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27 octobre 2013 7 27 /10 /octobre /2013 21:53

 

 

 

Candidat à l’élection présidentielle pour UNION POUR LE RENOUVEAU CENTRAFRICAIN (URCA), le plus jeune parti, pour le moment en République Centrafricaine, l’économiste de 56 ans peut créer la surprise. Comment Anicet Georges Dologuélé  (AGD), qui n’a jamais été élu dans son pays, envisage-t-il d’incarner l’espoir et réunir sur son nom dès le premier tour du scrutin prévu au début 2O15 ? Déjà dans la salle de l’hôtel Ledger Plaza Bangui où ADG a lancé le congrès URCA, dans un langage châtié ce 23 octobre 2013, d’autres ambitieux candidats présidentiels, présents ou représentés, piaffent déjà…

 

« Sais-tu que le contexte politique actuel est très tendu ! Généralement les  périodes avant élections  font voir, le diable dans ce que l’autre dit. Mieux, faire attention à [tes] déclarations. » Homme politique du MLPC, l’auteur de cette affirmation a résumé toute l’ambiance - tenant sur un fil de rasoir -  dans les milieux populeux de la capitale centrafricaine depuis peu. Le Centrafrique semble assis sur une bonbonne de gaz qui peut se vider de son contenu à tout moment où passe un fumeur de fortune. Devant certain monde à Bangui, il n’est plus bon d’afficher, à son aise, son appartenance politique ni évoquer sa sympathie pour un candidat qui ne fait pas l’unanimité dans la cité. « La situation est sensible. Il est aussi difficile de trouver un candidat qui ne se soit pas mouillé avec Bokassa, Dacko, Kolingba, Patassé et Bozizé que d’en trouver un qui ne rêve pas d’occuper le palais par voie constitutionnelle.» Glisse un bon connaisseur du paysage politique centrafricain à Bangui. Dans les médias, au bureau, dans les lieux de culte, même loin que possible, devant l’étale de la commerçante d’en face ou bien face à sa ménagère, manquer de la rhétorique, de la dialectique et du savoir-parler avec nuance politicienne suffisent pour heurter « l’amour propre» d’un auditoire X. Tant la classe politique centrafricaine fait de la consultation populaire du début de l’année 2015 une véritable aubaine qui va finir par entacher la tenue publique. Aussi, avec des consignes de veille avant campagne, l’acariâtre clivage entre candidats, entre militants de différents partis va davantage faire pousser la fièvre et faire régner  un sentiment d’artifice qui aura de réels impacts sur la sérénité du futur électorat.

 

RAISONS ET MOTIVATIONS PRESIDENTIELLES DANS LE PANIER DE LA MENAGERE. En ouvrant le bal des prétendants occupants du palais de la Renaissance en 2015, l’ancien « péhèm » centrafricain, ADG ne s’est pas seulement limité aux effets d’annonce de candidature ni n’est resté très longtemps au starting-block pour faire le fier. En ouvrant le 1er congrès du parti URCA, il s’est refusé l’image d’un candidat bling-bling, verbaliste, qui n’improvise pas sa candidature à défaut d’un bon casting. Mieux pour lui : il n’est pas un Silvio Berlusconi vulgaire ni un Ibrahim Boubacar Keïta donné « proputschiste » par ses détracteurs mais que les sondages laissent espérer à son équipe de campagne qu’il sera le prochain président du Mali. A l’ouverture du congrès  URCA, les raisons et motivations présidentielles de celui qui, au début des années 2001, a fait face aux hostilités du régime MLPC - du temps qu’il était chef du gouvernement – ne sont à rechercher ailleurs que sur la figure, dans le ventre et aux doigts des pieds du centrafricain si elles ne se trouvent pas dans le panier de la ménagère, dans l’entreprise publique, à la mosquée ou dans l’état major de l’Armée.

 

CANDIDAT-OVNI. Après un long séjour français, entre mars et septembre 2013, qu’il justifie par un «il était important que je fasse beaucoup de sensibilisation à partir de l'Europe pour que la République centrafricaine ne soit pas oubliée. », ADG, le candidat-ovni confine à l’équilibrisme entre le lobbying diplomatique et son ambition à briguer la magistrature suprême. Ce qui n’est pas pour lui déplaire. Son expérience et sa culture, des philosophies de Mao Zedong entre autres, lui ont apporté une crédibilité en matière économique ainsi qu’un réseau de solides amitiés dans la sous région Afrique centrale, en Europe, aux Etats-Unis aux nombreux pays asiatiques. Même si ses concurrents entendent bien utilisés contre lui les réputations de « gestionnaire scabreux » des périodes 1997-2001 à la tête d’un gouvernement sous Ange Felix Patassé et, de « président controversé » à la tête de la BDEAC.

 

CAPACITES, EXPERIENCE, LEGITIMITE ET MOTIVATION. « La vérité doit s’inspirer de la pratique. C’est à la pratique que l’on conçoit la vérité. Il faut corriger la vérité d’après la pratique. » Cette citation propre à M. Zedong est de mémoire d’Akala Ekondji, ex-ministre congolais sous le président Pascal Lissouba et proche de AGD. Fanatisé par le « succès » de l’URCA le 23 octobre, Akala justifie la présence lustrée de  l’ancien président de la Banque de Développement Economique en Afrique Centrale aux élections de 2015 comme un enjeu à la fois symbolique qu’arithmétique pour la République Centrafricaine. Et pour cause, « j’en ai les capacités, l’expérience, la légitimité et la motivation.» Confit le prédécesseur de Martin Ziguélé à la primature centrafricaine dans une interview à Jeune Afrique à la mi-juin 2013. Que peut bien apporter concrètement cet ancien représentant de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale auprès de l’Union Européenne dans un Centrafrique qu’il trouve « plus un pays normal » faute « de déficit chronique de paix, de sécurité, des atteintes répétées aux droits à la vie, des populations désorientées, en mal de confiance en elles-mêmes et qui n’ont plus foi en l’avenir » ? Un pays ayant acquis au lendemain des indépendances un positionnement économique relativement respectable mais qui, aujourd’hui, présente un éventaire des plus sombres faits de : pillage de deniers publics, corruption généralisée, services publics ectoplasmistes, souveraineté bradée. Un pays où de l’aveu d’un ex-présidentiable centrafricain, « tout peut s’acheter, comme sur un marché, des diplômes aux recrutements de l’armée ». Un pays où, faute d’une véritable alternative, la jeunesse doit parler le langage d’un renouvellement générationnel en pariant sur le rejet de l’ancienne classe dirigeante laquelle représente la figure expiatoire des errements du passé.

 

HONNEUR DU CENTRAFRIQUE A RECONQUERIR. A croire le très compétent économiste, ressortissant de l’université de Bordeaux, le candidat, héraut officiel d’URCA est lui-même la solution à la situation centrafricaine. Il veut et entend convaincre les centrafricains qu’il incarne la rupture tant attendue. De son discours  torrentiel prononcé au Ledger Plaza Bangui, Anicet Dologuélé n’est pas pressé de démontrer l’enjeu crucial de l’élection présidentielle à venir, même s’il sait qu’elle mettra fin, espère-t-on, à la grave crise que travers le Centrafrique. En présentant d’abord les causes endogènes du mal centrafricain, l’aspirant-président laisse apparaitre, sans traîner de casseroles, l’Honneur du Centrafrique à reconquérir.  Un Honneur qui consiste à faire sortir Centrafrique du chaos institutionnel, reconstruire une République exemplaire en restaurant l’autorité de l’Etat, renforcer les Institutions, moderniser la fonction publique, combattre la corruption, le conduire sur la voie du développement économique et du progrès social, ramener la paix et la sécurité, renouer le dialogue entre tous les fils et filles de la nation, rassembler le peuple autour des valeur qui ont construit l’histoire centrafricaine : Unité, Dignité, Travail Nourrir, Soigner, Instruire, Vêtir et Loger. « Pour l’honneur du Centrafrique, il faudra que le mandat à confier à AGD soit celui de la responsabilité et de la transparence. » Tient lui répondre derechef un cadre congolais de la banque centrale.

 

En se portant candidat, ADG doit mesurer la complexité de la situation où l’électorat attendu en 2015 est déjà démobilisé. Devenu la viande boucanée que les régimes précédents ont fait cuire à toutes les sauces, il est à craindre qu’une majorité d’électeur se résoudra, plus prosaïquement, à voter pour un visage familier ou un candidat communautaire (régionale ou ethnique), voir à ‘’monnayer’’ son suffrage. « Depuis longtemps, les élections se jouent en distribuant manioc, sel, tee-shirt ou des billets de 1 000F Cfa pendant la campagne. » Commente un chef de parti joint par téléphone à Bangui.  En attendant, aussi, la mise en place de la commission électorale qui fixera la date de dépôt de candidature, les tractations, avant échéance, vont bon train entre, d’un côté les favoris et les outsiders et de l’autre côté un électorat qu’il faut apprivoiser. C’est à ces coûts, qu’AGD peut espérer s’offrir le rêve présidentiel.

 

Francis Macaire YABENDJI-YOGA depuis Congo-Brazzaville

LES GROS SABOTS ELECTORALISTES D’ANICET GEORGES DOLOGUELE  POUR 2015 par Francis Macaire YABENDJI-YOGA
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