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  • : informations générales sur la république centrafricaine et l'Afrique centrale
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17 février 2012 5 17 /02 /février /2012 00:32

 

 

 

Carte-Centrafrique-Tchad


 

16/02/2012 à 11h:32 Par Justine Spiegel Jeune Afrique

 

Depuis 2006, le chorégraphe tchadien Taïgue Ahmed aide les réfugiés centrafricains à retrouver confiance en eux et à renouer avec leur culture.

Taïgue Ahmed ne danse pas juste pour le plaisir. Il danse pour éduquer. Grâce à l'expression corporelle, il apprend aux réfugiés centrafricains du sud du Tchadà retrouver confiance en eux. « Traumatisés par la guerre, ils se réapproprient également leur propre culture », précise le chorégraphe tchadien. Sur le continent, son pays est l'un de ceux qui comptent le plus de réfugiés, 300 000 selon le dernier rapport du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR). « Les enfants ne voient que des armes, il n'y a pas de jeux, rien pour s'occuper. » Alors, en partenariat avec le HCR, Taïgue anime depuis 2006 des stages de danse dans les camps d'Amboko, de Gondjé et de Dosseye, près de Goré. En novembre dernier, il a réitéré avec les réfugiés de Moula et de Yaroungou, et a bénéficié du soutien du fonds de dotation français African Artists for Development (AAD).

Ces ateliers sont aussi l'occasion de faire passer des messages de prévention, grâce à des chansons qu'il écrit lui-même. Un moyen d'aborder les questions de l'hygiène, des conflits ethniques ou des grossesses précoces et d'interdire le port du couteau pendant les cours. Et surtout de réconcilier les différentes ethnies entre elles mais aussi avec les habitants des villages alentour, sur les terres et les champs desquels les réfugiés sont installés. « Grâce aux danses traditionnelles, nous sommes de la même famille et nous parlons le même langage, assure-t-il. Les échanges culturels peuvent nous lier. » Et, pour que les réfugiés comprennent que la danse n'est pas limitée aux camps, il a créé un festival dans la capitale, N'Djamena, et organise des rencontres avec des danseurs contemporains internationaux. « Nous leur expliquons qu'ils peuvent exprimer ce qu'ils ont vécu à travers l'art et qu'ils n'ont plus besoin de repartir prendre les armes. »

Déguisé en fillette

La « danse-thérapie », Taïgue Ahmed la connaît bien. Dans son dernier solo, Crache mon histoire, il dévoile son parcours. Né à Laï (Sud), il affronte dès l'âge de 5 ans la guerre civile. Pour le sauver des massacres dans son village, sa mère le déguise en fillette. À 22 ans, il parviendra à s'extirper des troupes militaires dans lesquelles il avait été enrôlé de force. Il continue de présenter en Afrique cette pièce, conçue en 2009 lors de sa résidence au Centre national de la danse de Pantin, en région parisienne. Un soir, à l'issue d'une représentation au Congo-Brazzaville, une jeune femme est venue lui confier qu'elle vivait la même chose dans son pays. « Je m'engage par la danse, car elle me permet de m'exprimer pour faire avancer les droits de l'homme et la justice dans nos pays », explique Taïgue.

Il dit avoir réalisé que l'on peut s'exprimer en dansant grâce à la chorégraphe française d'origine béninoise Julie Dossavi. Lorsqu'il rejoint, en 2003, les ateliers qu'elle anime à N'Djamena, il découvre la danse contemporaine, lui qui a été formé à la danse traditionnelle dès l'âge de 13 ans par l'un des chorégraphes du Ballet national tchadien. Dossavi le fait travailler avec deux autres danseurs dans Être dans la peau d'une femme, un spectacle qu'ils présentent en France en 2006.

La danse permet de m'exprimer pour faire avancer les droits de l'homme et la justice dans nos pays.

Taïgue Ahmed, chorégraphe tchadien

« Cette pièce m'a beaucoup parlé car c'est difficile d'être une femme en Afrique, je le vois dans ma propre famille. J'ai alors décidé d'écrire mon solo pour raconter mon histoire, avant d'encourager les réfugiés à le faire aussi. » Taïgue Ahmed souhaite encourager d'autres chorégraphes africains à suivre son exemple dans les camps de leurs pays respectifs. Ainsi, dans le cadre du projet « Refugees on the Move » d'AAD, il en formera neuf autres. Les premiers ateliers se tiendront au printemps au Congo-Brazzaville, avec le chorégraphe Marie-Bède Koubemba.

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12 février 2012 7 12 /02 /février /2012 01:14

 

 

 

Barack Obama

DEPECHE RJDH-RADIOS COMMUNAUTAIRES

Le Réseau des Journalistes pour les Droits de l'Homme en République Centrafricaine Contact: 70 90 92 78/ 75 20 49 36 – internewsrca@gmail.com - http://reseaudesjournalistesrca.wordpress.com

Bangui, 11 Février 2012

Obo : L’Ambassadeur des USA a rendu visite aux conseillers militaires américains

L’Ambassadeur des Etats-Unis en République centrafricaine, Laurence Wholers a effectué une visite à Obo le 08 février pour s’entretenir avec les conseillers militaires américains, a rapporté ce matin radio Zéréda.

Il s’agit des cadres de l’armée américaine, venus assurer l’encadrement des Forces armées ougandaises et centrafricaines dans le cadre de la lutte contre l’Armée de résistance du seigneur du chef rebelle ougandais Joseph Kony.

Selon les informations recueillies par radio Zéréda, cette mission de l’ambassadeur des Etats Unis avait pour but de constater la présence des éléments américains sur-place à Obo. Ce déplacement devait aussi lui permettre de s’assurer de la cohabitation entre ces militaires américains et les autres forces (centrafricaines et ougandaises), les relations avec la population et les autorités administratives et locales.

Au cours d’une réunion avec les autorités locales de la ville d’Obo, le diplomate américain a réitéré que les forces américaines à Obo vont essentiellement donner des conseils techniques aux forces armées ougandaises et centrafricaines en vue de permettre des interventions efficaces devant faciliter la neutralisation de la LRA.

 

 

Bangui : L’Institut Pasteur de Bangui annonce des projets de santé en faveur des enfants

L’Institut Pasteur de Bangui va assurer dans les prochains mois la prise en charge médicale et paiera les frais d’ hospitalisation des enfants affectés par la diarrhée grave, hospitalisé au complexe pédiatrique de Bangui, a annoncé le directeur de l’Institut, Dr Mirdad Kazanji au cours d’un entretien avec le RJDH.

Il a fait savoir qu’il s’agit d’un projet appuyé par la Fondation Total d’une durée de deux ans. « C’est un projet qui vise une meilleure prise en charge des enfants diarrhéiques avec des problèmes surtout alimentaires et des infections de tous genres », a indiqué Mirdad Kazanji. Ce projet fait partie des trois projets en vue à l’Institut Pasteur de Bangui au courant de l’année 2012 et des années à venir.

Un autre projet est celui appuyé par le département d’Etat américain de la santé et sera réalisé à Mbaïki. Il sera question d’assurer le suivi des enfants à Mbaïki. « Nous allons appuyer l’hôpital de Mbaïki en suivant à peu près 600 enfants dès la naissance jusqu’à un an et voir tout type de maladie, tout type de pathologie qui peut infecter les enfants et les traiter immédiatement », a expliqué le directeur de l’Institut Pasteur de Bangui.

La mise en oeuvre de ce projet permettra d’avoir le panorama des infections dans des zones rurales avec des utilisations des antibiotiques de fois abusives. Cela permet un peu de régulariser l’utilisation des antibiotiques dans les zones rurales.

Ces deux initiatives vont dans le sens de l’amélioration de la santé de l’enfant afin de réduire le taux de mortalité infantile en République centrafricaine.

Le directeur de l’Institut Pasteur a enfin annoncé un autre projet de surveillance des maladies virales à travers l’Afrique centrale. Le laboratoire P3 de l’IPB permettra d’identifier et d’isoler de nouveaux virus et prévenir d’éventuelles épidémies.

L’Institut Pasteur de Bangui est installé en Centrafrique en 1961. Il mène des travaux de recherche, forme des jeunes médecins et chercheurs et appuie la santé publique.

 

 

Bambari : la Commission justice et paix sensibilise les femmes sur les droits de l’homme

La Commission justice et paix de Notre Dame de Victoire de Bambari a sensibilisé hier les femmes légionnaire sur les violences faites aux femmes et les droits de homme au village Bindi à 15 km de Bambari, a annoncé aujourd’hui radio Bé-Oko.

« Garder le silence sur les multiples cas de violence est une violation des obligations d’un citoyen et l’Eglise catholique ne veut pas se taire sur les violences faites aux femmes », a déclaré le président de la commission pour justifier son initiative.

Les deux agents de l’ONG Mercy Corps de Bambari qui ont animé cette réflexion ont insisté sur la contribution des femmes au développement de leur foyer, mais qui sont malheureusement très souvent traitées comme « des êtres inférieurs » en droits par les hommes.

« Elles sont victimes de plusieurs violences entre autres physiques, émotionnelles et sociales avec des pratiques de veuvages et de mariages précoces », a fait remarquer l’un des animateurs.

Engager un dialogue sur les problèmes qui font souffrir les femmes et chercher des moyens de protéger les droits des femmes afin qu’elles éduquent les autres, est l’un des objectifs que la Commission justice et Paix s’est fixés pour amener les femmes de la préfecture de la Ouaka à se libérer du joug de la tradition et de leur mari.

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10 février 2012 5 10 /02 /février /2012 18:36

 

 

Mme Margret Vogt

Radio Ndéké Luka Vendredi, 10 Février 2012 14:14

La question de la contribution à la cohésion nationale en République Centrafricaine continue de préoccuper les Nations Unies. Elles viennent d’inviter ce 9 février 2012, le gouvernement de ce pays à ouvrir un dialogue franc avec son opposition. Et, poursuivre par la même occasion, le processus du Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR) des ex-combattants rebelles.

L’appel a été lancé par le Secrétaire Général de l’ONU Ban Kimoon à travers sa Représentante Spéciale Margaret Vogt, chef du Bureau Intégré des Nations Unies pour la Consolidation de la Paix en Centrafrique (BINUCA).

Au cours d’une conférence de presse, la représentante du BINUCA à Bangui a évoqué la question de la prorogation  du mandat de son institution jusqu’en janvier 2013 ; l’appui des Nations Unies au processus du Désarmement Démobilisation Réinsertion (DDR) ;  la Réforme du Secteur de Sécurité (RSS), la caravane de la paix ainsi que la protection des femmes et des enfants.

Margaret Vogt réitère l’appel du Conseil de Sécurité de l’ONU au gouvernement centrafricain « à poursuivre ses consultations avec l’opposition de manière consensuelle et sans exclusive, notamment sur la réforme électorale. Le Conseil, selon elle, engage le gouvernement à soutenir la réconciliation nationale et demande à tous les groupes armés de coopérer avec le gouvernement dans le processus DDR ».

Se prononçant sur l’arrestation du chef de file de l’Armée Populaire pour la Restauration de la Démocratie (APRD) Jean-Jean Demafouth et les leaders de l’Union des Forces Démocratiques pour le Rassemblement (UFDR), Margaret Vogt a indiqué que le gouvernement « devrait gérer  cette affaire tout en respectant les Lois de la République. Des Lois qui sont l’émanation de la volonté  populaire. Pour elle, les leaders de l’UFDR  ont joué un rôle déterminant dans la mise en œuvre de la caravane de la paix organisée en 2011 avec l’appui du BINUCA dans le nord-est et nord-ouest du pays ».

Au sujet du processus Désarmement Démobilisation et Réinsertion, Margaret Vogt s’est aussi appesantie sur « la situation sécuritaire dans la Nana Gribizi, notamment la présence du général rebelle tchadien Baba Ladé. Lors du passage de la caravane de la paix en 2011, le BINUCA était préoccupé par la  question de Baba Ladé, a-t-elle expliqué. Elle a pensé pour sa part qu’il est temps de ramasser les armes des rebelles de ce dernier et celles des autres groupes rebelles. Une manière d’éviter leur prolifération dans la région. A ce titre, une descente sur le terrain s’impose. Cette action découragerait les regroupements rebelles sur le territoire centrafricain ».

Concernant les cas d’exactions sur la population et des femmes qui seraient violées par les troupes tchadiennes, cas cités dans certains journaux en rapport avec la traque de Baba Ladé, elle a rassuré la presse que « des investigations vont être mené pour des meilleures informations. Le BINUCA travaille aussi avec des ONG de droits de l’homme pour recueillir des informations fiables », a mentionné Margaret Vogt. Pour ce fait, a-t-elle déclaré, « l’ONU reste engagée  dans les actions de protection de la femme et des enfants en Centrafrique ».

 

NDLR : A partir du moment où Bozizé et son parti le KNK n’ont aucune légitimité parce qu’ils ont fraudé massivement au scrutin du 23 janvier 2011 pour demeurer au pouvoir, ils n’ont qu’à assumer leur forfaiture. Les caisses de l’Etat sont remplies à ras bord, le pays baigne dans l’abondance, l’insécurité a été endiguée partout sur le territoire, la paix est revenue, tout va bien et comme dit Bozizé, « il suffit d’un rien pour que tout aille bien ».

Ils sont si arrogants qu’on ne voit pas quel dialogue ils pourraient avoir avec l’opposition qui de toute façon, continue toujours de rejeter les résultats de leur hold-up électoral. Les Nations Unies n’ont rien fait pour qu’on n’en arrive pas là, elles dont la représentante spéciale, l’Ethiopienne Mme Zewdé Sahle Work a préféré se taire et fermer les yeux sur les manœuvres pourtant grossières de Bozizé pour frauder aux élections et s’accrocher au pouvoir.   

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31 janvier 2012 2 31 /01 /janvier /2012 01:26

 

 

 

Boz-et-Deby-a-Addis.JPG

(Alwihda) Djamil Ahmat- 31 Janvier 2012


ADDIS-ABEBA (Ethiopie) - Le Chef d'Etat tchadien qui participe au 18ème Sommet de l’Union
Africaine à Addis-Abeba, a eu une rencontre avec son homologue tunisien, le Président nouvellement élu, Moncef Marzouki. Les relations entre les deux Etats ont été évoquées lors de la concertation.


Idriss Déby s'est également entretenu avec Ban Ki
Moon , Secrétaire général de l'ONU, François Bozizé, le Président centrafricain, Jacob Zuma, le Chef de l'Etat sud-africain et Sékouba Konaté, l'ex-Général à la tête de la Guinée.

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31 janvier 2012 2 31 /01 /janvier /2012 00:10

 

 

 

boz Francis

La semaine africaine de Brazzaville Samedi, 28 Janvier 2012 10:11

Le ministre de la défense de la République centrafricaine, le colonel Jean Francis Bozizé, effectue une visite de travail, à Brazzaville, du 24 au 28 janvier 2012. Mercredi dernier, il a été reçu par Charles Zacharie Bowao, ministre à la présidence, chargé de la défense nationale, dans son cabinet de travail.

Au menu de leur entretien, le renforcement de la coopération dans le domaine de la sécurité et de la défense entre nos deux pays. Durant son séjour, le ministre centrafricain a procédé à la visite de l’Ecole militaire préparatoire général Leclerc, de l’Ecole de la gendarmerie nationale, de l’Académie militaire Marien Ngouabi, de l’Ecole nationale à vocation régionale (E.n.v.r) et bien d’autres structures militaires.

(Nous y reviendrons avec force détails).

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11 janvier 2012 3 11 /01 /janvier /2012 15:37
 
 
Michel-Lunven.gif
Michel Lunven (ici à droite) dans un avion avec Jacques Foccart
Andre-Kolingba.jpg
 
Par Christophe Boisbouvier RFI mercredi 11 janvier 2012
 
« Je ne nie pas (...) les aspects négatifs et particuliers des relations trop personnelles qu’il y a entre les chefs d’Etat français, depuis Giscard d’Estaing, Mitterrand, Chirac et les chefs d’Etats africains… »
 
Version écrite de l'interview, ci-dessous. 
 
Un voyage à l’intérieur de la Françafrique... C’est ce que nous propose Michel Lunven dans son livre Ambassadeur en Françafrique, qui vient de paraître aux éditions Guéna. La DGSE et Robert Bourgi y sont égratignés. Aujourd’hui à la retraite, le diplomate français se confie à Christophe Boisbouvier.
 
RFI : Quand les présidents fraudent pour rester au pouvoir, en général les ambassadeurs ferment les yeux mais vous, c’est le contraire. En 1993 en Centrafrique, vous avez mis la pression sur le président André Kolingba pour qu’il reconnaisse sa défaite. Comment cela s’est-il passé ?
 
Michel Lunven : J’avais considéré cela comme un challenge pour moi. Au départ, tout le monde m’a dit, vous faites ce que vous pouvez mais vous avez peu de chances de réussir. C’est dans mon caractère, j’ai pris ça comme un challenge d’arriver à des élections libres.
 
RFI : Il y a eu un bras de fer entre André Kolingba et vous. Et finalement, pour le faire céder, fin août 1993, vous l’avez menacé de lui retirer sa sécurité.
 
M. L. : Absolument. Le bras de fer était permanent parce que le directeur de cabinet de Kolingba et ses conseillers le poussaient à toujours refuser ce que je lui demandais. Et donc en dernière limite, en accord tout de même avec le quai d’Orsay  (on était en période de cohabitation Mitterrand-Balladur), on a décidé de mettre la pression maximale, c’est-à-dire de lui dire que s’il n’annulait pas ses ordonnances, on lui retirait sa garde rapprochée. Simplement, il y avait un ministère qui était un peu réticent. C’était la Défense, à cause de  la position de la DGSE [Direction générale de la sécurité extérieure ndlr] qui avait toujours soutenu leur agent, le colonel Mansion qui décidait de l’avenir de la RCA auprès du président Kolingba.
 
RFI : On voit au Niger comme en Centrafrique que vous avez souvent maille à partir avec la DGSE, c’est-à-dire les services français, qui mènent une politique parallèle. Dans votre livre, vous racontez un échange avec André Kolingba qui vous dit mais pourquoi voulez-vous me faire tomber alors que vous soutenez Eyadema au Togo ?
 
M. L. : Oui, il m’a dit ça à plusieurs reprises. C’était l’un des arguments de Kolingba et je dois reconnaître qu’il avait une certaine force. Mais je pense que là, peut-être avons-nous perdu l’occasion si on avait eu le même courage parce qu’il y avait les élections à l’époque au Togo, peut-être aurions-nous obtenu que le président Eyadema se retire.
 
RFI : Vous citez Jacques Foccart [conseiller politique français aux affaires africaines et malgaches de 1960 à 1974 ndlr] dans votre livre. Il vous dit : « Eyadema a deux qualités. Il est francophile et il assure la stabilité du Togo ». Est-ce que la vraie raison n’est pas tout simplement parce que Sylvanus Olympio était vu comme trop proche des Anglo-Saxons ?
 
M. L. : Je ne sais pas. Ce que je sais, c’est qu’il y a toujours une unanimité droite-gauche pour soutenir le président Eyadema, ce que, moi, j’ai toujours regretté parce que ce n’était quand même pas l’un des meilleurs exemples de chefs d’Etat africains.
 
RFI : Votre livre fourmille de témoignages, d’anecdotes, sur ces trois pays où vous avez été ambassadeur : la Centrafrique, le Niger, le Gabon. Au Gabon justement, vous doutez sérieusement de la régularité des élections, y compris de la dernière, et de la victoire d’Ali Bongo à la présidentielle de 2009. Cette complaisance à l’égard des régimes en place, la France ne risque-t-elle pas un jour de la payer ?
 
M. L. : On dit que l’élection d’Ali Bongo n’est pas tout à fait juste. Mais moi, je n’ai pas d’opinion là-dessus. Je constate quand même une chose nouvelle au Gabon, c’est que le président Ali Bongo, qu’il ait été bien ou mal élu je n’en sais rien, a changé totalement. C’est un nouveau personnel politique qui est à ses côtés, ce qui est peut-être positif, même si les dernières élections n’ont pas permis l’entrée de beaucoup de membres de l’opposition à l’Assemblée nationale gabonaise.
 
RFI : Franchement, est-ce que votre expérience en Centrafrique n’est pas une exception dans une histoire où la France a souvent fermé les yeux sur des présidents qui s’accrochaient au pouvoir ?
 
M. L. : Oui, c’est vrai que dans le livre, je ne nie pas non plus les aspects négatifs et en particulier des relations trop personnelles qu’il y a entre les chefs d’Etat français depuis Valéry Giscard d'Estaing, François Mitterrand, Jacques Chirac et les chefs d’Etat africains.

RFI : Nicolas Sarkozy poursuit-il cette politique ?
 
M. L. : Je ne sais pas. Je n’en suis pas sûr. A mon avis, il ne semble pas qu’il ait des relations très poussées et très personnelles avec les chefs d’Etat africains. Par contre, il a peut-être eu le tort de s’entourer  de conseillers comme Robert Bourgi qui n’était pas à même de lui fournir des bons conseils.
 
RFI : Vous croisiez plusieurs fois Robert Bourgi, notamment quand vous êtes ambassadeur au Gabon. Vous ne l’aimez pas. A l’époque, vous en faites part à Dominique de Villepin. Il vous dit : je suis d’accord. Et après, vous vous apercevez qu’il vous raconte des histoires ?
 
M. L. : Oui, c’est exact (rires). Il était en fait l’un des conseillers occultes du conseiller à l’Elysée de monsieur de Villepin.
 
RFI : Et ces fameuses valises, vous les avez vues ?
 
M. L. : Non, absolument pas. Là, je ne suis pas du tout au courant. Cela me paraît tellement gros que je n’y crois pas.
 
RFI : C’est vrai ? Vous pensez que le témoignage de Robert Bourgi sur ces différentes valises qu’il amène jusqu’au secrétariat de l’Elysée, ça n’a jamais existé ?
 
M. L. : Pour moi, c’est un roman. C’est simplement Bourgi qui était jaloux du livre que Pierre Péan avait fait paraître sur les mallettes. Il voulait que l’on parle de lui et c’est pour cela qu’il a fait ce clash.
 
RFI : Avant d’être ambassadeur, vous avez été coopérant. Vous regrettez l’époque où il y avait plusieurs dizaines de milliers de coopérants français en Afrique. Est-ce que ce n’est pas dans l’évolution naturelle des choses, après cinquante ans d’indépendances ?
 
M. L. : Absolument. Simplement ce que je voulais dire, c’est que si on a eu des relations particulières avec l’Afrique, des relations même amicales, c’est un peu grâce à ces milliers de coopérants répartis dans toute l’Afrique francophone ; parce qu’ils ont fréquenté la société civile. Je crois que cette masse de coopérants a été un peu le ferment de cette relation amicale avec l’Afrique.
 
Ceci étant dit, les choses ont évolué maintenant. Vous savez, l’indépendance, on croit toujours que c’est 1960. Pour moi, les Africains ne se sont vraiment sentis indépendants qu’après la chute du mur de Berlin parce que c’est là qu’il y a eu une prise de conscience. Moi, j’étais au Niger à ce moment-là. Les Africains ont pris conscience que c’était à eux à prendre en mains leur développement. Et je pense que c’est à partir de ce moment-là qu’on se devait d’écouter ce qu’ils voulaient, ce qu’ils disaient, et ne plus intervenir directement comme on le faisait auparavant.
 
 Ambassadeur en Françafrique, aux Editions Guéna, Paris, décembre 2011.
Après avoir été coopérant, chef de la Mission française de coopération au Tchad et au Niger, au ministère et sur le terrain, Michel Lunven a été conseiller auprès de Jacques Foccart puis successivement ambassadeur au Niger, en Centrafrique eu au Gabon.
 
 
NDLR : Indiscutablement, le témoignage de cet important acteur de la diplomatie française jette une lumière crue sur un épisode de l’histoire de la RCA que voudraient réécrire certains, celui de la période agitée de la lutte pour l’instauration de la démocratie dans ce pays où André Kolingba, président sortant, avait perdu les élections en 1993 dès le premier tour de scrutin mais voulait annuler une seconde fois les résultats. Il s’était confronté à un surprenant refus ferme et catégorique de la France. On y voit que contrairement aux allégations de certains de ses partisans selon lesquelles le général André Kolingba serait le « père » de la démocratie en Centrafrique en passant le flambeau de gaîté de coeur à Patassé, on est dans la réalité historique très loin du compte. Ce dernier a plutôt tout fait pour s’accrocher au pouvoir et n’a dû lâcher prise qu’en raison des fortes pressions de la France exercées via l’Ambassadeur Michel Lunven, comme le démontre aisément celui-ci. Voilà la vérité rétablie.
 
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28 décembre 2011 3 28 /12 /décembre /2011 00:11

 

 

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Radio Ndéké Luka Mardi, 27 Décembre 2011 13:07

 

« Il n y a aucun argument juridique qui empêche un Etat membre d’occuper sa fonction au sein de la Commission de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC). La République Centrafricaine s’apprête donc à remplacer le Cameroun à ce poste ».

 

Ces propos, tenus ce 27 décembre sur les ondes de Radio Ndeke Luka par le ministre d’Etat aux finances Sylvain Ndoutingaï, viennent dissiper les rumeurs selon lesquelles, le pays aurait des ennuis financiers pour occuper ce poste. Des ennuis relatifs aux arriérés du payement de la cotisation à la CEMAC par la RCA.

 

Selon le ministre d’Etat, « les questions d’arriérés de contribution ne font pas partie des critères ou textes de base qui obligent un Etat à occuper une fonction. Même si un Etat abrite le siège, la lettre alphabétique de rotation s’applique ».

 

La réaction du membre du gouvernement intervient après son retour de la République du Congo où il a pris part il y a quelques jours, à la 22ème Session Ordinaire du Conseil des Ministres de l’Union Économique de l’Afrique Centrale (UEAC).

 

Une douzaine au moins de points étaient inscrits à l’ordre du jour notamment : L’examen du budget de l’Organisation sous-régionale CEMAC pour l’exercice 2012, le Programme Économique et Régional de la CEMAC, l’harmonisation des finances publiques et, la surveillance multilatérale dans la Sous-région.

 

D’après Sylvain NDOUTINGAÏ, « le nouveau chronogramme a été  réorienté vers l’investissement, qui prend en compte les infrastructures sociales de base telles que la santé, l’éducation, la stabilité politique et la sécurité. A travers cette opportunité, le pays lénifiera des richesses de la sous-région avant de commencer à espérer un développement durable ».

 

Sur la question de la mise en œuvre du Programme Économique et Régional de la CEMAC, le Membre du Gouvernement explique que « ce programme présente trois grands avantages pour la RCA. Il explique qu’à l’origine, le pays avait un seul projet concernant la pêche continentale. Il s’est battu lors de ces assises et a obtenu deux autres programmes à savoir le développement des infrastructures maritimes, ferroviaires et une Plate-forme régionale de services ».

 

Signalons que la Réunion de Brazzaville s’est déroulée du 07 au 19 décembre dernier. La prochaine Conférence des Chefs d’Etat de la CEMAC se tiendra en février 2012.


 

 

NDLR : Selon nos informations, c’est la candidature d’Albert Besse, l’ancien ministre des finances et prédécesseur de Sylvain Ndoutingaï, que la bozizie aurait présenté à Brazzaville pour la présidence de la Commission de la CEMAC mais celle-ci aurait été rejetée pour médiocrité. N'y aurait-il pas d'autres fils du pays au profil meilleur ? 

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23 décembre 2011 5 23 /12 /décembre /2011 17:55

 

 


Mme Margret Vogt


Radio Ndéké Luka Vendredi, 23 Décembre 2011 07:50

 

Prenant note du rôle important joué par le Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine (BINUCA) à l’appui des efforts de médiation du Gouvernement centrafricain, le Conseil de sécurité a,  par sa résolution 2031 (2011) adoptée le 22 décembre 2011 à l’unanimité de ses membres, prorogé le mandat du BINUCA jusqu’au 31 janvier 2013.

 

Aux termes de la résolution adoptée, le Conseil engage le Gouvernement à poursuivre ses consultations avec l’opposition de manière consensuelle et sans exclusive, notamment sur la réforme électorale. En outre, le Gouvernement centrafricain est instamment prié de garantir le respect de la liberté d’expression et de réunion, y compris pour les partis d’opposition, ainsi que de l’état de droit, lesquels sont indispensables à la démocratie.

 

Par ce texte, le Conseil exhorte également les partis d’opposition et le Gouvernement à ouvrir un dialogue constructif pour créer un environnement propice à l’égalité des chances à la veille du prochain cycle électoral.

 

Dans le préambule de la résolution, le Conseil note avec préoccupation que l’absence quasi totale d’opposition politique au sein des institutions démocratiques de la République centrafricaine peut constituer un sérieux obstacle à l’entreprise de réconciliation nationale et d’édification de la nation.

 

Inquiet du manque d’autorité de l’État qui a laissé s’installer un grave vide sécuritaire dans nombre de régions de la République centrafricaine en dehors de la capitale, le Conseil engage le Gouvernement centrafricain et tous les groupes armés à continuer de soutenir l’entreprise de réconciliation nationale en respectant strictement les recommandations du dialogue politique inclusif qui a pris fin en 2008.

 

Il demande également à tous les groupes armés de coopérer avec le Gouvernement à l’occasion du processus de désarmement, démobilisation et réintégration.

 

Saluant les efforts faits par le Gouvernement centrafricain pour combattre l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) sur son territoire, les membres du Conseil se réjouissent de l’Initiative de coopération régionale lancée par l’Union africaine pour éliminer la LRA et de la nomination d’un Envoyé spécial de l’Union africaine pour coordonner cette activité. Enfin, par la présente résolution, le Conseil engage le Gouvernement centrafricain, la Commission de consolidation de la paix et ses partenaires nationaux et internationaux à honorer leurs engagements découlant du Cadre stratégique pour la consolidation de la paix.

 

 

 

 

NDLR : Que font les Nations Unies et en particulier le BINUCA pour obtenir du gouvernement centrafricain de respecter « la liberté d’expression et de réunion, y compris pour les partis d’opposition, ainsi que de l’état de droit, lesquels sont indispensables à la démocratie ». C’est bien beau qu’ils puissent exprimer leur préoccupation que l’absence quasi totale d’opposition politique au sein des institutions démocratiques de la République centrafricaine peut constituer un sérieux obstacle à l’entreprise de réconciliation nationale et d’édification de la nation. Que font-ils pour remédier à cette fâcheuse situation qui résulte de la dernière mascarade électorale du 23 janvier réalisée avec leur complicité ? Bozizé a bénéficié du financement des élections par la communauté pour flouer tout le monde et on le laisse faire. A présent, cette supercherie arrive au bout du rouleau. Il faut que les prorogations du mandat du BINUCA en Centrafrique puisse servir véritablement à quelque chose et fasse effectivement avancer le processus de normalisation de la RCA par la restauration d’une paix réelle et durable. Le BINUCA ne doit pas être une sinécure destinée à prendre uniquement en charge des fonctionnaires des Nations Unies sans impact concret sur l’évolution de la situation du pays.

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21 décembre 2011 3 21 /12 /décembre /2011 17:36

 

 

 

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Radio Ndéké Luka Mercredi, 21 Décembre 2011 13:28

 

Les habitants des préfectures dépourvues d’infrastructures sociales de base verront bientôt leur peine assouplie. L’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) vient de mettre à la disposition du gouvernement centrafricain un programme d’appui au développement local. A cet effet, une centaine de cadres, experts nationaux et internationaux de la zone francophone participent ce 21 décembre 2011, à un atelier au palais de la Communauté Monétaire et Economique en Afrique Centrale (CEMAC) à Bangui.

 

L’objectif de ce programme est de mettre à la disposition des communautés de base des outils nécessaires pouvant assurer le développement de leurs localités. Aussi, faire en sorte que ledit programme intègre les axes prioritaires des documents stratégiques de lutte contre la pauvreté (DSRP) et renforcer la politique de décentralisation en République Centrafricaine.

 

Selon Georges Pétrokoni Zézé, Haut-commissaire à la Décentralisation en Centrafrique, « par ce programme les habitants des localités concernées se verront davantage rapprocher de ces services, mais de qualité : Ecoles, routes, ponts, hôpitaux ».


Il faut dire que ce programme viendra appuyer surtout les régions les plus affectées par des conflits armés.

 

 

 

NDLR : Le départ de la mairie de Bangui de Jean Barkès NGOMBE-KETTE a permis de débloquer la situation d'impasse dans laquelle la mauvaise gestion et les agissements de ce dernier avait plongé les relations entre la RCA et l'OIF. A présent les choses reprennent mais il n'en reste pas moins que si d'éventuels malfrats viennent encore marcher sur les pas de NGOMBE-KETTE, l'OIF retirera ses billes à nouveau et ce sera tant pis pour la RCA.

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15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 12:09

 

 

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Conseil de sécurité

6687e séance – après-midi

 

LA REPRÉSENTANTE SPÉCIALE SOULIGNE L’URGENCE D’UN FINANCEMENT ADÉQUAT DU PROCESSUS DE DÉMOBILISATION EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE AFIN D’ÉVITER « UNE CATASTROPHE »

 

« Ce manque de financement pourrait anéantir tous les efforts entrepris à ce jour », renchérit le Premier Ministre centrafricain, M. Faustin Touadera

 

La Représentante spéciale du Secrétaire général pour la République centrafricaine, Mme Margaret Vogt, qui présentait le rapport sur les activités du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine*, a souligné, cet après-midi devant le Conseil de sécurité, « qu’il faudrait agir vite pour empêcher qu’un nouveau cycle de conflit généralisé ne conduise à la désintégration du pays ».


Mme Vogt a prévenu qu’un échec dans la mobilisation des ressources financières pour achever le désarmement dans le nord et le nord-est du pays, « où tous les partis politico-militaires attendent avec appréhension le désarmement de leurs forces », pourrait se traduire par un retour de la violence.  « Le Gouvernement a besoin de 3 millions de dollars pour mener à son terme le programme de désarmement à l’échelle du pays et de 19 millions de dollars pour son programme de réintégration », a-t-elle déclaré.

 

Les gains enregistrés dans le nord-ouest du pays, où les opérations de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) initiées par le Président centrafricain ont permis la démobilisation de 4 800 anciens combattants, pour l’essentiel d’anciens rebelles de l’Armée populaire pour la restauration de la République et la démocratie (APRD), pourraient également être compromis, a-t-elle fait remarquer, en rappelant que la majorité de ces anciens combattants sont toujours dans l’attente des modalités de leur réintégration.


Si la dynamique de paix initiée entre le Gouvernement et les groupes politico-militaires est devenue une réalité, le manque de ressources financières pour achever le processus de DDR et pour initier le prochain stade de la réforme du secteur de la sécurité pourrait conduire la République centrafricaine à une catastrophe, a averti la Représentante spéciale.  Un échec dans la consolidation de la paix accroîtrait, a-t-elle ajouté, le risque pour la République centrafricaine de devenir un sanctuaire pour les brigands et groupes rebelles opérant dans la région.  

 

La Représentante spéciale a indiqué que lors du passage d’une « caravane de la paix et la réconciliation », à la mi-novembre, dans les villes du nord-est du pays touchées par la violence, les responsables de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP) et l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR) avaient plaidé pour une mise en œuvre rapide du programme de DDR pour leurs propres combattants.   

 

« Nous devons aller au-delà de cette caravane et établir des processus permettant aux communautés locales de s’impliquer dans la prévention et le règlement des conflits dans les zones concernées », a-t-elle affirmé.

 

Le Premier Ministre de la République centrafricaine, M. Faustin Archange Touadera, qui participait également à la réunion du Conseil, a rappelé, pour sa part, que le Gouvernement avait signé, le 12 juin dernier, un accord de cessez-le-feu avec le groupe de rebelles de la CPJP qui préfigure l’adhésion de celle-ci à l’Accord de paix global de Libreville de 2008.  Le Premier Ministre a ensuite précisé que les opérations de DDR vont entrer dans une deuxième phase et se poursuivre dans le centre-nord et la partie nord-est du territoire où se trouvaient les foyers des deux groupes de rebelles, la CPJP et l’UFDR.  « Cette deuxième phase se heurte à un manque de financement qui pourrait anéantir tous les efforts entrepris à ce jour », a déploré M. Touadera, en se faisant l’écho des préoccupations de la Représentante spéciale.

 

Concernant la réforme du secteur de la sécurité, le Premier Ministre a indiqué que si les actions à court terme avaient été engagées avec succès par le Gouvernement centrafricain, celles à moyen et long termes, qui impliquent le concours des partenaires, marquent le pas et méritent une attention particulière de la communauté internationale.


S’exprimant en sa qualité de Président de la formation République centrafricaine de la Commission de consolidation de la paix (CCP), l’Ambassadeur Jan Grauls, de la Belgique, également convié à prendre part à la réunion d’aujourd’hui, a souligné, dans le droit fil des exposés de Mme Vogt et de M. Touadera, que le financement de la réintégration des ex-combattants restait un défi « urgent ».  « Le Fonds pour la consolidation de la paix et la Banque mondiale examinent les moyens de contribuer à un tel financement », a-t-il dit. 

 

Sur le plan politique, la situation s’est considérablement améliorée, s’est félicitée Mme Vogt.  Elle a ainsi salué l’approche consensuelle adoptée par le Gouvernement centrafricain concernant la réforme du Code électoral et la création d’un organe électoral permanent chargé d’organiser les futures consultations électorales. L’accord du Gouvernement de s’engager à ce sujet dans une consultation avec tous les partis politiques, ainsi qu’avec la société civile, constitue une avancée « aussi importante qu’inattendue », a-t-elle souligné.  Mme Vogt a rappelé que les partis politiques et la société civile étaient en faveur de la mise en place d’un organe électoral qui serait indépendant vis-à-vis du Ministère centrafricain de l’administration territoriale et de la décentralisation.

 

Pour sa part, le Premier Ministre de la République centrafricaine a affirmé que cette récente consultation avec les partis politiques de l’opposition démocratique constituait une voie à suivre pour asseoir la permanence d’un dialogue.


M. Grauls a, quant à lui, déclaré que la Commission de consolidation de la paix encourageait le Gouvernement de la République centrafricaine à étendre l’approche inclusive, qui avait prévalu lors de la tenue des élections législatives de 2011, à tous les principaux domaines de politique publique.  « Il importe aussi d’améliorer la gestion des finances publiques afin de rétablir les relations avec le Fonds monétaire international (FMI) », a-t-il ajouté. 

 

Le Premier Ministre, appuyé en ce sens par la Représentante spéciale et le Président de la formation République centrafricaine de la CCP, a souligné la menace sérieuse que continuaient de poser pour la sécurité dans la région le Front populaire pour le redressement (FPR) dirigé par le soi-disant général tchadien Baba Lade et l’Armée de résistance du Seigneur (ARS) du rebelle ougandais Joseph Kony.  « Au moment où s’estompent les rébellions internes à la faveur de l’Accord de paix global de Libreville, les incursions de l’ARS et la présence sur notre territoire de la rébellion tchadienne constituent un défi majeur pour la République centrafricaine », a ainsi affirmé le Premier Ministre.

 

Mme Vogt a estimé qu’il était important que le Conseil adresse un signal fort au FPR pour qu’il cesse de harceler la population, dépose les armes et retourne au Tchad.  « Baba Lade doit quitter sans conditions la République centrafricaine », a renchéri M. Touadera, qui a précisé que tous les moyens légaux seront utilisés pour faciliter son départ, en commençant par le dialogue.

 

Concernant la menace posée par l’ARS, la Représentante spéciale a déclaré que le déploiement de conseillers militaires américains dans la sous-région était bienvenu, tandis que le Premier Ministre centrafricain a assuré que son pays était déterminé à combattre l’ARS, aux côtés « de tous les pays qui ont compris que cette situation barbare ne pouvait demeurer l’affaire de quelques États victimes des crimes de ces bandits ».


Enfin, M. Grauls a fait observer que la présence de groupes armés d’origine étrangère, en particulier l’ARS et le FPR, continuait de déstabiliser l’Afrique centrale, sans compter les mercenaires venus de Libye qui rejoignent ces groupes armés.

 

*S/2011/739

 


 

LA SITUATION EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE


Rapport du Secrétaire général sur la situation en République centrafricaine et sur les activités du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix dans ce pays (BINUCA) (S/2011/739)


Le Secrétaire général fait le point dans le présent rapport sur les faits survenus en République centrafricaine dans les domaines politique, économique, social et humanitaire, ainsi qu’en matière de sécurité et des droits de l’homme.  Il rend également compte des activités du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine (BINUCA), qui a succédé au BONUCA en janvier 2010.

Le Secrétaire général indique ainsi que le 4 septembre, les élections partielles dans les 14 circonscriptions se sont déroulées dans le calme.  L’opposition, notamment la coalition dite du Front pour l’annulation et la reprise des élections 2011 (FARE), les a boycottées, poursuit M. Ban, en ajoutant que le Comité de transition avait publié les résultats le 7 septembre et la Cour constitutionnelle les avait confirmés pour 13 circonscriptions, le 26 octobre.  L’absence d’autorité de l’État en dehors de la capitale a entraîné un grave vide sécuritaire dans de nombreuses parties du pays, note-t-il.  « Les forces nationales de sécurité et de défense, qui devraient agir comme les principaux garants de la sécurité dans les régions reculées, manquent de ressources et sont en grande partie incapables d’assumer leurs responsabilités », précise M. Ban.

 

Le processus de paix engagé avec les groupes armés, fait observer le Secrétaire général, a donné des résultats mitigés.  Si le 12 juin, le dernier groupe armé qui n’était pas partie à l’Accord de paix global de Libreville -la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP)- avait signé un accord de cessez-le-feu avec le Gouvernement, M. Ban fait remarquer qu’en septembre, l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR) et la CPJP s’étaient affrontées dans les provinces de Haute-Kotto et de Vakaga, faisant des dizaines de morts parmi les combattants et la population civile.

 

La République centrafricaine se trouve à un stade critique, fait observer le Secrétaire général.  En même temps, note-t-il, le nouveau Gouvernement a fait part de sa volonté de consolider la paix et s’est engagé à répondre, par un programme complet, aux difficultés restantes.  Cependant, l’absence de marge de manœuvre pour l’opposition a aggravé la tension dans le pays, poursuit M. Ban.  Se félicitant des progrès importants du désarmement et de la démobilisation des ex-combattants dans le nord-ouest, le Secrétaire général souligne que la mise en œuvre effective de ce programme, en particulier la réintégration durable des ex-combattants, est essentielle à la sécurité et à la stabilité du pays. La réponse de la communauté internationale doit être proportionnelle aux efforts du Gouvernement.  Il se dit préoccupé par les graves répercussions que les affrontements entre groupes armés ont eues récemment sur la situation humanitaire et la sécurité.  C’est dans ce contexte qu’il se réjouit de l’accord de cessez-le-feu du 8 octobre et invite à son application intégrale.

 

« La CPJP doit adhérer sans retard à l’Accord de paix global de Libreville », insiste M. Ban, qui invite tous les groupes armés à continuer d’appliquer cet accord et à cesser de s’en prendre aux civils et de commettre des violences.  Rappelant que le mandat du BINUCA, dont le rôle est crucial dans le processus de consolidation de la paix et de réconciliation en République centrafricaine, expire le 31 décembre 2011, le Secrétaire général recommande que le mandat du BINUCA soit prolongé d’un an, soit jusqu’au 31 décembre 2012.

 

 

 

NDLR : L’ONU et le BINUCA qui se sont rendus complices de la frauduleuse réélection de BOZIZE doivent bien se garder de plaider sans cesse la cause désespérée d’un régime illégitime et prédateur, incapable et tout aussi  incompétent, au bout du rouleau et dont la seule préoccupation est de se maintenir coûte que coûte au pouvoir. Pourquoi continuer à rechercher des financements pour un programme DDR dont le pouvoir n’a aucune envie qu’il aboutisse et lorsque l’on sait que ce qui a été déjà octroyé auparavant notamment par la CEMAC, a été géré dans une totale opacité par BOZIZE et NDOUTINGAÏ qui se refusent à dire comment ce financement a été utilisé ? Quelles garanties a-t-on que si de nouveaux financements étaient apportées il en sera autrement de leur gestion ? Il n’y a qu’à New York que le PM TOUADERA retrouve de la voix mais à Bangui, les Centrafricains connaissent à peine le timbre de sa voix.

 

Ce régime BOZIZE TOUADERA a fraudé massivement aux dernières prétendues élections pour se maintenir. Le refroidissement et la méfiance des bailleurs de fonds internationaux et autres partenaires au développement à l’égard du régime actuel de Bangui n’a pas d’autre explication que l’illégitimité d’un pouvoir dont les tenants n’ont de cesse de s’illustrer par des détournements massifs de deniers publics restés toujours impunis et de nombreuses malversations.

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