Selon des informations de sources dignes de foi, c’est finalement le sieur Emmanuel BONGOPASSI que Bozizé aurait choisi de proposer comme ambassadeur extraordinaire et
plénipotentiaire de la République centrafricaine en France avec résidence à Paris. Une demande d’accréditation aurait été introduite auprès des autorités françaises compétentes qui n’auraient pas
encore donné leur avis. Il y a lieu de rappeler que depuis le départ de Jean Willybiro Sako en novembre 2010, le poste de Paris est demeuré
jusqu’à ce jour sans ambassadeur.
Ce choix de Bozizé en faveur d’un pareil individu est franchement
très surprenant et inacceptable dans la mesure où tant le passé diplomatique de délinquant de ce bonhomme aussi bien que son déséquilibre mental ne plaident nullement en faveur de sa présence
dans une représentation diplomatique comme Paris aujourd’hui.
Qui est Emmanuel Bongopassi ?
S’il est vrai que Bozizé et Bongopassi se connaissent bien pour avoir été tous les deux de fidèles serviteurs de l’ex-empereur Jean Bedel Bokassa 1er à la cour
impériale de Bérengo, le premier comme aide de camp de « sa majesté » et le second comme DG du protocole impérial, on a quelque mal à comprendre que le choix de Bozizé puisse porter sur un véritable cas social tel qu’Emmanuel Bongopassi qui vit actuellement
comme un bohémien.
Il est un ancien repris de justice déjà du temps même de Bokassa qui
l’avait fait condamner par la justice pour détournement des fonds généreusement alloués naguère par le président Omar Bongo du
Gabon pour éponger les dettes de l’ambassade de la RCA à Libreville. Il a fui de prison en traversant le fleuve Oubangui via Zongo pour se retrouver à Brazzaville où il s’était constitué en exilé
soi-disant politique durant des années. C’est avec l’arrivée de Patassé au pouvoir en 1993 qu’il est revenu à Bangui.
Emmanuel Bongopassi est un cas psychiatrique. Il avait aussi
détourné une somme de 60 millions de F CFA représentant les bourses des étudiants centrafricains en Côte d’Ivoire en arguant que le magot
aurait également consumé avec l’incendie de la voiture Mercedes de l’ambassadeur. Les enquêtes ont démontré qu’il était lui-même l’auteur de l’incendie criminel de la voiture mais l’argent
n’était pas en réalité dans la voiture brûlée.
Il est vrai que la recherche effrénée par Bozizé d’un profil
lisse et d’une personnalité servile et docile ne pouvant pas le déranger politiquement pour en faire un ambassadeur en France l’a conduit depuis si longtemps à écarter plusieurs candidatures
crédibles mais cela ne doit pas le conduire à exhumer à présent un fossile bokassiste de la trempe de Bongopassi qui a déjà suffisamment
donné les preuves et la mesure de son manque de probité, de son incompétence et de son sens de la prédation dans certaines ambassades de Centrafrique en Afrique dont il n’a pas hésité par le
passé à en détourner les maigres deniers. C’est franchement désespérant de constater qu’avec Bozizé il faut être un voleur et un détourneur
de deniers publics pour prétendre à une quelconque promotion.
Quelques recherches faites par la rédaction de C.A.P dans les archives du journal officiel de la RCA de l’époque nous
édifient sur le personnage d’Emmanuel Bongopassi. Il n’a rien à faire à Paris et Centrafrique-Presse recommande fortement aux autorités
françaises d’émettre un avis très défavorable à cette demande d’accréditation car la personnalité de cet individu n’est pas à la hauteur des relations amicales de coopération qui doivent exister
entre la France et la RCA. (Lire ci-dessous)
La
Rédaction
JOURNAL OFFICIEL DE LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
15 novembre 1971
-Ministre Délégué à la Présidence de la République,
Chargé des Transports Fluviaux et des Relations avec le Secteur Privé : M. Jean-Marie WALLOT
-Ministre des Eaux et Forêts et des Mines : M. Christian SOMBODEY
-Ministre de la Justice: M. Louis-Pierre GAMBA
-Ministre du Tourisme : M. Joachim DA SILVA
-Ministre de l'Energie : M. André ZANIFE TOUAMBONA
-Ministre Délégué à la Présidence de la République Chargé des Anciens Combattants et de la Jeunesse Pionnière
Nationale :M. Antonio FRANCK
-Secrétaire d'Etat aux Travaux Publics, Chargé des Travaux d'entretien, de bitumage et de voirie de tous les centres
urbains de la République :M. Augustin DALLOT-BEFIO
-Secrétaire d'Etat à l'Elevage :M. Fidèle BAKRY
-Secrétaire d'Etat à la Jeunesse et aux Sports M. Gaston BANDA-BAFIOT
-Secrétaire d'Etat et Grand Maître de Cérémonies à la Présidence de la République, Chargé en matière de Protocole
d'Etat de la coordination avec tous les Départements Ministériels et de l'organisation des-Services d'Accueil de la République :M. Emmanuel BONGOPASSI
Art. 4. -Le présent décret sera publié au Journal Officiel et communiqué partout où besoin sera.
Général de Division Jean-Bedel BOKASSA
Secrétaire d'Etat et Grand Maître de Cérémonies à la Présidence de la République, Chargé en matière de Protocole
d'Etat de la coordination avec tous les Départements Ministériels et de l'organisation des-Services d'Accueil de la République: M. Emmanuel BONGOPASSI
Art. 4. -Le présent décret sera publié au Journal Officiel et communiqué partout où besoin sera.
Général de Division Jean-Bedel BOKASSA
LE PRESIDENT A VIE DE LA
REPUBLIQUE,
PRESIDENT DU GOUVERNEMENT
Par Décret n° 76/091 du 16-2-76, M. Emmanuel BONGOPASSI, Attaché Principal d'Administration de 3e classe 4" éch. est nommé Directeur Général du Protocole d'Etat au Ministère des
Affaires Etrangères, en remplacement du Colonel de Police Delphin NGUEMA appelé à d'autres fonctions.
Le présent Décret qui abroge toutes dispositions antérieures contraires prend effet pour compter de la date de sa
signature.
Général de Division Jean-Bedel BOKASSA