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5 janvier 2010 2 05 /01 /janvier /2010 22:39


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Mardi 5 janvier 2010 2 05 /01 /2010 09:48

Pierre Agrounda Envoyé permanent à Bangui

 

La prolifération de la rébellion armée dans la partie méridionale du Tchad et septentrionale de la Centrafrique transforme tous les jours cette zone en un lieu extrêmement dangereux  où la vie devient de plus en plus risquée et aléatoire. La manière à laquelle s’activent les rebelles et bandits de grand chemin au niveau de la frontière entre la Centrafrique et le Tchad est assez particulière pour constituer un sujet de réflexion. Des hommes en arme hostiles au pouvoir de N’djamena ou de Bangui vacillent entre ces deux pays séparés par une frontière naturelle facile d’accès. Ces mouvements montent en flèche avec la fréquence constatée des coups  d’Etat militaires devenus, depuis les années 90 et même bien avant, un moyen d’accéder au pouvoir.

  La porosité des frontières, le brassage ethnique, la circulation illicite d’armes de guerre accentuée par le conflit du Darfour… donnent à ce phénomène un contenu cynique. D’autant que, les déplacements au Nord de la Centrafrique et au Sud du Tchad ressemblent désormais à s’y méprendre à une traversée du désert. Beaucoup y ont perdu leur vie. Nombre des humanitaires qui s’étaient hasardés dans cette zone ont appris à leurs dépens. Au grand dam des autorités de ces Etats limitrophes censées garantir la sécurité et la libre circulation des personnes et des biens.

  Un vivier de recrutements

C’est dans cette « zone de turbulence » que des seigneurs de guerre tchadiens et centrafricains recrutent l’essentiel de leurs hommes. Le tristement célèbre Centrafricano-tchadien Martin Koumta-Madji alias Abdoulaye Miskine est sorti des entrailles de cette partie de la sous région d’Afrique centrale. Miskine qui n’était qu’un piètre vendeur ambulant s’est fait passer pour un grand marabout auprès de Patassé. Ce dernier a poussé l’extravagance en donnant le grade du général à son protégé Miskine avant que celui-ci crée le Front Démocratique du Peuple Centrafricain (FDPC), un mouvement rebelle qui écume le Nord de la Centrafrique.

C’était également dans le Nord du Tchad et le Sud de la RCA que l’actuel président centrafricain, le général François Bozizé à l’époque leader de la rébellion hostile au régime d’Ange Félix Patassé, a enrôlé une grande partie de ses hommes, dont les colonels Tchadiens Ramadan et Faki Ahmat appelé « colonel Marabout », ancien lieutenant d’Abdoulaye Miskine.

  Le colonel Charles Massi, un ancien allié de Bozizé tombé en disgrâce, s’est, lui aussi, rendu au Sud du Tchad pour engager des hommes dans sa rébellion, la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP). Hélas, MASSI et quatre de ses combattants tchadiens ont été appréhendés fin décembre 2009 par les forces régulières tchadiennes dans le Sud-Ouest du Tchad, frontalière avec la  RCA. Un chef rebelle tchadien, le général Baba LARDE et ses 500 hommes du Front Populaire pour le Redressement (FPR), se sont recroquevillés (de septembre à octobre 2009) au Nord de la Centrafrique pour exiger de N’djamena des négociations.

Leur présence sur le territoire centrafricain et surtout  l’attention que leur a portée un temps soit peu,  le régime de Bangui a failli jeter un froid dans  les relations entre les pays voisins. La liste de ces agissements est longue. Cela pourrait prendre une proportion inquiétante avec le recul de la démocratie observé ces derniers temps dans les sociétés politiques de la sous région d’Afrique centrale et la pauvreté qui incite les jeunes à se lancer à corps perdu dans la rébellion, devenue un moyen de survie.

  La sécurité, pas pour demain

Dans ce climat aussi incertain, la paix n’est pas pour demain. La persistance  et le foisonnement des rebellions au Sud du Tchad et au Nord de la République centrafricaine ne sont pas le fruit d’un hasard. Ils résultent d’un sentiment de grogne généralisé et la volonté d’un groupe des citoyens  ‘’mécontents’’ d’en découdre avec les régimes vacillants et peu démocratiques.

Nul n’ignore aujourd’hui, la mauvaise gouvernance, devenue la marque de fabrique des dirigeants de ces Etats, incapable d’assurer à leur peuple le moindre bien-être social. La mauvaise répartition des ressources et  l’exclusion érigée en méthode de gestion des pouvoirs publics provoquent souvent une levée de bouclier, laquelle débouche généralement sur  des mouvements de révoltes  à l’origine des rébellions armées. Les puissances occidentales toujours aux aguets qui raffolent les richesses naturelles de l’Afrique sont, parallèlement, pour beaucoup dans cette montée en puissance du phénomène des rébellions armées.

Celles-ci sont parfois  utilisées comme moyen de pression contre  les Chefs d’Etat hostiles à l’ingérence et à la tentative de domination de l’Occident. Patassé n’a-t-il pas accusé l’Hexagone d’être la principale cause de sa chute ? De tout ce qui précède, il apparaît clairement au stade actuel de la situation qu’assurer la sécurité au Sud du Tchad et au Nord de la Centrafrique relève du travail de Sisyphe.

 

Source  Blog de Ahmat Zeidane Bichara

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5 janvier 2010 2 05 /01 /janvier /2010 01:04


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Libération 02/01/2010 À 00H00

Par VINCENT MUNIE envoyé spécial à Bangui (République centrafricaine)

 

Dans la capitale centrafricaine, le palais des sports, cadeau de la France giscardienne à Bokassa Ier, s’écroule. A côté, un nouveau stade, démesuré, a été offert par la Chine pour sceller la nouvelle coopération.

«Un joyau. C’était un joyau.» Il est là, seul, dans l’immense vaisseau de béton, au centre de Bangui, et bien évidemment, il faut essayer de le croire. Pourtant, il n’y a ici que des ruines dévorées par une végétation sans états d’âme et grassement arrosée car le toit de l’édifice n’est plus qu’un souvenir. Il soupire. Dominique Ganabrondji, dit «Gana», star nationale du basket centrafricain, leader historique des Fauves, l’équipe de légende de 1974 qui remporta la Coupe d’Afrique des nations et plaça, au moins un instant, le pays au firmament du continent, contient son émotion : «De toute façon, le palais des sports, pour les Banguissois, c’est le symbole de l’empire. Le basket, ils ont oublié, à cause du sacre. Et puis maintenant, il y a ça !» Il désigne la grande muraille blanche qui domine le quartier.

 
Art ubuesque

A 20 mètres à peine des vestiges de ce qui fut la plus grande salle omnisports de l’Afrique subsaharienne, se dresse un immense stade de football, flambant neuf. «Un cadeau des Chinois», affirme Gana, songeur. Un autre symbole ? De fait, les 20 000 places des hautes tribunes du stade semblent narguer ce qui reste du palais des sports, lourd jalon d’une époque où la France était reine en Afrique. «Pour nous, ça parle bien de l’état du pays. L’équipe nationale de foot ne vaut pas grand-chose, elle n’est même pas à la Coupe d’Afrique des nations. Ça ne fait rien : on lui a construit un stade de luxe. On ne peut même pas utiliser l’éclairage, car lorsqu’on allume les quatre pylônes, il faut délester des quartiers entiers ! Vingt ans plus tard, on voit bien que c’est le foot qui l’emporte, puisque les Chinois sont capables de construire ce truc parfaitement inutile.» Inutile ? Gana est un peu sévère. Car en matière de coopération, rien n’est jamais vraiment inutile…

 

Si l’ambassadeur de Chine a livré, en décembre 2006, les clés d’un stade de 18 millions de dollars au président Bozizé en personne, ce n’était là que la façade d’un rapprochement à l’œuvre depuis trois ans. Constructions d’hôpitaux, de routes, projet de réfection de la centrale hydroélectrique de Boali, aide budgétaire, les Chinois sont partout à l’oeuvre en République centrafricaine (RCA) et l’ambassadeur Shi Hu est devenu un interlocuteur privilégié du gouvernement. Au nom de «l’amitié entre les deux pays», de «la volonté des Chinois de porter secours à la RCA», l’ambassadeur revendique un devoir de solidarité, mais lève un peu le voile en parlant d’une coopération «gagnant-gagnant».

 

Ainsi, le gouvernement chinois s’intéresse-t-il sans trop le dissimuler aux ressources naturelles de la Centrafrique et en premier lieu au pétrole du nord, à la frontière tchadienne. Un sujet au cœur de la rencontre du président Bozizé et du Premier ministre chinois Hu Jintao à Pékin, le 15 octobre, qui s’est conclue par un accord de coopération de 776 millions de francs CFA (1,2 million d’euros), puis par l’annonce d’une succession de nouveaux prêts, de formations, de don de matériel. Bref : toute la panoplie d’une coopération «volontaire» en Afrique.

 

En 2009, l’empreinte de la coopération chinoise est partout. Les gouvernements savourent les discussions avec ce partenaire tellement éloigné des rigueurs du FMI ou de la Banque mondiale. Mais à Bangui, avec le «stade de 20 000 places», comme chaque habitant l’appelle pour bien vanter sa jauge démesurée, la coopération sino-centrafricaine prend une signification visuelle. Car en écrasant de son hyperbole le palais des sports en ruine, c’est bien la Françafrique qui paraît s’incliner devant l’empire du Milieu.

 

En arrivant de l’aéroport, personne ne peut ignorer le complexe sportif posé au bout de l’avenue des Martyrs - piste d’atterrissage, jusqu’en 1972, de l’aéroport national. D’abord parce que le «stade des Chinois» est de loin le plus grand et le seul bâtiment en état de la ville. Mais aussi car dans son ombre se tapit la ruine chargée d’histoire du palais omnisports. Le contraste est saisissant. A trente mètres de la piste d’athlétisme encore neuve venue de Pékin, les restes du palais battent à tout vent. Hanté par les démons d’une Afrique «mal partie», le lourd mausolée de fer et béton semble toléré comme pour rappeler à tous que se joua ici le 4 décembre 1977 l’un des sommets de l’art ubuesque des dictatures africaines : le couronnement de Bokassa Ier.

 

Il faut remonter un peu le temps. Dans les années 1970, l’histoire centrafricaine nous apprend que le basket devient le sport national. Deux entraîneurs, François Pehoua et «Grussing» - un

Russe échoué là on ne sait comment - appliquent à Bangui, Bouar et Bambari, des techniques modernes de sélection et d’entraînement. Le niveau monte et l’équipe nationale se place parmi les meilleures d’Afrique. En 1974, dans une ambiance survoltée, les Fauves de Bas Oubangui battent le Sénégal en finale de la Coupe continentale.

 

Partout dans le pays, on célèbre les joueurs. Ils sont adulés par une population qui se berce encore des rêves de grandeur de Jean Bedel Bokassa, alors «simple» président à vie. Gana se souvient : «Bokassa s’est alors intéressé à nous. Il nous voulait partout, dans tous ses déplacements. On ne faisait rien, mais on était avec lui. Il nous exhibait comme ce que l’on faisait de mieux en Centrafrique.»

 

Mais Bokassa ne veut pas en rester là. Il vient de s’autoproclamer maréchal et, dans sa volonté maniaque de reproduire en RCA ce qu’il jalouse à l’Occident, il décide de la construction d’une grande salle nationale, à la hauteur du niveau des basketteurs. Un niveau tout de même un petit peu gonflé par sa propagande, comme le relève Gana : «Nous étions performants, d’accord, mais à l’échelle de l’Afrique. C’est-à-dire que nous ne pouvions pas concurrencer les grandes équipes du monde.» D’ailleurs, lui-même ne mesure qu’un 1,75 mètre, ce qui fait un peu court pour rivaliser avec les géants russes, tchèques, yougoslaves et américains. De fait, après sa victoire historique, la RCA ira aux Mondiaux de 1974 à Porto Rico pour y finir 14e et bonne dernière, après s’être pris cinq roustes.

 

Ambiance survoltée

 

Qu’à cela ne tienne, les basketteurs plaisent au peuple et à son maître : Bokassa passe un contrat avec un entrepreneur yougoslave, Energa Project. En deux ans, des ouvriers venus de

Belgrade vont édifier la plus grande salle d’Afrique centrale. Dix mille places assises, air conditionné, panneau d’affichage électrique, vestiaires luxueux : les basketteurs se voient gratifiés d’un joyau.

 

Hit Trésor contre Red Star : en juillet 1976, les deux équipes phares de Bangui s’y affrontent pour son inauguration sur un plancher laqué, dans une ambiance survoltée. Pendant un an, les matchs se succèdent, devant des tribunes archicombles. «A chaque fois, c’était la fête dans la salle.

 

J’étais meneur de jeu au Hit Trésor. Il faut imaginer : dans ce pays où l’on jouait avec de très mauvais équipements, sur des sols douteux, cette salle était incroyable. Et malgré le toit en métal, on n’avait jamais chaud grâce au système d’air pulsé.» Dominique Ganabrondji désigne la carcasse de ce qui fut comme un énorme ventilateur. «On a tous compris que cela avait coûté une fortune, mais que voulez-vous, c’était une dictature et de l’argent, il en avait, Bokassa. Et puis il y avait la France par-derrière.»

 

Comme une concession française sous tutelle

 

A l’époque, abrité derrière son oubli du monde, le régime s’enrichit sans retenue, associé qu’il est au détournement d’une large part de sa production diamantifère. Mais surtout, le pays bénéficie d’un protectorat absolu, celui de la France et de ses larges subsides. Depuis son indépendance et la mort accidentelle du «père» de la nation, Barthélemy Boganda, l’Elysée focardienne n’a jamais considéré autrement la RCA que comme une concession administrée par tutelle. D’ailleurs, en arrivant au pouvoir en 1974, le président Giscard d’Estaing connaît déjà la Centrafrique pour s’y être rendu régulièrement à la chasse aux fauves et éléphants. Ces années-là, toutes sortes d’hommes d’affaires, agents de renseignements, soldats, malfrats ou spécialistes de la coopération s’activent à Bangui, tous Français, tandis que la fortune personnelle de l’ancien capitaine de l’armée française Bokassa n’en finit pas de grossir.

 

Pourtant, de la première partie de son règne, les Centrafricains se souviennent sans acrimonie : les bâtiments en dur à Bangui, c’est lui. Les routes, les trottoirs, le réseau d’eau. Et puis, il tenait l’administration.» En se faufilant au milieu des gravats, des flaques, des herbes et de la colonie de petits serpents verts ayant élu domicile dans les armatures du béton, Dominique Ganabrondji rejoint la tribune du palais. Il désigne les larges artères de la capitale.

 

A cette hauteur, Bangui semble hésiter entre ville et campagne, vaste damier de constructions et de grandes parcelles en friches. Pourtant, à l’examen, il apparaît bien vite que la décrépitude du palais des sports n’est qu’un symbole : c’est la ville entière qui est en ruine. Si la plupart des monuments datent de l’ère Bokassa, le délabrement fut leur seul avenir. Alors, dans une espèce d’amnésie collective érigée en dogme politique, les Centrafricains dans leur majorité oublient avec le temps le côté obscur de celui qui fut treize ans durant un implacable tyran, pour ne retenir que sa trace architecturale. Il y aurait donc eu deux Bokassa, le méchant et le gentil, ce dernier se trouvant réhabilité par les trente années d’effondrement qui succédèrent à son régime. Avec l’inamovible soutien des services secrets français, coups d’Etat et élections à guillemets se sont répétés sans pour autant parvenir à sortir le pays du fond de l’ornière. En 2008, la Centrafrique a été classée comme le second pays le plus pauvre du monde (1).

 

«En réalité nous avons joué à l’Omnisports à peine plus d’un an. Parce qu’après, Bokassa n’a plus pensé qu’à son sacre d’empereur et il a confisqué l’endroit dès septembre 1977.» L’histoire fait même partie des grandes légendes africaines. Ce petit dictateur d’un petit pays coincé au cœur de l’Afrique qui lorgne la légende de Napoléon et se confectionne un couronnement digne du Grand Guignol, quel matériau inaltérable pour tous ceux qui voient l’Afrique «refuser d’entrer dans l’histoire».

 

A Bangui, la cérémonie nécessitait un palais impérial. La demeure présidentielle de Berengo se trouvant trop éloignée de la capitale, Bokassa réquisitionna l’Omnisports et renvoya «ses» basketteurs vers leurs vieux terrains de quartier. «A partir de juin 1977, le palais des sports devint le palais du couronnement. Plus personne n’y avait accès. C’était comme ça. Mais ce n’était pas le plus grave. Ce n’était que du sport.»

 

Le 4 décembre 1977 à 20 heures, Patrick Poivre d’Arvor sourit en lançant le reportage du sacre : «Vous en penserez ce que vous voudrez, mais c’est arrivé en Afrique.» On y découvre Bokassa s’auto-couronnant dans un décor d’un kitsch absolu, au milieu d’un palais des sports bourré à craquer, entièrement capitonné de rouge. «Nous n’avons pas eu le droit d’accéder à la cérémonie.

Impossible d’approcher le palais. L’armée était partout. On nous a juste laissé regarder le carrosse passant dans l’avenue Giscard d’Estaing, sous les arcs de triomphe offerts par Paris. Les "abeilles", sa garde personnelle, défilaient à cheval dans leur costume d’apparat napoléonien.

C’était un beau spectacle, oui, mais on ne riait pas vraiment. Car on se doutait bien que tout cela avait coûté beaucoup d’argent, et nous restions pauvres. L’avenir était sombre.»

 

Fin 1977, le vent tourne. A l’intérieur du pays, étudiants et intellectuels commencent à critiquer les débordements du régime. Depuis l’étranger, il apparaissait que la fuite en avant caricaturale de Bokassa n’était plus une garantie sur l’avenir. Quelques signes auraient pu alarmer l’empereur : aucun chef d’Etat n’assista à son sacre, et la France elle-même avait «seulement» délégué son ministre de la Coopération, Robert Galley. «Bokassa était très sûr de lui. Ce qui l’inquiéta surtout fut l’absence du pape à la cathédrale. Il faut dire qu’il s’était converti un an plus tôt à l’islam en Libye, avant de redevenir catholique. Du coup, il n’a eu droit qu’à l’évêque de Bangui pour le bénir.»

 

Derrière ses fastes, le régime était mort sur pied. A la suite du sacre, Bokassa continua à dépenser des sommes somptuaires dans ce qu’il estimait être le train de vie d’un empereur. Le palais des sports, lui, se transforma en un palais impérial annexe, caverne d’Ali Baba où s’entassaient pêle-mêle objets du sacre et trésor du régime. Mais le pays s’endettait très lourdement. Les prêteurs - au premier rang desquels la France - commençaient à mesurer leur soutien.

 

De janvier à avril 1979, les lycéens se révoltèrent. La répression tourna au carnage. On apprit le massacre d’une centaine de jeunes (les «martyrs») en prison. «Les basketteurs venaient tous du milieu étudiant. Alors on s’est naturellement retrouvés dans le mouvement contre Bokassa. Le régime nous portait aux nues trois ans plus tôt, il faisait maintenant tirer sur nous !» Une commission d’enquête internationale conclut à la responsabilité directe de Bokassa. L’empereur devint un pestiféré, lâché de tous. La France s’empressa de le faire tomber en orchestrant l’opération Barracuda.

 

Le 20 septembre 1979, les paras du 1er RPIma débarquèrent à Bangui et ramenèrent au pouvoir David Dacko, président renversé treize ans plus tôt par Bokassa. «Quand les Barracudas sont entrés en ville, ils ont aussitôt protégé le palais des sports. Pendant une semaine, c’était zone interdite. Les Français cherchaient certainement des choses. Et puis, un jour, ils se sont retirés, alors là ça a été la curée. La population s’est ruée et a entièrement pillé le bâtiment. Tout a été détruit, volé, arraché, en fait, l’Omnisports, c’était devenu le symbole du régime, et les gens se vengeaient sur le palais et voilà, c’est resté en l’état.» Il reste pudique, mais Dominique Ganabrondji est un peu ému. A 59 ans, devenu directeur de la jeunesse et des sports, il aura assisté toute sa vie à l’effondrement sans fin du pays. «Le palais des sports est emblématique de ce à côté de quoi nous sommes passés et de la catastrophe que nous vivons. La République est comme cet édifice : en ruine depuis trente ans.» Il montre ce qui reste des vestiaires puis contourne le bâtiment et se retrouve en bas du stade chinois. «En Afrique en 2009, les ruines sont françaises, les investissements chinois.»

 

Mais de cette nouvelle tutelle, Dominique, comme nombre de ses compatriotes, ne sait pas trop quoi penser. L’histoire leur a enseigné depuis longtemps que les étrangers savent surtout se servir, sans trop donner. Du coup les Banguissois n’attendent pas de vrais changements avec la Chine. Tout au plus, le pays vivra-t-il une nouvelle période de construction. «Mais lorsque les Chinois construisent, il y a peu de travail pour nous, ils viennent avec leurs propres ouvriers.»

Dominique résume ainsi un constat général sur le continent : les expatriés chinois sont connus pour vivre en vase clos, sans consommer sur place, ni se mélanger à la population, ce qui leur vaut d’être assez peu appréciés.

 

Dictature d’opérette et légende de Napoléon

 

Les vestiaires sont envahis par les gravats et les buissons. Impossible de s’y faufiler. Dominique se dirige vers une petite porte, on entend des cris d’enfants. Nous sommes sous les tribunes, dans une vaste pièce très sombre. Apparaît une structure de bois. Soudain, on est transporté dans l’histoire, lorsque Paris Match faisait sa couverture sur Bokassa Ier coiffé d’une couronne de conte de fées, sceptre à la main, assis sur un trône inénarrable tapissé de velours rouge et coiffé des deux immenses ailes d’un aigle, déployées et couvertes d’or. Bokassa se souvenait-il du tableau de David ? Etait-ce de l’or pur, reflet de l’indécente richesse d’une dictature d’opérette se plaçant d’autorité sous le haut patronage de Napoléon ? Ou au contraire, un simple décor hollywoodien, du stuc, de la peinture sur bois, du plâtre teinté, de la poudre jetée aux yeux de ceux qui en France se gaussaient du ridicule petit empereur Bokassa Ier ?

 

Cette question ne relève pas simplement de l’anecdote. La résoudre aurait permis de se faire une idée sur les dessous de cette Afrique de pacotille. La réponse est enfin là, sous nos yeux, trente ans plus tard, dans cette cave désaffectée du palais des sports. Oublié dans un coin, le squelette du trône. Aucun doute possible. La taille du siège, la forme des ailes de l’aigle : c’est bien sur ce monument que Bokassa reçut pendant plus d’un an ses sujets. Fabriqué en France, comme les carrosses et la fameuse couronne de 7 000 carats, il n’en reste que la structure faite de bandes métalliques rouillées. L’or a disparu, évidemment. S’il y en a jamais eu. Dominique opte plutôt pour du bois peint : «Mais Bokassa était riche et fou, alors on ne sait pas.»

«Giscard», jeune empereur

 

Devant nous, trois jeunes enfants jouent : l’un s’assoit sur le trône, et fait agenouiller les deux autres devant lui. Quand on lui demande son prénom, il répond : «Giscard !» L’influence française est telle en RCA que depuis l’indépendance, on y rencontre des Messmer, des Chaban, des Malraux. Aujourd’hui, c’est donc Giscard l’empereur…

«Ils ne savent pas ce que représente ce trône, ni le palais des sports. Le plus intelligent serait de réhabiliter le palais, de le réparer, d’y jouer de nouveau au basket et d’oublier le sacre, comme une mauvaise blague.»

 

Une mauvaise blague ? En tout cas, une remarque pleine de bon sens, dans un pays qui tourne encore à l’envers. Reste à convaincre les investisseurs, qui ne se bousculent pas en République centrafricaine, exceptée la Chine et ses stades inutiles… Mais les préoccupations du pays sont ailleurs, car 2010 sera l’année des élections, les secondes depuis 2005, véritable examen national de passage à la démocratie. Le Parti communiste chinois vient d’annoncer son soutien au Kwa Na Kwa du président François Bozizé. La promesse d’un avenir «gagnant-gagnant»…

 

En réalité, c’est une nouvelle mise sous tutelle, version asiatique et moderne, où le robinet à dollars remplace l’assistance militaire. L’ancien trône de Bokassa est bien gardé, à l’ombre de ses nouveaux maîtres.

 

Pnud, Ideage 2008.

 

Source :  http://www.liberation.fr/monde/0109611508-a-bangui-pekin-e...

 

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29 décembre 2009 2 29 /12 /décembre /2009 23:15


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Dans une de nos récentes parutions, nous annoncions que lors de son récent entretien à N’djaména avec le président tchadien sur le chemin de son retour de Copenhague, Bozizé avait fait part à son interlocuteur, sans doute dans le but de se faire pardonner le réchauffement de ses relations avec le Soudan de El Beshir, de son idée saugrenue de se rendre également dans la ville de Sahr au Tchad où Idriss Déby comptait passer le réveillon du nouvel an dans une caserne avec ses soldats.

Bozizé étant un lecteur assidu et fidèle du site de Centrafrique-Presse, il s’est ému de cette information et s’en est plaint aux autorités tchadiennes. D’après lui, il ne voudrait pas jouer les intrus à Sahr. Gentleman, Idriss Déby décide de dépêcher un émissaire à Bangui pour remettre une invitation officielle à sieur Bozizé afin de lui permettre de trouver une justification à son déplacement de la St Sylvestre hors de son pays.

C’est donc le ministre tchadien de l’Intérieur, Ahmat Bachir, qui a effectué le lundi 28 décembre, un saut éclair à Bangui porter la précieuse invitation à Bozizé qui peut donc se rendre désormais la conscience tranquille au réveillon de Sahr avec Déby. On est franchement en pleine psychanalyse.

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22 décembre 2009 2 22 /12 /décembre /2009 19:39


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Source: United Nations Security Council

Date: 21 Dec 2009


CS/9828

Conseil de sécurité

Le Conseil demande au Gouvernement de la République centrafricaine de faire en sorte que le processus de désarmement soit achevé avant les élections de 2010 (21 décembre 2009)

Le Conseil de sécurité a de nouveau demandé, ce matin, au Gouvernement de la République centrafricaine d'intensifier et d'accélérer les efforts de réforme des institutions du secteur de la sécurité, élément crucial de la consolidation de la paix dans le pays et du règlement des problèmes de l'impunité généralisée et du respect des droits de l'homme.

Aux termes d'une déclaration présidentielle lue par le Président du Conseil pour le mois de décembre, l'Ambassadeur Michel Kafando du Burkina Faso, le Conseil de sécurité demande aussi au Gouvernement centrafricain de mener à bien sans tarder, dans la transparence et le respect du principe de responsabilité, le processus de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) et de faire en sorte que le désarmement et la démobilisation soient terminés avant les élections de 2010.

Le Conseil de sécurité engage la communauté internationale, y compris le Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine (BINUCA), à apporter en temps voulu un concours approprié à la mise en œuvre de ce processus. Il se félicite de la création du BINUCA, avec effet au 1er janvier 2010 et pour une période d'un an. Le Conseil de sécurité estime que « le concours apporté par le BINUCA, avec les équipes de pays des Nations Unies, à l'action menée aux niveaux nationale et local pour consolider la paix, améliorer la gouvernance et achever le processus de DDR est nécessaire et revêt une importance cruciale ».

Déclaration présidentielle

Le Conseil de sécurité ayant examiné, à sa 6250e séance, le 21 décembre 2009, la question intitulée « La situation en République centrafricaine », son Président a fait en son nom la déclaration suivante:

« Le Conseil de sécurité se félicite des efforts déployés en faveur de la réconciliation nationale en République centrafricaine sur la base de l'Accord de paix global de Libreville (2008) et des engagements pris dans l'Accord de Syrte (février 2007) et l'Accord de Birao (avril 2007). Il encourage le Gouvernement de la République centrafricaine à continuer de veiller à ce que les recommandations issues du dialogue politique inclusif soient mises en œuvre dans les plus brefs délais et dans leur intégralité.

« Le Conseil demande à nouveau au Gouvernement de la République centrafricaine d'intensifier et d'accélérer les efforts de réforme des institutions du secteur de la sécurité, élément crucial de la consolidation de la paix dans le pays et du règlement des problèmes de l'impunité généralisée et du respect des droits de l'homme. Il lui demande aussi, à nouveau, de mener à bien sans tarder, dans la transparence et le respect du principe de responsabilité, le processus de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) et de faire en sorte que le désarmement et la démobilisation soient terminés avant les élections de 2010. Dans cette perspective, la transparence du financement et de la coordination des programmes de réintégration aura une incidence déterminante sur le succès à long terme de ces programmes. Le Conseil engage la communauté internationale, y compris le Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine (BINUCA), à apporter en temps voulu un concours approprié à la mise en œuvre de ce processus.

« Le Conseil condamne vigoureusement les attaques que mène actuellement l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) en République centrafricaine et demande aux pays de la région et aux missions des Nations Unies de se coordonner et de mieux partager l'information relative à la menace que représente la LRA pour la population.

« Le Conseil exige que le Gouvernement de la République centrafricaine et toutes les parties politiques concernées fassent en sorte que les préparatifs et la réalisation des élections de 2010 se fassent de manière libre, régulière, transparente et crédible et que ces élections aient lieu dans les délais fixés par la Constitution. Il demande au Gouvernement, à l'Organisation des Nations Unies et aux autres parties concernées de consacrer des ressources suffisantes à ce que les préparatifs des élections s'effectuent dans les délais.

« Le Conseil se félicite de la création du BINUCA, avec effet au 1er janvier 2010 et pour une période d'un an. Il demande instamment à la Représentante spéciale du Secrétaire général de prendre toutes les mesures voulues pour que le Bureau intégré devienne opérationnel le plus tôt possible après le 1er janvier 2010, comme le prévoit le mandat défini pour lui, le 7 avril 2009, par son Président (S/PRST/2009/5). Il confirme qu'il appuie sans réserve les efforts déployés à cette fin par la Représentante spéciale du Secrétaire général, Mme Sahle-Work Zewde. Le concours apporté par le BINUCA, avec les équipes de pays des Nations Unies, à l'action menée aux niveaux national et local pour consolider la paix, améliorer la gouvernance et achever le processus de DDR est nécessaire et revêt une importance cruciale.

« Le Conseil demande par ailleurs au Secrétaire général de proposer, dans son prochain rapport, un ensemble de paramètres de référence mesurables qui puissent guider l'action de la mission et permettre au BINUCA d'évaluer les progrès accomplis par rapport à son mandat.

« Le Conseil se félicite de l'appui fourni à la République centrafricaine par la Commission de consolidation de la paix et demande à nouveau aux donateurs de renforcer leur soutien dans les secteurs jugés déterminants pour la réalisation d'une paix et d'un développement durables en République centrafricaine, comme prévu dans le Cadre stratégique pour la consolidation de la paix élaboré par la Commission de consolidation de la paix. »

 

NDLR : "Le Conseil demande au Gouvernement de la République centrafricaine de faire en sorte que le processus de désarmement soit achevé avant les élections de 2010". Voilà qui a le mérite de la clarté. Quand Bozizé va-t-il remettre au BONUCA l'enveloppe de cinq milliards de F CFA de la CEMAC destinée au DDR ?

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22 décembre 2009 2 22 /12 /décembre /2009 01:38


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GENÈVE (AFP) 21/12/2009 - La mission de l'ONU en République démocratique du Congo (Monuc) a annoncé lundi un renfort de ses "capacités" dans le nord-est contre l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) dont les attaques pourraient constituer des "crimes contre l'humanité" selon le Haut commissariat aux droits de l'Homme.

"Nous sommes en train de renforcer nos capacités pour éviter les exactions de la LRA contre les populations", après les menaces rebelles d'attaques dans cette région à l'approche de Noël, a indiqué à Kinshasa le numéro deux de la Monuc, Leila Zerrougui.

Selon une élue locale contactée vendredi par l'AFP, les rebelles de la LRA "ont envoyé récemment des messages à la population de Niangara (nord-est, Province orientale) selon lesquels ils vont +fêter+ Noël avec elle", comme les 25 et 26 décembre 2008 lorsqu'ils avaient tué dans des raids au moins 400 personnes.

La crainte de nouvelles exactions du mouvement rebelle venu d'Ouganda intervient au moment où le Haut commissariat de l'ONU fait état dans deux rapports "de violations systématiques et généralisées des droits de l'Homme menées par la LRA" contre les civils en RDC et au Sud-Soudan.

Selon ces rapports, près de 1.300 personnes ont été tuées dans ces deux pays entre septembre 2008 et juin 2009 au cours de dizaines d'attaques dont le Haut commissariat dénonce la "brutalité (...) délibérée et extrême" avec des meurtres, des cas de mutilations, des viols ou encore des milliers de personnes enlevés dont des enfants enrôlés par les rebelles.

Ces actes "pourraient constituer des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité imprescriptibles par nature selon le droit international", explique le Haut commissariat.

"La communauté internationale, dont les gouvernements de la région, doit coopérer avec la Cour pénale internationale pour rechercher, arrêter et livrer les leaders du LRA accusés de crimes contre l'humanité", ajoute-t-il.

Le chef du mouvement rebelle Joseph Kony, actif depuis 1988 dans le nord de l'Ouganda, est recherché par la Cour pénale internationale (CPI) depuis 2005.

Depuis cette date, ses combattants se sont installés dans l'extrême nord-est de la RDC. Les armées ougandaise et congolaise ont mené de décembre 2008 à mars, avec le soutien du Sud-Soudan, une vaste offensive qui n'a pu permettre la capture de Kony ou la neutralisation de son mouvement dans cette partie très isolée de l'ex-Zaïre.

La LRA a multiplié depuis les attaques contre les populations, en RDC, dans l'est de la Centrafrique et au Sud-Soudan.

Selon les rapports onusiens, les rebelles y visent les civils "quel que soit leur sexe, leur âge ou leur appartenance ethnique".

En RDC, la LRA a tué quelque 1.200 personnes et enlevé plus de 1.400 autres dont au moins 630 enfants et plus de 400 femmes. Ces victimes d'enlèvement "ont été assujetties à des travaux forcés" ou été "enrôlés", tandis que "les femmes ont été mariées de force à des éléments de la LRA et/ou soumises à un esclavage sexuel".

Des "milliers d'habitations", commerces, bâtiments publics ont également été "pillés ou incendiés" et "plus de 200.000 personnes déplacées".

Le rapport concernant le Sud-Soudan dénonce une situation tout aussi dramatique.

Les centaines de témoignages récoltés par le Haut commissariat de l'ONU ont permis de confirmer 27 attaques entre décembre 2008 et mars 2009 au cours desquelles au moins 81 personnes ont été tuées.

Copyright © 2009 AFP. Tous droits réservés.

 

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20 décembre 2009 7 20 /12 /décembre /2009 01:08


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OHADA, organisation pour l’harmonisation du droit des affaires en Afrique tient sa conférence annuelle à N’Djamena au Tchad. L’organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires -OHADA-  a été créée par le traité relatif à l’harmonisation du droit des affaires en Afrique signé le 17 octobre 1993 à Port-Louis et révisé à Québec au Canada, le 17 octobre 2008. Le traité est ouvert à l’adhésion de tout état membre de l’Union africaine -UA- ainsi qu’autres états non membre. Ce traité a pour principal objectif de remédier à l’insécurité juridique et judiciaire existant dans les états. Actuellement, 16 états sont membres de cette organisation : Bénin, Burkina-Faso, Cameroun, Centrafrique, Côte d’Ivoire, Congo, Comores, Gabon, Guinée, Guinée-Bissau, Guinée-Equatoriale, Mali, Niger, Sénégal, Tchad, Togo.

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18 décembre 2009 5 18 /12 /décembre /2009 23:31

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                                         Lac Tchad

Climat: les USA promettent 3,6 milliards de dollars d'ici 2012

COPENHAGUE - Les Etats-Unis se sont engagés à verser 3,6 milliards de dollars d'aide aux pays les plus vulnérables d'ici 2012 pour les aider à s'adapter aux impacts du changement climatique, selon le projet de déclaration adopté vendredi soir dont l'AFP a obtenu copie.

"L'engagement collectif des pays industrialisés est d'apporter des ressources nouvelles et supplémentaires" (à l'aide au développement) d'un montant total de 30 milliards de dollars, précise le texte.

L'Union européenne avait déjà promis de verser 10,6 milliards de dollars sur les années 2010, 2011 et 2012 et le Japon a annoncé à Copenhague 11 milliards de dollars sur les trois ans.

(©AFP / 18 décembre 2009 23h16)

 

Copenhague: accord à l'arraché, "insuffisant" pour contrer le réchauffement

COPENHAGUE - Un accord à l'arraché jugé "insuffisant" de l'aveu même du président Barack Obama, pour combattre la menace du changement climatique, a été obtenu in extremis sur la déclaration politique de Copenhague, où les chefs d'Etat de la planète ont dû jouer les prolongations.

Un accord "significatif" et "sans précédent" sur le climat a été obtenu, mais les progrès enregistrés sont "insuffisants", a déclaré le président américain Barack Obama.

M. Obama, qui devait quitter la capitale danoise avant même l'adoption formelle de l'accord par les délégations à la conférence, a notamment reconnu qu'un accord avec des engagements légalement contraignants serait "très difficile" à obtenir et prendrait du temps.

"Ce n'est pas suffisant pour combattre la menace du changement climatique mais c'est une première étape importante", avait auparavant reconnu un officiel américain.

L'accord a été obtenu notamment après une rencontre entre M. Obama, le Premier ministre chinois Wen Jiabao, le Premier ministre indien Manmohan Singh et le président sud-africain Jacob Zuma, selon une source américaine.

Dans le document politique négocié, les dirigeants prévoient de limiter le réchauffement planétaire à 2 degrés par rapport aux niveaux pré-industriels, l'objectif affiché de la conférence sur le climat, selon la même source.

Mais les objectifs de réduction d'émissions de gaz à effet de serre pour les pays industrialisés à l'horizon 2020 ne seront décidés qu'en janvier, selon des diplomates.

Tous les pays industrialisés "ont accepté de donner par écrit" ces engagements, a indiqué de son côté le président français Nicolas Sarkozy.

Les négociations débutées depuis 12 jours butaient sur l'épineuse question de la répartition des efforts pour contrer le réchauffement. Washington et Pékin notamment s'opposaient sur ce point.

Par deux fois vendredi MM. Obama et Wen ont discuté en bilatéral sur les sujets qui opposaient toujours les deux premiers pollueurs de la planète après douze jours de travaux: les garanties de vérification des engagements, le financement de la lutte contre le réchauffement et le niveau des émissions.

M. Obama a ensuite rendu compte de ses entretiens aux dirigeants européens, dont la chancelière allemande Angela Merkel, le Premier ministre Gordon Brown et le président Sarkozy, qui ont multiplié les consultations depuis jeudi.

Une nouvelle version du projet de déclaration politique avait été soumise en fin d'après-midi aux dirigeants, comportant un objectif mondial de réduction de 50% des émissions mondiales de gaz à effet de serre à horizon 2050.

Un objectif auquel la Chine et les autres grands émergents refusaient obstinément depuis six mois de souscrire tant que les pays industrialisés ne réhausseront pas leurs ambitions pour leurs propres réductions d'émissions d'ici 2020.

Selon les scientifiques, ces engagements devraient viser des réductions de -25 à -40% en 2020 par rapport à 1990 pour permettre de contenir l'envolée du thermomètre mondial.

Face à la difficulté d'accorder les points de vue, le Premier ministre indien Manmohan Singh avait appelé à prolonger les négociations en 2010 pour parvenir à "un accord réellement global et une réponse authentiquement solidaire au changement climatique".

A l'inverse, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, qui a quitté vendredi soir la capitale danoise, était apparu déterminé à faire bouger les lignes dans la capitale danoise, se déclarant prêt à "faire un sacrifice" pour aider financièrement les pays les plus vulnérables et permettre un accord.

Une proposition, a-t-il insisté, qu'il n'avait encore jamais partagée "ni avec (son) peuple, ni avec (son) parlement" et qui fait bouger les lignes de partage traditionnelles entre pays industrialisés, responsables "historiques" du CO2 accumulé dans l'atmosphère, et pays en développement.

Cette déclaration politique des leaders, qui doit servir de "chapeau" à un accord plus global visait à débloquer les négociations sous l'égide de l'ONU.

Les différentes versions qui se succèdent visent toujours à limiter le réchauffement planétaire à 2°C maximum par rapport aux niveaux pré-industriels.

Une aide financière immédiate de 30 milliards de dollars sur trois ans (2010-2012) serait apportée aux pays les plus vulnérables et le package atteindrait progressivement 100 milliards de dollars par an d'ici 2020.

Aucun objectif chiffré de réduction des émissions polluantes n'est consigné à ce stade dans l'accord, il faudra attendre janvier qu'ils le soient.

L'addition des promesses faites à ce jour publiquement par les différents pays conduirait à une hausse de la température moyenne de la planète de 3 degrés, bien au-delà de l'objectif souhaité des 2 degrés, selon une note confidentielle des Nations unies dont l'AFP a obtenu une copie.

(©AFP / 18 décembre 2009 23h02)

 Copenhague: accord à l'arraché, "insuffisant" pour contrer le réchauffement

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17 décembre 2009 4 17 /12 /décembre /2009 13:31


Gl-Kandji-Minurcat.jpg

     Le gl sénégalais Mouhamadou Kandji
     commandant la MINURCAT

Tchad et Centrafrique: la mission de l'Onu cible de toutes les critiques

N'DJAMENA (AFP) - jeudi 17 décembre 2009 - 11h05 La Mission des Nations unies au Tchad et en Centrafrique (Minurcat) est cible de toutes les critiques alors que la situation sécuritaire des centaines de travailleurs humanitaires et des 450.000 réfugiés et déplacés dans la zone inquiète.

Seulement 2.385 des 5.200 soldats prévus (46%) sont présents actuellement au sein de la Minurcat, qui a pris officiellement la relève de l'Eufor, la force de l'Union européenne (UE) dans la région, le 15 mars. Mais le représentant spécial de l'ONU au Tchad, Victor Angelo, promet un déploiement complet d'ici fin janvier, justifiant le retard par un problème de logistique aujourd'hui surmonté.

Un épisode est symbolique: le contingent népalais de cette force internationale est arrivé sans munitions. "Ils pensaient qu'ils venaient faire du camping", ironise un membre d'une ONG. M. Angelo reconnaît: "Il y a eu des problèmes d'autorisations pour survoler les pays" entre le Népal et le Tchad avec du matériel militaire.

Les personnels humanitaires ne veulent pas se mettre à dos leur partenaire onusien et refusent de parler ouvertement de la Minurcat. Sous couvert de l'anonymat, les langues se délient.

"La Minurcat reste dans ses camps et n'en sort pas, surtout pas si ça tire", affirme un membre d'une organisation non gouvernementale. "C'est un comble: on en vient à regretter l'Eufor dont on trouvait l'action inadaptée", ajoute un autre. "Ils (les soldats) ne font pas ou peu de patrouilles. Quand ils se déplacent, c'est avec une colonne de blindés pour accompagner deux (agents) de l'ONU pendant une heure dans une ville. Ca devient ridicule", souligne également une membre d'une agence onusienne.

"On n'a pas le même niveau quand on remplace les soldats et les moyens des armées professionnelles européennes par des contingents asiatiques ou africains mal équipés", souligne un autre agent onusien.

Le représentant de l'ONU au Tchad rétorque qu'"on est injuste envers les militaires du tiers-monde". "Par exemple, le Togo, un pays sans grandes ressources, nous a envoyé des soldats exceptionnels qui sont tout le temps sur le terrain." "On fait plus de patrouilles", assure M. Angelo. "On sécurise des marchés et les routes qui y mènent. Il y a des zones où la sécurité s'est améliorée mais il y a eu d'autres endroits où il y a une aggravation."

Le chef de mission d'une ONG affirme qu"il faut arrêter de raconter que ça s'améliore doucement" car, dit-il "la situation se dégrade".

Mais un militaire français tempère: "Il n'y a pas brusquement une augmentation du nombre d'incidents et des enlèvements parce que la Minurcat a remplacé l'Eufor. Il y a de nombreux autres facteurs" à l'augmentation de l'insécurité, comme la démobilisation de certains rebelles tchadiens de l'est du pays qui pourraient être tentés de mener des activités crapuleuses pour survivre.

Les autorités tchadiennes, qui ont plusieurs fois évoqué la possibilité ne pas reconduire le mandat de la Minurcat censé se terminer le 15 mars mais reconductible, ne cachent pas leur agacement. "On ne voit pas beaucoup ses soldats sur le terrain. Ils sont encore en sous-effectifs. L'Eufor faisait bien son travail mais la Minurcat est une machine lourde. On ne doute pas de leur bonne foi mais...", analyse le représentant spécial du président tchadien auprès de la Minurcat, le général Oki Dagache.

Autre critique: les 768,2 millions de dollars de l'opération pour l'exercice 2009-2010. "On manque souvent de moyens: imaginez ce qu'on pourrait faire avec cet argent", relève une humanitaire.

"C'est un vieux débat. Cet argent provient du tiroir +opération maintien de la paix+ des Etats membres, il ne peut servir à des projets de développement", répond M. Angelo. "Il est possible d'instaurer un climat de sécurité à l'est du pays", assure-t-il. "Il faut une conjugaison des différents instruments: police, information, coordination avec les autorités".

NDLR : Au nez et à leur barbe, on enlève des travailleurs humanitaires. A quoi sert donc la MINURCAT si ce n'est tout simplement un gouffre financier pour le plus grand bonheur de certains ?

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16 décembre 2009 3 16 /12 /décembre /2009 02:51


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LA TENUE DES ÉLECTIONS D’AVRIL 2010 EXIGE, AU PRÉALABLE, LA SÉCURITÉ EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE, SOULIGNE LE PRÉSIDENT DE LA FORMATION CENTRAFRIQUE DE LA CCP

Conseil de sécurité                                        

6240e séance – matin                                       

 

La Représentante spéciale en République centrafricaine déclare devant le Conseil que le Bureau intégré de l’ONU sera opérationnel au 1er janvier 2010

 

Le Conseil de sécurité a fait le point, ce matin, sur la situation en République centrafricaine.  L’accent a été mis sur la nécessité de sécuriser le pays dans la perspective des élections de 2010 et sur la transformation en cours du Bureau d’appui des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine (BONUCA) en un Bureau intégré (BINUCA).  La nécessité pour la communauté internationale d’appuyer financièrement les réformes engagées au titre du Cadre stratégique de la Commission de consolidation de la paix (CCP) a également été soulignée.

Mme Sahle-Work Zewde, Représentante spéciale du Secrétaire général et Chef du Bureau d’appui des Nations Unies pour la  consolidation de la paix en République centrafricaine, qui s’adressait pour la première fois devant le Conseil de sécurité, a ainsi déclaré que la signature en 2008 de l’Accord de paix de Libreville et la tenue d’un dialogue politique inclusif au cours de la même année, avaient « redonné l’espoir à la population qu’un retour à la normale est possible en République centrafricaine ».  Elle a estimé que, dans ce contexte, le succès des élections prévues pour avril 2010 ainsi que la mise en œuvre effective du programme de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) allaient déterminer le destin politique du pays.

Commentant le rapport du Secrétaire général dont étaient saisies les délégations, la Représentante spéciale a noté avec satisfaction que la Commission électorale indépendante avait été établie en octobre dernier et que les Nations Unies avaient signé un mémorandum d’accord avec le Gouvernement centrafricain pour assurer une assistance au processus électoral, « un effort soutenu par l’Union européenne (UE), l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et l’Union africaine (UA) ».

Mme Zewde a cependant mis en garde contre les divers facteurs susceptibles de compromettre le calendrier électoral.  « Certains acteurs politiques tentent de créer un vide constitutionnel pour demander une prorogation de l’administration en place », a-t-elle dit, ajoutant que d’autres dirigeants incitaient à la haine et aux divisions.  La Représentante spéciale a en outre déclaré que l’insécurité générée par les groupes armés ayant refusé de se joindre aux processus de paix, les mouvements de l’Armée de libération du Seigneur (LRA) dans certaines zones du pays et le retard pris dans la mise en œuvre de volets du programme de DDR représentaient une menace grave à la poursuite de l’ensemble du processus de paix en République centrafricaine. 

  « Un échec du programme de DDR risque de compromettre le processus électoral et de déstabiliser le pays », a averti, de son côté, M. Jan Grauls, Président de la formation République centrafricaine de la Commission de consolidation de la paix et Représentant permanent de la Belgique auprès des Nations Unies.  Toutes les conditions politiques et de sécurité préalables ne semblent pas encore en place, a estimé M. Grauls, citant les récents accrochages à Ndélé qui « témoignent de la persistance de tensions interethniques dans le nord-est » du pays, alors que, dans le nord-ouest, des embuscades exposent à des risques le déploiement d’observateurs militaires.

M. Grauls a appelé le Gouvernement centrafricain à « redoubler ses efforts de dialogue et de médiation » entre les groupes ethniques et armés afin de créer « l’environnement propice » pour assurer le succès du programme de DDR qui doit « démarrer comme prévu avant la fin de l’année » et sans lequel, la tenue, « dans le calme », des élections d’avril 2010 ne pourra être envisagée.

S’agissant de la transformation du BONUCA en BINUCA, Mme Zewde a fait savoir qu’avec la coopération du Département des affaires politiques et du Département de l’appui aux missions, le BONUCA avait entrepris les efforts nécessaires pour qu’il commence à fonctionner à la date prévue, soit le 1er janvier 2010.  Elle a demandé au Conseil de sécurité d’appuyer cette phase de transition pendant laquelle devront être mis en place des mécanismes de coordination avec l’ensemble des composantes du système des Nations Unies présentes en République centrafricaine. 

Pour sa part, M. Grauls a rappelé que la Commission de consolidation de la paix avait plaidé en faveur de la transformation du BONUCA en Bureau intégré et avait salué en ce sens la déclaration présidentielle du Conseil de sécurité du 7 avril dernier.  « Le Bureau intégré permettra d’offrir la coordination et la cohérence nécessaires à la consolidation de la paix », a-t-il estimé. 

Dans son rapport, le Secrétaire général de l’ONU affirme que « la création du BINUCA devrait donner un nouvel essor aux activités que mène l’Organisation en République centrafricaine et permettre de mieux coordonner les activités des différents organismes du système présents sur le terrain, afin que les Nations Unies parlent d’une seule voix et adoptent une approche cohérente pour régler les problèmes complexes auxquels se heurte la République centrafricaine ».

La Représentante spéciale a, par ailleurs, annoncé que 10 millions de dollars alloués par le Fonds pour la consolidation de la paix avaient été débloqués pour financer les projets prioritaires destinés à renforcer le combat contre la pauvreté, la réforme du secteur de la sécurité et la lutte contre la corruption.  Elle a assuré que pour accélérer la mise en œuvre de ces projets, le Comité directeur du Fonds et les ministères centrafricains concernés réfléchissaient à des stratégies à privilégier à cette fin. 

L’application du Cadre stratégique de la Commission de la consolidation de la paix constitue le meilleur moyen pour relever efficacement les défis auxquels fait face la République centrafricaine dans les domaines de la sécurité, de la gouvernance et de l’état de droit, a estimé Mme Zewde. 

Sur ce point, M. Grauls a fait observer que, si depuis l’adoption au printemps du Cadre stratégique pour la consolidation de la paix, « feuille de route de nos travaux », des « progrès significatifs » avaient été accomplis, la communauté internationale devait se mobiliser plus énergiquement pour soutenir l’assistance technique aux activités concernées. 

M. Grauls a rappelé que le programme de DDR, d’un montant de 27 millions de dollars, était financé par le Fonds pour la consolidation de la paix, l’Union européenne, mais « aussi et surtout » par des organisations régionales et sous-régionales telles que la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) et la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC).

L’Ambassadeur Grauls a en outre annoncé que, dans les six prochains mois, une table ronde des bailleurs de fonds aura lieu pour relancer la mobilisation des ressources à l’appui de la réforme du secteur de la sécurité et du lancement des pôles de développement.

Le Représentant permanent de la République centrafricaine auprès des Nations Unies, M. Fernand Poukré-Kono, a, quant à lui, déclaré que les Centrafricains et leur Gouvernement aspiraient désormais à la paix. 

« Pour rompre la logique du conflit, les autorités nationales ont accordé la priorité à la mise en œuvre des activités de désarmement, démobilisation et réintégration auxquelles un seul groupe rebelle refuse toujours de se joindre », a-t-il dit.  Le représentant a considéré que la restauration de la confiance entre la population civile et les forces de sécurité était un enjeu majeur en vue de la tenue de l’organisation « pacifique » des élections d’avril prochain. 

« Le Code électoral a été adopté et la Commission électorale indépendante est opérationnelle.  Son budget de 331 millions francs CFA va lui permettre, avec l’assistance du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), d’élaborer un programme concret », a également indiqué M. Poukré-Kono.  « Les élections peuvent se tenir conformément au calendrier établi », a-t-il ensuite estimé, ajoutant qu’un travail d’accompagnement était nécessaire car « même si l’appropriation du processus électoral doit rester nationale, la communauté internationale a le devoir d’aider la République centrafricaine à mettre en œuvre les différents programmes de consolidation de la paix ». 

Le représentant a assuré que le Gouvernement de la République centrafricaine, conformément au vœu du Secrétaire général, comptait profiter de l’allègement de sa dette extérieure pour juguler les dettes intérieures qui « compliquent la conduite des réformes économiques ». 

 

LA SITUATION EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

Rapport du Secrétaire général sur la situation en République centrafricaine et sur les activités du Bureau d’appui des Nations Unies pour la consolidation de la paix dans ce pays (S/2009/627)

 

Dans le dernier rapport qu’il présente avant que le Bureau d’appui des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine (BONUCA) ne soit remplacé par un bureau intégré du même nom (BINUCA), le Secrétaire général souligne que le processus de consolidation de la paix en République centrafricaine a considérablement progressé depuis que le BONUCA est devenu opérationnel en février 2000.

Le Secrétaire général note que le Bureau a joué un rôle déterminant dans la signature de l’Accord global de paix de Libreville en 2008 et dans la tenue d’un dialogue politique sans exclusive à Bangui, en décembre 2008.  « La création du BINUCA devrait donner un nouvel essor aux activités que mène l’Organisation en République centrafricaine et permettre de mieux coordonner les activités des différents organismes du système présents sur le terrain, afin que les Nations Unies parlent d’une seule voix et adoptent une approche cohérente pour régler les problèmes complexes auxquels se heurte la République centrafricaine », estime M. Ban Ki-moon.

Le Secrétaire général note en outre que la création de la Commission électorale indépendante marque une étape importante vers l’organisation d’élections en 2010.  Il invite ainsi la communauté internationale à appuyer fermement la Commission et le processus électoral en République centrafricaine, la tenue d’élections pacifiques et crédibles étant « indispensable pour entretenir la dynamique créée par le dialogue politique sans exclusive, établir une démocratie stable dans le pays et promouvoir une paix et un développement durables ».

Dans cette optique, le Secrétaire général exhorte le Gouvernement centrafricain à garantir la libre circulation et la sécurité de tous les acteurs, en particulier les membres des partis d’opposition, de sorte qu’ils puissent mener leur campagne électorale dans tout le pays sans être la cible d’actes d’intimidation ou de harcèlement.  Il exhorte aussi les candidats à la présidence et leurs partisans à placer l’intérêt national au-dessus des intérêts bassement politiques et personnels et de faire preuve, « par des paroles et des actes », d’un sens élevé des responsabilités civiques et d’un profond respect des droits de leurs concitoyens, afin de faciliter l’instauration d’un climat pacifique « avant, pendant et après les élections ». 

« Il faut absolument exécuter au plus vite les phases de désarmement et de démobilisation pour que les élections puissent avoir lieu en 2010 », demande par ailleurs le Secrétaire général, car tout retard supplémentaire dans le lancement du programme de désarmement, démobilisation et réintégration « risquerait de créer un climat de frustration chez les ex-combattants qui attendent d’être désarmés et qui pourraient être contraints de retomber dans la violence ».

En ce qui concerne la coopération régionale, M. Ban considère que pour régler la question de l’insécurité transfrontière, l’ONU devra continuer, aux côtés de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), d’appuyer le processus tripartite lancé par le Cameroun, la République centrafricaine et le Tchad en 2005 pour mener des opérations conjointes de lutte contre ce phénomène.

Le Secrétaire général félicite le Gouvernement centrafricain pour sa gestion économique qui lui a notamment permis d’obtenir l’annulation de plus de 506 millions de dollars de dette extérieure.  Il l’encourage à saisir l’occasion que lui offre l’allègement de sa dette pour investir dans les secteurs essentiels de l’économie du pays afin de stimuler la croissance économique et de créer des emplois.



NDLR : "...l’insécurité générée par les groupes armés ayant refusé de se joindre aux processus de paix, les mouvements de l’Armée de libération du Seigneur (LRA) dans certaines zones du pays et le retard pris dans la mise en œuvre de volets du programme de DDR représentaient une menace grave à la poursuite de l’ensemble du processus de paix en République centrafricaine".

A qui doit-t-on imputer le retard du DDR si ce n'est à Bozizé lui-même qui continue de mentir sur ce qu'il a fait réellement avec les 5 milliards de F CFA octroyés par la CEMAC qu'il refuse obstinément de remettre au BONUCA pour la réalisation du programme DDR. Plus les jours, les semaines et les mois passent, plus on est obligé de se rendre à l'évidence que la tenue effective des élections centrafricaines dans des conditions dignes de ce nom, relèvera d'un vrai miracle. Avec un pouvoir qui ne veut pas du retour de la sécurité dans le pays tout en se préparant plutôt à tenter un passage en force par la fraude avec la complicité d'un vrai faux pasteur parvenu et illuminé à la tête de la CEI, tout porte donc à croire que la tenue de ces élections tant voulue par les Centrafricains relèvera d'une gageure.
 
 

 

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16 décembre 2009 3 16 /12 /décembre /2009 00:45


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PARIS (AFP) - 15.12.2009 17:49

La France et l'Afrique ont publié mardi un texte commun sur la conférence de Copenhague incluant des objectifs chiffrés sur la limitation à 2 degrés de la hausse de température et sur le financement, a annoncé Nicolas Sarkozy avec le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi.

La France et l'Afrique ont publié mardi un texte commun sur la conférence de Copenhague incluant des objectifs chiffrés sur la limitation à 2 degrés de la hausse de température et sur le financement, a annoncé Nicolas Sarkozy avec le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi.

La France et l'Afrique ont publié mardi un texte commun sur la conférence de Copenhague incluant des objectifs chiffrés sur la limitation à 2 degrés de la hausse de température et sur le financement, a annoncé Nicolas Sarkozy avec le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi.

Selon eux, l'accord de Copenhague "sera applicable immédiatement".

"Nous allons vous donner un texte commun. Avec le coordonnateur de l'Afrique sur toutes les questions de Copenhague, nous sommes d'accord sur les chiffres de réduction, l'objectif d'obtenir que l'augmentation de la température ne soit pas supérieure aux 2 degrés" (par rapport à l'ère pré-industrielle), a déclaré M. Sarkozy à l'issue d'un déjeuner à l'Elysée avec M. Zenawi.

"Nous sommes d'accords sur le fast start, les 10 milliards de dollars" par an pour aider les pays émergents, a-t-il poursuivi.

"Un tel enjeu pour la planète est tellement important qu'une alliance entre l'Afrique et l'Europe est absolument cruciale, c'est le discours que je vais tenir avec M. Obama", a ajouté le chef de l'Etat français.

Nicolas Sarkozy a également annoncé qu'une conférence téléphonique était prévue mardi après-midi entre lui et le président américain Barack Obama, la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre britannique Gordon Brown pour faire le point des négociations de Copenhague.

Dans leur "appel commun pour un "accord ambitieux à Copenhague", le chef de l'Etat et le Premier ministre éthiopien, porte-parole des 51 pays africains pour les discussions sur le réchauffement climatique, demandent "une réduction de 50% des émissions globales de CO2 par rapport à 1990".

Ce chiffre est conforme à ce que recommande le Groupe intergouvernemental d'étude climatique (GIEC), ce qui avait été accepté par les pays industrialisés, réunis à L'Aquila (Italie) en juillet dernier.

Ils demandent également l'adoption d'un fonds "fast start", doté de 10 milliards de dollars par an, pour 2010, 2011 et 2012, afin de "financer les actions d'adaptation et d'atténuation, y compris la lutte contre la déforestation, principalement dans les pays pauvres et vulnérables".

Lors d'une rencontre au sommet du Commonwealth à Trinidad, le 27 novembre, Nicolas Sarkozy et Gordon Brown étaient tombés d'accord sur ce chiffre "auquel les Etats-Unis doivent contribuer", a précisé M. Sarkozy. "Nous avons besoin que les Etats-Unis donnent leur accord au fast start. Le président Obama a parlé de ses liens avec l'Afrique, c'est l'occasion de le montrer", a-t-il ajouté.

A partir de 2013, "les financements disponibles devront être prévisibles et additionnels", c'est-à-dire qu'ils s'ajouteront à l'aide au développement, indique le texte de l'appel. Paris et Addis-Abeba appellent, en particulier, à "la création d'une taxe sur les transactions financières internationales".

Enfin, la France et l'Afrique appellent à "une réforme ambitieuse de la gouvernance mondiale". Selon MM. Sarkozy et Meles Zenawi, "la conférence de Copenhague offre une occasion historique de lancer un processus conduisant à la mise en place d'un organisation mondiale de l'Environnement".

"L'Europe et l'Afrique sont sur la même ligne politique", s'est félicité M. Sarkozy. A Copenhague, "on y va ensemble", a-t-il insisté. "Il n'y aura pas d'accord mondial qui n'inclut pas l'Afrique", a de son côté prévenu Meles Zenawi.

© 2009 AFP

 

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans Relations Internationales