Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Sommaire

  • : centrafrique-presse
  • : informations générales sur la république centrafricaine et l'Afrique centrale
  • Contact

Recherche

Liens

26 mai 2011 4 26 /05 /mai /2011 04:52

 

 

 

obsèques Patassé 7

 

 

 Message de Bozizé lors des obsèques officielles de Patassé prononcé en sango

 

« Chers compatriotes, Mme Patassé, Famille Patassé,

Ce n’est pas pour rien que je prends la parole en ce jour, car dans le malheur qui nous a frappés beaucoup de choses ont été dites. Trop de médisances, beaucoup de mensonges. Notre pays a souffert à cause de ces mensonges. Aujourd’hui mensonges, demain mensonges, après demain intoxication, manipulation. De quoi ce pays n’a-t-il pas été accusé ?

Il n’y a que cela qui nous détruit. Et c’est ce qui a fait que la République centrafricaine a régressé. Ce que vous dites, tout le monde l’a entendu. C’est Bozizé qui a tué Patassé. Oui ! Quand tu es chef d’Etat, on peut déverser n’importe quoi sur toi, même les matières fécales. Patassé à l’époque en a subi les contrecoups et a fait aussi l’objet de mensonges. Ceux qui aujourd’hui trompent les gens étaient hier les fervents opposants à Patassé. Aujourd’hui, pour embêter Bozizé ils sont derrière Patassé pour dire que ce sont eux qui aiment Patassé etc.. .Oui, c’est ça la vie, c’est aussi cela la politique. Je disais en Français que « la politique est quelque chose qui n’a ni tête ni queue mais elle est comme ça ».

Mais face à un discours politique, il faut prendre de recul et bien réfléchir sinon tu seras embourbé et le politicien te fera marcher la tête en bas, les pieds en l’air, c’est cela la politique. Beaucoup de présidents sont morts mais parmi tous ceux dont on énumère les noms, je les connais tous. J’ai travaillé sous leurs ordres sauf Boganda que je ne connais pas. Quand il était décédé, j’étais au Gabon et j’avais treize ans avant que je ne revienne au pays. Patassé, je l’ai aussi servi comme tous l’ont servi. Ce n’est pas aujourd’hui que je vais mentir, je connais Patassé. J’étais son chef d’Etat-major, son Inspecteur général des armées. « Repos : Garde à vous ! » je l’ai fait. Il ne faut pas que les gens viennent raconter des histoires, expliquer des choses pour dire que « c’est moi qui connais mieux Patassé » etc…

Ah la politique c’est la politique ! C’est quelque chose qui est difficile. Vous savez ce qui s’était passé quand j’étais chef d’Etat-major. Mais ces menteurs qui aujourd’hui circulent, tournent, guettent, ce sont eux qui reviennent aujourd’hui pour raconter leur vie.

Relevé de mes fonctions, je suis allé rester à PK 12. Ils l’ont trompé et l’ont poussé à me mettre la main dessus. J’ai fui pour Kabo. Ils l’ont poussé de nouveau pour aller m’arrêter. De nouveau, je suis parti à Sido. Abdoulaye Miskine a débarqué quatre fois pour m’attraper à Sido. Je me suis réfugié à Sahr puis je me suis rendu à N’djaména.

Tout cela n’était pas suffisant pour mes détracteurs et il a fallu l’implication diplomatique avant que je ne m’échappe pour Paris en France où je vais résider trois mois durant. Qu’est ce qui s’est -t-il passé ? J’apprends que les banyamulengués ont assiégé Bangui. Ils sont partis à l’intérieur du pays, notamment à Bossangoa. Quand j’ai appris cela, je me suis dit, c’est mon pays, il faut faire quelque chose au lieu de rester en France à ne rien faire et souffrir.

La personne que j’ai informée, c’est le Ministre d’Etat Karim Meckassoua. La deuxième fois, je lui ai dit, je n’ai plus ma place à Paris. La troisième fois, j’ai quitté sans en avoir parlé à quiconque et même mon épouse ne savait pas où j’étais parti, jusqu’au moment où je suis allé sur le terrain et provoquer le changement. Dans ce monde, il n’y a pas que la République centrafricaine seule qui a fait le changement, cela s’est aussi produit ailleurs. Ai-je bien fait ? Ai-je mal fait ? Je laisse toute appréciation entre les mains de Dieu.

Patassé a vécu à Lomé, après il est venu à Bangui. C’est moi qui ai organisé son arrivée à l’aéroport jusqu’à ce que, pour raison de sécurité, nous l’avons logé à Boali parce qu’on ne sait jamais, les méchants peuvent attenter à sa vie, après il est retourné à Bangui, d’abord au PK 10 et ensuite à côté de la gendarmerie où il a séjourné je pense un an et deux mois. Je n’ai eu vent qu’il souffrait d’une quelconque maladie. Nous nous sommes rencontrés deux, trois ou quatre fois, il a parlé de sa candidature à l’élection présidentielle. Il voulait se présenter comme candidat de son parti le MLPC mais malheureusement, il a eu un problème de leadership avec la justice, il a abandonné et s’est présenté comme candidat indépendant. Il a préparé sa campagne normalement, il recevait des gens chez lui, il a fait sa campagne à Gobongo au PK 12. Les élections générales se sont déroulées, ls résultats du 1er tour ont été proclamés, je suis passé et il m’a secondé. On n’a pas appris qu’il était malade. Après, on apprend qu’il est au FARE, une organisation politique qui se proclame Front pour l’Annulation et la Reprise des Elections. Après ce FARE, à l’époque, j’étais à Birao, à Obo ou Ndélé, c’est là que j’apprends qu’il est à Chouaib. J’envoie mon médecin personnel pour aller voir ce qui se passe. Sa famille empêchera mon médecin de le voir et il est venu m’en parler. Deux, trois jours après, j’apprends que Patassé est sorti de la clinique et se trouve à la maison.

Ensuite, c’est Patassé lui-même qui a parlé à la radio, déclarant que ce n’était juste qu’un malaise, un coup de palu, quelque chose de ce genre. Quand nous avons appris cela nous nous sommes calmés. Peu de temps après, je reçois une correspondance de son conseiller politique qui me demande de tout faire pour l’évacuer à l’Hôpital du Val de Grâce à Paris. La France n’est pas mon pays. Je ne la commande pas. Pour aller en France comme vous le savez, il faut le visa. Mon cabinet a travaillé avec l’Ambassade de France. Comme ils avaient éconduit mon médecin personnel, j’avais envoyé cette fois-ci un médecin colonel qui s’occupe de la commission nationale de l’évacuation sanitaire qui a rencontré le médecin personnel de Patassé qui à son tour, a joint un proche de Patassé qui va dire NON ! NON ! NON !

Le médecin colonel demande au médecin personnel de Patassé de lui remettre les bulletins de santé de Patassé mais celui-ci va refuser. Du coup, l’évacuation sanitaire de Patassé à Val de Grâce est devenue impossible. Car à paris, il faut envoyer le dossier médical, au vu de cela, l’institution va établir une facture pro forma qu’elle renvoie au pays concerné avant que le malade ne vienne.

Après cela on parle d’une évacuation en Guinée Equatoriale à presque 24 ou 48 heures. Je prends l’ambassadeur de la Guinée Equatoriale qui est là assis, à témoin. J’ai réquisitionné l’avion d’un particulier qui est de passage. Je l’ai reçu en audience, je le connaissais et je lui ai sollicité quatre ou six heures de temps pour une mission aller-retour, pour une mission importante. Il a été d’accord. L’Ambassadeur de France a été convié à mon cabinet et il a conduit une mission constituée du personnel de mon cabinet à Malabo aller-retour. Ils ont rencontré le Président de la Guinée Equatoriale 24 h 48 après, Patassé et sa suite sont partis. On dit que c’est moi qui ai empêché Patassé d’aller en Guinée Equatoriale. L’ambassadeur de la Guinée Equatoriale ici présent peut me démentir. La Guinée Equatoriale est un pays étranger sur qui je n’ai pas de prise. La décision finale lui revient. Je ne peux empêcher ce pays ami de recevoir Patassé. Cependant, Patassé est une autorité qui se rend dans un pays étranger, il ne peut pas partir comme cela, sans formalité, dans la précipitation. Il faudrait que tout soit au point avant qu’il ne parte. Après cela, que puis-je dire ? Ils sont allés en Guinée Equatoriale. Ensuite j’apprends au téléphone par la voix d’un individu  en France qui déclare que non, Patassé est à l’Hôpital au Cameroun. Peu après, c’est la nouvelle de son décès qui nous parvient. Est-ce que dans tout ce que je viens de dire c’est du mensonge, c’est la vérité ? J’ai cité des passages de la Bible et la mort, c’est pour tout le monde, il n’y a pas d’immortel sur cette terre. Le deuil, c’est pour tout le monde. La question que je me pose intérieurement, c’est qu’est-ce qui s’est passé dans la concession de Patassé pour qu’il soit admis à la clinique Chouaib ? Qu’on nous dise la vérité là-dessus !

Secundo : Patassé malade, pourquoi l’avoir laissé dire qu’il est en bonne santé ? Ses reins, ses poumons fonctionnent bien ? Que ceux qui sont dans la concession de Patassé disent la vérité ; qu’ils ne mentent pas gratuitement au nom des gens, qu’ils disent la vérité. Oui, je disais ici que j’ai servi Patassé. Son diabète a daté. A l’époque, à l’Etat-major, c’est quelqu’un qui mange de manière réglée et dort même à temps. Ce qui a fait qu’il était en bonne santé, parce qu’il respecte les prescriptions. C’est à cela que je réfléchis.

Tertio : Depuis qu’il est revenu de Lomé jusqu’aux élections du 1er tour etc…, nous n’avons pas appris des nouvelles concernant Patassé qui se faisait des soucis de santé. Mais après son entrée au FARE, qu’est-ce qu’ils lui ont fait ? Voilà. Ils l’ont pris comme Président du FARE et ceux composent le FARE ce sont ceux qui l’ont combattu férocement naguère. Je pense que peut-être quelqu’un m’a trompé mais il a dit lui-même qu’il y a des gens qu’il peut pardonner mais d’autres non !

Dans le FARE je les vois à côté de lui dans ce FARE - là. Qu’on dise la vérité au lieu de mentir gratuitement au nom des gens. Le pouvoir ce n’est pas facile. Même lui s’il était là, il dirait la même chose. Ceux qui montaient les syndicats et autres entités, ils sont aujourd’hui à côté de lui alors qu’il faut les éloigner de lui. Quand vous prenez à côté de vous des sorciers voilà ce qui arrive ! Ah ! En tout cas c’est ma pensée. Je cherche à savoir comment Patassé est mort. Je pense que c’est le message que j’avais à vous adresser.

Mme Patassé, les enfants Patassé, Sylvain Patassé, je vous demande pardon du fait que vous ne m’aviez pas vu à la place mortuaire. C’est pour la simple raison que je voulais éviter par ma présence de créer un incident.  

Pour Kolingba et les autres, je m’étais rendu à la place mortuaire parce que c’était dans le calme mais pour cette fois, ils ont monté des gens, des délinquants et autres pour créer des problèmes sur problèmes. Non ! Non ! Non ! Je ne peux pas. Je veux la paix et c’est pour cela que  vous ne m’aviez pas vu. Dire que j’ai négligé la mort de votre papa, Non ! je le déclare clairement en public pour que tout le monde le sache. Le mensonge des Centrafricains a détruit le Centrafrique. Ceux qui hier mentaient au nom de Patassé, ce sont ceux-là qui l’entourent pour lui montrer qu’ils l’aiment beaucoup. Je ne cite personne. C’est une journée de deuil, il faut éviter cela.

Quant à toi Patassé, ce que je dis, tu m’écoutes. Ah ! Si c’est du mensonge ou la vérité tu m’écoutes aussi. Chez nos ancêtres, on fait de grandes déclarations à la place mortuaire. Même chez moi dans la commune de Benzambé, quand quelqu’un ment en ton nom, on qualifie cela en patois « Kan-Mon », c’est à « Wi Goun Mon ». le « Kan Mon » si c’est la vérité, la personne avant 20 heures aura la conséquence. Ce n’est pas parce que tu es décédé que je vais mentir. Attention ! C’est dangereux ! Sois tranquille c’est tout !

Patassé était Président de la République. C’est comme moi aujourd’hui, je suis le chef de l’Etat centrafricain. Demain je le suivrais. Mais au lieu de mentir par-ci par-là, cela me fait beaucoup de peine. Je ne veux pas qu’il y ait des problèmes dans le pays à cause de moi. C’est pour cela que je suis resté tranquille, c’est tout. J’aurai l’occasion d’aller m’incliner sur sa tombe. La première femme de Patassé, la maman de Sylvain, de temps en temps, je m’arrête quand je suis en mission et m’incline sur sa tombe. Ses enfants m’appellent oncle parce que nous avons des communes voisines. Et il existe aussi des liens de parenté entre nous. Je n’ai rien à ajouter car c’est tout ce que j’avais à dire.

Patassé, comme on le dit dans la langue des Blancs, repose toi en paix. Je n’ai rien d’autre à dire. La politique c’est un domaine compliqué. En Gbaya on dit : « Na zo soré, Na zo soré, Na zo soré ». Tout est fini ! Qu’il repose en paix ! C’est ce que j’avais à dire ».

 

Selon une traduction de notre confrère du quotidien n° 3625 du Le CITOYEN de Bangui du 23 mai 2011

 

NDLR : Cette oraison funèbre de Bozizé est un véritable morceau d’anthologie, de cynisme, d’insinuations coupables, de médiocrité, de fourberie, d’hypocrisie et de mensonges. On a à faire à un homme accablé par le poids de la mauvaise conscience et de la responsabilité qui est la sienne dans la mort de son prédécesseur. Toutes ses prétendues explications et réflexions ne peuvent convaincre personne, ni en Centrafrique ni ailleurs. On comprend mieux pourquoi il a tout fait pour obtenir des enfants de Patassé d’organiser des obsèques officielles pour tenter de se justifier et aussi et surtout, se moquer une dernière fois de celui qu’on ne cessera jamais de marteler que c’est bien lui qui l’a tué. Une seule question. Pourquoi Bozizé a cru devoir réquisitionner exprès un avion pour que l’Ambassdeur de France et des membres de son cabinet puissent se rendre à Malabo rencontrer le Président Obiang Nguema ? Comme par hasard, il est resté muet sur l’objet et les motivations de la mission conduite par l’Ambassadeur de France en Guinée Equatoriale. Curieusement, c’est en apprenant l’objet de cette mission effectuée à Malabo que Patassé, sur la route de Malabo, a fait un arrêt cardiaque le lendemain de son arrivée à Douala. Il est revenu à la vie après d’intenses massages cardiaques à l’Hôpital de Douala.

Les laborieux passages de l’oraison sur les péripéties médicales et de tracasseries administratives qu’il a pourtant créées à Patassé pour l’empêcher de quitter le pays suffisent largement pour accabler Bozizé d’autant plus qu’au même moment, il faisait déclarer par le porte-parole du gouvernement Fidèle Ngouandjika que Patassé simulait d’être malade. Dès lors comment pouvait on faire confiance à son cabinet en lui confiant le dossier médical de quelqu'n qui simulait d'être malade. En insinuant par ailleurs qu'il se passait des choses dans la concession de Patassé, Bozizé en dit beaucoup et pas assez. Il semble être parfaitement au courant de ce qui s'y passait contre la santé de Patassé mais n'a rien voulu dire.   

Dans cette oraison funèbre, on a eu aussi l’occasion d’apprendre la version de la bouche même de Bozizé, de ce qu’il a appelé pudiquement « le changement » qu’il a « provoqué » pour renverser du pouvoir le même Patassé qu’il encense aujourd’hui parce que mort. Visiblement, il a du mal à employer le vocable de « coup d’Etat » pour désigner son putsch du 15 mars 2003 dont il jamais oublié de célébrer l’anniversaire depuis 2004 avec en prime cette année 2011 l’idée géniale d’y associer en même temps son investiture. Il faut appeler un chat, un chat ! Bozizé ne souvient même plus que lorsqu’il avait fui du PK 12 en novembre 2001, c’est Patassé qui n’avait pas voulu qu’il soit abattu comme un lapin alors que ses poursuivants l’avaient parfaitement en ligne de mire.

Me Nicolas Tiangaye, son ennemi juré d’aujourd’hui dont il ne veut pas ou n’a pas le courage de citer le nom ici et qu’il affuble de tous les noms d’oiseaux, est celui-là même qui l’a énergiquement défendu naguère lorsqu’il fut en proie avec la justice du général André Kolingba, kidnappé qu’il fut et ramené de Cotonou dans des conditions inhumaines et dégradantes. Aujourd’hui, il a une si courte mémoire qu’il a complètement oublié tous ceux qui ont contribué à le tirer d’affaire en lui sauvant aussi la vie.

Chronologiquement, Bozizé s’est mélangé les pédales dans la vie de Patassé lors de sa venue à Bangui pour prendre part au DPI et son retour définitif au pays fin octobre 2009. En décembre 2008, c’est le Président Omar Bongo Ondimba à qui Patassé s’était plaint de sa situation à Boali qui semblait être comme une mesure d’assignation, qui a fait pression sur Bozizé pour que Patassé soit ramené à Bangui plutôt que de rester cloîtré à Boali afin de participer convenablement aux travaux du DPI de décembre 2008. Quelle perfidie que de  présenter cela comme  une manière de protéger Patassé. Les travaux du DPI se déroulaient à Bangui et non à Boali.

On remarque au passage que ce que Bozizé appelle "la politique" n'a absolument rien à voir avec la politique dans le sens noble du terme. Pour lui, "politique" est synonyme de machiavélisme et de calculs politiciens pour comme il le dit si bien: "faire marcher l'adversaire sur la tête et les pieds en l'air". Il fait semblant de découvrir cette politique là alors qu'il est lui-même Machiavel incarné.  

Enfin s’agissant des enfants de Patassé, Bozizé ne peut reconnaître que c’est en raison de la mort de leur père qu’il daigne à présent leur accorder un peu d’attention alors que depuis qu’il a renversé leur père, il a superbement ignoré ces enfants dont certains avaient des revendications légitimes à lui soumettre et des requêtes à lui formuler. C’est pour toutes ces raisons et bien d’autres encore que nous aurions pu développer davantage mais ce serait trop long, que la rédaction a décidé de publier pour ses lecteurs la présente oraison funèbre de Patassé prononcée par Bozizé ou plutôt les divagations de Bozizé pour récuser les graves accusations proférées par les Centrafricains contre lui quant à ses responsabilités dans la mort du Président Patassé.  

 

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com - dans Politique