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17 novembre 2010 3 17 /11 /novembre /2010 03:29

 

 

Binguis

 

 

La question se pose avec une certaine acuité à propos du processus électoral en Centrafrique compte tenu des magouilles, de l’incompétence, de la subordination coupable et de la complicité du président de la commission électorale avec le candidat président Bozizé avec leurs divers errements qui, non seulement ont déjà occasionné à deux reprises le report des dates de scrutin mais, font peser de sérieuses menaces d’élections bâclées, non inclusives ni transparentes, donc de hold-up électoral susceptible d’entraîner des contestations et des troubles post-électoraux.

Si les Guinéens ont dû patienter quatre mois après le premier tour de scrutin présidentiel et changer deux fois de président de CEI pour voir enfin aboutir le processus de leur présidentielle, c’est précisément en raison de la question de l’importance du président de leur Commission électorale qu,i bien qu’élu démocratiquement, n’inspirait pas du tout confiance au camp d’un  des candidats qui ne le jugeait pas suffisamment neutre et indépendant. Plusieurs convulsions et controverses ont marqué aussi le processus électoral guinéen, tant pour le premier tour de scrutin que pour le second.

En Guinée, les clivages et contradictions politico-ethno-régionales sont telles que pour régler l’interminable crise de confiance qui perdurait et désespérait les citoyens, il n’a pas été inutile, quitte à froisser le nationalisme des Guinéens, de faire appel à un étranger, un général malien qu’on pouvait difficilement suspecter de parti pris en faveur de l’un des deux adversaires qui devaient s’affronter au second tour.  Cette solution qui a fait lever le véto et les réticences d’un des camps en compétition, a également permis de faire évoluer positivement la situation et à aller aux urnes.

En Centrafrique, une crise de confiance analogue à celle de la Guinée, oppose bel et bien quasiment l’ensemble de la classe politique du pays hormis le KNK parti au pouvoir et l’un des candidats, le président sortant François Bozizé qui entend se succéder à lui-même et le président de la CEI le vrai faux pasteur Joseph Binguimalé qui prend ses ordres auprès de ce dernier et gère cette structure censée travailler dans la collégialité et par consensus dans une totale opacité et subordination.

Les péripéties du processus électoral en Centrafrique sont tributaires et évoluent hélas au gré des caprices et diktat de Bozizé qui a une conception et une compréhension assez singulières et croit qu’il est au-dessus des lois. Pour quelqu’un qui se prend pour un président de la République alors qu’il n’en a nullement l’étoffe, on ne peut que plaindre le sort de la République centrafricaine qui va malheureusement se farcir on ne sait pour combien de temps encore, un tel individu dont la place est dans son village. C’est trop lui demander que de lui parler d’un arrêt ou du rôle du Conseil d’Etat ou de ce que c’est qu’un code électoral.

Ce qui est plus consternant encore c’est l’attitude et le comportement des diplomates et autres organisations internationales dont les représentants sur place à Bangui sont littéralement terrorisés, insultés, menacés et malmenés publiquement à volonté par le soudard de Bozizé sans qu’ils osent élever la moindre protestation ou indignation. Lors de la dernière réunion du lundi 15 novembre au Palais de la Renaissance, aucun diplomate n’a daigné prendre la parole devant le dictateur qu’ils ont regardé faire son numéro jusqu’au bout. A croire qu’ils sont tétanisés par lui. Que craignent-ils ?  

Témoins objectifs du drame bozizéen que vivent quotidiennement les Centrafricains à l’heure actuelle, les représentants de la communauté internationale à travers le comité de pilotage préfèrent baisser la tête et fermer les yeux sur toutes les violations de la loi par Bozizé au lieu de contribuer efficacement à la remise de ce rustre tyran sur le droit chemin. Ils se font hélas plutôt complices de ses frasques et sont donc passibles de non-assistance à pays en danger. Qu’est ce qui peut justifier l’informatisation des données électorales en Côte d’Ivoire,  en Guinée et pas en Centrafrique ?

Cette politique de deux poids deux mesures de la communauté internationale est scandaleuse et doit être dénoncée comme telle. Il vaut mieux sans doute envoyer  des casques bleus en Centrafrique que prévenir des troubles et violentes contestations post-électorales en organisant mieux les élections. Sans être une panacée universelle, le cas guinéen peut servir d’exemple en faisant école dans certains pays africains comme la République centrafricaine. Vite un étranger à la tête de la CEI en Centrafrique pour couper le cordon ombilical entre les deux larrons que sont Bozizé et Binguimalé afin d'instaurer une véritable neutralité avant d’aller aux urnes !

 

Rédaction C.A.P 

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