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17 juin 2011 5 17 /06 /juin /2011 02:14

 

 

 

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14 juin 2011 par Billets d’Afrique et d’ailleurs... (Survie.org)

Les temps sont durs pour le président tchadien, Idriss Déby, embourbé dans une double crise, intérieure et extérieure. Réélu frauduleusement ce printemps, Deby s’est aussi fait rabrouer à Paris, le 16 mai, pour sa position pro-Kadhafi par l’intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères, Moussa Faki Mahamat.

Empêtré dans son soutien à Kadhafi, et boycotté par ses concitoyens lors des récentes élections, Idriss Deby se doit de marquer le coup.

Sur le plan intérieur, avec des arrestations (entre autres du colonel Daoud Ali Bouyeneou, ancien chef d’Etat-major adjoint de l’UFR (union de groupes politico-militaires) et d’Adoum Erdimi, frère de Timane Erdimi, président de l’UFR).

Et sur le plan extérieur, par la réactivation d’un accord Soudan-Tchad-République centrafricaine sur la mise en place d’une force conjointe protégeant les frontières communes afin de combattre les activités criminelles transfrontalières.

Le message s’adressant aux alliés du Tchad qui n’ont pas apprécié les prises de positions pro-Kadhafi de Déby, en particulier la France...

Accompagné de François Bozizé, le président centrafricain, réélu lui aussi frauduleusement, Idriss Deby est arrivé le 23 mai à Khartoum.

En proie à des difficultés à Abyei (ville pétrolière située entre le Nord et Sud, dont le statut lié à la partition du Soudan n’a pas encore été réglé), le président soudanais Omar El-Béchir s’est montré très serviable.

Le président tchadien réclamait ces arrestations accusant les rebelles tchadiens d’avoir pris des contacts politiques avec le Conseil national de transition (CNT) libyen en proposant à ce dernier une aide militaire et une alliance diplomatique.

Fortement engagé dans un soutien à Mouammar Kadhafi, Idriss Déby, sous la pression française, rechigne pourtant encore à toute action en direction du CNT libyen, et tente de se rassurer sur la stabilité à ses frontières en s’appuyant sur cet accord avec le Soudan.

Mais les rapports Tchad-Soudan ne sont pas si idylliques et un tel accord pourrait ne pas avoir d’effets réels. Surtout si le président soudanais a besoin de faire appel à des supplétifs dans la zone d’Abyei... Des rebelles tchadiens par exemple.

 

 

Tchad : Affaire Ibni Oumar Saleh : Grand déballage ou simulacre de justice ?

Jean Claude Kongo Observateur Paalga 14 Juin 2011

Mieux vaut tard que jamais ! La patience ainsi que la persévérance de la famille et des amis de l'illustre disparu auront finalement payé. La justice tchadienne consent enfin à l'examen d'un dossier dont tout le monde imagine qu'il est plutôt embarrassant pour le régime d'Idriss Déby Itno. Après trois années passées à traîner les pieds.

On se rappelle qu'Ibni Oumar Saleh a été enlevé le 3 février 2008. Le temps était à l'épreuve pour Déby : la coalition des rebelles se trouvait aux portes de N'Djamena et menaçait de prendre le palais présidentiel, à l'intérieur duquel s'était claquemuré le chef de l'Etat en compagnie d'une poignée de ses fidèles.

La sollicitude ainsi que la promptitude de la réaction de l'ancienne métropole furent alors providentielles pour un Déby qui voyait déjà son pouvoir en lambeaux. Les rebelles furent repoussés et renvoyés à leur lieu de départ, et dans la foulée, Déby prit la résolution de nettoyer une fois pour toutes les écuries tchadiennes, histoire d'étouffer dans l'oeuf toute velléité d'insurrection future. En a-t-il profité pour s'en prendre à des opposants aussi tenaces qu'indésirables pour son régime ?

Toujours est-il que Saleh, à l'époque secrétaire général du Parti pour les libertés et le développement, disparut. Les autorités, interrogées, ont régulièrement nié une quelconque responsabilité dans ce rapt et, tout aussi constamment, conseillé de laisser la justice travailler en toute sérénité.

Mais les témoignages concordent sur un point plutôt gênant pour Déby et son régime : l'opposant aurait été enlevé par des éléments de la garde présidentielle. Se peut-il que la garde prétorienne du chef de l'Etat ait décidé d'elle-même de s'en prendre à Saleh sans avoir, auparavant, reçu quelque ordre qui provienne de quelque haut lieu ?

La décision prise par le pouvoir en place, de permettre enfin l'ouverture de ce dossier, devrait permettre de mesurer sa sincérité dans sa volonté de vérité que tout le monde souhaite. Et on est en droit d'en attendre une investigation approfondie qui situe toutes les responsabilités, à quelque niveau qu'elles se trouvent.

La déception serait immense si, après trois longues années d'attentes, de dilatatoire et d'atermoiements, il ne devait sortir de cette procédure qu'une parodie de justice qui ne condamne que des lampistes et exonère les vrais coupables. Idriss Déby Itno, dont la dernière réélection date d'avril 2011, sait à la perfection que le dossier Saleh représente une grosse ombre à son tableau.

Saura-t-il accepter que justice se fasse en toute vérité et en toute indépendance ? Il faudra sans doute attendre pour le savoir. Pour la famille ainsi que les partisans du disparu, les choses sont d'une clarté d'eau de roche : il ne s'agirait là que d'une vaste mascarade destinée à amuser la galerie et à laquelle on ne saurait accorder aucun crédit.

Leur sentiment, c'est Icham, le fils aîné de Saleh, qui l'exprime, sans ambages : Il voit dans ce procès des «bourreaux qui jugent leur victime». A Déby de savoir lui porter la seule et vraie réplique qui vaille en pareille occasion : que la justice tchadienne dise la vérité, rien que la vérité, mais toute la vérité.

 

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