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12 mars 2016 6 12 /03 /mars /2016 18:26

 

 

Par Bruno Meyerfeld   LE MONDE ECONOMIE Le 12.03.2016 à 10h58

 

Serait-ce le début d’une prise de conscience ? Le 4 mars, le président kényan Uhuru Kenyatta a constitué un « groupe d’intervention national » chargé de pousser les Kényans à consommer du café. Parmi les 19 membres de cette commission, on trouve Kevin Ashley, PDG de Java House.

 

Le continent africain, grand exportateur de café, est un piètre consommateur du « caoua », sans que les politiques ne semblent, jusqu’à l’initiative kényane, s’en préoccuper. L’Afrique produit 12 % du café mondial, selon les chiffres de l’Organisation internationale du café (OIC). Le marché reste dominé par l’Ethiopie (39 % de la production africaine et 6,4 millions de sacs de 60 kg de café vert en grains arabica produits en 2015-2016) et l’Ouganda (23 % de la production) – le Kenya arrivant cinquième avec 5 % du marché derrière la Côte-d’Ivoire (13 %) et la Tanzanie (6 %).

 

Au Kenya, les premiers plants de café ont été introduits en 1893 par des missionnaires, sur les hauteurs des Taita Hills, proches de la côte. « Mais jusqu’à l’arrivée de Java House, on ne trouvait aucun bon café à Nairobi. Toute la bonne production était vendue en Europe », explique Karim Moledina, consultant et trader ougandais en café.

 

« Influence française »

 

Selon l’OIC, le Kenya boit à peine 6 % du café qu’il produit. La consommation y est d’à peine 70 grammes par habitant par an. Bien loin des Etats-Unis (4,5 kg), de la France (5,2 kg), ou de la Finlande, championne du monde de caféine (11,4 kg). La situation est la même partout en Afrique subsaharienne, où aucun pays ne dépasse le kilo par habitant par an. Seule exception : l’Ethiopie (2,26 kilos), qui consomme à peu près la moitié de sa production.

 

La consommation de café, autrefois réservée aux colons, n’est pas entrée dans les cultures nationales. Dans une note publiée en septembre 2015, le groupe Ecobank souligne cependant que « la croissance solide en Afrique subsaharienne a permis l’émergence d’une classe moyenne urbanisée qui stimule la demande de consommateurs pour des biens, dont le café ». Des chaînes de café nationales rencontrent ainsi un succès croissant, tel Java House et Artcaffe au Kenya, mais aussi Cafe Neo au Nigeria ou Kaldi’s en Ethiopie.

 

L’arrivée de Starbucks en Afrique du Sud est un autre signe encourageant.« Plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, comme le Sénégal ou la Côte-d’Ivoire, pourraient être séduits par le café à cause de l’influence française »,explique M. Moledina. Les autorités ont tout intérêt à promouvoir la vente locale de leur café. « La consommation sur place rapporte davantage en taxes que l’exportation ! », insiste Kevin Ashley.

 

Bruno Meyerfeld

Lu pour vous : En Afrique, la consommation de café entre doucement dans les mœurs
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