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21 février 2014 5 21 /02 /février /2014 04:31

 

 

 

20 FÉVRIER 2014 |  PAR JECMAUS  Par RIGOBERT OSSEBI

 

 

Totalement enclavé au centre du continent, le pays tient son nom de sa situation géographique. Les importations, dans ce pays pauvre, y sont difficiles et la moindre pièce détachée nécessite des semaines avant de parvenir à son destinataire. Les approvisionnements connaissent souvent des ruptures ; curieusement seules les armes et les munitions y sont largement présentes. Alors, par quel miracle, plutôt par quelle malédiction, tous ces matériels sont parvenus au Centrafrique alors que l’essentiel y est souvent difficile, voire, impossible à trouver ?

 

Vouloir régler la crise centrafricaine sans répondre à cette question relève de l’hypocrisie la plus totale. Les grandes puissances, l’Europe, les Etats-Unis savent, depuis des années, que des Etats voisins et limitrophes se sont amusés à livrer fonds et armements nécessaires aux déclenchements des conflits. Les protagonistes avaient reçu et reçoivent toujours des mêmes sources le carburant infâme à l’alimentation de cette crise. Jour après jour on feint de s’étonner des explosions soudaines de violences, ponctuées de pillages. Malgré un dispositif de plus en plus serré, au fil des semaines, les soldats français et africains ont de plus en plus de mal à les endiguer.

 

Le président putschiste Michel Djotodia, le Premier ministre Tiangaye, démissionnés à Ndjamena, avaient laissé le pays dans le chaos le plus total après dix mois de leur exercice. La communauté internationale ne pouvait que se réjouir du sursaut de la classe politique centrafricaine qui d’un chapeau magique fit sortir une colombe-femme pour prendre la tête d’une transition.

 

Catherine Samba-Panza, candidate idéale, car elle répondait à tous les critères de sélection qui lui avaient été imposés, a suscité l’espoir dans la société civile et tous rêvent de la voir réussir cette « Mission impossible ».

 

Pour autant, sa tâche s’avère encore plus difficile que celle qui avait été imposée à une autre femme, Ellen Johnson Sirleaf, la première à avoir été élue à la présidence d’un Etat africain, celle du Libéria en 2005. Ce dernier, au sortir d’une guerre civile particulièrement cruelle était totalement exsangue à son élection mais épargné de manipulations extérieures marquantes.

 

La présidente du Centrafrique, pour surmonter ses difficultés actuelles, dans ses prières ne doit pas manquer de penser à celle fort célèbre de Voltaire : « Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m’en charge ! » Peut-être, certaines fois est-elle tentée de demander en plus au Seigneur de la préserver du « Médiateur »… !

 

La Centrafrique était l’oubliée depuis longtemps des programmes d’aides massives. Les promesses de dons ne font qu’attiser les convoitises et accroître également les difficultés. Ce conflit, que certains voient durer, deviendra-t-il une vache à lait pour les barons qui ont pour mission de le régler ? Les armes et l’argent constituent un mélange détonnant. Déjà, le Représentant de la Présidente de la Commission de l’Union africaine et Chef de la MISCA, le Général Jean Marie Michel Mokoko, délégué par la République du Congo, vient d’embaucher un assistant pour une durée de 6 mois au salaire de 7267,51$US (5000€ ou 3,3 millions de FCFA) non compris un certain nombre d’avantages. A ce prix-là, il aurait aisément pu, très généreusement, embaucher 10 cadres centrafricains d’un même niveau pour assurer la mission.

 

L’affaire saura être juteuse pour beaucoup et plus le feu sera vif, plus d’argent sera injecté pour tenter d’éteindre l’incendie. Les autocrates qui cernent la Centrafrique n’auront pas longtemps contenu leurs attaques, même par un minimum de décence. Rien ne saurait retenir ce genre de fauves, avides d’argent, de pouvoir et de domination. Pas même une femme, aussi volontaire et courageuse soit-elle !

 

Rigobert Ossebi

 

Paru dans LA PALABRE : Le journal panafricain gratuit « mois de février 2014″

 

 

 

 

(Catherine Samba-Panza ici avec Denis Sassou-Nguesso à Brazzaville)

Lu pour vous : Congo-Brazzaville/Centrafrique : Catherine Samba Panza danse avec des fauves...
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