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9 juillet 2014 3 09 /07 /juillet /2014 11:06

 

 

 

 

 

09/07/14 (France 24)

 

Si la Centrafrique reste déchirée par la guerre civile, certaines zones, d’où les combats se sont éloignés, tentent de se reconstruire. Des initiatives en ce sens sont souvent lancées et financées par des organismes internationaux et mobilisent la population locale. C’est le cas dans le quartier de Fondo, à Bangui.

 

La zone de KM5 a été particulièrement touchée par les violences interconfessionnelles qui ont ravagé la capitale après le coup d’État de 2012. C’est aussi là que des membres de la société civile travaillent depuis avril dernier à réhabiliter des quartiers abandonnés pendant les violences, dans le cadre du projet de l’Union européenne mené en partenariat avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

 

Via un processus de recrutement organisé par des associations locales et des représentants communautaires, les habitants ont la possibilité de travailler ponctuellement au sein d’équipes composées de chrétiens et de musulmans. Une activité rémunérée entre 2 500 et 3 000 francs CFA (entre 3,8 et 4,5 euros) la journée en fonction des chantiers sur lesquels ils interviennent. Dernièrement, c’est dans le quartier Fondo, une zone chrétienne désertée lors des violences, qu’une cinquantaine de civils sont intervenus.

 

Hervé Cyriaque Serefio est photographe, il a assisté à une opération de défrichage dans la zone de Fondo début juillet.

 

À Fondo, il n’y plus personne depuis des mois et les herbes ont envahi le quartier donc il a fallu défricher pour que les maisons redeviennent accessibles aux populations déplacées. Ça a été très dur parce que certaines habitations n’avaient pas été visitées depuis des mois et nous y avons trouvé des corps en décomposition. J’ai photographié des ossements que l’on a retrouvés par terre, à l’extérieur. Les gens avaient les larmes aux yeux. Une femme a même reconnu le corps d’un taximan qu’elle avait vu se faire tirer dessus alors qu’il allait commencer sa journée de travail.

 

La plupart des participants à cette opération étaient des habitants de Fongo déplacés par les violences. Ils étaient partis se réfugier à l’aéroport de Bangui au lendemain du départ du Michel Djotodia [le départ du président autoproclamé et chef de la Seleka avait provoqué une nouvelle vague d’exactions perpétrées par les ex-rebelles]. Et à chaque fois que l’un d’entre eux tentait de revenir à Fongo, il prenait le risque de se faire tuer par les Seleka.

 

Certes les personnes qui ont participé sont rémunérées à la journée par l’OIM [sur la base d’un financement de l’Union Européenne], mais ça n’empêche pas qu’il y ait une véritable ambition de participer à la réconciliation. J’ai noté qu’il y avait beaucoup de femmes et des hommes d’un certain âge. Ce sont vraiment des gens qui se sont cachés pendant les violences et qui veulent la paix. Ce projet permet, en parallèle, de lutter contre le chômage à un moment où les habitants n’ont aucune perspective de travail à Bangui. Pour autant, nous savons tous que cette accalmie reste précaire.

 

L’OIM, qui prend à sa charge tout le matériel, prévoit également de faire participer des locaux à la réhabilitation d’une maternité et d’une salle de conférence, mais aussi à l’installation d’éclairage public, de poubelles, de marchés et de canalisations. Selon l’organisation, le projet a déjà bénéficié à plusieurs centaines de personnes. Contacté par FRANCE 24, Mexin Innocent Ouadaï chargé d’opération pour l’OIM affirme que ces interventions communes sont un succès. "Au niveau du recrutement, on s’impose une mixité religieuse et une parité homme et femme. Pour l’heure, nous n’avons eu aucun problème. En général, la Misca est dans le secteur, mais le fait d’être ensemble donne un sentiment de sécurité aux habitants. ,L’objectif de l’OIM est que les 135 000 Banguissois déplacés dans la capitale puissent retourner dans leurs quartiers. Quelques 560 000 Centrafricains sont par ailleurs déplacés à travers tout le pays.

 

http://observers.france24.com/fr/content/20140708-bangui-rel...

 

Solidarité interreligieuse pour réhabiliter des quartiers de Bangui
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