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17 avril 2008 4 17 /04 /avril /2008 15:51

 

Le Quotidien Mutations (Yaoundé)

 

17 Avril 2008

 

Junior Binyam

 

Des obsèques officielles devraient avoir lieu d'ici à la fin de l'année après un accord entre la veuve et Paul Biya.

 

La difficulté des médias officiels à trouver un prétexte plausible le 31 mars dernier à l'audience accordée par le chef de l'Etat, Paul Biya, à Emile Derlin Zinsou, ancien président du Bénin et actuel vice-président du Haut conseil de la francophonie, dénotait à la fois du caractère secret et sensible de la nature des échanges. Surtout quand on se rappelle que le dernier contact formel entre les deux hommes remontait à la fin de l'année 82 après la démission d'Ahmadou Ahidjo.

 

Revenu au début de l'année 1983 au Cameroun pour un rendez-vous convenu avec le nouveau maître de Yaoundé, Emile Derlin Zinsou, accompagné d'investisseurs belges, restera deux semaines à tourner en rond sans pouvoir rencontrer le président Biya, selon des informations concordantes. Cet incident, couplé à la nature orageuse des relations entre Paul Biya et son mentor Ahmadou Ahidjo dès le milieu de l'année 1983, va renforcer les lignes de fracture entre le président Biya et M. Zinsou qui restera fidèle à Ahmadou Ahidjo jusqu'à son enterrement à Dakar le 30 novembre 1989.

 

A cette occasion, l'ancien chef d'état béninois va délivrer une oraison funèbre restée dans les annales. C'est au nom de cette amitié que, selon l'hebdomadaire L'oeil du Sahel, dans sa livraison du 14 avril dernier, des émissaires du président Biya vont renouer le contact au début de cette année avec Emile Derlin Zinsou pour qu'il officie comme médiateur. "Objectif : faciliter un dialogue constructif entre Germaine Ahidjo (Ndlr : l'épouse du défunt président) et le chef de l'Etat camerounais au sujet du rapatriement de la dépouille de l'ex-président de la République", rapporte "l'hebdomadaire d'informations générales du Nord-Cameroun" qui indique par ailleurs que "les négociations entre les deux parties ont duré jusqu'au début du mois de mars dernier, non seulement autour des conditions de rapatriement de la dépouille de Ahmadou Ahidjo mais également sur un ensemble de dossiers financiers intégrant tant les biens saisis de l'ancien président que son traitement d'ex président de la république." Nos tentatives pour recouper ces informations auprès de Mohamadou Ahidjo, fils du défunt, sont restées vaines, son téléphone nous renvoyant toujours au répondeur automatique.

 

L'audience du 31 mars dernier au palais de l'Unité à Yaoundé scellait le rapprochement entre Paul Biya et un fidèle ami de son "illustre prédécesseur". Mais surtout, la rencontre était l'occasion d'arrêter les grandes lignes du protocole d'accord qui prévoit le rapatriement des restes du "père de la nation" au Cameroun et un deuil national de 48 heures avec des manifestations à Yaoundé et Garoua, la ville natale du défunt.

 

Détails

 

Rien ne filtre jusqu'ici quant aux dates retenues pour cet hommage national à celui qui a été président de la République du Cameroun de 1960 à 1982. Mais, selon L'oeil du Sahel, ce sera fait d'ici la fin de cette année. Reste à régler des détails comme ceux relatifs à l'implication de l'actuel chef de l'Etat qui doit se déterminer quant à sa présence à l'accueil de la dépouille à Yaoundé, mais également à sa participation au clou des deux jours d'hommage à Garoua. Il est également prévu pour la famille Ahidjo, une résidence d'état et la réparation matérielle de quelques spoliations subies.

 

Le revirement du président Biya dans ce dossier n'a d'égal que celui sur la modification de la constitution et la levée du verrou sur la limitation des mandats. En octobre dernier, dans l'interview accordée à la chaîne de télévision française, le locataire d'Etoudi indiquait qu'il n'était pas opposé au retour de la dépouille de son prédécesseur, mais que l'initiative revenait à sa famille. Répondant en quelques sortes à Germaine Ahidjo qui a toujours fait du retour de la dépouille de son mari au Cameroun, une affaire d'Etat.

 

D'aucuns voient dans le vote en faveur de la modification de la constitution des députés de l'Undp à l'Assemblée, un prolongement logique de cet arrangement. Puisque parmi les six représentants au parlement de l'Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp) on retrouve : Mohamadou Ahidjo (fils du défunt président) et Basile Yagaï (neveu de Germaine Ahidjo).

 

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