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25 novembre 2010 4 25 /11 /novembre /2010 00:28

 

 

Sud Est RCA

 

 

Mercredi, 24 Novembre 2010 14:07

 

La ville de Birao est attaquée ce 24 octobre 2010 aux environs de 10 h. Il y a eu des échanges de tirs entre les éléments de la Convention des Patriotes pour la Justice et la Paix et les forces armées centrafricaines.

Aux dernières nouvelles, cette ville serait tombée entre les mains des rebelles de la CPJP (Conventions des patriotes pour la justice et la paix), une rébellion créée par Charles Massi, ancien ministre du président Bozizé.

La population se trouve actuellement à plus de trois km dans la brousse. Pour l’instant, aucune information n’est disponible sur l’identité des assaillants. Aucun bilan de l’attaque n’est pour l’instant connu.

Depuis le départ des forces de la Mission des Nations Unies en Centrafrique et au Tchad (Minurcat), cette ville de l’extrême nord-est de la RCA est prise par des rumeurs quasi-quotidiennes d’une éventuelle attaque.

 

 

Centrafrique : attaque rebelle sur la plus importante ville du nord-est

BANGUI (AFP) - 24.11.2010 15:49 - La plus importante ville du nord-est de la Centrafrique, Birao, a été visée par une attaque rebelle comprenant des membres de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP) contraignant l'armée à se replier mercredi, a appris l'AFP de sources concordantes.

La plus importante ville du nord-est de la Centrafrique, Birao, a été visée par une attaque rebelle comprenant des membres de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP) contraignant l'armée à se replier mercredi, a appris l'AFP de sources concordantes.

"Nos hommes ont fait l'objet vers 10 heures (9H00 GMT, mercredi) d'une attaque des éléments de la CPJP, mais qui feraient partie d'une coalition dont on ignore la composition pour l'instant", a déclaré une source du haut commandement militaire, sans donner de précision sur d'éventuelles victimes.

Selon cette source, "l'attaque a visé directement la base du détachement des Forces armées centrafricaine (Faca) à Birao", chef-lieu de la Vakaga, l'une des préfectures centrafricaines, et "nous avons donné des consignes à nos hommes d'opérer un repli en dehors de Birao (...) (pour) éviter au maximum des pertes au niveau des populations civiles".

Une source militaire de l'état-major à Bangui, a toutefois indiqué que les éléments gouvernementaux "ont été contraints de quitter la ville et se trouvent à une dizaine de kilomètres de Birao où ils attendent des consignes pour organiser la riposte", ajoutant qu'il y avait "eu des combats".

Joint par l'AFP en France, Joachim Kokaté, membre de la coordination de la CPJP a affirmé que les éléments sur le terrain de la CPJP "nous ont informé d'une attaque et la ville de Birao est tombée sous notre contrôle".

"Cette attaque a commencé hier (mardi) et s'est terminée ce matin (mercredi)", a dit M. Kokaté indiquant qu'"il y a des morts et des blessés", se réservant toutefois de donner un bilan précis.

La CPJP n'a pas signé les accords de paix en Centrafrique. Son principal dirigeant est l'ex-ministre Charles Massi dont les proches affirment qu'il a été torturé à mort en janvier dans une prison centrafricaine.

Le 18 juillet, militaires et rebelles de la CPJP et de l'aile dissidente du MLCJ (Mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice et la paix, ex-rébellion) s'étaient affrontés à Birao.

Selon le ministre de la Défense, Jean-Francis Bozizé, ces combats avaient fait treize morts dans les rangs rebelles. Une source militaire avait indiqué qu'un militaire et deux membres de groupe d'autodéfense avaient également perdu la vie, portant le bilan à 16 morts.

La CPJP a par ailleurs récemment occupé dans l'est les villes de Yalinga (entre le 18 septembre et début octobre) et brièvement celle d'Ippy (le 16 octobre). Ces villes avaient été reprises par l'armée.

La Centrafrique est engagée depuis 2008 dans un processus de paix réunissant pouvoir, opposition et ex-rebellions pour tenter de mettre fin à des années d'instabilité et d'insécurité.

© 2010 AFP

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25 novembre 2010 4 25 /11 /novembre /2010 00:24

 

 

biya.jpg

 

 

PARIS - AFP / 24 novembre 2010 18h36 - Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire après la plainte d'une association pour "recel de détournements de fonds publics" visant le président camerounais Paul Biya, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.

L'Union pour une diaspora active avait porté plainte le 2 novembre à Paris contre le dirigeant camerounais, soupçonné de s'être constitué un important patrimoine en France financé par des détournements de fonds publics.

Le parquet de Paris a décidé d'ouvrir "la semaine dernière" une enquête préliminaire, confiée aux policiers de l'Office central de la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF), selon cette source.

Le parquet de Paris avait déjà classé sans suite en février une plainte déposée par une autre association, le Conseil des Camerounais de la diaspora (CCD), du fait notamment de l'immunité présidentielle dont bénéficie Paul Biya.

Selon le président de l'Union pour une diaspora active, Célestin Djamen, le patrimoine acquis en France par M. Biya, à la tête du Cameroun depuis 1982, pourrait atteindre plusieurs centaines de millions d'euros.

Agé de 77 ans, le président Biya devrait être candidat à sa réélection lors d'un scrutin théoriquement prévu avant octobre 2011.

La plainte de cette association est dans la droite ligne de celles déposées ces deux dernières années par plusieurs associations comme Transparency international visant trois chefs d'Etat africains : Denis Sassou Nguesso du Congo, Teodoro Obiang Nguema de Guinée-Equatoriale et le défunt chef d'Etat gabonais Omar Bongo.

Ces associations ont obtenu le 9 novembre une victoire judiciaire: la Cour de cassation a jugé recevable la plainte de Transparency International.

Alors que depuis des mois le parquet s'opposait à une enquête, un juge d'instruction devrait être saisi dans les jours qui viennent, lorsque la Cour de cassation aura transmis l'ensemble du dossier au pôle financier du tribunal de grande instance de Paris.

Cet arrêt est inédit car jusqu'à présent la justice estimait que les associations de lutte contre la corruption ne pouvaient arguer d'un quelconque préjudice personnel dans ce type d'affaire. Au contraire, la justice considérait qu'il revenait au seul parquet d'engager des poursuites en matière de corruption.

(©)

 

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25 novembre 2010 4 25 /11 /novembre /2010 00:19

 

 

Barack-Hussein-Obama.jpg

 

 

WASHINGTON (AFP) - 24.11.2010 21:59 - Le président américain Barack Obama a envoyé mercredi au Congrès la stratégie de son administration destinée à combattre la violente rébellion ougandaise de l'Armée de résistance du seigneur (LRA), a annoncé la Maison Blanche.

Le président américain Barack Obama a envoyé mercredi au Congrès la stratégie de son administration destinée à combattre la violente rébellion ougandaise de l'Armée de résistance du seigneur (LRA), a annoncé la Maison Blanche.

Le président américain Barack Obama a envoyé mercredi au Congrès la stratégie de son administration destinée à combattre la violente rébellion ougandaise de l'Armée de résistance du seigneur (LRA), a annoncé la Maison Blanche.

Conformément à une loi promulguée il y a six mois par M. Obama, ce dernier a fait parvenir aux élus un plan d'action pour aider les Etats de la région à désarmer la LRA et traduire ses chefs en justice, à protéger les civils et appelle à accroître l'aide humanitaire aux personnes touchées.

Cette stratégie compte quatre objectifs, selon la Maison Blanche: "améliorer la protection des civils, capturer ou retirer du terrain (le chef de la LRA) Joseph Kony et les commandants (de la rébellion), promouvoir la défection, le désarmement, la démobilisation et la réintégration des combattants restants de la LRA, et améliorer l'accès humanitaire et fournir de l'aide sans interruption aux populations affectées".

Cette stratégie a été "développée grâce à l'importante implication du département d'Etat, du ministère de la Défense, de l'agence américaine pour le développement international et de la communauté du renseignement", qui participeront également à son application, selon la même source.

La LRA, réputée pour être une des guérillas les plus brutales au monde, est active depuis 1988 dans le nord de l'Ouganda, mais depuis 2005, ses combattants se sont installés dans l'extrême nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), ainsi qu'en Centrafrique et au Sud-Soudan.

© 2010 AFP

 

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24 novembre 2010 3 24 /11 /novembre /2010 03:52

 

 

Balance-justice.jpg

 

 

 

Au cours de la réunion du 19 octobre 2010 qu’il a convoquée au Palais de la Renaissance afin de faire le point de l’évolution du processus électoral, le président Bozizé avait clairement exprimé son refus d’appliquer l’arrêt du Conseil d’Etat du 28 septembre dernier sur le découpage des circonscriptions aux législatives. Au passage, il avait accusé le Conseil d’Etat d’avoir outrepassé ses prérogatives et traité ses membres d’être des criminels. Lors de la réunion du 15 novembre, il a réitéré son refus de se soumettre et de respecter l’arrêt du Conseil d’Etat, quitte à se faire traiter de tous les noms. Pour lui, il ne fait aucun doute que cette institution est de connivence et roule pour l’opposition.  

Avec les deux nominations de magistrats, l’une de François Nanaré dont l’épouse est déjà membre de la Cour constitutionnelle comme président du Conseil d’Etat et l’autre, de Salomon Feiganazoui en tant que président du Tribunal administratif, qu’il vient de faire par décret publiés le mardi 23 novembre, on se rend bien compte que non seulement Bozizé est  bien conscient des fâcheuses conséquences de ses multiples violations de la loi, en l’occurrence le code électoral, mais plus que jamais, le critère tribal occupe dorénavant une place de prédilection dans les nominations auxquelles il vient de procéder. De toute évidence,  il s’agit pour lui d’opérer un repli clair et net sur l’ethnie Gbaya, la sienne, et croit fermement que c’est bien en son sein qu’il doit désormais compter et asseoir sa politique afin de se donner les meilleures chances de se succéder à lui-même.

A l’instar de la Cour constitutionnelle qu’il a fait plier après avoir engagé avec ses membres un bras de fer de près de huit mois où il a même fait fermer leur siège et suspendu leurs salaires au sujet de l’affaire TOTAL et qui est définitivement acquise à sa cause dorénavant, Bozizé tient aussi à exercer une mainmise totale sur l’appareil judiciaire pour qu’il soit parfaitement à ses bottes, d’où la nomination à la tête du Conseil d’Etat de François Nanaré qui avait déjà occupé ses mêmes fonctions du temps de l’ex-président Patassé et qui n’y a pas laissé que de bons souvenirs, tellement il aimait lever le coude. Bozizé compte donc sur lui pour ne plus être embêté avec des annulations de décrets et autres arrêts du genre celui du 28 septembre sur le découpage électoral. On prendra la mesure de l’indépendance du Conseil d’Etat et son nouveau président Nanaré à travers la requête en annulation que l’opposition vient encore de lui adresser il y a une dizaine de jours concernant toujours le découpage électoral.

On le voit, avec ces diverses et récentes nominations aux relents tribalistes manifestes, Bozizé pousse petit à petit ses pions sur le damier et tente de verrouiller la scène politique et judiciaire à moins de  deux mois des élections présidentielles et législatives prévues pour le 23 janvier 2011. Depuis son coup d’Etat du 15 mars 2003, il a placé son parent Firmin Feindiro en service commandé à la tête du parquet du Tribunal de grande instance de Bangui. A la tête de la Cour constitutionnelle, c’est également son cousin Marcel Malonga qui y trône avec les dégâts auxquels on ne cesse d’assister depuis lors. Le zèle et l’obséquiosité avec lesquels la Cour constitutionnelle a traité en mai dernier le dossier du projet de loi constitutionnel visant à prolonger le mandat de Bozizé qui arrivait à expiration en est une illustration. Il en de même de plusieurs juridictions de tout l’appareil judiciaire de la République centrafricaine tant à Bangui qu’en province, complètement inféodé au pouvoir exécutif et particulièrement au pouvoir personnel bozizéen. Tout cela suffira-t-il à lui assurer une seconde victoire électorale ? Il est fortement permis d’en douter.  

 

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24 novembre 2010 3 24 /11 /novembre /2010 02:45

 

 

bria

 

 

 

Radio Ndéké Luka Mardi, 23 Novembre 2010 13:09

Trois femmes ont été violées par un groupe d’hommes armés non identifiés la semaine dernière au village  Ouzougrou,  situé à 70 km de la ville de Bria.

 

Après le forfait, les violeurs se sont dispersés dans la nature, tandis que les femmes sont conduites à l’Hôpital préfectoral de Bria pour des soins.

 

Selon des informations révélées par le correspondant de Radio Ndeke Luka à Bria, ces hommes ont attaqué le village tôt le matin et ont commencé à tirer en l’air.

 

Profitant de la confusion, ils se sont saisis de ces femmes dont une de 24 ans en grossesse de 8 mois, une de 27 ans allaitant encore un enfant de 18 mois et la dernière âgée d’une trentaine, pour commettre le forfait.

 

Aucune perte en vie humaine, ni de dégât matériel n’a été enregistré après le retrait de ces malfrats.

Aucune procédure judiciaire ni une enquête n’est ouverte pour l’instant pour mettre la main sur les auteurs de cet acte.

 

 

 

NDLR : Même en plein procès du chef du MLC actuellement à la CPI, on trouve encore des hommes armés non identifiés qui vont commettre des viols, il faut croire que cette institution de justice pénale internationale n'est pas suffisamment dissuasive. C'est à désespérer de ces violeurs ! 

 

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24 novembre 2010 3 24 /11 /novembre /2010 02:17

 

 

O-Gabirault.jpg

 

 

DECLARATION N° 01/PPI/10

La République Centrafricaine est devenue aujourd’hui un pays complètement déréglé. Cela provient avant tout de la naïveté, du manque de civisme et de vigilance de l’ensemble des Centrafricains qui donnent visiblement l’impression d’être habitués à l’injustice, à la souffrance, sans aucune volonté d’en sortir.

Le Général BOZIZE n’est pas un inconnu dans le pays  et ne pouvait pas être  prétendument  considéré comme un « libérateur » venu d’ailleurs, et peut être même du ciel comme des griots de service ont chanté à cause d’un coup d’Etat pourtant sanglant, destructeur, mal géré aux conséquences multiples.

Au Dialogue National de 2003, devant l’euphorie des dénonciations des mauvaises pratiques des précédents régimes, j’avais demandé à l’ensemble des composantes de la nation réunies :

1° Si les dérives décriées allaient être évitées par le nouveau régime?

2° Si l’entourage du nouveau Chef d’Etat allait se comporter autrement ?

3° Si le ou les partis politiques appelés à soutenir le nouveau Chef d’Etat pourraient se désolidariser de lui pour des actes contraires à l’unité, à la paix, à l’intérêt national?

4° Si les députés appelés à le soutenir à l’Assemblée Nationale pourraient voter sa traduction devant la Haute Cour de Justice en cas de haute trahison ?

Ces mises en garde qui ont été relayées par Radio France Internationale dont l’envoyée spéciale était Carine Franck, n’ont pas été prises en compte par les Centrafricains, pressés de se positionner au bord de la nouvelle mangeoire.

Aujourd’hui, les faits parlent d’eux-mêmes et d’ailleurs sans commentaires.

Elu Vice-président du Comité de Suivi des Actes du Dialogue National, j’ai démissionné  en décembre 2005 à cause de l’absence de volonté du pouvoir d’appliquer ces recommandations.

En effet,  les recommandations dont l’application devrait permettre le redémarrage effectif du pays sur les bases durables d’un Etat de droit, pour consolider la réconciliation nationale, la cohésion nationale, la paix dans une nation qui sortait à peine d’une  série de crises et dont la volonté des filles, des fils clairement exprimée au Dialogue National était  d’éviter par tous les moyens que les cauchemars vécus auparavant ne s’y reproduisent, n’ont pas été exécutées.

Cette situation a entrainé bien évidemment la résurgence des mêmes maux dont la manifestation la plus visible est la crise armée.

Il m’était donc humainement difficile de demeurer impassible à ce poste, juste pour percevoir des indemnités certes élevées, alors que les recommandations dont l’application aurait soulagé la misère de la population ne sont pas exécutées.

Président d’un parti politique de l’opposition : ADP (Alliance pour la Démocratie et le Progrès),  j’ai signé une soixantaine de déclarations dont le contenu recherche uniquement l’intérêt de la nation, et qui auraient même pu aider ceux qui dirigent s’ils avaient le sens de l’Etat. L’une  de ces déclarations attirait dès le 18 octobre 2005 l’attention des pouvoirs publics sur une rébellion encore naissante à l’époque et ses conséquences prévisibles (devenues ensuite bien visibles) et une autre datée du 16mars 2006 proposant déjà à cette date le Dialogue Politique Inclusif afin d’éviter de nouvelles pertes en vies humaines et en biens.

Ce Dialogue Politique dont les recommandations ne sont pas non plus appliquées, ne s’est tenu qu’en 2008 sous la pression de la communauté internationale après des milliers de morts, un refuge massif aussi bien dans les pays voisins que dans la nature, sans soin, sans eau potable, se nourrissant d’écorces d’arbres à la merci des bêtes sauvages, des intempéries, des conditions d’hygiène inhumaines, des maladies, bref une déstructuration sociale qui aura des conséquences sur plusieurs générations.

Ces deux déclarations sont quelques indications qui montrent que la politique ne s’improvise pas pour des honneurs et des richesses en mettant en péril la vie de toute une nation. Elle est une technique, un art et suppose du flair, de l’intuition, l’instinct qui sait trouver un chemin là où il n’y en a pas apparemment, l’habileté de meneur d’hommes, la largeur de vue qui sait saisir les ensembles, l’imagination qui fait devancer l’avenir en vue d’une action bienveillante pour tous.

Partant du constat que la population ne fait plus confiance aux hommes politiques à cause de leurs revirements spectaculaires pour des intérêts personnels, j’avais exigé dès le départ en mai 2006, avant d’engager l’ADP dans l’UFVN (Union des Forces Vives de la Nation), des conditions consistant à éviter pour les membres de ce groupement de placer leurs intérêts avant ceux de la population ou à ne se servir des formations politiques que dans ce sens. Le procès-verbal de cette déclaration a été publié en son temps dans les journaux de la place et sur les sites de l’ADP.

Eu égard à ce qui précède, la position de l’ADP sous ma direction dans  les débats internes de l’opposition n’a été guidée que par ce principe, l’exemple connu finalement du public, avant mon départ du pays, concerne le poste de Premier Ministre que l’UFVN a mis en avant, créant une tension pendant plusieurs semaines, alors que l’ADP recherchait en priorité le retour de la paix dans le pays.

De  l’Etranger, j’ai préféré observer en silence la vie politique en Centrafrique. Cependant, il y a des choses sur lesquelles il est difficile de fermer les yeux, les oreilles ou se taire lorsqu’on aime son pays.

Conscient d’avoir brûlé le Nord du pays (ce qui lui fait redouter une revanche en cas d’échec aux élections), le calcul du pouvoir pour ce scrutin  consiste à compter sur l’Ouest, le Sud et l’Est en passant par le Centre qui n’échappent pourtant pas au désastre de sa mauvaise politique. Pour cela il lui fallait empêcher que des candidats se présentent dans ces parties du pays pour lui prendre ou grignoter des voix. Pour le Sud, le pouvoir semble se consoler en pensant que la population et les cadres de cette zone lui sont acquis. Pour le Centre, il semble ne pas avoir d’inquiétude, les membres du parti qui le contrôle sont seulement intéressés par certains postes ministériels après les élections et s’entretuent déjà à ce sujet. Pour l’Est où il y a l’uranium, n’étant pas sûr de certains cadres des cette zone, le pouvoir a commencé à affaiblir l’ADP, à diviser en son sein par l’argent, les promesses de postes, et à finalement la récupérer. Malgré ma démission de ce parti, le pouvoir a considéré que ma présence en France a pour objectif de le renverser ou à la limite me présenter aux élections. Un message sanglant d’intimidation, de dissuasion m’a donc été adressé par la convocation à la Présidence de mon neveu et aide de camp, de son assassinat, du dépôt de son corps devant le portail de ma villa, le tout suivi depuis trois mois d’un silence retentissant et accablant.

Pendant ce temps, le RDC (Rassemblement Démocratique Centrafricain), un autre parti politique ayant aussi des cadres, un électorat dans  l’Est, est assailli par des démons de division du pouvoir, qui contrairement à son rôle de préservation  de l’unité nationale, s’est mis ouvertement à l’ébranler, autrement dit à détruire le peu qui restait pour la nation centrafricaine des résultats du grand travail de Barthélémy BOGANDA.

Il  convient de rappeler que l’Est a été abandonné depuis plusieurs années  à la féroce rébellion de la LRA qui tue les habitants, pille, incendie des maisons, enlève des enfants, des femmes pour en faire des esclaves sexuelles, créant la désolation, la famine dans cette zone à cause de l’arrêt d’activités agricoles et de chasse à cause de l’insécurité. La démission du pouvoir devant ses charges de protection du territoire est totale, car indépendamment des rébellions nationales qui occupent une bonne partie du pays, celles venues de l’Etranger ont envahi respectivement le Sud- Est au Nord-Est (LRA de l’Ouganda) ainsi que  SAM OUANDJA l’importante zone minière du pays par la rébellion du DARFOUR Ouest. Les cas de haute trahison par les  violations répétées de la constitution ne se comptent plus, qu’il s’agisse du bradage des ressources nationales ou par exemple du stationnement des troupes étrangères sur le territoire national notamment ougandaises à l’Est dans la ville d’OBO, tchadiennes et soudanaises à BIRAO.

En ce qui concerne l’Ouest, le régime s’est affolé lorsqu’un fils de cette partie du pays s’est non seulement présenté aux élections présidentielles, mais a été investi par son parti, le RDC supposé lui faire accorder les voix de l’Est et de l’Ouest, zone dans laquelle les conséquences de la mauvaise politique du pouvoir, les fouilles et pillages de collecteurs de diamant ont créé  la famine, la malnutrition des enfants, occasionné des morts au sein de la population, ce qui a amené la communauté internationale à intervenir.

La capitale qui contient autant d’habitants que 16 principaux centres urbains du pays réunis, manquent d’eau potable, premier aliment de base de l’homme et vit dans l’obscurité depuis plusieurs années par manque d’électricité avec les conséquences faciles à imaginer. Le   VIH/SIDA fait des ravages dans la population et place notre pays en première place au sein de l’Afrique Centrale. Les dirigeants sont indifférents à cette situation à l’exception de l’aide de la communauté internationale destinée à cette maladie dont le détournement  précipite, accentue non seulement les décès faute de soins, mais choque moralement les partenaires au développement. Les hôpitaux manquent totalement de scanner alors que de très fortes sommes sont dépensées pour l’achat d’armes, la multiplication de voyages. Bref la liste de tout ce qui engendre la souffrance de la population est très longue et pénible à énumérer.

Si à l’occasion des élections de 2011, la population ne fait pas de son bulletin de vote un moyen pour sortir de sa propre souffrance, elle n’aura dans ce cas que ses yeux pour pleurer son sort.                                                               

Face à tout ce qui précède l’obsession démesurée de conserver le pouvoir accentuerait la dérive totale du régime dans le cadre du processus électoral dictée par le désespoir de  perdre d’une part les élections en les organisant, ou de ne pas les organiser en prenant d’autre part la responsabilité d’un autre report de trop. C’est ce qui expliquerait les maladroites et grossières entorses au processus électoral.

En ce qui concerne l’Opposition qui manque de conviction, d’objectivité dans sa lutte, l’une des ses grandes faiblesses a été l’absence de protestation énergique, de condamnation ferme,  de manifestation immédiate  de solidarité à l’un de ses membres, molesté sauvagement  par la  garde présidentielle. Elle aurait du quitter la réunion car nous sommes dans une société civilisée dans laquelle le Président de la République, premier organe de l’Etat doit respecter sa fonction, faire preuve de dignité et où de tels comportements sont impensables devant les hauts représentants de la communauté internationale.

Nous sommes en démocratie. Elle nécessite un équilibre du pouvoir par le biais de  l’opposition, prévue d’ailleurs dans la constitution, même si le régime considère ses membres comme des ennemis. L’opposition joue donc un rôle que lui confère la constitution et ne peut pas être supprimée de la vie politique.

L’Opposition pouvait par ailleurs prendre à témoin la communauté internationale dont les représentants avaient pourtant les mêmes points de vue qu’elle sur le processus  électoral et amener le pouvoir soit à respecter les textes et dans le cas contraire,  à prendre la responsabilité de se présenter dans l’illégalité, seul ou avec des candidats choisis, au risque de rendre ces élections non transparentes non démocratiques non crédibles, donc inacceptables.

En allant malheureusement en ordre dispersé pour le dépôt des dossiers de candidatures sans le respect de la consigne du groupement politique, l’Opposition s’est complètement affaiblie et s’est soumise au pouvoir qui lui dicte désormais sa volonté. Elle pourra difficilement se plaindre en invoquant des fraudes électorales dès l’instant où elle ne devra pas se prévaloir de sa propre turpitude. Elle pourrait par contre  être complice d’une crise à gérer que le régime recherche d’une manière ou d’une autre pour se maintenir en place.

La gestion financière de la CEI (Commission Electorale Indépendante) est largement décriée alors que cet organe est composé également des membres de l’Opposition. En dehors de Me MBOLI GOUMBA qui a démissionné et que je tiens ici à féliciter vivement, les autres membres de l’Opposition restés à leurs postes sont-ils complices de ces malversations ou intéressés aveuglement par les indemnités ? Dans tous les cas, complices de malversations financières ou intéressés seulement par les indemnités, quelles leçons l’Opposition peut-elle alors donner au pouvoir qu’elle combat sur la mauvaise gestion ? Une 3è hypothèse possible serait la complicité de certains partis de l’opposition avec le pouvoir afin de maintenir leurs représentants à la CEI pour éviter une crise découlant de sa mauvaise gestion et perturber des plans établis.

 Tout cela  accentue le manque de confiance de la population à l’égard des partis politiques tant au pouvoir que dans l’opposition. Cela explique aussi l’absence d’engouement des Centrafricains à s’inscrire sur les listes électorales comme constaté par l’observatoire des élections en Centrafrique.

Au sujet de la période mouvementée de notre pays qui s’annonce par les conséquences de ces élections, l’Opposition composée d’individus qui s’observent et se trahissent mutuellement aura également sa part de responsabilité. Elle se neutralise, s’affaiblit par des contradictions en laissant à chaque fois le champ libre au pouvoir tout en  brisant pour des intérêts souterrains,  l’espoir de tout un peuple qui croyait enfin voir le bout du tunnel.

En ce qui me concerne, la volonté de servir mon pays ne me manque pas. Le message sanglant du pouvoir ne m’a pas non plus intimidé ou dissuadé de me présenter aux élections présidentielles de 2011, mais c’est par contre le processus électoral géré par un organe incompétent, partial qui ne garantit nullement la transparence et l’égalité de chance des candidats.

 

Fait à Paris le 20 Novembre 2010

Olivier GABIRAULT

Personnalité Politique Indépendante

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24 novembre 2010 3 24 /11 /novembre /2010 02:08

 

 

Bemba Gombo

 

 

Le Parisien 23.11.2010, 10h53

 

Le premier témoin du procès de Jean-Pierre Bemba devant la Cour pénale internationale (CPI) a raconté mardi l'arrivée au "PK 12" en Centrafrique des hommes de l'ancien vice-président de la République démocratique du Congo (RDC) en octobre 2002.

 

"Quand la rébellion de Bozizé s'est retirée du PK12, immédiatement la rébellion de M. Bemba est rentrée au PK 12" ("point kilométrique 12"), au nord de Bangui, la capitale centrafricaine, a raconté le témoin dont l'identité n'a pas été révélée par mesure de sécurité.


"Le soir-même, il n'y a pas eu de problème", a souligné l'homme qui s'exprimait en français, dissimulé aux regards du public par un rideau, au deuxième jour du procès pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité de Jean-Pierre Bemba, 48 ans.

"Le lendemain autour de 05H00, on s'est réveillé avec des coups de feu, c'était le trouble général", a-t-il poursuivi: "ils sont entrés dans chaque maison, ils ont pris tout ce qu'ils avaient sous la main, les radios, les portables...".

 

M. Bemba doit répondre, en tant que chef militaire, de crimes, principalement des viols, mais aussi des pillages et des meurtres, commis par sa milice du Mouvement de libération du Congo (MLC) entre octobre 2002 et mars 2003 en Centrafrique où ils soutenaient les troupes du président Ange-Félix Patassé, victime d'une tentative de coup d'Etat du général François Bozizé.


L'opposant congolais, qui plaide non coupable et encourt la réclusion à perpétuité, avait fui la RDC en 2007. Il avait été arrêté le 24 mai 2008 à Bruxelles en vertu d'un mandat d'arrêt de la CPI, saisie en 2004 par François Bozizé, au pouvoir en Centrafrique depuis 2003.

 

 

Jean-Pierre Bemba ou l'archétype de l'entrepreneur politique africain des années 1990

 Le Monde.fr | 23.11.10 | 15h25  •  Mis à jour le 23.11.10 | 15h32

Avec Jean-Pierre Bemba, 48 ans, qui comparaît depuis lundi 22 novembre à La Haye devant la Cour pénale internationale (CPI), ce n'est pas seulement un redoutable chef de guerre congolais qui est jugé pour "crimes de guerre et crimes contre l'humanité".

L'homme à la carrure imposante est tombé de haut : en novembre 2006, il avait obtenu 42 % des voix à l'élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC). Mais plutôt qu'un tranquille candidat, "Jean-Pierre", comme disent ses partisans congolais, est l'archétype de l'entrepreneur politique africain des années 1990. Comme Charles Taylor au Liberia, il a fondé un mouvement politique adossé à une armée à base ethnique dans un but précis : protéger ses intérêts d'homme d'affaires.

UN HÉRITIER

Raconter sa vie revient à évoquer deux décennies de l'histoire récente et violente du plus grand pays francophone du monde, le Zaïre devenu RDC en 1997. Jean-Pierre Bemba est d'abord un héritier. Son père, Jeannot Bemba Saolana, un métis de Portugais originaire de la province de l'Equateur (nord-ouest du pays) fut un homme d'affaires puissant et un baron du régime zaïrois du général Mobutu Sese Seko (1965-1997). Le fils à papa élevé en Belgique – l'ancienne puissance tutélaire –, se lance dans les affaires à la fin des années 1980.

Diplômé d'une grande école de commerce bruxelloise, il choisit bien ses créneaux (téléphone portable, télévision) et trouve naturellement sa place dans les hauts cercles du pouvoir mobutiste. Sa sœur épouse un fils du tout puissant général.

ATROCITÉS ET CAMPAGNE DE TERREUR

Mais l'époque est celle de la décrépitude d'un pays longtemps paradis de l'argent facile pour la nomenklatura qui pille allègrement les immenses richesses du pays en laissant la grande masse de la population dans la misère.

Lorsqu'en 1997, Kinshasa tombe aux mains de Laurent-Désiré Kabila soutenu par le Rwanda et l'Ouganda, Jean-Pierre Bemba s'exile. Mais l'année suivante, il passe à l'offensive, profitant du retournement du président ougandais Yoweri Museveni. Le businessman endosse subitement le treillis et crée sa milice armée, le Mouvement de libération du Congo (MLC) financé par le régime Museveni et adossé à la province de l'Equateur, bastion du mobutisme.

A la surprise générale, il conquiert une large partie du territoire, pillant les richesses locales – diamant, or, café – pour financer ses offensives. Soutenu par Ange-Félix Patassé, président de la Centrafrique voisine, Jean-Pierre Bemba n'hésite pas à aller lui prêter main-forte lorsqu'il est menacé par des rébellions. C'est là que se situent les atrocités qui lui valent aujourd'hui de comparaître devant la CPI. En 2002 et 2003, le MLC se livre à une campagne de terreur pour protéger le régime centrafricain menacé par le général François Bozizé.

"Jean-Pierre Bemba a sciemment permis aux 1 500 hommes qu'il commandait de commettre des centaines de viols, des centaines de pillages", a résumé lundi le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo. Ces exactions se traduisent par plusieurs centaines de morts mais la guerre est perdue. Le général Bozizé prend le pouvoir et il y est toujours aujourd'hui. C'est lui qui saisira la CPI en 2004.

UNE ARMÉE D'ENFANTS DES RUES

A cette époque, Bemba a repris ses habits civils d'entrepreneur politique. L'interminable guerre congolaise s'est achevée en 2003 par un accord de paix qui, pour le faire rentrer dans le rang, lui a accordé l'un des quatre postes de vice-président autour du président provisoire, Joseph Kabila, le fils de Laurent-Désiré Kabila assassiné en 2001.

En 2006, Jean-Pierre Bemba affronte Joseph Kabila dans la rue et dans les urnes. Très populaire dans la capitale, Kinshasa, où une armée d'enfants des rues est à son service, il perd cependant l'élection au plan national. Elu simple sénateur mais redoutable chef de l'opposition, il refuse de désarmer sa milice. Après des affrontements meurtriers au centre de Kinshasa, il est contraint à l'exil, en avril 2007, au Portugal et en Belgique où il possède de somptueuses propriétés.

C'est à Bruxelles que son passé de chef milicien le rattrape lorsqu'il est interpellé, en 2008, en vertu d'un mandat d'arrêt émis par la CPI. Incarcéré à la prison de Scheveningen aux Pays-Bas, il est le troisième chef de guerre congolais à comparaître devant la juridiction de l'ONU dont le siège est à La Haye. Ses avocats dénoncent "une enquête bâclée et partiale".

Son procès, qui doit durer plusieurs mois, l'empêchera de prendre sa revanche sur Joseph Kabila lors de la présidentielle en RDC prévue dans le courant de l'année 2011.

Philippe Bernard

 

Deuxième jour du procès de JP Bemba : la parole aux témoins

Radio Ndéké Luka Mardi, 23 Novembre 2010 12:37

Deuxième jour du procès de Jean-Pierre Bemba à la Cour Internationale de la Haye en ce 23 novembre 2010. A la reprise de l’audience, le Procureur doit présenter son premier témoin.

Le procès intenté contre l’ancien vice-président congolais et chef de guerre s’est ouvert le 22 novembre 2010 devant la CPI. A l’ouverture de l’audience, l’accusé a salué ses partisans et sa femme, présents dans la galerie du public. Jean-Pierre Bemba a ensuite plaidé « non coupable » des crimes contre l’humanité et crimes de guerre dont l’accuse le procureur.

Présent à l’ouverture du procès, le procureur Luis Moreno Ocampo a rappelé les charges, en insistant sur les viols commis par les soldats du Mouvement pour la Libération du Congo (MLC) en Centrafrique, en 2002 et 2003. « Les femmes et les filles ont été violées, quel que soit leur âge (...) Des viols commis en public, sous le regard de leurs familles», a-t-il précisé.

Les soldats de Jean-Pierre Bemba avait été appelés par Ange-Félix Patassé en octobre 2002, pour renforcer son armée, confrontée à la rébellion conduite par le général François Bozizé, aujourd’hui au pouvoir.

L'accusation poursuit le président du Mouvement pour la Libération du Congo (MLC) en qualité de supérieur hiérarchique. Jean-Pierre Bemba n’était pas sur la ligne de front, il n’a pas ordonné les crimes, mais il aurait dû empêcher et punir ses soldats, a déclaré en substance le procureur.

Jean-Pierre Bemba a aussi « institutionnalisé le pillage ». « Les biens pillés par les soldats, non payés, étaient ensuite transportés au Congo, a-t-il précisé, les civils qui résistaient aux viols et au pillage étaient tués ».

Selon le substitut, Petra Kneuer, « il n’a pas puni ces crimes, parce qu’ils répondaient à ses objectifs ».  Après la mort du maréchal Mobutu et l’arrivée au pouvoir de Laurent-Désiré Kabila à la tête de la République démocratique du Congo (RDC), Jean-Pierre Bemba s’était engagé dans la lutte armée et avait créé, en 1998, le Mouvement pour la libération du Congo, considéré aujourd’hui comme l’un des principaux partis d’opposition à Kinshasa. Pour le procureur, « Jean-Pierre Bemba avait besoin d’alliés en Centrafrique » et le président Ange-Félix Patassé comptait parmi ceux-là.  

Après le procureur, les deux représentants des victimes ont pris la parole. Maitre Marie Edith Douzima-Lawson (notre photo) a affirmé que « les attentes sont grandes pour ces victimes, atteintes dans leur chair ». De nouvelles victimes ont été admises et pourront elles aussi être représentées dans cette affaire. Elles sont aujourd’hui 759. Cette présence leur donne le droit d’intervenir dans le procès, dans des conditions définies par les juges. Elles ne peuvent, par exemple, pas conduire de témoin à la barre, mais elles peuvent en revanche plaider leur cause.

Si Jean-Pierre Bemba devait être condamné au terme de ce procès, qui devrait durer plus d’un an, elles auront aussi la possibilité de demander des réparations.

L’avocat principal de l’accusé, maître Nkwebe Liriss, a refusé de « répondre aux victimes », a-t-il déclaré dès le début de sa plaidoirie, « parce que je ne réponds pas sur la base d’émotions mais je réponds sur la base de preuves ». L’avocat du Barreau de Kinshasa a ensuite rejeté les accusations sur d’autres, plus responsables à ses yeux et reproché au procureur de ne présenter qu’un seul homme dans le box des accusés. « Plusieurs autres commandant centrafricains ne sont pas là, c’est pourtant eux qui ont conduit cette guerre » a-t-il déclaré, tandis que Jean-Pierre Bemba se trouvait « à plus de 2000 kilomètres des combats ».

 

En Centrafrique, gravité et larmes à la retransmission du procès de Bemba

BANGUI (AFP) - 23.11.2010 14:32 - Certains ont pleuré mais c'est dans un lourd silence que des dizaines de personnes ont suivi à Bangui la retransmission du procès du Congolais Jean-Pierre Bemba, jugé depuis lundi à La Haye pour des atrocités commises par ses hommes en Centrafrique.

Certains ont pleuré mais c'est dans un lourd silence que des dizaines de personnes ont suivi à Bangui la retransmission du procès du Congolais Jean-Pierre Bemba, jugé depuis lundi à La Haye pour des atrocités commises par ses hommes en Centrafrique.

"Je me demande si c'est vraiment Bemba qui est enfin devant les juges", lâche une femme, en larmes, parmi plus de 200 personnes rassemblées dans une salle de conférences du 8e arrondissement de Bangui (nord) pour l'ouverture, lundi après-midi, de ce procès devant la Cour pénale internationale (CPI).

Asta Keïta, 9 ans, explique à l'AFP l'émotion de sa mère, qui peine à s'exprimer: "Les hommes de Bemba ont tué papa en 2002 alors qu'il rentrait d'un voyage à l'intérieur du pays".

"Nous n'avons pas vu son corps, c'est un voisin qui (l')a reconnu et assisté à l'enterrement qui nous a prévenus deux jours après", ajoute la fillette, rapportant un récit douloureux souvent entendu à la maison.

Jean-Pierre Bemba, qui plaide non coupable, est accusé par le procureur de la CPI d'avoir "sciemment permis aux 1.500 hommes" de son Mouvement de libération du Congo (MLC, milice à l'époque) de commettre viols, pillages et meurtres entre octobre 2002 et mars 2003 en Centrafrique. Le MLC y appuyait alors le président Ange Félix Patassé face à une tentative de coup d'Etat du général François Bozizé, qui a fini par le renverser et, depuis, dirige le pays.

"Nous avons vécu des moments de terreur indescriptible au PK12 (Point kilométrique 12, périphérie de Bangui) quand les combattants du MLC sont entrés en action", dit à l'AFP Jean-Pierre Ndéma, 53 ans, instituteur, sans s'étendre sur ce vécu.

"Aujourd'hui, en voyant Bemba devant les juges de la CPI, je me dis que Dieu est grand et que tout se paie ici-bas. Jean-Pierre Bemba doit être jugé pour ses crimes", déclare-t-il, l'air grave.

Dans la salle du Centre protestant pour la jeunesse prêtée au bureau extérieur de la CPI à Bangui, assis sur trois rangées de bancs en béton ou debout pour la plupart, étaient visibles de nombreux responsables d'ONG, journalistes, avocats et curieux mais aucune personnalité politique.

Beaucoup d'interlocuteurs de l'AFP ont salué le début du procès de l'ex-chef rebelle et ex-vice-président de la République démocratique du Congo (RDC), aujourd'hui un des leaders de l'opposition dans son pays.

"En dehors des cas de viols, il y a eu des meurtres, des cas de mutilations, parce que les hommes de Bemba ont coupé les oreilles de certaines personnes", affirme Me Mathias-Barthélémy Morouba, un des avocats centrafricains défendant les victimes

"Même si les victimes ont attendu plusieurs années avant l'ouverture de ce procès, mieux vaut tard que jamais. (...) Il ne faudrait pas que M. Bemba s'en tire après tout ce qui s'est passé", ajoute-t-il, espérant que la CPI prononcera "un jugement irréfutable".

"Ce procès consacre la force du droit sur le droit de la force", il "prouve que désormais tous ceux qui, pour une raison ou pour une autre, commettront les crimes les plus graves contre l'humanité, ne seront jamais à l'abri des poursuites et seront traqués jusqu'à leur dernier retranchement", estime le magistrat Joseph Bindoumi, président de la Ligue centrafricaine des droits de l'homme (LCDH).

Dans un communiqué mardi, Me Bruno-Hyacinthe Gbiégba, coordonnateur adjoint de la coalition centrafricaine pour la CPI, dit son "soulagement (...) pour de nombreuses victimes" et voit dans le procès "un signal fort" pour les criminels, qu'il met en garde: "l'impunité n'est plus la règle".

© 2010 AFP

 

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23 novembre 2010 2 23 /11 /novembre /2010 12:51

 

 

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BANGUI 23 nov (AFP) — Le Congolais Jean-Pierre Bemba, jugé depuis lundi à La Haye par la Cour pénale internationale (CPI) pour des atrocités commises par ses hommes en Centrafrique, "n'acceptera pas de mourir seul", estime mardi un journal centrafricain.

"Tel que c'est parti, Jean-Pierre Bemba n'acceptera pas de mourir seul. Il va accuser l'ex-président (centrafricain Ange Félix) Patassé", écrit le journal privé Le Citoyen, l'un des huit quotidiens paraissant régulièrement à Bangui à commenter le procès de M. Bemba.

Pour Le Citoyen, lors de son procès prévu pour durer plusieurs mois, Jean-Pierre Bemba accusera l'ex-président Patassé qui, "à son tour, se retournera contre son ministre de la Défense nationale" de l'époque, Pierre Angoa, "et son chef d'état-major" d'alors, François Bozizé.

"Mais que pouvaient faire ces deux-là quand l'ordre venait directement du président de la République, chef suprême des armées ? (...) Au lieu de faire appel à un Etat, Patassé s'est fait offrir les services d'un groupe rebelle, se passant (ainsi) d'une armée régulière en tout état de cause", ajoute le journal.

La population centrafricaine "attend l'issue de ce procès avec beaucoup d'espoir", déclare de son côté Le Confident. La plupart des autres parutions publient des communiqués de la CPI ou des dépêches d'agence. Quelques-uns passent le procès sous silence.

Ancien vice-président de la République démocratique du Congo (RDC), Jean-Pierre Bemba est accusé de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité - viols, pillages et meurtres - commis en 2002 et 2003 par sa milice du Mouvement de libération du Congo (MLC) en Centrafrique, où elle soutenait les troupes du président Patassé alors confronté à une tentative de coup d'Etat du général François Bozizé.

M. Bozizé a finalement renversé M. Patassé en mars 2003 et dirige depuis le pays. Les deux hommes sont candidats à l'élection présidentielle centrafricaine fixée en janvier 2011.

Copyright © 2010 AFP. Tous droits réservés

 

NDLR : Il y avait à Bangui en ce temps là à la tête du Bureau des Nations Unies pour le Centrafrique (BONUCA), un général sénégalais du nom de Lamine Cissé, devenu un grand copain de Bozizé, qui était le Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies. Il a sans doute des choses importantes à dire sur cette affaire des hordes de Bemba car le président du MLC lui avait adressé à l'époque une lettre pour lui demander d'ouvrir une enquête sur les graves accusations portées contre ses éléments, courrier demeuré sans suite. Sans vouloir minimiser les crimes de guerre de toutes sortes dont les éléments de Jean-Pierre Bemba se sont rendus coupables, ceux commis par les mercenaires tchadiens introduits en Centrafrique par Bozizé n'ont rien à leur envier et sont peut-être même plus graves encore. La véritable justice sera rendue aux victimes lorsque tous les commanditaires d'où qu'ils viennent et ceux qui ont fourni les armes de ces crimes odieux auront passé devant la barre.      

 

CPI : distribution des rôles au procès de Jean-Pierre Bemba

Jeune Afrique 22/11/2010 à 14h:45 Par Marianne Meunier, envoyée spéciale à La Haye

Alors que la première audience du procès de Jean-Pierre Bemba s’ouvrait cet après-midi à La Haye devant la CPI, les différentes parties ont exposé leurs principaux arguments lors d’une conférence de presse matinale.

Quelques heures avant l’ouverture du procès de Jean-Pierre Bemba pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité devant la Cour pénale internationale (CPI), lundi après-midi à La Haye, les différents acteurs de la procédure ont donné le ton lors d’une conférence de presse.

 

Il y a d’abord la greffière, Silvana Arbia, qui déroule avec sobriété les règles de fonctionnement de la Cour et quelques principes de la justice internationale. Costume bleu sombre et chemise blanche, Luis Moreno-Ocampo, le procureur, lui emboîte le pas et explique l’enjeu du procès. « Bemba n’a pas violé de femmes, il n’a pas donné d’ordres […], mais c’est sa responsabilité de commandant qui est en cause », dit-il.

 

Décryptage : si Bemba n’était pas sur le terrain au moment des viols, meurtres et pillages commis par ses troupes en Centrafrique en 2002 et 2003, il ne peut s’en laver les mains pour autant. En tant que chef militaire, il est comptable des actes de ses subordonnés. « C’est un message pour tous les responsables de commandement dans le monde », avertit Luis Moreno-Ocampo.

 

Face aux victimes

 

Suivent les trois représentants des quelque 750 victimes ayant demandé à participer au procès. Ils mettent des visages sur une affaire que le jargon juridique et l’épaisseur du dossier ont parfois désincarnée : « Il s’agit d’hommes, de femmes, d’enfants », rappelle Paolina Massida, du Bureau du Conseil des victimes de la CPI.

 

Puis les trois avocats de Jean-Pierre Bemba clôturent la conférence. Volontiers solennel, ménageant des silences entre les mots, Nkwebe Liris, qui dirige l’équipe, déclame : « Je suis au regret de vous dire que vous allez assister, pour la première et, espérons-le, la dernière fois, au procès le plus inéquitable qu’une justice internationale ait été amenée à conduire. » Avant de terminer sur une note combattive : « Regardez dans mes yeux, ils ne reflètent pas le visage du chef d’une équipe larmoyante, mais d’une équipe forte de la confiance et de la conscience des faiblesses de l’accusation. »

 

 

 

Procès Bemba: le double langage de Moreno Ocampo


Le Potentiel - 23 novembre 2010

Luis Moreno O’campo n’aurait retenu aucun grief contre l’ancien président Ange-Félix Patassé encore moins contre tout autre acteur centrafricain ou africain ayant participé à la guerre dont les effets ont donné lieu au procès qui l’oppose à Jean-Pierre Bemba devant la CPI et dont l’ouverture a eu lieu hier lundi à La Haye. La défense, représentée par Me Liriss NKuebe, a plaidé non coupable, en révélant que le président du MLC avait agi sous le couvert de l’Union africaine et de la SADC. Ce qui impliquerait la responsabilité des autorités centrafricaines de l’époque.

A considérer les déclarations du bureau du Procureur Luis Moreno O’campo, des représentants légaux des victimes et celle de la défense du prévenu Jean-Pierre Bemba Gombo devant la chambre de première instance III à l’ouverture de l’audience d’hier lundi, la bataille s’annonce âpre entre l’accusation et la défense devant la Cour pénale internationale (CPI).

D’entrée de jeu, le bureau du Procureur a soutenu ne pas avoir des preuves sur Ange-Félix Patassé, le président en fonction qui avait pourtant fait appel au leader du MLC. Selon l’accusation, François Bozizé, rebelle à l’époque, encore moins Ange-Félix Patassé, n’auraient pas eu d’armée ou de troupes au moment de la commission des faits ; seules les troupes du Mouvement de Libération du Congo (MLC) auraient régné en maître sur le terrain des opérations en République Centrafricaine.

« Au début, nous pensions que Bemba et Patassé étaient les plus responsables mais les éléments de preuve montrent que les troupes qui ont commis les crimes étaient sous le contrôle de Bemba », a déclaré Luis Moreno O’campo

Selon l’accusation, le président Ange-Félix Patassé n’avait pas le contrôle sur les troupes du Mouvement de libération du Congo (MLC). Ils ont argué que Jean-Pierre Bemba, autoproclamé général, avait la capacité d’empêcher, de réprimer et de punir les soldats fautifs. Mais, il n’a rien fait.

Toujours selon l’accusation, pour ces crimes commis entre 2002 et 2003, Jean-Pierre Bemba aurait donné des instructions à ses troupes leur disant que toute personne rencontrée en Centrafrique est un ennemi. Ces éléments n’auraient pas fait de différence entre les combattants et les civils.

L’accusation allègue aussi qu’après la commission des crimes, Jean-Pierre Bemba n’a pas demandé à ce que des enquêtes sérieuses soient ouvertes. Le bureau du Procureur a fait voir qu’à la Cour martiale installée en son temps par Jean-Pierre Bemba, aucune victime centrafricaine n’a été appelée à témoigner.

L’accusation a affirmé que les membres de famille étaient forcés de voir comment leurs femmes et filles étaient violées. Les soldats du MLC auraient pillé les biens des civils en toute impunité et emporté leurs butins en RDC.

Elle a enfoncé le clou en déclarant que les forces du MLC auraient massacré les civils qui s’opposaient aux viols et aux pillages. « Il a récompensé ses troupes pour ces crimes, au lieu de les punir… », a laissé entendre l’accusation.

Comme il fallait s’y attendre, les représentants légaux des victimes ont abondé dans le même sens. Ils ont fait état de l’existence des certificats médicaux attestant la commission des viols et autres crimes, même si souvent les femmes préfèrent le silence.

Selon eux, les viols, souvent collectifs, étaient utilisés comme arme de guerre. « En majorité, ce sont des personnes vulnérables, rejetées aujourd’hui par la société. Beaucoup sont infectées, certaines sont mortes et d’autres se sont suicidées », ont ajouté les représentants des victimes. .

Bemba non coupable, selon la défense

Son tour venu, Me Liriss Nkwebe, l’un des avocats de Jean-Pierre Bemba, a rappelé aux juges qu’ils ne peuvent statuer que sur base des preuves et non sur les émotions. Il a trouvé que son estimé confrère de la partie adverse avait plaidé en dehors du procès. Il est resté catégorique pour soutenir que les accusations portées contre son client sont dénuées de tout fondement.

Me Liriss Nkwebe a fait un constat amer. Selon lui, 42 millions d’euros ont été dépensés pendant au moins cinq ans pour une enquête partiale et bâclée. Il a expliqué qu’à cause de l’insuffisance d’éléments de preuves, l’accusation a trouvé une astuce, en prétendant que Jean-Pierre Bemba s’apprêtait à fuir.

Après avoir émis des doutes sur les vingt-deux témoins qui viendraient déposer sur les prétendus mille cas de viols et tous les biens de la Centrafrique qui auraient été transportés en RDC, l’avocat s’est attardé sur la responsabilité partagée avec l’ancien président centrafricain Ange-Félix Patassé. Il s’est dit étonné d’entendre le procureur Luis Moreno déclarer qu’il n’y avait aucune preuve à charge de Patassé, que personne dans la hiérarchie militaire centrafricaine n’a été cité comme témoin ; étant entendu que plusieurs commandants centrafricains ont participé à cette guerre.

Me Liriss Nkwebe a posé le problème de la personne qui a incarné le commandement et le contrôle effectif des troupes au moment des faits. Il a fait voir aux juges qu’au lieu d’appeler ceux qui faisaient partie de la chaîne de commandement, l’accusation les a totalement oubliés pour se rabattre sur des témoins de seconde zone et s’acharner sur Jean-Pierre Bemba qui se trouvait à 2000 km de Bangui.

Qualifiant le procès en cours d’injuste, Me Liriss Nkwebe a révélé qu’à l’époque, le gouvernement centrafricain avait réuni des troupes de différents pays qui agissaient comme une seule armée sous l’uniforme centrafricain ; sans oublier qu’ils étaient équipés et nourris par le Trésor centrafricain. « Ne faudrait-il pas que le gouvernement centrafricain soit appelé à la barre pour la manifestation de la vérité ? », s’est-il interrogé.

Il a émis des doutes sur la légitimité de l’enquête menée par Luis Moreno, lequel est appelé à instruire à charge et à décharge. Il reste d’avis qu’il sera difficile d’établir la responsabilité de Jean-Pierre Bemba en tant que commandant. Cela, du fait que la responsabilité du chef hiérarchique incombait au chef suprême de l’armée centrafricaine.

Autre révélation de Me Liriss Nkwebe : le MLC n’était pas une milice, et encore moins une rébellion. Il a indiqué qu’il s’agissait d’une administration reconnue par l’ONU et toute la communauté internationale. Il a fait voir aux juges de la CPI que le déploiement incriminé est intervenu à la suite d’une résolution de l’Union africaine, et de la résolution d’Alger qui interdisait toute prise de pouvoir par la force.

Il a comparé l’intervention du MLC à celle de l’EUFOR au Tchad et de l’OTAN en Serbie. Il s’est demandé si l’OTAN ou l’EUFOR ont été tenus responsables de crimes commis. Il a fait savoir que les actes posés par un Etat qui a été appelé sont imputables à l’Etat bénéficiaire. Me Nkwebe a dit que la défense mettait au défi l’accusation de prouver que la RCA s’était dépouillée de sa souveraineté militaire au profit de Jean-Pierre Bemba, que celui-ci pouvait, à plus de 2000 km de distance, coordonner des opérations sur le terrain.

Pour finir, la défense a rappelé les seules paroles prononcées par Jean-Pierre Bemba à l’une des audiences : « Je veux être jugé, non seulement pour prouver mon innocence, mais aussi pour laver mon nom envers ma femme, mes enfants et mon père ». Fondant en larmes, il a regretté que ce père soit décédé en allant justement se battre pour sauver son fils. La dernière prière de Me Liriss Nkwebe a été : « Un seul impératif s’imposera à vous : acquitter Bemba ».

Quatre heures avant le procès, une conférence de presse s’est tenue au siège de la CPI. Les journalistes de la République démocratique du Congo ainsi que ceux de la Centrafrique ont pu y participer en vidéoconférence.

Les intervenants ont souligné l’importance capitale du respect des droits des parties et des participants à la procédure judiciaire devant la Cour. Le Greffier de la Cour, Mme Silvana Arbia, a affirmé que « seul un procès équitable permettra à la justice de remplir son rôle dans l’établissement d’une paix durable et de lutter efficacement contre l’impunité des crimes qui […] touchent l’ensemble de la communauté internationale, et heurtent profondément la conscience humaine ».

« Jean-Pierre Bemba a utilisé une armée entière comme un instrument pour violer, piller et tuer des civils en République Centrafricaine. Aujourd’hui, il est appelé pour rendre compte du fait qu’il n’a délibérément pas empêché, réprimé ou puni les atrocités de masse commises par ses hommes en RCA », a déclaré le Procureur de la CPI, Luis Moreno O’campo, en ajoutant que « dans l’ère de la CPI, il s’agit du sort qui est réservé aux commandants militaires qui autorisent leurs troupes à mener de telles tactiques de commandement pour des raisons stratégiques ».

« Les victimes méritent que justice soit rendue et surtout, qu’elles y participent », a affirmé Mme Arbia. Les représentants légaux des victimes ont, à leur tour, souligné le rôle de la Cour pour mettre fin à l’impunité et empêcher la répétition des atrocités du passé. « Plus jamais ça », a affirmé Me Marie-Edith Douzima-Lawson, représentante légale des victimes, alors que Me Assingambi Zarambaud a avancé que « quelque soit la longueur de la nuit, le jour finira par paraître ».

Me Paolina Massidda, conseil principal du Bureau du conseil public pour les victimes, qui soutient les équipes représentant les victimes, a souligné que les aspirations des victimes sont de « briser leur silence et briser le silence du monde sur les évènements terribles auxquels elles ont été confrontées », ce qui constitue un « premier pas vers l’établissement de la vérité et vers un accès à la justice ».

Prenant la parole en dernier lieu, l’équipe de Défense de M. Bemba, composée de Me Nkwebe Liriss, Me Aimé Kilolo Musamba et M. Nick Kaufman, a soutenu que « l’Etat centrafricain, sous la Présidence de Patassé, avait la libre disposition des troupes congolaises de l’administration du MLC, qui combattaient sous leur drapeau, et répondait de leurs actes ».

 

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23 novembre 2010 2 23 /11 /novembre /2010 04:41

 

 

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Le président du mouvement politico-militaire François Florian Bédaya Ndjadder a tenu une conférence de presse le lundi 15 novembre 2010 à Dakar sous les auspices de l'ONG des droits de l'homme la RADDHO pour prendre position sur la situation politique actuelle en Centrafrique. Voici le compte-rendu qu'en fait le quotidien sénégalais le Soleil.

Rédaction C.A.P 

 

Source : Le Soleil du 23 novembre 2010

Le président de l’Union des forces républicaines (opposition) de la Centrafrique, François Bédaya-N’djiadder, a sollicité la médiation du président Wade pour la fin « des inégalités, l’injustice, la misère, les discriminations, la répression politique... » dans son pays. A ce propos, une correspondance est adressée au chef de l’Etat sénégalais.

L’opposant et candidat indépendant à la présidentielle de la République centrafricaine, François Bédaya-N’djadder, a sollicité, hier à Dakar, une médiation du président Abdoulaye Wade dans la crise politique qui secoue son pays. « Les défenseurs des droits de l’homme, opposants politiques et journalistes sont torturés pour leurs convictions. Pis, d’autres sont stigmatisés et persécutés. Les femmes privées des soins les plus élémentaires meurent en couche ; des communautés entières se retrouvent sans toit et vivent dans l’obscurité parce que des gouvernants impitoyables ont décidé d’appliquer comme politique le népotisme et la médiocrité généralisés en favorisant ainsi le pillage du patrimoine national au profit de leurs intérêts égoïstes. Ils ont opté pour une ségrégation ethnique et le règlement de compte. C’est au regard de tout ça que nous sollicitons la médiation du président Wade pour un dénouement heureux de ces crises multiformes », a-t-il expliqué lors d’une conférence au siège de la Raddho.

Depuis le décès de l’ancien médiateur, feu Omar Bongo Odimba, ancien président de la République du Gabon, la Centrafrique a renoué avec la violence. « Que le président Abdoulaye Wade vole au secours du peuple centrafricain qui traverse une période difficile. Nous avons besoin de la clairvoyance d’un sage comme lui pour permettre à notre pays de retrouver la paix, la stabilité et l’entente entre les différents acteurs politiques », a-t-il indiqué. Selon M. Bédaya-N’djadder, le contexte politique dans son pays est caractérisé par la « violation de la Constitution, le blocage de l’informatisation des données électorales, la violation du code électoral, l’impartialité et la mauvaise gestion de la Commission électorale indépendante (Cei) et l’agression physique sur la personne de l’opposant Joseph Bendouga au Palais de la renaissance ».

Président de l’Union des forces républicaines (Ufr-Centrafrique), Bédaya-N’djadder a martelé que le « véritable mal centrafricain aujourd’hui, c’est le président François Bozizé » qui préfère les intimidations à la place du dialogue politique. Il a suggéré, entre autres mesures salvatrices pour la stabilité de son pays, la mise en place d’un gouvernement de transition avec un Premier ministre, chef du gouvernement issu de l’opposition.

Le conférencier a interpellé la communauté internationale, l’Union africaine, l’Union européenne, les ambassades et les partenaires au développement de la Centrafrique pour trouver une solution globale et définitive au processus de retour à l’ordre constitutionnel. « Aucun pays au monde ne peut se développer dans l’insécurité, la corruption, la mauvaise gestion des deniers publics, l’instabilité politique, la rébellion, l’exil des cadres. Les Centrafricains sont plus que jamais fatigués. Nous plaçons beaucoup d’espoir en la médiation du président sénégalais dont le panafricanisme ne souffre d’aucun doute », a-t-il confié.

Maké DANGNOKHO

 

 

 

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23 novembre 2010 2 23 /11 /novembre /2010 04:17

 

 

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Centrafrique : Le parti de Kolingba vole en éclats

Ai- Rca- Lundi, 22 Novembre 2010 18:53 -  "Pour éviter de rentrer dans des querelles stériles, les injures, les procès devant les tribunaux  qui ne grandissent en rien la mémoire de notre grand fondateur, le général d'armée André Kolingba, nous avons opté pour la dénomination RDC Mouvance Grand K".

Cette déclaration est de la présidente du bureau politique provisoire du Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC) Mme Marguérite Pétro Koni Zeze lors de la première assemblée générale de ce parti politique  le  20 novembre à Bangui.

Quant à la situation sociale du parti RDC,  la présidente Petro Koni Zeze a fait savoir que  le bureau politique transitoire  mis en place le 3 avril 2010 pour préparer le congrès  n'était  plus à l'écoute de sa base.

Selon elle, c'est cette situation qui a amené la jeunesse du RDC au désespoir et l'a rendu pessimiste quant à leur avenir

« C'est ce qui explique la position prise, le 9 octobre dernier, par le Président de la JRDC (Jeunesse du Rassemblement Démocratique Centrafricain) David Gbéti de soutenir la candidature de François Bozize aux élections  présidentielles de  janvier 2011 », a-t-elle précisé,  refusant  toute autre alliance avec le Collectif des Forces de Changement (CFC)  moins encore avec l'Union des Forces Vives de la Nation (UFVN).

Pour elle,  la seule et unique alliance possible ne se fera qu'avec le Président François Bozize qui, grâce à lui, le président fondateur du RDC, ses cadres et ses militants ont pu regagner la République Centrafricaine à la  faveur du putsch du 15 mars 2003.

"Compte tenu de la situation actuelle du RDC, le parti devrait s'atteler plutôt à la rédynamisation et à la restructuration de ses organes de base et mettre l'accent plutôt sur la présentation d'un maximum  de candidats aux élections législatives",  a mentionné Pétro Koni

Et de Poursuivre : "c'est très tôt de présenter un candidat aux élections présidentielles de 2011. Nous n'avons aucune animosité contre le frère Emile Nakombo mais c'est une question d'analyse politique".

Selon Petro Koni Zeze, « pour faire la différence entre le RDC avec comme candidat Emile Nakombo pour les élections présidentielles, nous avons pris la dénomination de "RDC Mouvance Grand K" parce que nous ne voulons pas nous écarter de la philosophie du président fondateur".

Il convient de rappeler que  le bureau politique provisoire du Rassemblement Démocratique Centrafricaine (RDC) présidé par Mme Marguérite Petro Koni Zézé, a été mis en place le 9 novembre dernier lors d'une assemblée générale.

Kabongo, Ai Bangui.

 

NDLR : Les démons de la division sont toujours dans la maison du RDC et ne s’avouent pas vaincus. Il faut croire que les sommes d’argent mises en jeu par Bozizé pour s’assurer le soutien du parti de l’ex et défunt président André Kolingba doivent être conséquentes. Chassée par la grande porte, la bande à Nzessiwé revient par la fenêtre. Ce qu’elle a promis à Bozizé doit également l’engager grandement. L’adjonction du nom de Kolingba à la dénomination de leur mouvement sectaire n’est ni plus ni moins qu’une imposture. Vouloir offrir le parti du défunt président à si peu de frais au dépeceur Bozizé est une hérésie.   

 

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