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22 juin 2011 3 22 /06 /juin /2011 14:42

 

 

 

Bozizé toudjoubé

 

 

C’est le chaos généralisé en Centrafrique. Le pays est littéralement sens dessus-dessous. Les revendications sociales du peuple meurtri depuis bientôt 10 ans se multiplient. Elles se superposent aux  exigences politiques légitimes de l’opposition démocratique ne demandant rien de moins que la reprise des grossières élections du 23 janvier dernier.

En l’espace d’un mois, le climat sociopolitique a totalement été bouleversé. Onze personnes ont trouvé la mort dans des affrontements intercommunautaires (les chiffres officieux font état de 50 morts). Plus d’un millier de  personnes  dans le 3eme et 5eme arrondissement ont érigé  des barricades pour dénoncer  le non approvisionnement en eau potable et en électricité de leurs  quartiers. A Obo, plus de 5000 personnes sont  aussi descendues dans la rue  pour décrier le manque de protection contre les troupes de Joseph Koni.

Si au départ, certains ont voulu isoler ces évènements, aujourd’hui nous constatons qu’ils inscrivent dans une logique commune, celle de l’exaspération, du ras le bol d’un peuple qui aspire au changement sur tous les points de vue.

Ainsi, François Bozizé qui compte sur la vassalisation de son pouvoir  au régime de N’djamena pour  sa pour sa propre survie  politique, en lieu et place d’une légitimité acquise  au travers des urnes, se trouve dans une bien inconfortable posture. D’un cote le marteau tchadien qui comme nous l’avons constaté, n’hésiterait pas à lui tomber dessus si besoin est et l’enclume du peuple qui graduellement, fait monter la pression. Mais face aux  revendications sincères des Centrafricains  le General-président semble ne pas avoir de réponse  adéquate et appropriée.

En outre, le KNK et son leader se rendent donc  tardivement compte que le mythe  d’après  lequel  les salaires payés  à terme échu serait la panacée miracle et le gage d’une perpétuation au pouvoir ne serait qu’un fantasme politique obsolète et désuet.

Sur le plan international, ce n’est pas non plus la gaité. L’Union Européenne  s’étant  rendue compte qu’il n’existe pas de différences fondamentales entre les poches de Bozizé et les finances de l’Etat et que le processus électoral qu’elle a pompeusement  financé a eu exactement l’effet inverse. La RCA est maintenant affublée d’un Président non élu, illégitime et mal aimé,  un « père fouettard » qui n’hésiterait pas à immoler la moitié de  son  peuple  pour se maintenir au pouvoir.

On le voit, François Bozizé est  donc un homme  seul, isolé, diminué et affaibli. Son pouvoir est sur la défensive, boudé par l’U.E qui rechigne à mettre la main à la poche, suspecté par le patron tchadien, assailli et harcelé par les besoins du peuple, il assiste médusé à la « Danse macabre » de ses potentiels successeurs et à la lente mais irrémédiable division de sa cours.

Pour répondre à cette pression aussi soudaine qu’inattendue, Bozizé a décidé de reprendre le contrôle des événements en usant de son arme favorite : la brutalité, la terreur et la violence. C’est ainsi que deux éminents journalistes ont  été purement et simplement embastillés sans «  autre forme de procès »  (littéralement).

A cet instant précis, les Centrafricains devront se poser avec authenticité et franchise certaines questions. Combien de temps encore notre pays devrait-il dépendre du Tchad voisin pour sa propre protection et sécurité ? Qu’adviendrait-il de Bozizé si Deby qui a ses propres ennuis décidait de laisser se débrouiller comme ce grand garçon ?  Combien de temps encore ce gouvernement dépendra-t-il de la communauté internationale pour remplir ses obligations  régaliennes les plus minimales ?

Comme nous le constatons, le General-Président devrait pour rester au pouvoir (c’est la chose qui lui importe) jouer le parfait équilibriste entre les sautes d’humeurs d’un autre président, la charité/et ou générosité d’une communauté internationale de plus en plus réticente à jouer les simples pourvoyeurs de « cash » et le courroux de son peuple qui ne voit plus en lui qu’un  officier General de plus usé par le pouvoir et tiraillé les entres les mesquins intérêts de son neveux et de son fils.

Combien de temps encore cela pourra-t-il durer ?  Certains analystes n’hésitent pas à établir  une liaison et faire une analogie entre la fin de règne de Ange-Félix Patassé et le chaos qui sévit  en ce moment à Bangui. Une chose a semble certaine, au vu de l’impatience du peuple et de la complication des relations avec l’U.E, 2016 semble loin, très loin même…comme dirait l’autre.

 

Un Centrafricain vivant au pays d’Obama

 

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