L'écrivaine française d'origine camerounaise Calixthe Beyala a annoncé jeudi, à l'Afp, avoir déposé sa candidature au poste de secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie
(Oif).
«Je me présente en tant que candidate au poste de secrétaire général de l'Organisation
internationale de la Francophonie», pour, notamment,
«redorer le blason» de la francophonie, a affirmé Calixthe Beyala jointe depuis Yaoundé.
Dans une interview accordée, il y a trois mois, au mensuel en ligne, 100
pour100culture.com, elle annonçait, déjà, les couleurs: «J'ai déposé ma candidature et j'attends la réponse
du président Nicolas Sarkozy. J'espère qu'il va l'entériner». Elle l'a réitéré, hier, à l'Afp.
Le nouveau secrétaire général de l'Oif sera élu lors du 13e Sommet de l'organisation
prévu du 22 au 24 octobre à Montreux en Suisse. Le poste est occupé depuis huit ans (deux mandats) par l'ancien président sénégalais Abdou
Diouf, âgé de 74 ans. Celui-ci, récemment, déclarait sur les antennes de France 2: «Beaucoup de
voix se sont élevées pour demander que je sois candidat à ma propre succession. J'ai été très sensible à ces manifestations de confiance». Laissant entrevoir sa volonté de briguer
un troisième mandat.
Née au Cameroun en 1961, Calixthe
Beyala est l'auteur de plusieurs oeuvres dont «Maman a un amant», (Grand prix littéraire de l'Afrique Noire, 1993), «Les Honneurs perdus» (Grand prix de l'Académie Française, 1996) et
«La Petite Fille du réverbère» (Grand prix de l'Unicef, 1998).
Le comité de soutien de Beyala, rapporte l'Afp, estime que M. Diouf «doit se retirer dignement», soutenant que l'Oif "ronronne", au terme de ses huit années passées à la tête de l'organisation et qu'il faille lui insuffler une dynamique et une orientation
nouvelles.
Vie et œuvres
de Calixthe Beyala, candidate au secrétariat général de l’OIF
Ai-Cameroun Jeudi, 15 Juillet 2010 16:11 - La Camerounaise, Calixthe Beyala, romancière à la notoriété établie,
pense que l’heure est venue pour elle de prendre les rênes de la Francophonie, de donner de nouvelles bases à une Francophonie basée sur la fondation des cultures d’Afrique.
Originaire de l’ethnie Béti, dans le centre du Cameroun,
Calixthe Beyala, est issue d’une famille démunie. Venue au monde en 1961, dans la ville de Douala, capitale économique du Cameroun, dans une famille de douze enfants, dont elle est la sixième.
Elle a été élevée par sa sœur qui est de 4 ans son aînée, laquelle s’est chargée de sa scolarisation dans le ghetto populaire du quartier New-Bell de Douala.
Elle fait ses études primaires, à l'école principale du
camp Mboppi à Douala. Les études secondaires se feront au lycée Polyvalent de Bonabéri après un bref passage au Lycée des Rapides à Bangui. Alors qu’elle n’a que 17 ans, elle s’envole pour la
France, où elle convole en justes noces, et reprend aussi tôt ses études, passe le baccalauréat et s’inscrit à la faculté. Passionnée de mathématiques au lycée, c’est vers la gestion et la
littérature surtout, qu’elle se tourne désormais et contracte le virus de l’écriture.
Son premier roman «C’est le soleil qui m’a brûlée» paru
chez Paris, Stock, alors qu’elle na que 23 ans marque le début d’une longue série produite par cette écrivaine créatrice. Une bonne vingtaine de titres dont plusieurs sont primés. Maman a un
amant, Paris, Albin Michel 1993, grand Prix Littérature de l’Afrique noire; Asséze l'Africaine, Paris, Albin Michel, 1994, Prix François-Mauriac de l’Académie française ; les
Honneurs Perdus Paris, Albin Michel, 1996, deux prix : le Prix de l’Académie Française et le Prix des Tropiques ; La Petite Fille du réverbère, Paris, Albin Michel, 1998, Prix de
l’Unicef, pour ne citer que ceux-là
Calixthe Beyala, la fille partie de son Cameroun natal à
l’âge de 17 ans, est en outre une combattante de la première heure sur plusieurs fronts. La lutte qu’elle mène au quotidien, c’est celle pour l’égalité des droits entre les
races, le respect des minorités visibles, la juste représentation des noirs dans le paysage audiovisuel français Ce qui fait d’elle la fondatrice de plusieurs mouvements de revendication tels que
l’association Collectif Egalité, créée, en décembre 1998, La lutte contre le Sida est un de ses combats et elle siège en tant que membre dans la «Coordination française pour la Décennie» pour
l’introduction de la culture de la paix et de non violence dans l’enseignement.
Cette activité débordante lui vaut quelques fois les
inimitiés d’un monde caporalisé par le politique et rivé à son prisme déformant d’une culture de domination et non de fraternisation. Calixthe Beyala sans réfuter du revers de la main le travail
Abdou Diouf à la tête de la Francophonie, estime que le moment est venu, pour qu’une femme, exclusivement de culture, de préférence une écrivaine, préside aux destinées de l’Oif. Elle n’attend
plus que le soutien des chefs d’Etats africains qui verront bien dans son élection, un signe de leur propre renouveau.
Sophie Dikobé, Ai Douala