieurs leaders de son alliance à cette rencontre, avant de remercier les leaders présents à la réunion, de leur collaboration dans le passé. Pour ce qui concerne les premières dispositions prises, Alpha condé déclare : « Je vous invité de suivre tous la télévision guinéenne et la radio parce que j’ai donné des instructions au premier ministre pour le fonctionnement de l’administration avant mon investiture qui est le 21 décembre prochain si Dieu le veut bien » invite - t-il, avant de poursuivre : « Toutes dépenses engageant l’état moins les salaires sont interdites, tous les ministres en poste doivent faire inventaire des biens mobiliers et immobiliers de leurs département au premier ministre, les biens de l'Etat de quelques natures que ce soit doivent revenir à l'Etat Guinéen, tous les ministres ainsi que les travailleurs de l'administration seront soumis à un contrôle strict» martèle-t-il avant de lever la séance. Réussira-t-il ? Là est toute la question.


Ibrahima correspondant de koaci. com à Conakry

 

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10 décembre 2010 5 10 /12 /décembre /2010 01:20

 

 

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Le Monde | 09.12.10 | 22h34  •  Mis à jour le 09.12.10 | 23h12

L'occasion était trop belle pour neutraliser un chef de l'Etat devenu très embarrassant. Français et Américains cherchaient à écarter le capitaine Moussa Dadis Camara depuis le massacre par des militaires de la garde présidentielle d'au moins 156 opposants à Conakry, en Guinée, le 28 septembre 2009.

Les événements du 3 décembre vont forcer le destin. Ce jour-là, le chef de la junte militaire au pouvoir depuis moins d'un an est victime d'une tentative d'assassinat. Grièvement blessé à la tête, le chef de la junte est envoyé d'urgence vers le Maroc pour y être hospitalisé. Dans la foulée, un diplomate américain en poste à Ouagadougou écrit : "La communauté internationale est d'une façon générale sur la même position. L'absence de Dadis a ouvert une fenêtre d'opportunité pour faciliter une transition démocratique."

"Bien qu'il ait été chassé de la scène violemment plutôt que par des moyens constitutionnels, il serait mieux pour la Guinée qu'il ne rentre pas dans son pays", ajoute l'ambassadrice américaine en poste à Conakry, Patricia Moller, dans un des télégrammes diplomatiques obtenus par WikiLeaks et révélés par Le Monde.

"ERRATIQUE, VIOLENT, IMPRÉVISIBLE"

Au passage, la diplomate qualifie le comportement de Dadis d'"erratique, violent, imprévisible", n'augurant qu'un "triste avenir pour la Guinée". Français et Américains partagent ce diagnostic. Mais comment tenir Dadis éloigné de son pays ? Paris et Washington insistent auprès des Marocains pour qu'ils le gardent "pendant longtemps". Une course contre la montre est engagée.

Moins de deux semaines après son hospitalisation, Dadis Camara manifeste déjà son désir de quitter Rabat où il était arrivé le 4 décembre, "dans le coma, (avec) des éclats de balles dans le crâne".

Un interlocuteur guinéen de l'ambassade américaine au Maroc avertit des éventuelles conséquences du retour du chef de la junte. "Dadis a recruté des mercenaires sud-africains et israéliens qu'il a regroupés, au côté de ses propres hommes, à Forecariah, (…) dans l'ouest du pays. (…) Sa milice compte 2 000 à 3 000 hommes dotés d'armes en provenance d'Ukraine. Le risque de conflit et de déstabilisation menace toute la région", rapporte le numéro deux de l'ambassade américaine, Robert P. Jackson.

"LE SEUL VÉRITABLE ESPOIR"

Début janvier 2010, à Rabat, le général Sékouba Konaté, qui n'a pas encore assumé l'intérim jusqu'à l'élection présidentielle du mois de juin, se montre, en privé, tout aussi réticent au retour de son "frère" Dadis. "Il a été explicite, affirme le ministre marocain des affaires étrangères, Taieb Fassi Fihri. Dadis ne doit pas être autorisé à rentrer en Guinée, ni à participer à la transition."

Selon la même source marocaine, le général a aussi "reconnu que les responsables, depuis Dadis jusqu'au plus petit complice, devaient être traduits devant un tribunal guinéen ou (…) international".

Mais en attendant, que faire de Dadis alors que le Maroc – qui l'avait accueilli "sans que le gouvernement marocain n'ait été préalablement consulté" – entend se débarrasser rapidement d'un homme susceptible de faire l'objet d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour le massacre du 28 septembre ? On lui cherche un autre pays d'accueil pour du "long terme". "Le 7 janvier, le roi Mohamed VI a appelé le président du Gabon, Ali Bongo (qui) a refusé. Le ministre français des affaires étrangères, Bernard Kouchner, prévoit de demander au président congolais, Denis Sassou-Nguesso."

Le Sénégal, l'Arabie saoudite, la Gambie et la Libye sont évoqués. Finalement, le 12 janvier 2010, Mohamed VI prend "la décision abrupte", "pour ne pas dire totalement inattendue", selon les Américains, de l'expédier par avion sanitaire au Burkina Faso. Lequel Burkina "ne sera mis au courant que peu de temps avant l'arrivée de Dadis Camara à Ouagadougou". Le capitaine guinéen pensait quant à lui rentrer à Conakry.

Pendant tout ce temps, Paris et Washington cherchent un successeur à Dadis. Un nom, un seul, émerge des télégrammes : le général Sékouba Konaté, alors ministre de la défense et chef de la junte par intérim. "Au regard des fréquentes discussions entre Hillary Clinton et Bernard Kouchner et de l'unité de vue entre les deux capitales, [Sekouba Konate] offre le seul véritable espoir pour une transition politique." Seul problème, le général se dit "fatigué" et "pas intéressé par le pouvoir".

Finalement, début janvier, le général Konate est "prêt à rentrer à Conakry et à mettre en œuvre l'accord de Ouagadougou", qui stipule notamment "l'interdiction" faite à Dadis Camara de rentrer en Guinée et pose les bases de la transition vers un pouvoir civil grâce à l'organisation rapide d'élections. Le 7 novembre a eu lieu le deuxième tour de la première élection présidentielle démocratique de Guinée depuis l'indépendance en 1958. Et Dadis Camara se trouve toujours en convalescence forcée à Ouagadougou.

Christophe Châtelot

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9 décembre 2010 4 09 /12 /décembre /2010 20:14

 

 

Bemba-Gombo.jpg

 

 

Dik 7 Décembre 2010 Le Phare

Me Zarambaud a, dans sa déclaration préliminaire, souligné que la nuit des Centrafricains s'est prolongée jusqu'au 22 novembre, en référence à l'ouverture de l'audience du procès avant de présenter l'accusé comme le « général autoproclamé à la tête d'une rébellion ». A l'en croire, Bemba avait crée un Etat au sud de la partie congolaise, frontalière avec la RCA et envoyé ses hommes pour « piller » et « violer très facilement » à Bangui.

« Comment ces pauvres femmes ont été violées en présence de leurs maris et de leurs enfants », a questionné l'avocat centrafricain. Il a, en outre, trouvé un lien historique entre le Congo et le Centrafrique pour trouver « incorrect » que les crimes soient commis par le ressortissant de l'un de ces Etats « frères ». « Comment les mercenaires pouvaient provenir du pays de Lumumba pour aller au pays de Barthélemy Boganda? C'est une insulte à la fraternité africaine ». Ce représentant légal des victimes a voulu connaître les raisons de l'intervention de Bemba « lui, dont le pays faisait face à d'autres mercenaires contre lesquels ses propres mercenaires auraient dû être utilisés ».

Pourquoi, n'étant pas un dirigeant d'un pays constitutionnellement constitué, Bemba a-t-il envoyé ses mercenaires en Centrafrique ? Est-ce que Patassé avait reçu le quitus du parlement ? « Je ne pense pas », a répondu l'avocat des victimes en posant les deux questions aux juges. « Bemba n'a pas nié s'être rendu à Bangui pour discuter avec Patassé », a-t-il, en outre, affirmé en ironisant qu « ils ne discutaient pas de la pluie et du beau temps mais de l'appui de l'un à l'autre ».

Dans sa déclaration, il a souligné être d'avis que « l'heure de la vérité a sonné », et affirmé, à la même occasion, que « les troupes de Bemba étaient intervenues en RCA un an plus tôt et sont revenues pour commettre des crimes abominables ». Au nombre des crimes commis, selon lui, « des civils centrafricains ont été égorgés, d'autres ont eu des proches enlevés pour toujours, les pillages étaient automatiques, ils emportaient tout, même les animaux domestiques ». Si à ses yeux, le viol constituait le principal crime, « la violence se faisait à main armée, (...), la plupart des personnes traumatisées étaient des personnes vulnérables, beaucoup sont infectées et sont mortes ».

La deuxième représentante des victimes, une avocate d'origine centrafricaine a estimé, pour sa part, que les hommes de Bemba ont « volé à la population en vue de la rendre pauvre » et qu' « il est temps de mettre fin à l'impunité ». Elle a insisté sur le fait qu'un commandant des troupes sur place à Bangui, s'adressant à ses subordonnés, avait déclaré : « Vous n'avez pas de femmes, Jean-Pierre Bemba vous a envoyé pour tuer (...) ».

L'autre intervention, c'était celle d'une autre avocate. Elle a pensé qu'on devait « briser le silence ». Des maisons ont été saccagées, tout a été pillé, lits, motocyclettes, sommes d'argent ; et les victimes ont été contraintes des porter leurs propres biens sur le dos au profit des Banyamulenge », a accusé l'avocate européenne qui a insisté sur le fait que « les pillages étaient accompagnés de blessures sur les civils ». D'autres, selon elle, ont même été sodomisés, d'autres rendues enceintes, a en en bouclant ainsi les déclarations préliminaires des représentants légaux des victimes.

 

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9 décembre 2010 4 09 /12 /décembre /2010 20:11

 

 

vote-d-une-Africaine.jpg

 

 

Jeudi, 09 Décembre 2010 12:47

Ai- Rca- 3265 urnes sur les 7000 demandées par l'Etat Centrafricain  au gouvernement togolais ont atterri le 7 décembre à l'aéroport international Bangui Mpoko.

Elles étaient  convoyées par le Président  du comité matériel et logistique de la Commission Electorale Indépendante de la République du Togo Henri Kolani, a appris l’agence Ai.

Selon une source proche de la Commission électorale indépendante (CEI,  Centrafrique), ces matériels électoraux qui sont la concrétisation de la coopération sud sud entre les deux peuples, ne sont autres qu'un prêt du gouvernement togolais à l'Etat Centrafricain.

"C'est dans le contexte de la coopération Sud Sud et avec l'appui des partenaires extérieurs notamment le Pnud que le Togo a décidé de porter  assistance à nos frères Centrafricains" a déclaré M Kolani pour qui, ces matériels électoraux  seront rapatriés dans son pays aussitôt après les élections.

"Il y a au total 7000 urnes qui vont être convoyées. Donc c'est le premier lot qui est arrivé et il y aura un second voyage pour  le reste", a-t-il précisé.

"Pour moi, c'est d'abord une joie de voir ces matériels électoraux arrivés en Centrafrique. Parce que,  les gens n'y croyaient pas et cela est la preuve de cette coopération Sud Sud"  s'est félicité le président de la CEI  le Révérend Pasteur Binguimale, confiant que le poids total de ces urnes s'élève à plus de 14 tonnes et compte tenu de la charge autorisée à bord de cet avion, il n'a pu  transporter que 7 000  tonnes.

"Très rapidement, cet avion retournera au Togo pour ramener le reste ", a-t-il souhaité, se félicitant de ce que,  petit à petit la RCA avance vers les  élections de janvier 2011.

"Nous avons commencé à nous procurer  des urnes ici mais compte tenu des difficultés,  on n'a pas pu continuer. Nous pensons qu’environ 9000  urnes seront  suffisantes  pour les élections" a indiqué M Binguimale.

Kabongo, Ai Bangui

 

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9 décembre 2010 4 09 /12 /décembre /2010 20:10

 

 

drapeau-americain

 

 

Bangui, 8 déc. (ACAP)- Un haut responsable du Centre de Commandement militaire des Etats-Unis pour l’Afrique (AFRICOM), J. Anthony Holmes est arrivé à Bangui, pour s’informer auprès des autorités politiques sur la présence des rebelles de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) de Joseph Kony en République Centrafricaine.

L’Ambassadeur J. Anthony Holmes a indiqué que « cette visite est significative pour le Commandement militaire des Etats-Unis pour l’Afrique, puisque c’est la première visite d’un officier supérieur du Commandement en Centrafrique. Cette visite améliorera notre compréhension des défis que fait face votre pays, notamment dans le secteur sécuritaire ».

Le diplomate américain, J. Anthony Holmes a expliqué que le partenariat régional est non seulement essentiel pour mettre fin aux décennies de violences que les rebelles de l’Armée de Résistance du Seigneur ont infligées aux civils innocents dans la région, mais aussi pour garantir la sécurité à long terme, ce qui exige des engagements soutenus par tous les gouvernements impliqués.


« Nous soutenons fermement aussi la mission de MICOPAX, qui est un partenariat entre l’Union européenne et l’Afrique, qui contribue directement à la paix durable en République Centrafricaine », a-t-il déclaré en substance.


Enfin, il a noté qu’en République Centrafricaine, l’engagement militaire américain est principalement limité aux activités humanitaires et aux projets de génie militaire. Ceux-ci sont dus aux efforts productifs et resteront notre important engagement dans un avenir proche. Toutefois, à long terme, nous espérons bâtir sur ce, un nouveau type de partenariat.

Il est à signaler que le Centre de Commandement militaire des Etats-Unis pour l’Afrique a son quartier Général à Stuttgart en Allemagne, et c’est l’unique Commandement militaire du ministère de la Défense des Etats-Unis qui coordonne les programmes inter-militaires en relations avec les pays africains.

 

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9 décembre 2010 4 09 /12 /décembre /2010 19:58

 

 

Zewde Sahle Work

 

 

Radio Ndéké Luka Jeudi, 09 Décembre 2010 11:37

 

Il a été question de la Centrafrique mercredi 8 décembre 2010 au Conseil de sécurité de l’ONU à New York.  La représentante spéciale de l’Onu en Centrafrique a présenté devant les membres du Conseil, la situation dans le pays. Selon Mme Sahle-Work Zewde, « les prochaines élections sont une opportunité pour que le pays consolide ses fondements démocratiques ».

 

La responsable du Binuca (Bureau intégré des Nations Unies en Centrafrique) est convaincue que les élections de janvier 2011 (élections législatives et présidentielles)  doivent écrire « un nouveau chapitre de stabilité, de croissance et de prospérité pour la république centrafricaine ».

Mais elle a posé un préalable : « ces élections, a-t-elle insisté, doivent être transparentes, libres et justes ». Elle a rappelé que l’ONU et ses partenaires internationaux ont pu fournir une assistance technique et financière à la CEI chargée du processus. La représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU a également souligné que le programme du DDR (désarmement, démobilisation, réinsertion) est un élément clé pour régler les problèmes d’insécurité dans le pays. « Nous attendons a-t-elle dit, de travailler avec le gouvernement centrafricain pour le développement d’une telle stratégie. Elle estime que les conditions de sécurité sont toujours précaires dans certaines régions. Si la situation est relativement calme autour de Bangui et dans le sud-ouest, des violences, ont éclaté dans le nord et dans l’est, la saison sèche étant propice selon Mme Sahle-Work à la résurgence des attaques ».

 Elle a cité la LRA (Armée de résistance du Seigneur) ougandaise comme étant « le plus important groupe étranger actif en république centrafricaine, mais qui n’est qu’un groupe parmi tant d’autres entités armées, milices ou bandits qui exploitent l’absence des forces de sécurité nationales pour opérer librement ».

En conclusion, la responsable du Binuca a reconnu que la République centrafricaine a fait d’importants efforts pour étendre son autorité et fournir des services aux citoyens à travers le pays.

 

L’ONU évalue l’appui aux déplacés centrafricains

Radio Ndéké Luka Jeudi, 09 Décembre 2010 13:20

Les acteurs du système  des Nations Unies évaluent les performances de leurs activités réalisées sur les personnes déplacées en RCA depuis le 08 décembre 2010 à Bangui. Ces humanitaires envisagent au cours de cette rencontre maximiser leurs efforts  auprès des personnes vulnérables en dépit des moyens consentis pour la bonne marche de leur mission.

Il sera aussi question de renforcer les capacités de ces acteurs de protection des personnes déplacées en leur expliquant les différents concepts et approches leur permettant de bien  orienter et mener les activités de protection en faveur  des personnes déplacées.

Selon Mme Bettina  GAMBERT, chargée de protection à l’UNCHR, cette rencontre permet aux acteurs humanitaires d’évaluer  leurs  efforts  pour la période écoulée et recadrer leurs actions pour la protection des personnes déplacées  en tenant compte des préoccupations du gouvernement centrafricain.

Une quarantaine de personnes prennent part à cet atelier de recadrage de la stratégie et du plan d’action de protection pour les personnes déplacées. Il est organisé par le Haut-commissariat des Nations Unies  pour les Réfugiés en Centrafrique en coordination avec les membres du groupe de protection des différentes ONG d’actions humanitaire et des systèmes des Nations unies intervenants en Centrafrique. Les travaux de cet atelier durent 3 jours.

 

NDLR : Que fait concrètement l'ONU pour que les prochaines élections en Centrafrique soient libres, transparentes et justes lorsqu'elle laisse tout le loisir à Bozizé de violer impunément le code électoral et de se transformer en président de la commission électorale ? A défaut de débourser elle-même un financement pour le DDR, l'ONU est incapable d'obtenir de Bozizé qu'il débloque l'argent remis par la CEMAC pour  le DDR. La conséquence est que le pays court le risque d'aller quand même aux urnes alors que les nombreux rebelles qui écument les régions de provinces n'ont pas été désarmés. L'exemple malheureux et récent de la Côte d'Ivoire est pourtant là pour dissuader d'une telle éventualité.  

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9 décembre 2010 4 09 /12 /décembre /2010 19:55

 

 

080710rebelles-lra

 

 

Radio Ndéké Luka Jeudi, 09 Décembre 2010 13:21

Les habitants de la préfecture d’Obo (est de la Centrafrique) vivent dans la crainte qu’une attaque des éléments de l’Armée de la Résistance du Seigneur (LRA) peut intervenir à tout moment. Tous sont à l’affut des signes annonciateurs d’une éventuelle irruption des rebelles ougandais dans la ville. Régulièrement des scènes de débandade sont enregistrées en raison de fausses alertes ou de rumeurs qui se répandent. C’est dés lors le sauve-qui-peut, avant de qu’on se rende compte qu’il n’y a aucune menace avérée.

Cette psychose est aggravée par une crise alimentaire et une insécurité sans précédent. Le correspondant de Radio Ndeke Luka dans la ville a été témoin de nombreuses fausses alertes.

Il explique que l’insécurité alimentaire découle du fait que la population vaque difficilement aux activités champêtres d’une part, une situation rendue plus difficile par le départ en vacances en cette fin d’année des humanitaires en poste dans ville, tant la présence de ces derniers rassure les populations..

Depuis plusieurs mois, une importante colonne de  rebelles de la LRA sème le désordre dans la préfecture. Elle aurait été chassée de la région du Darfour (sud du Soudan) et a trouvé refuge dans cette préfecture centrafricaine du Haut Mbomou. Plusieurs villages, notamment ceux de Ngoyo et Bana ont été déjà attaqués et pillés. Des enlèvements ont été également opérés par la LRA.

Des dispositions sécuritaires ont pourtant été prises par les forces nationales qui manquent cependant cruellement de moyens logistiques et humains pour une riposte appropriée. Seuls des éléments de l’armée ougandaise, forts du droit de poursuite, sécurisent les zones de Djéma, Zemio et ses périphéries.

La LRA sévit dans ces régions depuis 3 ans et a provoqué un mouvement de personnes déplacées. Récemment le département d’Etat Américain, a annoncé un appui aux pays concernés pour chasser ces rebelles.

 

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9 décembre 2010 4 09 /12 /décembre /2010 02:43

 

 

USA-State-Dpt.jpg

 

 

Attention aux voyages en République centrafricaine


7 décembre 2010 par le projet de loi


Classé sous Voyage: http://blog.preferredconsumer.com/travel-alertswarnings/central-african-republic-travel-warning-5.html
 
Le Département d'Etat met en garde les citoyens américains des risques de voyager en République centrafricaine (RCA), et recommande d'éviter tout déplacement hors de la capitale, Bangui. Les voyageurs en République centrafricaine (RCA) devraient être extrêmement prudents. Cela remplace le système d'alerte Voyage du 26 Février 2010 à la lumière des tensions qui ont augmenté en raison des prochaines élections présidentielles et législatives.
 
Des groupes de miliciens armés, des bandits, et des braconniers présentent de réels dangers, et le gouvernement centrafricain est incapable de garantir la sécurité des visiteurs dans la plupart des régions du pays. Il y a eu des attaques répétées sur l'Afrique centrale et voyageurs expatriés dans les campagnes. Les braconniers et les hommes armés sont également constituer une menace pour les chasseurs de gibier dans le centre-nord de la RCA. De résistance du Seigneur (LRA) constitue une menace similaire pour les chasseurs en est de la RCA.
 
Bangui souffre de taux de criminalité élevé, à la fois petite et violente, ainsi que les transports et les options médicales sont particulièrement limités. Les forces de sécurité militaires et civils de la République centrafricaine (et les personnes se présentant comme tels) tiennent des points de contrôle du personnel dans toute la ville, souvent harceler les voyageurs locaux et expatriés pour des pots de vin.


Les citoyens américains devraient éviter les manifestations publiques, que même ceux destinés à être pacifiques peuvent transformer la confrontation et éventuellement dégénérer en violence.
 
Le personnel de l'ambassade américaine à Bangui ne peut fournir que des services limités aux citoyens américains en ce moment. Après l'évacuation de tout le personnel des États-Unis en 2002, l'ambassade américaine à Bangui a repris ses activités en Janvier 2005. Cependant, l'ambassade fonctionne actuellement avec la dotation en personnel très limité. Les citoyens américains doivent être conscients que seuls les services de base et limités sont actuellement disponibles. Des informations complémentaires peuvent être trouvées sur le site Web de l'ambassade de Bangui.


L'ambassade américaine à Bangui encourage les citoyens américains qui résident ou qui envisagent de voyage en République centrafricaine à s'inscrire ou mettre à jour leurs informations au Département d'Etat,  Smart Voyage d'inscription au programme (STEP) du site web. S'il vous plaît noter qu'il est important lors de l'inscription ou la mise à jour des informations, d'inclure votre numéro de téléphone actuel et l'adresse e-mail où vous pouvez être joint en cas d'urgence. Les citoyens américains sans accès à Internet peuvent s'inscrire directement auprès de l'ambassade américaine à Bangui. En vous inscrivant, les citoyens des États-Unis faciliteront leur contact par l'ambassade en cas d'urgence. Alors que la capacité de l'Ambassade de fournir des services consulaires d'urgence est limitée, l'inscription permettra la réception des messages électronique.


 
U. S. Bangui ambassade


Avenue David Dacko,


B.P. 924


Bangui


Tél: (236) 2161-0200


Télécopieur: (236) 2161-4494


D'urgence après les heures de téléphone : (236) 7554-2276 ET (236) 7550-1293


 
Les citoyens américains peuvent également obtenir des informations actualisées de l'ambassade américaine à N'Djamena, au Tchad, par téléphone au (235) 51-70-09, 51-92-33 51-90-52 ou par télécopieur au (235) 51-56-54 ;


 
Les voyageurs peuvent obtenir des renseignements à jour sur les conditions de sécurité en appelant au numéro sans frais 1-888-407-4747 aux États-Unis et au Canada, ou à l'extérieur des États-Unis et le Canada sur une ligne régulière, sans frais, au 1-202-501-4444.

 

 

NDLR : Cela se passe de commentaires !

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9 décembre 2010 4 09 /12 /décembre /2010 00:01

 

 

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Conseil de sécurité

6438e séance – matin

 

POUR LES NATIONS UNIES, LES ÉLECTIONS DU 23 JANVIER 2011 EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE SERONT L’OCCASION DE CONSOLIDER DAVANTAGE LE PROCESSUS DÉMOCRATIQUE

 

« Le plus important pour nous est qu’on nous écoute », déclare le représentant de la République centrafricaine, qui appuie la prorogation du BINUCA

 

Le Conseil de sécurité a examiné, ce matin, la situation en République centrafricaine sur la base du rapport du Secrétaire général sur le Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine (BINUCA), présenté par la Représentante spéciale du Secrétaire général et Chef du BINUCA, Mme Sahle-Work Zewde.  Cette dernière a mis l’accent sur les derniers développements positifs concernant les préparatifs des élections présidentielle et parlementaires prévues le 23 janvier prochain, en estimant qu’elles offriraient à la population l’occasion de participer au processus démocratique et de consolider davantage les fondements démocratiques du pays, tout en marquant le début d’une nouvelle étape de stabilité et de plus grande prospérité pour chacun.

 

Le Représentant permanent de la République centrafricaine auprès de l’ONU, M. Fernand Poukre-Kono, a soutenu la proposition de reconduction pour une durée d’un an du mandat du BINUCA, affirmant que son pays n’était « pas un cas désespéré », mais qu’il menait « la politique de ses moyens pour la survie de sa population et la sauvegarde de ses institutions ».  « Le plus important pour nous est qu’on nous écoute », a-t-il ajouté, en estimant que la République centrafricaine avait « fait ses preuves à bien des égards ». 

 

Pour sa part, le Président de la formation « République centrafricaine » de la Commission de consolidation de la paix et Représentant permanent de la Belgique auprès de l’ONU, M. Jan Grauls, a souhaité une amélioration de la cohérence et de la convergence entre le travail de la Commission et celui du BINUCA, a demandé au Conseil de sécurité d’adresser un « message aux groupes rebelles récalcitrants et au Gouvernement » pour accélérer le processus de démobilisation, désarmement et réintégration (DDR) et s’est prononcé pour une phase de transition comprenant une présence internationale transitoire dans le nord-est du pays, pour y assurer la sécurité après le départ de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT), et en attendant le renforcement des Forces armées centrafricaines.

 

Mme Zewde a fait le point sur le processus électoral en se félicitant de « l’appui considérable » apporté par la communauté internationale, avant de demander aux donateurs d’honorer leurs engagements et de fournir des ressources supplémentaires pour couvrir les coûts de la Commission électorale indépendante (CEI).  Elle a rappelé que « quelques soucis » étaient apparus dans le processus, mais a ajouté que tous les obstacles avaient désormais été levés.  La réunion, tenue le 15 novembre à l’invitation du Président Bozizé, avait permis de modifier les dates butoir pour la nomination des candidats aux scrutins présidentiel et législatif et contribué à apaiser les tensions, a-t-elle dit.  Mme Zewde a précisé que cet accord avait permis à deux candidats supplémentaires de l’opposition de se présenter, ce qui porte le nombre des candidats à l’élection présidentielle à six.  Il a aussi donné aux partis d’opposition de présenter leurs candidats pour les élections législatives, a-t-elle ajouté.  Le 5 décembre, la Commission électorale indépendante a publié les noms de 833 candidats aux 105 postes de l’Assemblée nationale, a indiqué Mme Zewde.

 

Pour sa part, l’Ambassadeur Grauls a rappelé que la Commission de consolidation de la paix avait « considérablement contribué » à combler le manque de 7,5 millions de dollars dans le budget électoral, dans la perspective des élections, estimant que le succès du processus entraînerait une « dynamique positive ».  Le représentant de la République centrafricaine a affirmé que des « assurances claires » avaient été données par le Président Bozizé pour aboutir à des élections libres équitables et transparentes, soulignant que « la voix de la raison avait primé, même si des mécontentements sont relevés, par-ci, par-là ».

 

Concernant le processus de désarmement, démobilisation et réintégration, la Représentante spéciale a déclaré que la phase de vérification des ex-combattants avait désormais été achevée dans le nord-ouest.  Elle a émis l’espoir que, malgré les récentes violences, la situation dans le nord-est du pays s’améliorera suffisamment pour permettre au processus de vérification d’y commencer.  Mme Zewde a estimé que la mise en place d’une stratégie nationale de réintégration était un élément important qui pourrait inciter fortement les groupes armés à désarmer et démobiliser.  Le représentant de la République centrafricaine a fait observer que les projets de DDR « manquent souvent de financement pour démarrer ».

 

M. Grauls a, quant à lui, estimé que le processus de DDR avait été « continuellement retardé ».  S’il s’est réjoui de la mise au point de la phase de vérification du processus pour le nord-ouest du pays, il a cependant regretté que l’insécurité et « les réticences de plusieurs groupes armés à rejoindre le processus de paix » n’aient pas permis de lancer le processus dans le nord-est, c’est-à-dire, a-t-il rappelé, la partie du territoire de la République centrafricaine que la MINURCAT a quitté en novembre dernier, dans le cadre de son processus de fermeture.  De ce fait, a ajouté M. Grauls, le processus de DDR ne pourra pas avoir lieu avant les élections.  Il a toutefois jugé plus important encore que le Gouvernement centrafricain établisse une stratégie complète pour la phase de réintégration, qui prévoit notamment la réinsertion de certains combattants dans les forces de sécurité nationales.  Il s’est dit convaincu qu’un « message clair du Conseil de sécurité aux groupes rebelles récalcitrants et au Gouvernement de la République centrafricaine pourrait contribuer considérablement à la réalisation de nos objectifs communs » en matière de DDR.

 

Commentant l’attaque des forces de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP) contre la ville de Birao fin novembre, peu après le retrait de la MINURCAT, M. Poukre-Kono a rappelé que, face au dénouement de son armée, le Gouvernement de la République centrafricaine avait informé le Conseil de sécurité de ses besoins en équipement et en formation et saisi, à cette fin, des « pays amis ».  Il a rappelé que la position de son pays « reste claire et repose sur le renforcement des Forces armées centrafricaines ».  Son gouvernement, a-t-il ajouté, a « seulement soutenu l’idée d’un renforcement en effectifs et en logistique des forces de la mission de paix régionale ».  C’est « l’option présentée par la communauté internationale », a-t-il précisé.  Faisant état du « vide sécuritaire » actuel dans le nord-est, Mme Zewde a, quant à elle, estimé que la République centrafricaine ne pouvait devenir un havre pour la criminalité organisée et les groupes armés de la sous-région.  Elle a rappelé que le rapport du Secrétaire général mettait l’accent sur la nécessité de renforcer les capacités des forces centrafricaines et a ajouté que le Gouvernement de la République centrafricaine avait consenti d’importants efforts pour étendre son autorité et ses moyens d’actions partout dans le pays, y compris en faveur de l’ensemble des groupes ethniques du nord-est.

 

S’agissant du départ de la MINURCAT, M. Grauls a rappelé qu’il avait « plaidé avec insistance » en faveur d’une phase de transition comprenant « une présence de la MICOPAX - Mission de consolidation de la paix en Centrafrique, une Mission de la Communauté économique des États d’Afrique Centrale (CEEAC)- » dans le nord-est avec l’appui de la communauté internationale.  Pour M. Grauls, une telle phase de transition « donnerait plus de temps au renforcement des forces de sécurité centrafricaines.  L’attaque commise, fin novembre, par les forces de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP) contre la ville de Birao a démontré le caractère, bien réel, de l’instabilité dans cette région, a-t-il déclaré, estimant qu’il faudrait « tout faire pour éviter un débordement régional ».  Il a, là encore, demandé au Conseil de sécurité d’adresser un message clair aux parties concernées. 

 

Plusieurs années de conflit en République centrafricaine ont détruit le tissu économique, dégradé les services sociaux de baisse et rabaissé le niveau de vie de la population, a déclaré M. Poukre-Kono, qui a toutefois ajouté qu’après « le sursaut patriotique du 15 mars 2003 », des « changements palpables » étaient intervenus.  Parlant d’un « État qui se trouve encore à un stade de balbutiement » 50 ans après son indépendance, le représentant a demandé à la communauté internationale de « comprendre nos erreurs » et « de nous écouter avant de nous condamner systématiquement », et a affirmé que la République centrafricaine n’était « pas un cas désespéré ».

 

Le représentant, qui s’est dit « satisfait des prestations du BINUCA », a « souscrit pleinement » à la recommandation du Secrétaire général de renouveler son mandat pour un an.  Il a toutefois estimé que le Bureau « devrait faire plus », en accordant la priorité à la formation et au renforcement des capacités nationales dans tous les domaines », afin que le désengagement futur du BINUCA ne laisse pas de vide « comme on vient d’en constater avec le retrait de la MINURCAT ».  Il a également souhaité que le Bureau puisse « compter en son sein des cadres centrafricains » dont le statut serait « aligné sur le statut de fonctionnaire international ».

 

Le représentant de la République centrafricaine a également remercié M. Grauls pour la tenue, le 20 septembre à New York, d’une réunion de haut niveau organisée conjointement par la formation « République centrafricaine » de la Commission de consolidation de la paix et la Banque mondiale, qui a permis, selon M. Poutre-Kono, d’« apprécier les efforts entrepris et de préparer l’avenir ».  M. Grauls a estimé que cette réunion avait permis de réaliser un triple objectif: présenter l’évolution positive du pays ces dernières années, susciter l’attention pour les défis considérables qui demeurent et servir de tremplin à l’organisation d’une conférence de donateurs après le succès des élections.  M. Grauls a en outre mentionné les efforts du PNUD en matière de bonne gouvernance et d’état de droit, ainsi que le lancement prochain du projet relatif aux pôles de développement, piloté par l’Union européenne, estimant que ce dernier projet exigera des ressources « considérablement supérieures » aux 40 millions d’euros déjà alloués par l’Union européenne.

 

Enfin, le Président de la formation « République centrafricaine » de la Commission de consolidation de la paix a dit noter avec satisfaction que le Cadre stratégique intégré mis en place par le BINUCA pour 2011 incorpore les priorités de consolidation de la paix de la Commission.  Il a aussi souhaité la création au sein du Bureau d’un point focal opérationnel pour assurer le relais des travaux de la Commission de consolidation de la paix, avant de se féliciter qu’elle puisse participer, en temps voulu, à l’élaboration du Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement pour la période 2012-2016.  

   

Ce rapport rend compte des faits survenus en République centrafricaine depuis juin dernier dans les domaines politique, socioéconomique et humanitaire et sur le plan de la sécurité et des droits de l’homme, ainsi que des activités du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine (BINUCA), qui a succédé au BONUCA le 1er janvier 2010.

 

Le Secrétaire général indique d’abord que, pendant la période considérée, la situation politique en République centrafricaine est restée stable, tandis que les préparatifs du premier tour des élections présidentielle et législatives, prévues pour le 23 janvier 2011, commençaient.  Il précise à ce sujet que le processus électoral et le programme de désarmement, de démobilisation et de réintégration (DDR) font l’objet de deux recommandations issues du Dialogue politique sans exclusive de décembre 2008, visant à « intégrer tous les mouvements politico-militaires au processus politique afin de rétablir la sécurité et de promouvoir la réconciliation nationale ». 

 

Le Secrétaire général s’inquiète du fait que si les différents mouvements politico-militaires se sont montrés attachés au programme de DDR, sa mise en œuvre a été gravement compromise par les tensions liées au processus électoral, l’insécurité et l’accès limité aux régions reculées pendant la saison des pluies, ainsi que par l’absence de stratégie de réintégration.  M. Ban Ki-moon demande par conséquent au Gouvernement d’élaborer une stratégie de réintégration des ex-combattants devant, notamment, « bénéficier tant aux communautés touchées par le conflit qu’aux combattants et être cohérente avec les activités de développement ».  Il note encore, dans ses observations, que la réforme du secteur de la sécurité, « qui est une composante clef des recommandations issues du Dialogue », est bloquée depuis un an et doit être relancée.  « Sans un personnel de sécurité suffisamment entraîné et équipé pour s’attaquer à la menace des groupes armés qui circulent librement dans le pays et à travers ses frontières poreuses, la situation d’instabilité et d’insécurité relatives persistera », prévient-t-il.  .

 

Concernant toujours la sécurité, le Secrétaire général souligne que depuis 2008, l’Armée de résistance du Seigneur a incendié de nombreuses maisons, pillé des réserves de vivres, tué et enlevé des centaines de civils, et contraint des milliers d’autres à quitter leur village et à s’enfuir dans la brousse.  Il appelle dans ce contexte les participants à la conférence organisée par l’Union africaine les 13 et 14 octobre derniers à Bangui, à mettre en œuvre les recommandations qui y ont été adoptées en matière d’aide humanitaire, de développement et de sécurité, en particulier l’établissement d’un centre d’opérations conjoint et d’une brigade commune et le renforcement de la coopération en matière de patrouilles frontalières.

 

« Le BINUCA a fourni un appui logistique à la conférence et a organisé, en marge de celle-ci, une réunion de participants représentant les missions de l’ONU dans la région, en vue de favoriser l’échange d’informations et la coordination des initiatives politiques pour faire face à la menace que représente l’Armée de résistance du Seigneur pour la stabilité de la région », fait remarquer M. Ban. 

 

Sur le plan économique, le rapport indique qu’en 2010, les résultats macroéconomiques de la République centrafricaine sont demeurés satisfaisants.  « On prévoit que la croissance s’accélérera en 2011 », annonce aussi le Secrétaire général, qui relève toutefois qu’en dépit des progrès réalisés au cours des dernières années, le pays continue de se heurter à de graves difficultés qui « entravent les efforts déployés en vue de doter le pays d’infrastructures et de services sociaux de base ».  Il estime donc « important de maintenir la dynamique des réformes, ainsi qu’un appui technique et financier approprié de la part de la communauté internationale ».  

 

Concernant la situation humanitaire, le Secrétaire général indique que depuis juin dernier, les efforts ont porté sur la réponse aux besoins de 25 000 réfugiés et de 192 000 personnes déplacées.  Il déplore que plusieurs problèmes aient affecté l’espace humanitaire, dont une augmentation des incidents violents de l’Armée de résistance du Seigneur dans l’est du pays, la criminalité, des problèmes logistiques, et l’absence d’institutions publiques dans la plus grande partie du pays.  « Le financement de l’aide humanitaire et des programmes de relèvement rapide reste insuffisant et imprévisible », signale-t-il. 

 

« Face aux violations persistantes des droits de l’homme, le BINUCA a poursuivi son travail d’enquête systématique et a continué de s’investir activement dans la formation aux droits de l’homme et le renforcement des capacités », fait par ailleurs remarquer le Secrétaire général, saluant l’adoption par le Conseil des ministres du rapport du Comité pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et le lancement de la procédure d’examen et de révision du Code de la famille.

 

S’agissant des relations entre le BINUCA et la MINURCAT, qui a mené des opérations en République centrafricaine, le Secrétaire général prévient que le manque d’accès aux moyens aériens de la Mission après l’expiration de son mandat « pèsera sur la capacité du BINUCA de s’acquitter de ses tâches dans le nord-est du pays ». 

 

Pour ce qui est de la Commission de consolidation de la paix (CCP), M. Ban indique notamment qu’elle a contribué activement aux démarches entreprises par la communauté internationale pour lever des fonds afin de renflouer le budget électoral.  « L’exécution des projets approuvés par le Fonds pour la consolidation de la paix au titre de sa première tranche de financement de 10 millions de dollars est presque terminée », se félicite-il.

 

Le Secrétaire général considère que les élections présidentielle et législatives constituent un jalon essentiel de la nouvelle ère de consolidation de la paix qui s’ouvre en République centrafricaine.  Il encourage vivement la Commission électorale indépendante à poursuivre ses efforts pour tenir le calendrier établi et à régler rapidement et « dans la transparence » les derniers problèmes techniques et logistiques.

 

En outre, il estime que « des mesures doivent être prises pour mettre fin à la culture de l’impunité qui reste un trait primordial des violations des droits de l’homme commises en République centrafricaine ainsi que pour lutter contre la corruption, qui constitue l’un des principaux obstacles au développement socioéconomique du pays ». 

 

Dans ce cadre, M. Ban, « compte tenu du rôle moteur que le BINUCA est appelé à jouer dans le processus de réconciliation », recommande que son mandat, qui expirera le 31 décembre 2010, soit prolongé d’une année supplémentaire.  Il indique que le BINUCA continuera d’accomplir son mandat en se concentrant sur la poursuite du processus de réconciliation, les élections à venir, le programme de démobilisation, désarmement et réintégration (DDR), le rétablissement de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national, la réforme du secteur de la sécurité, la promotion de l’état de droit et les droits de l’homme.

 

 

 

NDLR : Il est très inquiétant de constater qu'alors qu'on est à quelques quarante jours de la date des élections du 23 janvier 2011, on parle encore au Conseil de sécurité de "manque de financement pour démarrer le DDR dont le processus a été continuellement retardé". Dans les zones effectivement sous contrôle de l'APRD notamment, plusieurs entraves continuent empêcher la libre circulation des usagers de la routes ce qui posera évidemment le problème de liberté et de la sécurité de circulation lors de la campagne électorale en zone rebelle. Tout véhicule doit acquitter plusieurs dizaines de milliers de F CFA de taxes de passage APRD aux rebelles sur les barrières de ce mouvement politico-militaire. Le prétexte est le non paiement jusqu'ici de leurs indemnités DDR. L'ambassadeur Jan Grauls en sait quelque chose lui qui a été empêché par l'APRD de se rendre à Paoua alors qu'il n'était plus qu'à moins d'une vingtaine de km de la ville. Faut-il rappeler que la Côte d'Ivoire est en train de payer actuellement le prix fort de la non réunification préalable d'un pays où sévit une rébellion armée avant d'aller aux urnes. L'hypocrite communauté internationale est en train de faire la même chose en Centrafrique en poussant à la tenue d'élections sans que les rébelles aient déposé leurs armes et qu'il ne puisse plus subsister des zones sous occupation rebelle dans le pays. Comment pourra-t-on contrôler et fiabiliser les opérations électorales dans les zones rebelles ?  

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