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  • : centrafrique-presse
  • : informations générales sur la république centrafricaine et l'Afrique centrale
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30 mars 2013 6 30 /03 /mars /2013 16:50

 

 

 

Djotodia.jpg

 

 

http://www.leparisien.fr   30.03.2013, 12h48

 

Une manifestation de soutien au nouveau pouvoir centrafricain était organisée samedi matin à Bangui, aux mains des rebelles depuis une semaine et qui attendait la nomination du gouvernement dans une situation normalisée.


Entre 2.000 et 3.000 personnes ont défilé jusqu'à la place centrale de Bangui, où devaient se rendre le président auto-proclamé Michel Djotodia et le Premier ministre Nicolas Tiangaye. 

"Qui fier comme Séléka", scandaient les manifestants, de toutes confessions, qui avaient répondu à l'appel du Séléka. Des rafales étaient tirées en l'air.


"Nous avons tant souffert depuis (l'empereur) Bokassa. Nous les musulmans on n'a fait que souffrir, maintenant le jeu est fini, nous sommes tous égaux",clame Théodore Gangui, un commerçant qui brandit une pancarte "Game over".


Pour Gratien Elmon, étudiant chrétien de 18 ans, "c'est la joie, la dictature est terminée, le pouvoir de la famille Bozizé est terminé, la vie va changer!".


De confession musulmane, Djotodia avait voulu rassurer certains de ses concitoyens vendredi, en se faisant le défenseur d'un "Etat laïc": "je ne suis pas venu pour les musulmans, (...) je suis venu pour tout le monde".


Après plusieurs jours de pillages, un calme relatif est revenu dans les rues du centre de la capitale, globalement sécurisé par les patrouilles mixtes des rebelles et des éléments de la force africaine régionale. Ce retour à la normale devrait être facilité par le week-end de Pâques.


Situation sanitaire difficile


Selon un responsable de la Croix-Rouge centrafricaine, Albert Yomba Eyamo, 78 corps ont été "ramassés" dans les rues de Bangui depuis la prise de la capitale par la rébellion du Séléka.


La situation sanitaire reste difficile dans certains quartiers, plus particulièrement dans les hôpitaux, du fait des coupures d'eau courante, d'électricité, et du manque d'approvisionnement en carburant.


De nombreux ressortissants français ont quitté le pays jeudi par un vol commercial d'Air France, même si aucune consigne d'évacuation n'a été donnée par les autorités françaises.
Sur le plan politique, les Centrafricains restaient toujours dans l'attente de la nomination d'un nouveau gouvernement, une semaine après la fuite au Cameroun du président François Bozizé.


Reconduit mercredi par M. Djotodia, le Premier ministre Tiangaye, qui dirigeait le gouvernement d'union nationale depuis deux mois, a promis que toutes les tendances politiques seraient représentées dans son cabinet de "transition".


Après une première offensive du Séléka en décembre, un accord de paix avait été signé le 11 janvier à Libreville entre le pouvoir, la rébellion et l'opposition prévoyant la formation d'un gouvernement d'union nationale.


Dénonçant la "mauvaise volonté" de Bozizé à appliquer certaines clauses de cet accord, les rebelles avaient repris les armes il y a une dizaine de jours et entamé leur marche victorieuse sur Bangui.


Nouveau président auto-proclamé du pays, Michel Djotodia, un ancien fonctionnaire ayant basculé en 2005 dans la rébellion, a déclaré qu'il comptait diriger la Centrafrique pendant "trois ans", jusqu'à l'organisation d'élections.


Annonçant la suspension de la Constitution et la dissolution de l'Assemblée nationale, il a précisé qu'il allait "légiférer par ordonnances".


Il a laissé entendre vendredi qu'il ne participerait pas à la présidentielle de 2016.
"Nous allons agir selon l'esprit des accords signés à Libreville",stipulant "que ceux qui seront à la commande de ce pays ne vont pas se présenter à l'élection présidentielle", a-t-il affirmé.


Un sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC) consacré à la Centrafrique se tiendra le 3 avril à N'Djaména, au Tchad. Le président sud-africain Jacob Zuma a annoncé qu'il s'y rendrait, après un hommage aux 13 soldats tués en tentant d'empêcher les rebelles d'entrer dans Bangui dimanche.

 

 

 

Centrafrique: pillages à Mbaïki

RFIvendredi 29 mars 2013

 

Les habitants de Mbaïki, dans la préfecture de Lobaye, évoquent depuis trois jours des pillages commis par des éléments identifiés comme étant des membres de la Séléka. Le défi de la sécurité à Bangui mais également dans tout le territoire centrafricain constitue une des priorités du nouveau président autoproclamé, Michel Djotodia. Lors de sa première conférence de presse, vendredi 29 mars, il a affirmé que ses troupes de la Séléka continuaient à sécuriser Bangui, la capitale, mais aussi l’intérieur du pays.

 À Mbaïki, des pillages ont eu lieu dans la préfecture, la mairie, le Trésor public, l’hôpital, les commerces et même dans les résidences privées. Joint par RFI, vendredi 29 mars dans l’après-midi, un habitant affirmait que les pillages étaient toujours en cours et dénonçait l’absence de soutien des autorités qui, selon lui, ont quitté la ville.

 

Face à ce climat d’insécurité, une équipe de la Séléka s’est déplacée à Mbaïki pour transférer vers Bangui quatre ressortissants français et trois ressortissants belges qui se sentaient menacés, sans toutefois savoir s'il s'agissait des éléments de la Séléka ou bien des Forces armées centrafricaines (Faca).

 

De leur côté, des militaires français sont, quant à eux, partis extraire une dizaine de ressortissants français dans la localité de Batalimo, également dans la Lobaye.

 Le défi de la sécurité : une des priorités

 Face aux pillages qui ont semé également la panique à Bangui, après la chute du président François Bozizé, et face à une situation humanitaire qui s’aggrave, le nouvel homme fort de la République centrafricaine, le chef rebelle Michel Djotodia, s’efforce de ramener l’ordre.

 

 Michel Djotodia   Président autoproclamé de la République centrafricaine.

Par Hippolyte Donossio / RFI

« Nous sommes en mesure de sécuriser tout le pays »

 

Lors de sa toute première conférence de presse après son coup de force de dimanche dernier, Michel Djotodia a précisé, vendredi 29 mars, que le défi de la sécurité était une des priorités affichées du nouveau pouvoir. Il a notamment affirmé que ses hommes y travaillaient, à commencer par la capitale centrafricaine mais aussi à l’intérieur du pays.

 Par ailleurs, il a évoqué la possibilité de demander l’aide de la France et des Etats-Unis pour réformer l’armée.

 De son côté, la Croix-Rouge centrafricaine a fourni vendredi un bilan humain, en annonçant qu’elle avait retrouvé 78 corps dans les rues de la capitale, depuis la prise de Bangui, le 24 mars. Elle a également qualifié de « catastrophique » la situation notamment des hôpitaux de Bangui qui manquent toujours d’eau courante, d’électricité en continu et bientôt de carburant.

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30 mars 2013 6 30 /03 /mars /2013 01:01

 

 

 

Bozizé heberlué

 

 

http://www.cameroonvoice.com   29/03/2013 00:36:19

 

Tout règne a une fin mais toutes les fins de règne n’ont pas la même signification.

 

 

Dimanche 24 Mars 2013, la nouvelle de la chute du Général Bozizé, devenu Président de la République Centrafricaine (RCA), par la volonté de la France de Chirac en 2003 et réélu (sic) avec plus de 66% en 2011 avec le soutien indéfectible de la France de Sarkozy, est tombée comme on pouvait si attendre. 

Plusieurs leçons peuvent être tirées de cette situation de coups d’état devenus trop fréquents, notamment, dans les pays africains francophones.

 

Premièrement, c’est encore la France qui est à l’origine de ce putsch car le pouvoir ayant changé de main dans l’ex-métropole, les Chefs d’Etat africains placés par la droite française pourraient subir le renversement de leur régime par les autorités actuelles françaises. C’est à croire que c’est devenu un challenge pour les responsables politiques français de faire et défaire les responsables politiques africains selon leur bon vouloir.

Ces Chefs d’Etat africains, considérés comme des Sous-Préfets de la France, peuvent être « démis » de façon bruyante ou sournoise par des coups d’état orchestrés par l’Hexagone.


Deuxièmement, les Chefs d’Etat africains de l’espèce de Bozizé doivent apprendre que la parole de Dieu enseigne qu’il ne faut point placer sa confiance en l’homme; comme pour dire à ces dirigeants africains que leur sécurité ne doit pas être confiée aux soldats d’un autre pays. Qu’espérait Bozizé en confiant sa sécurité à des militaires tchadiens ou à une armée sous-régionale dont l’équipement est fourni par la France? Il a suffi qu’il ne soit plus en mesure d’assurer la garantie des intérêts de cette France pour qu’il soit chassé comme un malpropre qui détale comme un lapin. 


La culture du patriotisme doit être inculquée aux peuples africains, à tous les niveaux, pour faire barrage à l’ennemi commun. L’exemple de la lutte des vietnamiens contre la grande armée américaine et celui des algériens contre les français doivent faire école pour les nations en quête de leur véritable indépendance.


Troisièmement, selon la parole de Dieu, l’ennemi vient du Nord. Le danger en RCA est venu du Tchad que la France utilise pour s’accaparer de grandes superficies de forêt, comme le Burkina Faso est utilisé par la France pour s’emparer en Côte d’Ivoire, particulièrement à l’Ouest, des grandes plantations et du sous-sol très riche en minerais. Ces grandes superficies de forêt sont aussi pour des intérêts français. Il s’agit encore d’utiliser les nègres de service pour faire le sale boulot. Evidemment, la jalousie, la convoitise, la voracité de certains pays et dirigeants africains se trouvent ainsi assouvies. Dans le cas de la Côte d’Ivoire, il s’agit du Burkina Faso et dans celui de la RCA, du Tchad.


Quatrièmement, la fuite de Bozizé montre que ces dictateurs africains manquent de patriotisme et sont de véritables couards, sans aucune formation ni assise politique. Ils ne rechignent pas à martyriser leurs populations pour les intérêts des impérialistes occidentaux mais à la moindre pétarade, détalent comme des rats ou sautent des murs mitoyens pour se réfugier dans des ambassades ou ailleurs. Les africains ne doivent point confier la gestion de leur pays à de tels peureux et malhonnêtes. C’est plutôt à des dignes fils d’Afrique que les peuples de ce continent doivent confier l’avenir de leurs nations. 

Le cas du Président réélu GBAGBO en Côte d’Ivoire est patent. Malgré le bombardement de sa résidence officielle de jour comme de nuit pendant plus de deux semaines, le Président GBAGBO est resté sous les décombres de sa résidence. Il a résisté jusqu’au bout avec sa famille et ses proches. C’est cela le sens de l’honneur, de la responsabilité et de l’amour pour son peuple : aimer jusqu’à donner, si nécessaire, sa vie pour son pays.


Cinquièmement, la théorie des 3L du « Général » Blé Goudé vient de s’appliquer totalement et parfaitement à Bozizé :

 

Le premier L a consisté pour la France de Chirac à lécher les bottes de Bozizé, alors opposant,  pour chasser Patassé du pouvoir et imposer ce pantin en 2003 au peuple centrafricain.


Le deuxième L qui veut dire lâcher a consisté pour la France de Sarkozy à entretenir une rébellion pour exiger de ce « Sous-Préfet » toujours plus d’intérêts économiques pour le compte de l’Hexagone. Ici, comme ailleurs, la rébellion sert d’abord d’instrument de chantage pour forcer la main des tenants du pouvoir; ensuite, pour les dirigeants indociles, elle débouche sur la guerre avec ces massacres, ces viols et autres exactions qui se terminent enfin par un coup d’état.

Par le troisième L, la France de Hollande vient de lyncher Bozizé en le faisant fuir de son pays comme un malpropre. Après l’avoir utilisé contre son compatriote Patassé, Bozizé devenu aujourd’hui indésirable est chassé, comme un moins que rien, de son pays.


Il n’a pas su tirer leçon de cette théorie des 3L appliquée avant lui, à Bokassa, Mobutu, pour ne citer que ces deux dictateurs d’Afrique Centrale. 


Il faut retenir que la France, dans tous les cas, veille à toujours préserver ses intérêts.


La sixième et dernière leçon à tirer de la chute de Bozizé est donnée par la parole de Dieu qui enseigne que quiconque règne par les armes, périt par les armes. Bozizé, Général de son état a usé des armes pour faire souffrir les pauvres populations de la RCA et pour servir, en son temps, les intérêts de la France. C’est par les armes qu’il s’est installé au pouvoir et c’est encore par les armes qu’il s’y est maintenu pendant cette période des plus désastreuses pour les populations centrafricaines qui ne faisaient pas que tirer le diable par la queue, mais qui vivaient au quotidien l’enfer sur terre. Comment comprendre que ce pays dont le sous-sol est riche en matières précieuses et énergétiques soit parmi les plus pauvres du monde alors que ses dirigeants successifs imposés par la France sont parmi les plus aisés en Afrique? Bozizé est venu au pouvoir par les armes de la France, c’est au moyen de ces mêmes armes qu’il s’est enfui de la RCA.


Ces six leçons majeures sont un enseignement pour les autres dictateurs qui pullulent sur le continent noir, surtout dans les pays francophones. Ceux qui ont été imposés à l’aide de bombes et missiles de la France, qui continuent de tuer et de massacrer des populations, qui jettent en prison d’innocentes personnes civiles et militaires, qui pratiquent une justice aux ordres de l’exécutif, qui déportent manu militari des Présidents-patriotes, qui endettent de façon exponentielle ce qu’ils appellent leur pays et qui n’ont aucune assise populaire, devront s’attendre que les mêmes français leur appliquent tôt ou tard le troisième L c'est-à-dire les lyncher en les chassant du pouvoir comme des malpropres.


Auparavant, ces français auront pris soin de lécher les bottes de leurs pantins, de leur permettre de posséder des châteaux et des richesses en France et en ….  Espagne avant de les lâcher pour d’autres assoiffés de pouvoir et d’enrichissement rapide et facile avant de les lyncher. 


Au final la pauvreté continue de gangréner leurs pays et la honte les accompagnera jusque dans leur sépulcre.


L’histoire entre la France et les dirigeants fantoches africains ne fait que se répéter. Que les dictateurs qui ont des oreilles et des yeux entendent et voient bien les manigances de cette France vorace. La chute de Bozizé le confirme bien. Bientôt, ce sera leur tour.

 

NANWOULET G. Simone

 

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29 mars 2013 5 29 /03 /mars /2013 17:09

 

 

 

 

sud afrique seleka 22 mars 2013

 

 

Jeune Afrique  29/03/2013 à 14h:39 Par Vincent Duhem

 

La Une du "Mail and Guardian" datée du 28 mars. © Capture d'écran.

 

Le général rebelle Arda Hakouma, qui a mené la conquête de Bangui, a déclaré jeudi 28 mars à l’AFP que ses troupes avaient tué 35 militaires sud-africains, alors que le bilan officiel annoncé par le président Jacob Zuma est de 13 morts.

 

Les jours passent et le mystère s'épaissit. Dans quelles conditions les soldats sud-africains sont-ils morts lors de l’offensive de la Séléka sur Bangui, le 23 mars ? Et combien ? Jusqu’à présent, les autorités de Pretoria ont affirmé que 13 militaires ont été tués et que 27 ont été blessés. Selon le porte-parole des South African National Defence Force (SANDF, forces armées sud-africaines), l’accrochage principal se serait déroulé, samedi 23 mars, près de la base du contingent sud-africain, au niveau du « PK 12 » (point kilométrique 12 sur la route vers Damara en sortant de la capitale).

 

Jeudi, le général rebelle Arda Hakouma, qui a conduit la conquête de la capitale, a contredit cette version. « C'est à Boali, à environ 70 km de Bangui que les affrontements ont été les plus difficiles contre les Sud-Africains : j'ai perdu six hommes, les Sud-Africains 35 », a-t-il déclaré à l’AFP. Il affirme également que les « Sud-Africains ne combattaient plus » lors de l’assaut final. Ce samedi 23 mars, l’offensive de la Séléka s’est faite sur deux axes. Une colonne venant de Damara, l’autre, plus à l’ouest, de Bossangoa, fief du président Bozizé. Selon le général Arda, c’est donc cette colonne rebelle, qui s’est emparé de Bossembele et de Boali dans la matinée, qui aurait affronté des troupes sud-africaines.

 

Entre deux feux

 

D’autres incidents ont également eu lieu dans Bangui. Des troupes sud-africaines y étaient stationnées dans plusieurs lieux stratégiques (palais de la Renaissance, aéroport, et télévision nationale). Selon le témoignage anonyme d’un parachutiste déployé dans la capitale, publié le 27 mars dans le quotidien The Citizen, son bataillon se serait retrouvé au beau milieu de combats entre Forces armées centrafricaine (Faca) et rebelles de la Séléka. Ce soldat, blessé à la jambe lors de l'accrochage, affirme que des éléments Faca les ont d’abord visé par erreur. « Nous avons répondu et en avons surement tués », déclare-t-il.

 

Selon un autre militaire, toujours cité anonymement par The Citizen, l’affrontement aurait duré plusieurs heures avant que des membres de la Séléka n’entament un dialogue. « Ils ont venu nous voir et nous ont dit qu’ils ne voulaient pas se battre contre l’Afrique du Sud et qu’ils allaient nous laisser tranquille. Ils ne voulaient pas nous combattre, nous étions pris entre leur tir et celui du gouvernement. »

 

Intérêts économiques

 

Si les circonstances de la mort des soldats sud-africains restent encore non élucidées, les raisons de la présence militaire sud-africaine agitent l'opinion publique. Officiellement, les quelques 200 hommes envoyés en décembre étaient chargés de sécuriser la capitale, en vertu d'un accord entre les deux pays portant sur la formation et le conseil à l'armée centrafricaine. Mais pour beaucoup, Pretoria avait également dans le viseur l'uranium, l'or et les promesses pétrolières de la Centrafrique. Une version étayée jeudi par un article du très sérieux quotidien Mail & Guardian : « La présence militaire sud-africaine en République centrafricaine a depuis le début été mêlée à des contrats impliquant directement l’ANC », écrit le journal.

 

« Nous avons été envoyés pour protéger [le président déchu François] Bozizé et sécuriser des intérêts économiques, déclare de son côté un des soldats cités plus haut. Nous sommes très en colère. On ment aux gens. »

 

À l'heure actuelle, on ne sait pas avec exactitude combien de soldats sud-africains se trouvent encore sur le sol centrafricain. Confrontées à d’importants problèmes de logistique et particulièrement limités en avion de transport de troupes, les SANDF ont mis en place une base de transit à Entebbe, la capitale de l’Ouganda. « Nous avons donné à l’Afrique du Sud une base », a confirmé, jeudi, le porte-parole de l’armée ougandaise, Paddy Ankunda.


Par Vincent Duhem

 

 

 

OIF Centrafrique Louis Michel à Bangui pour une mission d’information


 28/03/2013 à 18h:55 Par Vincent Duhem

 

Envoyé spécial de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) en Centrafrique, Louis Michel conduit une mission d’information à Bangui du 30 mars au 3 avril.

Nommé cette semaine par Abdou Diouf envoyé spécial de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) en Centrafrique, Louis Michel est attendu samedi 30 mars à Bangui afin d'y conduire une mission d’information de cinq jours.

Accompagné de plusieurs collaborateurs, l’ancien ministre belge des Affaires étrangères doit rencontrer à Bangui « le Premier ministre, Monsieur Nicolas Tiangaye, les autorités de fait, les acteurs politiques, la société civile ainsi que les partenaires internationaux présents sur place », précise l’OIF dans un communiqué daté du jeudi.

Louis Michel logera au Ledger Plaza, hôtel de luxe où réside Michel Djotodia depuis la prise de Bangui. Le nouvel homme fort du pays n'est d'ailleurs pas mentionné explicitement dans le communiqué de l'OIF.

Suspension

 « L’objectif de cette mission est de recueillir les informations pertinentes suite aux évènements survenus à Bangui le 24 mars dernier, dans la perspective de la session extraordinaire du Conseil permanent de la Francophonie qui statuera dans les meilleurs délais sur la situation en RCA », explique le communiqué. C’est à l’issu de ce conseil que l’OIF décidera, ou non, de suspendre la Centrafrique, comme le prévoit les statuts de l’organisation en cas de coup d’État.

 Après Bangui, Louis Michel se rendra, le 3 avril, à N'Djamena, où doit se tenir une réunion des dirigeants de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC), afin de s’entretenir avec les chefs d’États de la sous-région, notamment le président tchadien Idriss Déby et son homologue congolais Denis Sassou Nguesso.

 
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29 mars 2013 5 29 /03 /mars /2013 13:43

 

 

 

car-seleka.jpg

 

 

27 March 2013 by Thierry Vircoulon

 

Thibaud Lesueur, Thierry Vircoulon, @TVircoulon

 

Le dimanche 24 mars 2013, la coalition rebelle de la Seleka a pris Bangui, la capitale de la République centrafricaine, et le président François Bozizé s’est enfui au Cameroun. Plusieurs soldats sud-africains ont été tués lors des combats qui les ont opposés aux rebelles de la Seleka aux portes de Bangui. Un de ses dirigeants, Michel Djotodia, s’est autoproclamé président et a déclaré qu’il dirigeait la transition pour trois ans. L’Union africaine a imposé des sanctions sur les auteurs du putsch et incite les autres organisations internationales à faire de même.


Q: Qui est la Seleka?

 

La Seleka –alliance dans la langue nationale, le Sango – est une coalition de plusieurs groupes armés tels que l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP) et la Convention patriotique du salut du Kodro (CPSK) regroupés au sein d’une plateforme politico-militaire à laquelle se sont greffés des combattants venus du Tchad et du Darfour. Cette coalition est descendue du Nord-Est de la Centrafrique pour arriver aux portes de la capitale, Bangui, à la fin du mois de décembre 2012.1


L’émergence de la Seleka est la conséquence directe du non-règlement du problème des groupes armés du Nord-Est de la République centrafricaine, de l’absence de programme de désarmement, de démobilisation et de réinsertion (DDR) pour ces combattants et de la paralysie sécuritaire du pouvoir. Les dirigeants, les composantes et les revendications initiales de la Seleka, appartiennent depuis longtemps au paysage politico-sécuritaire centrafricain. En effet, le désarmement des combattants est prévu depuis les accords de Libreville en 2008 mais n’a jamais eu lieu par manque de volonté politique du régime en place. Les rebelles de la Seleka sont en grande majorité originaires du Nord-Est du pays, une région géographiquement reculée, historiquement marginalisée et quasiment vide d’Etat. Le manque de gouvernance dans les régions périphériques de la Vakaga et de la Haute Kotto, la perméabilité des frontières et les trafics en tous genres ont créé un terreau favorable à l’émergence et au développement des groupes armés, dont la Seleka est le dernier avatar.

 

Q: Comment expliquer la chute du régime de Bozizé et l’échec de la transition politique?

 

La transition politique a cessé avant même d’avoir commencé. L’accord de paix signé le 11 janvier 2013 à Libreville a été suivi de la nomination d’un gouvernement de transition le 3 février dont faisait partie la Seleka. La prise du pouvoir par les rebelles et ce revirement de situation s’expliquent par quatre facteurs :


Le sentiment général dans la classe politique centrafricaine que le président Bozizé ne tiendrait pas ses engagements pris à Libreville et mènerait une politique de blocage de la transition. Il a, par exemple, fêté les dix ans de sa prise de pouvoir le 15 mars 2013 en organisant une réunion publique à Bangui et en exhortant les jeunes à résister face à la Seleka. De même il avait imposé certains de ses proches réputés pour être des faucons dans le gouvernement de transition, reconstituait ses équipements militaires (hélicoptères) et tardait à libérer les prisonniers politiques.


Le mécontentement des commandants militaires de la Seleka à l’égard de l’accord de Libreville. Des commandants ont à l’époque reproché à Michel Djotodia d’avoir signé trop vite à Libreville et d’avoir négligé le sort des combattants créant des dissensions internes au sein de la coalition armée.


L’épuisement des soutiens régionaux de Bozizé. Lors de la réunion de Libreville, l’ex-président Bozizé a été sermonné par ses pairs de la région qui l’ont forcé à accepter nombre de concessions et lui ont reproché de ne pas avoir ouvert d’espace de dialogue avec l’opposition. L’absence de réaction de la Micopax (la Mission de consolidation de la paix de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale en République centrafricaine) lors de l’avancée des rebelles sur Bangui peut être interprétée comme un abandon par la région.


L’effondrement programmé de l’armée centrafricaine. Celle-ci s’était déjà montrée incapable de s’opposer à l’avancée de la Seleka en décembre 2012 et l’ex-président Bozizé avait démis son fils, alors ministre de la Défense, et son chef d’état-major. Sous-équipée et démotivée, celle-ci n’était plus en état de combattre et les rebelles de la Seleka ont très vite pris conscience de leur ascendant militaire.

 

Q: Quelles sont les conséquences politiques et sécuritaires de la prise du pouvoir par la Seleka?

 

Actuellement la Centrafrique n’est ni gouvernée ni gouvernable. L’urgence est aujourd’hui d’ordre sécuritaire : il faut restaurer la sécurité à Bangui et dans le reste du pays. La structure hétérogène de la rébellion rend sa cohésion très fragile et on peut craindre que les dirigeants de la Seleka ne soient pas en mesure de contrôler l’ensemble de leurs troupes, comme l’attestent les pillages qui ont déjà eu lieu à Bangui. A la demande de la Seleka, des patrouilles de l’armée française et de la Micopax arpentent déjà les rues de la capitale, symbole des premières difficultés du nouveau pouvoir en place à faire respecter la loi et l’ordre. Sur le plan politique, la Seleka a tenu à envoyer des signaux positifs en conservant Nicolas Tiangaye, de l’opposition démocratique, au poste de Premier ministre, en tenant des discours d’ouverture y compris en direction des partisans de Bozizé et en s’engageant à respecter l’accord de Libreville de janvier 2013. Michel Djotodia, leader de la Seleka et président autoproclamé, a ainsi annoncé que des élections présidentielles seraient tenues en 2016 conformément aux accords de Libreville. Pour faire face à l’urgence, le leader de la Seleka n’a d’autre choix que de former un gouvernement très rapidement. La composition de ce gouvernement sera un premier indicateur du mode de gouvernance que veut instaurer la Seleka. Le 25 mars 2013, Michel Djotodia a suspendu la Constitution et annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale, prévoyant de légiférer par ordonnance.


Enfin la prise du pouvoir par les rebelles a entrainé une forte réaction de l’Union africaine (UA) qui condamne fermement la Seleka en s’appuyant sur l’Acte constitutif de l’UA et la Déclaration de Lomé sur les changements anticonstitutionnels de gouvernements. En conséquence, l’UA a décidé de suspendre la participation de la RCA à ses activités et de prendre des sanctions ciblées telles que des restrictions de voyage et le gel des avoirs des principaux dirigeants de la Seleka au premier rang desquels figure Michel Djotodia. Par ailleurs, l’Union africaine appelle les autres organisations internationales à adopter la même approche.


Le Conseil de sécurité des Nations unies a condamné les attaques sur Bangui et souligne que « les auteurs des violations graves des droits de l’homme et du droit humanitaire international doivent être tenus responsables de leurs actes ». La haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité soutient la même position.


Les Etats Unis ont fait des déclarations similaires sur l’impunité, condamnent vivement « la prise de pouvoir illégitime de la Seleka » et envisagent de suspendre deux millions de dollars d’aide non humanitaire pour la Centrafrique.

 

Q: Quel rôle pour les pays de la région et l’Afrique du Sud dans la crise centrafricaine?

 

La Centrafrique abrite de nombreuses forces étrangères qui ne sont pas toutes impliquées dans cette crise et surtout n’ont pas toutes le même positionnement face aux événements en cours.2


Après avoir arrêté la Seleka en décembre, la région incarnée par la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC), semble avoir accepté la fin du régime de Bozizé. La Mission de consolidation de la paix (Micopax) déployée par la CEEAC ne s’est pas interposée lors de l’avancée des rebelles et ce nouveau coup d’Etat présente de nombreuses similitudes avec la prise de Bangui en 2003. A l’époque, c’est Bozizé qui avait bénéficié du consentement implicite des pays de la région et notamment du Tchad pour renverser le régime de son prédécesseur, Ange Félix Patassé. La position du Tchad dans ce conflit est pour le moins ambigüe et le pouvoir tchadien est soupçonné d’entretenir des relations coupables avec la Seleka. L’armée française a une mission de soutien de la Micopax et reste dans une posture de neutralité vigilante qui consiste à protéger l’aéroport et les ressortissants français.


Paradoxalement, l’Afrique du Sud a pris le parti de l’ex-président Bozizé dans cette crise au nom de la stabilité et d’un accord de coopération remontant à 2007. Les troupes sud-africaines déployées en janvier 2013 ont tenté de s’interposer lors de la prise de Bangui mais ont perdu une dizaine d’hommes. Il s’agit des plus lourdes pertes humaines dans une opération militaire extérieure depuis la démocratisation en 1994 et donc d’un sérieux revers pour la  politique étrangère de l’Afrique du Sud en Afrique. Pretoria n’a, pour le moment, pas évoqué l’évacuation de ses troupes mais le président Zuma a qualifié les rebelles de « bandits ».


Enfin, les troupes ougandaises sont au Sud-Est de la RCA, aux côtés des Américains, pour lutter contre l’Armée de résistance du seigneur (LRA) de Joseph Kony et les soldats tchadiens et soudanais présents au sein de la force tripartite, basée à Birao, assurent la sécurité dans la région de la Vakaga, au Nord-Est de la Centrafrique.


Le fait que l’armée sud-africaine se soit retrouvée seule à défendre Bangui démontre qu’il n’y a eu que peu de coordination entre les troupes étrangères présentes sur le territoire centrafricain qui évoluent en fonction des agendas de leurs capitales respectives.

 


 

 

1 Voir « Centrafrique : éviter une nouvelle bataille de Bangui ».


2 Pour une localisation des forces étrangères en Centrafrique, voir la carte interactive de l’International Crisis Group

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29 mars 2013 5 29 /03 /mars /2013 03:34

 

 

 

Boz seul

 

 

Par Vincent Hugeux, à Cotonou, Express.fr  le 28/03/2013 à 17:09

 

Le chez de l'Etat centrafricain renversé par la rébellion du Séléka le 24 mars pourrait trouver refuge au Bénin, pays où il a résidé avant le putsch qui l'a mené au pouvoir il y a dix ans.

 

Selon une source béninoise haut placée, l'ex-chef rebelle de la république centrafricaine François Bozizé, renversé par les rebelles de la coalition Séléka le 24 mars, a sollicité l'hospitalité du Bénin, où il souhaite s'établir après son escale camerounaise.  

 

Aucune réponse formelle ne sera apportée avant le retour du président béninois Boni Yayi de Durban (Afrique du Sud), où il participe au sommet des pays émergents des Brics. "Affaire délicate", concède l'officiel. 

 

Bozizé, qui possède une coquette villa à Cotonou, avait séjourné dans l'ancien Dahomey avant son coup d'Etat de 2003. C'est là qu'il avait adhéré à l'Eglise du Christianisme Céleste, dont il a fondé le chapitre centrafricain. "Bozizé est Béninois, commente un conseiller de Boni Yayi. Il est ici chez lui". 

 

 

 

 

Centrafrique: rébellion et armée régulière travailleront ensemble

 

28 mars 2013 à 22:08

 FACA-drapeau.jpg

 

Le chef rebelle Michel Djotodia, président autoproclamé de Centrafrique, a demandé jeudi à toutes les forces de sécurité, régulières ou issues de la rébellion, de travailler «ensemble» à un retour à la normale à Bangui, annonçant une reprise de la vie administrative et économique dès mardi.

 

 «Nous allons reprendre la vie économique et administrative mardi au plus tard», a affirmé à l’AFP le ministre de la Communication et porte-parole du Séléka, Christophe Gazam Betty, à la sortie d’une réunion de M. Djotodia avec les officiers supérieurs de la coalition rebelle Séléka, de l’armée régulière, de la gendarmerie et de la police.

 

«On a demandé à tous les officiers d’être mardi à leur poste de travail. Ils (Séléka et armée) vont travailler ensemble. Il va falloir travailler à la constitution d’une armée qui soit une armée professionnelle capable de sécuriser le pays, les frontières, les biens et les personnes», a affirmé le porte-parole.

 

M. Djotodia a déclaré ne vouloir exclure personne devant les officiers supérieurs réunis pour la circonstance.

 

Par ailleurs, la Fomac, la Force multinationale d’Afrique centrale, «a eu l’autorisation de tous les chefs d’Etat d’appuyer l’opération de sécurisation de la ville», a affirmé M. Gazam Betty.

 

Les pays de la région avaient envoyé des troupes lors d’une première crise en décembre pour soutenir le président François Bozizé , mais depuis le renversement deBozizé dimanche les soldats de la Fomac patrouillent dans la capitale centrafricaine avec le Séléka.

 

Ces annonces arrivent au lendemain de la reconduction du Premier ministre Nicolas Tiangaye, qui dirigeait un gouvernement d’union nationale depuis seulement deux mois. Un nouveau gouvernement «de transition» pourrait être annoncé «dès demain» selon une source proche du Premier ministre.

 

Les administrations ne fonctionnent pas et si quelques petits commerces ont repris, les entreprises n’ont pas rouvert et certains quartiers continuent à vivre dans l’insécurité privant les habitants de toute possibilité de déplacement.

 

A Bangui, «l’insécurité régnante entrave les efforts humanitaires et l’acheminement de l’assistance et notamment de l’aide médicale», a affirmé jeudi le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA).

 

La Croix rouge a qualifié de «catastrophique» la situation des hôpitaux de Bangui, où «près de 200 blessés ont été admis (...) à la suite des affrontements», tandis qu’une quarantaine de personnes sont «toujours en attente d’une opération urgente. Comme l’ensemble de la ville, les hôpitaux manquent aujourd’hui d’eau courante, d’électricité en continu et bientôt de carburant»

 

Les entrepôts du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ont été en grande partie pillés, avait indiqué mercredi une porte-parole de l’organisation humanitaire.

 

Suite à ces pillages, de nombreux ressortissants français ont quitté le pays jeudi par un vol commercial d’Air France. Toutefois, le quai d’Orsay n’a pas donné d’ordre d’évacuation, de source diplomatique à Bangui.

 

De même source, depuis dimanche, plusieurs dizaines de ressortissants victimes de pillages qui souhaitaient être hébergés ont été regroupés sur trois sites sécurisés de la capitale.

«Nous sommes en train de procéder au casernement des gens du Séléka», a annoncé mercredi M. Tiangaye. «Beaucoup de gens, des faux Séléka, circulent dans la ville terrorisant la population et puis les bandits s’y sont mêlés et donc ça ne fait qu’aggraver la situation», a-t-il assuré.

Arguant du non-respect de l’accord signé à Libreville en janvier entre le pouvoir, la rébellion et l’opposition démocratique, le Séléka avait lancé en fin de semaine dernière une nouvelle offensive éclair sur Bangui, poussant François Bozizé à fuir vers le Cameroun voisin.

 

Jeudi, le président déchu a demandé l’asile au Bénin, mais n’était «pas à Cotonou actuellement», a précisé le ministre béninois des Affaires étrangères, Arifari Bako.

 

Dès dimanche, Michel Djotodia s’était posé en nouveau maître du pays. Cet ancien fonctionnaire ayant basculé en 2005 dans la rébellion a déclaré lundi qu’il comptait diriger la Centrafrique pendant «trois ans», jusqu’à l’organisation d’élections. Annonçant la suspension de la Constitution et la dissolution de l’Assemblée nationale, il a précisé qu’il allait «légiférer par ordonnances».

 

Un sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) consacré à la Centrafrique se tiendra le 3 avril à N’Djaména, au Tchad.

 

La Centrafrique, ancienne colonie française, n’a connu depuis son indépendance en 1960 qu’une série de coups d’Etat, scrutins contestés, rébellions et mutineries. Le président déchu François Bozizé était lui-même arrivé au pouvoir par les armes en 2003.

 

 

 

Centrafrique : La crise humanitaire s'aggrave, selon l'ONU

 

Bangui-crise.jpg

 

 

BANGUI (© 2013 AFP) - La vie administrative et économique centrafricaine va reprendre mardi prochain, a déclaré jeudi à l'AFP le ministre de la Communication et porte-parole du Séléka, Christophe Gazam Betty, précisant que "le président" Michel Djotodia avait demandé à toutes les forces de sécurité, régulières ou issues de la rébellion, de travailler "ensemble".

 

"Nous allons reprendre la vie économique et administrative mardi au plus tard", a affirmé M. Gazam Betty à la sortie d'une réunion du président autoproclamé de Centrafrique, Michel Djotodia, avec les officiers supérieurs du Séléka, une coalition de mouvements rebelles, mais aussi de l'armée régulière, de la gendarmerie et de la police.

 

Le pays est paralysé depuis la prise de Bangui ce week-end par les rebelles qui ont renversé le président  François Bozizé au pouvoir depuis dix ans.

 

Les administrations ne fonctionnent pas et si quelques petits commerces ont repris, les entreprises n'ont pas rouvert et certains quartiers continuent à vivre dans l'insécurité privant les habitants de toute possibilité de déplacement.

 

"Le président a demandé aux officiers des Faca (Forces armées centrafricaines), police et gendarmerie d'encadrer leurs frères du Séléka", a-t-il ajouté, précisant que les forces de sécurité allaient "essayer d'ouvrir la totalité des stations d'essence pour permettre aux taxis et usagers de s'approvisionner. Les banques vont être sécurisées".

 

"On a demandé à tous les officiers d'être mardi à leur poste de travail. Ils (Séléka et armée) vont travailler ensemble. Il va falloir travailler à la constitution d'une armée qui soit une armée professionnelle capable de sécuriser le pays, les frontières, les biens et les personnes" a affirmé le porte-parole.

 

M. Djotodia a déclaré ne vouloir exclure personne devant les officiers supérieurs réunis pour la circonstance, a-t-il souligné.

 

"Pour l'anecdote, le chef d'état-major des Faca s'est dit +ex-chef d'Etat-major+ et le président lui a répondu +Non vous êtes encore chef de l'armée+", a raconté le porte-parole.

 

Par ailleurs, la Fomac, la Force multinationale d'Afrique centrale, "a eu l'autorisation de tous les chefs d'Etat d'appuyer l'opération de sécurisation de la ville", a affirmé M. Gazam Betty.

 

Les pays de la région avaient envoyé des troupes lors d'une première crise en décembre soutenir le président Bozizé mais ces soldats ont commencé à patrouiller dans la capitale centrafricaine a0vec le Séléka après son renversement.

 

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28 mars 2013 4 28 /03 /mars /2013 04:58

 

 

 

 

sud-afrique-seleka-22-mars-2013.jpg

 

 

RFI  jeudi 28 mars 2013

 

La presse sud-africaine affirme que le bilan humain du contingent en Centrafrique s'est alourdi côté sud-africain. Le quotidien Beeld, un journal en afrikaans, croit savoir qu'au-delà des treize soldats tués au cours des combats de samedi contre les rebelles, six membres des forces spéciales ont également trouvé la mort lors des combats face aux rebelles de la Seleka. Le Beeldaffirme aussi que quarante soldats sud-africains sont maintenus en détention en Centrafrique, ce que nient Bangui et Pretoria. Des voix s'élèvent aussi du côté de l'opposition et d'un syndicat de l'armée en Afrique du Sud pour que les autorités de Pretoria lèvent le voile sur les nombreuses zones d'ombre qui entourent le contingent sud-africain en Centrafrique. 

 

Au cours de la journée de samedi, les soldats sud-africains, au nombre de deux cents, ont affronté, treize heures durant, les forces de la Seleka qui comptaient pas moins de trois mille hommes.

 

Pretoria ne le cache pas, c’est écrit dans un communiqué officiel publié mardi. Un communiqué qui a confirmé que 13 soldats sud-africains ont été tués. Le principal parti d'opposition sud-africain a immédiatement réclamé l'ouverture d'une enquête parlementaire. Celle-ci, exige l’Alliance démocratique, devra notamment déterminer pourquoi le rapport de force était à ce point déséquilibré.

 

La presse de la «nation arc-en-ciel» rapporte par ailleurs que des officiers sud-africains avaient alerté leur hiérarchie sur la nature suicidaire de leur mission. Les forces régulières centrafricaines, samedi, ont très tôt abandonné les combats, laissant les soldats sud-africains seuls face aux rebelles.

 

Le porte-parole de l’armée sud-africaine a nié les allégations selon lesquelles une quarantaine de soldats sud-africains avaient été faits prisonniers. Joint par RFI, Xolani Mabanga a affirmé que le contingent sud-africain était en sécurité en Centrafrique et a dit ignorer quand il sera rappelé. De son côté, l'ANC, le parti au pouvoir, a fustigé les déclarations de l’opposition qui vise « à exploiter la disparition d’hommes aux combats à des fins politiques ».

 

 

 

 

AFRIQUE DU SUD • De lourdes pertes en Centrafrique


The Star  27 mars 2013

 

"La base de la mort", titre le quotidien sur une grande photo de la base militaire sud-africaine à Bangui, en Centrafrique. De violents combats y ont opposé samedi 23 mars les rebelles de la Séléka à 200 soldats sud-africains qui défendaient le régime de François Bozizé : 13 Sud-Africains y auraient trouvé la mort. L'Afrique du Sud s'interroge sur la mission de ses militaires officiellement déployés pour restaurer la paix. L'Alliance démocratique, principal parti d'opposition, a exigé une enquête pour comprendre "quels intérêts les troupes protégeaient", annonce le journal.

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28 mars 2013 4 28 /03 /mars /2013 03:16

 

 

 

Yangouvonda Bozizé F

 

http://www.cameroonvoice.com  24/03/2013 17:51:52

 

 

La situation qui était déjà très tendue hier à la tombée de la nuit, s’est précipitée ce matin 24 mars, avec la reprise des combats au pk 12, où ils s’étaient arrêtés. Les combats opposaient les forces de la coalition Seleka aux éléments du contingent sud-africain qui tenaient le barrage.

 

Très vite, les hostilités ont progressé vers le centre-ville, sans que les rebelles ne rencontrent une réelle opposition. Vers la fin de la matinée, après quelques tirs à l’arme lourde, les rebelles annonçaient déjà avoir pris le palais présidentiel, sans y trouver le maitre de séant. Des témoins annoncent avoir aperçu le cortège de François Bozizé, traversant le fleuve Oubangui, en direction de la République Démocratique du Congo.

 

Côté rebelles, les combats étaient dirigés par le chef des opérations, le général Arda Hakouma.

Les alliés n’ont pas bronché

 

 

On savait déjà les Forces Armées Centrafricaines (FACA) sous équipées et délabrées, donc, incapables de contenir toutes seules, la foudroyante progression des rebelles de la Seleka, depuis l’offensive lancée le 10 décembre 2012.

 

Le stationnement à Bangui de 400 éléments sud-africain qu’on disait bien équipé et d’un contingent de la Fomac ( force multinationale d’Afrique Centrale), faisait penser que Bangui serait épargné de l’assaut des rebelles. Cette opinion était d’autant plus objective, que ces forces, avaient interdit à Seleka de franchir  Damara (75 km de Bangui), sous peine de subir leurs réactions croisées. La formule avait marché, la menace avait permis de geler l’avancée des rebelles, jusqu’à la signature des accords de Libreville le 11 janvier dernier.

Alors question : pourquoi les alliés ont-ils choisi de lâcher Bozizé, sans lever le petit doigt, devant l’avancée des rebelles ? on peut risquer une piste d’explication. Les homologues sous régionaux de Bozizé et le partenaire sud-africain, peuvent avoir été agacés par la volonté manifeste du maitre de Bangui, de tordre le coup aux accords de Libreville, qui n’étaient rien d’autre qu’une passerelle dorée à lui offerte, pour rester au pouvoir, jusqu’à la fin de son mandat en 2016.

 

Contrairement à l’esprit des accords donc, François Bozizé n’avait pas jugé utile de transférer effectivement ses pouvoirs exécutifs au premier ministre, ni de renvoyer les troupes étrangères, ni même d’autoriser le stationnement de 2000 éléments de la Seleka à Bangui, pour la protection de leurs chefs admis au gouvernement d’union nationale. Il n’avait pas saisi non plus  l’opportunité que lui offraient les circonstances, d’associer au gouvernement, des membres de l’opposition politiques.

 

Au-delà de cet agacement, des tensions personnelles entre  Bozizé et certains chefs d’Etat d’Afrique centrale, comme Idris Deby Itno du Tchad, pourraient aussi justifier cette inaction des alliés. Après les premières débâcles des FACA sur le terrain, les troupes tchadiennes étaient arrivées à la rescousse dès le 18 décembre. On imaginait alors qu’elles auraient stabilisé le front, que non.

 

La Seleka avait eu l’outrecuidance de prendre Bambari, puis tout récemment Damara, sans que les forces tchadiennes qui y étaient pourtant stationnées n’y opposent une résistance particulière. Au début du mois de février, François Bozizé avait remplacé le tchadiens par les sud-africains dans sa garde immédiate. Pourtant, c’est Deby qui l’avait porté au pouvoir en 2003, pourtant, ce sont les troupes tchadiennes qui avaient sauvé Birao (Nord Est) en 2010 , des coups de boutoir d’une autre rébellion, la CPJP.

 

Et demain la Centrafrique ?

 

Ainsi se ferme la parenthèse Bozizé, exactement comme elle s’était ouverte le 23 mars  2003, à l’issue d’un coup de force qui avait renversé Ange Félix Patassé.

 

A la différence de 2003, l’identité des nouveaux maitres de Bangui est d’autant plus floue que la coalition Seleka, est un agrégat de forces et d’intérêts disparates, qui ne nourrissaient  en commun qu’une haine viscérale pour François Bozizé. En ce moment précis, aucun leader n’émerge clairement, en termes de charisme  ou d’unanimité, capable de s’imposer véritablement à la tète du pays.   Maitre Nicolas Tiangaye, dernier premier ministre issu des accords de Libreville, n’était qu’une solution de substitution à un moment précis de l’histoire, qui pourrait avoir du mal à s’imposer encore.

 

Si la Sekeka prenait le pouvoir dans sa configuration actuelle, elle comporterait fatalement les gènes de son implosions, ce qui installera davantage le pays dans un cycle interminable de coups de force et de contre coups de force.

 

Joli-Beau Koube

 

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28 mars 2013 4 28 /03 /mars /2013 01:37

 

 

 

 

francois-bozizie-27-mars-2013.jpg

 



Bénin - Cotonou le 27 mars 2013 © koaci.com –

 


Le désormais ex-chef de l’Etat de la république centrafricaine cherche une destination depuis dimanche après son dépôt. Sa présence à Yaoundé est selon cette capitale est provisoire. Il serait annoncé pour s’installer à Cotonou, un pays qui ne lui est pas étranger.


C’est à travers un communiqué rendu public le lundi dernier que les autorités camerounaises affirmaient que François Bozizé est bel et bien sur son territoire et précise qu’il s’agirait d’un séjour temporaire. Selon des informations l’ancien président aurait pris déjà ses dispositions pour entrer en discussion avec les autorités béninoise afin d’y résider. Ces émissaires séjourneraient déjà dans la capitale économique et une partie de sa famille. 


Les mêmes informations font états de ce que François Bozizé lui est attendu la semaine prochaine au Bénin. 


En effet, plusieurs raisons militent en faveur de l’option Benin. François Bozizé est fidèle de l’Eglise du Christianisme Céleste, dont le siège mondial et la racine se trouve au Bénin. L’ancien président est même membre du conseil mondial de cette congrégation que préside le pasteur, Benoit Adéogoun. 


L’ancien homme fort de Bangui faisait des séjours privés réguliers au Bénin. 


Le pèlerinage annuel du bord de mer à Sèmè-Kpodji (25 kilomètres à Est de Cotonou), ni un évènement ou une réunion majeure de l’église ne se faisait sans sa présence remarquée. 

 

Une chose qui laisse certains dires que François Bozizé dispose déjà d’une base relationnelle à Cotonou. D’ailleurs lui-même a déclaré que le Bénin est sa seconde nation au cours de l’une de ses visites.


Sékodo

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28 mars 2013 4 28 /03 /mars /2013 01:29

 

 

 

 

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BANGUI (AFP) - 27.03.2013 18:52 - Par Patrick FORT - L'avocat centrafricain Nicolas Tiangaye a été reconduit mercredi dans ses fonctions de Premier ministre par le nouvel homme fort de la Centrafrique, Michel Djotodia, trois jours après le renversement par la rébellion du président François Bozizé.

 

L'avocat centrafricain Nicolas Tiangaye a été reconduit mercredi dans ses fonctions de Premier ministre par le nouvel homme fort de la Centrafrique, Michel Djotodia, trois jours après le renversement par la rébellion du président François Bozizé.

 

"J'ai été reconduit Premier ministre, le décret a été signé", a annoncé à l'AFP Nicolas Tiangaye. Il a promis qu'il composerait un nouveau gouvernement représentant toutes les tendances, "sur la base des accords politiques de Libreville".

 

L'avocat et ancien opposant dirigeait un gouvernement d'union nationale depuis seulement deux mois à Bangui, en application de l'accord de paix signé le 11 janvier à Libreville, entre le camp du président Bozizé, la rébellion et l'opposition.

 

Arguant du non-respect de cet accord, les rebelles du Séléka ("alliance" en langue sango) avaient lancé en fin de semaine dernière une nouvelle offensive éclair victorieuse, poussant le président au pouvoir depuis dix ans à fuir vers le Cameroun voisin.

 

Dès dimanche, le chef rebelle Michel Djotodia s'était posé en nouveau maître du pays. Cet ancien fonctionnaire ayant basculé en 2005 dans la rébellion a déclaré lundi qu'il comptait diriger la Centrafrique pendant "trois ans", jusqu'à l'organisation d'élections. Annonçant la suspension de la Constitution et la dissolution de l'Assemblée nationale, il a précisé qu'il allait à présent "légiférer par ordonnances".

 

Mercredi, le Premier ministre a lui-même a justifié cette situation, en jugeant "juridiquement impossible" le maintien de la Constitution "avec la situation actuelle". "Bien entendu, il faudra y revenir dans trois ans", a-t-il dit.

 

Me Tiangaye a plaidé pour que la communauté internationale, qui a condamné le coup de force, continue d'aider son pays, parmi les plus pauvres du monde malgré les richesses de son sous-sol encore inexploitées: "Sans la communauté internationale, nous ne pouvons pas nous en sortir".

 

Mardi, Washington avait dénoncé "l'auto-proclamation comme président" de M. Djotodia et qualifié "d'inacceptables" les nombreux pillages dans le pays.

 

Les Etats-Unis ont prévenu qu'ils pourraient geler près de 2,2 millions de dollars d'aide américaine, finançant notamment l'entraînement de militaires centrafricains ou des programmes de lutte contre des trafics. L'aide humanitaire de 22 millions de dollars ne serait, en revanche, pas affectée.

 

La Centrafrique a aussi été évoquée mercredi au Vatican: le nouveau pape François a appelé à "un arrêt immédiat des violences et pillages", mentionnant un conflit spécifique pour la première fois depuis son élection.

 

Priorité à "la sécurisation de Bangui"

 

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Mercredi, à Bangui, l'électricité avait été rétablie et l'activité économique redémarrait lentement, même si les habitants s'impatientaient devant les pénuries. Les taxis sont réapparus et la radio nationale a recommencé à émettre.

 

Les rebelles du Séléka, parmi lesquels des "enfants-soldats", patrouillaient toujours, mercredi, en ville avec des membres de la Force multinationale d'Afrique centrale (Fomac).

 

"Nous sommes en train de procéder au casernement des gens du Séléka", a annoncé M. Tiangaye. "Beaucoup de gens, des faux Séléka, circulent dans la ville terrorisant la population et puis les bandits s'y sont mêlés et donc, ça ne fait qu'aggraver la situation", a-t-il assuré.

 

"Tous les hommes en armes ont jusqu'à 18H00 pour se faire identifier", a ensuite annoncé le porte-parole du Séléka, Christophe Gazam Betty. "Tous ceux qui ne l'ont pas fait enfreindront la loi. Une loi qui sera appliquée sans ménagement", a-t-il menacé, à la radio nationale.

 

Le bilan des violences n'a pu être établi depuis le coup de force. La Croix-Rouge a évoqué "un nombre important de blessés et de morts".

 

François Bozizé, était lui-même arrivé au pouvoir par les armes en 2003. Le président déchu est actuellement logé dans un grand hôtel de Yaoundé mais les autorités camerounaises souhaitent qu'il "parte le plus rapidement possible vers un autre pays".

 

Le reste de sa famille a été accueillie en République démocratique du Congo, "dans le cadre de l'hospitalité africaine", a fait valoir mercredi à l'AFP le Premier ministre congolais Augustin Matata Ponyo. Parmi ces 28 personnes figurent deux des trois épouses du président déchu, la troisième étant partie avec lui.

 

La Centrafrique, ancienne colonie française, n'a connu depuis son indépendance en 1960 qu'une série de coups d'Etat, scrutins contestés, rébellions et mutineries.

 

Ce pays potentiellement riche (agriculture, forêt, uranium, diamants...), dont les cinq millions d'habitants restent globalement très pauvres, est au 180ème rang sur 186, au classement des pays suivant l'Indice de développement humain défini par les Nations unies.

 

© 2013 AFP

 

 

À Bangui, le manque d'eau inquiète les ONG

 

Par Anne-Laure Frémont  27/03/2013 à 23:37  lefigaro.fr

 

INTERVIEW - Le chef de la mission française de MSF dans la capitale centrafricaine, Serge Saint-Louis, craint que les capacités médicales soient bientôt insuffisantes, notamment suite aux pillages qui ont eu lieu ces derniers jours.

 

Les rebelles de la coalition Séléka, qui ont pris les commandes de la Centrafrique après être entrés dans la capitale samedi, ont ordonné ce mercredi à tous les «hommes en armes» de se «faire identifier» pour tenter de mettre un terme aux pillages et à l'insécurité qui règnent à Bangui. Car, depuis plusieurs jours, cette ville de moins de 1 million d'habitants vit dans la peur des violences. Serge Saint-Louis, chef de mission pour la section française de Médecins sans frontières (MSF) à Bangui, témoigne.

 

LE FIGARO. - Comment votre organisation fait-elle face à la situation à Bangui?

 

Serge SAINT-LOUIS. - Trois sections de MSF - française, espagnole et hollandaise - sont présentes en Centrafrique. Leurs équipes de coordination se trouvent à Bangui, mais nous n'avons normalement pas de projet dans la capitale. Depuis la semaine dernière, toutefois, une opération d'urgence de sept personnes a été mise en place. Elle vient en appui à l'hôpital communautaire, le seul hôpital fonctionnel aujourd'hui dans la capitale. Car, dans les autres, le personnel n'est pas de retour, et l'approvisionnement en médicaments fait défaut. L'électricité revient tout juste mercredi matin dans la plupart des quartiers. Mais l'eau manque encore, ce qui complique le travail des secours.

 

Les pillages ont-ils affaibli vos capacités?

 

Deux des trois bureaux de MSF ont été victimes de pillages entre samedi et dimanche. Depuis lundi, on évalue le matériel volé. Les rebelles nous ont confisqué un grand nombre de véhicules, que l'on tente aujourd'hui de récupérer. Il y a aussi eu de la part des pilleurs - des civils ou des miliciens - des vols de meubles, de télévisions, d'effets personnels, même de cadres de fenêtres. Cependant, il n'y a eu aucune violence physique envers les expatriés.

 

Pouvez-vous vous déplacer librement?

 

Après l'entrée de la Séléka en ville samedi, Bangui ressemblait dimanche à une ville sous occupation. Les gens restaient terrés chez eux, personne ne bougeait, hormis les véhicules des miliciens qui roulaient à toute allure en tirant en l'air. C'était le chaos, avec les pillages, l'électricité coupée. Depuis lundi, on recommence à se déplacer plus librement, même si on ne peut pas encore se rendre partout.

 

Les éléments de la Séléka sont présents aux intersections, devant les bâtiments importants. Quant à l'armée centrafricaine, elle n'est plus présente dans la capitale. Beaucoup de ses membres ont quitté l'uniforme pour fuir dans les quartiers.

 

La ville parvient-elle à gérer l'afflux de blessés?

 

Depuis les premiers combats jusqu'à ce mercredi matin, l'hôpital communautaire, qui a reçu 95% des blessés, en a soigné plus de 160, la plupart ayant reçu des balles. La confusion a régné pendant des jours, il est trop tôt pour faire un bilan des victimes, mais je pense qu'elles se comptent par dizaines.

 

Avez-vous eu des contacts avec les membres de la Séléka?

 

MSF travaille depuis des années en Centrafrique, nous étions donc déjà en contact avec la Séléka. Cela fait partie de notre travail de nous présenter à tous les acteurs. Nous avons donc rencontré les nouvelles autorités pour réaffirmer les principes de l'organisation: ceux du libre accès aux services médicaux. Ils ne semblent pas vouloir entraver notre travail.

 

Comment voyez-vous la suite des événements?

 

La vie va reprendre son cours, mais à quelle vitesse? Cette question nous inquiète. Cela va être difficile pour les ONG, les commerçants, les plus pauvres, avec tous les pillages et les dommages causés. Si le chômage augmente encore, cela peut créer des tensions. Notre grande peur est le manque d'eau, qui pourrait entraîner des problèmes épidémiques, surtout dans une ville où les déplacés commencent à revenir.

 

 

Centrafrique: "Les hommes en armes" doivent "se faire identifier" avant 18h

 

 

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AFP  - le 27/03/2013 à 14:59

 

"Tous les hommes en armes" doivent "se faire identifier", a annoncé mercredi le ministre de la Communication centrafricain et porte-parole du Séléka Christophe Gazam Betty, pour tenter de mettre un terme à la situation d'insécurité à Bangui.


 "Tous les hommes en armes ont jusqu'à 18h pour se faire identifier" sur deux sites militaires. "Il leur sera délivré un badge d'identification. Tous ceux qui ne l'ont pas fait enfreindront la loi. Une loi qui sera appliquée sans ménagement", a annoncé M. Gazam Betty à la radio nationale, alors que des pillages ont lieu dans la capitale centrafricaine depuis la prise de pouvoir de la rébellion dimanche.

 



Source : http://www.lepoint.fr/monde/centrafrique-les-hommes-en-armes-doivent-se-faire-identifier-avant-18h-27-03-2013-1646642_24.php

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27 mars 2013 3 27 /03 /mars /2013 04:00

 

 

 

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Source: liberation.fr  26 mars 2013 à 21:46

 

Par AFP

 

Les rebelles centrafricains ont tenté mardi de faire cesser les pillages dans Bangui, au lendemain de l’annonce par le nouvel homme fort de la Centrafrique, Michel Djotodia, qu’il prenait le pouvoir pour trois ans.

 

Dans la confusion, le bilan des violences restait difficile à établir deux jours après le coup de force ayant permis à la rébellion Séléka de renverser dimanche le président François Bozizé, au pouvoir depuis dix ans.


«Nous ne pouvons pas donner de chiffres pour le moment mais il y a un nombre important de blessés et de morts», a déclaré à l’AFP Georgios Georgantas, haut-représentant du Comité international de la Croix-Rouge en Centrafrique.

 

Des patrouilles mixtes composées de la Force multinationale d’Afrique centrale (Fomac) et de membres du Séléka ont tenté toute la journée de «sécuriser» la capitale où le couvre-feu a été imposé en soirée pour la seconde nuit consécutive.

 

«La ville est tellement grande, il y a des pillages partout, c’est très dur de tout contrôler», a confié à l’AFP un soldat de la Fomac.

 

Pistolet à la main, le général Moussa Mohammed Dhaffane, un des cinq ministres Séléka au sein du gouvernement d’union nationale, a lui-même participé à la traque des présumés pilleurs.


A la nuit tombée, on entendait toujours des coups de feu sporadiques et les patrouilles régulières continuaient de quadriller la ville, alors que le courant était partiellement revenu dans certains quartiers.


Hormis ces patrouilles, les rues de la capitale centrafricaine étaient désertes en début de soirée.


Si la plupart des marchés de la capitale ont rouvert, leur activité est restée limitée, avec des prix très élevés. Dans le centre de la ville, tous les magasins sont restés fermés, protégés par des hommes du Séléka et des gardes privés.


«J’ai faim», lançaient, en sango (langue nationale) des habitants au passage des patrouilles.


«Nous n’avons rien à manger depuis hier (lundi). Je donne de l’eau avec du sel à mes enfants», expliquait une habitante du quartier Benz VI, employée de la société Orange dont des locaux avaient été pillés dimanche.


«Laissez-nous sécuriser la ville!»


Ancien fonctionnaire ayant basculé dans la rébellion en 2005, M. Djotodia a annoncé lundi soir à la presse qu’il allait diriger le pays pendant ce qu’il a appelé «une période de transition consensuelle de trois ans».


«J’estime nécessaire de suspendre la Constitution (...), de dissoudre l’Assemblée nationale ainsi que le gouvernement. Pendant cette période de transition qui nous conduira à des élections libres, crédibles et transparentes, je vais légiférer par ordonnances», a-t-il dit.


«En respectant l’esprit des accords de Libreville, je vais reconduire le Premier ministre (Nicolas Tiangaye, issu de l’opposition), chef du gouvernement d’union nationale, dans ses fonctions», a encore assuré M. Djotodia.


Après une première offensive de la rébellion en décembre, un accord de paix avait été signé le 11 janvier à Libreville, mettant en place un gouvernement dit «d’unité nationale», composé de membres du clan du président Bozizé, de la rébellion et de l’opposition. Mais les rebelles, reprochant au régime de ne pas avoir respecté cet accord, avaient repris les armes en fin de semaine dernière et chassé le président, réfugié au Cameroun.


A la question «est-ce un coup d’Etat?», un responsable du Séléka et ministre de la Communication du gouvernement d’union, Christophe Gazam Betty, a répondu mardi à l’AFP: «Il faut bien appeler ça par un nom ou par un autre. Les faits sont là». En attendant, «laissez nous sécuriser la ville, on verra ensuite», a-t-il lancé.


Des Français rassemblés à l’ambassade


Lundi, l’Union africaine avait suspendu la participation de la Centrafrique à l’organisation. Elle avait également imposé des sanctions contre sept responsables du Séléka dont M. Djotodia. Les Etats-Unis et l’Union européenne avaient condamné le changement de gouvernement «par la force». Washington a menacé mardi de geler près de 2,2 millions d’aide, qualifiant «d’inacceptables» les pillages en cours.


M. Bozizé était lui-même arrivé au pouvoir par les armes en 2003, à la tête d’une rébellion qui avait chassé le président Ange-Félix Patassé.


Réfugié au Cameroun, c’est dans un hôtel de luxe de Yaoundé qu’il a passé la nuit.


«M. Bozizé été logé à l’hôtel Hilton. Des négociations sont en cours pour qu’il parte le plus rapidement possible vers un autre pays», selon une autorité administrative.


Lundi, deux Indiens avaient été tués par erreur par des soldats français chargés de protéger l’aéroport de Bangui.


Durant le week-end, la France avait renforcé son dispositif militaire en Centrafrique où vivent 1.200 Français, y déployant quelque 550 soldats.


Mardi, à l’ambassade de France à Bangui, une vingtaine de Français attendaient, à bord d’un camion de l’armée française, un transfert vers l’aéroport. Selon le témoignage d’un père tenant son bébé de 18 mois sur les genoux, ils avaient été évacués de chez eux dimanche: «Samedi, nous avions été pillés plusieurs fois, menacés par des gens en armes à plusieurs reprises, on avait eu très peur».


Au ministère français des Affaires étrangères, on indiquait mardi qu’il n’y avait «pas d’ordre de regroupement des Français de Bangui préalable à une évacuation» mais une aide «ponctuelle» à des Français victimes de pillages.


En Afrique du Sud, le principal parti d’opposition a exigé une commission d’enquête parlementaire après le décès de 13 militaires sud-africains, tués lors de l’assaut du Séléka sur la capitale.

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