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16 avril 2016 6 16 /04 /avril /2016 12:15

 

                                                                         

Après la publication du décret désignant le premier ministre, le président de la République a convié ses alliés au palais de la renaissance pour justifier son choix. Lors de cette rencontre, le président a annoncé la rupture en définissant le profil du nouveau gouvernement en ces termes, je cite : "je tiens à ce que les prochains ministres répondent à des critères de compétence, d'intégrité morale et qu'ils soient représentatifs de toutes les préfectures de la République centrafricaine. J'attends aussi que les femmes puissent faire partie du gouvernement". Le gouvernement pour la reconstruction du pays a quasiment tenu ses promesses.

 

On constate de prime abord que les alliés qui l'ont soutenu et quelques personnalités proches du président sont récompensés et le retour à la manoeuvre des anciens ministres de Bozizé. Nous avons admiré que le gouvernement soit resserré car limité à 23 membres. Cela permettra à l'Etat de faire des économies. Nous avons par ailleurs relever l'absence de ministres d'Etat et de secrétaires d'Etat. Cette situation uniformise les traitements et indemnités des ministres. Alors on se pose légitimement la question de savoir l'ordre dans ce gouvernement: qui est le numéro 2 ou le numéro 3 ? Le critère de compétence prôné par le président de la République est bien respecté mais le ministre de l'intérieur ne semble pas faire l'unanimité.

 

Nous pensons qu'il le compensera avec sa connaissance du terrain et sa politique de proximité. Attendons de le voir à l'oeuvre avant de porter des jugements hâtifs. En outre, dans le tandem ministre de défense/ministre de l'intérieur, qui s'occupera du programme DDR ? Nous espérons sur la complémentarité des deux ministres car vous êtes sans ignorer que les défis prioritaires du gouvernement sont la sécurité intérieure, la défense nationale, la réconciliation nationale et le développement économique. Pour une fois en Centrafrique, la population s'est réjouie de la composition d'un gouvernement : que de nouveaux noms, donc les dinosaures sont mis au placard.... Sans oublier le principe de laïcité de l'Etat, la communauté musulmane est bien représentée.

 

Les centrafricains sont unanimes qu'aucune place n'est réservée aux fossoyeurs de la République c'est à dire les groupes armées. Cette décision de les éjecter est fondamentale pour la survie de notre jeune démocratie et cela évite de servir de base à une jurisprudence sans fondement juridique ( prendre des armes pour se faire entendre ). Concernant le problème de genre, le pourcentage réservé aux femmes n'est pas suffisant d'où la nécessité de se poser des interrogations suivantes : les femmes ne sont pas trop diplômées ou compétentes en centrafrique ? Sont-elles sanctionnées par rapport à la gestion de la transition ?

 

Ce problème porte atteinte au principe de parité qui n'est autre que l'égal accès des hommes et des femmes aux fonctions électives ainsi qu'aux responsabilités professionnelles et sociales. Ainsi, nous osons rappeler au Président mathématicien qu'en mathématique, la parité est le caractère d'un nombre qui est pair. Face à ce constat alarmant, nous vous demandons d'accorder des bourses d'études aux filles, de sensibiliser les parents à encourager les filles pour poursuivre leurs études, de renforcer les luttes contre les grossesses précoces et enfin de trouver une solution idoine et durable au phénomène de troc sexe contre note à l'université de Bangui.

 

Cette situation constitue un sérieux obstacle à la promotion féminine et à la déscolarisation précoce des filles. Enfin, concernant la représentativité des préfectures dans le gouvernement,  nous donnons un quitus à l'idée mais l'histoire nous rappèle les ministres résidents expérimentés par les précédents régimes qui n'ont pas produit les résultats escomptés. Nous craignons que cette méthode de représentation de chaque préfecture dans le gouvernement ne deviennent un droit acquis. Le droit acquis permet de maintenir une situation de fait et toute tolérance devient à la longue devient un droit acquis.

 

Le manquement à ce droit pourra être difficile à gérer car le pays a déjà fait l'objet de menaces sécessionnistes ou séparatistes. Dans l'alternative, nous estimons que le gouvernement doit mettre en oeuvre un plan de développement et d'investissement économique à l'échelle nationale, de procéder à des délocalisations des entreprises, de rendre effective la décentralisation et la déconcentration, de délocaliser périodiquement la célébration des fêtes nationales et des grandes activités sportives et culturelles. Au delà de cette analyse, nous souhaitons bonne chance à la nouvelle équipe gouvernementale dans la noble mission de reconstruire notre chère patrie.                                                                              

Paris, le 15 avril 2016.



Bernard SELEMBY DOUDOU


Juriste, Administrateur des Elections

LA RUPTURE ANNONCÉE ET LES INQUIÉTUDES DU NOUVEAU GOUVERNEMENT CENTRAFRICAIN par Bernard SELEMBY DOUDOU
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