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4 mai 2015 1 04 /05 /mai /2015 01:23

 

 

http://www.franceinter.fr   samedi 02 Mai à 12H00

 

Celui qui a dénoncé en premier, en interne, les viols de certains soldats sur des enfants de Centrafrique raconte son enquête de l’époque à Anthony Fouchard.

 

Alexis Nguitte gère un centre dédié à la protection de l’enfance sur le camp de déplacés de l’aéroport de M’Poko à Bangui, la capitale de Centrafrique. C’est un peu par hasard, l’été dernier, qu’il a entendu les rumeurs de viols commis par des soldats des Nations-Unis sur des enfants du camp, au début de l’année 2014. Avant d’aller informer les autorités, il a mené sa propre enquête auprès des enfants.

 

 Ils leur proposaient des biscuits...

 

 "Au fondement des faits, raconte Alexis Nguitte, les enfants étaient tiraillés par la faim. Leurs parents n’arrivant plus à subvenir à leurs besoins vitaux, étaient contraints de sortir du camp pour aller écumer les décharges publiques." C’est donc là qu’auraient commencé les échanges de nourriture contre du sexe. Les enfants ont raconté à Alexis Nguitte, qui se souvient : "on leur proposait un biscuit contre une fellation. Face à une question fermée de ce genre, tenaillés toujours par la faim, que pouvaient faire les enfants ?"

 

Il déclenche une mission conjointe

 

"J’avais déjà fait des entretiens avec les victimes qui ont bien voulu témoigner, explique Alexis Nguitte. Lorsque j’ai alerté la section "droits de l’homme et justice" de l’ONU et la section "protection" de l’UNICEF, il a fallu faire des contre-expertises de tous les récits que j’avais eus. Tous les enfants, une demi-douzaine, ont alors été réentendus." Ces éléments, pris très aux sérieux par les autorités, finissent par déclencher une mission conjointe de l’ONU et de l’UNICEF dans le pays. Les gendarmes l’ont aussi auditionné lui à l’époque. "Pour chaque enfant, raconte le responsable du centre, je devais dire ce que je savais, et ils allaient vérifier. Une fois que c’était fait, ils rayaient le nom de la liste et passaient au suivant. Il a fallu plus de cinq heures.

 

14 soldats mis en cause, dont des français

 

Depuis ce jour-là, Alexis Nguitte n’avait plus entendu parler à nouveau de cette affaire. L’enquête suivait son cours, jusqu’à ce mercredi soir et la fuite du rapport interne dans la presse. Ce vendredi 1er mai, quatorze soldats des opérations Sangaris et Misca sont officiellement mis en cause, sans avoir tous été clairement identifié d’après le procureur de Bangui. Trois soldats tchadiens, deux guinéens sont notamment visés par l’enquête. Des français seraient aussi concernés.

 

Il y a de gros dysfonctionnement mais il ne faut pas incriminer toute l’armée

 

"C’est inconcevable, redit aujourd’hui celui qui a dénoncé le premier cette affaire. On n’est pas là pour faire du mal aux gens. Il y a eu un gros dysfonctionnement, mais il faut dire que l’armée française a fait un sacré travail, reconnaît Alexis Nguitte. Les armées doivent faire le ménage dans leurs rangs, mais si certains éléments de l’opération Sangaris ont commis des forfaits, il ne faut pas incriminer toute cette armée qui est venue à la rescousse d’un peuple en détresse."

 

Ecoutez le témoignage complet d'Alexis Nguitte recueilli par Anthony Fouchard >>>

 

Des rumeurs aux contre-expertises, d’où est partie l’enquête en Centrafrique ?
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