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11 février 2013 1 11 /02 /février /2013 17:57

 

 

 

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OUBANGUI PERSPECTIVES

 

Sombres perspectives à Bangui à l’issue de la constitution du gouvernement d’Union nationale.

 

Suite aux accords de Libreville, le Président BOZIZE  et son Premier ministre Nicolas TIANGAYE sont entrés en conclave depuis deux semaines pour tenter de former un gouvernement d’Union nationale. A cette occasion, les Centrafricains s’attendaient à la mise en place d’une équipe resserrée de technocrates compétents autour de notre nouveau Premier ministre pour  conduire notre pays vers la sortie de la crise politique qui le secoue. Malheureusement, nous avons eu droit à une imposante équipe gouvernementale comprenant outre un ancien Premier ministre sept autres anciens ministres. Ces derniers n’avaient pourtant pas donné de leur action ministérielle un bilan satisfaisant lors de leur premier passage au gouvernement de la République à différentes époques. Alors pourquoi les avoir reconduits au gouvernement de Nicolas TIANGAYE ? Pour quels projets politiques. Que pourront-ils faire de nouveau ?


Le Général Président BOZIZE après avoir traîné les pieds a finalement accédé à la demande de l’opposition de nommer Nicolas TIANGAYE au poste de Premier ministre, grâce à la médiation de Denis SASSOU NGUESO. Depuis, BOZIZE fait de la neutralisation de Nicolas TIANGAYE une condition essentielle pour arriver à survive politiquement comme Président de la République  jusqu’à la fin de son mandat. C’est pour cela qu’il a tenu à avoir la haute main sur la composition du gouvernement en imposant ses hommes de mains.


Le Premier ministre de son côté a donné le sentiment de subir cette neutralisation Présidentielle en acceptant dans son gouvernement des hommes dont on sait qu’ils ne feront rien ! On sait en effet que ces hommes n’ont ni la compétence ni la maturité politique pour faire avancer l’Union et permettre à notre pays d’avancer sur certains dossiers importants. Ils ne sont là que par la volonté de leur maître pour pérenniser la mauvaise gouvernance. Dans cette perspective, l’exigence de BOZIZE d’avoir Dieudonné TOKOFESSE comme ministre délégué aux finances  correspond au désir du Généra Président de continuer à puiser dans les caisses de l’Etat. Que le Premier ministre Nicolas TIANGAYE s’attende à des divergences de fond avec son ministre délégué. Qu’il sache aussi que BOZIZE arbitra toujours en faveur de son homme de main. Alors, pourquoi accepter de conduire un tel gouvernement ?


L’image donnée par la classe politique centrafricaine dans son ensemble est celle d’une classe politique qui entre rapidement dans les rangs dès lors qu’il s’agit de formation d’un gouvernement d’Union nationale. A chaque crise politique  centrafricaine, l’évocation de la formation d’un gouvernement d’Union nationale fait frémir les acteurs politiques de notre pays et déclenche chez eux une véritable course aux portefeuilles. Cette ruée vers les postes ministériels les conduit à faire l’impasse sur les problèmes politique de fond relatifs au mode de transmission de pouvoir et la consolidation de la démocratie en République Centrafricaine. N’est-ce pas là une logique d’intérêts partisans ? Peut-on faire confiance à des gens qui donnent l’impression de ne pas être à la hauteur des enjeux ?


La question se pose et elle s’est posée une fois de plus lors du sommet de Libreville, censé résoudre de manière durable la crise politique engendrée par SELEKA en décembre2012. A l’issue des travaux de ce sommet, que de pessimisme chez les Centrafricains ! Nos compatriotes ont sans doute eu raison d’émettre des réserves sur l’issue d’une telle rencontre,  étant donné la rapidité avec laquelle l’opposition politico militaire a conclu un accord avec BOZIZE. Il semble en réalité que cet accord est identique à quelques nuances près  à celui qui avait été conclu en 2008 lors du dialogue inclusif.


Les termes de ce dernier ne remettant pas fondamentalement en cause le pouvoir de BOZIZE, ce dernier a continué à faire usage de ses prérogatives de Chef de l’Etat. Il a pesé de tout son poids sur la formation du gouvernement. Il s’est même permis de diffuser unilatéralement ce qui n’était encore qu’une proposition gouvernementale pour couper court avec les exigences de son Premier ministre. On voit bien que BOZIZE s’installe dans une logique dictatoriale alors qu’il ne contrôle même pas militairement la totalité du territoire Centrafricain. Cette logique de dictature dans un contexte d’Union nationale risque d’exacerber les contradictions entre les groupes armés et le pouvoir. Une fois de plus, le Peuple Centrafricain sera à court terme l’otage de ces contradictions.


Certes, le sommet de Libreville a interdit à BOZIZE la révocation du Premier ministre actuel. D’autre part, il lui a intimé l’ordre   de ne pas se représenter aux présidentielles de 2016. Mais, les concessions qui ont été faites au Général Président sont de taille. En effet, il est autorisé à conserver son parlement actuel, truffé des ses enfants, ses maîtresses et ses partisans. Il est également autorisé à exercer l’intégralité  de son pouvoir de Chef de l’Etat à l’exception de la révocation du Chef de gouvernement.  La question qui se pose est de savoir dans quelle mesure Nicolas TIANGAYE pourra t-il faire avancer des dossiers sans l’accord de BOZIZE ?


OUBANGGUI PERSPECTIVES pense que l’Union nationale ne se décrète pas. Elle se réalise avec des hommes et des femmes de bonne foi. Des hommes et des femmes qui peuvent mutuellement se faire des concessions en vue de  consolider la démocratie et assurer la paix dans leur pays. Or d’un côté, non seulement BOZIZE embauche des mercenaires Européens et Sud Africains pour en découdre avec SELEKA, mais aussi il distribue des armes dans certains quartiers de Bangui  pour accroître l’insécurité dans la capitale.


De l’autre côte,  SELEKA malgré sa présence au gouvernement d’Union nationale fait planer des doutes sur ses capacités à maîtriser sa branche militaire. Et pour cause ? Ses hommes de troupe se sont livrés à des exactions sur les populations de certaines villes de province. Si ces informations sont vérifient, ce serait une grave erreur de la part d’un mouvement qui veut s’inscrire dans l’opposition démocratique.


Certes, BOZIZE n’est pas l’homme qui convient à la situation politique de la République Centrafricaine aujourd’hui. Il doit être combattu. Cependant, OUBANGUI PERSPECTIVE est opposé aux moyens utilisé par SELEKA  dans son combat contre BOZIZE.


Poitiers le 11 février 2013


 Pour le Bureau Exécutif


Le Président


Maître Ignace OUNDA-MEYBI

 

 

 

 

OUBANGUI PERPECTIVES

 

L’IRRESPONSABILITE, SECONDE NATURE DE BOZIZE

 

N’oublions pas nos compatriotes kidnappés et « embastillés »

 

Depuis le début de la crise centrafricaine, Je n’ai cessé de mettre en garde contre les conspirations que BOZIZE et sa clique ne manqueraient pas d’ourdir contre le peuple centrafricain.

 

Les procédés utilisés par BOZIZE, le chef d’Etat le plus nul mais aussi l’un des plus violents que le monde ait jamais connu, ne devrait étonner personne.

 

Qui peut croire que BOZIZE a, très sincèrement la volonté de se plier aux accords de LIBREVILLE qu’il vit sans doute comme une tentative de mise à mort.

 

Ce régime épouvantable fait chaque que jour la preuve de sa capacité de nuisance et de son indifférence au sort des populations.

 

D’une part, après la publication surprise d’un gouvernement sans consensus, des indices tendent à accréditer l’information selon laquelle BOZIZE fourbirait ses armes en vue d’une solution militaire à son avantage. Le connaissant, ses adversaires et/ou ses ennemis devraient se tenir sur leur garde. D’autre part, le régime n’a libéré aucun prisonnier. Ce sont des signes qui ne trompent pas.   

 

Le pouvoir est très clairement perçu par cette engeance de prébendiers et d’hommes sans foi ni loi comme la seule façon de survivre, compte tenu du nombre incalculable de leurs forfaits.

 

Jamais régime ne s’est autant affranchi de toutes les règles aussi bien morales que juridiques, s’arrogeant, un droit de vie et de mort sur tout un peuple, un droit sans limites de jouir et de disposer de l’ensemble des richesses d’un pays. De tels pouvoirs conférant un sentiment de puissance aussi fort, ne peuvent être quittés sans crainte de contres-coups fulgurants.

 

C’est là que se niche le nœud du problème.

 

Nous avons affaire à des « fous furieux » qui préfèreront voir le pays incendié que de l’imaginer débarrassé d’eux.

 

Vue de leurs yeux égo et ethnocentristes, cette perspective ne peut être que dévastatrice, pour eux, bien entendu.

 

Nous avons très tôt appelé à la « constitution immédiate d'un Conseil de Surveillance des Centres Privatifs de Liberté, doté des pouvoirs les plus élargis pour pouvoir connaître de toutes les demandes des familles tendant à établir la vérité sur tous les enlèvements,  disparitions, arrestations, détentions arbitraires, tortures et autres exactions commis par ce régime qui ne manquera pas d’assouvir une vengeance meurtrière et implacable si une seule chance de survie lui était par malheur accordée » (Appel du 31 décembre 2012).

 

Nous réitérons notre appel à destination de Monsieur le Premier Ministre Nicolas TIANGAYE car, de jour en jour, nos craintes sur le sort de nos compatriotes kidnappés et « embastillés » par l’ogre de Benzambé se renforcent.

 

Nous devons considérer comme une priorité absolue du moment le sort de nos compatriotes dont les familles sont sans nouvelles fiables.

 

Plusieurs jours après la libération de soldats des FACA par SELEKA, le régime de BOZIZE, lui, n’a libéré personne et je doute de plus en plus, qu’il soit en mesure de libérer beaucoup de gens. Pourrait-il même en libérer un seul ?

 

Le nouveau Premier Ministre et les membres de son gouvernement feraient mieux de se poser et de poser clairement la question, faute de quoi le Peuple, un jour, exigera d’eux des comptes pour avoir fait preuve d’inertie coupable.

 

L’irresponsabilité est une seconde nature de BOZIZE dont la promptitude à user des méthodes les plus barbares pour régler des comptes soi-disant politiques n’est plus à démontrer.

 

Le Premier Ministre et certains membres de son gouvernement non affidés à BOZIZE devraient s’en souvenir à chaque instant de leur cohabitation avec celui-ci.

 

Poitiers le 11 février 2013

 

Maître Ignace OUNDA-MEYBI 

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