Les partis socio-démocrates de l’Afrique Centrale, réunis à Yaoundé (Cameroun) du 15 au 17 octobre 2014 pour examiner la question des alternances politiques et la situation sécuritaire en Afrique centrale, ont dressé un état des lieux très préoccupant en matière d’alternances démocratiques pacifiques en Afrique centrale.
En règle générale, la tendance est plutôt à la stagnation de la situation politique dans notre sous-région, comparativement aux évolutions positives observées, dans le même temps, dans les pays d’Afrique occidentale, orientale et australe.
En effet, au cours de la dernière décennie, hormis le MPLA en l’Angola et le MSTP/PSD à Sao Tomé et Principe, tous les autres partis sont dans l’opposition et les processus démocratiques des pays d’Afrique centrale ont connu des fortunes diverses dans la volonté d’accroître leur poids dans le débat politique, parlementaire et institutionnel, leur participation à la gestion des institutions démocratiques de leurs pays.
Face à l’obstination des partis d’Etat à résister au changement et à vouloir à tout prix se s’accrocher au pouvoir, refusant ainsi d’appliquer les principes élémentaires de la démocratie pluraliste et de s’adapter à la nouvelle conjoncture politique internationale, les socio-démocrates de l’Afrique centrale ont pris l’engagement de traduire l’inclination naturelle des peuples de la sous région pour la paix et de canaliser leur volonté inébranlable pour des changements démocratiques.
À cet effet, les socio-démocrates de l’Afrique Centrale prennent la résolution :
- De mobiliser davantage les communautés nationale et internationale, afin qu’elles exercent une réelle pression sur les régimes qui résistent aux changements démocratiques ;
- De convaincre les forces sociales et politiques de gauche ayant acquis des positions dominantes dans les systèmes en place, à rallier le mouvement des citoyens dans leur marche en faveur de l’égalité sociale, la bonne gouvernance et la démocratie ;
- De définir les termes de référence et déterminer la feuille de route pour le demi-siècle à venir, laquelle permettrait aux jeunes générations de continuer la lutte pour la deuxième indépendance de notre continent ;
- De favoriser la formation des alliances politiques sur la base idéologique, ouvertes aux autres forces favorables aux changements démocratiques ;
- De mutualiser les forces au cours des batailles électorales.
Pour garantir la paix, la stabilité et la crédibilité des institutions de nos pays, les socio-démocrates de l’Afrique Centrale :
- réaffirment leur attachement aux principes de l’irréversibilité de la gouvernance démocratique, du dialogue et de la concertation politique comme seuls moyens de résolution des conflits sociopolitiques dans nos pays ;
- renouvelle leur foi aux élections libres et transparentes comme seul moyen légitime pour accéder au pouvoir et construire des Etats stables et démocratiques.
À propos de la transparence du processus électoral, les socio-démocrates de l’Afrique Centrale considèrent que la consultation du souverain primaire n’est possible et crédible que lorsqu’elle se réalise de façon démocratique, c’est-à-dire à travers les élections sincères conduites en toute transparence pour garantir une libre expression des citoyens et des résultats crédibles des scrutins.
De façon universelle, la transparence du processus électoral est garantie notamment par :
- un fichier électoral établi de façon consensuelle sans souffrir d’aucune contestation de la part des acteurs électoraux (administration, partis politiques, société civile) ;
- un organe de gestion des élections indépendant, mis en place dans le respect des normes définies par la Charte de l’Union Africaine en matière électorale ;
- un organe constitutionnel (juge des élections) composé de façon consensuelle.
À propos des processus de dialogue national inclusif annoncés dans quelques-uns des pays, notamment en Guinée Equatoriale et fortement réclamés dans d’autres, dans un souci d’apaisement du climat politique, les socio-démocrates de l’Afrique Centrale recommandent vivement qu’ils se déroulent avec la médiation et l’observation consensuelles. En effet, le dialogue est le seul moyen pacifique d’établir toutes les bases politiques nécessaires pour opérer la réforme de l’État, le renforcement de la bonne gouvernance et la résolution pacifique et démocratique des conflits.
Ces processus devraient privilégier la recherche d’un compromis politique dont les termes seraient à définir de façon concertée, afin d’épargner de nouvelles souffrances à nos populations déjà si gravement accablées par la pauvreté.
De cette manière, les générations actuelles légueraient un héritage de sécurité et de prospérité aux générations futures.
A propos de la situation sécuritaire dans la sous-région, les partis politiques socio-démocrates de l’Afrique Centrale exige l’application de la résolution N° 2149 des Nations Unies en Centrafrique et le désarmement des de toutes les milices au Burundi et en RD Congo.
Fait à Yaoundé, le 17 octobre 2014
Conseil National pour la Défense de la Démocratie – Burundi
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Convergencia Para la Democracia Social – Guinée Equatoriale
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Convergence Citoyenne – Congo Brazzaville
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MLSTP / PSD – Sao Tomé et Principe
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Union National pour le Développement et le Renouveau – Tchad
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Social Democratic Front – Cameroon
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Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain – République Centrafricaine
Martin ZIGUELE _________________________
Prof. Vincente Pinto de Andrade – Angola – Personnalité Social Démocrate
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