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22 mars 2017 3 22 /03 /mars /2017 21:54

 

 

 

http://www.un.org 22 mars 2017 – L'Experte indépendante des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme en République centrafricaine (RCA), Marie-Thérèse Keita Bocoum, a indiqué mardi au Conseil des droits de l'homme avoir constaté des avancées significatives de la part du gouvernement dans l'élaboration d'un cadre législatif et institutionnel depuis sa dernière visite en juin 2016.

 

Dans une mise à jour orale, Mme Keita Bocoum, a notamment cité l'adoption de lois organiques, l'accession à des conventions internationales relatives aux droits de l'homme, l'adoption d'un plan de relèvement et la nomination d'un procureur de la Cour pénale spéciale parmi les progrès réalisés par les autorités centrafricaines.

 

L'Experte indépendante a cependant souligné que la situation demeurait fragile, notamment dans les préfectures de la Ouaka, de la Haute Kotto, de Nana Gribizi, de la Ouham et de la Ouham Pende, avec des conséquences terribles pour les civils. Elle a également évoqué la persistance des tensions et des violences dans le quartier PK5 de la capitale centrafricaine, Bangui.

 

Devant le Conseil des droits de l'homme, Mme Keita Bocoum a mis en garde sur la mutation rapide que connaît la crise centrafricaine. Selon l'Experte, le pays est en proie à une série de conflits locaux mettant aux prises des groupes armés ayant conclu des alliances « surprenantes ». « Les conflits qui semblaient opposer les communautés chrétiennes et musulmanes auparavant ont évolué vers des conflits entre des groupes qui seraient nationalistes, et d'autres qui seraient étrangers, avec parfois une connotation ethnique dangereuse », a-t-elle fait remarquer.

 

L'Experte a d'ailleurs noté que dans la Ouaka et la Haute-Kotto, « les combats et cycles de représailles entre la coalition des ex-Séléka et les anti-Balaka, d'un côté, et le Mouvement pour l'unité et la paix en Centrafrique (UPC), de l'autre, ont engendré de nombreuses violations des droits de l'homme ». Elle a ajouté que des communautés civiles ont été attaquées parce qu'assimilées à des groupes armés, en raison de leur appartenance ethnique. A cet égard, Mme Keita Bocoum a indiqué avoir « été informée d'exactions contre des musulmans arabes et goulas, les forçant à trouver refuge du côté de la ville assimilé aux chrétiens ». Par ailleurs, plus de 3.000 Peuls se sont réfugiés dans la ville, fuyant les combats et les exactions des groupes armés sur l'axe Bambari-Ippy-Bria. A Bakala, au nord de Bambari, « des dizaines de personnes auraient été exécutées et jetées dans des puits ou enterrées dans des fosses communes », a-t-elle ajouté.

 

Face à cette situation préoccupante, Mme Keïta Bocoum a salué l'intervention de la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations Unies en Centrafrique (MINUSCA) pour stopper l'avancée sur Bambari des éléments du groupe armé Front populaire pour la renaissance de Centrafrique (FPRC) et négocier le départ des chefs de guerre de l'UPC, du FPRC et des anti-Balaka.

 

Le regain de tensions a toutefois des conséquences sur le plan humanitaire. Près de la moitié de la population centrafricaine aurait besoin d'une assistance d'urgence. À la fin février 2017, plus de 470.000 Centrafricains avaient trouvé refuge dans les pays voisins, et plus de 400.000 étaient déplacés à l'intérieur du pays.

 

L'Experte n'a pas manqué de mentionner les diverses initiatives prises pour ramener la paix en RCA. Elle a cité à cet égard les efforts de mise en place progressive de comités locaux de paix et réconciliation à Bangui. Elle a également salué l'action des autorités traditionnelles et de la population de la ville de Birao en faveur du dialogue intercommunautaire et du vivre ensemble qui a permis d'éviter les conflits.

 

Dans ce contexte, Mme Keïta Bocoum a plaidé pour la mise en place d'une stratégie de justice transitionnelle afin de répondre à l'impunité et donner toutes ses chances à la réconciliation.

Centrafrique : une experte salue les avancées vers la paix et l'Etat de droit malgré une situation toujours fragile
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