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28 octobre 2012 7 28 /10 /octobre /2012 04:23

 

 

 

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Juliette Abandokwe 27 octobre 2012

Débarquées à Bangui le 19 mars 2003 pour "soutenir la force régionale de maintien de la paix", et pour  appuyer  les "libérateurs du peuple centrafricain", en prêtant main forte au Général François Bozizé ayant chassé Ange Félix Patassé du pouvoir le 15 mars 2003,  les forces tchadiennes surnommées  "Zakawa" signant ainsi le soutien personnel du président tchadien, et connues pour leur brutalité et la terreur infligée à la population civile centrafricaine, seraient rappelées au bercail par leur chef Idriss Deby depuis le 26 octobre 2012.

La fin d'un amour désormais décrépi

La nouvelle du départ des forces tchadiennes, qui représentent une  bonne moitié de la garde prétorienne de Bozizé depuis son coup d'Etat de 2003, circulent depuis cette fin de semaine à Bangui. Mais leurs véhicules militaires déambulaient encore aujourd'hui 27 octobre à travers les artères de la capitale.

On raconte que le chef de l’Etat tchadien, véritable parrain du président centrafricain, aurait - enfin - décidé ce vendredi 26 octobre de rappeler ses troupes, qui assurent la sécurité rapprochée du président centrafricain depuis mars 2003. Idriss Deby aurait à la même occasion insisté que les troupes tchadiennes de la FOMUC se retirent également de Bangui pour préparer leur positionnement dans l’arrière-pays.  Idriss Deby aurait argumenté ces retraits par le fait que ses hommes, pourtant appelés en renfort pour soutenir et protéger Bozizé, vivent à Bangui sous le regard critique et dédaigneux de la majeure partie de la population de Bangui.

C'est ainsi que les cortèges présidentiels, le Palais de la  Renaissance et le quartier  de Sassara où résident les barons du régime ainsi qu’une partie de  la famille présidentielle, et l’aéroport Mpoko seront dorénavant, de source officielle, sécurisés par d’autres forces "disciplinées, respectueuses des lois et règlements militaires".

Si  ces informations  se confirmaient, les commentaires de l'opinion publique centrafricaine quant au divorce imminent entre les deux - anciens - "complices" se révèleraient justifiés. De plus, les multiples rumeurs de coup de force et des incessant vrais faux complots contre le régime de François Bozizé, "démocratiquement et librement" élu en janvier 2011, ne peuvent que jeter un discrédit supplémentaire sur sa présence à la tête du pays, reconnue comme illégitime par la plupart des Centrafricains, et ne peuvent qu'augmenter son malaise de plus en plus profond.

De source gouvernementale, les  multiples exactions et comportements indisciplinés exercés par ces forces tchadiennes sur la population centrafricaine auraient également exacerbés les forces armées centrafricaines, ce qui justifierait également cette prise de décision majeure. Le but serait donc de "redorer le blason des relations entre les deux peuples", et non de représenter une quelconque sanction pour manquements collégiaux entre deux régimes "alliés". 

Ce n’est la première fois qu'Idriss Deby se retourne contre son "protégé" centrafricain, et le peuple centrafricain n'est donc pas surpris d'assister au revirement - spectaculaire aux dires de certains - du président tchadien. Pour rappel, celui-ci avait d'ailleurs été le premier chef d'Etat de la sous-région à prendre fermement position contre la désignation d'un Centrafricain à la tête de la Commission de la CEMAC en juillet 2012. 

Ce revirement dans le soutien du régime centrafricain par Idriss Deby aura sans doute des conséquences pratiques pour les Centrafricains, notamment dans le domaine de l'approvisionnement. C'est ainsi que la convention, pourtant bien bouclée avec la Banque Mondiale, qui devait permettre à la RCA de se connecter à la fibre optique à partir du Tchad semble déjà être mise au placard dans le cadre du désamour consommé entre les deux chefs d'Etat.

Dans un rapport de force où le Tchad est de toute évidence tout puissant aux yeux du citoyen moyen centrafricain, les esprits questionnent la suite des événements avec une appréhension certaine.

Quelle surprise Idriss Deby réservent-il encore à son voisin Bozizé, qui est quant à lui de plus en plus abandonné à son - triste - sort.

Comme on le dit souvent, quand le navire coule, les rats quittent le navire...

Affaire à suivre donc. 

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