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MESSSAGE DE MARTIN ZIGUELE, PRESIDENT DU MOUVEMENT DE LIBERATION DU PEUPLE CENTRAFRICAIN AU CONGRES DU PARTI SOCIALISTE FRANCAIS - TOULOUSE (DU 26 AU 28 OCTOBRE 2012)
Chers camarades, militantes et militants du Parti Socialiste Français,
Chers camarades militantes et militants des Partis Socialistes et Socio-démocrates venus du monde entier pour participer au Congrès du Parti Socialiste, Français,
Au nom des militantes et militantes de mon Parti, le Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC), au nom de ma délégation et en mon nom personnel, je voudrais adresser aux militants et militantes du Parti Socialiste français, et au-delà à tout le peuple ami de France, mes sincères et amicales félicitations pour le changement qui vient de s’opérer en France, par l’élection de notre camarade François Hollande à la tête de l’Etat Français.
Que le camarade François Hollande trouve ici l’expression de notre profonde admiration, et de nos vœux de plein succès.
C'est à l'occasion de rassemblements tels que ceux de ce Congrès, que nous pouvons échanger des informations entre camarades venus de divers horizons sur la situation de nos pays et de nos partis respectifs, au nom de cette solidarité militante et de cet internationalisme qui sont le fondement de notre démarche pour l'avènement partout dans le mode, de sociétés libres, démocratiques et respectueuses des droits de l'homme. C’est au nom de ce principe, que je me fais le devoir de vous informer sur la situation globale de mon pays, la République Centrafricaine.
Mon parti le MLPC a accédé au pouvoir en septembre 1993 à l'issue d'élections pluralistes et transparente, par la victoire de notre candidat Ange Félix PATASSE au second tour face à Abel GOUMBA, les candidats éliminés au premier tour du scrutin étant les anciens Présidents André KOLINGBA et David DACKO, ainsi que Ruth ROLLAND et François BOZIZE. Ce fut la première fois dans l'histoire de notre pays qu'un parti politique issu de l'opposition démocratique accédait au pouvoir par les urnes, et de manière incontestée. Très rapidement le régime issu du MLPC fera face à plusieurs mutineries politico-militaires entre 1996 et 1997. Après une brève accalmie jusqu'en 2001, le pays fera à nouveau face à une rébellion armée dirigée par le Général François BOZIZE, ci-devant ancien candidat malheureux aux élections de 1993 remporté par le MLPC , mais que le Président Ange Félix PATASSE, vainqueur de ces élections, a rappelé en activité et promu Inspecteur Général des Armées puis Chef d’Etat Major des Forces Armées Centrafricaines (FACA).....
Cette longue et destructrice rébellion dirigée par le Général François BOZIZE , dont les conséquences de tous ordres plombent encore notre pays aujourd'hui, conduira finalement à son coup d'Etat militaire du 15 mars 2003 et son accession au pouvoir. Ce coup d'Etat militaire qui mettra brutalement fin au processus démocratique en cours, initié au prix de mille sacrifices du peuple centrafricain, était survenu deux années seulement avant des consultations électorales démocratiques prévues en 2005. Où en est la République centrafricaine aujourd'hui ?
Après son coup d'Etat du 15 mars 2003, le Général François BOZIZE recevra le soutien multiforme et la bienveillance politique de la communauté internationale pour une période de transition qui s'achèvera par les élections multipartites de mars 2005, au cours duquel le candidat du MLPC affrontera au second tour le Général François BOZIZE, avant de perdre.
Peu après ces élections, le régime de François BOZIZE commencera à son tour à faire face à des rébellions armées, dont les activités de l'une d'entre elles a même dû donner lieu à l'intervention de l'armée française en novembre 2006. La dégradation de la situation sécuritaire du pays , ajoutée à des crispations politiques autoritaristes et à une mauvaise gouvernance économique caractérisée ont amené l'opposition à demander et obtenir un Dialogue Politique Inclusif en décembre 2008.
Le pouvoir foulera aux pieds les résolutions de ces assisses, ce qui nous conduira à une préparation chaotique des élections pluralistes de 2011. Ces élections furent un modèle du genre en matière de fraude électorale, relevée unanimement par tous les observateurs internationaux y compris par les experts de l'Union Européenne, principal bailleur de fonds de ces élections dont elle a conclu qu'elle ne reflète nullement les suffrages des centrafricains. Notre parti le MLPC, aux côtés de partis frères de l'opposition démocratique centrafricaine, avons refusé de cautionner cette mascarade électorale et avons donc boycotté le second tour. Aujourd'hui réunis au sein d'une plateforme politique dénommée le Front pour l'Annulation et la Reprise des Elections du 23 janvier 2011 (FARE-2011), nous partis politiques de l'opposition démocratique centrafricaine ne reconnaissons pas la légitimé des institutions issues de ce hold-up électoral, à savoir le Président de la République et l' Assemblée Nationale monocolore dont l'opposition est totalement absente. Nous exigeons l'annulation et la reprise de ces élections.
C'est le lieu de remercier le camarade Premier Secrétaire du PS, Harlem DESIR qui, comme député européen, a posé la question écrite au Parlement européen sur la suite qu'elle entend donner à cette situation inacceptable.
La démocratie et les liberté n'étant pas divisibles, nous démocrates et progressistes centrafricains attendons aussi, en totale communion avec notre peuple souverain, non seulement les réponses du Parlement européen mais surtout les preuves de soutien et de solidarité à notre cause provenant des nos amis et camardes socialistes et socio-démocrates d'ici et d'ailleurs. Croyez-moi, le recul de la démocratie dans un seul pays du monde est une menace pour toutes les autres démocraties, car vous le savez comme moi, les dictatures prospèrent à cause du silence des démocrates. C'est pourquoi nous demandons au PS de tenir bon sur les questions de droit de l'homme, de la démocratie et de la bonne gouvernance, en Afrique comme ailleurs, car les populations africaines vibrent à l'unisson avec ce discours porteur d'espérance. Tenez-bon, ne reculez surtout pas devant les nombreux chantages de toutes natures et de toutes origines. L'Afrique profonde et qui polie sous la faim, la maladie, les privations de liberté et la mauvaise gouvernance vous en sera reconnaissante.
Camarades congressistes,
Le MLPC estime que la République centrafricain est dans une situation de blocage politique, suite à ces élections frauduleuses du 23 janvier 2011. Des centrafricains de bonne volonté et conscients de l'état de notre pays, ainsi que la communauté internationale, œuvrent sans relâche pour le déblocage de cette situation par la tenue sans délai d’un dialogue politique sincère, honnête et direct, dont l'objectif premier est de sauver ce pays. L'adoption récente d'un projet de code électoral consensuel est la preuve que , réunis et de bonne foi, les filles et fils de notre pays sont capables du meilleur. Nous espérons que l'Assemblée nationale d'où l'opposition est, je le répète, absente, ne procèdera pas à des manipulations visant à en dénaturer le contenu, comme elle l'a déjà fait en 2009. Pour nous la démocratie, c'est d'abord le respect de la parole donnée et de la Constitution de notre pays dans toutes ses dispositions. Après la mascarade électorale du 23 janvier 2011 qui est une violation de la souveraineté populaire, toue manipulation visant à modifier les termes de notre Constitution , en vue d’un troisième mandat à la tête du pays et de l'instauration d' une dynastie familiale , sera considérée comme un crime contre le peuple centrafricain. Je termine en lançant de cette tribune un vibrant appel aux forces de progrès, et à la Communauté Internationale de ne pas continuer à ignorer le peuple centrafricain qui souffre, mais plutôt d'intensifier r son œuvre salvatrice au profit de ce peuple.
Sur ce, je souhaite pleins succès au Congrès de TOULOUSE
Martin ZIGUELE
la délégation du MLPC au Congrès du PS de Toulouse
Harlem Désir, Laurent Fabius, Martin Ziguélé à table lors du dîner pendant le Congrès
H Désir, L. Fabius, M. Ziguélé, Alcache du Niger pendant le dîner
Marcel Loudégué, Nguemby du PGP Gabon et J.C Cambadélis
Martin Ziguélé ici avec Mme la ministre d'Etat de Guinée Chérif Nanténin
Konaté