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9 juin 2018 6 09 /06 /juin /2018 03:33
Lu pour vous : A La Haye, le Congolais Bemba acquitté, la cour pénale décrédibilisée

 

 

 

Par Maria Malagardis — Libération 8 juin 2018 à 20:46

 

Deux ans après sa condamnation à dix-huit ans de prison pour «crimes de guerre» et «crimes contre l’humanité» en Centrafrique, le Congolais a été acquitté vendredi par la CPI.

 

 «C’est une tragédie, un revers incroyable», confie, quelque peu sonnée, Karine Bouleau de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), après l’annonce, vendredi après-midi, de l’acquittement de Jean-Pierre Bemba par la Cour pénale internationale (CPI), à La Haye.

La décision a aussitôt fait l’effet d’un coup de théâtre, accueillie par des cris de stupeur mais aussi des applaudissements dans la salle d’audience. Au moment précis où les juges de la cour d’appel ont totalement renversé le verdict prononcé contre ce même inculpé il y a deux ans, le 21 mars 2016.

Ce jour-là, Jean-Pierre Bemba avait été condamné à dix-huit ans de prison, la peine alors la plus lourde jamais prononcée par la CPI. Bemba avait aussitôt fait appel mais personne n’aurait pu prédire que ce nouveau jugement aboutirait à un verdict aussi radicalement opposé, après huit ans de procès et dix ans d’emprisonnement pour Bemba, arrêté en 2008.

Le choc est rude pour le bureau du procureur de la CPI qui avait fait de ce long procès un symbole. D’abord parce que l’accusé est un homme puissant, le «premier gros poisson» en réalité, jamais arrêté par cette juridiction internationale. Dans son pays, la république démocratique du Congo (RDC), Bemba est en effet un homme qui compte, depuis longtemps : tour à tour chef de guerre, vice-président du pays, candidat à la présidentielle, sénateur. C’est aussi un riche homme d’affaires, qui n’entrera en politique qu’après 1997 et la chute du maréchal Mobutu auquel sa famille était liée. Sa milice armée, transformée par la suite en parti politique, le Mouvement pour la libération du Congo (MLC), aurait commis de nombreuses exactions dans des provinces où Bemba s’est un temps replié.

Viols. Reste que ce ne sont pas les crimes éventuellement commis dans son propre pays qui lui étaient reprochés devant la CPI, mais ceux commis dans un pays voisin : la Centrafrique. En 2002, confiné dans le nord-est de la RDC, Bemba répond à l’appel à l’aide du président centrafricain Ange-Félix Patassé, alors confronté à une rébellion armée. Or, à Bangui, la capitale centrafricaine, le contingent du MLC va pendant plusieurs mois multiplier les atrocités : pillages systématiques, mais aussi viols et tortures. Les témoignages recueillis dès cette époque par la FIDH reflètent une sauvagerie et une cruauté sans limites qui méritent le qualificatif de «crimes de guerre» et de «crimes contre l’humanité».

Mais qui est responsable ? Bemba ? A l’époque des faits, il n’est pas en Centrafrique, se contentant de «prêter» ses hommes à Patassé. Et en 2007, au moment où la CPI annonce l’ouverture d’une enquête le concernant, il est confronté à d’autres enjeux : il doit fuir son pays lorsque sa rivalité avec le président congolais Joseph Kabila tourne à la guerre ouverte. Moins d’un an plus tard, il est arrêté dans son exil bruxellois et envoyé à La Haye. Ses partisans crieront aussitôt au procès politique, ses avocats n’auront de cesse de rappeler son absence du lieu des crimes commis.

Du côté de la CPI, en revanche, le cas Bemba apparaît bientôt comme une opportunité historique : pour sanctionner pour la première fois les violences sexuelles qui n’ont jamais pu être prouvées dans des jugements précédents. Et en imposant également la notion de «supériorité hiérarchique», celle qui rend les «chefs» comptables des exactions de leurs troupes sur le terrain. Même à distance. Reste à le prouver.

Lacunes. «Bemba savait», affirme Karine Bouleau, de la FIDH. «Ses troupes avaient déjà commis des exactions en RDC et il connaissait leur comportement. Par ailleurs, il a été plusieurs fois interpellé notamment par le président de la FIDH dès cette époque. Or jamais Bemba n’a sanctionné le moindre militaire», déplore-t-elle.

Sauf que la CPI n’a pas poussé les enquêtes sur les subordonnés qui se trouvaient sur place, se contentant du cas symbolique de Bemba. Ses arguments n’auraient pas été examinés avec l’attention requise, ont estimé trois des cinq juges de la cour d’appel pour justifier vendredi leur décision surprise. Laquelle évoque d’autres lacunes, plus techniques, qui accablent le bureau du procureur, très affaibli par cet échec retentissant : dix ans de procès pour rien.

Mais les conséquences sont aussi dévastatrices pour les 5 229 victimes centrafricaines qui avaient accepté de témoigner. Dans ce pays meurtri par tant d’autres tragédies, la confiance dans la justice risque d’être compromise pour longtemps. Quant à la RDC, la libération de Bemba risque de bouleverser la donne de la présidentielle de décembre. Lors d’un scrutin qui s’annonce sous tension, Bemba ne sera-t-il pas tenté de jouer les hommes providentiels face à Joseph Kabila ? Les cartes sont en tout cas désormais rebattues. Mais pour la justice internationale, dans l’immédiat, c’est tout simplement : échec et mat.

 

Maria Malagardis

 

 

RDC: En Centrafrique, l’acquittement de Bemba qualifié de “décision politique pour chasser Kabila”

 

https://www.politico.cd 

 

L’acquittement, le vendredi 8 juin, de l’ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba n’est pas du tout été apprécié à Bangui, capitale de la République centrafricaine où l’ancien chef rebelle était accusé d’y avoir commis un crime contre l’humanité. 

 

 

Peu de temps après l’annonce de l’acquittement de Jean-Pierre, leader du Mouvement de Libération du Congo, dix ans après son arrestation et incarcération à la Cour Pénale Internationale (CPI), des voix s’élèvent à Bangui pour dénoncer une décision politique.

“En tant que femme, je considère que c’est une décision politique”, accuse une habitante de la capitale centrafricaine citée par le média allemand Deutsche Welle. “Ils veulent chasser Kabila du pouvoir, et ont donc libéré Bemba pour qu’il revienne“, s’indigne-t-elle. Pour elle “les juges n’ont même pas pensé aux victimes“. Un homme, qui assure avoir perdu son père et ses frères, va même jusqu’à évoquer “un complot”. “S’il allait en prison au moins, cela m’atténuerait”. 

Toujours selon Deutsche Welle, d’autres s’interrogent encore sur le rôle de la communauté internationale et de la CPI. “Elle lutte contre l’impunité. Cette cour n’a pas de sens s’il est libéré, car elle est normalement là pour réprimer ces crimes“, réagit un homme au micro de la DW.

A Kinshasa, la nouvelle est accueillie avec un silence de morts du côté du pouvoir congolais, alors des opposants au président Kabila ont à quasi-unanimité, jubilé.

“J’apprends avec joie et soulagement, l’abandon des charges qui pesaient sur JP Bemba. Mes premières pensées vont à sa famille et à ses partisans. Son retour sur la scène politique congolaise sera sans nul doute un renfort considérable pour le camp de l’alternance. Gloire à DIEU“, écrit triomphalement l’opposant Félix Tshisekedi via son compte Twitter.

 

RDC : L’acquittement de Bemba « montre que la vérité finit toujours par triompher » – Katumbi

 

https://actualite.cd  8 juin 2018

 

Le président d’Ensemble, Moïse Katumbi, a salué l’acquittement par la Cour pénale internationale (CPI) de l’opposant Jean Pierre Bemba.


Pour Moïse Katumbi, l’acquittement de Jean Pierre Bemba après dix ans passés en détention à La Haye, avec une condamnation de 18 ans, démontre, selon lui, que la vérité finit toujours par triompher.

 

“Félicitations à mon compatriote JP Bemba. Son acquittement montre que la vérité finit toujours par triompher. A ceux qui utilisent encore des faux procès, cette décision marque le début d’une nouvelle ère de justice pour la RDC. Aujourd’hui est un grand jour pour les Congolais !”, s’est emporté de joie sur les réseaux sociaux Moïse Katumbi.

 

La chambre d’appel de la Cour pénale internationale (CPI) a décidé ce vendredi 8 juin 2018 d’acquitter le sénateur congolais Jean Pierre Bemba, condamné le 21 mars 2016 à 18 ans de prison.

 

L’ancien vice-président de la RDC  a été acquitté de lourdes charges de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis par sa milice (le Mouvement de libération du Congo) en Centrafrique en 2002- 2003.

 

Bemba avait déployé en Centrafrique un millier d’hommes de sa milice pour soutenir le président de la République de ce pays, Ange-Félix Patassé, face à une tentative de coup d’Etat menée par le général François Bozizé.

 

Un général centrafricain avait affirmé aux juges que Bemba ne commandait pas ses troupes quand elles ont commis les crimes dont il est accusé.

La Cour va statuer le 12 juin prochain sur la libération de Bemba.

 

Stanys Bujakera Tshiamala

Lu pour vous : A La Haye, le Congolais Bemba acquitté, la cour pénale décrédibilisée
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