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5 février 2014 3 05 /02 /février /2014 10:26

 

 

 

Publié le mercredi 5 fevrier 2014  |  L’intelligent d’Abidjan

 

Avec son arrivée à la tête de la transition centrafricaine le 23 janvier 2014 (jour de sa prestation de serment), nombreux ont été les observateurs qui ont pronostique loin l’espoir de voir enfin ce pays au cœur de l’Afrique renouer enfin avec la paix. Une paix troublée depuis l’irruption sur la scène politique de la rébellion venue du Nord : la Séléka (changement en langue Sango). Suffit-il de vouloir la paix pour l’avoir ? Catherine est au pied du mur.


La violence se vit au quotidien en Centrafrique. Les nouvelles données tous les jours par les médias ne sont pas rassurantes. Bangui, Sibut, Bosangoa… les foyers de tension persistent. La guerre civile qui s’est muée en guerre religieuse se fait chaque jour meurtrière. Le mal est devenu plus profond et la situation volatile et fragile.

 

Dans ce pays, il faut désormais tourner sept fois la langue avant de parler selon le milieu où l’on se trouve. La présidente en a fait les frais à la mosquée centrale de Bangui le 2 février 2014 où elle a essuyé des jets de projectiles et de sachets d’eau pour avoir parlé du retour des Faca (forces armées centrafricaines). Dans ce pays une partie de la population est hostile aux forces armées nationales, les musulmans en particulier tandis que les chrétiens ont en horreur les combattants de l’ex-rébellion de la Séléka. Guerre religieuse mais aussi guerre interethnique. En une semaine, depuis l’arrivée de la présidente de la transition, on dénombre 75 morts. Voici le pays que doit réconcilier cette dame dont on ne doute pas des qualités intellectuelles. Mais la mère que tout le monde avait souhaitée à ce pays en manque d’amour a-t-elle du cran ? Aura-t-elle le mental nécessaire pour réconcilier ces populations déchirées qui n’ont de refuge que le repli identitaire ? 

 

En Centrafrique aujourd’hui, il faut bien plus que des mots. Il faut des gestes forts, la volonté à elle seule ne suffit plus. L’ancienne maire de Bangui a du pain sur la planche. Ses appels au calme n’ont pas encore eu le succès escompté puisque, les attaques se poursuivent. Après le siège et la presque-destruction de Sibut, on s’interroge encore sur la destination des ex-rebelles de la Séléka auteurs de la barbarie dans cette localité au Nord de Bangui. C’est à croire que les nouvelles autorités ne sont pas au bout de leurs peines, les ennemis de la paix pouvant frapper à tout instant. C’est aussi à se demander si la nouvelle présidente n’est pas arrivée dans un territoire déjà miné. Que peuvent sa seule volonté et son courage de femme ? Il faut aider Catherine Samba Panza. 


Dans ce conflit, l’Onu et la France, tout calcul cessant, doivent s’impliquer vigoureusement et rigoureusement pour réussir le désarmement sans lequel rien de tout ce qui est fait maintenant ne connaîtra aucun succès. La France qui, en sous-estimant peut-être le conflit par l’envoi de seulement 1 600 hommes, doit aider à réussir ce désarmement si elle ne veut pas être le témoin passif d’une autre hécatombe en Afrique. Le nœud du problème est là. L’erreur serait de faire les choses dans la précipitation pour le seul objectif ‘’élection’’. Quelle bonne élection et quelle stabilité peut-il y avoir dans un environnement où circulent des armes ? 

S.Debailly

 

 

Centrafrique : « les civils musulmans doivent être protégés »

 

LE MONDE | 04.02.2014 à 17h25 |Peter Bouckaert (Directeur de la division urgences à Human Rights Watch)

 

Deux mois après la décision de la France de renforcer ses troupes déployées en République centrafricaine pour tenter de stabiliser le pays, des meurtres et des brutalités continuent d'être commis régulièrement par les deux camps.

 

Dans les zones contrôlées par la Séléka – le groupe rebelle majoritairement musulman qui s'est emparé du pouvoir en Centrafrique en mars 2013 –, les gens s'enfuient dès qu'ils entendent une voiture approcher, sachant que, souvent, les Séléka tuent sans pitié. Dans les zones évacuées par les Séléka, la situation n'est pas moins dramatique, puisque les milices anti-balaka à majorité chrétienne, qui se sont formées pour combattre les Séléka, passent leur fureur sur les civils musulmans qui n'ont pas encore fui ou été tués.

 

Quand les troupes françaises, connues sous le nom de code de leur mission, « Sangaris », et celles de la mission de l'Union africaine, la Misca, sont arrivées dans le chef-lieu régional du Nord, Bossangoa, il y a deux mois, plus de 10 000 musulmans y vivaient.

 

DES INCIDENTS D'UNE EXTRÊME BRUTALITÉ

 

Désormais, ils ne sont plus que quelques centaines et attendent tous de pouvoir s'enfuir. De nombreuses communautés musulmanes, y compris des femmes et des enfants, ont été anéanties par les anti-balaka. Les Séléka, pendant ce temps, ont échappé aux soldats de « Sangaris » et aux troupes africaines et se regroupent dans le Nord-Est, où ils s'attaquent eux aussi aux communautés locales, apparemment en toute impunité.

 

 

 

Lu pour vous : Centrafrique :  L’escalade de la violence se poursuit : Que peut encore Catherine Samba-Panza ?
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