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28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 03:29

 

 

 

 Roger Andjalandji

 

marché centro

 

 

Les 15, 17 et 18 février derniers, les forces de l’ordre, certainement sur instructions du Ministre de la Sécurité Publique, ont procédé à des opérations de déguerpissement des commerçants installés sur les trottoirs aux abords du marché KM 5.

 

Interrogée sur la situation, une grande partie de la population de Bangui a estimé qu’il s’agit d’une « œuvre salutaire pour la circulation et la sécurité des piétons ». Le Maire de Bangui se dit surpris et non informé de l’opération. Le Premier Ministre du GUN approuve l’opération.

 

Si cette opération des forces de l’ordre a permis d’obtenir la libération par des occupants sans titre des emplacements qui constituent un « bien » du domaine publique routier affecté à la circulation publique terrestre aux abords du marché Km 5, il n’en demeure pas moins que cette opération en l’absence de tout arrêté municipal de déguerpissement se retrouve à la limite de la légalité.

 

Il est évident que l’Etat a pour mission générale d’assurer la sécurité des usagers du domaine public routier. Mais seulement, il faut le rappeler, dans le cadre du code général de la propriété des personnes publiques, l’Etat n’est pas le seul propriétaire de la voirie routière. Le domaine public routier comporte des voies appartenant à l’Etat tout comme des voies appartenant aux communes.

 

Dès lors, on peut admettre que la chaussée et les trottoirs établis en bordure de l’avenue KOUDOUKOU au KM5 tout comme les trottoirs établis en bordures des rues de la capitale  affectées à la circulation publique n’appartiennent pas au domaine public de l’Etat  mais  plutôt au domaine public de la commune de Bangui et  que les étals de vente de denrées alimentaires  que les commerçants exploitaient avant l’opération de déguerpissement sont implantés sur les trottoirs des voies faisant partie du domaine routier de la ville de Bangui sur lequel le Maire de Bangui dispose des pouvoirs de police administrative qui s’exercent dans l’intérêt de l’ordre public.

 

Ainsi, on peut penser que l’opération de déguerpissement des commerçants aux alentours du marché KM5 sur instructions du Ministre de la Sécurité Publique est entachée d’illégalité en tant qu’elle n’est pas fondée sur un arrêté municipal.

 

Roger ANDJALANDJI, Paris

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27 février 2013 3 27 /02 /février /2013 01:46

 

 

JOseph-Nestor-Ouamba-Patas.jpg

 


Nombreux sont ceux qui choisissent la politique comme carrière d’activité. Etre politique. Aspirer à devenir homme d’Etat. ‘‘C’est passionnant de pratiquer la politique, mais seulement dans une Démocratie’’ disait Joseph-Zobel Ouamba. Penser et défendre des idées ; réfléchir et formuler des propositions pour anticiper les éventuelles crises ; préserver les intérêts communs de la nation ; agir et rechercher le bien du peuple.  Défendre l’autre, car l’autre c’est soi-même. C’est vrai, dans une Démocratie, les citoyens participent à l’édification et la consolidation de la chose publique. Ils jouissent d’une parfaite liberté.

 

La Démocratie les rend responsables et comptables. Ils sont impliqués dans tout le processus des décisions politiques. Constatez-vous-mêmes : « L’Exécutif et le Parlement sont l’émanation du peuple. Et la Justice est rendue au nom du peuple ». Les politiques agissent pour le bien de la nation afin de permettre son développement. Les citoyens savent exactement ce qu’ils veulent et ce qu’ils attendent des politiques. La Démocratie permet aux citoyens d’être exigeants envers les politiques. En agissant ainsi, les citoyens peuvent contrôler ses élites.

 

D’ailleurs ici, là et partout dans le monde, les démocrates sont imprégnés de ces idées. En Centrafrique, les politiques, les élites et les citoyens les ignorent. Les politiques ne savent pas ce qu’ils veulent pour le pays. L’intérêt commun est enterré. Il est écarté de la pensée politique. Les citoyens sont incapables de discerner le bien du mal. Les politiques sont des bornes, entraînant ainsi les citoyens à devenir des aveugles. Les politiques centrafricains ne sont pas intellectuellement autonomes. Ils agissent comme des  ‘‘colonisés’’. Ils ont un ‘‘état d’esprit politique des colonisés’’. Il leur est difficile de concevoir de nouvelles idées politiques pour transformer la Centrafrique, améliorant ainsi le niveau de vie des citoyens.

 

L’état actuel de la Centrafrique corrobore cet argument. C’est dire que, les politiques et les élites doivent se décoloniser l’état d’esprit. Partant, c’est la seule voie qui peut les mener à connaître clairement ce qu’ils veulent pour la Centrafrique. Exercer la politique, c’est proposer des idées. Et la politique exige des idées. Aussi longtemps que les politiques manquent d’idées ou jouissent d’une carence criante d’idées, la Centrafrique ne pourra jamais se développer. Elle ne pourra pas connaître la prospérité économique et la stabilité politique et sociale.

 

En effet, la Centrafrique a besoin  des réformes dans tous les domaines. Ici, il y a lieu de souligner le cas du système de la santé. Depuis les indépendances, jusqu’aujourd’hui, la Centrafrique ne dispose pas d’équipement pour la dialyse. Les patients souffrant de cancer ne peuvent pas se faire traiter dans ce pays pour faute d’équipement. Et la plupart des patients, souvent des généraux, des politiques ou élites sont transférés à l’étranger pour bénéficier des soins appropriés.

 

Alors, il se pose la question de savoir quel est le sort réservé à ceux qui ne font pas partie des généraux, des politiques et des élites ? Les politiques doivent répondre à cette question. Le système de santé doit subir une réforme pour permettre à tous les citoyens de bénéficier des soins médicaux. C’est le devoir des politiques de pallier les carences du système de santé. Pourquoi la Centrafrique ne se dote-t-elle pas des équipements traitant de la dialyse et du cancer ? Est-ce un problème lié au manque de personnel qualifié dans ces domaines ? Pour ce faire, les politiques doivent être courageux, audacieux, diligents et actifs.

 

C’est-à-dire, ils doivent savoir ce qu’ils veulent pour le bien du peuple. En sachant ce qu’ils veulent ils aideront la Centrafrique à dompter les défis. Ils doivent prendre des initiatives pour trouver des solutions idoines à cette crise. Le système de la santé doit attirer leur attention à plus d’un titre. C’est un sujet très important. Les politiques sont obligés de considérer le système de santé et le système éducatif comme étant une priorité nationale. Combien de personnes meurent chaque jour en Centrafrique pour faute d’équipement de dialyse ? Combien de personnes meurent chaque jour pour faute d’équipement pour le diagnostic de cancer ? …

 

La liste de ces questions peut s’allonger indéfiniment, parce que le cas de la Centrafrique est gravissime. Il est important que les médecins s’adaptent à l’évolution de la médicine en général. Les politiques doivent imposer et la réforme du système de santé et la réforme du système éducatif, s’ils veulent engager la Centrafrique dans la prospérité et le développement. La coopération avec des pays étrangers est la bienvenue, mais insuffisante. La vraie solution à cette crise de la santé et de l’éducation réside dans la capacité des politiques à penser et proposer des idées appropriées pour endiguer cette situation fâcheuse. Le succès en politique réside dans la formulation des idées pertinentes ; c’est-à-dire les politiques doivent savoir ce qu’ils veulent pour le bien de la nation. Est-ce le cas en Centrafrique ? Eh bien !!! Répondez-vous-mêmes.

 

Joseph-Nestor Ouamba-Patas (Strasbourg)

 

 

 

Democracy gives opportunities to citizens to assert what they can do for their country in all scope of activities. It reinforces political institutions. Freedom in Democracy is unfettered, making citizens accountable and responsible for their involvement in political decisions. In Democracy, all political decisions belong to the people. Government and Parliament emanate from people. Justice is done in the name of people. Politicians are doing what is good for the country in order to secure its development. Citizens know accurately what they want and expect from politicians, policy-makers and lawmakers. Democracy requires from citizens to be exacting towards its politicians. Doing so helps them to control its elites. Here and over there or everywhere in the world, democrats are filled with these ideas. In the light of this assertion, it seems that elites, politicians and people in Central African Republic ignore them. 

 

Politicians do not know what they want for the country. Common interest is swept out in their political way of thinking. Citizens lack capacity to discern between good and evil. Politicians are blind in one eye so entailing the people to become blind. Many politicians in Central African Republic or perhaps all are not intellectually autonomous. They act like colonized men. Their political mind is colonized. It is difficult for them to conceive new political ideas to transform Central African Republic, improving the citizens’ standard of living.  The state of Central African Republic to-day testifies this argument. Politicians, lawmakers, policy makers and elites have to decolonize their mind. This is the way for them to know what they want for this country. Policy requires ideas. As politicians lack ideas, this country could never be developed. It could not enjoy prosperity and stability. Nevertheless, Central African Republic needs to be reformed from all of aspects. Here, it is to mention the case of Health System.

 

From independence to now, Central African Republic has not yet at its disposal dialysis equipment. Cancer patients cannot be treated in this country because there is no equipment. Many patients often high officials in Government travel abroad to be treated. This arouses questions about the condition of those who are not officials in Government or in Army. What about the people? Politicians in Central African Republic should response to these questions. Health System must be reformed in order to bring medical care to the people. It is a duty to politicians to implement this reform. To be true, it is a shame to see many officials and citizens dying in pitiful condition because of a lack of medical equipment. So to speak, politicians must know what they want for the good of Central African Republic, and citizens deserve good. Knowing exactly what they want for the country could help them to overcome these challenges. For that, politicians should be courageous, bold, diligent and active. It means that, they must take initiative to find solution to difficulties the country faces.  

 

Health System must attract their attention. This issue is more important, as politicians are obliged to consider Health System and Education system, both as a national priority. It also depends on physicians in Central African Republic to ask politicians on the state of Health  System. They must adapt themselves. How many times Central African Republic must yet wait to adopting reform in its Health System. Politicians should press on, if they want to engage the country in the sustaining development and prosperity. No one can do it in their place. Co-operation with foreign countries can help but not enough to solve this situation. Solutions reside in the capacity of politicians to think and propose suitable ideas to cope with this predicament. In fact, the key of success in politics is in the ability to propose relevant ideas to tackle the crises – political, economical and social – which tested a society. Politicians have to demonstrate politically and clearly: “what they want for the good of country”.

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27 février 2013 3 27 /02 /février /2013 01:35

 

 

 

wily-Sébiro

 

 

source : http://www.centrafriquelibre.info   27 fév 2013

 

Avant l’arrivée  de la Seleka qui a dévoilé la faiblesse des institutions centrafricaines en général, et  des Forces Armées Centrafricaines (FACA) en particulier, la société civile et surtout les églises étaient aphones, sur les drames quotidiens des  centrafricains.

 

En effet, Quelques enfants du président de Bozizé, et des militaires incontrôlés torturaient, punissaient et même tuaient des paisibles citoyens sans que la société civile, ni les prêtres et les pasteurs dénoncent ces actes. L’homme de la rue et  certains observateurs s’étonnent de cette brusque loquacité  contre les rebelles qui ont pris les armes pour faire appliquer les accords qui sont restés lettres mortes, et l’acharnement des sbires du KNK et des militaires contre les opposants.

 

Le commissaire de la police Daniel Sama, sympathisant du MLPC a été torturé et tué par le lieutenant Gbangouma et ses nombreux gardes rapprochés dans leur pick- up de service après avoir tenté de le désarmer. Le commissaire Trépassé a reçu une balle dans la tête alors qu’il se trouvait dans un quartier de Bangui, le guide chasse Ndaba Joseph père de 15 enfants pourtant proche du premier ministre Touadera et du ministre Fidèle Gouandjika, a été assassiné dans les locaux de la SRI (Section de Recherches et Investigations sous la supervision de « Papy » Bozizé.


Justino Dédé Sombo et son cousin ont failli être ensevelis vivants aux cimetière de Ndress par Teddy Bozizé et ses éléments. Toutes ces meurtres et ces barbaries sont restées non seulement impunies, mais à l’époque aucun chef d’église, ni moins les défenseurs  de la société civile n’étaient montés au créneau.

 

Les pasteurs dont un grand nombre sont devenus politicards, hommes d’affaires, collecteurs de diamants et des femmes ne diront pas le contraire. Avant l’arrivée de la Séléka, mis à part les membres de l’opposition démocratique, toutes les forces pensantes du pays marchaient derrière Bozizé et la nébuleuse KNK.

 

D’ailleurs, l’ancien archevêque de Centrafrique, Mgr Pomodimo a été aussitôt désigné médiateur de la république par Bozizé après son éviction de l’archevêché de Bangui. Monsieur Louis Oguéré Ngaikoumon qui était un homme de main de Monique Bozizé a été nommé ambassadeur au Cameroun avant d’être imposé au secrétariat général du parti.

 

Le vrai et faux pasteur Binguimalet au lieu d’exhorter les politicards à changer leur comportement a préférer utiliser le nom de Dieu pour organiser des mascarades avec la complicité de son collègue le pasteur Bozizé, lesquelles mascarades sont à l’origine du conflit que connait actuellement la RCA.

 

Aujourd’hui, tous s’accordent pour rendre la Séléka responsable du désarroi des Centrafricains, alors qu’elle est un mal nécessaire. Mal, parce qu’on ne résout pas un problème politique par les armes, mal parce que des centrafricains vivent comme des animaux en brousse, mal parce que les enfants n’ont pas repris le chemin de l’école et nécessaire parce qu’on découvre aujourd’hui que la RCA est un pays fantôme sans institutions fiables et qui nécessite une refondation.

 

L’entrave des portes de la radio au ministre Gazam Betty, est une attitude qui doit être dénoncée par tous les centrafricains épris de paix de la justice et du progrès. Nulle part ailleurs, on a vu un  chef de services demander l’aval du président de la république pour ordonner la chasse du chef de  son département par sa garde rapprochée. Un ministre doit avoir les mains libres et l’autorité nécessaire pour bien piloter son ministère.

 

Les centrafricains, s’ils veulent pacifier leur pays doivent sans tarder organiser un dialogue inter-centrafricain sur leur territoire, le président Bozizé a encore cette chance pour sauver son pays d’une éventuelle guerre civile.

 

 

Wilfried Maurice Sebiro

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26 février 2013 2 26 /02 /février /2013 02:01

 

 

 

Lionel Saraga Morais

 

 

« Lorsque la peine est sans mesure, on est souvent obligé de lui préférer l’impunité. », Charles de Montesquieu.


Si nous voulons nous en sortir en RCA, il est temps de renoncer définitivement à la lutte armée comme moyen d’expression, ou de revendication. D’ailleurs, si la Constitution centrafricaine prévoit et punit l’usurpation de la souveraineté de l’Etat ou le fait d’user de tout moyen imprescriptible contre le peuple centrafricain, alors il est temps de dénoncer l’IMPUNITE qui devient chronique en Centrafrique.


Quand l’IMPUNITE devient monnaie courante, alors l’Etat, lui devient un ETAT anarchique, un Etat de malédiction. Car inviter à sa table celui qui viole et tue nos enfants, fait de nous un être maudit.


Depuis des décennies, la République de Centrafrique vit dans cette malédiction permanente. Vouloir ignorer ou ne pas regarder en face nos bourreaux restés impunis, c’est laisser la place à un climat de grande instabilité politique, économique, et d’insécurité nationale. Le peuple est ainsi maintenu aveugle comme dans un état de démence hypnotique. UNE PERTE TOTALE DE DICERNEMENT.


Les gouvernements qui se sont succédés, avec leurs politiques, leurs programmes d’actions n’ont su venir à bout de cette instabilité qui fait que notre pays est aujourd’hui proche du chaos.


Personne n’a su installer de façon durable sur notre territoire les conditions de sécurité nécessaires au développement humain de la République Centrafricaine.


Mais les COUPS D’ETAT, pourquoi faire ? Contre qui ? Pour quel projet ? Au service de quels intérêts ? En RCA, on ne se pose même plus cette question. On ne respecte plus les règles fondamentales qui structurent l’organe de l’Etat. Le braquage de l’Etat est devenu l’ultime manière de réussite.


Aujourd’hui en RCA, l’envie d’apprendre à l’école et de faire des grandes études, ou avoir un projet de vie, voir se bâtir un avenir au mérite, ne sert à rien. En effet, actuellement, le seul moyen de reconnaissance ou de réussite sociale consiste à prendre les armes pour accéder au pouvoir. « Pouvoir » comme ultime valeur dans les esprits…


Bokassa a pris les armes. Il est devenu Président de la République ainsi.

Kolingba à pris les armes et est devenu Président.

BOZIZE a pris les armes et est devenu Président.


Voila 50 ANS que chez nous en RCA, seule la voie des armes compte et est reconnue.


Il est vrai que la peur exige un dictateur et la famine cherche un bouc misères, mais bon sang ! Il y a des limites !

Que font les intellectuels, les élites, les diplômés, les professeurs, les chercheurs, les investisseurs, et autres personnes, de qualités ou de compétences ? Nous avions la responsabilité due à notre savoir, de protéger le peuple des sans voix, des sans grades, des sans famille, et des sans armes. Jusqu'à quand, allons-nous laisser la RCA sombrer ? De quel droit doit-t-on laisser les pouvoirs aux hommes d’armes ? Ils nous ont démontrés leurs limites. Maintenant, cela suffit ! Nous ne voulons plus laisser des ignorants nous conduire. Ils n’ont pas le permis. Ils nous emmènent droit dans le trou.


Aujourd’hui en RCA, cette maladie de tout prendre par la force est devenu chronique, à telle enseigne que même pour être ministre, il faut désormais prendre les armes. On a vu des intellectuels civils courir se déclarer politico militaires, pour prétendre à des postes ministériels. On voit des hommes civils se scotcher des galons et s’octroyer des distinctions (et non pas des moindres !), jouant au soldat. C’est une honte pour l’institution militaire et pour la nation centrafricaine.


Ne parlons pas des ces personnes, oisives, ignorant tout du monde, qui se déclarent tant tôt patriotes, tant tôt libérateurs, voir rebelles, sans en comprendre le sens premier.


Ces dénominations sont utilisées comme des codes entre eux, liés souvent qui plus est à une appartenance ethnique pour abuser LE PEUPLE CENTRAFRICAIN. Et le pire, c’est que tous savent qu’ils ne seront pas poursuivis par la justice, ni punis, c’est cela la malédiction centrafricaine (L’IMPUNITE).


En décembre 2012 la Séléka, le rassemblement hétéroclite de différentes factions rebelles, est née dans notre pays. Cette coalition a pris les armes dans le but de renverser le pouvoir de M. BOZIZE. C’est ce que nous avons cru dans un premier temps. Cependant, derrière cette envie de renverser le pouvoir existant, des motivations très différentes animaient les différentes composantes de la Séléka. En effet, certaines d’entre elles ont pris les armes dans le but d’entrer au gouvernement par la force, et non pas par la compétence ou le mérite.


D’autres, sous un profil de bandits et de rançonneurs, ont préféré occuper le pays, jouer les troubles fêtes, en organisant des pillages, des viols, des meurtres, en mettant notre peuple en esclavage. Ils sont en train de les soumettre au travail forcé dans les mines sauvages. D’autres, souhaitent se comporter comme des terroristes à l’égard des centrafricains, et commettre des crimes « apartheid » entre chrétiens et musulmans.


Nous le savons aujourd’hui, aucun d’entre eux n’a participé à la rébellion dans un but noble pour notre pays qui aurait été celui de relever notre peuple, de le ré humaniser. Et cela dure depuis 2003 ! Quel était leur projet pour sortir la RCA de la crise ?


Pourtant ce sont ces hommes que le Président BOZIZE a appelé auprès de lui afin de participer à son nouveau gouvernement d’Union Nationale : il leur a offert 7 postes ministériels.


Mais comment peut-on imaginer, ou redonner de l’espoir aux Centrafricains en laissant l’avenir de nos enfants et de notre pays entre les mains des rebelles déclarés et des terroristes ? Des sans foi ni loi, des personnes relevant du droit commun, des meurtriers.


Laissez- moi vous dire que la RCA a été indexée et identifiée à l’International comme un pays vulnérable et en souffrance. D’après l’institution d’appréciation des risques, leur étude constate que la RCA est l’un des pays les plus dangereux au monde. Quelle honte !


Voilà ! Ce sont les conséquences de L’IMPUNITE, de notre division historique, de la mésentente nationale, des querelles de familles liées au tribalisme, à la vie clanique, aux rancoeurs persistantes, à la haine entres les compatriotes. A cause du désamour de notre pays…Nous ne nous entendons pas… Nous ne nous parlons pas… Nous ne nous aimons pas… Voilà ce qui arrive ! Refuser l’unité nationale, privilégier la préférence ethnique au détriment de la collectivité mène à la confusion entre intérêts publics et intérêts privés. Comme dit le dicton : « On a cherché l’ennemi, on l’a trouvé ? C’est nous même »


CHER PEUPLE DU CENTRAFRIQUE


Nous sommes en train de perdre la République Centrafrique, notre terre d’Eden, notre havre de paix jadis, notre terre d’abondance, de profusions, car nous sommes sous l’occupation. Cette situation peut paraître anodine, mais non ! Elle est sinueuse, grave et dangereuse. Elle risque de durer, très longtemps, et nous risquons de ne jamais pouvoir nous relever. Si nous ne réagissons pas vite, à cause de notre ingratitude, de nos égos surdimensionnés infondés, et notre division persistante, alors, rendons nous à l’évidence, nous allons perdre totalement le contrôle de notre cher beau Pays.


Notre Pays a été infiltré pendant des années par des hommes et des groupes de mauvaise intention. L’occupation terroriste et mafieuse à commencée. Ils sont chez nous.


Nous sommes en guerre mais nous ne le savons pas encore. Je peux vous affirmer, en ma qualité d’expert en stratégique de sécurisation, que l’on ne négocie jamais avec les terroristes, surtout quand ils sont installés sur le territoire. Nous allons voir naitre, le déclanchement tout azimut de toute forme de terrorisme, qui vont arriver en RCA : allant des coupeurs de routes de plus en plus efficaces, des braconniers de plus en plus organisés, aux guerriers errants, preneurs d’otages de plus en plus nombreux. Les indésirables de tous les pays avoisinants vont s’expatrier, et le pire encore les narco trafiquants vont profiter de notre terre fertile. Notre absence de sécurisation va les inciter à s’installer, pour exercer leur trafic en toute impunité, car ils ont des réseaux très puissants. Ils convertiront tous nos frères et soeurs à leurs causes. Nous ne saurons pas où est l’ennemi. La RCA va vivre son pire cauchemar. Ce sera la loi du talion. Nous ne pourrons pas faire face vu notre dispersion et nos divisions.


REAGISSONS !!!


Aucun gouvernement n’a su véritablement faire naître dans notre peuple un sentiment d’union nationale. Personne n’a réellement donné au peuple centrafricain les moyens de se prendre en charge, de se relever et de prendre son avenir en main seul, sans l’aide extérieure, sans influence terroriste, sans mise sous tutelle d’étrangers qui ne veulent pas que nous soyons autonomes.


Pourtant, c’est aujourd’hui ! Ce que nous demandons, ce qu’il faut pour notre pays.

Le peuple en a la volonté, sa terre en a les richesses suffisantes.

Il faut montrer que la terre de RCA a un propriétaire : c’est le peuple de RCA.

Nous sommes prêts à le défendre au prix de notre sang.

C’est ce que le gouvernement aurait dû faire.


Pour ce faire, au vu de la situation dans notre pays, je propose de mettre en place l’ASSERMENTATION.

Car, les centrafricains cherchent en vain comment sortir de ce marasme qui nous conduit chaque jour un peu plus vers le néant. Le danger ne cesse de s’accroitre et si nous ne prenons pas des mesures rapides et adaptées, nous serons condamnés.


L’heure n’est plus à nous monter les uns contre les autres.

L’heure est à la vérité car la vérité n’a jamais divisé les hommes, au contraire elle rassemble.


Le plus triste dans cette affaire, c’est que nos dirigeants utilisent toute leur énergie pour amasser de l’argent afin de prendre le Pouvoir ! Et, au moment de perdre le Pouvoir, ils utilisent toute leur énergie, l’argent amassée du Pouvoir, pour garder le Pouvoir ! Quand ils ne sont plus au Pouvoir, c’est comme s’ils n’avaient jamais été au pouvoir !!! Alors ils doivent réaliser qu’ils se sont trompés, trompés face aux combats, face aux enjeux réels. Ils doivent se ressaisir afin d’asseoir le projet de réforme nommé ASSERMENTATION.


L’ASSERMENTATION est la réforme militaire nécessaire dans notre pays au vu de l’urgence de l’occupation par l’ennemi étranger.


En RCA, l’armée est divisée car il existe une armée loyaliste, une armée de rebelle, une armée d’ex- mutins, une armée de déserteurs, une armée de civils, miliciens se déclarant politico militaires, une armée de patriotes, une armée de libérateurs. Toutes ces personnes se ventant d’appartenir à un corps militaire, doivent alors prendre leurs responsabilités, celle de l’engagement à la fidélisation à la Nation par un vrai sursaut patriotique tant attendu.


La Centrafrique est en guerre. Comme tous les pays qui ont connu une occupation, un plan d’urgence de sortie s’impose (tel le plan ORSEC en France). Nous devons le déclencher car la RCA a besoin de tous les hommes et femmes de bonne volonté qui voudraient que la paix soit dans le pays. C’est l’heure de l’effort national, du sacrifice patriotique.


Dans ce marasme de sécurisation pour le pays il faut clarifier la situation. C’est l’objectif de l’ASSERMENTATION. C’est urgent.

L’ASSERMENTATION créera un code déontologique rappelant le rôle et le devoir premier d’un militaire : il s’agit d’une personne civile placée sous l’égide de l’armée qui, après formation et obtention du diplôme, s’engage dans un service national dont le but est la défense nationale.


Tous les militaires, quelques soient leurs origines citées précédemment, devront prêter serment à l’armée de l’Etat et du peuple qui l’engage. Ils devront jurer de ne jamais abandonner ni le peuple ni la terre de RCA.

Ils devront s’engager :

- à respecter la Constitution centrafricaine

- à ne jamais trahir sa Nation.

- à respecter la confiance que le peuple centrafricain, lui donne en lui confiant sa vie.

- à protéger le peuple centrafricain et son territoire au prix de sa propre vie.


Ce code de déontologie sera unique, identique pour tous les militaires du pays, tout grade confondu. Les noms de ces derniers seront inscrits dans un registre unique de militaires ayant prêté serment.

Tous ceux qui ne figureront pas sur ce registre seront rayés de la liste des militaires et radiés du corps des Armées.


Les autres désormais assermentés, bénéficieront d’une fourragère avec distinction à titre honorifique, de défenseur de la Nation. A ce titre il leur sera accordé un lopin de terre cultivable et bâtissable dans des secteurs ou lieux stratégiques de la RCA.


Les hommes et femmes civils, dits libérateurs ou patriotes, qui le désirent, ayant participé ou ayant été enrôlés, dans une rébellion ou une prise d’arme, ce qui, par ailleurs est prévu et puni par la loi, se verront à titre exceptionnel graciés, du fait de l’occupation de notre pays. Les volontaires, selon leurs capacités, se verront versés dans le Corps de Groupement d’Assistance à la Défense Nationale. Ce corps est une réserve d’appuis avec un rôle limité de renseignement et de surveillance. Certains participeront aux travaux d’intérêts généraux, d’autres auront un rôle d’assistance à l’intendance.


Ces libérateurs et patriotes déclarés, seront reconnus à titre exceptionnel comme personnes ayant accompli un acte de courage et de bravoure. Cette distinction les engage à ne jamais prendre cause et fait à une quelconque prise d’armes contre l’appareil de l’Etat, ou aux troubles publics, ni à se faire rémunérer ni à réclamer une récompense. Il leur sera remis l’or de cette distinction, un code déontologique, civil, de la bonne conduite du citoyen. A ce titre pour ceux qui le peuvent, ils seront prioritaires pour entrer dans le programme des EXPLORATEURS DE LA REPUBLIQUE.


Les Militaires qui ne respecteront pas leur serment seront considérés comme des personnes ayant commis des actes de haute trahison. Ils seront traduits devant le Tribunal Militaire où des sanctions sans ménagement leurs seront infligées. Elles pourront aller jusqu’au bannissement de la Nation.


Ma proposition se résume ainsi : LES EXPLORATEURS DE LA REPUBLIQUE (Projet d’un service national obligatoire à but éducatif et économique), diffusé sur mon blog « centrafriquealerte.wordpress.com » largement expliqué dans mon livre intitulé : « Les larmes du Centrafrique, l’alarme de l’humanité, une arme pour reconstruire.»

 

 

Le Conseiller stratégique

du Collectif Des Oubanguiers (CDO)


Lionel SARAGA MORAIS

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25 février 2013 1 25 /02 /février /2013 04:14

 

 

Le cri de colère d'un ressortissan de Kaga-Bandoro

 

 

des-éléments de-la-séléka-au-nord-de-damara-le-21-févr

 

 

Faire la paix, des fois à son corps défendant, c’est comprendre les enjeux économiques difficiles dans son pays. C’est exactement ce qu’ont compris plusieurs mouvements rebelles dont l’attachement, le respect des accords de 2008 ont conduit à leur renoncement à la violence.


 Il convient de saluer le sens patriotique des dirigeants de ces anciennes rebellions. Ce faisant on assistait à une reprise effective des activités agricoles, voire économiques dans les préfectures de l’Ouham-Pende, de l’Ouham, de la Nana-Gribinzi et de la Kémo (Sibut), lorsque la foudre inattendue de SELEKA s’est abattue avec force sur certaines de ces préfectures.

Fort heureusement et encore une fois de plus, un autre accord, celui du 11 Janviers 2013 à Libreville, a permis la mise en place de GUN dirigé par Me Nicolas TIANGAYE.


Mais faille-t-il classer dans le tiroir le registre des reconnaissances vis-à-vis de ces patriotes notamment ceux de l’APRD. Il vaut mieux tard que jamais, il est nécessaire, voire impérieux de penser à les associer aux grands décisions voire à la gestion du pays.


La SELEKA ne vaut pas plus que d’autres compatriotes patients, réalistes, ayant agi en toute responsabilité sans pour autant commettre des destructions telles que nous le vivons et dont le pays ne s’en relèvera pas avant 50 ans. En attendant, il nous parait raisonnable de ramener chaque rébellion dans sa zone de prédilection comme les autres en ont eu le respect en n’agissant que dans leur propre sphère.


L’APRD a gardé son espace, l’UFR et le FDPC également, mais les rébellions de SELEKA sont basées dans le Nord-est (Bamingui-Bangoran, Vakaga, Haut-Kotto). Les installer dans d’autres préfectures serait dangereux. Il en va de même pour le FPR qui doit repartir au Tchad car la RCA refuse de servir de base arrière à des rebellions ayant pour objectif de déstabiliser un pays frère. Mais il faut que les gouvernants de ce pays acceptent cette solution.


Le Gouvernement centrafricain s’est employé en septembre 2012 à rapatrier ces éléments du FPR qui sont revenus tranquillement s’installer en RCA alors que des mesures contraignantes étaient prévues contre les récalcitrants. N’est-ce pas que le Tchad devait les prendre en charge ?


Il reste que la population de la Nana-Gribizi considère que c’est une charge de plus car d’autres villes peuvent offrir leurs services à SELEKA pour le DDR. Cette population a droit à la paix et non toujours à être victime des cohabitations dangereuses. Pour mémoire, la rébellion SELEKA a traité un ex-responsable de l’APRD comme un marchepied et l’a contraint à se réfugier à la MICOPAX après l’avoir dépouillé de tout.

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25 février 2013 1 25 /02 /février /2013 01:21

 

 

 

Bangui-siege-Orange.JPG

 

 

Dakar le, 20 février 2013

 


                                    Lettre Ouverte adressée au Ministre des Postes,

                                Télécommunications Et des Nouvelles Technologies.

 

 


 Par Alix Johann KOYANGOZO,

Ingénieur de Conception

 


Relance des secteurs Postes, Télécommunications et TICs : un passage obligatoire pour le développement de la République Centrafricaine

 


 

Monsieur le Ministre,


Je me réjouis de votre nomination comme tous les intellectuels Centrafricains formés dans le domaine auquel vous êtes appelés dans le nouveau gouvernement d’Union National de diriger et le seul à connaitre les missions à accomplir au sein de ce département du moins.


Toute fois, les enjeux à l’heure actuelle des Tics sont énormes. C’est pourquoi les intellectuels Centrafricains formés dans ce domaine suivent de prés depuis toujours ce qui se passe véritablement.


Monsieur le Ministre, ce secteur constitue à l’heure actuelle le poumon économique de nombreux pays en voies de développements.


Et pourtant, nous nous rendons compte que bien au contraire, c’est au sein de ce département que les choses n’avancent réellement pas.


Monsieur le Ministre, vous diriez en vous certainement que n’est-ce pas par manque de cadres qualifiés ? Cette question aussi abrupte quelle soit et loin d’un débriefing, reste entièrement non approfondie voir traitée d’une manière partielle.


Votre ministère à besoin des cadres qualifiés et compétitifs  pour répondre aux enjeux et aux missions qui pourraient booster notre pays d’aller de l’avant  et permettre aussi à la population des régions éloignées de se communiquer grâce aux réseaux mobiles. Ainsi, en passant par le secteur postal où celui-ci n’est pratiquement fonctionnel que sur Bangui. Monsieur le Ministre, je vous signale que ce département, pour nous intellectuels et cadres dans ce domaine, se paralyse davantage et sans cesse.


Permettez-moi, Monsieur le Ministre, de vous Proposer quelles que recommandations très pratiques en dehors de votre cahier de charge que vous souhaiteriez entreprendre.


Proposition de Relance du secteur des Postes, Télécommunication et des Tics au plan National


La privatisation à partie de la société nationale SOCATEL afin de la rendre plus efficace, performante et dynamique.


La Réforme du secteur Postale au niveau national pour répondre aux exigences Internationales


Mise en place des stratégies d’encadrements pour faciliter une concurrence loyale entre les opérateurs de téléphonies.


Reformer l’Agence de Régulation des Télécommunications en Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes.


La réduction des taxes sur le matériel Informatiques et numérique importés.


Ainsi, cette réforme permettrait à ce secteur avec des nouvelles attributions telles que, de nouvelles missions dans le Secteur postale et de prendre les décisions indispensables à l’amélioration du Secteur ainsi qu’à son évolution.


Renforcer le Ministère d’Inspecteurs Généraux  (deux (02) au Maximum selon chaque Secteurs) :


L’un, aux  Postes

L’autre, aux Télécommunications et Nouvelles Technologies


  Rôle : Suivis des travaux  dans chaque secteurs jusqu’au niveau des cadres. Ceci permettra d’améliorer la productivité au niveau de chaque département et d’analyser les objectifs initiaux fixés.


Renforcer le Ministère avec de cadres compétents formés dans le domaine.


Mise en place d’une commission scientifique chargée d’aider les jeunes entrepreneurs centrafricains évoluant dans ce domaine, afin de promouvoir l’utilisation et l’importance des Tics


Création des centres Universitaires de Recherche, de partenariats de formations, des Laboratoires spécialisés en :

Systèmes de Sécurités de l’information

Télédétection et les SIG


Objectifs : Favoriser les Recherches et les échanges Scientifiques  en République Centrafricaine, la formation des futurs cadres, faciliter l’insertion et le retour rapide des intellectuels centrafricains de la diaspora.


Espérons que cela pourrait vous servir en dehors de votre projet pour ce département qui demande aujourd’hui votre expertise, car il est temps que les choses aillent de l’avant de manière concrète et en toute responsabilité.


En vous réitérant la haute estime que je tiens à votre personne,

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma considération distinguée.

 

 

 

 

Ampliation

Ministre de l’Education Nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique.

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25 février 2013 1 25 /02 /février /2013 01:09

 

 

 

Yangouvonda Bozizé F

 

 

Par François Misser   22/02/13    http://www.afrique-asie.fr

 

Le Président François Bozize n’aura pas eu l’occasion de fêter le dixième anniversaire du renversement de son prédécesseur Ange-Félix Patassé, le 15 mars 2003, avec le soutien du Président tchadien Idriss Déby et le nihil obstat de Paris. Car, en décembre, le général-président, qui s’est quelque peu endormi sur ses lauriers, s’est laissé surprendre. Il n’a pas pris suffisamment au sérieux la formation en août dernier de la coalition « Séléka » (alliance en langue nationale sango) entre les rebelles de la Convention des patriotes pour la justice et pour la paix (CPJP) de Noureddine Adam, active depuis 2008 dans le Nord du pays, aux frontières tchadienne et soudanaise et ceux de la Convention patriotique du salut « wa kodro » (CPSK) du général autoproclamé Mohamed Moussa Dhaffane. Et le ralliement ultérieur à cette coalition de l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR) de Michel Djotodia et du Front démocratique du peuple centrafricain (FDCP) du colonel Abdoulaye Miskine (alias Martin Koumta-Madji), dissident de l’UFDR, n’a pas semblé l’émouvoir davantage.


Cette fois, le salut n’est pas venu de N’Djamena. Le scénario de novembre 2010 qui avait vu l’armée tchadienne bombarder Birao pour disperser les rebelles de la CPJP n’a pas été rejoué. Sans doute, Bozize a-t-il sous-estimé les rancoeurs des rebelles de ce mouvement, rendus furieux par la disparition au début 2010 à Bossembelé, à 150 km au nord-ouest de Bangui, de leur chef historique, le colonel-pharmacien Charles Massi, qui, affirment ses partisans, est mort sous la torture après avoir été remis par l’armée tchadienne aux autorités centrafricaines. A ces rancoeurs, s’est ajouté le ressentiment né de l’échec de la démobilisation consécutive aux accords de paix de 2008 auquel avait souscrit l’UFDR et la frustration engendrée par la fraude massive lors de l’élection présidentielle de janvier 2011, contestée par l’opposition unanime et par les circonstances de la mort le 5 avril 2011 dans un hôpital de Douala du principal challenger de Bozize, son prédécesseur élu, Ange-Félix Patassé, dont les partisans ont accusé Bozize d’être « personnellement responsable » de la mort de leur chef, pour l’avoir empêché pendant trois semaines d’aller se faire soigner à Malabo.


Il n’y a pas de doute que les rebelles ont été également encouragés par la lassitude d’Idriss Déby, fatigué d’avoir à soutenir un régime incapable de s’aider lui-même et par la faiblesse des Forces armées centrafricaines (FACA), sans doute la seule armée de la région, à se montrer plus indisciplinée et plus désorganisée que les Forces armées de la République démocratique du Congo. Depuis des années, l’autorité de l’État centrafricain ne se limite plus guère qu’à une zone de 80 km autour de Bangui, garantie de facto par les quelque 300 hommes de l’opération Boali qui doivent en plus assumer des tâches d’instruction des FACA. Ailleurs, c’est le royaume des coupeurs de route ou des milices du Kwa na Kwa (KNK), le parti de Bozize qui rackettent les voyageurs.


Nulle part sur le continent, hormis peut-être dans certains régions reculées du Congo-Kinshasa voisin, l’absence d’État ne se fait autant sentir, au point que l’ancien ambassadeur centrafricain à Bruxelles Guy Sokambi évoque le concept d’ « État creux » plutôt que d’État fragile pour décrire la situation. Si Séléka a rencontré aussi peu de résistance c’est que beaucoup n’ont pas vraiment intérêt au maintien d’un système qu’on peut caractériser par une crise sociale aggravée. Près de deux tiers de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté dans cet État qui néglige ses propres fonctionnaires. En décembre, au moment de l’attaque des rebelles, leur mécontentement avait atteint un paroxysme. Les syndicats réclament toujours le paiement d’arriérés de salaires qui, dans certains cas, remontent à la Présidence de Patassé, il y a dix ans. Début décembre, les écoles primaires étaient en grève à Bangui. Des défis qui seront plus difficile à relever que le partage des maroquins ministériels après les accords de Libreville.


Non seulement, les quelque 10 000 soldats centrafricains sont mal payés, sous-équipés et à peine plus nombreux que les rebelles, dont l’effectif total dépasserait les 6 000 hommes selon des sources diplomatiques à Bangui. Mais les FACA sont démoralisées, surtout après que Bozize les ait copieusement tancés après leur déroute. Elles sont aussi totalement désorganisées, rendant Bozize totalement dépendant des soutiens extérieurs. En pleine bataille en décembre, Bozize a écarté le chef d’État-major Guillaume Lapo et l’a remplacé par son fils, Jean-Francis, ministre de la défense, ancien-caporal-chef de l’armée française, promu général des FACA, avant de limoger ce dernier. La famille-même du chef de l’État est également divisée depuis le limogeage en juin du numéro deux du gouvernement, le neveu de Bozize, le Lieutenant-Colonel Sylvain Ndoutingaï, Ministre des Finances après avoir été Ministre de l’Énergie et des Mines.


La crainte prévaut chez certains intellectuels centrafricains que les pourparlers de Libreville n’aient pas résolu les problèmes de fond à Bangui, où les germes de la haine ont été semés et il faudra bien les éradiquer. Derrière le rempart des troupes de la Force multinationale d’Afrique Centrale qui ont installé un verrou à Damara, 75 km au nord de Bangui, début janvier, Bozize a déclenché une chasse ethnico-religieuse dans la capitale. Des jeunes miliciens, dits « patriotes » ou « kokola » (flèches en langue sango), ont commencé à partir du 2 janvier à perquisitionner les quartiers musulmans de Bangui, à la recherche de prétendues caches d’armes, avec pour objectif d’intimider les opposants. Bozize a accusé le Séléka d’être composé d’intégristes wahhabite voire de Djanjawids soudanais, afin de se gagner les sympathies occidentales. Sans guère tromper son monde. Et les miliciens ont dressé des barrages avec des pneus, des piquets et des grosses pierres dans les rues de la capitale.


Pendant que les délégations débattaient encore à Libreville, les tensions montaient à Bangui où les manifestants pro-Bozize se sont déchaînés contre deux des principaux représentants de l’opposition non-armée, l’avocat Nicolas Tiangaye et le chef du Mouvement de libération du Peuple Centrafricain (MLPC), Martin Ziguélé. Selon des témoins à Bangui, Radio Centrafrique a retransmis les slogans des manifestants pro-Bozize sur la place PK0 le 10 janvier, criant en langue sango à l’adresse de Tiangaye  un chant de haine, digne de la sinistre radio des mille collines au Rwanda, « ce qui est arrivé à Massi t’arrivera aussi ! » (Ses partisans soupçonnent que le colonel Massi est mort torturé par les FACA en 2010). Du coup, la capitale risque de ne pas être confortable pour Martin Ziguélé et Tiangaye dans les semaines à venir.


Cela dit, la rébellion a aussi faiblesses. Elle a dû aussi concéder à Libreville le retrait des villes qu’elle a a conquises lors de la campagne-éclair de décembre. Beaucoup d’observateurs soulignent son caractère hétéroclite, son absence de programme et les querelles de chef qui la traversent. Il ne faut pas oublier que dans le passé, avant la formation de Séléka, deux des principaux groupes, la CPJP et l’UFDR se sont parfois combattues. Il ne faut pas non plus exclure que des divergences apparaissent entre les rebelles et les politiques,  dont la principale figure Martin Ziguélé, deux fois candidat malheureux à la Présidentielle contre Bozize.

 

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22 février 2013 5 22 /02 /février /2013 14:27

 

 

 

 

Zarambaud.jpg

 


            Par Radio France Internationale (RFI), les Centrafricains avaient appris, qui avec joie, qui avec courroux, que le Ministre de la Communication GAZAM – BETTY avait courageusement supprimé l’émission “Yé so é lingbi ti inga” (ce que nous devons savoir).

 

            Nombre de centrafricains étaient cependant demeurés dubitatifs, car l’ancien Ministre d’Etat Cyriaque GONDA, dont le Parti est pourtant membre de la Majorité Présidentielle, avait déjà pris la même mesure, mais avait dû battre en retraite sur injonction du Président de la République.

 

            Ces centrafricains n’ont pas eu tort car, quelques jours plus tard, « yé so é lingbi ti inga », d’Abakar PIKO, ci-devant chaud partisan de l’ex-Ministre d’Etat Sylvain DOUTINGAÏ, a repris du service comme si de rien n’était, au grand dam du Ministre GAZAM – BETTY, dont on attend la réaction outrée.

 

            On aurait cependant tort de croire que rien n’a changé. En effet, tout comme les autres émissions siamoises « bango ndo ti gbia ti kodro » et « patara », spécialiste de la flagornerie sans aucun esprit critique comme s’il s’agissait de glorifier Dieu le Père qui jamais ne se trompe, « yé so é lingbi ti inga » a dû plier sous le vent impétueux de la lutte pour la démocratie et des évènements.

 

            C’est ainsi que si l’émission « yé so é lingbi ti inga » renaît de ses cendres comme le phœnix, elle est devenue en quelque sorte comme un serpent vénimeux auquel on aurait enlevé sa poche de venin. Elle ne peut plus injurier nommément et impunément tous ceux qui ne sont pas partisans de la vérité officielle, y compris des ex-Premiers Ministres tels Messieurs ZIGUELE et KOYAMBONOU. Elle est réduite à défoncer des portes ouvertes, à éructer des banalités et, au mieux, à faire double emploi avec l’émission de KAYE LAOUTOU, pour demander aux centrafricains de renoncer à la violence et d’aimer leur pays.

 

            En glorifiant systématiquement et outrageusement toutes les actions du Chef de l’Etat sans jamais exprimer de critiques sur tel ou tel aspect de ces actions, « yé so é lingbi ti inga » croit lui rendre service, mais en réalité elle le dessert, dans la mesure où elle le conforte dans les fautes ou dans les erreurs qu’il peut commettre, comme tout être humain : « Errare humanum est, sed perseverare diabolicum » (l’erreur est humaine, mais persévérer dans l’erreur est diabolique).

 

            Comme on le vociférait du temps où j’étais étudiant, « ce n’est ! – qu’un début ! – continuons le combat ! », le combat pour la liberté d’expression, l’expression d’opinion diverses, le bannissement de la flagornerie qui glorifie les actions sans jamais exprimer aucune critique pour les améliorer si elles sont bonnes et les abandonner si elles sont mauvaises.

 

            Seul Dieu ne se trompe jamais.

 

Maître ZARAMBAUD Assingambi.

 

Bangui, le 22 Février 2013

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21 février 2013 4 21 /02 /février /2013 01:26

 

 

 

FACA drapeau

 

 

Les premières leçons de droit constitutionnel sur le concept de l’Etat enseignent aux étudiants des facultés de droit que trois (3) conditions cumulatives et dirimantes doivent être réunies pour qu’il y’ait un Etat ; à savoir la présence d’une population, d’un territoire et d’un pouvoir de contrainte ; autrement dit une police et une armée.

Il suffit que l’un des trois (3) éléments constitutifs de la notion d’Etat puisse faire défaut pour que l’on ne s’autorise plus à parler d’Etat.

On serait alors en présence de ce que je qualifierais d’un Etat-fiction ou d’une fiction juridique ou encore d’un objet politique non identifié (OPNI). C’est une façon de souligner l’importance du rôle de la force publique dans la composition de l’Etat.

L’histoire récente pose avec acuité et de façon lancinante la problématique de l’armée en Centrafrique.


Depuis les indépendances à nos jours, les pouvoirs en place ont volontairement passé en seconde position la question de l’armée, allant jusqu’à confier la sécurité du pays à des puissances étrangères. Tantôt à l’ancienne puissance coloniale qui a même stationné pendant plusieurs décennies ses bases militaires, chez nous, notamment à Bangui et à Bouar ; fût-ce en vertu d’accords de défense ou de coopération militaire. Tantôt, et c’est une nouveauté, elle a été sous-traitée aux Etats de la sous-région. Faisant, du coup, de notre pays, un Etat sous tutelle.


C’est ainsi que l’on compte jusqu’à une dizaine de forces étrangères, aujourd’hui, sur notre sol. Sans omettre de signaler l’épisode douloureux de l’intervention de forces non conventionnelles appelées à la rescousse d’un pouvoir aux abois.


Sans, bien sûr, oublier de mentionner la présence de forces rebelles non invitées et hostiles venues de pays de la région et en butte à leur gouvernement après avoir été chassées par ces derniers et qui opèrent illégalement et impunément sur notre territoire en commettant, au passage, les pires atrocités sur nos populations.


Je veux parler ici précisément des éléments de la LRA de Joseph Kony.

La question de l’armée n’a jamais été une préoccupation majeure pour les gouvernements successifs.

Avec la prolifération de mouvements de rébellion sur notre territoire, dans un contexte régional très troublé, l’on doit désormais prioriser l’enjeu afin de garantir la sécurité à l’intérieur et à l’extérieur de nos frontières héritées de la colonisation.


Précaution sans laquelle, l’on prendrait le risque de mettre en cause l’existence même de notre souveraineté en tant qu’Etat.

 

Aussi, nous pensons que la vision de l’armée jusque-là entretenue par les pouvoirs publics doit être radicalement reconsidérée (I) pour pouvoir refonder de fond en comble notre outil de défense et de sécurité, gage de notre souveraineté nationale (II). Avant d’envisager l’étude de l’application intégrale du DDR et des différents accords politiques comme une des voies possibles de sortie des crises politico-militaires à répétition (III).

 

 

Une vision de l’armée à reconsidérer par les pouvoirs publics

 

Les enjeux en la matière sont d’une importance telle que nos pouvoirs publics doivent impérativement revisiter leur logiciel en matière de politique de défense et de sécurité pour que nos populations vivent dans un environnement pacifié.

L’armée ne doit plus être considérée comme une menace permanente pour les régimes en place (A) et ne plus représenter un facteur d’insécurité pour les populations (B).

 

L’armée considérée comme une menace permanente pour les régimes en place

 

Jusqu’ à l’avènement des processus de démocratisation enclenchés en 1990, les alternances au pouvoir en Afrique se faisaient malheureusement au bout du fusil ; avec leurs cortèges de dégâts collatéraux qu’on peut imaginer.


 La RCA, comme nombre de pays du continent, n’a pas échappé à cette loi d’airain.

Ainsi, le nouveau pouvoir qui se met en place après avoir perpétré son pronunciamiento se méfie comme de la peste de l’armée dont, pourtant, est issu le nouveau chef de l’Etat, chef suprême des armées et certains membres du nouveau gouvernement.


Dans la foulée de ce changement brutal, le nouveau pouvoir se refuse à considérer comme une priorité la question de l’armée nationale, préférant privilégier la soldatesque fidèle constituée essentiellement de membres de l’ethnie du nouveau maître pompeusement appelé nouvel homme fort.

En conséquence, l’armée est vue, par le pouvoir, comme une menace permanente susceptible de le renverser à tout moment ou à la moindre occasion.

C’est, en effet, dans cette ambiance de paranoïa forcenée et savamment orchestrée que vivent nos pouvoirs en Afrique en général et en Centrafrique en particulier.


En Centrafrique, aucun régime militaire ou même civil  n’a échappé à cette hantise. L’armée nationale va être complètement délaissée au profit des éléments affectés à la sécurité et à la protection rapprochée du chef de l’Etat.

 

La Garde présidentielle parfois pompeusement appelée Garde républicaine se taille la part du lion, s’octroyant quasiment tous les privilèges et attributs de l’armée au détriment de l’armée nationale obligée de se contenter de la portion congrue.


Une situation paradoxale de nature à créer une tension latente entre les deux forces qui vont se regarder en chien de faïence. Les exemples d’affrontement entre Garde présidentielle et éléments des forces armées nationales sont légion sur le continent ; notamment lorsque la première est appelée au secours pour rétablir l’ordre public après le soulèvement des seconds.


La Garde présidentielle est généralement mieux payée et mieux équipée que les forces armées nationales qui sont plutôt mal payées, sous-équipées, peu considérées par leurs chefs et partant démotivées en temps de guerre civile ou de guerre tout court c’est-à-dire mettant aux prises deux Etats souverains.

C’est l’une des raisons pour lesquelles, lors des derniers évènements politico-militaires que le pays a connus, l’armée a quasiment refusé de combattre, laissant ainsi les forces rebelles avancées jusqu’aux portes de Bangui.


Ainsi, tant que les conditions de vie de nos forces armées nationales ne se seraient pas nettement améliorées, celles-ci ne se montreront guère aptes à défendre le pays et mener bataille conformément à leur mission traditionnelle de sauvegarde et de protection de l’intégrité du territoire nationale.

Et l’on assistera malheureusement au scénario que l’on a connu au mois de décembre où les forces de Séléka ont pu conquérir les 3/4 du territoire national en l’intervalle de 3 semaines, mettant en déroute les FACA et même la garde présidentielle censée être plus aguerrie.


L’armée nationale doit cesser d’être perçue comme une menace permanente, un facteur d’instabilité, l’ennemi intérieur par le pouvoir en place pour devenir une armée au service du peuple ; une armée au service des institutions et de l’intérêt général.

L’élément de confiance doit régner entre l’armée et son chef, tout comme la confiance doit exister entre l’armée et la population. D’autant plus que, sociologiquement, l’armée n’est rien d’autre que l’émanation du peuple.

 

 

L’armée, un facteur d’insécurité pour les populations

 

Avec la multiplication des crises politico-militaires qui ont eu raison du pays, la RCA a connu une désorganisation de sa structure militaire. Dans la précipitation, on a été amené à intégrer des supplétifs de l’armée dans ses rangs pour faire face à la menace du moment.

Du coup, cela a engendré des éléments souvent non formés, incontrôlés et incorporés dans les rangs des différents corps de l’armée pour servir les besoins de la cause.


L’institution militaire, au lieu de jouer son rôle protecteur des populations, s’est transformée en une force contre le peuple ; parfois en bourreau du peuple, n’hésitant pas à le brutaliser à la moindre incartade.

Ainsi, l’armée devient un facteur d’insécurité pour les populations. On a vu des soldats ivres, le fusil en bandoulière, déambuler dans les bars et buvettes de Bangui et n’ayant pas hésité à dégainer sur de paisibles citoyens, venus profiter de réjouissances, pour des histoires de cœur ou des rivalités de quartier.


L’on a vu des soldats manier la gâchette facile, se détournant ainsi de leur mission de sauvegarde et de protection des populations.


Nos forces de défense et de sécurité doivent recevoir la formation qui sied. C’est-à-dire passer par les écoles nationales ou régionales de formation afin d’être suffisamment imprégnés des valeurs et de l’éthique du métier des armes.

L’armée est une affaire trop sérieuse pour être laissée aux mains d’amateurs ou de délinquants de tous poils.

C’est aussi l’occasion d’indiquer qu’il est urgent de réactiver nos écoles militaires qui ont fait, un temps, la fierté de notre pays et formé la pépinière de notre armée.


Je pense ici à l’école militaire des enfants de troupe (EMET), et à l’école supérieure de formation des officiers d’active (ESFOA).


Sans oublier de faire référence aux enseignements susceptibles d’être reçus dans les écoles nationales à vocation régionale notamment africaine (Cameroun, Bénin, Côte d’Ivoire, Mali, Sénégal, etc.…) et les écoles européennes et américaines de formation d’élites (France, Allemagne, Angleterre, Etats-Unis, etc..) ou chinoises grâce à la mise en œuvre de nos accords de coopération militaires avec ces différents pays.


C’est la condition pour espérer changer le visage de notre système de défense et de sécurité afin de ne plus être considéré comme le ventre mou de l’Afrique centrale.


C’est la condition pour que nos forces de défense et de sécurité puissent représenter une réelle force de dissuasion pour les velléités hégémoniques et territoriales des pays voisins sur fond de convoitise de nos matières premières fabuleuses et des ressources de notre sous-sol.

Ainsi, notre outil de défense et de sécurité pourrait renaître de ses cendres.

 

 

Un système de défense et sécurité à refonder de fond en comble

 

Compte tenu de l’état de délabrement très avancé de notre armée, nous pensons que celle-ci doit subir un véritable lifting pour se rajeunir.


Cela passe par la mise sur pied d’une armée véritablement républicaine et professionnelle (A) et la révision de la cartographie militaire du pays grâce à la constitution de régions militaires pour prendre en charge les zones frontalières affectées par les conflits (B).

 

La mise en place d’une armée véritablement républicaine et professionnelle

 

On a coutume dire « si vis pacem para bellum ». C’est-à-dire « si tu veux la paix, prépares la guerre ».

La stabilité d’un pays dépend de la mise en place d’une armée républicaine et professionnelle. Condition sans laquelle, l’on ne saurait parler d’une armée digne de ce nom.


Pour illustrer mon propos, je citerais le cas d’un pays comme le Sénégal qui n’a jamais connu de coup d’Etat militaire depuis son accession à la souveraineté nationale. Cette stabilité politique est due à la nature républicaine et professionnelle de son armée qui s’est interdite de faire irruption sur la scène politique et ce, en dépit de l’appel de certains hommes politiques  exhortant l’armée à entrer dans le jeu politique en perpétrant un coup de force en cas d’organisation d’élections présidentielles non transparentes.


Si la RCA veut se doter d’un régime politique démocratique et stable, elle doit s’atteler à fonder une armée capable de défendre l’intégrité de son territoire. Ceci, en termes d’assimilation des valeurs, de la déontologie du métier et de la fourniture des moyens opérationnels d’intervention.

Ce pari et ce challenge passent par la mise en place d’une Commission du livre blanc sur la défense et la sécurité.


Cette commission parlementaire pluripartite s’attachera à définir la politique de défense et de sécurité du pays pour les années à venir. L’objectif étant de fixer la stratégie nationale et les capacités opérationnelles nécessaires dans les 15 à 20 années à venir en matière de défense et sécurité pour répondre efficacement aux multiples défis auxquels nous sommes confrontés dans un monde en général, et un contexte national en particulier, aussi instable que trouble.


Ensuite, une loi dite de programmation militaire formalisera les différentes propositions contenues dans ce livre blanc. Telle est la condition sine qua non pour garantir l’élaboration d’une politique consensuelle de défense et de sécurité et espérer juguler les crises politico-militaires à répétition qui ont réussi à faire la réputation négative de notre pays.


L’armée doit renfermer en son sein toutes les composantes ethniques du pays et non plus privilégier une ethnie notamment celle du chef de l’Etat au détriment des autres qui seraient les laissés-pour-compte.

Un équilibre ethnico-régional sera utilement pris en compte dans la formation de notre armée pour éviter les motifs de frustration et d’exclusion, facteurs principaux de troubles et d’instabilité et prétextes fallacieux à l’usage illégale et illégitime de la force.


L’effectif de l’armée actuellement située autour de 5000 Hommes doit être considérablement revu à la hausse pour porter l’effort à 15000 Hommes et à terme à au moins 20 000 Hommes afin de répondre, en cas de besoin, aux défis sécuritaires.

Il est inadmissible qu’au moindre coup de butoir d’une rébellion, l’armée ne soit pas capable de tenir ses positions et lignes de défense. 


L’armée sera subdivisée en 2 grands groupes constitués d’ unités combattantes et des unités de soutien assez étoffées pour pouvoir faire face aux agressions tant extérieures qu’intérieures.

L’armée doit pouvoir pleinement jouer son rôle régalien de sauvegarde et de protection de nos frontières. L’armée doit, en permanence, inspirer crainte et respect, être capable d’être projetée, à tout moment, en cas de besoin, sur des théâtres d’opérations extérieurs.

Notre armée doit redorer son blason terni ces dernières années du fait des défaites successives enregistrées lors des conflits internes.


Dans cette perspective, des centres d’entraînement et de préparation physique des soldats doivent être installés à Bangui et à l’intérieur du pays.

C’est pourquoi, une réorganisation de notre système de défense et de sécurité sera envisagée dans la perspective de mailler l’ensemble  du territoire national.

 

La création de régions militaires

 

Les nombreux défis qu’imposent les conflits internes et même externes sont d’une ampleur telle que la cartographie militaire du pays doit être redéfinie pour créer des régions militaires en dehors de Bangui, la capitale.


Ainsi, une zone militaire sera créée au nord-ouest, au nord, au nord-est et au sud-est. Cette politique de restructuration permettra de prendre plus aisément en charge nos territoires durement secoués par des mouvements de rébellion ou susceptibles de servir de base-arrière aux forces rebelles de pays limitrophes ou de la sous-région.


Cela permettra d’éviter à notre pays de servir de base-arrière à des opérations de déstabilisation des pays voisins.

Les éléments de l’armée de résistance du Seigneur (LRA) du chef rebelle ougandais Joseph Kony n’auraient pu trouver refuge et sévir chez nous, pillant, violant nos filles et enrôlant de force nos enfants pour en faire des enfants-soldats si l’Etat avait su se prémunir en installant une zone militaire dans la partie sud-est du pays.


Cette remarque vaut également à l’endroit du chef rebelle tchadien Baba Ladé qui a longtemps installé sa base-arrière dans le nord-est du pays avant d’en être délogé par l’opération conjointe des forces armées centrafricaines et tchadiennes.

Si une armée digne de ce nom avait tout autant existé dans toute la partie nord et nord-ouest du pays, on n’aurait, sans doute, pas assisté à cette prolifération de mouvements rebelles qui y opèrent allègrement grâce à l’implantation de leurs bases de repli dans ces zones.


La constitution de régions militaires sur l’ensemble du territoire devient donc un impératif catégorique pour pacifier durablement le pays.

C’est pourquoi, la feuille de route concernant le programme DDR et les différents accords militaires avec les groupes rebelles doit être rapidement mise en application.

 

 

L’application intégrale du dispositif DDR et des différents accords politiques, une des voies possibles de sortie des crises politico-militaires à répétition

 

Les crises politico-militaires qui secouent depuis au moins 7 ans notre pays trouvent leur origine et leur résonance dans la non-application du dispositif DDR (A) et des différents accords politiques signés mais non suivis d’effet à ce jour (B).

 

Le dispositif DDR

 

Si la crise politico-militaire a pu perdurer à ce jour, c’est principalement parce-que le dispositif DDR n’a pas bien fonctionné c’est-à-dire n’a pas été appliqué dans toute son intégralité.

DDR évoque le désarmement, la démobilisation et la réinsertion des anciens combattants ; notamment les éléments ayant combattu dans les rangs des différents groupes rebelles. Il s’agit principalement de l’UFDR, de la CPJP, de l’APRD, des FDPC, de la CPSK.


Selon des indiscrétions, le financement prévu - une enveloppe de 8 milliards de F CFA obtenue dans le cadre d’une aide financière exceptionnelle octroyée par des pays membres de la CEMAC -  aurait fait l’objet de mauvaise gestion.

Nous souhaitons que ce programme convenu et signé en 2008 soit mis au goût du jour avec la signature des accords de paix de Libreville et la formation du nouveau gouvernement d’union nationale.


Au moment où nous mettons sous presse, nous nous réjouissons d’apprendre que le gouvernement vient de choisir trois sites à l’intérieur du pays pour assurer le regroupement et le cantonnement des ex-combattants notamment les éléments de Séléka et ceux des entités politico-militaires non combattantes.

Pourvu que le processus puisse être accéléré afin de rendre plus agréable la vie de nos concitoyens habitant les régions sous contrôle des éléments de Séléka. D’autant plus que ceux-ci sont, dit-on, victimes d’exactions de la part de certains éléments incontrôlés du mouvement rebelle.


Le volet réinsertion de ce programme devrait rapidement être mis en œuvre grâce encore au concours financier de nos partenaires traditionnels afin de permettre aux ex-combattants de réintégrer la vie civile fort de l’attribution du bénéfice de pécules.

 

La mise en œuvre des différents accords politiques

 

Depuis au moins 8 ans, la RCA a organisé, sous l’égide de la communauté internationale, plusieurs assises ou dialogues politiques qui ont tous donné lieu à l’élaboration de recommandations qui n’ont malheureusement jamais été suivis d’effet malgré la mise en place, dans la foulée, d’organes de suivi destinés à rendre applicables  ces décisions ou solutions de sortie de crise.


Ces espaces de dialogue et de concertation ont généralement eu le mérite de traiter de tous les secteurs de la vie nationale et même internationale et notamment des questions de défense et de sécurité.

Il est dorénavant temps de savoir respecter nos engagements et notre parole donnée.


Le contrat étant la loi des parties, nous appelons de nos vœux gouvernement, partis politiques de l’opposition démocratique, mouvements rebelles combattants, groupes politico-militaires non combattants et société civile à rapidement passer à la phase de mise en œuvre de ces accords; du moins pour ce qui est de leur volet militaire.


C’est du respect scrupuleux de nos différents engagements que naîtrera la possibilité de sortir définitivement de nos cycles de crises politico-militaires chroniques avec leurs lots de violence et qui ont achevé de saper notre tissu économique et social.

 

 

                                                                                       Wilfried Willy ROOSALEM

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans Opinion
20 février 2013 3 20 /02 /février /2013 03:01

 

 

 

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source : http://www.centrafriquelibre.info

 

La politique est devenue une source de bien-être et d'enrichissement en RCA. On devient politicien dans ce pays pour s'agripper au pouvoir et se servir et non « pour servir » le peuple. Ce pays tarde à prendre son envol faute des leaders politiques dignes de ce nom.

 

Comment comprendre qu'en 53ans d'indépendance, on ne puisse pas trouver un seul parti démocratique et organisé dans les règles de l'art? On compte aujourd'hui une soixantaine d'associations politiques pour seulement 5 millions d'habitants.

 

En Centrafrique de nombreux partis ont vu le jour depuis l'avènement de la démocratie au début des années 90; mais force est de constater qu'ils ne présentent pas au peuple de véritables projets de société.

 

Du coup la politique politicienne est privilégiée au profit du social: on ne pense pas à l'amélioration des conditions de vie des populations, on privilégie sa carrière et ses intérêts.

 

La plus part de ses organisations n'existent que grâce aux fondateurs et leurs proches connaissances, voire leur famille biologique. Beaucoup de ses associations sont fondées sur l'ethnie.


Si ailleurs, on crée un parti pour défendre des idées afin de fédérer un peuple et conquérir le pouvoir, en Centrafrique c'est le contraire. Créer un parti c'est ouvrir une voie royale au profit et aux activités des choses de la passion.

 

Les leaders ne fournissent aucun effort pour susciter l'adhésion du peuple centrafricain, ils ne se focalisent que sur leurs noms devenus des marques de produits comme on fait en publicité, ainsi que sur leurs proches.


Ce n'est pas le nouveau Me Tiangaye qui nous dira le contraire: la majorité des ministres de son gouvernement sont des leaders des mouvements politiques.

 

Le chef du gouvernement est le président de la CRPS. Le ministre de l'Economie, le retraité et éternel ministre Enoch Dérant Lakouè alias «  feuille de manguier » préside le PSD, un parti de la mouvance présidentielle.

 

A l'exception de Ziguélé qui a préféré envoyer un de ses lieutenants, le ministre Loudégué au ministère de l'Education, tous les chefs se sont empressés de partager le butin apporté par la Seleka.

 

Me Pouzère et Me Mboli goumba avocats de formation et respectivement ministres des Postes et Télécommunications, d'Equipements et du Désenclavement sont les présidents fondateurs de Löndo et de Patrie. M. Béndounga président du MDEREC, est ministre délégué au Développement rural, M. Douba ministre délégué à l'Urbanisme chargé de la Réforme Foncière est le président de l'ADP etc...

 

Si rien n'est fait pour encadrer les partis politiques, la liste de ces organisations va s'agrandir, ce qui entraînera de graves conséquences sur le développement de la RCA.

 

Incapables de montrer de bons exemples, les laisser pour comptes essaieront de rentrer dans cette danse de « canard boiteux »,et la pagaille va s'accroître.

 

Face à l'inexistence des leaders charismatiques, un bon nombre de centrafricains privilégient la violence marquée par la prise des armes et la création d'un parti ou mouvement politique pour s'enrichir en si peu de temps.

 

On retrouve actuellement cette dichotomie entre les membres du gouvernement Tiangaye.

Le gouvernement de transition apparaît comme un dernier rempart pour résoudre le problème de la multiplication des partis politiques.

 

Les trentenaires et des quadragénaires dont une majorité regorgent pourtant des diplômes sont abandonnés à leur triste sort, par ces leaders qui préfèrent collaborer avec les gens de moindre valeurs et facilement manipulables.

 

Une nation se développe en fonction de sa capacité culturelle et de l'apport de tous ses citoyens. Paradoxalement en Centrafrique, le système met à l'écart les jeunes diplômés.


Les diplômes ne payent plus par rapport à la politique qui souvent attire les arrivistes et les aigris de l'école.

A titre d'exemple le cabinet de la ministre Michèle Alliot Marie au ministère de la défense française était truffée des jeunes trentenaires.

 

En Centrafrique, la moyenne d'âge est de 55ans, ce qui montre bien une méfiance à l'égard de la jeunesse qui a toujours été le fer de lance du développement d'un pays.

 

Des informaticiens, des responsables de ressources humaines, des économistes et des financiers Centrafricains contribuent actuellement au rayonnement de la France, alors que la RCA qui doit repenser toute son administration, privilégie les gens fatigués, incompétents ou corrompus.

 

Wilfried Maurice SEBIRO

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