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3 février 2013 7 03 /02 /février /2013 03:27

 

 

 

Bozizé avec l'émir du Qatar QNA EmirCentAfr191921112011

 

 

« Bozize ne demeure probablement au pouvoir qu'en raison de l'absence d'une alternative viable pour les pouvoirs impérialistes ».

 

Ceci n'est qu'une phrase relevée dans un article publiée le 02 Février 2013, et qui répond avec une évidence criante, à la question que nous utilisons comme titre de cette analyse.

 

Depuis son accession à l'indépendance, les crises, le CENTRAFRIQUE en a connu un bon nombre. Des difficultés qu'il a surmontées, bon an mal an, aux détours de combien de dialogues et de conférences nationaux et nationales, à l'issue desquels et desquelles des résolutions souvent dignes de bon sens ont été arrêtées, mais qui n'ont pas été suivies d'effets, tout simplement parce que dans ce pays, les hommes parlent et écrivent beaucoup. Et comme on le dit si couramment, « les écrits restent mais les paroles s'envolent » ; Et dans ce pays, on a appris à faire que les écrits s'envolent eux aussi, en même temps que les paroles.

 

Aujourd'hui, l'on ne peut guère s'étonner que depuis un peu plus de deux semaines, plus de deux semaines après la nomination d'un nouveau PREMIER MINISTRE, le CENTRAFRIQUE soit le seul pays au monde à pouvoir vivre sans gouvernement. C'est bien la démonstration que ce pays peut se passer de toute administration publique, de tout système politique car toutes les expérimentations politiques y ont été et y sont possibles.

 

Le pays a connu la dictature du parti unique, il a accepté d'évoluer dans la sphère des pays modernes à travers l'organisation d'élections libres, justes et transparentes, mais en ayant comme principe d'organiser des élections « fortement encadrées » pour faire croire à une pratique démocratique potable. La couleuvre a été bien avalée par tout le monde.

 

A cause d'une crise très grave qui pouvait avoir de très fortes répercussions dans la sous-région, les Chefs d’État de l'Afrique centrale n'ont pas hésité à venir au secours du malade CENTRAFRICAIN, pour lui administrer la perfusion qui lui permettrait de traverser le pic de sa maladie, avant de recouvrer sa pleine santé.

 

Force est de constater que la maladie qui ronge le CENTRAFRIQUE tire ses racines de très loin, et que le plâtre des chefs d’État d'Afrique centrale, n'est que de la poudre qui ne peut résister au passage du moindre zéphyr. Pour ne pas faire trop de littérature, il faut seulement avouer que tant que le CENTRAFRIQUE ne se dotera pas d'hommes politiques solides et clairvoyants, il ne sera jamais au bout de ses crises.

 

Lors des accords de Libreville, connaissant la façon d'agir des uns et des autres, il aurait fallu fixer tous les cadres de gestion du gouvernement de transition, qui auraient permis d'avoir une lisibilité claire dans le délai de formation de ce gouvernement, dans la répartition générale des départements ministériels et dans la dimension de ce gouvernement, pour faciliter la tâche au PREMIER MINISTRE choisi.

 

Les chefs d’État d'Afrique centrale présents à l'élaboration de ces accords ne pouvaient bien évidemment pas se permettre de faire ce travail, car il incombait aux centrafricains eux-mêmes de pouvoir s'entendre pour sortir leur pays de l'impasse dans laquelle il se trouvait. C'était la porte qui leur était ouverte pour faire la preuve de leur maturité politique, la porte qui leur permettait de sortir tous la tête haute, d'un traquenard qui aujourd'hui, leur rend la vie difficile, et plombe le pays dans un état de latence sans commune mesure.

 

Le CENTRAFRIQUE est orphelin de sa classe dirigeante. Il est orphelin car nul ne peut croire à cette vacance de pouvoir prolongé dans aucun pays au monde. Vu l'ampleur de la crise dans laquelle le CENTRAFRIQUE a été plongé, il faut certes un peu plus de temps au PREMIER MINISTRE pour composer son équipe gouvernementale. Mais les longues tergiversations qui empêchent la composition assez rapide de ce gouvernement n'honorent personne, mais démontrent à suffisance, pour ceux qui jusqu'à présent ne l'ont pas compris, que ceux qui en sont les responsables sont ceux-là-mêmes pour qui le bien-être du CENTRAFRIQUE et de son PEUPLE ne compte que pour du beurre.

 

TROP C'EST TROP, dit un dicton populaire. Quand est-ce que les CENTRAFRICAINS finiront d'être la risée du continent pour ne pas dire du monde ? Le ridicule ne tue pas dit-on. Mais la honte, quand est-ce qu'on finira d'avoir honte, non pas du pays, mais de ce que nous faisons, et de ce que nous faisons de ce pays ? A moins que nous ne nous sentions pas vraiment de ce pays !!!!

 

Le PREMIER MINISTRE ne doit pas être abandonné tout seul entre les mains du pouvoir défaitiste qui a amené le CENTRAFRIQUE dans la crise actuelle. Il doit être appuyé par tous les partis politiques d'opposition, la coalition SELEKA et ceux à la dernière minute qui se réclament de la société civile, cette société civile qu'on n'a pas entendue si longtemps quand bien même les exactions du pouvoir moribond étaient à leur comble. Et si tout le monde a retrouvé la voix, il faut la faire entendre MAINTENANT ET FORTEMENT, pour aider le CHANGEMENT dans ce pays.

 

Etienne MOWORO  

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2 février 2013 6 02 /02 /février /2013 18:57

 

 

 

Bozizé et Thomas Yayi Boni

 


Oublié, la visite de Thomas BONI YAYI Président en exercice de l’UA venu à Bangui ce dimanche 30 décembre 2012 lui demander de quitter le pouvoir ;


Passé, l’époque où François Bozizé aux abois appelait son « cousin » le président de la République Française François Hollande et son « frère » Barack OBAMA à son secours ;


Oublié aussi ces nuits d’insomnies qu’il passait où avec l’imminence annoncée d’un assaut des troupes de la Séléka sur la capitale Banguissoise, la préoccupation majeure du tyran était d’évacuer ses multiples maîtresses et rejetons dans les capitales voisines ;


Oublié enfin, le temps où la Séléka et l’opposition démocratique faisaient de son départ du palais de la renaissance et de sa traduction devant la Cour Pénale Internationale un préalable à toute négociation ;


Sauvé désormais par ses pairs de la Communauté Économique des États de l'Afrique Centrale (CEEAC) grâce à la signature à Libreville le 11 janvier 2013 d’un accord de cessez le feu et d’un accord politique sur la résolution de la crise politico-militaire .


Aujourd’hui trois semaines après la signature de ces accords, alors que tout le monde le disait réduit, François Bozizé comme dans un instinct de survie revêt à nouveau son treillis et bombe le torse prêt au combat foulant au pied au passage comme à l’accoutumer les engagements pris devant la communauté internationale.


On voit bien que la résolution de la crise militaro-politique centrafricaine traîne en longueur, avec toute une myriade d’accords (Accords de Paix Global le 21 juillet 2008 Libreville ; Dialogue Politique Inclusif le 8 décembre 2008 Bangui), parce que François Bozizé n’a jamais voulu respecter un seul instant, les accords signés, encore moins, consentir au moindre partage de pouvoir.


En effet, je prétends qu’on a rien compris à la nature de l’homme sournois ; violent ; méprisant et mauvais qu’est François Bozizé, pour penser qu’au regard de la manière dont il est parvenu au pouvoir, il puisse se débarrasser de son instinct de dictateur.


Plutôt que d’aider à trouver une solution négociée et durable à la crise sécuritaire et sociale afin d’améliorer le bien être de ses citoyens, François Bozizé fait de son maintien pouvoir une fixation, à tel point qu’il prend aujourd’hui le peuple centrafricain et la communauté internationale en otage en retardant la formation du nouveau gouvernement d’union nationale que doit diriger le Premier ministre de transition Me Nicolas TIANGAYE. En se comportant de la sorte, François Bozizé fait montre d’une volonté délibérée de braver et fouler aux pieds les accords de Libreville et par-delà, d’aller vers un affrontement avec la rébellion et l’opposition démocratique centrafricaine grâce à l’appui des troupes sud-africaines que Jacob ZUMA lui a promptement dépêchées selon d’obscurs accords de défense qui les lient.


Nous avons chaque jour au moins une nouvelle et tangible occasion d'en vérifier la véracité et la liste commence à être longue. Il y a notamment le maintien encore en détention des prisonniers politiques réclamé en vain par Séléka et pourtant exigé dans les accords de Libreville ; la présence dans la capitale centrafricaine des soldats sud africains et ougandais plus de sept (7) jours après la signature des accords demandant leur retrait .


Sa volonté de vouloir coûte que coûte conserver tous les ministères de souveraineté mais aussi celui des finances et des mines où l’opacité est érigée en mode de gestion par son clan, de façon à réduire toute marge de manœuvre du nouveau Premier Ministre qui dispose de réelles prérogatives de l’exécutif que lui confère les accords de Libreville.


Le Président François Bozizé refuse les concessions indispensables à l’instauration d’une démocratisation véritable en République centrafricaine, au point d’apparaître aujourd’hui aux yeux de la communauté internationale  comme la cause et la solution du mal centrafricain.  Sa volonté de cadenasser le Gouvernement d’Union Nationale et de torpiller la transition voulue par les chefs d’Etat de la sous-région, mais aussi par la France et l’Union Européenne a pour conséquence la montée perceptible de température ces dernières heures dans la capitale centrafricaine qui, si elle ne redescend pas, pourrait enrayer définitivement ces fragiles efforts de paix initiés à Libreville.


Otage d’un premier cercle de parents, de ses enfants et quelques partisans jusqu’au-boutistes et irréductibles, coupables de graves exactions mais qui jouissent encore hélas d’une totale impunité par sa seule présence à la tête de l’état.


Maintenant, reste à savoir jusqu’à quant  durera la patience de la coalition Séléka qui contrôle 80% du territoire du pays et qui préserve encore intacte sa puissance de feu? Les jours passent et se ressemblent à Bangui ; le « pasteur » de la secte du christianisme céleste François Bozizé croit en toute inconscience gagner du temps, attitude qui commence de plus en plus à irriter voire agacer ses pairs de la sous-région qui n’ont cessé de ménager leurs efforts pour lui sauver son fauteuil et qui se sentent aujourd’hui trahis, mais aussi également Paris, qui avec la perspective d’un passage de flambeau aux forces africaines au Mali, n’hésiterait pas le cas échéant à face à l’entêtement et aveuglement de François Bozizé à siffler la fin de la récréation avant qu’il ne soit trop tard.

 

 

Gervais MOKOM NGAÏNDIRO (Paris)

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2 février 2013 6 02 /02 /février /2013 12:45

 

 

 

Zameto.JPG

 

 

La nomination de nouvelles personnalités politiques centrafricaines, indépendantes, compétentes et intègres au Gouvernement d'Union Nationale (GUN) ne changera rien à la dure réalité sociale, économique ou politique en Centrafrique. Si le dialogue de Libreville II a permis un cessez-le-feu, la menace réelle d'utilisation des armes reste comme une épée de Damoclès sur le régime en place et par extension le peuple centrafricain. Un seul exemple illustre parfaitement les risques que comporte une telle menace. En effet, les violations de l'accord de Libreville par la coalition des rébellions SELEKA qui a attaqué et qui contrôle maintenant la ville de DIMBI (17 km de KEMBE), une ville notoirement connue pour ses richesses diamantifères et la ville carrefour et fleurie de KEMBE. A DIMBI, depuis le contrôle du territoire par les éléments de SELEKA, ces derniers recrutent de force des jeunes (filles et garçons) valides, des adultes, des personnes âgées et les font travailler comme des esclaves dans des conditions inhumaines et dégradantes sur les chantiers de diamant. Toute tentative de fuite est synonyme de mort garantie car les occupants ont la main facile sur la gâchette. Ce que nous venons de dévoiler n'est que la partie visible de l'iceberg. Notons que KEMBE située à 617 km de Bangui, est une ville commerçante et paisible où l'on trouve des collecteurs de diamants et des acheteurs agréés de café et une population melting-pot. Le contrôle de ces deux villes n'est pas dû au hasard. Les éléments de SELEKA veulent tout simplement mettre la main sur les butins de guerre.

 

« Le Collectif des Oubanguiens », un cercle de réflexion, un lieu de dialogue, d'expertise, une aide à la décision, condamne avec fermeté les exactions commises sur la population civile et appelle les institutions nationales et internationales des droits de l'homme à se mobiliser pour que les victimes de ce conflit, encore une fois, ne se sentent pas abandonnées. Nous espérons que toute la lumière sera faite sur les crimes et délits inhérents à cette rébellion par une commission vérité-réconciliation comme en Afrique du Sud ou au Pérou. Ainsi on échangera la vérité contre l'amnistie. Il ne doit pas y avoir de coup d'éponge. L'impunité n'a plus droit de cité en République Centrafricaine.


Comment faire pour transformer les objectifs de Libreville II en projet économique et social, à même de créer de l'emploi ? La réponse n'est pas évidente mais c'est un challenge. Le GUN a du pain sur la planche car tout le monde sait aujourd'hui que les caisses du trésor public ont été vidées. D'ailleurs, le GUN par son Premier Ministre, Maître Nicolas TIANGAYE, a déjà annoncé la couleur en disant clairement que la priorité est la sécurité. Pour nous, même si la sécurité est fondamentale dans le processus de paix, il n'en demeure pas moins que la lutte contre le chômage reste et demeure de très loin le souci de toutes les familles centrafricaines.


En dix ans de règne du président François BOZIZE YANGOUVOUNDA et son parti dominant le KNK, on nous a toujours dit que la priorité c'est la sécurité. Regardons en face le bilan des 10 ans : c'est l'insécurité généralisée. Le programme de Désarmement Démobilisation et Reconversion (DDR), une mesure phare d'apaisement, est un échec d'où les revendications corporatistes de SELEKA et autres forces armées non conventionnelles ou occultes. Le Haut-commissariat au DDR proposé par les Actes du Dialogue National tenu à Bangui, du 9 septembre au 27 octobre 2003, n'a toujours pas eu lieu. Maintenant, le GUN doit répondre à ce défi vital. Au nombre de projets qui circulent dans le microcosme politique centrafricain et qui touche le secteur de sécurité, il y a le projet Explorateur de Lionel SARAGA-MAURAIS, conseiller en matière stratégique du ''Le Collectif des Oubanguiens'', qui répond à ce besoin. Aux dernières nouvelles, nous savons que ce projet est sur la table du Premier Ministre. Qu'en fera-t-il ?


Ne nous voilons pas la face : la sécurité est un problème politique. Il faut se retrouver autour d'une table où tous les protagonistes prendront la parole pour débattre et trouver une sortie de crise honorable et digne pour tous.


Après avoir constaté l'échec pathétique du tout sécuritaire, la République Centrafricaine, dans cet abîme, a besoin d'un plan « Marshall ». Le plan « Marshall » permettrait d'ouvrir des chantiers de réformes politiques, économiques et culturelles. Depuis les années 80, avec l'irruption du phénomène des coupeurs de route, les « zaraguinas », les braconniers se déplaçant à dos de chameaux et de la campagne militaire de SELEKA où les villes tombaient les unes après les autres comme des châteaux de cartes face à la déroute des forces armées centrafricaines. Les institutions internationales et les ONG ne cessent de sonner l'alarme en pointant du doigt le recrutement des enfants-soldats par les rébellions en violation flagrante de la Convention internationale des droits de l'enfant dont la République Centrafricaine est partie-prenante. En réformant en profondeur l'armée centrafricaine, on pourra donner la chance aux jeunes d'apprendre des métiers et devenir des citoyens.


En effet, les États généraux de la Défense Nationale qui ont eu lieu à Bangui du 19 août au 9 septembre 1996, avaient préconisé dans la Recommandation N°6, l'adoption d'un texte de loi portant reprise du Service Militaire Obligatoire et la considération du service militaire comme condition principale d'entrée dans la fonction publique. Ce qui permettrait d'une part de renforcer le civisme, l'unité nationale et l'égalité entre les citoyens et d'autre part de rapprocher l'Armée Nationale de sa population. N'est-il pas grand temps de mettre en application, en concertation avec les bailleurs de fonds et les pays amis, une telle politique qui permettrait à nos jeunes d'avoir un avenir ?

 

Faustin ZAMETO MANDOKO

 

''Coordonnateur du Collectif des Oubanguiens ''

faustin.zameto@orange.fr


Paris, 02 février 2013

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31 janvier 2013 4 31 /01 /janvier /2013 14:21

 

 

         carte_centrafrique_432.gif 

 

 

Je me vois une fois de plus dans l’obligation de reprendre ma plume pour me pencher sur la situation chaotique et dramatique dans laquelle se trouve ma chère patrie.


Ainsi, force est malheureusement de constater que plus 52 ans après son accession à la souveraineté nationale e internationale, la RCA continue de chercher sa voie. Pour parler plus prosaïquement et trivialement continue de « se chercher ». Ce, au grand dam de nos laborieuses populations qui aspirent à la paix et peinent déjà à joindre les deux bouts dans un environnement national et international marqué par une crise économique sans précédent. C’est le lieu également de rappeler que plus de 70% de la population centrafricaine vit avec moins de 1 dollar (à peu près 500F CFA) par jour malgré le potentiel minier et forestier du pays et la richesse de son sol.


Mais comment en est t-on arrivé là ? A qui la faute ?

 

La faute en incombe principalement à ses fils qui n’ont jamais pensé à  son destin, songeant d’abord à leurs intérêts personnels. La politique est considérée, sous nos cieux, comme un moyen d’enrichissement personnel rapide, à peu de frais. L’Etat vu comme un butin.


L’on s’échine à militer au sein de mouvements ou organisations politiques dans la perspective de profiter des prébendes et subsides de l’Etat. L’Etat est généralement considéré comme une vache à lait ; un gâteau à se partager.

 

A la faveur de l’ouverture politique née de la conférence de la Baule de 1990 inaugurée et insufflée par François Mitterrand et marquant le véritable âge d’or de la démocratie en Afrique, la RCA a vu proliférer un nombre considérable de partis politiques (64 formations politiques selon les dernières statistiques du ministère de l’administration du territoire).


En fait de partis, ce sont souvent des coquilles vides ne représentant que l’ombre d’eux-mêmes ; si ce n’est la personne de leur géniteur.


La RCA, pays démographiquement peu peuplé- 5 millions d’âmes- arc-boutée sur un territoire d’une superficie d’environ 623 000 km2 peut-elle s’offrir le luxe de dénombrer autant de partis politiques même dans le cadre de l’introduction du multipartisme dit intégral?


Je répondrai par la négative.

 

La véritable motivation des promoteurs de ces partis se trouve dans leur appétence inextinguible d’aller à la soupe ou de participer au partage du gâteau national.


A vrai dire, ils n’ont cure de ce que représente réellement l’idée même d’intérêt supérieur de la nation ou encore de ce que recouvre la notion d’intérêt général.


Je mets au défi la plupart des partis politiques de la place de me présenter un projet de société ou un programme de gouvernement digne de ce nom. C’est-à-dire prenant en compte les souffrances et la cause du peuple ainsi que les enjeux internationaux de mondialisation.


Lorsque l’on fait le tour de ces prétendues formations ou plate-forme politiques, l’on ne sera pas surpris de remarquer le vide sidéral entourant ce qu’il est communément convenu d’appeler leur corpus programmatique.


L’on crée un embryon de structure de parti et l’on s’assigne comme mission de réfléchir aux problèmes structurels du pays une fois arrivé aux affaires. Cette conception insolite et particulière de faire de la politique ne doit plus avoir cours en RCA.

 

La politique –analysée comme la gestion des affaires de la cité- est une activité très noble et très sérieuse pour être laissée à la portée d’amateurs ou de dilettants de tous poils. Une telle conception sous-jacente et consubstantielle conduit inéluctablement à ce j’appelle le pilotage ou la navigation à vue, à l’épreuve des faits.


La politique, dans son ensemble, doit être envisagée comme un sacerdoce, une mission au service du bien commun (public). On vient aux affaires pour servir la nation et non pour se servir ou pour servir l’intérêt des siens, fussent-ils de probité douteuse ou incompétents.

 

En RCA, l’on ne s’est jamais préoccupé de penser une politique globale à l’échelon macroscopique et sur le long terme. On gère le pays au jour le jour. Il n’ya pas de stratégie de développement  murement réfléchie sur une longue période. Comble d’attitude de nature à hypothéquer gravement l’avenir des jeunes générations présentes et futures condamnées, de ce fait, à végéter comme de véritables laissés-pour-compte du progrès.

 

Au cours de mes pérégrinations pour découvrir l’Afrique dans ses méandres et sa diversité


, j’ai eu l’occasion d’effectuer quelques séjours d’immersion notamment en Afrique de l’Ouest. A chaque circonstance, j’ai noté l’état d’avancement de ces pays pourtant bien moins nantis et bien moins lotis que nous en termes de gisement de ressources naturelles mais paradoxalement beaucoup plus développés et plus structurés que notre pays.


J’ai souvent enregistré une prise de conscience nationale plus affirmée chez nos frères et sœurs de l’Afrique de l’Ouest. Contrairement à nous, ils ne sont pas imprégnés et animés de la culture néfaste et répréhensible de la destruction systématique et du vandalisme ; surtout à la faveur de l’intervention de changement politique.


Est-ce à dire que, nous Centrafricains, sommes victimes de la malédiction ; serais-je tenté de le penser. Reste que mon état d’esprit m’interdit de sombrer dans la fatalité, le raccourci facile ou de faire systématiquement porter à autrui la responsabilité de nos maux.


Je me refuse à croire que c’est la Providence qui serait la cause de nos malheurs. Nous sommes collectivement responsables de notre état de déconfiture. Personne d’autre ne a nous obligé à vivoter dans cette situation.

 

Plus de 52 ans après notre indépendance, nous sommes portés à bout de bras par une communauté internationale qui voit ses moyens s’amenuiser comme peau de chagrin en raison de la conjoncture internationale difficile. D’autant plus que la RCA n’est pas la seule préoccupation de la communauté internationale.


Plus grave encore, ce n’est plus l’ancienne puissance tutélaire mais davantage nos frères de l’Afrique centrale qui sont obligés de nous tenir la main pour nous monter le chemin, la voie à suivre. Pauvre Centrafrique ! Qu’as-tu fait pour que tes enfants te fassent subir ce triste sort ?


 

En Centrafrique, après la disparition du père de l’indépendance, il n’ya plus eu de vision ni projet capables d’impulser le développement et le progrès. Le seul projet qui anime les prétendants à la magistrature suprême, c’est « ôtes-toi de là que je m’y mette ». Pour reproduire le scénario pathétique et infernal. J’ai envie de dire rebelote c’est-à-dire l’éternel recommencement.


Je suis au regret de tirer cette conclusion amère car rien ne justifie que la RCA se retrouve dans cet état de délabrement très avancé. Si ce n’est l’ambition aveugle de ses fils. Avoir le pouvoir pour l’exercer à son profit et au bénéfice des siens. En d’autres termes, en user et en abuser. Et ce, dans l’impunité totale. Sans vergogne et sans scrupule.

 

Aujourd’hui, les pays en développement parlent de vision émergente à l’horizon 2025 ou 2035, c’est selon et se préoccupent de créer les conditions idoines pour parvenir à cette situation d’émergence. Pendant ce temps, nous nous embourbons dans des querelles intestines stériles sans fin, des conflits d’un autre âge sans portée positive sur notre destin et surtout celui de nos enfants.

 

Au moment où je mets sous presse, je suis profondément au regret de relever que mon pays – plus de 19 jours après la signature des accords de paix de Libreville qui ont permis de stopper le processus de partition du pays- reste acéphale et aboulique c’est-à-dire sans gouvernement, voguant comme un navire ivre sans gouvernail. A qui la faute ?


Nous en sommes collectivement responsables.

 

Comment pouvons-nous prétendre continuer de bénéficier de la mansuétude et de la générosité de nos partenaires et bienfaiteurs si nous-mêmes ne sommes pas capables de consentir le moindre sacrifice et effort pour nous sortir de notre impasse ? Sachons que notre propre bonheur dépend de nous-mêmes et de personne d’autre.


Il est temps de sonner la fin de la récréation qui n’a que trop durer.


La RCA a reculé de plus de 30 ans. Tous ses indicateurs et clignotants sont au rouge. Très lourd passif à inscrire au crédit de ses fils. A quand une prise de conscience de ce recul sans précédent ?

 

En raison du contexte actuel très dégradé, la priorité de la RCA doit se situer sur le terrain économique, social (la lutte contre l’indigence de nos populations), de la lutte contre la corruption et sécuritaire. Sans paix, rien de viable ne peut être fait ou entrepris.


La RCA a besoin de réconciliation nationale.

 

Les défis qui attendent le gouvernement qui tarde à se mettre en place sont énormes. La RCA a besoin d’hommes et de femmes aux qualités morales irréprochables et aux compétences avérées pour mener ce combat du développement. Car, le retard abyssal qu’accuse notre pays est sans nom.


Je crois encore au génie de l’Homme et au dernier sursaut patriotique pour porter le pays que nous avons en partage car légué par nos ancêtres vers des lendemains plus radieux.


Malgré ce tableau sombre, je refuse de croire que la RCA se meurt.

 

Vive la RCA

 

 

                                                                                               Wilfried ROOSALEM 

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31 janvier 2013 4 31 /01 /janvier /2013 00:34

 

 

 

Saragba F

 

 

 

Les  pâteuses éclaboussures provoquées par le pavé jeté dans la mare politico Centrafricaine par  la  coalition séléka  a  extirpé et fait gicler de son lit mineur toute sa contenue. La glauque eau a fini par tarir pour laisser apparaitre l’homopoliticus centrafricain dans toute sa nudité et sa fragilité, hanté par ses éternels doutes. Mille et une créatures diverses et variées parmi  lesquelles de vieux crocodiles édentés, des serpents à plumes ou à sonnettes, des sans-têtes ni queues et autres démons de la politique nationale jusque là en hibernation ont émergé de cette gadoue. Il y a là, ces « has been », autrement dit ces « m’gbèrè kodè » de la politique centrafricaine qui ont empoisonné par le passé la vie publique et qui opportunément veulent coute que coute se remettre en selle ou bien ces transhumants de la politique, hier encore au pouvoir, coupables de mille et une trahisons auxquels viennent s’ajouter ces anonymes à l’engagement circonstanciel et intéressé. Si l’heure n’est pas aux critiques acerbes mais plutôt à l’apaisement et à la recherche de solutions  claires et nettes, il n’en demeure pas moins que chacun doit prendre ses responsabilités devant le peuple martyrisé depuis plus de cinquante ans par les différents régimes qui se sont succédé et davantage encore ces dix dernières années par le régime en place.


C’est pourquoi, le  Premier ministre doit impérativement placer le  gouvernement d’union nationale qui est un gouvernement de mission et de salubrité publique sous le signe de la moralisation et de l’intégrité afin de donner du sens aux accords de Libreville. La majorité des centrafricains n’attend que cela. Le premier ministre doit donner un signe fort à la nation. Les accords de Libreville, et par les textes et par son esprit  lui en donnent la marge de manœuvre nécessaire  pour le faire. Il est vrai qu’il y a un équilibre des forces à respecter dans la composition de ce nouveau gouvernement qui est imposé d’ailleurs en partie par les accords de Libreville, il est vrai aussi que l’actuel président de la république a décidé comme à ses habitudes de ne pas respecter les accords qu’il a signé il y’a si peu , mais il serait mal venu que le premier ministre puisse reconduire ceux qui ont participé au précédent  gouvernement et qui ont mené notre pays là où il est aujourd’hui. Les centrafricains ne comprendraient pas et risquent d’accabler toute la classe politique déjà en état de disgrâce et le chef du gouvernement en premier lieu.


Un pan décisif de l’Histoire politique de notre pays est en train de se dessiner. Nul doute que le nouveau et légitime  premier ministre n’a pas besoin de nous autres pour le lui rappeler mais faille t-il encore qu’il veuille entrer dans l’histoire car lui seul détient à présent la clef de voûte. A lui  de ne pas céder aux caprices et autres diktats du régime en place. 

 

 

Franck SARAGBA

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28 janvier 2013 1 28 /01 /janvier /2013 23:18

 

 

 

JOseph-Nestor-Ouamba-Patas.jpg

 

 

Si les Démocrates centrafricains exigent de la Communauté Internationale et des Nations Unies d’être pragmatiques, réalistes et lucides, c’est parce qu’ils veulent voir la concrétisation des nombreuses Résolutions du Conseil de Sécurité qui traitent de la crise politico-militaire que traverse leur pays depuis 1996 jusqu’aujourd’hui. Des Résolutions adoptées, mais qui demeurent inexécutées. Des Résolutions adoptées qui tombent en désuétudes, faute de suivi et d’application. Des Résolutions adoptées pour rien. Des Résolutions inutiles. Et le Démocrate centrafricain se pose la question de savoir : est-il judicieux que le Conseil de Sécurité continue d’adopter des Résolutions sur ce pays ? Et le Démocrate, de répondre : ‘‘Les Résolutions sont adoptées, mais la crise centrafricaine perdure.


Voici au moins dix-huit ans’’. Certains diront que la Centrafrique est une contradiction ou une ambiguïté. C’est vrai. Mais elle n’est pas le seul pays au monde qui présente ces caractéristiques. Et faut-il souligner aussi que les Nations Unies sont également cousues de contradiction et d’ambiguïté. La preuve, la Centrafrique traîne toujours les rebellions, l’instabilité politique, l’insécurité, l’émiettement de son Armée ; quand bien même toutes les Résolutions du Conseil de Sécurité invitaient la Communauté Internationale à l’aider par tous les moyens pour rétablir la paix. Pourtant ces  Résolutions du Conseil de Sécurité sont adoptées en vertu du Chapitre 7 de la Charte des Nations Unies. Le Chapitre le plus important de toute la Charte. Un Chapitre contraignant. Parce qu’il traite de la Sécurité Internationale et Régionale.


Alors, pourquoi le Conseil de Sécurité a-t-il adopté la nouvelle Résolution [2088] ? Pour proroger le mandat de BINUCA ! Pour aider au maintien de la stabilité ! Pour consolider la paix ! Appuyer la réforme de la sécurité ! La réintégration des ex-combattants ! Pour tout dire, l’on y trouve que des redites. Les Démocrates centrafricains ont lu ou entendu ces propos voici maintenant dix-huit ans. Au surplus, les Démocrates centrafricains estiment qu’il manque aux Nations Unies et à la Communauté Internationale du pragmatisme et du réalisme. Ainsi, les Démocrates s’accordent à soutenir que l’Onu, les Etats-Unis d’Amérique, la France et l’Union Européenne ont un rôle important et nécessaire à jouer en Centrafrique. Mais pour jouer ce rôle, ils doivent être cohérents, réalistes, lucides et pragmatiques ; notamment s’investir dans le processus prévu par les Résolutions du Conseil de Sécurité.


Par ailleurs, ils diront qu’il appartient aux Démocrates centrafricains de construire leur pays. Et d’ajouter qu’ils doivent renouveler leur classe politique, la rajeunir pour renforcer la culture de l’alternance démocratique au niveau du Pouvoir de l’Etat. Ils ont tout à fait raison au sujet de la seconde proposition. Mais pas au niveau de la première idée. Parce que la globalisation impose la coopération. Et Madame Margaret Vogt de dire à ce propos : ‘‘La Communauté Internationale doit s’engager de manière énergique sur les plans diplomatique et financier pour écarter la Centrafrique du bord de l’abîme’’. 


Les Démocrates trouvent raisonnables ses propos et bien sûr les partagent. Cela dit, au-delà des réformes qui s’imposent à la Centrafrique, les Démocrates sont appelés à rajeunir la classe politique, laquelle sera un terreau du pluralisme politique. Avec comme mots d’ordre, pragmatisme, réalisme et lucidité.


Joseph-Nestor Ouamba-Patas (Strasbourg).

 

 

 

President Barack Obama, President François Hollande, Secretary General of United Nations, Ban Ki-Moon, it is well-known that Central African Republic is to-day in the core of serious strategic reflections at US Department of State, Elysée and Quai d’Orsay in France on the one hand and on the other hand she is the object of diplomatic debates in European Union, and Economic Community of Central African States. Indeed, when United States of America and France decide to tackle – Terrorism, Islamism, Dictatorship regime – they use United Nations instruments [Resolutions] to mobilize international opinion on the danger of them. Then, they always succeed even if this struggle takes many years before ending. It means that France, United Nations and United States of America are relevant, efficient, realistic and pragmatic. By the way, the case of Central African Republic is astonishing. From 1995 to 2013 many Resolutions were taken to fix its crisis. Unfortunately, all of them, to-day are not fully implemented by the United Nations and the International Community. Resolutions for nothing; useless Resolutions. Because of the lack of support and no viable co-operation in order to achieve them. It appears that these Resolutions had fallen into abeyance. Regarding this situation, it is to wonder why United Nations continue to adopt Resolution on Central African Republic?

 

United Nations through its Security Council have just come to adopt a new Resolution on Central African Republic. According to this Resolution [2088], the mandate of the United Nations Peace-building Office in this country is extended to January 31st 2014. Military-Political crisis, permanent instability, insecurity, political uncertainty, rebellion, weak state or failed state, poor infrastructure, bad governance are among the reason of this new Resolution ; as it urges politico-military groups, the Seleka coalition and opposition parties to fully implement Libreville Peace Agreements. To be true, ending military-political crisis in this country requires pragmatism, realism and good will from United Nations. It means that the United Nations must be transformational through its Integrated Peace building Office in Central African Republic. Democrats want to see United Nations practical, operational and consistent. They are ready to work together with the United Nations to exit the country from the influence of instability and insecurity. Their real intent is to re-establish: Democracy, respect of Rule of Law, Law and Order. They believe in freedom of expression and respect of Human Rights. For that, United Nations should be trustful, credible and viable in its actions in Central African Republic. It is to recall that if United Nations had intervened in concrete terms since 1996 to stabilize this country, Central African Republic could not today experiment such crisis. In addition, President Barack Obama, President François Hollande and United Nations Secretary General, Ban Ki-Moon, it makes sense to say that Central African Republic constitutes at that moment a serious threat to International and Regional security according to the Chapter 7 of the United Unions Chart.

 

It depends on you and Democrats in this country to work together in order to eliminate this menace. The real problem in Central African Republic is not to say and quote: “it was critical to educate cadres throughout the country on the provisions of the Agreement and to start disarmament and re-integration programmes in earnest, by overcoming obstacles that stalled them in the past year, as well as making progress in political and security-sector reform”, but it is to wonder why International Community is so reluctant to give funds for supporting these programmes? Here Ms Margaret Vogt is right. Democrats in Central African Republic seem to be convinced that they are victims of United Nations and International Community practice of Double Standard. Time is come to them to show their solidarity, pragmatism, realism and lucidity to Central African Republic.

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28 janvier 2013 1 28 /01 /janvier /2013 14:54

 

 

 

 

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Bozizé, un chef d’Etat sous tutelle qui fait l’autruche !!!

 


Malgré cette posture combien piteuse sinon humiliante, requinqué par la foule de désœuvrés soudoyés au coût de 500 FCFA la présence qui l’a acclamé sur 2 kilomètres allant de la sortie de l’aéroport au quartier Combattant, Bozizé a fini par s’auto mentir qu’il est rentré victorieux de Libreville. Il ne lui manqua que la couronne de Laurier. Mais il est une loi fondamentale : on ne change pas sur place des vaincus en vainqueurs écrit  Antoine de Saint-Exupéry dans Pilote de Guerre. Chacun de nous est libre de nommer son vainqueur mais il faut pouvoir jouir de la victoire. Le KNK et sa majorité présidentielle s’agitent  parce qu’ils sont vaincus. C’est parce que la RCA renaît, non autour d’eux, mais sans eux. Le nombre de conseillers et chargés de missions et autres commissaires à la présidence de la République sera drastiquement réduit et harmonisé avec notre capacité de trésorerie. La présidence de la République sera désormais dissociée du secrétariat général de KNK.

 

Quand est-ce que Bozizé comprendra-t-il qu’il est entouré d’une pléthore d’apprentis intellectuels qui font tout au pif? Les accords de Libreville ne prévoient pas de poste de vice-premier ministre. D’où sort cette idée saugrenue de vice-premier ministre chargé des Affaires étrangères? Que disent les accords sur le ministère des Finances ? Et ce machin que l’on appelle l’ONU ; que veut-il ?

 

 

On prête à Enoch Dérant Lakoué l’intention de se voir à la tête du ministère des Finances.

 

La République centrafricaine a perdu la présidence de la CEMAC par l’entêtement de son président Bozizé à présenter à ses pairs la candidature d’Enoch Dérant Lakoué. Celui qui apparait comme la panacée de Bozizé ne jouit pas d’une grande estime aux seins des institutions de la CEMAC. En effet, lorsqu’Enoch Dérant Lakoué a réussi à se faire nommer directeur national de la BEAC à Bangui en dépit de son âge, il a habité pendant 10 mois chez lui laissant vacante la cossue villa de la BEAC destinée à loger le Directeur National et sa famille.  Le hic c’est qu’Enoch Dérant Lakoué réclamera de la comptabilité de la BEAC un versement de 30.000.000 FCFA à titre de loyer dont il a fixé la mensualité à 3.000.000 FCFA. De là partit son discrédit dans toute la zone CEMAC. Dans l’affaire SONATU, malgré le fardeau de la preuve, Enoch Dérant Lakoué fera libérer son parent Jude Alex Ketté. En réponse à mon insistance sur la culpabilité aveuglante de ce dernier, Enoch Dérant Lakoué le fait nommer DG du Trésor public centrafricain. Une belle démonstration de poigne comme s’il en était besoin.


Les accords de Libreville stipulent que le portefeuille de ministre de l'Economie devait être dévolu à une personnalité neutre, mais néanmoins reconnue pour ses compétences techniques, de façon à rassurer les bailleurs de fonds et les organisations internationales et commencer à remettre le pays en état de marche. Enoch Dérant Lakoué et François Yangouvounda Bozizé sont des parallèles confondus pour ne pas dire fusionnés ! De son passage à la primature on ne retient que le fameux slogan « kougbé ti mango ». Celui qui apparait aux yeux de Bozizé comme son Raymond Barre (éminent économiste français) national ne saurait résoudre nos équations économiques actuelles en s’appuyant sur des théories, j’allais dire obsolètes, des années 1970. Il faut à tête du ministère des Finances et de l’Economie un Economètre sinon un Statisticien aux connaissances actuelles ou actualisées. 

 

Rappelons-nous que l’UE par la voix de S.E. M. Guy Samzun souhaite un niveau de compétence technique au sein du gouvernement d’union. "Il ne faut pas que ce soit purement politique. Etant donné la tâche à accomplir, il faut un gouvernement qui soit composé de toutes les parties mais aussi un niveau technique de compétence et de gens intègres" (ahttp://centrafrique-presse.over-blog.com/article-la-centrafrique-dans-l-attente-d-un-premier-ministre-d-union-nationale-114353097.html).

 

Grâce na Séléka

 

N’eût été l’avancée fulgurante et combien salutaire de Séléka vers Bangui, Bozizé et son KNK continueraient à nous manquer royalement d’égard et assouvir leurs pulsions impériales. Depuis le 11 janvier 2013, la RCA n’est plus le butin de guerre de Bozizé. Merci, Séléka ! Merci, la CEEAC ! Affranchis du clan Bozizé et son KNK, il nous revient désormais de profiter pleinement de ce clin d’œil providentiel. Unissons-nous et retroussons les manches car l’un des préjudicesd’avoir refusé de prendre part à la vie politiqueest que l’on finit par être gouverné par ses subordonnés(Platon). C’est pas demain la veille que la providence nous fera un second clin d’œil. Aux demandes répétées de la reprise des élections de 2011, Bozizé répondait par une formule profondément cynique « mbi koro lé ti FARE ». Une allusion à peine voilée à la mort précipitée du fondateur de FARE 2011, feu le président Ange Félix Patassé. Avons-nous vraiment le besoin et les moyens de dépenser mensuellement 83.200.000 FCFA en moyenne pour maintenir en place une Assemblée nationale monocolore qui votera en l’état ?

 

Les troupes étrangères doivent rester pour éviter un « nouveau Mali » (ONU) dixit Mme Vogt

 

Hier, ce machin que l’on appelle ONU s’est appuyé sur les résolutions de la CEDEAO, une organisation sous-régionale, pour permettre à Nicolas Sarkozy d’installer son ami Alassane Ouattara à Abidjan.  Aujourd’hui, ce même ONU passe outre l’UA pour torpiller les résolutions d’une autre organisation sous-régionale en l’occurrence la CEEAC connues sous le vocable des accords de Libreville. La décision de maintenir à Bangui les troupes sud-africaines et ougandaises n’est ni avisée ni judicieuse. Il s’agit là d’un étai sur lequel Bozizé s’appuiera sans hésitation pour polir tant que faire se peut les points des accords de Libreville qui lui semblent rugueux. Pourquoi Mme Margaret Vogt a-t-elle décidé de rééditer les erreurs de Mme Shale-Work Zewde ? Mme Vogt nous aiderait en poussant dans le sens de la dissolution immédiate de l’Assemblée ce qui nous fera économiser au-bas mots 915.200.000 FCFA (indemnités parlementaires sur 11 mois) pour financer les élections anticipées prévues dans les accords de Libreville.

 

 

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28 janvier 2013 1 28 /01 /janvier /2013 01:09

 

 

Jean-Michel-mandaba.jpg

 

 

 

Monsieur  DAMBALE Bonaventure

120, Bd du Roi BAUDOIN

GAND (Belgique)

 

 

DROIT DE REPONSE à Monsieur Michel MANDABA du P.D.G. – Bangui

 

Monsieur MANDABA,

 

En lisant vos propos vaniteux et irresponsables relatifs au MLPC et sur son Président Martin ZIGUELE dans les colonnes de Centrafrique Presse du 26 janvier 2013, en tant que Centrafricain et militant de ce Parti, je me fais l’ultime devoir de vous adresser quelques éléments de réponse.


En dehors de vos allégations mensongères et fallacieuses sur le fond et la forme de votre article, je dois vous rappeler à l’ordre que vous étiez militant du MLPC et que vous avez occupez des postes de responsabilité dans ce Parti pendant des années au vu et su des Centrafricains.


Votre histoire que vous racontez ça et là dans les colonnes des journaux ressemble à celle « d’une grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf » à mon avis, n’est-ce-pas ? Avez-vous des comptes personnels à régler avec Monsieur Martin ZIGUELE ? Vous connaissez très bien son adresse à Bangui, allez le voir. Vous savez très bien que Monsieur ZIGUELE est un homme de dialogue et non un provocateur. Il vous recevra comme par le passé.


Quelque part dans votre texte, vous dites bien que vous êtes un homme responsable, parce que vous avez créé un Parti politique et vous agissez d’une manière irresponsable en vous prenant aux autres citoyens au risque de vous faire prendre au tournant.


Pour avoir été Secrétaire Général du bureau politique d’un Parti, le MLPC qui était déjà au pouvoir par rapport à votre bébé prématuré de P.D.G en gestation de vie, vous n’êtes pas censé ignorer qu’au MLPC on entre librement et on sort librement d’après nos textes.


Par conséquent votre départ de ce Parti par oisiveté politique vers le pouvoir de BOZIZE et le KNK est considéré pour nous du MLPC comme un non événement, sinon c’est un soulagement pour notre Parti qui a besoin des militants intègres, et non des quémandeurs, des voyous et des oisifs comme vous l’êtes.


En dernier point, je vous rappelle que le MLPC est organisé tel que dans le cas qui est le vôtre, et ça vous devez le savoir, ce n’est pas le Président du Parti qui court derrière un militant sortant. Mais celui-ci, pour revenir doit passer devant des instances prévues à cet effet. A moins que vous ayez oublié nos règles de fonctionnement.


Juridiquement, savez-vous que vous êtes en train de courir le risque sur un terrain qui peut vous coûter cher ou pas ? Nous militants, nous sommes capables de régler ce contentieux par tous les moyens à notre convenance si vous persistez sur notre chemin, croyez-moi vous allez nous trouver.


A bon entendeur, salut.


Gand, le 27.01.2013


B.DAMBALE  (BELGIQUE)

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28 janvier 2013 1 28 /01 /janvier /2013 00:55

 

 

 

 

Bozizé saluant le gl Dhaffane

 


RFI par Francis Kpatindé dimanche 27 janvier 2013

 

A y regarder de près, la situation actuelle en République centrafricaine présente de nombreuses similitudes avec la crise qui a secoué la Côte d’Ivoire de 2002 à 2011. Qui, du chef de l’Etat François Bozizé, et du Premier ministre du gouvernement d’union nationale Nicolas Tiangaye, remportera le bras de fer qui s’annonce à Bangui ?


Sous bien des aspects, la situation actuelle en République centrafricaine a un air de déjà vu. Les similarités sont pour le moins troublantes avec les soubresauts qu’a connus la Côte d’Ivoire à compter du dernier trimestre de 2002. Profitant de l’absence du chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, en visite officielle en Italie, des demi-soldes avaient vainement essayé de prendre le pouvoir avant de battre en retraite vers Bouaké, dans le Centre, et de prendre le contrôle de la moitié nord du pays.


Le président Gbagbo, rentré précipitamment de Rome, réussira à conserver son emprise sur ce que certains dénomment encore aujourd’hui la « Côte d’Ivoire utile », à savoir Yamoussoukro, la capitale politique et administrative, une bonne partie de l’Ouest, dont le port cacaoyer de San Pedro, mais aussi l’Est, et surtout le Sud où plastronne la mégapole d’Abidjan.


En Centrafrique, au terme d’une offensive fulgurante, la rébellion de la Seleka (« coalition », en sango) a pris le contrôle de la moitié d’un pays pratiquement deux fois plus grand que la Côte d’Ivoire, laissant au régime du président François Bozizé l’autre moitié, dont la bande de terre centrale menant à Bangui, « la coquette ». Alors, Abidjan et Bangui : même combat, mêmes stratégies, même issue ?


Comme naguère Gbagbo, Bozizé se prépare à la résistance


Afin d’éviter d’avoir à se retrouver dans la position de président potiche, Gbagbo avait installé unshadow cabinet au palais présidentiel, pour doubler l’action du gouvernement et pouvoir suivre en parallèle les grands dossiers de l’Etat.


Des indiscrétions en provenance de la Centrafrique laissent croire que Bozizé, qui n’entend pas se laisser dépouiller de toutes ses prérogatives, ne fera pas autre chose. Par ailleurs, il a fallu attendre le dernier trimestre de 2010 pour que la présidentielle ivoirienne, normalement prévue pour 2005, se tienne. Si demain, faute de moyens financiers ou pour cause de manœuvres politiciennes, la transition centrafricaine venait à perdurer, ce serait du pain béni pour l’actuel locataire du palais de la Renaissance, dont le second et ultime quinquennat s’achève en 2016.


Le président Bozizé a d’ailleurs donné le ton en mettant une semaine (après l’accord de Libreville, le 11 janvier 2013) avant de signer, le 17 janvier 2013, le décret de nomination de l’ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats, Nicolas Tiangaye, au poste de Premier ministre. Et une dizaine de jours supplémentaires avant de communiquer à ce dernier, le 26 janvier, la liste des cadres de la « majorité présidentielle » appelés à siéger au gouvernement d’union nationale de transition. Autant dire que la guerre des nerfs entre les deux têtes de l’exécutif a déjà commencé !


Les rebelles ivoiriens et la Seleka ont conservé une partie du territoire national


De 2002 jusqu’au dénouement guerrier de la crise ivoirienne, le 11 avril 2011, les rebelles de Guillaume Soro ont occupé sans discontinuer la portion du territoire qu’ils contrôlaient. A l’aune de ce précédent, on voit mal la Seleka, co-signataire de l’Accord de Libreville, restituer dans l’immédiat les terres conquises, au risque de ne plus apparaître comme l’interlocuteur incontournable qu’elle est devenue par la force des armes. D’autant plus que Bozizé, que l’on dit aussi rusé et manœuvrier que Gbagbo, n’a sans doute pas dit son dernier mot. Gbagbo contrôlait la « Côte d’Ivoire utile ».


Bozizé a toujours la mainmise sur une partie du territoire et, surtout, la capitale, Bangui, où sont regroupés les symboles visibles de tout pouvoir qui se respecte : le palais de la Renaissance, le Parlement, les ministères, les radio et télévision nationales, l’aéroport international Mpoko et les chancelleries étrangères.


« Il y a certes beaucoup de similitudes entre les deux situations, mais il y a aussi quelques différences, nuance Gilles Olakounlé Yabi, directeur pour l’Afrique de l’Ouest de l’International Crisis Group. La rébellion de septembre 2002, en Côte d’Ivoire, a d’abord commencé dans une logique de coup d’Etat directement dans la capitale, avant de se muer en contrôle d’une partie du territoire par un groupe armé. La descente-éclair, en Côte d’Ivoire, c’était plutôt en 2011, mais le contexte était différent. Par ailleurs, en Côte d’Ivoire, la force extérieure tampon et la zone de confiance se sont mises en place en réaction à la rébellion, alors qu’en Centrafrique, la force régionale était déjà en place, précisément en raison de la situation sécuritaire, préoccupante depuis des années. »


Aujourd’hui, deux Centrafrique se regardent en chiens de faïence


Pourtant, comme naguère en Côte d’Ivoire, ce sont aujourd’hui deux Centrafrique qui s’observent avec des arrière-pensées, séparées par une « zone de confiance » placée, ici, sous l’autorité des éléments de la Force multinationale d’Afrique centrale (Fomac).


« L’une des similitudes avec la crise ivoirienne, c’est que l’essentiel des revendications proviennent, ici comme là-bas, de la frange nord du pays, à majorité musulmane, où le sentiment d’exclusion paraît plus exacerbé », relève le Premier ministre Nicolas Tiangaye, lors d’un entretien téléphonique. Et ce n’est pas tout. Abidjan a eu Charles Blé Goudé et ses « patriotes » du Congrès panafricain des jeunes patriotes (COJEP), des groupes d’autodéfense chargés de protéger la patrie « menacée » (et Laurent Gbagbo) face au « diktat » des Nations unies et de l’ancienne puissance coloniale, la France.


Bangui, tout comme Abidjan, a ses « patriotes » et ses miliciens


S’inspirant du modèle ivoirien, Bangui a également eu, aux heures de braise (décembre 2012 et début janvier 2013) ses propres « patriotes », regroupés dans une Coalition citoyenne contre les rébellions armées (COCORA). Répondant aux mots d’ordre de leur chef, Lévi Yakité, ils avaient manifesté devant l’ambassade de France, coupable, à leurs yeux, de ne pas voler au secours de Bozizé.


Les mêmes avaient érigé des barricades dans la capitale, avant d’en accepter le démantèlement dès l’arrivée sur place d’un contingent sud-africain, chargé de protéger Bozizé, ses proches et son palais. « Bangui, ce n’est pas Abidjan, en termes d’importance stratégique et de présence physique de ressortissants français, poursuit Gilles Yabi. Cela limite la capacité à faire pression localement pour un engagement militaire français aux côtés du pouvoir. Par ailleurs, la présence d’une force régionale africaine – déjà sur place – réduit l’exposition française. »


A ses débuts, et avant de se fondre dans une structure unique baptisée les Forces nouvelles, la rébellion ivoirienne était trigonocéphale. Le Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI), le Mouvement populaire ivoirien pour le grand Ouest (MPIGO) et le Mouvement pour la justice et la paix (MJP), contrôlaient, chacun, une principauté dans le septentrion et la région Ouest. Cette dispersion et les rivalités entre comzones (commandants de zones) susciteront de vives tensions, parfois accompagnées de purges violentes, comme en témoigne la liquidation, sans autre forme de procès, du chef de file du MPIGO, Félix Doh, en avril 2003.


En ce qui la concerne, la Seleka a préféré partir à la bataille en rang serré dans une coalition hétéroclite de six ou sept mouvements militaro-politiques. Pour autant, elle n’est jusque-là pas épargnée par les velléités schismatiques et les querelles de chefs, comme en attestent les algarades récurrentes entre les différentes chapelles qui la composent. Ces altercations, liées à des considérations de préséance, donnent un avant-goût des tiraillements à venir.


Omerta sur l’origine des fonds et les noms des commanditaires


Si nombre de chefs de l’ex-rébellion ivoirienne continuent de pratiquer l’omerta sur l’origine du financement et sur l’identité des parrains de leur mouvement, certains admettent désormais, mais mezza voce, qu'ils doivent beaucoup au Burkina Faso, qui leur a servi de sanctuaire.


Silence radio, également, du côté de la Seleka, dont les responsables sont avares en commentaires sur tout ce qui touche à la genèse du mouvement, à ses parrains, au profil de ses différents chefs, l’origine des armes qui lui ont permis, en quelques semaines, de prendre le contrôle de la moitié - sinon plus - du territoire centrafricain. Certains évoquent, sans en apporter la preuve, la « complicité » du Soudan avec la rébellion et la « duplicité » du Tchad vis-à-vis de François Bozizé, que Ndjamena contribua à installer au pouvoir par les armes en 2003, avant de se brouiller quelque peu avec lui les mois précédents l’irruption de la Seleka sur le devant de la scène.


« Les prolongements extérieurs de la rébellion ivoirienne étaient identifiables, c’est moins le cas en République centrafricaine », analyse Albert Bourgi, professeur de droit public à l’Université de Reims, dans le nord-est de la France.


Face à l’avancée de la Seleka, le président français, François Hollande, a clairement opposé une fin de non-recevoir à l’appel à l’aide de son homologue centrafricain. Jacques Chirac n’a pas fait autre chose dès l’annonce de la tentative de coup d’Etat du 19 septembre 2002 en Côte d’Ivoire. Il s’est contenté d’appeler au calme et d’offrir l’asile politique à Gbagbo, comme pour bien signifier à l’opinion que le sort du turbulent président ivoirien était scellé. Refus poli de l’intéressé qui regagna Abidjan, en plein tumulte, non sans avoir lancé en direction des membres de sa délégation, à Rome : « Qui m’aime me suive ! » On connaît la suite…

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27 janvier 2013 7 27 /01 /janvier /2013 23:35

 

 

 

Roger-Andjalandji.JPG

 

 

 

Sous le prétexte de prendre part aux accords politiques de Libreville sur la résolution de la crise politico-sécuritaire en Centrafrique  des hommes et des femmes vont réinvestir la sphère politique  de la transition sous couvert de la participation de la société civile à l’exercice  du pouvoir.

 

C’est l’occasion ici de s’interroger sur la nature  de cette « société civile » dont on a du mal à analyser les contours et la pertinence de son action politique en faveur de la défense et consolidation des acquis démocratiques dans  notre pays.  D’autant plus que durant dix ans cette société civile, contrairement à celle des années 90, a été absorbée et encadrée par l’Etat KNK au point où elle n’a jamais réussi  son « institutionnalisation » et sa « politisation » afin d’offrir aux citoyens centrafricains en lutte contre la dictature des  « Libérateurs »  un espace social de résistance   aux violations répétées   de la constitution, à la prédation économique, au triomphe de l’impunité et au mépris de la loi.

 

En effet,  sous la pression de la communauté internationale,  la problématique de la consolidation de la démocratie en Centrafrique a facilité l’émergence sur la scène politique nationale d’acteurs nouveaux issus des ONG, Associations, Eglises, Mouvements de défense des droits de l’homme… généralement classés dans la « société civile ».  L’expérience de cette nouvelle forme d’association au pouvoir politique de la société civile a tourné ces dix dernières années  à un subtil jeu « d’encadrement » et de « contrôle » de cette société civile par l’entremise du CIONGCA (Conseil Inter ONG en Centrafrique) dont la caractéristique principale est de produire des orientations et les conditions de cette nouvelle forme « conventionnée » de participation politique.

 

C’est comme cela  qu’en Centrafrique, durant dix ans et par inaction, la société civile a évité l’affrontement avec le pouvoir sur des questions de violation régulière des libertés fondamentales et du recul constant des acquis démocratiques. Elle n’a fait que s’accommoder des formes  conventionnelles de participation politique (séminaires, ateliers, conférences…) tout en évitant de jouer son rôle « d’espace d’interpellation démocratique ». C’est en cela qu’elle porte, en partie, une responsabilité morale, par inaction, dans la récente crise.

 

Nul n’est  besoin de rappeler que  dans les années 90, la société civile n’avait pas hésité, parfois, à se confronter violement avec le pouvoir pour faire reculer l’arbitraire et, ce faisant, à créer les conditions d’un meilleur respect de l’Etat de droit sans lequel il n’y aurait pas eu de démocratie en Centrafrique. Les SONNY  COLLET et autres Docteur CONJUGO se sont mobilisés au risque de leur vie pour défendre une certaine idée de l’éthique politique, de la démocratie ou tout simplement de la dignité humaine et ceci au-delà des revendications catégorielles.

 

Roger ANDJALANDJI, Sociologue, Paris

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