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21 septembre 2021 2 21 /09 /septembre /2021 20:22
Nouvelles tensions entre la France et le Mali
Nouvelles tensions entre la France et le Mali
Nouvelles tensions entre la France et le Mali

 

Lu pour vous

 

RADIO-CANADA AVEC AFP, JEUNE AFRIQUE ET COURRIER INTERNATIONAL

20 septembre 2021

La décision du gouvernement malien d’entamer des discussions avec le groupe de mercenaires russes Wagner a l’effet d’un mouvement tectonique dans la région du Sahel, considérée comme un pré carré de la France, l’ancienne puissance coloniale.

Paris a dû dépêcher lundi la ministre des Armées, Florence Parly, pour obtenir des assurances des militaires maliens au pouvoir et affirmer la détermination de la France à poursuivre son engagement dans le pays.

Selon l’hebdomadaire Jeune Afrique, le montant du contrat entre Bamako et le groupe Wagner, qui prévoit le déploiement de mercenaires en collaboration avec l’armée malienne ainsi que la protection de hautes personnalités, s’élèverait à environ 13,6 millions de dollars.

Les militaires maliens expliquent leur choix par la nécessité de se déployer dans des zones abandonnées. On ne peut pas les laisser vides. On ne peut pas nous interdire d’acheter du matériel à un pays avec lequel on a un accord parce qu’un autre ne veut pas, avait souligné le premier ministre Choguel Maïga.

Lors de sa rencontre avec le ministre malien de la Défense, le colonel Sadio Camara, Mme Parly a dit avoir abordé le dossier Wagner et insisté sur le fait qu'au moment où jamais la communauté internationale n'a été aussi nombreuse à combattre le terrorisme [au Sahel], un tel choix serait celui de l'isolement.

Il faut que chacun soit bien conscient des conséquences d'une coopération avec la société russe, a-t-elle indiqué aux journalistes dans l'avion qui la ramenait en France, dont une de l' AFP , précisant que le colonel Camara lui avait assuré qu'aucune décision n'avait encore été finalisée.

Dans l'entourage du ministre malien de la Défense, on confirme à l' AFP qu'aucun acte n'a été posé avec Wagner. Aucun acte.

Le ministre a expliqué à son homologue française que l'abandon de la France obligeait à tout envisager pour sécuriser le pays, selon cette source. Ce à quoi Mme Parly lui a répondu que la France n'abandonnait pas le Mali, a-t-on précisé.

Mise en garde de l’Europe

Pour sa part, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a mis en garde contre le risque d'une détérioration des relations entre l'Union européenne (UE) et Bamako en cas d'implication au Mali du groupe privé russe Wagner. Cela affecterait sérieusement la relation entre l' UE  et le Mali, a-t-il affirmé.

La France et l'Allemagne avaient prévenu la semaine dernière qu'un recours à Wagner pour former les forces armées maliennes et assurer la protection des dirigeants remettrait en cause leur engagement militaire au Mali.

Le gouvernement malien avait rétorqué dimanche qu'il ne permettrait à aucun État de faire des choix à sa place et encore moins de décider quels partenaires il peut solliciter ou pas.

Le déplacement de Mme Parly, entamé dimanche au Niger, visait notamment à exposer aux pays concernés la réorganisation de la présence militaire française dans la région.

La France, engagée depuis janvier 2013 au Sahel, envisage désormais présence resserrée, centrée sur les frappes ciblées contre les chefs et cadres djihadistes et l'accompagnement des armées locales.

La France a perdu 50 soldats au combat au Sahel.

Les effectifs français au Sahel devraient passer de plus de 5000 hommes actuellement à 2500 ou 3000 d'ici 2023, selon l'état-major.

Tension persistante entre Bamako et Paris

En mai dernier, le président français Emmanuel Macron avait menacé de mettre fin à la mission militaire au Mali après le coup d’État.

M. Macron avait d’ailleurs suspendu temporairement les opérations militaires avec les soldats maliens. Mais quelques jours plus tard, le président français a levé la suspension et écarté la fin de la mission française.

Le Mali fait face à une activité intense de plusieurs groupes djihadistes, notamment dans le nord du pays, ce qui a plongé le pays dans une profonde crise politique.

Deux coups d’État ont eu lieu au pays en l’espace de neuf mois cette année. Les militaires à la tête du pays ont promis des élections après une période de transition, dont la durée reste toutefois floue.

 

Mercenaires russes au Mali : la France souhaite clarifier la position de la junte

https://www.france24.com/ 20/09/2021 - 10:09

Florence Parly rencontre, lundi, son homologue au Mali, dans un contexte de tensions entre Paris et la junte, accusée de vouloir recruter des mercenaires de la société paramilitaire russe Wagner. Bamako avait affirmé qu'il lui appartenait de "décider quels partenaires il peut solliciter ou pas".

La ministre française des Armées, Florence Parly, est attendue, lundi 20 septembre, au Mali, où le gouvernement de transition dominé par les militaires envisage de s'adjoindre les services de la société paramilitaire russe Wagner. Des pourparlers en cours entre le Mali et la sulfureuse entreprise russe a engendré des tensions avec Paris, qui réduit sa présence militaire dans le pays.

"Mon objectif est de parvenir à clarifier la position des autorités maliennes et de réitérer des messages", a expliqué Florence Parly avant de rencontrer son homologue malien, le colonel Sadio Camara. "On ne va pas pouvoir cohabiter avec des mercenaires", a-t-elle prévenu.

Un recours à Wagner pour former les forces armées maliennes et assurer la protection des dirigeants serait "incompatible" avec le maintien au Mali des troupes françaises, qui combattent depuis huit ans les jihadistes au Sahel, avait déjà prévenu le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian.

L'implication du groupe privé Wagner au Mali affecterait "sérieusement" les relations entre l’Union européenne et Bamako, a de son côté averti le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York.

Le Mali invoque sa souveraineté

La sulfureuse société privée russe, soupçonnée d'appartenir à un homme d'affaires proche du Kremlin, Evguéni Prigojine, a déjà conclu, en 2018, un contrat avec la République centrafricaine, où elle est accusée d'exactions et de pillage des ressources minières et douanières.

Mais le gouvernement malien a rétorqué dans un communiqué qu'il ne permettrait "à aucun État de faire des choix à sa place et encore moins de décider quels partenaires il peut solliciter ou pas". "Il y des partenaires qui ont décidé de quitter le Mali pour se replier sur d'autres pays, il y a des zones qui sont abandonnées", avait fait valoir le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga.

Les négociations entre la junte et Wagner interviennent en effet au moment où la France a entamé une réduction de son dispositif militaire au Sahel au profit d'une présence resserrée, centrée sur les frappes ciblées contre les chefs et cadres jihadistes et l'accompagnement des armées locales.

Les militaires français doivent quitter, d'ici la fin de l'année, les bases de Kidal, Tessalit et Tombouctou, dans le nord du Mali, et le nombre de troupes françaises déployées au Sahel devrait passer de plus de 5 000 hommes actuellement à "2 500 ou 3 000" d'ici 2023, selon l'état-major.

Florence Parly, qui avait débuté sa tournée sahélienne par une halte au Niger, dimanche, a tenu à rassurer sur la poursuite des efforts français au Mali et plus largement au Sahel malgré la réduction en cours des effectifs. "La France ne s'en va pas", elle "maintiendra son engagement pour accompagner les forces armées sahéliennes", a-t-elle souligné. "La situation reste précaire, nous savons que c'est un long combat".

La France inquiète pour les élections en suspens 

Outre le dossier Wagner, les autorités françaises s'inquiètent du peu d'empressement des colonels, qui ont renversé le 18 août 2020 le président Ibrahim Boubacar Keïta, à organiser des élections pour rendre le pouvoir aux civils en février 2022.

"Les dirigeants maliens veulent probablement prolonger la transition en dépit des engagements pris auprès de la Cédéao (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest)", craint-on à Paris.

Avec AFP

 

REVUE DE PRESSE AFRIQUE

À la Une: le torchon brûle entre Paris et Bamako

Avec plusieurs questions au centre de cette tension : les autorités maliennes vont-elles conclure ce fameux accord avec une société du groupe militaire russe Wagner ? Des mercenaires russes vont-ils bientôt s’implanter au Mali ? Et pour faire quoi précisément ?

« Le Mali ne parait pas prêt à renoncer à ce contrat », affirme Jeune Afrique. « Mercredi dernier, le Premier ministre Choguel Maïga avait déjà prévenu : "Il y a des zones abandonnées qu’il faut occuper aujourd’hui. On ne peut pas les laisser vides. […] On ne peut pas nous interdire d’acheter du matériel à un pays avec lequel on a un accord parce qu’un autre ne veut pas ?" Sans désigner nommément la France, il avait ensuite ajouté : "on ne peut pas nous empêcher d’envoyer des gens être formés dans un pays donné parce qu’un autre pays ne veut pas. Ne faut-il pas avoir de plan B ?" Cela n’a pas empêché Florence Parly, la ministre française des Armées, de faire à nouveau preuve de fermeté, hier, lors d’une visite à Bamakopointe Jeune Afrique. Elle a répété, avant de rencontrer son homologue malien, le colonel Sadio Camara, que la France "n’allait pas pouvoir cohabiter avec des mercenaires". »

La France conspuée

Au Mali, certains médias emboîtent le pas des autorités militaires et critiquent vertement la position française : « Cette puissance [en l’occurrence la France] est en train de faire usage de pressions multiformes, s’exclame ainsi Maliwebpassant, souvent, par certains voisins pour arriver à ses fins, c’est-à-dire contraindre les autorités de la transition à renoncer à toute idée de déploiement des éléments de la société privée russe, Wagner. »

Toutefois, poursuit Maliweb, Bamako a l’appui de l’opinion : « Ils sont aujourd’hui nombreux les Maliens à se montrer favorables à la signature d’un accord de coopération militaire avec la société Wagner. Ce soutien populaire est un solide mur sur lequel le président de la transition peut s’adosser et décider. »

« Panique à Paris ! »

Inf@sept hausse le ton : c’est « le début de la fin de l’hégémonie française au Mali », s’exclame le média bamakois. « Dominatrice, exploiteuse, paternaliste, frileuse, tous les qualificatifs sont bons pour désigner la France, qui dans son complexe de supériorité, voire sa condescendance, veut continuer à soumettre les États qu’elle a colonisés à sa stérile et infructueuse domination. (…) Depuis l’annonce de la signature d’un éventuel contrat entre l’État malien et le groupe Wagner, c’est la panique à Paris, affirme Inf@septla France ne dort plus que d’un œil. (…) Du président de la République, Emmanuel Macron à son ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, en passant par la ministre de la Défense Florence Parly, et le chef d’état-major des Armées, tous font feu de tout bois. (…) Toute cette agitation n’a pour seul but que de faire plier les autorités maliennes. Le président de la Transition, le colonel Assimi Goita, et son Premier ministre, Choguel Maïga, ne rompent pas pour l’instant et nous l’espérons pour toujours, s’exclame Inf@sept, pour l’honneur, la paix et la gloire du Mali. En somme, conclut le média bamakois, nous osons espérer que ce contrat (avec Wagner) sera non seulement signé, mais servira d’exemple pour les autres pays qui hésitent encore à s’affranchir de la tutelle de la France. »

Le Mali n’est pas seul au Sahel…

Le quotidien Le Pays  au Burkina est dubitatif : « On est curieux de voir jusqu’où ira le bras de fer entre les autorités de la transition malienne et la France sur une question aussi sensible, qui va au-delà des relations entre les deux pays. Car, il faut le rappeler, Paris n’est pas seule dans sa croisade anti-mercenaires russes au Sahel. La CEDEAO, l’Allemagne, les États-Unis sont sur la même longueur d’onde que la France sur la question et l’ont déjà fait savoir publiquement. Bamako est donc prévenue du risque d’isolement qui la menace, si Assimi Goïta et compagnie venaient à succomber aux sirènes des Popov. »

Qui plus est, souligne encore Le Pays, « le sort du Mali est aujourd’hui lié à celui du Sahel et, surtout, le Mali est la porte d’entrée du terrorisme dans l’espace commun. C’est dire si par leur décision, Assimi Goïta et compagnie doivent prendre conscience des risques qu’ils font courir non seulement au Mali, mais aussi à la région du Sahel tout entière. »

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