Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Sommaire

  • : centrafrique-presse
  • : informations générales sur la république centrafricaine et l'Afrique centrale
  • Contact

Recherche

Liens

3 mars 2008 1 03 /03 /mars /2008 18:59

undefined

AFP 3 mars 2008
 
L'opposant tchadien Ngarlejy Yorongar, arrivé dimanche à Yaoundé après avoir été porté disparu pendant un mois, "se sent très mal" et va se rendre en Europe pour des examens médicaux dans les prochains jours, a déclaré lundi son fils aîné à l'AFP.
 
"Je l'ai eu ce matin au téléphone, il est fatigué mais il a le moral", a affirmé Rokoulmian Yorongar, joint au téléphone depuis Libreville.
"Il se sent très mal à cause des tortures endurées pendant sa détention et du stress des derniers jours", a-t-il ajouté. "Il a besoin d'un check-up complet en Europe, il ne va pas tarder à venir en Europe, c'est une question de jours", a-t-il précisé.
 
Interrogé sur la destination, Rokoulmian Yorongar, qui vit en France, a répondu: "Tout est ouvert. Il se donne 48 heures de réflexion".
Une source diplomatique dans la capitale camerounaise avait auparavant affirmé à l'AFP qu'il était "possible" que le député tchadien, opposant irréductible au président Idriss Deby Itno, se rende en France.
 
Ngarlejy Yorongar avait disparu depuis son arrestation, le 3 février à N'Djamena, à l'issue d'une attaque rebelle ratée contre le pouvoir du président Deby. Selon les témoignages concordants recueillis par l'AFP et des organisations internationales de défense des droits de l'Homme, il avait été arrêté par les services de sécurité tchadiens.
 
Samedi, il a fait sa réapparition, en appelant son fils aîné, mais aussi dans un entretien publié par le magazine Afrique Education, auquel il a confirmé avoir été arrêté par l'armée tchadienne, qui l'a détenu avant qu'il ne parvienne à fuir au Cameroun dans des circonstances encore peu claires.
 
Hormis ce témoignage, Ngarlejy Yorongar ne s'est pas exprimé en public pour l'instant.
"Il s'est terré jusqu'ici car sa sécurité n'était pas assurée dans le nord du Cameroun, qui est très proche du Tchad", a justifié lundi son fils.
 
"Il a besoin de décompresser, c'est pour ça qu'il attend avant de s'exprimer dans la presse", a-t-il ajouté, précisant avoir reçu de son père l'interdiction de communiquer son numéro de téléphone au Cameroun.
 
"Je préfère ne pas dire, par mesure de sécurité, quel organisme l'a pris en charge", a encore expliqué Rokoulmian Yorongar.
 

Un des trois opposants tchadiens disparus réapparaît au Cameroun
 
LEMONDE.FR avec AFP | 03.03.08 | 16h16  •  Mis à jour le 03.03.08 | 18h02


Le mystère sur l'opposant tchadien Ngarlejy Yorongar, disparu le 3 février, s'est en partie dissipé avec son arrivée dimanche 2 mars à Yaoundé au Cameroun. On reste en revanche toujours sans nouvelles du porte-parole de la principale coalition de l'opposition tchadienne, Ibni Oumar Mahamat Saleh, tandis que l'ancien président Lol Mahamat Choua, arrêté le 3 février, et que les autorités ont reconnu détenir après l'avoir nié, a retrouvé jeudi la liberté.
 
Alors que son entourage et des organisations de défense des droits de l'homme nourrissaient "les plus vives inquiétudes" sur son sort, la réapparition de Ngarlejy Yorongar donne lieu à de nombreuses conjectures, en particulier sur les modalités de sa détention et les conditions de sa libération. Il avait été arrêté dans des conditions similaires à celles de MM. Saleh et Choua, ce que le gouvernement nie, laissant entendre qu'il se cachait.
 
"IL EST REPARTI LIBRE"
Député et candidat à l'élection présidentielle de 2001 contre le président tchadien, Ngarlejy Yorongar a disparu le 3 février alors que des rebelles tentaient en vain de s'emparer du pouvoir. Depuis cette date, on était sans nouvelle de lui. Il a donné un premier signe de vie samedi 1er mars, en appelant son fils à partir d'un numéro "masqué". Dimanche, une source proche de l'opposition tchadienne avait indiqué que le député avait quitté la ville de Maroua, dans l'extrême nord du Cameroun limitrophe du Tchad, dans un avion à destination de la capitale camerounaise.
Sa réapparition dans la capitale camerounaise a été confirmée de source diplomatique. Après un passage dans les locaux de la police de l'air et des frontières de l'aéroport de Yaoundé, "il est reparti libre", selon une source policière. Une source diplomatique a indiqué que "les autorités camerounaises [avaient] accepté de l'accueillir", mais que l'opposant avait fait savoir qu'il souhaitait de préférence se rendre en France. Le ministère des affaires étrangères français s'est de son côté "réjoui"  dimanche dans un communiqué "de la confirmation que M. Yorongar est vivant et de son arrivée il y a quelques minutes à Yaoundé en provenance de Garoua".
Selon son fils aîné, l'opposant tchadien nécessiterait des soins."Je l'ai eu ce matin au téléphone, il est fatigué mais il a le moral", a affirmé, lundi, Rokoulmian Yorongar. "Il se sent très mal à cause des tortures endurées pendant sa détention et du stress des derniers jours", a-t-il ajouté. "Il a besoin d'un check-up complet en Europe, il ne va pas tarder à venir en Europe, c'est une question de jours", a-t-il précisé. Interrogé sur la destination, Rokoulmian Yorongar, qui vit en France, a répondu : "Tout est ouvert. Il se donne quarante-huit heures de réflexion."
 
Création d'une commission d'enquête internationale
Les autorités tchadiennes ont annoncé lundi 3 mars la création d'une commission d'enquête sur l'attaque rebelle à N'Djamena et le sort des opposants disparus.
Cette commission, composée de onze membres dont des représentants de l'Union européenne, de l'Union africaine et de la France, sera dirigée par Nassour Ouaïdou, président de l'Assemblée nationale, ancien premier ministre et membre de la majorité tchadienne.
"La commission d'enquête a pour mission de rechercher et produire les informations sur les personnes portées disparues et les dommages subis par l'Etat et les populations dans les localités investies par les forces d'agression", précise le décret officialisant sa création.
Nicolas Sarkozy avait appelé de ses vœux la création d'une telle commission lors d'une visite au Tchad le 27 février.
 
 
Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com - dans AFRIQUE
3 mars 2008 1 03 /03 /mars /2008 17:19

CPS_HWO22_050108143829_photo00_photo_default-511x512.jpg
N'DJAMENA 03/03/08 (AFP) — Une commission d'enquête sur l'attaque rebelle dans N'Djamena et le sort des opposants disparus, comprenant notamment des représentants de la France, l'Union européenne et l'Union africaine, a été créée lundi par les autorités tchadiennes, a annoncé la radio nationale.
"La commission d'enquête a pour mission de rechercher et produire les informations sur les personnes portées disparues et les dommages subis par l'Etat et les populations dans les localités investies par les forces d'agression", selon le texte du décret officialisant sa création.
Un représentant de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), un de l'Union européenne (UE), un de l'Union Africaine (UA) ainsi qu'un représentant de la France feront notamment partie de cette commission, composée de onze membres et dirigée par le président de l'Assemblée nationale, Nassour Ouaïdou, ancien Premier ministre et membre de la majorité.
"La commission doit mener des investigations à l'étranger et/ou au Tchad, plus particulièrement dans les localités ayant fortement subi l'action des forces d'agression" souligne le texte, qui précise que l'enquête porte sur "l'agression soudanaise du 28 janvier au 8 février".
Elle dispose d'un délai de trois mois pour déposer son rapport final selon le décret.
Le président Idriss Deby Itno avait promis la création d'une commission d'enquête à son homologue français Nicolas Sarkozy, inquiet du sort des opposants disparus. M. Sarkozy avait effectué une visite éclair mercredi dernier à N'Djamena, sur sa route pour une visite d'Etat en Afrique du Sud.
Partis de bases arrières au Soudan, les rebelles avaient traversé le Tchad d'est en ouest pour tenter de renverser le président Deby. Ils avaient occupé N'Djamena les 2 et 3 février, assiégeant le palais présidentiel avant de battre en retraite.
Trois dirigeants de l'opposition tchadienne ont été arrêtés le 3 février par la Garde présidentielle à l'issue de l'attaque, selon leurs proches, une information démentie par les autorités tchadiennes.
L'ancien président Lol Mahamat Choua, "retrouvé le 14 février" avait été placé en résidence surveillée avant de retrouver sa liberté de mouvement.
Le député fédéraliste Ngarlejy Yorongar, que le gouvernement nie avoir arrêté, est réapparu au Cameroun dans des conditions qui restent encore à éclaircir, a-t-on indiqué de source diplomatique à Yaoundé.
Dimanche soir, le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner s'est "réjoui" que M. Yorongar soit "vivant".
Le sort du porte-parole de la principale coalition de l'opposition tchadienne Ibni Oumar Mahamat Saleh reste inconnu et, lundi, son entourage à N'Djamena n'avait toujours pas de nouvelles de lui.
Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com - dans AFRIQUE
3 mars 2008 1 03 /03 /mars /2008 17:17
pdt-Wade.jpg
 
DAKAR 03/03/08 (AFP) — Le président sénégalais Abdoulaye Wade a annoncé dimanche à Dakar qu'il recevra ses homologues du Tchad et du Soudan à la veille du sommet de l'Organisation de la conférence islamique (OCI), le 12 mars, dans le cadre d'une médiation pour la paix entre ces deux pays.
M. Wade, cité dans la nuit de dimanche à lundi par la télévision publique RTS, s'exprimait lors d'une visite dimanche après-midi des chantiers en cours d'exécution à Dakar en vue du 11e sommet de l'Organisation de la conférence islamique (OCI), prévu les 13 et 14 mars.
Le mini-sommet de la paix est prévu "à la veille du sommet de l'OCI", le 12 mars, a-t-il dit.
Selon lui, outre les présidents tchadien Idriss Deby et soudanais Omar el-Béchir, devraient y prendre part les président gabonais Omar Bongo Ondimba, l'ex-président de la Commission de l'Union africaine (UA) Alpha Oumar Konaré, et le président en exercice de l'UA, le Tanzanien Jakaya Kikwete.
Le Tchad et le Soudan, pays voisins à la frontière poreuse, ont des relations très tendues et s'accusent mutuellement de déstabilisation par groupes armés interposés.
A son retour vendredi soir à Dakar d'une tournée dans quatre pays, le président sénégalais avait affirmé avoir reçu le soutien de l'Egypte et de la Libye pour conduire la médiation entre le Tchad et le Soudan.
Il avait expliqué à l'antenne de la RTS avoir saisi l'Egypte pour ses "relations très étroites avec le Soudan", et la Libye "sans l'implication (de laquelle) il ne peut pas y avoir de paix entre (le Tchad et le Soudan) et même dans la région".
Il avait précisé avoir accepté de conduire cette médiation à la demande d'Idriss Deby Itno.
Samedi soir, la Raddho, une ONG basée à Dakar a annoncé qu'il avait accepté de recevoir l'opposition armée tchadienne pour faciliter "un dialogue inter-tchadien" impliquant opposants armés et toutes les composantes du pays.
 
Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com - dans AFRIQUE
3 mars 2008 1 03 /03 /mars /2008 04:12
undefined
 
LIBREVILLE (AFP) - dimanche 02 mars 2008 - 22h18 - L'opposant tchadien Ngarlejy Yorongar, disparu depuis son arrestation le 3 février à la fin d'une attaque rebelle ratée à N'Djamena, est arrivé dimanche à Yaoundé, en provenance du nord du Cameroun, a appris l'AFP de sources concordantes.
 
Le député a quitté dimanche la ville de Maroua, dans l'extrême nord du Cameroun limitrophe du Tchad, dans un avion à destination de la capitale camerounaise, qui a fait escale à Garoua (nord), selon une source proche de l'opposition tchadienne.
 
Une source proche des Nations unies a ensuite confirmé à l'AFP que Ngarlejy Yorongar, un des opposants les plus radicaux au président tchadien Idriss Deby Itno, était arrivé à Yaoundé, où il a été accueilli à l'aéroport par la Police de l'air et des frontières (PAF).
Ces sources n'ont pas précisé si l'opposant était libre de ses mouvements.
 
Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner s'est "réjoui" dimanche soir dans un communiqué "de la confirmation que M. Yorongar est vivant et de son arrivée il y a quelques minutes à Yaoundé en provenance de Garoua".
 
Ngarlejy Yorongar avait donné samedi de premiers signes de vie à travers une brève conversation téléphonique avec son fils aîné Rokoulmian Yorongar et la publication d'un témoignage dans le magazine Afrique Education, dans lequel il dit avoir été arrêté le 3 février par l'armée tchadienne et avoir ensuite réussi à fuir au Cameroun.
 
Le fils de l'opposant, qui vit en France, avait déclaré samedi à l'AFP que son père était "en vie", mais il avait assuré ne pas savoir d'où son père l'appelait, le numéro étant "masqué". "Tant que je ne l'aurai pas vu vivant, je ne sais pas s'il est otage ou pas", avait-il dit.
 
On ignore en revanche toujours le sort d'un autre opposant arrêté dans les mêmes circonstances le 3 février à N'Djamena, Ibni Oumar Mahamat Saleh, porte-parole de la principale coalition de l'opposition tchadienne. Le chef de la diplomatie française affirme dans son communiqué qu'il "reste préoccupé de la situation de M. Saleh dont on a à ce jour aucune nouvelle".
 
Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com - dans AFRIQUE
2 mars 2008 7 02 /03 /mars /2008 04:28
République du Tchad
 
Unité-Travail-Progrès

Assemblée Nationale

Commission des Droits de l'Homme et de la Communication

Le Député Fédéraliste Ngarlejy Yorongar  undefined

Mise au point: Grâce à Dieu, je suis provisoirement encore en vie pour témoigner de ce que j'ai vu, entendu et vécu lors de ma captivité par la garde présidentielle d'Idriss Déby dans une prison secrète sise à Farcha.

Le 3 février à 17 heures, je suis enlevé de chez moi par des militaires de la garde présidentielle en présence des dizaines des membres de ma famille et de nombreuses personnes tant dans la cour de mon domicile qu'à l'extérieur, plaqué sur le plancher de la Toyota, conduit dans une prison secrète à Farcha sise dans un petit camp militaire non loin du jardin d'Idriss Déby, enchaîné 24 heures sur 24 et interdit de prendre la douche durant ma captivité. Ce camp est entouré d'un mur ordinaire sur lequel sont encastrés des fils barbelés neufs. Il est archi surveillé de l'intérieur, mais, sans la présence visible militaire à l'extérieur. Un grand bâtiment à l'entrée à droite, une vielle bâtisse à gauche qui servira de notre lieu de captivité et à l'arrière cour un camp militaire.

J'y ai trouvé M. Lol Mahamat Choua en pyjamas djellaba et tête nue contrairement à ses habitudes en train de prier.. Puis M. Ibni Oumar Mahamat Saleh en djellaba est débarqué avec brutalité, ensuite une quatrième personne dont j'ignore l'identité puisqu'il commence à faire nuit. J'apprendrai plus tard par la causerie de nos geôliers que le Député Kamougué Wadal Abdelkader a échappé in extrémis à cet enlèvement. Tandis que le Député Saleh Kebzabo absent de N'Djaména, c'est son frère qui aurait reçu une balle pour avoir tout simplement répondu aux militaires venus pour procéder à son enlèvement qu'il est absent du Tchad.

Nous faisons, tous les trois, l'objet de l'isolement total. Seuls deux militaires sudistes et le responsable zakawa de l'équipe de nos geôliers qui ont droit d'entrer dans nos cellules. Les autres gardiens sont tenus à l'écart même au moment de vider nos urines et excréments vers 04 heures du matin. Depuis son arrivée musclée, le 3 février, je n'ai pas de nouvelle du quatrième captif.

Quelques jours seulement après notre enlèvement, M. Ibni Oumar Mahamat Saleh a disparu de sa cellule. Dans la nuit 10 au 11 février, M. Lol Mahamat Choua passé à tabac dans la nuit du 8 à 9 février disparaît à son tour.

Toutes sirènes hurlantes, Idriss Déby est venu deux fois s'entretenir avec nos geôliers.
Le 21, février, je suis, à mon tour, extrait de ma cellule entre 02 heures et 03 heures, toujours enchaîné, les yeux bandés jeté dans la carrosserie de la Toyota qui démarre en trombe pour me conduire au cimetière de Ngonmba (Walya), un quartier situé au sud de N'Djaména où les chrétiens et les sudistes d'une manière générale enterrent leurs morts. Là, on enlève le bandeau de mes yeux et libère mes jambes de la chaîne. On me fait coucher avec brutalité entre deux tombes dans le dessein de me liquider. Mais, heureusement, Dieu Le Miséricordieux m'a épargné le pire.

Ayant repris mes sens, j'ai quitté le cimetière en titubant pour me retrouver à Walya investi par la brigade mixte (police-gendarmerie) qui procède à la fouille pour les objets volés et à la recherche des rebelles cachés, puis à Nguéli, d'où j'ai organisé ma sortie du Tchad pour me retrouver là où je me trouve présentement. Je crois qu'en liberté, je peux, par mon témoignage, aider à la manifestation de la vérité, puisque, le gouvernement fidèle à ses tissus de mensonges et des manipulations vient de coller à M. Lol Mahamat Choua l'étiquette de prisonnier de guerre pour le maintenir en prison afin de le faire taire. Et moi-même, je suis convoqué, le 22 févier, par la police judiciaire dans le même but. Pourtant, au départ, je voulais rentrer tranquillement chez moi pour affronter le pouvoir après un entretien téléphonique préalable avec des journalistes internationaux d'Africa n°1, RFI, BBC, la Voix de l'Allemagne et la Voix de l'Amérique. Mais, j'ai décidé de me mettre à l'abri pour témoigner d'abord.

Surtout qu'Idriss Déby disait, en février 1999, à un groupe d'une soixantaine des cadres ressortissants de ma région natale invités pour la circonstance qu'il me logera une balle lui-même dans la tête si je ne cesse pas de l'embêter :« La prochaine fois, dit-il, je lui logerai moi-même une balle dans sa tête. Désormais, il n'y aura, pour lui, ni prison ni libération et encore moins des interventions fussent-elles des organisations et personnalités internationales de ce monde qui passent leur temps et ne cessent d' intervenir pour lui, chaque fois, qu'il est arrêté. C'est fini à partir d'aujourd'hui. Faites votre travail pour le ramener à la raison…».

En, 2001, il a failli mettre à exécution ses menaces, quand il m'a fait arrêter pour la treizième fois quand je l'ai battu aux présidentielles du 20 mai. C'est la prompte intervention du Président de la Banque Mondiale, M. James Wolfensohn qui l'en a dissuadé. Toutefois, il s'est résolu à me torturer lui – même en personne au quatrième Arrondissement de police de N'Djaména où il m'a fait conduire et mettre à sa disposition. C'est là qu'il s'est acharné sur moi au point de m'envoyer à l'hôpital Pitié-Salpêtrière à Paris, grâce aux efforts conjugués par des médecins samaritains tchadiens vivant en France et une samaritaine vivant au Tchad. Déjà, moins d'un mois plus tôt, grâce à l'Assemblée Nationale Française, j'ai été hospitalisé, de mars à avril 2001, dans le même hôpital où j'ai pu récupérer l'usage de mes jambes paralysées à la suite des tortures subies lors de ces multiples arrestations. A défaut de me loger une balle dans la tête, il est décidé à me bousiller.

De ce qui précède, je tiens à attirer l'attention de l'opinion nationale et internationale que M. Ibni Oumar Mahamat Saleh est mort dès les premiers jours de notre captivité puisqu'à son arrivée dans cette prison secrète où nous sommes séquestrés, il a eu droit, sous mes yeux, à des coups de poings et de crosses aux cris des marsouins à la zakawa. A moins qu'il soit admis dans un hôpital pour des soins ou d'un miracle.

J'espère que tout ce qu'on m'a fait ingurgiter lors de ma captivité ne va pas m'emporter avant de témoigner pour l'histoire du Tchad. De même, je demande à Dieu de continuer à me protéger contre ces tueurs mis à mes trousses pour me permettre de livrer à l'opinion ce que j'ai vu, entendu et vécu lors de ma captivité.

Idriss Déby alias «Septembre noir» des années 80 et 90 est de retour.

Du fait des aliments douteux qu'on m’a fait ingurgiter lors de ma captivité, mon souci actuel est de me faire examiner et soigner dans un hôpital spécialisé sinon je risque de connaître le même sort que celui de M. Mahamat Nour, ancien rebelle devenu Ministre de la Défense empoisonné soit à N'Djaména soit à Pékin où il a failli mourir au cours d'un voyage d'Etat effectué en compagnie de son patron, Idriss Déby.

Merci, mille fois merci à toutes celles et à tous ceux qui nous ont, sans relâche, soutenus dans cette dure épreuve (à suivre en lisant mon interview exclusive dans le journal, Afrique Education, du 1er au 15 mars 2008).

Afrique, le 26 février 2008


Le Député Ngarlejy YORONGAR,
 
Auteur du livre: Tchad, le procès d'Idriss Déby, témoignage à charge, Editions L'Harmattan, 2003. 

Coordinateur Exécutif Fédéral de FAR/PARTI FEDERATION; BP 4197 N'Djaména et Président de la Fondation pour le Respect des Lois et Libertés (FORELLI) BP 137 N'Djaména (République du Tchad); Tél. (+235) 629 49 71; (+235) 626 49 71; Mail: yorongarn@yahoo.fr; Website: www.yorongar.com 
 
Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com - dans AFRIQUE
2 mars 2008 7 02 /03 /mars /2008 03:56
 
 
LE MONDE | 01.03.08 | 13h59  •  Mis à jour le 01.03.08 | 14h00 Analyse
 
20080201Sarkozydeby.jpg 
La bataille de N'Djamena, au final, n'aura fait que des vaincus. D'un point de vue technique, les combats dans la capitale tchadienne entre les forces loyalistes et des groupes rebelles tchadiens se sont soldés par une victoire du président Idriss Déby. Celui-ci a non seulement survécu, mais repoussé l'ennemi rebelle venu des confins soudanais. A quel prix ! Dans sa capitale, Idriss Déby vit en "maire de N'Djamena" assiégé. Les rebelles, qui ont été à deux doigts de prendre le pouvoir, début février, se sont repliés non loin du Soudan, à plusieurs centaines de kilomètres, d'où ils menacent de lancer une nouvelle offensive. Alors, on enserre la capitale d'un long fossé antichar de 40 kilomètres et, en attendant le retour des rebelles, on traque un "ennemi" qui semble surtout intérieur.
 
La population, pour commencer, subit une punition en règle. L'acclamation des rebelles à leur entrée en ville, les pillages de quelques-uns se paient à présent au prix fort. N'Djamena subit des exactions de soldats, des fouilles musclées, des destructions de certains quartiers périphériques. Le président Déby a-t-il aussi l'intention de "punir" certains membres de son entourage, membres de son groupe ethnique (Bideyat et Zaghawa) qui se sont dérobés à l'heure de défendre le "fennec" (le chef de l'Etat) ? Lorsque celui-ci a mené une grosse colonne (400 véhicules) à une centaine de kilomètres de la ville pour affronter l'ennemi qui approchait, il a frôlé le pire, esquivant deux embuscades d'autant mieux tendues qu'un officier supérieur avait communiqué les fréquences radio loyalistes aux rebelles. Son chef d'état-major, lui, n'a pas échappé au piège, tué par un autre officier félon.
 
Sans appuis extérieurs, le dispositif militaire de N'Djamena se serait effondré comme un château de cartes, le 2 février. Puisqu'une partie notable de l'entourage zaghawa avait failli ou trahi, la défense de la présidence a été assurée avec l'appoint d'éléments d'autres groupes, notamment Sara et Hadjaraïs. Ces derniers sont déjà intégrés dans la garde personnelle du président Déby depuis l'échec, en 2004, d'une tentative de coup d'Etat organisée par des proches. Depuis, c'est un coopérant militaire français qui gère, à la présidence, l'organisation de cette garde et veille à en "diversifier les origines", euphémisme pour désigner l'isolement croissant d'Idriss Déby au sein des siens, qui vaut menace de mort au Tchad. Le "fennec", afin de tenir, est contraint de jouer les groupuscules les uns contre les autres. Pour combien de temps ?
 
Ces interrogations n'ont pas entamé la volonté de Paris de "sauver le soldat Déby". S'appuyant sur des accords de coopération militaire, Paris a procuré aux forces loyalistes du kérosène pour les aéronefs, du renseignement (positions des rebelles, interception de communications diverses, civiles et militaires), des rations de combat (10 000), des soins pour les blessés et des capacités logistiques, permettant notamment d'acheminer des munitions libyennes pour les chars T55. Au-delà, le rôle de Paris a surtout été crucial dans l'organisation de la bataille de N'Djamena. Selon des sources convergentes, c'est "un responsable militaire français en poste à N'Djamena qui a coordonné la défense de la ville, avec une structure à la présidence". En témoigne cette conversation entre un coopérant militaire français et un haut responsable tchadien, tous deux en battle-dress, entendue début février à la présidence tchadienne : "Ils (les rebelles) vont revenir", affirme l'officier tchadien. "Oui, ils vont revenir, opine le militaire français, et on va leur remettre une patate."
 
A Khartoum, inversement, il a fallu déchanter lorsque la "victoire" des rebelles tchadiens s'est avérée ne pas en être une. En vingt-quatre heures, Idriss Déby, ses hélicoptères, ses chars et ses conseillers français ont renvoyé les trois groupes rebelles vers l'est du Tchad, où ils reconstituent leurs forces avec l'appui des services de renseignement soudanais, qui les "gèrent" sur leurs lignes hors budget, à hauteur de plusieurs dizaines de millions de dollars. Entre le Tchad et le Soudan se joue une guerre par procuration, dans laquelle les alliances croisées entre gouvernements et rebelles enracinent la guerre civile au Darfour plus qu'elles ne l'apaisent. En sauvant Idriss Déby, la France n'a donc pas plus sauvé le Tchad que le Darfour.
 
 
 
Cette forme d'engagement est-elle compatible avec le renouveau des relations entre la France et l'Afrique promis par Nicolas Sarkozy ? Il y a contradiction entre la volonté de renouvellement des relations France-Afrique et la réactivation, face au danger, des anciens réflexes de solidarité avec les chefs d'état de la région. A Bangui, le président Bozizé, arrivé au pouvoir grâce au parrainage d'Idriss Déby, a cru son heure venue quand les rebelles menaçaient de prendre N'Djamena. Le gabonais Omar Bongo Odimba et le Congolais Denis Sassou Nguesso ont, selon des sources concordantes, pesé pour que la France intervienne au Tchad. Selon un bon connaisseur de la région : "Ils ont conscience que si un pays tombe, tous sont en danger. C'est l'éternelle équation des dirigeants de la région."
 
La "relation décomplexée" avec le continent, mise en avant par le président français, risque dans ces conditions d'être étirée jusqu'à l'éclatement entre la vieille "diplomatie du jaguar" de Paris, qui prévalait dans la région quand y vrombissaient ses avions de chasse, et la tentative actuelle de "multilatéraliser" les opérations françaises en les intégrant dans des initiatives internationales. Paris, au Tchad, est placé face à un test de cette politique, alors qu'a commencé à se déployer dans le pays l'Eufor, une force européenne avec une mission de protection des civils, réfugiés du Darfour et déplacés tchadiens, dont la France est la nation cadre, la principale pourvoyeuse de troupes et, pratiquement, l'âme.
 
La nature vertueuse des "nouvelles relations" avec l'Afrique aurait dépassé le stade des incantations si l'Eufor était parvenue à intégrer, dans sa dimension politique, des pressions sérieuses pour pousser M. Déby à engager un dialogue politique de fond avec l'opposition "non armée" tchadienne. Alors que des responsables de premier plan de cette opposition sont encore au secret après avoir été arrêtés par les forces loyalistes, et que d'autres responsables politiques se cachent à N'Djamena ou ont pris le chemin de l'exil, quelle place reste-t-il pour un dialogue ? Campés sur leurs stocks d'armes et leurs alliances, un président isolé et des rebelles divisés se font face au Tchad, séparés seulement par un espace vide, idéal pour les rezzous.
 
Courriel :
jpremy@lemonde.fr
 
Article paru dans l'édition du 02.03.08
Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com - dans AFRIQUE
2 mars 2008 7 02 /03 /mars /2008 02:12
Yorongar-Ngarlejy.jpg 
 
(AFP) 01.03.08 | 14h09
 
Le magazine Afrique Education a publié samedi une interview accordée, selon lui, par l'opposant tchadien disparu Ngarlejy Yorongar, et dans laquelle ce dernier affirme avoir été arrêté par l'armée tchadienne le 3 février et être parvenu à fuir au Cameroun.
 
Interrogé par l'AFP, l'entourage du député à N'Djamena n'a pas été en mesure dans l'immédiat de confirmer le contenu de cette interview, assurant n'avoir "toujours aucune nouvelle" de l'opposant. Selon le bimensuel, M. Yorongar a accordé cette interview, non datée, "par téléphone depuis le lieu d'exil camerounais".
 
Dans cette interview, l'opposant assure avoir été arrêté par des "militaires armés" à son domicile de N'Djamena le 3 février, à la fin de l'offensive rebelle contre le régime d'Idriss Deby. L'un d'eux "m'a empoigné par le col et m'a conduit vers la porte de sortie du salon, puis vers le portail en me distribuant des coups de poing sur la tête", dit-il.
 
M. Yorongar déclare, d'après le texte, avoir été emmené directement dans une "prison secrète" à N'Djamena où, selon lui, ont également été détenus deux autres opposants: l'ancien président tchadien Lol Mahamat Choua, libéré depuis, et Ibni Oumar Mahamat Saleh, toujours porté disparu.
Ngarlejy Yorongar raconte avoir été détenu dans une petite cellule, les jambes reliées par une chaîne. Le 21 février, à 02H00, l'opposant a été, selon le texte, emmené au cimetière de Ngonmba, un quartier sud de la capitale.
 
 
Le député, qui n'a apparemment pas été blessé, indique ensuite être parvenu à fuir au Cameroun. Assurant n'avoir aucun lien avec les rebelles, M. Yorongar accuse M. Deby de vouloir "nettoyer l'écurie politique avant les élections présidentielles de 2010".
 
Le chef de la diplomatie tchadienne Ahmad Allam-Mi avait affirmé le 22 février à Paris que Ngarlejy Yorongar avait été "retrouvé vivant dans son quartier". Le 26, il avait réitéré ses propos, que l'entourage de l'opposant avait à nouveau vivement démentis.
 
Lors de sa visite au Tchad mercredi, le président français Nicolas Sarkozy a obtenu la création d'une commission d'enquête internationale sur les opposants disparus au Tchad. Les autorités tchadiennes démentent avoir arrêté M. Yorongar et Ibni Oumar Mahamat Saleh.
 

Opposants tchadiens Yorongar donne des signes de vie, mystère autour d'Ibni
 
samedi 1 mars 2008, mis à jour à 15:15 (AFP) 

Ngarlejy-Yorongar.jpg
 
Le député tchadien Ngarlejy Yorongar, disparu depuis près d'un mois, a donné samedi de premiers signes de vie, encore assez mystérieux, tandis que l'incertitude grandissait sur le sort d'Ibni Oumar Mahamat Saleh, un autre opposant arrêté dans les mêmes circonstances.
 
 
Toujours samedi, le bimensuel Afrique Education a publié un entretien attribué à Ngarlejy Yorongar, dont ce dernier a fait état à son fils. D'après ce témoignage non daté, obtenu selon le magazine "par téléphone" depuis son "exil camerounais", le député a été arrêté par "des militaires armés" le 3 février, à la fin d'une attaque rebelle ratée à N'Djamena, puis détenu dans une "prison secrète".
 
Le 21 février dans la nuit, l'opposant a été, selon le texte, emmené au cimetière de Ngonmba, un quartier sud de la capitale, où un de ses geôliers a tiré "deux coups de feu dans (sa) direction" avant de "disparaître". Ngarlejy Yorongar, qui n'a apparemment pas été blessé, précise être ensuite parvenu à fuir au Cameroun.
 
Interrogé par l'AFP, son entourage à N'Djamena a affirmé n'avoir "toujours aucune nouvelle".
L'AFP a également reçu un témoignage attribué à Ngarlejy Yorongar, dont le contenu correspond à l'entretien dans Afrique Education. Mais le courrier électronique provient... d'un représentant en France des rebelles tchadiens.
 
Le député n'a pas répondu aux messages envoyés par l'AFP à son adresse électronique.
En outre, des zones d'ombre subsistent dans les témoignages publiés samedi. Ngarlejy Yorongar raconte ainsi avoir été détenu, dans la "prison secrète", en présence des opposants Lol Mahamat Choua et Ibni Oumar Mahamat Saleh, arrêtés dans les mêmes circonstances.
 
Or, l'ex-président tchadien Lol Mahamat Choua, détenu par les autorités et libéré jeudi, a démenti cette version."Je n'ai jamais été détenu en présence de mes camarades, j'ai toujours été détenu seul", a-t-il affirmé, tout en refusant, par "mesure de prudence", de s'exprimer sur les circonstances de sa détention.
 
Porte-parole de la principale coalition de l'opposition, Ibni Oumar Mahamat Saleh est lui toujours porté disparu.
Dans le témoignage non authentifié parvenu à l'AFP, Ngarlejy Yorongar annonce que ce dernier, "à moins (...) d'un miracle", est "mort" à la suite des "coups" infligés par "la garde présidentielle". Il est moins catégorique dans Afrique Education.
 
Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com - dans AFRIQUE
2 mars 2008 7 02 /03 /mars /2008 02:01

 

port-d-Abidjan.jpg

APA-Douala 29-02-2008 (Cameroun) Les pertes accumulées par le port de Douala au cinquième jour de grève générale sont estimées à plus de 25 milliards de francs CFA, a appris APA vendredi de sources portuaires.
 
« La grève occasionne une perte journalière de 5 milliards de francs CFA, ce qui fait en moyenne 25 milliards de francs CFA cumulés en perte en cinq jours », a déclaré la cellule de communication du Port autonome de Douala (PAD).
 
« Si les navires continuent d’accoster, les opérations de manutentions se réduisent uniquement au réseau interne, ce qui exclut pour le moment le dédouanement des marchandises », ont ajouté des responsables portuaires.
 
Ces derniers ont reconnu que le quai est actuellement très engorgé, du fait de la grève, les camions destinés à desservir le réseau interne et international, notamment la Centrafrique et le Tchad sont toujours stationnés en attendant d’être ravitaillés.
 
Toutefois, selon les autorités portuaires, des dispositions ont été prises sur le plan interne pour assurer la manutention et éviter l’engorgement des eaux par les navires.
Situé sur le fleuve Wouri à une vingtaine de kilomètres de l’Océan Atlantique, le port de Douala est le principal port du pays et concentre 93 pour cent des marchandises à l’exportation et à l’importation.
 
Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com - dans AFRIQUE
29 février 2008 5 29 /02 /février /2008 13:26

KENYA : L’accord prévoit un poste de Premier ministre

 NOUVELOBS.COM | 28.02.2008 | 16:29

 Kofi Annan, le médiateur de l'Union africaine dans la crise kenyane, a annoncé que le président Mwai Kibaki et l'opposant Raila Odinga étaient parvenus à s'entendre, après des pourparlers enlisés depuis quelques jours.

 L'ancien secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan (à gauche), et le président kényan Mwai Kibaki (Reuters)

 L'accord de gouvernement de coalition signé jeudi 28 février à Nairobi par le président kényan Mwai Kibaki et l'opposant Raila Odinga pour mettre fin à la crise, prévoit la création d'un poste de Premier ministre, a annoncé le médiateur de l'Union africaine, Kofi Annan.
Ce Premier ministre, poste jusqu'à présent inexistant au Kenya, devra être "un membre élu du Parlement", a déclaré Kofi Annan à la suite de la cérémonie de signature de l'accord.

Vice-Premier ministre

L'accord prévoit également la création de deux postes de vice-Premier ministre, selon Kofi Annan.
Le Kenya est plongé dans l'une de ses pires crises depuis l'indépendance en 1963, née de la contestation par Raila Odinga de la réélection de Mwai Kibaki lors de la présidentielle du 27 décembre, entachée d'irrégularités selon les observateurs.
Plus de 1.500 personnes sont mortes dans les violences politico-ethniques qui ont suivi le scrutin, selon la police. Environ 300.000 ont été déplacées, selon la Croix-Rouge kényane.
Des pourparlers, sous la médiation de l'ancien secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, ont été entamés le 29 janvier.

Former une coalition

"Nous sommes tombés d'accord sur un accord pour (former) une coalition. Nous avons un accord", a annoncé Kofi Annan à la presse à l'issue d'une rencontre avec le président kényan Mwai Kibaki et le chef de l'opposition Raila Odinga.
La signature de cet accord de gouvernement représentera une percée majeure dans les pourparlers, qui ont été entamés le 29 janvier entre les deux camps sous la médiation de Kofi Annan.

Pourparlers enlisés

Depuis quelques jours, ces pourparlers s'étaient enlisés, ce qui avait poussé Kofi Annan à les suspendre mardi. Depuis mercredi, l'ancien secrétaire général de l'ONU a mené des négociations directes avec Mwai Kibaki et Raila Odinga. Les pourparlers s'étaient concentrés sur la création d'un poste de Premier ministre, inexistant jusqu'à présent au Kenya et qui devrait revenir au parti de Raila Odinga.

Violences interethniques

Sur le terrain, après une dizaine de jours de relative accalmie, des violences interethniques ont repris dans la nuit de mercredi à jeudi dans l'ouest du pays.
Selon le commandant de la police de la ville, Achesa Litabalia, "trois personnes sont mortes" dans des affrontements qui ont éclaté dans la nuit à Molo, ville particulièrement affectée par les violences politico-ethniques.
Le chef de la police provinciale, Joseph Ashimala précise que les violences ont éclaté lorsque des jeunes armés d'arcs et de flèches ont incendié une vingtaine de maison appartenant à des habitants de retour depuis quelques jours à leur domicile, qu'ils avaient dû fuir au plus fort des affrontements post-électoraux.

Persécutions

En visite jeudi à Nakuru, capitale de la vallée du Rift, l'un des hauts responsables du Mouvement démocratique orange (ODM, parti d'Odinga), William Ruto, a accusé la police kényane de "tentative systématique de persécuter et d'intimider des partisans de l'ODM dans la vallée du Rift" et "d'arrestations arbitraires de citoyens innoçents".
"L'intimidation et le harcèlement n'empêcheront pas les Kényans de réclamer leurs droits", a-t-il lancé à la presse.
La communauté internationale avait nettement haussé le ton à l'égard des dirigeants kényans au cours des deux derniers jours.
A New York, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a déclaré mercredi qu'il exhortait "fermement les parties au processus national de dialogue et de réconciliation à prendre sans retard les mesures nécessaires pour trouver une solution à la crise actuelle".

1.500 personnes mortes, 3.000 déplacées

Depuis deux mois, le Kenya est plongé dans l'une de ses pires crises depuis l'indépendance en 1963, née de la contestation par Raila Odinga de la réélection de Mwai Kibaki lors de la présidentielle du 27 décembre, entachée d'irrégularités selon les observateurs. Selon la police, plus de 1.500 personnes sont mortes dans les violences politico-ethniques qui ont suivi le scrutin. 3.000 personnes environ ont été déplacées, selon la Croix-Rouge kényane.
Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com - dans AFRIQUE
29 février 2008 5 29 /02 /février /2008 13:23
Hinda-Car-1--.jpg

A N'Djamena M. Sarkozy demande "la vérité" sur les opposants disparus

 LE MONDE | 28.02.08 | 15h29  •  Mis à jour le 28.02.08 | 15h29

 N'DJAMENA ENVOYÉ SPÉCIAL

 L'exercice tenait du grand écart : transformer une escale présidentielle dans un pays ami, mais dont le régime est accusé d'avoir fait disparaître des opposants politiques, en symbole d'une "nouvelle politique française en Afrique". Nicolas Sarkozy n'est resté que quelques heures à N'Djamena, mercredi 27 février, mais il a obtenu le peu qu'il était venu chercher : quelques gestes du président tchadien, Idriss Déby, destinés à montrer que la France, dont l'armée a sauvé le régime menacé par des rebelles voilà trois semaines, ne se lave pas les mains des atteintes aux droits de l'homme perpétrées après la victoire militaire.

 Le président français, flanqué d'Abdou Diouf, secrétaire général de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), et du commissaire européen au développement Louis Michel, entendait apaiser les réticences suscitées par l'engagement français chez les partenaires européens présents dans l'Eufor, cette force de l'Union européenne (UE) qui commence ces jours-ci à se déployer dans l'Est tchadien. La venue de M. Sarkozy n'a pas permis de faire la lumière sur la disparition de deux opposants enlevés à domicile par la garde présidentielle, selon des témoins, mais le président français a multiplié les pressions dans ce sens sur le régime.

 La nuit était tombée lorsque, au terme d'une heure et demie d'entretien avec M. Sarkozy, M. Déby a annoncé sur le perron de son palais qu'il acceptait "la mise en place d'une commission d'enquête internationale pour faire la lumière sur l'ensemble de ce qui s'est passé". Le président tchadien s'est aussi engagé à recevoir l'épouse d'Ibni Oumar Mahamat Saleh, porte-parole de la principale coalition de l'opposition, dont on est sans nouvelles depuis le 3 février.

De nombreux Tchadiens sont convaincus que M. Saleh, comme le député Ngarlejy Yorongar, autre opposant disparu, ont été tués. M. Déby a répété qu'il ne "savait pas" s'ils étaient en vie. "Moi, je me suis occupé de la guerre", s'est-il justifié, précisant que les combats avaient causé "la mort ou la disparition de 400 civils". " La France veut la vérité", a martelé de son côté M. Sarkozy. A l'égard de son homologue tchadien, il a avoué son "sentiment ambivalent" : "Il est légitime, je respecte son courage. Mais cela n'autorise pas tout." Le président de la Ligue tchadienne des droits de l'homme (LTDH), Massalbaye Tenebaye, a estimé que M. Sarkozy, qui a reçu les trois avocats des disparus, était arrivé "à point nommé pour débloquer les choses".

 

"EXACTIONS SUR LES CITOYENS"

 Les opposants ne partagent pas cet avis. Pressés par la France et l'UE de participer à une "conférence de la réconciliation", ils ont boycotté la réunion. Refusant de participer à la "poursuite du dialogue politique" annoncé du bout des lèvres par M. Déby, tant qu'ils ne sauront pas la vérité sur la disparition de leurs leaders.

Satisfait d'avoir eu "une explication assez franche" avec le gouvernement tchadien, M. Sarkozy n'a pas eu le temps de prendre la mesure de la peur qui règne encore à N'Djamena. "Beaucoup d'éléments véreux des forces de sécurité sèment la terreur et la désolation, témoigne le président de la LTDH. Sous couvert de fouilles chez les gens destinées à retrouver des objets pillés, ils se livrent à des exactions nocturnes sur les citoyens." Des témoignages font état de vols et de viols ciblant les clans censés être favorables aux rebelles. Les autorités semblent tirer parti de l'état d'urgence pour multiplier les expulsions. Autour de la capitale, le creusement accéléré d'une tranchée de 40 km de long, destinée à faire obstacle à une nouvelle attaque rebelle, renforce l'angoisse de la population.

 

Philippe Bernard

Article paru dans l'édition du 29.02.08

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com - dans AFRIQUE