Bénin trois proches du président arrêtés pour avoir tenté de
l’empoisonner
COTONOU (AFP) - 22.10.2012 20:55 - Par Benjamin Agon
Trois proches de Boni Yayi, le chef de
l'Etat béninois, ont été arrêtés dimanche pour avoir tenté de l'empoisonner, a déclaré lundi le procureur de la République.
"Le parquet a requis leur inculpation
pour association de malfaiteurs et tentative d'assassinat du chef de l'Etat", a déclaré Justin Gbenameto lors d'une conférence
de presse.
Mudjaidou Soumanou, l'ancien ministre du Commerce et de l'Industrie,
Ibrahim Mama Cisse, le médecin personnel du président béninois, et Zoubérath
Kora-Séké, une nièce de Boni Yayi employée à la présidence, auraient participé à un projet d'empoisonnement du chef de l'Etat,
selon la même source.
Le médecin et la nièce du président se seraient vu promettre la somme d'un
milliard de francs CFA (1,5 million d'euros) chacun s'ils réussissaient à
faire ingérer à M. Boni Yayi des médicaments toxiques à la place des anti-douleurs qu'il prend habituellement. L'ancien ministre, toujours
selon cette source, aurait quant à lui joué un rôle d'intermédiaire dans cette affaire.
Selon le procès-verbal dressé par le parquet, "le docteur entendu a reconnu les faits et le ministre Soumanou a reconnu aussi", a ajouté M. Gbenameto.
Toujours selon le procureur, l'instigateur de ce plan criminel serait l'homme d'affaires béninois Patrice Talon, ancien proche de M. Yayi en bisbille avec le régime depuis récemment. En ce moment à
l'étranger, M. Talon n'a pas pu être interpellé.
"Le 17 octobre dernier (...) lors du
séjour du chef de l'Etat à Bruxelles, sa nièce qui l'accompagnait aurait été invitée dans un hôtel où logeait le nommé Patrice Talon. Ce dernier a réussi à la convaincre pour qu'elle administre
au chef de l'Etat des produits qui lui seraient remis par le médecin personnel du chef de l'Etat", a déclaré M. Gbenameto à la
presse.
La nièce du chef de l'Etat - qui assure actuellement la présidence tournante de l'Union africaine (UA) - a ensuite ébruité le
complot qui a pu être déjoué, selon le procureur.
"Heureusement, le résultat n'a pas été
atteint, Zoubérath en a parlé à sa soeur et à d'autres personnes et ce sont ces personnes informées qui ont averti le chef de l'Etat", a-t-il dit.
Après avoir été entendus par le parquet, les trois suspects ont été envoyés lundi devant le juge d'instruction et devaient être
conduits à la prison civile de Cotonou.
"Nous allons effectivement délivrer un
mandat d'arrêt international contre Monsieur Patrice Talon", a ajouté M. Gbenameto, contacté lundi soir au téléphone par
l'AFP.
Le président Thomas Boni Yayi est au pouvoir depuis 2006, et il été réélu
en 2011.
Un conseiller de la présidence, interrogé par l'AFP quant à ce qui aurait pu pousser M. Talon à commettre un tel acte, a déclaré: "M. Talon en veut
peut-être au chef de l'Etat parce qu'on lui a arraché la gestion du Programme de vérification des Importations nouvelle génération (PVI)".
Le PVI est une instance mise en place par M. Boni Yayi, chargée de fixer
les taxes douanières dans le port de Cotonou et censée rendre les échanges douaniers plus transparents. La gestion de ce système est confiée à une entreprise privée via un appel d'offres.
M. Talon, qui a géré le PVI pendant 5 ans, a récemment perdu ce
marché.
Aussi, M. Talon bénéficiait d'un monopole des engrais et insecticides
dans le secteur du coton, une situation qui a aussi pris fin récemment, selon le conseiller de la présidence.
Le procès de Lionel Agbo, un ancien porte-parole du président béninois
poursuivi pour diffamation et offense au chef de l'Etat, doit s'ouvrir jeudi à Cotonou.
Il avait affirmé devant la presse, quelques mois après avoir quitté son poste, que M. Boni Yayi comptait "s'accrocher au pouvoir" au-delà
des deux mandats prévus par la Constitution et que son entourage direct était corrompu.
© 2012 AFP
BENIN : Boni Yayi échappe à un assassinat !
BÉNIN - COTONOU LE 22 OCTOBRE 2012 © koaci.com - Un vaste complot contre le Président de la République, Boni Yayi a été démantelé dans la nuit d’hier par les services de renseignements généraux et le commissaire central de la ville de Cotonou. Suite aux
enquêtes des présumés auteur et co-auteurs de la tentative d'empoisonnement de Boni Yayi en BELGIQUE: Mlle Zoubératou KORA SEKE, Maître d’Hôtel et nièce du Président de la République Dr Ibrahim MAMA CISSE,
Médecin personnel du Président de la République - M. Soumanou MOUDJAÏDOU, ancien ministre de Boni Yayi et actuellement DG de la SODECO ont été arrêtés.
Récupérer le port et la filière coton. C’est ce qui serait à la base d’une tentative d’assassinat qui serait commanditée par
Patrice Talon et presque mise en œuvre par l’entremise de la nièce de Boni Yayi et de
son médecin personnel. Les deux ont été mis aux arrêts hier puis écoutés par la police. Il en est de même pour l’ancien ministre du commerce, Soumanou Moudjaïdou tombé entre les mains de la police hier matin.
Il est soupçonné d’avoir servi à transporter le poison qui devrait être administré par le médecin spécial du Président de la
République. Selon la version qui s’échappe pour le moment des milieux de l’enquête, le médecin spécial du Chef de l’Etat a été contacté par l’entremise de l’ancien Ministre Issifou Soumanou MOUDJAIDOU (actuel DG de la SODECO). Il se serait vu proposer contre un milliard de FCFA d’administrer au Chef de l’Etat un poison lent
qui le rendrait inapte à gouverner.
Selon les milieux de l’enquête, fin septembre 2012, une rencontre aurait eu lieu à New York qui a réuni les sieurs
BOCO Olivier (DG de l’Association Interprofessionnelle du Coton) et Soumanou
MOUDJAIDOU. Une autre aurait eu lieu à Bruxelles le 17 Octobre 2012 avec la présence effective de Monsieur Patrice TALON. C’est par Moudjaïdou Soumanou que le médecin du Chef de l’Etat aurait reçu le poison. Sur le plan clinique, les poisons auraient pour but de provoquer un
traumatisme mental et même de porter atteinte à la vie du Chef de l’Etat.
Une fois ce but atteint le Président de la Cour Constitutionnelle mettrait fin au mandat du Président Boni YAYI en le déclarant inapte à gouverner. Selon les informations qui nous sont parvenues, Soumanou
MOUDJAIDOU serait passé aux aveux. Il est aujourd’hui impossible de vérifier ces faits gravissimes. Pour l’heure, les principaux concernés sont aux mains de la police. Quant à
Patrice Talon et Olivier Boco, ils sont toujours à l’extérieur du pays.
Si les mobiles qui sont prêtés à Patrice Talon se justifiaient, cela
voudrait signifier qu’il a voulu récupérer la filière coton ainsi que le port qui lui ont été arrachés il y a quelques mois. Soumanou
Moudjaïdou est un ancien ministre de Boni Yayi. Il dirige depuis 2008 la Société de développement du coton (SODECO) détenue à 51%
par Patrice Talon qui en est d’ailleurs le président du Conseil d’administration.
Sékodo