TUNIS - AFP / 19 février 2011 20h41 - Le nouvel ambassadeur de France à Tunis, M. Boris Boillon, a présenté samedi ses "excuses" aux
Tunisiens à la télévision nationale pour avoir répondu jeudi à des questions de journalistes d'une manière qui a pu paraître "hautaine", peu après une manifestation réclamant son départ.
"Je m'excuse auprès des
journalistes et de tous les Tunisiens", a déclaré en arabe le nouvel ambassadeur qui avait présenté mercredi ses lettres de créance.
"S'ils ont pris mes réponses
comme une manière de répondre de façon hautaine je le regrette et je suis vraiment désolé et je présente toutes mes excuses à tout le peuple tunisien", a-t-il
poursuivi.
Les journalistes tunisiens ont été très choqués par une première rencontre du diplomate français avec la presse, jeudi,
au cours de laquelle M. Boillon avait refusé de répondre aux questions de certains journalistes ou les avait qualifiées de "questions débiles" ou de "n'importe quoi".
"J'ai une énergie et une volonté
bien déterminée de promouvoir des relations bilatérales. J'ai été spontané plus que je n'aurais dû l'être. Dorénavant je dois parler de manière plus polie", a-t-il
ajouté.
Des centaines de Tunisiens ont manifesté samedi devant l'ambassade de France à Tunis pour réclamer le départ du nouvel
ambassadeur dénonçant "son manque de diplomatie" et "son agressivité".
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Tunisie: tout juste arrivé, le nouvel ambassadeur de France présente ses
"excuses"
TUNIS - AFP / 19 février 2011 22h13 - Le nouvel ambassadeur de France à Tunis, Boris Boillon, a présenté samedi ses "excuses" aux
Tunisiens à la télévision nationale après avoir répondu à la presse d'une manière jugée "agressive" par des Tunisiens dont plusieurs centaines ont manifesté pour réclamer son départ.
"Je m'excuse auprès des
journalistes et de tous les Tunisiens", a déclaré en arabe le nouvel ambassadeur, qui avait présenté mercredi ses lettres de créance.
"S'ils ont pris mes réponses
comme une manière de répondre de façon hautaine, je le regrette et je suis vraiment désolé et je présente toutes mes excuses à tout le peuple tunisien", a-t-il ajouté.
Les journalistes tunisiens ont été choqués par une première rencontre à Tunis du diplomate français avec la presse qu'il
avait invitée jeudi à déjeuner.
Elle avait commencé de manière chaleureuse, M. Boillon disant en
arabe qu'il était là "pour un nouveau départ, un nouvel avenir". Puis il avait refusé de
répondre à des questions de certains journalistes ou les avait qualifiées de "débiles" ou de
"n'importe quoi".
Une journaliste a demandé de préciser ses propos à l'ambassadeur qui venait de déclarer que selon lui "la France est mal placée pour donner des leçons dans le domaine de l'état de droit et dans le domaine de la
démocratie".
"Non, je ne peux pas expliciter,
je dis ce que j'ai à dire et n'essayez pas de me coincer avec des trucs à la con. Voilà, la France n'a pas de leçons à donner, il y a un peuple tunisien qui a montré de manière exceptionnelle, de
manière pionnière au 21e siècle ce que c'est que la e-révolution", a-t-il répondu.
"Moi, je ne suis pas là pour
faire de la polémique, je ne suis pas là pour créer des problèmes, je suis là, mais pour créer des solutions, donc n'essayez pas de me faire tomber sur des trucs débiles. Franchement, vous croyez
que j'ai ce niveau-là, vous croyez que je suis dans la petite phrase débile ?", a-t-il ajouté.
Des extraits de cette rencontre ont été diffusés à la télévision tunisienne ainsi que sur Facebook, qui a joué un rôle
moteur dans la révolution.
Une page Facebook a été ouverte sous le titre: "Boris Boillon, dégage!".
Et samedi, environ 500 Tunisiens ont manifesté devant l'ambassade de France pour réclamer son départ, dénonçant
"son manque de diplomatie" et "son agressivité" lors de cette rencontre avec la presse, a constaté une journaliste de l'AFP.
"M. Boillon, vous occupez un
poste diplomatique et vous n'avez rien d'un diplomate", "Dégagez, petit Sarko!",
"Boris dégage!" pouvait-on lire sur des banderoles.
"Je suis très choquée, c'est la
première apparition de l'ambassadeur, il a paru très agressif pour un diplomate. C'est dommage, on espérait une nouvelle coopération sur des nouvelles bases mais cette personne a créé une tension
avec la presse", a déclaré une manifestante Houria, 50 ans.
Dans la soirée, Boris Boillon apparaissait à la télévision pour
s'excuser. "J'ai une énergie et une volonté bien déterminée de promouvoir des relations bilatérales. J'ai
été spontané plus que je n'aurais dû l'être. Dorénavant, je dois parler de manière plus polie", a-t-il dit.
"Le dynamisme de M. Boillon est
un gage de résultat dans cette période cruciale où nos relations sont en train d'aborder une nouvelle étape, de prendre un nouvel élan, en s'appuyant sur une nouvelle ambition
partagée", avait déclaré auparavant à Paris le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero, en réponse à
une question de l'AFP.
La France a été très critiquée pour son incapacité à anticiper le changement, avoir tardé à soutenir la révolution, sur
les liens entre des politiques français avec les dirigeants tunisiens et sur des vacances controversées de la chef de la diplomatie Michèle
Alliot-Marie fin décembre, en pleine révolution.
M. Boillon, 41 ans, qui occupait précédemment le poste très
sensible de Bagdad, remplace Pierre Ménat, 60 ans, qui a fait les frais des erreurs d'appréciation de la diplomatie française lors de la
révolution tunisienne.
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NDLR : La France a beau
changer ses ambassadeurs mais l’aveuglement et les erreurs de jugement sur la Tunisie ont visiblement la vie dure. Celui-ci qui vient de débarquer n’a pas encore compris que l’ère Ben Ali est
désormais révolue et que les Tunisiens ne sont plus dans la disposition d’esprit pour tolérer les 23 années de l’incompréhensible soutien aveugle de la France à leur ancien dictateur. Un ambassadeur de France contraint de présenter de plates excuses en arabe à un peuple africain à la télévision nationale après des propos orduriers
qu’il a tenus en public. On aura tout vu ! A d’autres temps, d’autres mœurs ! En Centrafrique, l’ambassadeur de France est la parfaite incarnation de cette vieille diplomatie plus
encline à soutenir des dictateurs aussi sanguinaires comme Bozizé qui opprime son peuple qu’à promouvoir les relations d’amitié du peuple français avec le peuple centrafricain. Bientôt les
Centrafricains doivent aussi descendre dans la rue pour exiger son départ de Bangui lui qui a cautionné sans rien dire le hold-up électoral de Bozizé.