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13 mars 2013 3 13 /03 /mars /2013 19:21

 

 

 

Mboli-Goumba-porte-parole.JPG

 

 

POINT DE PRESSE DU MINISTRE DE L’EQUIPEMENT, DES TRAVAUX PUBLICS ET DU DESENCLAVEMENT


PORTE-PAROLE DU GOUVERNEMENT


MAITRE CREPIN MBOLI-GOUMBA


13 MARS 2013

 

 

Mesdames et Messieurs de la presse,


J’ai plaisir à vous accueillir aujourd’hui dans cette salle de presse, qui servira désormais de cadre aux échanges réguliers entre le gouvernement et vous.


Le Gouvernement d’Union Nationale, mis en place le 3 février 2013 suite à la signature de l’Accord de Libreville du 11 Janvier 2013, considère les journalistes comme des partenaires sur le chemin de la pacification du pays, de la démocratie et de la relance économique.

 

Il y aura donc entre vous et nous un contact permanent.


Nous aurons un point de presse à une cadence mensuelle. Naturellement, en fonction des exigences de l’actualité, d’autres points de presse seront organisés pour vous permettre de connaitre la position officielle du gouvernement.


Vous connaissez le contexte de la mise en place du Gouvernement d’Union nationale : l’attaque et l’occupation  par la coalition Seleka à partir du 10 décembre 2012 de plusieurs localités du Nord de notre pays, les négociations de Libreville, la signature de l’Accord de Libreville sur la résolution de la crise politico-sécuritaire entre la coalition Seleka, la Majorité présidentielle, l’Opposition démocratique, les Politico-militaires non Combattants et la Société Civile.

 

A travers cet Accord, les Centrafricains ont voulu lancer au monde entier un message clair : nous ne sommes pas que capables du pire, nous pouvons aussi nous réconcilier avec nous-mêmes et nous mettre au travail.


La mission dévolue au Gouvernement est résumée à l’article 5 de l’Accord de Libreville, lequel stipule que le « Gouvernement d’Union Nationale est chargé notamment de : restaurer la paix et la sécurité, organiser les élections anticipées après la dissolution de l’Assemblée nationale, réorganiser les forces de défense et de sécurité, réorganiser l’administration territoriale, réformer le système judiciaire, poursuivre le processus de DDR et de la RSS avec le concours et l’assistance de la communauté internationale, engager des réformes économiques et sociales.


Comme vous le voyez, il s’agit là d’un vaste chantier, d’autant plus que la durée de réalisation de cette mission est d’un an renouvelable.


Mais à la vérité, ce qui est décrit à l’article 5 précité n’est plus ni moins que de redevenir un pays normal, où chaque citoyen vaquerait paisiblement à ses activités, dans le respect de ses croyances, dans une république solidaire cimentée par des valeurs communes.


Maintenant, il convient de dire que l’application d’un Accord de paix n’a jamais été un chemin tranquille, dans aucun pays au monde. Cependant, il y a des limites à tout, et une différence notable entre les difficultés inhérentes à l’application d’un Accord et la volonté de ne pas l’appliquer.


Comme vous le savez, depuis le 11 mars 2013, les villes de Bangassou et de Gambo, dans le Sud-Est sont passées sous contrôle rebelle, après plusieurs heures de combats.  La population, livrée aux pires exactions, a été jetée sur la route, à pied, vers Bakouma et vers Rafai et Zémio.


A ce jour aucun bilan n’est disponible, ces deux localités étant coupées du monde. Nous pouvons simplement imaginer la tragédie que vivent les habitants de ces deux localités, comme les autres, avant eux.


Le Gouvernement condamne dans les termes les plus fermes ces attaques et occupations, qui interviennent après celle de Sido.


Il s’agit d’un énième coup de canif dans le fragile tissu de l’Accord de Libreville.  En agissant de la sorte, nous manquons à notre parole, celle de ne plus recourir à la force et aux armes pour régler nos problèmes.  Nous l’avons dit à Libreville, et le monde entier a applaudi.


Aujourd’hui, le doute, je dirai même le scepticisme s’est installé dans les esprits. Et le monde entier recommence à désespérer de nous, ce peuple prompt à tout casser, à faire la guerre, incapable de régler pacifiquement ses problèmes.


Comment ne pas comprendre, quand même le cantonnement n’a pu se faire jusque-là, ce qui aurait constitué, sans conteste, un signal fort.


Aussi imparfait qu’il puisse être, l’Accord de Libreville demeure la seule chance qui nous reste, l’unique voie pouvant nous permettre de consolider la paix,  d’éviter la désintégration de l’Etat et garantir notre existence en tant que peuple uni.


Depuis sa mise en place, le Gouvernement a pourtant eu à faire face à des difficultés, qui sont autant de défis sociaux : la situation des vacataires au niveau de l’Education Nationale, qui réclament trois ans d’arriérés, la grève du personnel contractuel qui représente plus de 50% du personnel total. 


Le Gouvernement a partiellement réglé le problème des vacataires, en prenant un arrêté d’intégration. Nous avons hérité de ce problème, qui date d’il y a trois ans déjà, et n’avons pas voulu nous défiler. Un décaissement de plus de 815 millions FCFA a été fait, reparti entre les vacataires du supérieur (566 000 000 FCFA) et du secondaire (249 000 000 FCFA), c’est vous dire l’effort consenti, surtout dans un contexte difficile. Le retard constaté est dû au toilettage nécessaire de la liste des vacataires.  Figurez-vous, sur cette liste se trouvaient des noms de maçons, mécaniciens, etc…., qui ont payé pour être là et qui sont supposés enseigner nos enfants !  Dieu merci, ce nombre ne dépasse pas celui de vrais enseignants.


Le personnel contractuel réclame quant à lui 4 mois de salaires. Leurs revendications sont légitimes. Elles seront honorées.


Sans pour autant chercher des excuses, nous voulons simplement faire comprendre aux uns et aux autres que ce gouvernement n’a été mis en place que depuis un mois. Car quand j’entends parler certains, j’ai la nette impression d’avoir été là depuis un an. Les retards constatés sont dus aux difficultés constatées  dans la mise en pratique des mesures d’assainissement des finances publiques. Nous les exhortons à reprendre le travail et à continuer les négociations, surtout qu’ils ont la chance d’avoir un Ministre issu de leur rang, compétent et qui défend leurs intérêts.


Le Gouvernement tient également à présenter ses condoléances les plus émues, ainsi que ses excuses aux familles éprouvées dans la fusillade causée par un élément de la police centrafricaine.


Cet élément, ayant surpris son épouse dans un dancing avec un autre homme, a ouvert le feu sur elle, sur des passants et s’est ensuite donné la mort.


Nous condamnons cet acte qui tant à éloigner davantage les forces de l’ordre de la population.


Voilà,   Mesdames, Messieurs de la presse, l’économie de ce que j’avais à vous dire.


Je vous remercie.

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