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16 mars 2017 4 16 /03 /mars /2017 21:52
Drôles de critères pour l’intégration des  enseignants à l’université de Bangui par Elton Caleb

 

 

 

L’intégration dans la fonction publique centrafricaine annoncée, il y a quelques semaines, par le premier ministre Simplice Mathieu Sarandji est entrée dans sa phase exécutoire. En ce qui concerne l’université de Bangui, une liste de 198 candidats dont 37 de la promotion 2010 est acheminée à la primature pour un quota de 30 places. A priori, le décor est simple, mais  c’est l’arbre qui cache la forêt.

 

En République centrafricaine, être recruté comme enseignant vacataire en prévision d’une intégration dans la fonction publique est une randonnée périlleuse qu’il ne faudrait jamais oser. Le reliquat des 37 intégrables de 2010 longtemps exploité pour combler le déficit d’enseignants dans les activités pédagogiques de l’unique institution universitaire nationale en a connu à ses dépens. Au moment de renvoyer l’ascenseur, une partie de ces intégrables de longue durée est payée en monnaie de singe à la faveur des critères, somme toute subjectifs rafistolés à tour de bras pour faire l’affaire des chanceux de la farce.

 

Le critère le plus aberrent est celui de la liste alphabétique évoquée pour expliquer la non prise en compte des noms  de bas de liste dans le quota.

 

Sans pour autant convaincre sur ce critère,  un autre critère est brandi, notamment celui du doctorat qui primerait sur les assistants. Là encore, la subjectivité est ostentatoire et ceci, à plusieurs niveaux :

-D’abord, la non obtention du doctorat n’a pas empêché  l’Etat à solliciter le service de ces candidats au moment de leur recrutement comme enseignants vacataires à l’université de Bangui lesquels ont dispensé les enseignements au même titre que les enseignants titulaires. D’où vient alors que le mérite qui leur est reconnu une décennie durant devienne un péché et  se transforme du jour au lendemain en critère d’élimination ?

 

Ensuite, tout se passe comme si  ces assistants doivent s’en prendre à eux-mêmes pour n’avoir pas pu soutenir leur thèse alors que la manière à laquelle s’octroie la bourse nationale est connue de tous.

 

Finalement, ces intégrables malheureux sont doublement ostracisés d’abord pour se voir refuser la bourse et ensuite pour se voir écarter de l’entrée dans la fonction publique pour  une raison indépendante de leur volonté. De quoi pousser tout le monde à verser dans la fausseté puisque seuls les compatriotes qui  optent pour les raccourcis qui réussissent les mieux dans ce pays.

 

Les frustrations qui résultent de ces genres d’injustices sont, dans bien des cas, à l’origine des fuites de cerveau et, dans des cas extrêmes, des déviances regrettables à l’égard de l’ordre républicain établi.

 

Il suffisait de faire preuve de continence népotiste et favoritisme en intégrant par promotion pour éviter ces genres de frustrations qui n’augurent guère de la rupture surtout si c’est un universitaire qui est aux affaires. Mis, passer des promotionnaires de 2015 au détriment de ceux de 2010 au motif qu’il s’agit des docteurs est une injustice sociale.

 

Elton Caleb

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