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13 octobre 2009 2 13 /10 /octobre /2009 00:05




Actu-Environnement.com - 12/10/2009

A deux mois de Copenhague, les négociations sur le climat se sont achevées le 9 octobre à Bangkok sans grandes avancées, autres que techniques, sur la réduction des émissions de GES et le financement de l'aide aux pays en développement

A deux mois de la conférence internationale de Copenhague (Danemark) qui doit aboutir à un nouveau traité post-Kyoto, après deux semaines de pourparlers, les négociations de Bangkok (Thaïlande) sur le climat ont enregistré des ''avancées'' sur le plan technique mais aucun objectif chiffré sur la réduction d'émissions de GES et sur le financement de l'aide aux pays en développement n'a encore été avancé par les pays industrialisés.

Si cette session de négociations, qui s'est achevée le 9 octobre, a permis d'entrer ''dans le vif du sujet et de raccourcir les textes de moitié, les points clés de la négociation sont loin d'être résolus'', ont observé vendredi dernier, dans un communiqué, plusieurs ONG environnementales parmi lesquelles le WWF, Greenpeace, Les Amis de la Terre et le Réseau Action Climat France. Rappelons que l'objectif de la réunion des émissaires était de raccourcir le projet de texte de 200 pages qui serait aujourd'hui passé à un document d'environ 120 pages, en soulignant les options pour lutter contre le réchauffement.

Parmi les autres ''avancées'' réalisées, celles concernant ''l'adaptation, le transfert de technologie et le renforcement des capacités pour gérer les projets sur le climat dans les pays en développement'', a souligné le directeur exécutif de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) Yvo de Boer.

Blocage sur des objectifs climatiques chiffrés

En revanche, aucun progrès ''sur les points politiques clés'' n'a été enregistré, a-t-il déploré dans un communiqué. Les dirigeants des pays industrialisés ne sont toujours pas parvenus à se prononcer sur ''des objectifs ambitieux'' de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) et des ''financements significatifs pour aider les pays en développement à accroître leurs efforts''. S'il n'y a pas d'avancée sur ces sujets, il sera ''très difficile pour les négociateurs de continuer leur travail'', a-t-il prévenu. De son côté, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a alerté que la communauté internationale était ''dangereusement proche d'une impasse'' à moins de deux mois du sommet sur le climat.

Rappelons que les pays industrialisés ont jusqu'ici proposé des réductions de 15% à 23% de leurs émissions par rapport à 1990 d'ici 2020. Mais ces chiffres restent loin des 25% à 40% de réduction, qui selon les écologistes sont nécessaires pour éviter une hausse de la température mondiale supérieure à 2°C, attendus dans les recommandations du Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC). Quant aux Etats-Unis, ils n'ont avancé aucun chiffre de réduction de leurs émissions dans les négociations internationales, alors que la bataille autour du projet de loi climat vient de débuter au Sénat américain et que l'attribution vendredi du prix Nobel de la paix au président Obama doit, selon M. de Boer, constituer, ''un encouragement pour lui à s'engager fortement en faveur d'un accord à Copenhague'', a-t-il indiqué à l'AFP.

Par ailleurs, si les Etats-Unis, l'Australie et l'Union européenne veulent que ce texte engage davantage les pays en développement (Chine, Inde,…) à limiter leurs émissions de CO2, ces derniers se disent prêts à participer à l'effort mais refusent toujours des objectifs contraignants de baisse des émissions et demandent aux pays riches de réduire leurs émissions de 40% d'ici à 2020.

Concernant la question du financement, le flou persiste. Si la Commission européenne a estimé en septembre les besoins des pays en développement à 100 milliards d'euros par an d'ici à 2020, la répartition de l'effort de financement au sein de l'UE est source de tensions, en raison notamment des réticences de certains pays de l'Est. Tandis que, selon Elise Buckle du WWF France, ''la proposition américaine s'apparente à une tentative de séduction des pays pauvres, en leur promettant une gouvernance équitable et l'accès direct aux financements, tout en défendant la Banque Mondiale avec du maquillage et des paillettes !''.

Pour Romain Benicchio d'Oxfam France - Agir ici, ''les pays riches doivent remplir leur part du contrat et s'engager à financer l'adaptation et l'atténuation au Sud. Ils doivent mobiliser de l'argent public et non pas recycler l'aide publique au développement déjà existante. Sans une telle dynamique, aucun accord ambitieux ne sera possible à Copenhague'', a-t-il prévenu.

L'Afrique demande 65 milliards de dollars par an

A l'occasion du Forum mondial sur le développement durable organisé à Ouagadougou (Burkina Faso) qui s'est clôturé hier, les pays africains, les premiers touchés par le réchauffement, ont exigé des ''réparations et dédommagements'' en demandant que les pays industrialisés ''pollueurs'' soient les ''payeurs''. Les pays africains ont ainsi évalué les besoins annuels de financement des programmes d'adaptation et d'atténuation des changements climatiques : ''Nous pensons qu'il faut 65 milliards de dollars (44 milliards d'euros) pour pouvoir faire face à ces phénomènes'', a indiqué vendredi dernier à l'AFP le ministre de l'environnement du Burkina Faso, Salifou Sawadogo, à l'ouverture du Forum. Les responsables africains ont fait valoir ''le devoir de solidarité'' des pays riches envers les plus vulnérables. ''Dernièrement, le premier ministre éthiopien [Meles Zenawi] a été catégorique. Si rien n'est fait, l'Afrique quittera la salle [des négociations]'', a rappelé M. Sawadogo.

Dans une déclaration finale, les six chefs d'Etat africains (Bénin, Burkina Faso, Centrafrique, Congo, Mali et Togo), présents au forum ont également décidé de ''soutenir la prise des engagements chiffrés de réduction des émissions de gaz à effet de serre d'au moins 40% d'ici 2020 par rapport au niveau de 1990 pour les pays industrialisés''. Ils ont également lancé un appel ''pour l'allègement des procédures et l'assouplissement des conditions d'accès des pays africains aux ressources du Mécanisme pour un développement propre (MDP)''. Selon le président de la Commission de l'Union africaine Jean Ping, sur 1.600 projets MDP dans le monde, seuls 30 sont africains, dont 15 en Afrique du Sud.

La dernière session préparatoire se tiendra à Barcelone, du 2 au 6 novembre avant la conférence des Nations unies sur le climat, en décembre, dans la capitale danoise qui devra déboucher sur un accord mondial.


R. BOUGHRIET

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