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22 mars 2010 1 22 /03 /mars /2010 23:09


Mme Denise Massi

     Mme Denise Neris Massi

                                                                   

 

Nous publions ci-dessous le cri d’un compatriote qui a requis l’anonymat. Profondément choqué par la brusque mort de Mme Denis Neris Massi trois mois à peine après celle atroce de son mari, ce compatriote a tenu à faire savoir son écoeurement par rapport à ce second meurtre à distance, Mme Massi étant décédée d’une hémorragie cérébrale évidemment liée à la crise d’angoisse aiguë dont elle a été victime depuis la disparition non élucidée de son mari. Le meurtrier est connu et s’appelle François Bozizé, actuel président de la République centrafricaine qui clame ouvertement sa volonté de « dépecer » tous ceux qui s'opposent ou s’opposeront à lui.

La rédaction de C.A.P

 

 

 

  
C’est la mort d’une femme centrafricaine que je ne connais pas particulièrement qui me fait sortir aujourd’hui de mes gonds. La mort de cette femme, quatre mois à peine après  la disparition de son mari dans des conditions non élucidées, interpelle tous les Centrafricains, toutes les consciences car elle rappelle le règne de Bokassa de triste mémoire.  Elle est morte sous le règne de l’ancien aide de camp de Bokassa. Cette femme s’appelle de Mme Massi née Denise NERIS.

  

Pour commencer, il faut être clair : je ne soutiens ni n’adhère aux différents mouvements et partis politiques de Monsieur Massi qui me paraît être un homme politique à convictions variables. Mais je reste viscéralement centrafricain  et c’est à ce titre que je m’élève contre les assassinats comme modes de gestion des contradictions de la société centrafricaine. Quelqu’un peut-il m’expliquer au nom de quoi, de qui, cette compatriote qui s’est rendue à Bangui, dans son propre pays, a-t-elle été expulsée vers la France ? Et pourquoi cette même France qui nous gave de discours sur les droits de l’homme n’a-t-elle pas rendu la monnaie de sa pièce aux autorités centrafricaines ? En faisant ce simple geste de réciprocité, la France aurait mis ces dites autorités devant leurs responsabilités et peut-être sauvé cette pauvre femme. Au lieu de quoi, nous avons une mort supplémentaire qui révèle les ambigüités des relations françaises. La France a des intérêts énormes en Centrafrique en ce qui concerne son parc nucléaire. Ces intérêts qui dorment dans le sol ou le sous-sol centrafricain appartiennent d’abord et avant tout aux Centrafricains. En aucun cas ils ne peuvent être la propriété d’un clan. Miser sur un groupe, armé fût-il, pour pérenniser ses intérêts pour la France serait une politique à très courte vue. Ce qu’un gouvernement a fait, un autre gouvernement peut défaire. Le peuple centrafricain qui a trop souffert, qui a longtemps été brimé, a déjà développé sa mystique de la révolte. Il l’a montrée quand le despotique régime de Bokassa a dépassé les limites en 1979.

 

La mort de Mme Massi donc, symbolise le sort du peuple centrafricain : c’est une femme qui ne cherchait qu’à retrouver son mari ou à connaître les circonstances de sa mort ; toutes choses normales pour n’importe quelle femme dans le monde sauf en Centrafrique. A l’instar de Mme Massi, le peuple veut la paix, la sécurité, la tranquillité sur le sol de ses ancêtres. Il ne faut pas lui envoyer une soldatesque sans foi ni loi, qui ferait mieux d’aller combattre la LRA à Obo, Zémio, Rafaï aujourd’hui et peut-être demain à Bangassou, Mobaye et Bambari …Le sang centrafricain a assez coulé. Basta !

 

                                                                                     Kadé

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10 mars 2010 3 10 /03 /mars /2010 04:40


Assingambi-Zarambaud.jpg

 

Il y a bien longtemps, j'avais publié dans ces colonnes un article intitulé « Monsieur le Ministre de l'Intérieur, réveillez-vous ! »; j'y rappelais que le 1er Décembre n'était pas seulement la date de notre fête nationale, mais que cette date était aussi celle de la révision annuelle des listes électorales, laquelle doit être clôturée chaque 31 Mars, après purge des éventuelles contestations.

Je pensais ainsi apporter ma modeste contribution au déroulement régulier des prochaines élections, mais certains n'y avaient vu qu'une tentative machiavélique de discréditer le Pouvoir. Je dois avouer que je m'attendais quelque peu à de telles réactions, mais ma conscience et mon patriotisme m'avaient imposé ce devoir; ils m'avaient susurré que les faits, qui sont têtus comme disait LENINE, me donneraient raison le moment venu. C'est malheureusement le cas.

Le Président de la République a été amené, pour tenter d'organiser les élections dans les délais, de publier le décret convoquant le corps électoral le 25 Avril 2010 pour l'élection présidentielle et les élections législatives, sans qu'il n'y ait ne serait-ce que l'intégralité des anciennes listes électorales de 2005. Celles-ci n'ont en effet été retrouvées qu'à l'état parcellaire par le Président de la CEI, à la surprise générale, dit-on, alors que la conservation de ces listes par le Ministère de l'Intérieur est une obligation légale. En tout état de cause, même si le premier tour des élections se déroulait le 25 Avril 2010, les résultats du second tour seraient nécessairement proclamés hors délais constitutionnels. En effet, aux termes de la Constitution, les nouveaux députés doivent avoir été élus 45 jours au moins avant la fin du mandat des Députés actuels, de même que le nouveau Président de la République doit avoir été élu 45 jours au moins avant la fin du mandat du Président BOZIZE.

Ainsi que je l'exposais dans un autre article intitulé « élections de 2010 : obstacles et essai de compte à rebours» daté du 7/9/2009 et également publié dans ces colonnes, les Députés actuels ayant été installés le 3 Juin 2005 et le Président BOZIZE ayant prêté serment le 11 Juin 2005, les nouveaux Députés doivent avoir été proclamés élus au plus tard le 19 Avril 2010 et le nouveau Président de la République au plus tard le 27 Avril 2010. Ce ne sera pas possible.

A présent, à quoi devons-nous nous attendre?

1. Des listes électorales

Le fait pour le Président de la CEI de reconstituer et de rationnaliser les listes électorales de 2005 n'est pas en soi condamnable. En effet, le Code Electoral n'impose pas de dresser de nouvelles listes électorales chaque année et pour chaque élection. Le code électoral impose seulement de réviser les listes électorales existantes. Les listes électorales de 2005 reconstituées et rationalisées doivent cependant n'être considérées que comme le point de départ d'une révision en vue des élections du 25 Avril 2010, si par impossible les élections ont lieu à cette date.

Conformément aux articles 32 et suivants du code électoral, les listes électorales ainsi que les tableaux d'addition et de retranchement doivent faire « l'objet d'affiches apposées dans les lieux publics appuyées par des communiqués radio diffusées. Les électeurs en sont informés par des affiches apposées dans les lieux publics et par la consultation du site internet de la CEI ». Ce site a - t - il été ouvert ?

Cette révision est prescrite par l'article 29 du code électoral qui dispose: « Les listes électorales sont permanentes et informatisées. Elles font l'objet d'une révision avant toute élection sauf si celle-ci intervient moins de six (6) mois après la précédente élection ».

Conformément à l'article 23 alinéa 2 du code électoral, « il existe une liste électorale pour chaque village ou quartier de ville, chaque circonscription électorale (Sous-préfecture, Arrondissement), chaque préfecture et chaque représentation diplomatique et consulaire ainsi qu'au niveau national, laquelle liste est fractionnée par bureau de vote». Dès lors, comment peut-on raisonnablement imaginer que les opérations de révision dans chacun des milliers de villages et quartiers de la RCA, de fractionnement et d'affichage dans chacun des centaines de bureaux de vote seront achevées avant le 25 Avril 2010 ?

L'affichage des listes électorales fractionnées dans chaque bureau de vote permet aux électeurs d'identifier leurs bureaux de vote avant le scrutin. A défaut, les électeurs déambuleraient comme perdus le jour du scrutin, à la recherche de leurs bureaux de vote. Compte tenu de la distance entre les bureaux de vote, certains électeurs risqueraient de se décourager et de ne pas voter.

2. De la détermination des bureaux de vote

La liste des bureaux de vote doit être publiée 60 jours au moins avant le scrutin, soit le 11 Février 2010. Autant dire que c'est d'ores et déjà impossible, le décret de convocation du corps électoral ayant été pris seulement 60 jours avant la date du scrutin, soit à la date limite. Le code électoral dispose que ce décret doit être pris 60 jours au moins avant le scrutin, ce qui signifie qu'il peut être pris plus de 60 jours avant le scrutin, pour permettre d'arrêter la liste des bureaux de vote 60 jours avant le scrutin.

3. De la campagne électorale et des déclarations de candidatures

Les déclarations de candidatures doivent être déposées 30 jours au plus tard avant l'ouverture de la campagne électorale. La campagne électorale devant être ouverte le 14ème jour précédant le jour du scrutin, soit le 11 Avril 2010, les déclarations de candidatures doivent être déposées au plus tard le 12 Mars 2010. Autant dire qu'aucune candidature n'ayant encore été déposée, ne serait que parcequ'i1 n'y a pas encore de Comités locaux pour les réceptionner, à la date du 12 Mars 2010 il n'y aura pas non plus de dépôts de candidatures, du moins pour les élections législatives. En ce qui concerne l'élection présidentielle, les candidatures sont déposées à la Cour Constitutionnelle.

Organiser des élections sans candidats?

4. Des bulletins de vote

Les bulletins de vote doivent parvenir aux comités locaux 15 jours au moins avant le scrutin, soit le 10 Avril 2010. Comme pour le moment il n'y a ni comités locaux et subséquemment ni dépôts de candidatures, ni bulletins de vote faute de candidats - - -

 

5. Des cartes d'électeurs

Si un renouvellement général des cartes d'électeurs est envisagé comme tel semble être le cas, la distribution des cartes d'électeur doit être achevée au plus tard 1 mois avant le scrutin, soit le 25 Mars 2010 (Article 43 alinéa 2). Manifestement, ce ne sera pas possible.

6. Que faire?

Tout d'abord, il faut faire preuve d'humilité et d'écoute, et ne pas considérer a priori toute critique comme visant systématiquement et gratuitement à mettre le Pouvoir en difficulté. Certes il existe des critiques de mauvaise foi et destructives, mais il existe aussi des critiques positives et constructives.

L'existence de listes électorales fiables sur lesquelles tous les citoyens en âge de voter sont inscrits ou ont été mis à même de s'inscrire est une condition sine qua non d'élections justes et transparentes dont les résultats peuvent être acceptés par tous, y compris par les perdants. Par contre, des élections organisées dans la précipitation, sans listes fiables, sont susceptibles de générer des troubles, voire un bain de sang. Nul ne le souhaite.

En second lieu et en conséquence de ce qui précède, il faut avoir la sagesse de repousser les élections à une date ultérieure, et de mettre en place l'équivalent du Conseil National Politique Provisoire (CNPP) qui fut mis en place à l'expiration du mandat de feu le Président André KOLINGBA. On ne devrait pas être tenté de faire comme le Président Laurent GBAGBO car, en Côte d'Ivoire, c'est la division du pays en deux par suite d'une rébellion qui a empêché le Président Laurent GBAGBO d'organiser des élections à l'expiration de son mandat. Chez nous, c'est l'improvisation qui nous a conduits là où nous sommes, puisque nous avons eu 5 ans pour préparer les élections, mais que nous ne l'avons pas fait. En outre, chez nous, les rébellions sont parties prenantes à l'organisation des élections.

En troisième lieu, il faut que ni le Président, ni le Bureau de la CEI ne se substituent à la CEI, qui compte 31 membres. C'est ce qui s'est passé lorsque le Président de la République a pris le décret convoquant le corps électoral sur rapport du seul Bureau de la CEI, alors par ailleurs que 5 nouveaux membres de cette Institution n'avaient pas encore prêté serment. L'union des forces vives de la Nation (UFVN) prétend même qu'il n'y a jamais eu de rapport. C'est également ce qui s'est passé pour la mise en place des comités locaux de la CEI, que le Président de la république a fort sagement dissous.

Nombre de citoyennes et de citoyens s'étaient demandé comment le Président du Directoire du Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC) avait pu soutenir la mise en place de comités locaux illégaux, alors que son Parti n'avait pas été associé à leur mise en place comme prescrit par le code électoral.

II semble que la juridiction compétente pour juger de la régularité du décret de convocation du corps électoral soit le Conseil d'Etat, et non la Cour Constitutionnelle, qui a été saisie par le MDREC de Monsieur Joseph BENDOUNGA. La saisine des juridictions pour contester les actes du Pouvoir Exécutif ne doit pas être considérée comme une tentative de déstabiliser la démocratie, bien au contraire. Cette saisine est en effet une preuve de bon fonctionnement de la démocratie ainsi qu'une preuve de ce que les citoyens n'ont pas peur.

Saisir la Justice est infiniment mieux que saisir les armes.

C'est le rôle constitutionnel des Partis Politiques ainsi que des citoyennes et citoyens de critiquer la politique du Pouvoir Exécutif et de proposer l'alternance dont le peuple est seul juge. Ces critiques peuvent aussi profiter au Pouvoir Exécutif, s'il s'en saisit et corrige les aspects négatifs de sa politique, au lieu de les rejeter en bloc. Nul n'étant infaillible, sa politique ne saurait être parfaite comme le chantent les flagorneurs ..

Si le Pouvoir Exécutif démontre au Peuple, à travers des débats démocratiques, que sa politique est la meilleure, le Peuple lui réitèrera sa confiance.

JI n'y a pas de démocratie réelle sans libertés de pensée et de critiques constructives.

Un vrai démocrate est plutôt avide de critiques objectives et allergique aux flagorneries du type de l'émission « yé so é Iingbi ti inga », dont les flagorneurs vont jusqu'à se permettre d'accuser un ancien Premier Ministre de ne pas savoir élever ses enfants, lesquels sont sans doute inconnus de ces flagorneurs.

De quoi se mêlent-ils? Sont-ils si surs d'avoir bien élevé leurs propres enfants pour se permettre de faire scandaleusement intrusion dans la vie familiale d'autrui et de donner des leçons? L'Ancien Premier Ministre a eu raison de répondre par un silence méprisant, au lieu de saisir la justice comme l'a fait l'auteur de ces lignes.

Qui va doucement va surement.

Alors, laissons le temps au temps, comme disait le président François MITTERRAND.

 

Maître ZARAMBAUD Assingambi

Bangui, le 09 Mars 2010



NDLR : Comme nous l'avions annoncé dans une de nos précédentes parutions d'il y a quatre à cinq jours, le détachement des bérets verts de la garde présidentielle que Bozizé a dépêché on ne sait pour raison à Paoua, Bocaranga et Kaga-Bandoro, a déjà commencé à créer des problèmes à la population. C'est ainsi que ceux déployés à Paoua ont semé la panique ce mardi 9 mars en plein marché de la ville où ils ont ouvert le feu à six reprises à la kalachnikov sous de fallacieux prétextes, faisant fuir les paisibles citoyens qui faisaient présents dans le marché. Des escarmouches avec les éléments de l'APRD ces jours-ci sont inévitablement à craindre devant de telles provocations.  

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9 mars 2010 2 09 /03 /mars /2010 02:33


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(Libre antenne 08/03/2010)

Sous d’autres cieux, le calendrier électoral très précis est fixé un an à l’avance ou au pire des cas 6 mois avant le scrutin. Toute élection confère à l’élu un Mandat limité dans le temps et dans l’espace. Bozizé élu Président de la République disposait d’un mandat de cinq (5) ans à la tête de l’Etat Centrafricain, comme le stipule la Constitution du 27 décembre 2004 dont il a été l’initiateur. Les Elections Présidentielles et Législatives qui doivent légalement se tenir au mois d’avril ont été bâclées à dessein dans leur préparation par le Président sortant BOZIZE.

Pourquoi avoir attendu le mois de mars 2010 pour publier le Décret de convocation du corps électoral à un scrutin devant se tenir le 25 avril 2010 ? De qui se moque BOZIZE ? BOZIZE veut flouer le processus électoral et passer en force comme il en a l’habitude. Il perpétue ainsi sa logique du 15 mars 2003 : le pouvoir par tous les moyens et coûte que coûte. Et comme le peuple Centrafricain par peur des armes de BOZIZE a dû avaler la pilule bien que amère en 2003 sans broncher, en 2005, une autre dose a été administrée à l’occasion des élections mal organisées et truquées. En 2010, le Général comme un mauvais Médecin s’apprête cette fois ci à réaliser une intervention chirurgicale avec visiblement le malin plaisir de laisser volontairement un bistouri dans le ventre de son patient. L’accumulation des erreurs entraîne une faute lourde et engage la responsabilité de l’auteur. Il ne faut pas oublier qu’un patient même grabataire arrive à se révolter contre le traitement de son Médecin qu’il juge inapproprié.

Le Peuple Centrafricain s’est tu en 2003 et en 2005 ; se taira t-il de nouveau en 2010 au vu de la volonté manifeste de BOZIZE de confisquer le pouvoir par tous les moyens ?

- BOZIZE méprise royalement les conclusions du Dialogue Politique Inclusif.

 - BOZIZE torpille à dessein la mise en œuvre du programme DDR censé ramener la sécurité sur le territoire notamment les zones sous contrôle rebelle et permettre ainsi à tous les candidats aux élections de pouvoir battre campagne partout dans le pays sans inquiétude d’ordre sécuritaire. Les fonds alloués à ce programme sont tombés dans un tonneau des Danaïdes.

- BOZIZE a mis sur pied une CEMI en mission commandée (l’aider à se maintenir au pouvoir par tous les moyens)

- BOZIZE dénie à des milliers de ses compatriotes le droit de vote : les centrafricains réfugiés au Tchad et au Cameroun, beaucoup de centrafricains vivant dans l’Ouham-Pendé et les zones rebelles et qui ont fui pour se réfugier en brousse n’ont aucune possibilité de s’inscrire sur les listes électorales et de voter.

- BOZIZE ne veut pas d’une liste électorale comportant effectivement les noms de tous les Centrafricains en âge de voter.

- BOZIZE convoque au scrutin un corps électoral qui n’existe pas puisqu’il n’ya pas eu de recensement de la population et d’opérations d’inscriptions sur les listes électorales.
- BOZIZE achète la conscience des membres de la CEMI en leur promettant des récompenses financières et matérielles. Les premiers représentants des Candidats qui avaient été désavoués par leurs Etats Majors ont encore été réintroduits dans la CEMI sous d’autres casquettes, avec le même objectif : faire gagner BOZIZE.

- BOZIZE terrorise ses opposants en les insultant copieusement et régulièrement sur les ondes de la Radio Centrafrique et en leur promettant, tel un boucher, de les dépecer un à un ; quelques jours après, on apprenait la disparition de l’opposant Charles MASSI dont les circonstances sont toujours non élucidées sans que la pression internationale ne soit exercée sur lui et ses proches. A qui le prochain tour ?

- BOZIZE impose la tenue des élections en avril sans que les conditions minimales soient réunies. Cette fuite en avant ne regarde que lui.

- BOZIZE sait que son bilan est nul et est conscient que le Peuple l’attend fermement aux Elections à l’issue desquelles il ne sera pas réélu si ces dernières sont un peu transparentes. Alors il fait tout pour flouer tout le monde, ses opposants et le Peuple Centrafricain et réaliser un hold-up électoral en 2010 comme en 2005.

BOZIZE et tous ceux qui le soutiennent à l’extérieur et à l’intérieur du pays dans la logique d’un éventuel hold-up électoral doivent savoir ceci :

- Un éventuel hold-up électoral en 2010 ne passera pas. Le PEUPLE CENTRAFRICAIN se lèvera et se révoltera. Mains nues contre armes, le PEUPLE CENTRAFRICAIN VAINCRA COMME EN 1979 FACE A LA TYRANNIE BOKASSA !

- Que BOZIZE n’oublie pas l’histoire. Moussa Dadis CAMARA a fini comment ?

BOKASSA a fini comment ? MOBUTU a fini comment ? KABILA a fini comment ?

MAMADOU TANDJA a fini comment ? Tous ces derniers étaient pourtant plus puissants que BOZIZE mais ils ont été neutralisés. Que BOZIZE suive l’exemple du Général KOLINGBA en 1993 au lieu de s’entêter comme Robert GUEI, Moussa Dadis CAMARA et MAMADOU TANDJA au risque de subir le même sort qu’eux.

- Les Elections Présidentielles et Législatives de 2010 en RCA doivent être transparentes, justes et équitables pour tous les candidats.

- Si BOZIZE impose un hold-up, le Peuple Centrafricain le neutralisera, le déposera le moment venu. La communauté internationale est prévenue.


GUEREKOUA JEAN-JACQUES

© Copyright Libre antenne

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9 mars 2010 2 09 /03 /mars /2010 01:34


Assingambi-Zarambaud.jpg

Depuis quelques mois, les hordes sans foi ni loi de l'Armée dite de Résistance du Seigneur (LRA) de Joseph KONI, venues de la lointaine Ouganda qui n'a pourtant pas de frontières avec la RCA, écument l'Est du pays; elles massacrent, violent, pillent, brulent des dizaines de maisons et emportent des citoyennes et des citoyens pour en faire des esclaves, des' rebelles forcés ou des esclaves sexuelles, privant la RCA de producteurs valides et de jeunes filles fécondes qui devaient lui donner de nombreux enfants pour peupler son vaste territoire sous-peuplé.     -

Bien que les armées ougandaise et soudanaise aient volé à notre secours et bien que notre Armée ait affirmé avoir dépêché d'importantes troupes aux fronts, force est de constater que les hordes de Joseph KONI continuent à semer la mort et la désolation; elles ont même progressé de la frontière avec le Soudan jusqu'à OBO, MBOKI, NZAKO, BAKOUMA et RAFAI. A présent on dit qu'elles sont à 17 kms de Bangassou, dont les habitants seraient en débandade, selon Radio Ndéké Luka, et qu'elles viennent d'attaquer YALINGA, dans le Nord - Est du Pays.

Etant donné que la stratégie élaborée par l'Armée Nationale s'est révélée inopérante, il est nécessaire que chaque citoyen propose une autre stratégie que lui suggère son simple bon sens, même s'il n'est pas militaire et s'il n'est pas sorti d'une école de guerre ou d'une école d'Etat - Major.

Une rébellion n'est généralement solide que si elle bénéficie du soutien de la population et dispose d'une base de repli, d'un sanctuaire, où" elle peut se réfugier sans crainte lorsqu'elle est attaquée. Or, la LRA ne bénéficie d'aucun soutien des populations, bien au contraire, et elle n'a pratiquement plus de base de repli, ni au Soudan, ni en Ouganda. Seule une petite portion du territoire du Congo Démocratique lui est accessible. En fait, la partie du territoire du Congo Démocratique où sévit encore la LRA est assez éloignée de la frontière Centrafricaine.

Dans ces conditions, au lieu d'attaquer la LRA uniquement là où elle s'est avancée, le simple bon sens du profane en stratégie militaire lui suggère qu'on l'attaque simultanément à partir des frontières du Soudan et du Congo pour lui couper toute possibilité de retraite, et à partir de là où elle s'est avancée pour la prendre en tenailles. Il faut évidemment pour cela sélectionner des soldats aguerris et courageux, qui ne se contentent pas de sillonner les routes, mais qui rentrent en brousse pour affronter l'ennemi. Il faut également pour cela battre le rappel de tous les valeureux soldats formés sous le régime KOLINGBA par MOBUTU, les américains et les Français.

En verrouillant de leur côté leurs frontières avec la RCA, le Soudan et le Congo Démocratique permettraient, avec notre Pays, non seulement de prendre la LRA en tenailles, mais aussi de l'encercler complètement et de la mettre définitivement hors d'état de nuire.

Certes, on peut se demander comment nos troupes pourraient procéder pour se retrouver aux frontières soudanaise et congolaise, sur les lignes arrière de la LRA. Il faut alors se rappeler que le Soudan et l'Ouganda interviennent déjà sur notre territoire avec des avions et des hélicoptères. On pourrait dès lors leur demander d'héliporter une partie de nos troupes à leurs frontières; on pourrait tout aussi bien, si nous tenons à notre souveraineté, le faire avec notre avion de transport de troupes C 130, s'il est en état de voler. En réceptionnant cet avion, le Président de la République avait déclaré qu'il servirait au transport de nos troupes. On pourrait enfin demander l’aide de la France, en vertu des accords de défense, s'agissant d'une agression étrangère. Il est curieux qu'on ne semble pas y avoir pensé depuis lors. Secret défense?

Selon l'interview accordée à Radio Ndéké Luka par l'ex - « médecin» centrafricain de Joseph KONI, après chaque attaque les hordes de la LRA parcourent de nuit une centaine de kms à pieds pour éviter toute contre - attaque. C'est ce qui explique que ces hordes aient pu attaquer YAUNGA peu de temps après avoir attaqué RAFAI. Afin de suivre à la trace les hordes de la LRA après chaque attaque, l'Armée devrait remettre des téléphones portables avec chargeurs solaires à tous les chefs des villages de l'Est et du Nord - Est du pays.

La guerre est avant tout affaire d'hommes, mais aussi affaire de renseignements et de transmissions. Si des téléphones portables avec chargeurs solaires avaient été remis aux chefs des villages de RAFAI, non seulement "attaque de YALINGA n'aurait pas été une surprise, mais on n'aurait pas laissé les hordes de la LRA progresser tranquillement et impunément jusqu'à atteindre YALINGA. Un compatriote vivant en France vient d'amener à Bangui 20 des 100 chargeurs solaires de haut de gamme dont il dispose. Par ailleurs les sociétés de téléphonie mobile viennent de lancer des promotions pour des téléphones portables à seulement 6.000F l'unité. Pourquoi ne pas profiter de l'aubaine?

Si des régions de l'Est et du Nord - Est ne sont pas encore couvertes par la téléphonie mobile, le Gouvernement devrait d'urgence intimer l'ordre aux sociétés de téléphonie mobile de remédier immédiatement à cette carence. Voilà à quoi on aboutit lorsqu'on délivre des licences d'exploitation sans cahier des charges imposant la couverture de toute l'étendue du territoire dans un laps de temps déterminé, et qu'on laisse les sociétés ne s'implanter que quand et où bon leur semble. L'interconnexion doit devenir une réalité, au lieu de demeurer un vœu pieu psalmodié par chaque Ministre des Télécommunications qui passe.

Les sociétés de téléphonie mobile nous doivent bien tout cela, elles qui se sont installées en ne payant qu'une faible partie de leurs faibles frais de licences sur leurs fonds propres et ne nous ont payé le solde qu'avec les recettes des clients, c'est-à-dire avec notre propre argent, contrairement à ce qui se passe partout ailleurs en Afrique.

Nous ne devons pas oublier qu'avec des parties du territoire national occupées par les hordes de la LRA, sans compter les parties occupées par une autre rébellion étrangère et des rébellions « nationales », il ne sera pas possible d'organiser des élections ouvertes à tous et crédibles.

On peut qualifier cette « stratégie» d'illusoire, d'irréalisable ou de fantaisiste, auquel cas il faut déployer une nouvelle stratégie plus efficace et propre à nous débarrasser définitivement des hordes de la LRA. Il n’y va pas seulement de notre honneur et de l’honneur de notre armée, il y va aussi de notre survie en tant que Nation indépendante, souveraine et fière.

Bangui le 2 mars 2010

Me ZARAMBAUD Assingambi


NDLR : Me Zarambaud soulève un problème crucial qui est bien réel. Pourquoi en effet, les autorités de Bangui ne sollicitent-t-elles pas l'aide militaire de la France pour résoudre la calamité que constitue la LRA de Joseph Kony et ses hordes de bandits qui sont un véritable cauchemar pour les paisibles populations du Sud Est centrafricain ? Manifestement la présence massive de l'armée ougandaise dans le secteur ne suffit pas. En vertu des accords de défense toujours en vigueur encore en attendant leur révision et la conclusion de nouveaux comme la France vient d'en signer avec le Togo, le Sénégal et récemment le Gabon, si Bozizé, qui est pourtant si prompt à réclamer l'intervention de l'armée française lorsqu'une rébellion veut descendre sur Bangui pour le renverser, (cas UFDR en 2007) lançait un appel à la France.

En décembre 2008, Bangui n'a même pas été fichu de solliciter ne serait ce qu'un appui aérien à la France lors des opérations militaires conjointes avec l'Ouganda et la RDC contre les bandits de Joseph Kony. Seul l'Ouganda l'a fait et obtenu effectivement ce soutien aérien de l'armée française. La signature des nouveaux accords de défense France-Centrafrique traîne en longueur du fait justement des exigences de Bozizé d'y voir être prises en compte dans le projet de document, des clauses spéciales de sécurité en vertu desquelles la France était toujours intervenue jusqu'ici pour sauver le pouvoir des potentats locaux qui se sont succédé à la tête du pays.

C'est bien la preuve que Bozizé n'en a en réalité rien à foutre des souffrances que les bandits de la LRA imposent aux citoyens des localités du Sud-Est si éloignées de la capitale comme Obo, Rafai, Zémio, Bambouti, Bakouma, et autres Yalinga. Cela doit être dit. C'est à la limite de la haute trahison de son serment de défendre le territoire national et son peuple, crime passible de la Haute Cour de justice. Et dire qu'avec cela, il voudrait rempiler pour cinq ans encore à la tête du pays...!  

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4 mars 2010 4 04 /03 /mars /2010 23:38


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Le Président André KOLINGBA, affectueusement appelé André KO ou Grand K par ses nombreux partisans restera pour la postérité, au-delà de ce qu'on a pu lui reprocher, tant il est vrai que nul n'est infaillible, le Président qui a inlassablement œuvré pour la paix (siriri) qui lui était si chère, pour l'unité nationale, ainsi que pour la prévoyance et l'auto - suffisance alimentaires.

Sa revendication de la tentative de Coup d'Etat du 28 Mai 2001 demeurera une énigme que seule l'Histoire élucidera totalement, à en croire les confidences distillées par certains exécutants, d'autant que cette revendication avait curieusement été faite alors que la tentative de Coup d'Etat avait déjà notoirement échoué, que ses auteurs présumés étaient pourchassés et que le Président lui-même comme sa famille n'avaient pas été préalablement mis à l'abri. Le Président espérait-il ainsi limiter à sa seule personne ou à seulement quelques personnes les représailles qui furent néanmoins étendues à presque tous « les éléments exogènes simplement tolérés mais avides de Pouvoir » ?

Le Congrès de Berbérati du Parti Unique RDC dont André KOLINGBA était le Président -Fondateur avait déclaré que la plupart des directions des sociétés d'Etat et des sociétés d'économie mixte étaient détenues par des membres de l'ethnie du Président; les mêmes reproches avaient été faits en sourdine quant aux postes de commandement au sein de l'Armée. Le Parti du Président pouvait critiquer le Président. Par contre, il ne semble pas qu'il y ait eu de contestation quant au fait que les hautes fonctions de l’administration et les portefeuilles ministériels étaient attribués sans distinction d'appartenance ethnique; ia palme de la longévité gouvernementale était détenue par un Ministre non membre de l'ethnie du Président.

Quant aux arriérés de salaires, ils étaient de deux mois lorsque des « actions syndicales dures et d'envergure», selon les termes de l’honorable SONNY COLE, avaient paralysé Il Administration, notamment les régies financières, portant finalement ces arriérés à douze mois.

Quand le Président André KOLINGBA disait que seule la paix peut drainer les investissements, que « l'argent n’aime pas les troubles», qu'on ne peut pêcher tout en jetant des cailloux dans l'eau et qu'il lançait des appels pressants pour la préservation de la paix, certains lui rétorquaient qu'on ne mange pas la paix. La paix a fini par être reconnue par tous comme préalable incontournable pour le développement.

Quand il s'inquiétait que la famine nous guette (nzara akè ga), encourageant les paysans à produire toujours plus, à travers les journées nationales de l'alimentation et appelait les centrafricaines et les centrafricains à cultiver, même autour de leur case, certains le toisaient d'un sourire narquois, tant le manioc était abondant et bon marché. C'est la raison pour laquelle des milliers de militants du RDC et la population lui ont rendu un dernier hommage en brandissant des feuilles de manioc.

Contre l'avis du Congrès de Berbérati du Parti Unique ROC, il avait finalement décidé d'instaurer le multipartisme et il s'était incliné devant le verdict des urnes qui avait donné la victoire au candidat Ange Félix PATASSE, évitant au Peuple Centrafricain des troubles comme après l'élection du Président David DACKO, voire un bain de sang.

A présent que le Pays est déchiré par des rébellions, que des hordes étrangères sans foi ni loi occupent certaines parties du pays sans qu'on ne puisse les bouter dehors, massacrent, violent, pillent et emportent des citoyennes et citoyens en esclavage, que des dizaines de milliers de centrafricaines et centrafricains ont été contraints à l'exil ou vivent en brousse comme des bêtes sauvages, de sorte qu'ils ne pourront pas participer aux prochaines élections, que la malnutrition ravage des Préfectures naguère relativement prospères, les paroles du Président André KOUNGBA se révèlent prémonitoires et prennent plus que jamais valeur de mots d'ordre salutaires que le Peuple Centrafricain veillera à mettre en application, pour la réunification du Pays, la souveraineté sur toute l'étendue du territoire, la paix, la fraternité, l’auto - suffisance alimentaire et le développement.

 

Maître ZARAMBAUD Assingambi.

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8 février 2010 1 08 /02 /février /2010 01:33


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 Je lisais une correspondance sur internet, dont l’auteur ne voyait pas la nécessité d’investiguer la mort de Charles Massi, vu qu’"un rebelle est un ennemi de l’Etat et de la nation centrafricaine". Je me suis dit que c'était une belle simplification, et un sacré culot, je dirais même plus, une tentative de falsification de l’Histoire. Une clarification du vocabulaire est vraiment nécessaire d'abord, sinon, le néophyte ne comprendrait même pas pourquoi tous ces centrafricains demandent une enquête sur la mort de Charles Massi en détention, un simple rebelle qui ne fait qu'ennuyer le pouvoir!

  Pour ce faire, il donc utile d'abord de se demander ce qu'est un rebelle centrafricain...

  Le mot "rebelle" est tout d'abord le terme utilisé pour qualifier quelqu'un qui n'est pas d'accord avec le pouvoir central, et qui se rebelle donc. Evidemment ça ne va pas arranger ce pouvoir central et sa clique, donc il va pourchasser le-dit rebelle.

  La question suivante est de savoir ce qu'on entend par "nation centrafricaine". Est-ce le-dit pouvoir central, dont le chef est arrivé au pouvoir par les armes en tant que rebelle? Donc le fait d'avoir réussi son coup d'état, il n'est plus un rebelle accessoirement. Il est maintenant devenu "président". Belle métamorphose à vrai dire. Car on l'a compris, le rebelle est en réalité un fauteur de trouble, qu'il faut éliminer à tout prix. Pourquoi? mais parce que justement, par un tour de polichinelle, il peut se retrouver président du jour au lendemain.

  La "nation centrafricaine" peut aussi vouloir dire "la société civile centrafricaine".

  Quand on a un président qui s'impose par la force, on peut bien s'imaginer que le peuple ne le suivra pas forcément. Quand il s'agit en plus d'un général qui ne connait que le langage de la violence et du pillage systématisé, on peut d'autant plus s'imaginer que la société civile ne voudra pas vraiment de lui comme chef d'état. Donc pour rester chef, il doit frauder les élections. Obligé !

  De fil en aiguille on peut donc se demander ce que signifie être ennemi de l'Etat ou ami de l'Etat.

  De toute évidence, l’état-nation du président d’aujourd’hui n'est pas l’état-nation des centrafricains. Il y a  même incompatibilité évidente. Le siège présidentiel et le butin de guerre d’un côté, et le peuple de l’autre. Comme tout président est sensé gouverner le pays pour le bien du peuple, et non pour le bien de sa poche, il devient évident que ce président - ancien rebelle n'est pas vraiment l'ami de son peuple. S'il n'est pas ami de son peuple, au vu des exactions économiques faramineuses envers le peuple centrafricain, on pourrait même oser dire qu'il est l'ennemi du peuple… Peu le disent tout fort, les autres craignent la bastonnade nationale qu’ils risquent de recevoir s’ils s’expriment… La vie est déjà un tel combat quotidien pour la société centrafricaine, alors inutile d’en rajouter ! Avec une espérance de vie à la naissance de 37 ans, on s’imagine un peu l’âpreté du combat…

  On pourrait même s’imaginer que l’ennemi du pouvoir – le rebelle - pense plus au bien-être du peuple centrafricain que le pouvoir. Le facteur « intérêt » est évidemment une possibilité non négligeable, mais on ne peut pas généraliser sans preuves.

  Et ne dit-on pas que l’ennemi de mon ennemi est mon ami ?

  Charles Massi n’est certainement pas l’ennemi du peuple juste parce que le régime le considère comme un trouble-fête. Il faudrait d’ailleurs demander au peuple ce qu’il en pense avant d’avancer des arguments simplistes. Une enquête sur sa disparition, demandée d’ailleurs globalement par la classe politique opposante au pouvoir (ennemie de l’Etat également ?), et certainement par beaucoup de centrafricains qui n’ont pas forcément le pouvoir de s’exprimer de façon à être entendu, servirait surtout à confirmer la gouvernance assassine du pouvoir. Car Massi n’était pas n’importe quel rebelle : comme par hasard, le président ne le portait pas dans son cœur, déjà avant qu’il ne devienne véritablement rebelle. En confirmant l’implication du pouvoir dans sa mort, nous aurions affaire plus précisément à un règlement de compte.

  En Afrique centrale en général, les opposants aux régimes brutaux et définitivement anti-patriotiques que nous connaissons aujourd’hui, sont souvent à 10 000 lieues d’être des ennemis du peuple. Des ennemis de la clique au pouvoir oui, mais pas de la société civile dont ils sont d’ailleurs généralement issus.

  Certes il y a les opportunistes opposants, et c’est une race qu’on commence à bien identifier. Ce ne sont pas des opposants au vrai sens du terme et leur pseudo-opposition n’est que très ponctuelle. Je les appellerais plutôt « les frustrés de la mangeoire…. ». Mais c’est un autre débat. Je parle de ceux – minoritaire à vrai dire - qui cherchent véritablement à marquer de leur empreinte le développement socio-économique et le destin de leur pays.

7 février 2010 

Source : blog de Juliette Abandokwe

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29 janvier 2010 5 29 /01 /janvier /2010 01:24


bonne-annee

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MALNUTRITION : DES INSULTES COMME REPONSE

( Yé so é lingbi ti kè )

Il n'y a guère longtemps, le médecin de Carnot informait la population centrafricaine ahurie que la malnutrition sévit dans sa ville, que de nombreux enfants en sont morts et que d'autres risquent de mourir si rien n'est fait.

De son côté, une association de lutte contre la pauvreté, pour ne pas dire contre la misère en milieu rural informait la population centrafricaine ahurie que la même situation prévaut à MABO, dans la Sous-Préfecture de NDJOUKOU. Cette association a donné la liste nominative des enfants de la localité déjà morts de malnutrition, ainsi que la liste nominative des enfants menacés de mort imminente pour cause de malnutrition si rien n'est fait.

«Que pensez-vous qu'il arriva », selon la fameuse question de Voltaire à propos de Jean FRERON? Le Gouvernement accusa les populations de ne pas savoir manger.

1. Compter sur ses propres forces

Les institutions internationales se sont mobilisées, ont décelé des cas de «malnutrition sévère» et l'on attendait la mobilisation du Gouvernement Centrafricain, le premier concerné car, comme le dit l'adage, «aide-toi et le ciel t'aidera ». Notre Pays devrait d'abord compter sur ses propres forces, et faire en sorte que l'aide extérieure comme les annulations de dettes pour cause de très grande pauvreté et de surendettement ne soient qu'un appoint; la véritable solution de nos problèmes doit consister à développer l'économie et à produire des richesses pour nous auto - suffire, en particulier dans le domaine alimentaire, au lieu de ne compter que sur les maigres impôts et droits de douane, dans ce Pays où, record négatif mondial, presque tous les commerces dans la capitale sont tenus par des commerçants accourus d'une même région du Monde, dont la réputation ne semble pas avoir été façonnée par leur horreur de la corruption.

A terme, la qualification de Pays Très Pauvre Très Endetté doit cesser d'être un trophée objet d'auto - congratulations, voire de boustifailles festives à la Présidence de la République, pour demeurer ce qu'elle ne devrait jamais cesser d'être : une qualification honteuse et infamante. Gâtés que nous sommes par Dieu avec les immenses richesses de notre sol et de notre sous-sol, nous devons cesser d'imiter les araignées, qui tissent chaque jour, mais qui se pavanent toutes nues.

Le Gouvernement issu des élections, fort de sa légalité et de sa stabilité, devrait s'atteler à développer prioritairement l'agriculture, l'élevage, l'artisanat, le tourisme et un minimum de transformation de nos produits, compte tenu de notre enclavement, évidemment après avoir restauré la paix, la sécurité et les infrastructures routières; le Ministre d'Etat aux Mines, Ministre Résident de la Mambéré Kadéî, devrait aussi faire la paix des braves avec la société américaine à qui l'ancien régime a attribué la recherche et l'exploitation de notre pétrole, au lieu de Transition consensuelle et paisible, pourquoi, à partir de 2006, nous avons vu « fleurir» les rébellions comme des champignons sur du fumier après la pluie. Les raisons sont le sectarisme, les nombreux assassinats crapuleux demeurés impunis, l'absence de liberté d'aller et de venir, de liberté de pensée et de débats démocratiques, "l'application, au sommet même de l'Etat, de la loi du talion (affaires SANZE et Eglise de KINA entre autres), la violation du principe de la séparation des Pouvoirs (fermeture militaire de la Cour Constitutionnelle pendant 6 mois), notamment.

L'on en passe et des pires, ou plutôt des meilleures et des plus savoureuses, puisque nous sommes au Merveilleux Pays des paradoxes et des records négatifs. Quand on éteint des incendies que l'on a soi-même provoqués, c'est mieux que de les laisser s'étendre, mais il n'y a pas de quoi pavoiser, c:a.rl'on est assimilable à un pompier - pyromane.

3. Malnutrition et famine

Tout cela ne peut que nous maintenir au hit parade du sous-développement dans la CEMAC et en Afrique et nous faire subir une malnutrition que nous n'avons jamais connue. Nous ne pouvons nous en sortir qu'en faisant le diagnostic sans complaisance du malade grabataire qu'est notre Pays, en cessant de faire semblant de croire que « tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles», en mettant fin aux exactions et aux violations impunies des droits de l'homme et en prenant conscience de ce que les débats contradictoires, loin de nuire à la démocratie, constituent au contraire son essence et la nourrissent. Point n'est besoin d'être titulaire du baccalauréat pour le comprendre, Messieurs les animateurs de l'émission « yé so é lingbi ti inga » !

Au lieu de tout cela, le Ministre Résident de la Mambéré Kadéi s'est rendu à Berberati pour fêter le 1er Décembre avec PAPA WEMBA et a dit à la population ahurie que si la faim sévit en ces lieux naguère prospères et si les enfants meurent de malnutrition, c'est en quelque sorte parce que la population ne sait pas (ou plus ?) manger. Selon le Ministre, il s'agirait d'un problème de qualité de la nourriture, et non d'un problème de quantité. Selon le Ministre d'Etat, il ne faut pas confondre malnutrition et famine. Ainsi, on mourrait de malnutrition sans qu'il y ait pour autant famine. Bizarre, bizarre, comme disait le grand acteur Français Louis JOUVET.

Pourquoi donc la population de la Mambéré Kadéi, qui a toujours su manger quantitativement et qualitativement, puisqu'elle n'a jamais souffert de malnutrition auparavant, pourquoi brusquement cette population ne saurait-elle plus bien manger? Serait-elle brusquement devenue bête et anorexique au point de ne plus savoir quoi et comment manger pour ne pas être victime de la malnutrition? On voudrait insulter la laborieuse population de la Mambéré Kadéi qu'on ne s'y prendrait pas autrement.

Qu'en disent les Députés et les intellectuels de la Mambéré Kadéi ? On attend impatiemment leurs réactions.

4. La cause de la malnutrition: notre «SANKARA»

En réalité, le Ministre sait pertinemment que si la malnutrition règne dans la Mambéré Kadéi, c'est parcequ'il a spolié les diamantaires, qui constituaient le moteur du développement dans cette Préfecture; il l'a fait au moment même où le prix du diamant avait vertigineusement chuté sur le marché international dans un contexte de crise mondiale, rendant difficile la vente de notre diamant. Les quelques bureaux de diamants, les quelques collecteurs et les quelques artisans épargnés par les mesures illégales de fermetures et d'interdiction d'exercer ont massivement procédé à des licenciements, à des compressions de personnels et à des mises en chômage technique. Il s'en est suivi la malnutrition des enfants et - - - des caisses du Trésor Public. N'empêche que, pour l'animateur lyot1'l1ais de l'émission KNK réservée aux seuls militants KNK de la diaspora et leurs sympathisants, émission où la contradiction démocratique est bannie, le Ministre d'Etat aux Mines, qui avait refusé naguère de communiquer aux élus du Peuple les conventions à bonus signées avec des sociétés de diamants est - - - notre SANKARA ! Rien moins!

Et le Président de la République? Notre GANDHI ou notre MANDELA? Ce serait le rétrograder, puisqu'il a déjà été comparé à MOISE ~ - - comme le fut l'ex­Président Ange Félix PATASSE.

De son côté, j'association qui avait eu le mérite de révéler les ravages de la malnutrition parmi les enfants de MASO a cru devoir « expliquer» cette situation par - - - l'alcoolisme des adultes qui ne nourriraient plus leurs enfants qu'avec de l'alcool, sous prétexte de leur donner des forces! Bizarre, bizarre! Pourquoi ne l'ont-ils pas fait depuis des temps immémoriaux?

Chacun sait pourtant que la laborieuse population de MABO produit massivement du manioc et autres aliments et qu'elle les vend tout aussi massivement aux commerçants qui approvisionnent la capitale. Pourquoi, brusquement, brutalement, cette population aurait-elle décidé de ne plus manger ce qu'elle produit? On est contraint de se demander si cette association n'a pas subi de pressions pour décharger l'Etat de toute responsabilité dans la situation qui prévaut à MABO. On voudrait insulter la laborieuse population de MASO qu'on ne s'y prendrait pas autrement. Qu'en disent les Députés et les intellectuels de la KEMO ? On attend impatiemment leur réaction.

5. La politique de l'autruche et les deux illustres inconnus

La malnutrition dans certaines parties de notre Pays est un fait, et comme disait LENINE, «les faits sont têtus». Ce n'est pas en niant les faits, en niant l'évidence comme nous le sérine le Ministre Résident de la Mambéré Kadéi ou les deux animateurs de l'émission «yé so é Iingbi ti inga » que nous éradiquerons la malnutrition dans la Mambéré Kadéi, à MABO et ailleurs. Ne faisons pas comme l'autruche qui enfonce sa tête dans le sable pour ne plus voir le danger qui le menace, en croyant avoir conjuré le danger dès lors qu'il ne le voit plus.

Au fait, où étaient ces deux animateurs qui s'auto - proclament à présent chantres du changement, en mangeant les marrons que les démocrates ont tiré du feu, certains au prix de leurs vies, d'autres comme moi au prix de leur liberté, pour obtenir la destitution du précédent régime? On aimerait bien le savoir.

Qu'ils sachent en tout cas que ce sont les démocrates qui ont mené la lutte pour la destitution du régime défunt; les militaires ont pris le train en marche, lorsque la commission Mixte d'enquête judiciaire a convoqué le Général BOZIZE, demeuré loyaliste après la tentative de Coup d'Etat du 28 Mai 2001, pour l'embastiller. Comme disait le colonel BOKASSA, « l'auto - défense de ma tête m'a amené à prendre le Pouvoir au nom du Peuple Centrafricain ». Quand ces deux animateurs prétendent que le démocrate que je suis fait des critiques parce qu'il a faim, ils ne parlent en fait que d'eux-mêmes, sauf qu'en ce qui les concerne, ils flagornent pour obtenir leur pitance. Qu'ils disposent d'un pick up flambant neuf, avec lequel ils ont déjà fait un accident, alors que de valeureux journalistes de Radio- Centrafrique suent à pieds suffit à le démontrer. De quoi vivraient- ils s'ils ne flagornaient pas?

Qu'ils sachent que si le Président de la République m'avait nommé Ministre, ce n'était pas pour me faire je ne sais quel cadeau ou pour me récompenser d'avoir flagorné, mais c'était la reconnaissance de ma lutte courageuse et pacifique sous le régime défunt, pendant que ces deux animateurs demeuraient tapis dans on ne sait quel coin, exerçaient on ne sait quel métier et vivaient d'on ne sait quoi. Est - ce qu'il manque des journalistes talentueux et aguerris à Radio Centrafrique pour qu'on nous sorte ces deux flagorneurs comme un prestidigitateur sort des lapins de son chapeau, à seule fin de polluer nos esprits et de nous asséner à longueur de journée « la vérité officielle» et transformer Radio Centrafrique en « la voix de son maître» ?

Qu'ils sachent que dès que le Général BOZIZE est arrivé à Bangui après la chute de l'ancien régime, il m'a spontanément fait venir au Camp Béal pour me féliciter chaleureusement et saluer en moi l'un de ceux qui ont courageusement et pacifiquement lutté au prix de leurs vies et de leur liberté pour faire tomber l'ancien régime. Le Général BOZIZE connaissait-il à ce moment là les deux illustres inconnus qui s'auto-proclament aujourd'hui chantres d'un changement pour l'avènement duquel ils n'ont nullement contribué?

6. Ma lutte pour la démocratie

En ce qui me concerne, trois mois après la tentative de Coup d'Etat du 28 Mai 2001; j'ai été accusé d'en être « le cerveau» et de m'être rendu clandestinement à ZONGO pour remobiliser les militaires qui s'y étaient réfugiés, alors que je n'ai jamais mis les pieds à ZONGO de ma vie et que je suis un partisan de la non violence.

Il s'agissait en fait de me punir pour avoir courageusement entamé la publication d'une série d'articles dans le Journal Le Citoyen pour dénoncer les tueries aveugles et tribalistes ainsi que les nombreuses exactions qui avaient fait suite à la tentative de coup d'Etat.

J'ai alors connu les geôles infectes de la Brigade Territoriale de Gendarmerie, avec leurs quatre murs et leur «plafond» en béton, qui en font une véritable fournaise dans laquelle, pendant les premiers jours, j'ai été enfermé 23H30 sur 24H ; je ne disposais donc que d'une demi-heure pour me débarbouiller comme un canard, faire mes besoins naturels si je ne les avais pas faits en geôle et manger. J'y ai découvert la valeur inestimable de l'air qu'on respire, air que chaque détenu venait respirer à tour de rôle sous la porte en fer, tant pour aérer ses poumons que pour rejeter les miasmes du seau où chacun faisait ses besoins en présence de tous les autres. J'ai vu à mon arrivée les affaires d'un détenu qu'on avait enlevé pour aller l'abattre au PK 26.

Je dénie donc aux deux illustres inconnus de « yé so é lingbi ti inga » le droit de m'enseigner ce que je dois savoir, eux qui, à ma connaissance, n'ont jamais lutté pour la démocratie et pour la destitution d'un régime qui, notamment, bombardait la paisible population de Boy - Rabé. Je l'avais vu de mes propres yeux depuis la concession de la Brigade Territoriale de Gendarmerie, lorsqu'enfin on m'avait autorisé à passer mes journées dans la Cour, avec entre autre autres l'Abbé Julien, le Père TONINO et le PDG Jean - Marie GUENGOUA ..

Qu'ils sachent que je n'ai pas faim, mais que j'ai honte de ne pas avoir faim pendant que la malnutrition décime des dizaines d'enfants qui sont l'avenir du Pays. Après 34 ans d'exercice effectif de la profession d'Avocat, manger à sa faim est la moindre des choses. Puisque les deux animateurs ont intitulé leur émission « Yé so é lingbi ti inga » (ce que nous devons savoir), ils devraient le savoir.

Qu'ils sachent qu'en 36 ans de vie professionnelle bien remplie, je n'ai été Ministre que pendant deux ans et demi, pour contribuer à édifier les fondations d'une démocratie élective et faire en sorte que les militaires ne s'incrustent pas au Pouvoir comme par le passé. A moins d'être de mauvaise foi comme c'est le cas, on ne peut donc pas soutenir effrontément que c'est grâce à l'éphémère fonction de Ministre que je suis ce que je suis.

7. Accuser son chien de rage pour l'abattre

Quant à prétendre que celui qui a soutenu les textes du processus électoral et référendaire devant le Conseil National de Transition et devant la Communauté Internationale que j'étais en ma qualité de Ministre Chargé du secrétariat Général du Gouvernement et de personne ressource que j'étais en même temps n'avait pas été à la hauteur de la tâche, il n'est pas nécessaire d'y répondre. J'en laisse le soin au Président de la République et à ceux de mes collègues qui sont encore au Gouvernement.

Outre ce travail et en seulement 3 mois à la tête du Ministère de la Justice, cumulativement avec mes fonctions de Ministre Chargé du Secrétariat Général du Gouvernement, j'avais initié le projet de loi portant organisation et fonctionnement des Tribunaux de Commerce; ces Tribunaux ne fonctionnaient qu'avec leurs seuls Présidents, en toute illégalité, sans cette loi prévue par la loi organique portant organisation judiciaire. Prétendre par ailleurs que je n'ai publié aucun compte rendu des Conseils de Ministres, c'est tout simplement mentir effrontément, c'est faire comme qui accuse son chien de rage pour l'abattre, malgré tous les services que le chien lui a rendus.

J'imagine que si le Président de la République n'avait pas cru devoir me reconduire au Gouvernement après les élections de 2005, c'était pour faire de la place aux forces organisées issues de ces élections, alors que moi je ne représentais que ma propre personne et une certaine idée de la démocratie qui n'était plus de mise.

Je ne crains donc pas que les deux animateurs de « yé so é lingbi ti inga » me citent nommément, bien au contraire! Ce serait la preuve que j'ai visé juste. En tous les cas, quand on plonge les mains dans la boue pour la jeter au visage d'autrui, l'on est assuré de se salir les mains, mais l'on n'est nullement assuré d'atteindre le visage.

8. «A cœur fermé»  

Il est piteux que l'animateur de l'émission de la diaspora improprement intitulée « A cœur ouvert» ait emboîté le pas aux animateurs de l'émission « yé so é Iingbi ti inga », lui qui est un intellectuel vivant à Lyon en France; lui qui sait donc qu'en France, quand la majorité fait une déclaration, la parole est systématiquement donnée à l'opposition pour faire connaître sont point de vue; lui qui sait qu'en France le temps de parole de chaque camp est comptabilisé par le Haut Conseil de l'Audio­visuel, pour maintenir le nécessaire et salvateur équilibre démocratique. Notre Haut Conseil de la Communication, qui semble en hibernation, gagnerait à prendre des leçons auprès de son homologue.

Hélas cet animateur, profitant de la confusion entre le nom de la philosophie du Président de la République et le nom du parti politique de celui-ci, a transformé l'émission «A cœur ouvert» en tribune de propagande du seul Parti KNK. Un auditeur qui a osé téléphoner pour s'en étonner a été vertement rabroué, y compris par l'animateur de Radio Centrafrique après l'émission. La parole n'est donnée qu'aux « ouvrières et ouvriers» en col blanc de KNK et aux Ministres pour s'auto ­féliciter.

Tous ceux qui auraient des points de vue contraires à la flagornerie ambiante des «yayas », « ngambés » et autres «babas» de cette émission sont d'avance traités de propagateurs de mensonges et de destructeurs du Pays (a zo so a yé ti fouti kodro). Internet, qui est l'une des plus grandes inventions de l'Humanité, ne trouve pas grâce à ses yeux.

Au cours de l'émission du Samedi 12 Décembre 2009, cet animateur a rassuré les militants KNK de France qu'il leur apportera dès que possible les pagnes et autres breloques de KNK ; il a appelé les populations à ne faire confiance qu'au KNK, où elles trouveront en quantité industrielle tout ce qu'elles veulent: stylos, porte-clés, pins, vélos, motos et même véhicules! Donnez leur plutôt de la nourriture, Cher Monsieur !

Les militants des sections de l'Etranger des autres Partis politiques ne font-ils pas partie de la diaspora? Leur donnera-t-on un jour la parole pour porter démocratiquement la contradiction au KNK? Comment envisager l'alternance qui doit être possible dans toute démocratie digne de ce nom si tout projet d'alternance est assimilé à une tentative de sabotage de l'œuvre prétendument grandiose et irréprochable qui serait en cours d'édification? Seul Dieu est infaillible et irréprochable.

9. Oser lutter

Pourquoi les Partis politiques de l'opposition ne saisissent-ils pas la Justice pour imposer leur libre accès aux médias d'Etat comme prescrit par la loi sur les partis politiques?

En ce qui me concerne, j'ai constitué Maître Mathias MOROUBA qui assignera incessamment le Directeur de Radio Centrafrique et les deux « PAPA» de « yé sa é lingbi ti inga » en justice pour obtenir d'exercer mon droit de réponse de vive voix dans cette émission.

Les animateurs des émissions « yé so é lingbi ti inga » et « A cœur ouvert » gagneraient à savoir qu'empêcher les gens de s'exprimer légalement, c'est les contraindre à s'exprimer illégalement. Une cocotte minute où la sortie de la vapeur est fermée risque l'implosion. Gare à l'effet boomerang du monologue, de la flagornerie et du sectarisme!

Comme tous les contrefacteurs de la vérité et tous les flagorneurs des anciens régimes, les contrefacteurs de la vérité sur la malnutrition et les flagorneurs du régime actuel passeront et, comme disait Barthélemy BOGANDA aux colons, nos femmes et nos enfants jetteront derrière eux et leurs piteuses flagorneries « le tison ardent, symbole d'un départ définitif et d'un souvenir couvert de honte et de malédiction populaire ». Ils devraient se demander pourquoi leurs «illustres» prédécesseurs, qui péroraient du haut de leur fumeuse suffisance et narguaient le Peuple, ont été balayés de la scène de l'Histoire comme des feuilles mortes qu'emporte le vent Maïgaro et sont devenus d'éminents Professeurs par l'exemple négatif. Il est vrai que le fait pour un papillon de nuit d'être brûlé par le feu n'a jamais empêché tous les autres d'aller s'y jeter et d'être brûlés à leur tour. Un flagorneur pensera toujours que son régime est éternel.

C'est ainsi.

Maître ZARAMBAUD Assingambi

Bangui, le 15 Décembre 2009

PS: VOLTAIRE

« L'autre jour, au fond d'un vallon, un serpent piqua Jean Fréron. Que pensez-vous qu'il arriva? Ce fut le serpent qui creva ».

ANOREXIE: perte ou diminution de l'appétit

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24 janvier 2010 7 24 /01 /janvier /2010 23:07


bonne-annee

Adrien-Poussou.jpg


 Qu’il choque, scandalise ou amuse les Centrafricains qui l’ont suivi, le débat télé sur la situation en République centrafricaine diffusé vendredi 22 janvier par la télévision panafricaine 3A Télésud a mis en lumière le grand paradoxe des partisans de François Bozizé, incapables et réfractaires aux débats d’idée mais prompts à crier au scandale lorsqu’on émet la moindre critique sur leur maître.

La polémique engagée par les partisans du pouvoir dans leurs cercles respectifs à l’issue de ce débat pour se présenter en victime est désolante et tend à devenir un rituel. Il s’agit là, bien évidemment, d’une grave maladie infantile qu’on ne retrouve que chez les « Gui kobé ti yanga » littéralement traduit : « chercher à manger » (opportunistes fieffés), ces arrivistes sans aucune conviction qui considèrent la politique comme un gagne-pain.

Que ceux qui s’interrogent encore sur l’absence des ouailles de Bozizé au cours de ce débat retiennent ceci :

Bien sûr que les « Ouvriers » de l’Hexagone comme on les appelle, du moins les principaux responsables du KNK étaient tous invités sur le plateau de 3A Télésud pour porter la contradiction aux responsables de la section française du FODEM (Forum démocratique pour la modernité) de Charles Massi. René Kitoko, l’animateur de l’émission et moi-même, prévoyions un face à face Éric Neris, Saturnin Ndomby pour le FODEM, Ouambo Maurice, Alain Mbaya et consort pour le compte du KNK de François Bozizé.

Si les premiers ont spontanément accepté, les seconds, eux, ont fourni mille et un prétextes pour se défiler. Contactés par René Kitoko,  Maurice Ouambo alias Ndjento, Alain Mbaya voire même le haut représentant de François Bozizé en France, n’ont pas servi d’argument crédible pour décliner l’invitation : quand les uns invoquent leur non appartenance au KNK France, un prétendu devoir de réserve, les autres jusqu’à la dernière minute ont allégué attendre une hypothétique autorisation de Bangui qui n’est jamais arrivée.

Même si le refus de l’Ambassadeur Jean Wylibiro Sacko peut se comprendre et se justifier, il y a fort à parier que les prétextes fallacieux des membres KNK France ne répondent à aucune directive de leur parti. Ce refus, j’allais dire, cette fuite en avant, masque mal les incompétences et les inconsistances des supposés partisans de l’ogre de Bangui.  Tout cela est assez illogique.  

Voilà des individus qui prétendent être des militants de François Bozizé et qui sont incapables de se rendre sur un plateau télé pour porter la contradiction à ses détracteurs. Ils préfèrent les causeries du coin où il est souvent question de vitupérer X ou Y au débat d’un certain niveau.  En définitive, ces poisons politiques ont adopté à leur corps défendant, l’attitude de Simon Pierre : ils ne se réclament de Bozizé qu’en sa présence ou quand il y’a de quoi s’en mettre plein la poche. Ces gens sans conviction et de moindre valeur ne sont attirés que par les privilèges du pouvoir. Bozizé saura apprécier.

M. Kitoko qui n’a rien à voir avec les querelles partisanes centrafricaines a été obligé de jouer comme il l’a pu, les défenseurs de Bozizé au risque d’orienter ses questions afin d’éviter de donner l’impression de faire un procès du pouvoir. Un rôle normalement dévolu aux bozizistes ou à ceux qui se présentent comme tels. Quoi qu’il en soit, nul n’avait l’intention de juger François Bozizé qui, tout compte fait, aura maille à partir avec la justice internationale. Il en est d’ailleurs conscient !

Il y’a cependant un argument de poids que les partisans de Bozizé ne peuvent contester : s’il existe un problème, il faut en parler pour dégager une solution, même théorique et provisoire.  Ce n’est pas en se cachant courageusement derrière leur petit doigt encore moins en s’enfermant dans les boui-bouis qu’ils pourraient valablement représenter leur chef.  

 

Adrien Poussou

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6 novembre 2009 5 06 /11 /novembre /2009 00:58




 

Par Tiburce Konamna au quartier Fouh à Bangui

En accédant démocratiquement au pouvoir en 1993 après deux scrutins des plus transparents qui soient en Centrafrique, Patassé avait suscité d’immenses espoirs de changement dans le sens du progrès pour le pays. Ingénieur agronome, son passage comme ministre de l’agriculture dans le gouvernement Bokassa avait permis au pays d’atteindre les niveaux records que la RCA n’ait jamais connus à ce jour dans la production cotonnière par exemple.  Devenu président de la République, on devait logiquement s’attendre à ce que le secteur agricole fasse d’autres exploits. Il n’en sera hélas rien. Très rapidement, tous les espoirs soulevés par l’élection de 1993 seront déçus. Les Centrafricains iront de cauchemars en cauchemars.

Patassé, un démagogue hors catégorie

Même si les nombreuses mutineries et autres rébellions qui ont, il est vrai, gravement nuit à sa gestion et mis le pays par terre, peuvent être évoquées à sa décharge, qu’a réellement fait Patassé pour le développement de son pays en presque deux mandats de président de la République ? Pratiquement rien. D’où la question de savoir : avec un tel bilan, pour quelles raisons veut-il encore briguer la magistrature suprême dans ce pays ? En presque dix années de pouvoir, pourquoi n’a-t-il rien pu faire de ce qu’il voudrait faire maintenant ? Pourtant, il n’était pas avare de projets agro-alimentaires et industriels, en foresterie, en pêcherie, en élevage, en pisciculture et autre élevage de crevettes, dans le domaine minier où il a passé le plus clair de son temps à dresser des cartes géologiques et minières de tout le territoire centrafricain pour le diamant, le pétrole, le coltan, etc…Aucun de ses projets n’a véritablement vu le jour ni connu le moindre début du commencement de réalisation. Il n’a jamais pu parvenir à donner à manger à leur faim aux Centrafricains. Pour un ingénieur agronome, c’est un échec sur toute la ligne. Mais aussi paradoxal que cela puisse être, plus il échouait, davantage il faisait encore rêver ses partisans et le pauvre bas peuple. En cela, il est un démagogue hors pair qui manie à la perfection l’art d’abuser de la naïveté des simples gens.

Une gestion scabreuse des affaires du pays

Ses deux mandats ont été émaillés de ténébreuses et sulfureuses affaires de corruption et aussi de trafics de tous genres avec une grande implication de son beau frère René Kofi Bondombossou dans les filières du diamant et autour de la commercialisation de produits pétroliers, notamment à travers l’affaire Zongo-Oil SICOTRANS avec le tristement célèbre Sani Yalo et surtout celle du don libyen de carburant offert par le colonel libyen lorsque le pays avait connu une grave et brutale pénurie de produits pétroliers vers la fin de son second mandat. Ces sombres affaires ont en effet mis en jeu de solides et mafieuses ramifications, tant à Bangui qu’à l’étranger, autour de personnages souvent très proches de lui qui en ont bien profité. Son cabinet était truffé d’une pléthore de conseillers dont la plupart étaient corrompus jusqu’à la moelle. C’était de notoriété publique que certains d’entre eux émargeaient littéralement chaque semaine et recevaient très régulièrement des enveloppes chez les commerçants libanais de la place.

Un affairisme effréné

Tout président de la République qu’il était, Patassé avait créé de nombreuses sociétés dont il était lui-même propriétaire et actionnaire. Un mélange de genres que la constitution centrafricaine qu’il a lui-même promulguée interdit mais dont il n’en avait rien à foutre. C’est ainsi qu’avaient éclos comme des champignons après la pluie, les fameuses sociétés comme Colombe-Mines pour le diamant, Colombe-Forêt pour le bois, en joint-venture avec des Chinois de Hong-Kong, Trans-Oil pour la commercialisation du carburant dont la gestion était confiée à certains de ses obscurs amis expatriés et ses propres enfants etc…Aujourd’hui, Bozizé ne fait pas autre choses que de marcher sur les plates bandes de Patassé. Il suffit de remplacer les noms de certains enfants de Patassé dans l’exploitation commerciale de certaines stations d’essence tant à Bangui qu’en province par les noms des enfants de Bozizé et le tour est joué. 

Une incapacité réelle à diriger un pays

S’il est vrai que Patassé a essuyé plusieurs tentatives de renversement qu’on pourrait mettre à sa décharge - constituées de mutineries dans l’armée, de coups d’Etat ratés, de rébellions - il n’en est pas moins vrai aussi que cet état de fait résulte d’une incompétence voire incapacité certaine de sa part à diriger un pays, qu’il le veuille ou non et n’en déplaise à ses partisans. A trois reprises au moins - la France l’a tiré d’affaire en mâtant plus ou moins directement les mutins avant d’ex-filtrer les principaux leaders - mais Patassé a toujours été incapable d’en tirer leçon pour mieux gérer les affaires du pays et de son pouvoir par la suite. Il a toujours trouvé des prétextes pour se brouiller avec les différents gouvernements de la France jusqu’à ce que Bozizé ait pu en tirer profit pour finir par le renverser définitivement à la faveur de son absence du pays pour prendre part à un sommet de la CEN-SAD à Niamey.

Les raisons de sa nouvelle candidature à la présidentielle de 2010

Avec un tel palmarès, on ne peut que s’interroger sincèrement sur la pertinence d’une nouvelle candidature de Patassé à l’élection présidentielle en 2010. Que peut-il apporter réellement à ce pays et à son peuple qu’il n’ait pu apporter durant les presque dix années de pouvoir au plus haut niveau qu’il a exercé ?  A-t-il des regrets ? Lesquels ? Quelles erreurs ou fautes est-il prêt à reconnaître ? A l’entendre, il n’aurait commis aucune faute pendant toutes ces années, même pas d’erreurs. Ce serait toujours les autres qui lui en veulent parce qu’il serait très populaire et qu’on fait tout pour l’empêcher de se présenter à l’élection présidentielle car sa victoire serait indiscutable.

Un homme bourré de contradictions

 Un seul exemple : Patassé doit être conscient au fond de lui-même qu’il est le principal témoin du procès du leader du MLC Jean-Pierre Bemba. Parfois il déclare qu’il est prêt à aller témoigner à la CPI mais pour autant, il n’apprécie pas qu’on puisse pointer du doigt ses responsabilités dans la venue en RCA des hordes du MLC dont les crimes et exactions font aujourd’hui l’objet des poursuites judiciaires contre Bemba devant la CPI. Le procès en préparation de Jean-Pierre Bemba doit être aussi celui de Patassé qui a fourni en quelque sorte l’arme du crime en commanditant la venue des troupes du MLC. Il prétend même que devant la CPI, c’est lui qui serait l’accusateur. On ne voit pas très bien par quel coup de baguette magique ni qui il va accuser mais seul lui sait comment. (à suivre…)

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31 août 2009 1 31 /08 /août /2009 00:33




 

 

Ainsi donc, le nouveau Kwa Na Kwa « koua na koua » est né à Boali le 22 août 2009 lors de son assemblée constitutive  sous la forme d’un parti politique travailliste d’obédience social-démocratie. En tout cas, c’est ce qui ressort du discours de clôture prononcée lors d’une assemblée constitutive abracadabrantesque organisée par le général président de la république François Bozizé, accessoirement président fondateur du KNK, pasteur de son église , franc maçon et affairiste notoire.


Que de chemin cahoteux pour ne pas dire chaotique parcouru par un groupuscule plutôt  belliqueux dont le chef n’hésite pas à clamer naguère au grand désarroi de tous les démocrates qu’il est arrivé au pouvoir par la force et qu’il n’en repartira que par la force. Une fois que les treillis militaires du maquisard ont été troqués contre un costume sombre du parfait politicien à moins que ce ne soit la robe d’un pasteur pieux ou l’intriguant tablier des frères de la franc-maçonnerie, la transmutation du KNK sous la férule de son président fondateur pouvait se poursuivre pour les besoins du moment à savoir ceux des élections générales de 2010. Le KNK pur et dur a enfin décidé de prendre ses responsabilités. C’est un message fort adressé aux partis membres de la majorité présidentielle par le KNK qui a quelques mois des élections présidentielles tient à s’affranchir de leur soutien. Un soutien dont les membres du KNK purs et durs n’hésitent plus à qualifier d’insignifiant voir de négligeable. Par ailleurs, le parti se félicite désormais d’avoir expurgé de ses rangs ses quelques éléments et autres ralliés de circonstance qui sèment le désordre. Eux qui ne pensent qu’à empêcher leur chef éclairé et ces stratèges de Bézambé d’asseoir définitivement l’idéologie KNK si toutefois idéologie il y’a. L’âme fondatrice de ce qui avait été jadis un mouvement rebelle et contre la légalité républicaine s’est muée désespérément en un pseudo parti politique démocratique dans un méli-mélo de démagogie éhontée, d’anachronisme alarmant et de syncrétisme fâcheux.


LE PARTI TRAVAILLISTE COMME REFERENTIEL


Inévitablement lorsque l’on évoque le mot travailliste en politique, on ne peut s’empêcher de penser d’abord au mythique LABOUR PARTY britannique bien que d’autres partis travaillistes existent à travers le monde. Un parti politique fondé en 1900 par les syndicats britanniques en tant que parti socialiste pour se transformer en parti travailliste de centre gauche lors des élections générales de 1906. Un parti travailliste britannique qui a une longue histoire combien instructive. Son histoire s’est construite concomitamment à celle de la révolution industrielle dont la grande Bretagne est l’un des pays instigateurs. On peut dire que la révolution industrielle de part sa réussite en ce début du XXe siècle a permis l’émergence puis l’affirmation des mouvements et partis contestataires dont celui du parti travailliste. Un autre facteur environnemental déterminant est celui du rôle  important que la grande Bretagne a joué dans la réappropriation puis la divulgation du modèle démocratique à travers le monde.


Succinctement, le parti travailliste britannique a été le résultat d’une longue maturation provoquée par un environnement socio politique et culturelle approprié. Cette longue histoire a été tempérée par la pratique et l’exercice du pouvoir. Tantôt, le parti travailliste a été un allié des libéraux, tantôt, il a promu une politique de nationalisation ou bien, il a soutenu des gouvernements d’union nationale comme celui qui s’est constitué pendant la première guerre mondiale ou encore en se radicalisant pour pouvoir survivre de l’adversité. Le parti travailliste a connu même une scission lors du congrès de Wembley en 1981. D’ailleurs, c’est de cette scission que naitra le parti social démocrate qui connaitra à sont tour un désastre par la suite. Plus tard, l’échec provoqué par cette scission a permis au parti travailliste de se recentrer alors qu’en même temps l’influence des mouvements syndicaux tend à s’infléchir dans la population britannique, conséquence de la politique intransigeante de celle que l’on avait pris alors l’habitude de surnommer avec beaucoup de considération « la dame de fer », madame Margaret Thatcher , première ministre britannique. 


Après une traversée de désert qui a duré successivement dix-huit années, le parti travailliste revient au pouvoir sous la conduite de Tony blair qui prône un socialisme démocratique concilier au libéralisme. Conscient que l’économie de marché est incontournable par conséquent le mécanisme de  redistribution de la richesse ne doit pas le perturber.


Retenons tout simplement que le parti travailliste britannique de centre gauche qui a inspiré beaucoup d’autres partis politiques dans le monde et notamment dans les anciennes colonies britanniques ou sous influence britannique est donc un vieux parti politique. Il a pris forme dans cette Angleterre du début du siècle en pleine mutation sociale et culturelle ou l’essor de l’industrie avec la révolution industrielle commençait à produire ses effets. Les balbutiements d’une industrie qui a pris son essor au milieu du 19 é siècle commençait alors à voir l’émergence d’une classe sociale prospère et aisée dont les intérêts s’opposent à ceux d’une classe sociale laborieuse constituée d’ouvriers et de petits salariés qui travaillaient sans ménagement.

Conscients de la situation et des conditions de leur travail, ceux-ci revendiquent de plus en plus leur droit, d’où des conflits sociaux récurrents. Le parti travailliste britannique est par conséquent le produit d’un environnement socio culturelle qui lui est propre. Il a su intégrer et évoluer à travers des valeurs intrinsèques à la société britannique en  préservant cet héritage ancestral, disant, ô! Combien essentiel. Le parti travailliste a donné sa lettre de noblesse à la social-démocratie qui désigne aujourd’hui un courant politique de gauche, réformiste et non marxiste. Sa rupture avec le marxisme l’amène à opter et à se rapprocher aujourd’hui de plus en plus de la doctrine keynésienne. Cette doctrine encourage l’initiative privée avec une impulsion de l'État dans un cadre économique du capitalisme.


LES VALEURS DE LA SOCIAL DEMOCRATIE SONT-ELLES COMPATIBLES A LA VISION DU KNK ?


Ce sont les hommes qui font l’histoire et non le contraire. Ceci est aussi vrai pour le parti travailliste britannique que pour le KNK.


Si James Keir Hardie a été le premier travailliste élu à la chambre des communes ou encore James Ramsay Mac Donald le premier Premier ministre travailliste ont incarné la vertu, la persévérance, le dévouement, la lutte politique dans le sens noble du terme pour imposer leurs idées, Le KNK draine par contre le passé trouble et confus d’un certain François Bozizé , avant dernier de sa promotion à l’école des sous officier de Bouar. Promu, plus jeune général à 32 ans sans avoir mis pied dans une grande académie militaire, ni sans avoir participé à une campagne militaire. A cela s’ajoute, l’image d’un chef rebelle qui a pris les armes contre les institutions de la république et qui a fait appel aux troupes étrangères pour disait-il libérer la patrie et ne pas se présenter à l’élection présidentielle.

On sait à présent ce qu’il en est advenu à travers les multiples tentatives de celui-ci pour demeurer au pouvoir. Pour une simple raison de pudicité, nous tairons ici le nom de quelques personnes qui sont appelées à jouer les premiers rôles dans le KNK et qui malheureusement ne jouissent pas de bonne notoriété du fait d’un passé sulfureux ou de leur médiocrité notoire. Donc, à l’inverse des hommes vertueux qui sont à l’origine et qui incarnent le parti travailliste britannique, ceux du KNK dont la seule qualité est celle de porter du tord à un mouvement qui promeut sans doute  dans son sigle des valeurs de travail, d’honnêteté, de solidarité etc.… mais qui hélas ! Contrastent avec les actes posés. Toute la stratégie du KNK semble alors être basée sur le très court terme et la démagogie.


Ensuite, la configuration ou plutôt le monde du travail  dans notre pays est un monde dominé par le fonctionnariat. Les fonctionnaires représentent la majorité des travailleurs. Très peu d’entreprise pour embaucher des ouvriers qui constituent la base nourricière de l’idéologie travailliste. Et lorsque le président fondateur du KNK s’adresse uniquement aux ouvrières et aux ouvriers l’on peut  se demander sur la pertinence ou la profondeur du message. Le KNK est-il seulement et seulement un parti pour les ouvriers ? Qu’en pensent le grand nombre des travailleurs du secteur public, ceux du secteur privé qui ne sont pas des ouvriers ou encore ces milliers de jeunes et moins jeunes qui sont au chômage. N’est-ce pas là encore faire une sorte de discrimination ?


Il y’a dans le discours de clôture un décalage manifeste dans le temps et dans l’espace dont les membres  purs et durs du  KNK n’ont certainement pas mesuré toute la portée et les conséquences. L’utilisation d’un verbiage ou d’une phraséologie tout faite qui est inapproprié dans un environnement comme le nôtre prouve la démagogie de la démarche. Les mots ouvriers, comité de …,  présidium nous font penser à l’époque héroïque de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques « URSS » qui ont aujourd’hui tout simplement banni ces mots de leur vocabulaire. L’URSS a-t-elle survécu à travers le KNK ?


« A César ce qui est à césar et à Dieu ce qui est à dieu ». Cet évangile du christ selon saint Matthieu 22,15-21 semble échapper totalement à notre général président pourtant pasteur de l’église céleste et franc-maçon qui n’en fini pas de mélanger la politique, la religion, les sectes au point de faire référence à chaque fois aux paroles sacrées de la bible pour justifier ses calculs politiciens. En faisant allusion à la traversée du désert jusqu’à Cana pour justifier des stratégies politiciennes, notre général-président-pasteur-frère n’a-t-il pas tout simplement souillé les paroles sacrées du christ ? Ce qui est complètement contraire aux valeurs de la laïcité dont se réclament la sociale démocratie et le KNK. Est-ce cela le KNK nouveau ? Un mélange d’idéologie politique et de dogme religieux ?


Promettre la rupture alors que les membres du bureau du KNK ont été désigné par un simulacre d’élection. 0ù sont les nouveaux visages qui confirmeraient la rupture ? La rupture se fait-elle avec du vieux et de l’ancien alors ? C’est une rupture dans la continuité. Une innovation comme seul le KNK a le secret avec notamment des anciennes personnalités à la tête du parti et la mise en scène de personnages atypiques, versatiles et légers.


Enfin, le KNK promeut les vertus cardinales du travail, ce qui est plutôt une bonne chose pour un parti travailliste. Le contraire nous aurait étonné car dans le déconnage, il y’a des limites. S’il est permis de déconner de temps en temps, il n’est pas permis de déconner tout le temps. De temps à autres il faut être sérieux. Mais alors qu’en est-il de l’affairisme ? Du clientélisme ?, de la corruption ? De l’impunité ? Du mérite ? De la nation une et indivisible, de l’éthique, de la démocratie ? Des libertés ? De la dignité humaine ? De la justice sociale ? De la solidarité ? Du développement durable ? Du panafricanisme ?...


Franck SARAGBA


« fini kodé »

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