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31 mars 2012 6 31 /03 /mars /2012 00:11

 

 

 

 

Antoine-Ntsimi.JPG

 

Quotidien Mutations Vendredi 30 mars 2012 17:43 par Dorine Ekwe

 

Arrivé au pouvoir par la force, le président-pasteur éprouve beaucoup de mal à se conformer aux usages diplomatiques.

Ce jeudi 29 mars 2012, le président de la République, Paul Biya, a reçu en audience Pierre Moussa, envoyé spécial de son homologue congolais Denis Sassou N’Guesso avec qui il a discuté du départ mouvementé, le 21 mars, d’Antoine Ntsimi, le président de  la Commission de la communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac) de Bangui (Rca) où se trouve le siège de cette institution sous-régionale.

Qualifiant la situation de «malentendu regrettable», M. Moussa a annoncé que «le président Antoine Ntsimi regagnera bientôt son poste au niveau du siège de la Cemac à Bangui, sans problème. Il sera chargé de préparer la Conférence annoncée des chefs d’Etat», prévue à Brazzaville en mai prochain.

Antoine Ntsimi, rappelle-t-on, s’est vu refuser l’entrée sur le territoire de la République centrafricaine sur ordre président Bozizé. On est aujourd’hui curieux de vivre la suite de la collaboration entre les deux hommes. Surtout lorsqu’on sait que le chef de l’Etat de la Rca accuse son ennemi intime de «se prendre pour le 7ème président» de la sous-région, à qui il impute par ailleurs l’immobilisme ainsi que la série de reports du sommet de la Cemac.

C’est en réalité depuis plusieurs mois que le torchon brûle entre MM. Ntsimi et Bozizé Yangouvonda. En février dernier, sur les ondes de la chaine de télévision Vox Africa, le président centrafricain lançait, rageur : «La Cemac fait du surplace depuis deux ans. Nous accusons le président de la Commission de ne pas respecter les textes, de faire traîner les choses.» Pour lui, «il faut qu'un sommet des chefs d'État ait lieu pour prendre enfin de grandes décisions. La Cemac doit fonctionner comme les autres institutions sous-régionales d'Afrique. On tourne en rond. Je dois le dénoncer».

Si les récriminations du président centrafricain peuvent être justifiées, il n’en demeure pas moins que, comme à son habitude, François Bozizé, particulièrement va-t-en guerre dans ses prises de parole, ignore désormais les règles de bienséance et les usages diplomatiques. En faisant chasser, manu militari, celui qu’il a fini par exécrer et en détenant, de manière tout aussi grossière, trois fonctionnaires camerounais au motif qu’ils détenaient par devers eux des ordres de mission signés par le président de la Commission qui, selon les autorités centrafricaines, n’a pas plus qualité à les parapher.

Bokassa

Une attitude excessive qui a scandalisé plus d’un, au Cameroun. Elle rentre, pour certains, en droite ligne du parcours de ce militaire né le 14 octobre 1946 à Mouila, au Gabon et qui ne doit connaître que le langage des armes, pas les usages diplomatiques. Il débute sa carrière militaire en 1966, avec son entrée à l’Ecole spéciale de formation des officiers d’active (Esfoa) de Bouar, sous le président puis empereur Bokassa qui le prend sous son aile. Le portrait du fantasque monarque trône encore dans son bureau. Les promotions s’enchaînent. Il enchaîne de hautes responsabilités au sein de l’armée, dont il devient très vite l’un des plus hauts gradés.

En septembre 1979, après le départ de Bokassa, François Bozizé Yangouvonda est nommé ministre de la Défense par David Dacko. Il restera en poste jusqu’en 1980. A la chute de Dacko, le 1er septembre 1981, André Kolingba en fait son ministre de l’Information. Accusé d’avoir organisé un coup d’Etat, le 3 mars 1982, M. Bozizé est contraint à l’exil au Bénin. Arrêté, extradé puis détenu en prison de 1989 à 1991, il sera libéré après un procès. Pendant cette traversée du désert, l’homme fait une crise de foi et intègre une église réveillée dont il devient un pasteur.

A son retour dans son pays, il garde ses habitudes religieuses et prêche l’Evangile en son église, située au PK12, à la sortie Nord de Bangui. Mais le virus de la politique le ronge. Une avanie électorale plus loin, il est, en 1996, nommé chef d'état-major de l’armée par Ange Félix Patassé. On voit encore sa main derrière un coup d’Etat, et un limogeage intervient en octobre 2001. Le voici au Tchad, où il prend la tête d’une rébellion qui, le 15 mars 2003, finit par renverser Patassé, dont il était pourtant l’un des fidèles. Légitimé par les urnes, lors des élections générales de 2005, il brigue un nouveau mandat face à cinq autres candidats, avec le soutien du parti Kwa Na Kwa (Knk), créé en août 2009.

Face au conflit qui oppose Antoine Ntsimi et le président centrafricain, les détracteurs de M. Bozizé croient percevoir l’aigreur née de l’absence de son «grand frère», le président Biya, à sa dernière investiture. D'autres y voient, surtout, les «manigances du putschiste» qui, pressé par son désir de remplir une promesse faite à l’un de ses collaborateurs, essaie de hâter le départ d’Antoine Ntsimi. Ce dernier, avec son cortège constitué d’une dizaine de véhicules sur les rues de Bangui et son «arrogance», doit lui rallumer ses instincts pétaradants.

Dorine Ekwè

 

 

 

 

NDLR : D'après des informations dignes de foi d'une source sûre ayant requis l'anonymat, aussi surprenant que cela puisse être, ce ne sont pas des raisons d'intérêt d'Etat ni les griefs de paresse et d'incompétence qui lui sont reprochés qui ont poussé les autorités de Bangui à infliger à Antoine Ntsimi le traitement qu'il a eu mais tout simplement une crise de jalousie qui s'est emparé du ministre d'Etat aux finances appelé par certaines mauvaises langues de Bangui "Vice-Président", le nommé Sylvain Ndoutingaï. Une ministre du gouvernement actuel, notoirement connue comme étant une de ses maîtresses favorites, serait une ex de Ntsimi. Tous ceux qui cherchaient d'autres raisons pour expliquer les ennuis faits à ce dernier ne pouvaient sans doute pas imaginer qu'il s'agissait d'une affaire prosaîquement en dessous de la ceinture. C'est gravissime ! 

 

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