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4 avril 2012 3 04 /04 /avril /2012 19:27

 

 

 

 

baba laddé gl

 

ParRFI mercredi 04 avril 2012

Après l’offensive militaire conjointe du Tchad et de la Centrafrique contre le rebelle tchadien Baba Laddé, à la tête du FPR (Front populaire pour le redressement), son groupe avait élu domicile dans le nord de la Centrafrique. Selon l'ONU, 22 000 personnes se sont déplacées au moment des combats. Aujourd’hui, 4 000 réfugiés vivent dans des sites improvisés comme à Farazala, à une soixantaine de kilomètres de Kaga Bandoro, non loin de la frontière tchadienne. Un millier de personnes vit là depuis deux mois, dans le plus grand dénuement.

De notre envoyée spéciale à Farazala,Carine Frenk  04/04/2012

Reportage : Les déplacés de Farazala

Pour le millier de déplacés de Farazala, c’est une course contre la montre : à la fin du mois commence la saison des pluies et rien n’est encore prêt. La plupart sont en train de construire une hutte en paille qui ne résistera pas bien longtemps. Les autres dorment encore sous les manguiers. Plus grave, c’est maintenant le moment de planter et Thomas n’a pas encore de champ : « Il faut bien comprendre : on a tout perdu dans l'attaque ! À la maison, au village, j'avais 17 sacs de maïs, 10 sacs d'arachides, 6 sacs de sésame. Tout a été brûlé ! On n'a plus d'avance, on n'a plus de provisions. Si on ne nous donne pas un champ, si dans deux semaines, on n'aura pas semé, cela sera trop tard ! En septembre, on n'aura rien à récolter et on n'aura rien à manger pour des mois et des mois. Nous sommes très inquiets. »

Pendant l'attaque du Front populaire pour le redressement (FPR), sept villages ont été brûlés. « On est resté caché pendant trois jours dans la brousse, explique ce déplacé, Gondava (*), on ne veut plus en entendre parler ! » Jean se demande pourquoi les hommes de Baba Laddé ont brûlé son village et la venue du rebelle tchadien semble avoir jeté l'opprobre sur celui-ci : « À Kaga Bandoro, on dit de nous que nous sommes des Gondava, comme si on était des complices des rebelles ! Mais moi, nous tous, on a jamais porté des armes ! On ne comprend pas ce qui nous arrive ! »

Et puis, il y a les problèmes du quotidien. La nourriture, les soins, l’école qui vient d'être mise en place, et surtout l’eau. La seule pompe est à 3 km, c’est celle du village; elle ne peut suffire. Jean-de-Dieu est maître parent : « Je parle pour tout le monde. On fait un effort à Farazala pour prendre de l'eau en petites quantités, pour subsister seulement ! »

L’organisation non gouvernementale, Solidarités internationale, cherche actuellement des fonds pour construire deux forages à Farazala.

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(*) Gondava a été longtemps l'une des bases d'Abdel Kader Baba Laddé avant qu'il n'en soit délogé lors de l'offensive conjointe des armées tchadienne et centrafricaine. D'après le témoignage des déplacés, les habitants de Gondava sont considérés comme des partisans du rebelle tchadien du fait de sa présence.

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